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Full text of "L'art des accouchemens"

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Boston  Médical  Library 
in  the  Francis  A.  Countway 
Library  of  Medicine  --'Boston 


ART 


DES 


ACCOUCHEMENS 


TOME     PREMIER. 


• 


Digltized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


Iittp://www.archive.org/details/lartdesaccouchern001baud 


R  T 

DES 

ACCOUCHEMENS, 

Par  M.  Baudelocq^ue,  Membre 
du  Collège  &  Adjoint  au  Comité 
perpétuel  de  V Académie  Royale  de 
Chirurgie. 

TOME    PREMIER. 


Prix  y  Us  deux  volumes  reliés  ,  iz  liv. 


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A       P    A    R    I   Sy 


Chez  MÉQUIGNON  l'aîné,  Libraire,  rue  des 
Cordeliers,  vis-à-vis  i'églife  de  S.  Corne» 


M.    D  C  C.    L  X  X  X  I. 

AVEC  APPROBATION ,  ET  PRIVILEGE  DU  ROI. 


EXTRAIT  DES  REGISTRES 

de  l'Académie  Royale  de  Chi- 
rurgie. 

Du   ib   Février  lySu 

iVx  E  s  s  I E  u  R  s  C  hop  art  &  Default  qui 
avoient  été  nommés  Commiffaires  pour 
l'examen  d'un  Ouvrage  de  M.  Baude- 
locque  y  intitulé  :  l'Art\  des  Accouche-» 
mens ,  ayant  dit  dans  leur  rapport  que 
ce  Traité  renferme  un  corps  de  doftrine 
complet  fur  la  partie  opératoire  de  l'Art 
des  Accouchemens ,  dont  les  préceptes 
font  expofés  avec  méthode  &  clarté  y  la 
Compagnie  a  confirmé  cette  Approba- 
tion, &  permis  à  M.  Baudelocquc  de 
prendre  à  la  tête  de  cet  Ouvrage ,  le 
titre  d'Adjoint  au  Comité   perpétuel  de 

l'Académie  Royale    de    Chirurgie  :    ai 

a  3 


foi  de  quoi,  je  lui  ai  délivré  cet  Extrait 
des  Regiftres,  que  je  certifie  véritable. 
A  Paris  ^  le  21  Février  1781. 

Signé ,   LOUIS,   Secrétaire 
perpétuel  de  tAçad,  Royale  de  Chirurgie. 


N 


Vlj 

INTRODUCTION. 

JVIalgré  les  progrès  éclatans  que  n'a  ceffé 
de  faire  l'art  des  Accouchemens  depuis  la  fin 
du  fiecle  dernier ,  &  les  ouvrages  multipliés  qui 
ont  paru  fur  cette  matière  ,  nous  avons  penfé 
qu'il  reiloit  encore  quelque  chofe  à  faire  pour 
fon    avancement  ,   &    en    faveur  des   jeunes 
gens  qui  fe  deftinent  à  le  cultiver.  C'eil  à  la 
Sollicitation  réitérée  du  grand  nombre  de  ceux 
qui  ont  fuivi  nos  Cours  &  qui  les  fuivent  au- 
jourd'hui 5  que  nous  avons  entrepris  ce  travail. 
Nous  nous  y  fommes  livrés  d'autant  plus  vo- 
lontiers, qu'après  avoir  bien  médité  les  ouvrages 
ccJnnus  ,    nous   nous   trouvions    embarralTés 
dans  le  choix  de  celui  qui  leur  convenoit  le 
mieux  pour  fe  préparer  à  nos  leçons ,  ou  fe 
rappeller  les  chofes  efîentielles  qui  échappent 
toujours  à  la  mémoire.  Quoique  tous  ces  ouvra- 
ges ne  foientpas  également  bons,  ils  contiennent 
néanmoins  des  chofes  utiles  :  mais  aucun  ne 
renferme  un  corps  de   doftrine   com.plet  fur 
la  partie  de  l'art  dont  il  s'agit ,  qui  regarde 
l'opération ,  quoique  la  plus  effentielle.  Il  fau- 
droit  fe  les  procurer  tous ,  pour  avoir  la  chaîne 
des  principes  qui  conftituent  cet  art  ;  &  encore 
reileroit-il  quelque  chofe  à  deûrer.  L'erreur  y 
eft  ,  dans  la  plupart ,  ii  voiiine  de  la  vérité  ; 
&  les  préceptes  s'y  trouvent  prefque  toujours 
enveloppés  d'un  nuage  fi  épais  ,  ou  donnés 

a  4 


vîi  j        Introduction, 

avec  tant  d'ambiguïté,  que  leurs  auteurs  fem- 
blent  n'avoir  écrit  que  pour  eux.  Ajoutez  qu'il 
n'y  a  aucun  de  ceux-ci  ^  qui  foit  parfaitement 
d'accord  avec  lui-même  ;  qu'on  ne  trouve 
vingt  fois  en  contradidion  avec  fes  principes  ; 
qui  ne  foit  arrêté  à  chaque  pas  ;  &  qui 
ne  s'écarte  de  la  route  qu'il  a  tracée  ,  ou 
voulu  tracer. 

L'art  des  Accouchemens  eft  cependant  un 
art  de  pratique  ;  un  art  dont  les  principes 
font  certains ,  &:  dont  toutes  les  opérations 
peuvent  être  portées  prefque  à  la  certitude 
géométrique  :  l'Accouchement^  en  effet  ,  efl-il 
autre  choie  qu'une  opération  méchanique  fou- 
mife  aux  loix  du  mouvement  ?  C'eft  fous  ce 
point  de  vue  que  nous  l'avons  coniidéré  :  fi 
les  Lévret  &  les  Smellie  ne  fuifent  partis  du 
même  principe  ,  cet  art  n'auroit  fait  aucun 
progrès  entre  leurs  mains. 

«  Il  s^en  faut  peu  ,  difoiî  un  favant  Méde- 
»  cin ,  il  y  a  près  de  vingt  ans  ,  que  l'art  d'ac- 
»  coucher  n'ait  atteint  fa  perfeé^ion ,  &:  que 
»  les  opérations  qu'il  faut  faire  dans  l'exercice 
»  de  cet  art ,  ne  foient  portées  prefque  à  la 
»  certitude  géométrique  :  &:  il  ne  faut  pas 
»  en  être  furpris,  ajouîoit-il  ;  car,  après  tout , 
»  l'art  d'accoucher  fe  réduit  au  problême  de 
»  méchanique  fuivant  :  une  cavité  cxunjîbU 
»  cVune  certaine  capacité  étant  donnée ,  en  tirer 
»  un  corps  flexible  d'une  longueur  &  dune  grojjeur 
»  données  ,  par  une  ouverture  dilatable  jufquà 
»>  un  certain  point  {a)  »,  Ce  problême  auroit 

{a)  AJlmc ,  l'Art  d'Ace,  réduit  à  fes  principes. 


Introduction.         ix 

fans  doute  été  plus  jufte ,  fi  l'on  eût  dit  à  tra- 
vers un  canal  oiTeux ,  d'une  forme  ,  d'une  di- 
redion  ,  d'une  largeur  données ,  ÔC  incapable 
d'aucune  efpece  de  dilatation  ;  au  lieu  de 
mettre  par  une  ouverture  dilatable  jufquà  un 
certain  point,  C'eil  à  ce  but  auquel  M.  Aftruc 
croyoit  que  l'art  des  Accouchemens  étoit  par- 
venu de  fon  temps,  que  nous  nous  fomm,es  effor- 
cés d'atteindre  ,  en  raffemblant  &  en  fixant  les 
principes  de  cet  art.  Si  la  ledure  des  auteurs 
nous  a  été  d'un  grand  fecoiu*s  ,  l'on  remar- 
quera que  la  nature  nous  a  été  beaucoup  plus 
utile  :  ce  rit^  qu'après  l'avoir  étudiée  long- 
temps que  nous  avons  entrepris  ce  travail. 

Nolis  penfons  qu'il  étoit  au-deffus  de  la 
portée  de  ceux,  que  l'expérience  n'a  pas  en- 
core mis  en  état  de  diflinguer  l'erreur  des  hom- 
mes ,  dont  la  vogue  &  une  érudition  plus 
ou  moins  brillante  ,  ont  fouvent  fait  tout  le 
mérite  ,  d'avec  les  vérités  fondamentales  éta- 
blies par  d'autres  qui  ont  joui  d'une  moindre 
réputation.  C'eit  le  défaut  qu'on  remarque 
dans  ces  ouvrages  de  cabinet ,  qui  ont  pré- 
cédé le  premier  pas  de  leurs  auteurs  dans  la 
pratique  de  l'art  dont  il  s'agit  ;  &  ce  n'eft 
que  par  de  femblables  écrits  que  la  doftrine 
d'Hippocrate  fur  ce  qui  concerne  cet  art,  s'eft  per- 
pétuée pendant  plus  de  deux  mille  ans ,  quoique 
beaucoup  inférieure  à  celle  de  la  plupart  des  Ac- 
coucheurs du  fiecle  dernier,  qu'on  ne  cite  aujour* 
d'hui  qu'avec  une  forte  de  regret.  Laifier  agir  la 
nature  quand  l'enfant  fe  préfente  bien  ;  ra- 
mener celui-ci  à  cette  pofition  dans  tous 
les  cas  oii  il  fe  préfente  différemment  \  lui 


X  Introduction'. 

ouvrir  le  crâne ,  le  démembrer  dans  le  feîn 
de  fa  mère  &  l'en  arracher  avec  des  crochets  ; 
voilà  en  quoi  confifte  cette  dodtrine  tant  de 
fois  promulguée  ;  &  quel  étoit  encore  à-peu- 
près  l'état  de  l'art  des  Accouchemens  au  temps 
du  célèbre  Ambroife  Paré.  Si  ce  grand  homme 
n'y  a  pas  ajouté  beaucoup ,  au  moins  a-t-il 
réveillé  ,  &  même  excité ,  en  faveur  de  cet 
art  y  l'émulation  des  Chirurgiens  François  ,  à 
qui  il  étoit  prefque  uniquement  réfervé  de  le 
porter  à  fa  perfe£ï:ion. 

Mauriceau  eft  le  premier  dont  les  écrits 
portent  l'empreinte  d'un  homme  vraiment 
Accoucheur  ,  &  pour  le  temps  ils  peuvent 
être  comparés  à  ceux  des  Sindlu  6c  des  Li- 
vret. Formé  dans  le  fein  de  la  pratique  même , 
Mauriceau  en  a  connu  toutes  les  difficultés  : 
s'il  n'a  pas  fu  les  furmonter  toutes  également  ^ 
c'eil  que  l'art  ne  pouvoit  être  l'ouvrage  d'un 
leul  homme.  Après  lui  parurent  Viardel  ^Feuy 
Portai;  enfuite  D éventer  y  Amand ^  de  la  Motte 
&  beaucoup  d'autres  ;  en£n  les  Smellïe  &  les 
Livret  :  c'eft  à  ce  dernier  temps  que  commence 
l'époque  la  plus  brillante  de  l'art  des  Accou- 
chemens. Le  forceps  récemment  connu  ,  mais 
à  peine  ébauché  ,  ayant  reçu  une  nouvelle 
forme  des  mains  de  ces  deux  hommes  célèbres  5 
&  fur-tout  de  celles  de  M.  Lévret  ,  changea 
pour  ainii  dire  la  face  de  cet  art  ;  en  faifant 
rejetter  les  crochets  &  autres  inflrumens  de 
cette  efpece ,  qu'on  fe  voyoit  fouvent  dans  la 
triile  nécefîité  d'employer  pour  extraire  du 
fein  de  la  mère  ,  le  malheureux  enfant  qu'on 
ne  pouvoit  épargner  ,  qu'en  la  facrifiant.  Si 


Introduction.         x) 

ces  inflrumens  font  encore  en  iifage  aujour- 
d'hui ,  au  moins  l'homme  inftruit  ne  les  em- 
ploie-t-il  que  dans  le  cas  où  il  ne  lui  refte 
aucun  doute  fur  la  mort  de  l'enfant. 

C'efl  en  vain  que  des  perfonnes  fans  ex- 
périence s'efforceront  de  publier  que  le  for- 
ceps a  été  plus  funefle  qu'utile  à  la  fociété  : 
il  eft  réfervé  aux  Accoucheurs  qui  favent 
l'employer  avec  difcernement  &  méthode  ,  à 
le  bien  juger.  Ce  feroit  même  à  regret  que 
nous  combattrions  ici  le  paradoxe  d'un  Mé- 
decin ,  qui  a  annoncé  depuis  peu  que  cet 
inilrument  devoit  être  banni  de  l'art  des  Ac- 
couchemens  {a)  ,  s'il  ne  pouvoit  en  réfulter 
un  grand  bien.  On  l'a  vu ,  il  y  a  quelques  années, 
lui  prodiguer  des  éloges ,  l'appeller  un  inflru- 
rmnt  heureux ,  un  injirument  précieux  ,  ôc  con- 
venir que  V humanité  en  avoit  retiré  les  plus  grands 
avantages  (^).  Maintenant  pour  appuyer  fa 
nouvelle  fidion,  il  avance  que  Smellie  ne  l'a 
pas  employé  dix  fois  dans  l'efpace  de  trente 
années  ;  que  Deventer  ne  s'en  eft  jamais  fervi  ; 
&  que  lui-même  ne  l'a  mis  en  ufage  que 
deux  fois  depuis  douze  ans  ;  encore  ajoute-t-il 
que  plus  inftruit  à  préfent ,  il  ne  l'eût  pas  fait. 

Ell-il  donc  étonnant  qu'un  homme  auffi  peu 
occupé  de  la  pratique  des  Accouchemens ,  n'ait 
employé  le  forceps  que  deux  fois  dans  le  cours  de 
fixou  fept  années,  &:  non  de  douze  ?  QueZ>e- 

(tî)  Alph,  le  Roy,  Obferv.  &  réflexions  fur  Topé- 
ration  de  la  fymphyfe  &  les  Accouchemens  labor.  1780. 

(J>)  Le  même ,  întroduélion  hiflorîque  à  l'étude  &  à 
la  pratique  des  Accouchemens  ,  1776. 


xîj        In  troduction. 

yenur ,  de  l'ouvrage  duquel  la  première  édi- 
tion latine  eft  de  1701  ,  &  la  féconde  de 
1725  ,  ne  fe  foit  jamais  fervi  de  cet  inftru- 
ment ,  qu'il  n'a  pas  dû  connoâtre  ;  puifque ,  de 
l'aveu  du  critique  même ,  &  de  plufieurs  au- 
teurs plus  fidèles  dans  leurs  dates  &  leurs  ré- 
cits, il  n'a  été  bien  connu  qu'en  1734  &:  même 
en  1735  ,  lorfQue  Chapman  en  fit  part  au  pu- 
blic ?  Quant  à  Smdlk^  bien  loin  qu'il  ne  l'ait 
pas  employé  dix  fois  ^  nous  trouvons  dans 
ion  recueil  d'obfervations  qu*il  l'a  fait  au  moins 
quarante  -  cinq  fois  ,  &:  nous  y  remarquons 
que  fouvent  il  a  regretté  de  ne  pas  s'en  être 
fervi  davantage.  Perfonne  n'y  a  eu  plus  de 
confiance  que  Smellie ,  perfonne  n'en  a  rendu 
Fufage  plus  général ,  &  ne  s'en  eft  fervi  plus 
méthodiquement. 

Que  le  forceps  ait  coûté  la  vie  à  plufieurs 
eniàns  ,  ce  dont  perfonne  ne  fauroit  difcon- 
venir  ;  que  beaucoup  d'autres  enfans  qui  ont 
été  tirés  du  fein  de  leur  mère  par  ce  moyen  , 
aient  pu  naître  naturellement ,  ce  qui  eft  éga- 
lement vrai  5  s'enfuit-il  que  ce  foit  un  infiru- 
ment  meurtrier  ou  inutile  ?  Cela  prouveroit 
tout  au  plus  qu'il  n'efi  pas  toujours  nécef- 
faire  ;  qu'il  ne  convient  pas  dans  tous  les 
cas  où  la  femme  ne  peut  fe  délivrer  feule  ;  que 
chacun  ne  fait  pas  apprécier  les  circonfiances 
dans  lefqueiles  il  faut  y  avoir  recours ,  ni  la 
manière  de  l'employer  ;  &  que  bien  des  gens 
«  en  un  mot ,  font  le  métier  des  autres.  En  ac- 
cordant que  Devenier  ne  l'ait  jamais  mis  en 
ufage  ;  que  Smellie  ne  s'en  fût  pas  fervi  dix 
fois  ,  au  lieu  de   quarante-cinq  ;  ÔC  que  le 


Introduction.        xii) 

Médecin  qui  le  profcrit ,  ne  l'eût  employé  que 
deux  fois  dans  des  occaiions  oii ,  de  Ion  aveu  , 
il  auroit  pu  s'en  paffer  ,  feroit-ce  donc  là  des 
raifons  pour  le  bannir  entièrement  de  l'art 
des  Accouchemens  ?  Que  feront  de  mieux 
que  cet  instrument,  ces  moyens  médicinaux 
par  lefquels  ce  médecin  prétend  ramener  L'art 
à  fa  première  jimplïcité  ,  prévenir  les  crifes  qui 
font  fpeciacle  ,  &  dans  lefquelles  cet  art  ne  peut 
plus  fe  manifefer  que  par  la  violence  ou  par  la 
defruBion  ?  Que  feront  ces  fridions  avec  des 
linges  chauds  fur  le  ventre  de  la  femme  ,  qu'il 
recommande  tant  pour  fortifier  le  plan  externe 
des  fibres  de  la  matrice  ,  dont  Vaclivité  doit  pré" 
dominer  le  plan  interne  ,  pour  que  l'Accouche- 
ment s'opère  ?  Que  feront ,  dis-je ,  tous  ces 
moyens  ,  dans  le  cas  d'enclavement  ;  dans  celui 
où  la  tête  eft  arrêtée  au  détroit  inférieur  , 
parce  que  its  dimensions  excédent  celles  de 
ce  détroit  ;  dans  ce  cas  d'hémorrhagie  fou- 
droyante ,  en  même  temps  que  la  tête  eil  trop 
bafle  pour  qu'on  puifle  la  repoufler  &  re- 
tourner l'enfant  ;  enfin  quand  la  tête  ,  engagée 
au  même  point  ,  comprime  fortement  le  cor- 
don ombilical ,  dont  une  anfe  plus  ou  moins 
longue  pend  au-dehors  ?  &c.  6cc.  Laiffons  au 
temps  à  difliper  la  prévention  qui  a  diûé 
une  pareille  profcription. 

Nous  ne  rendrons  aucun  compte  ici  des 
ouvrages  qui  ont  paru  fur  l'art  des  Accou- 
chemens :  un  volume  entier  fufiiroit  à  peine 
pour  en  faire  le  catalogue  ,  &  ce  que  nous 
aurions  à  dire  de  ceux  qui  font  le  plus  connus  , 
excéderoit  de  beaucoup  les  b(^.nes  d'une  in-^i 


Xiv  î  N  TRODUCTION. 

trodu£tion.  Plufieurs  perfonnes  ont  déjà  pu- 
blié l'hifloire  de  cet  art  ;  mais  il  feroit  diffi- 
cile d'y  reconnoître  parfaitement  celui  qui  a 
réuni  les  deux  premiers  anneaux  de  la  chaîne 
des  principes  qui  le  conflituent  ,  ceux  qui  y 
en  ont  ajouté  de  nouveaux,  &  qui  ont  le 
mieux  mérité  en  cela.  Nous  remarquons 
dans  ces  effais  hiftoriques  ,  qu'on  a  fouvent 
prodigué  des  éloges  à  ceux  qui  en  méritoient 
le  moins  ;  qu'on  n'a  pas  affez  diftingué  le 
véritable  Accoucheur  de  celui  qui  n'en  avoit 
que  le  nom  ;  enfin  que  les  auteurs  de  la  plu- 
part de  ces  effais  n'étoient  pas  ce  qu'il  fal- 
loit  être  pour  mettre  à  leur  place ,  les  Mau- 
riceau  y  les  Smdlk  &c  les  Lévret  ^  &C  les  écarter 
de  la  foule  des  Viardd  ^  des  Pe« ,  des  Portai^ 
des  Devemer ,  des  Amand ,  &  d'une  infinité 
d^autres  ,  dont  les  oiivrages  ne  font  cependant 
pas  à  rejetter. 

On  trouvera  peu  de  citations  dans  celui  que 
nous  publions.  Si  nous  n'avons  pu  nous  dif- 
penfer  d'en  faire  quelques-unes  ,  nous  aurions 
voulu  avoir  également  à  louer  fur  tous  les 
points  les  auteurs  que  nous  y  avons  nommés  : 
mais  relever  leurs  erreurs  &  les  faii'e  con- 
noître  ,  ce  n'étoit  pas  travailler  moins  utile-, 
ment  pour  l'art.  Il  étoit  néceffaire  d'en  pré- 
ferver  l'efprit  des  élevés ,  pour  qui  le  brillant 
du  faux  a  fouvent  plus  d'attrait  que  la  vé- 
rité qu'ils  cherchent.  Nous  ferions  fâchés  que . 
quelqu'un  s'en  trouvât  ofFenfé  ,  6c  l'imputât  à 
un  fentiment  de  critique  ;  quoique  tout  homme 
s'y  dévoue  en  écrivant  publiquement  :  notre 
amour   propre    ne  k,   croiroit    pas  bleffé   fi 


Introduction.         xv 

d'autres  prenoient  la  peine  de  relever  celles 
qui  ont  pu  fe  glifler  dans  cet  ouvrage.  Mais 
qu'on  le  critique  ou  non  ,  nous  prévenons  que 
nous  n'y  répondrons  pas  :  nous  profiterons  en  ii- 
l^nce  des  obfervations  utiles  qu'on  pourra  y 
feire  ,  &  nous  mépriferons  tout  ce  qui  portera 
l'empreinte  de  l'ignorance  ,  de  l'envie  ou  de 
la  méchanceté.  Ce  n'eft  qu'à  nos  élevés  à  qui 
il  nous  importe  de  prouver  la  folidité  de  nos 
principes  ;  puifque  c'eft  pour  eux ,  &  d'après 
leurs  infiances  que  nous  les  publions. 

Si  beaucoup  d'hommes  ,  en  fe  perpétuant 
par  leurs  écrits  fur  l'art  des  Accouchemens , 
le  font  rendus  utiles  à  leurs  femblables  ;  il  en  efî: 
un  grand  nombre  d'autres  ,  dont  le  favoir  à 
été  pour  ainfi  dire  enféveli  avec  eux  ;  &:  à 
qui  la  fociété  n'auroit  pas  été  moins  redevable  , 
li  des  occupations  trop  multipliées  ,  ou  une 
mort  prématurée  ne  les  enflent  empêchés  de 
publier  le  fruit  de  leur  travail  &  de  leur  ex- 
périence. Il  efl:  un  de  ces  derniers  dont  le  fou- 
venir  perpétuera  fans  ceflTe  nos  regrets ,  &  à 
la  mémoire  duquel  nous  paierons  toujours 
avec  plaiflr  le  tribut  de  reconnoiflance  qu'il 
s'étoit  juflement  acquis  fur  nous.  Solayres  (a) 


{a)  Solayres  de  Renhac ,  Doâeur  en  Médecine  & 
en  Chirurg.  de  la  Faculté  de  Montpellier,  3c  de  la 
Société  Royale  des  Sciences  de  la  même  ville ,  après 
y  avoir  long-temps  profeffé  l'Anatomie  &  la  Chirur- 
gie avec  autant  de  favoir  que  de  fuccès,  vint  à  Paris, 
où  il  fut  notamment  accueilli  par  M.  de  la  Martïniere  ^ 
qui  l'engagea  de  s'y  faire  recevoir  au  nombre  de  ceux 
qui  compofent  le  Collège  Royal  de  Chirurgie  ;  qui  fit 
même  les  frais  de  ceue  réception,  &  défigua  le  Pvéd' 


XV  j        Introduqtîon. 

eft  celui  dont  nous  parlons.  C'eft  moins  l'homme 
qui  nous  eflimoit  que  nous  regrettons  aujour- 
d'hui, que  la  perte  de  fon  profond  lavoir  fur  l'art 
dont  il  s'agit,  qu'il  a  profeffé  parmi  nous  avec  la 
plus  grande  diflinôion.  Ce  que  j'ai  pu  re- 
cueillir de  fa  doâïine  ne  faurôit  diminuer  le 
prix  de  cette  perte  ;  parce  que  l'homme  n'a  pu 
me  tranfmettre  fon  génie  avec  les  connoiflances 
qu'il  avoit  déjà  acquifes. 

Solayrks  n'a  laiffé  que  quelques  lambeaux 
d'écrits  qui  n'avoient  rapport  qu'à  l'anatomie 
du  baflin  &  des  parties  de  la  femme  :  ce  qui> 
nous  refte  de  lui  d'ailleurs  eil  conligné  dans 
une  thèfe  ,  qui  devoit  fervir  à  fon  aggrégation 
-au  collège  royal  de  chirurgie  ,  &  qui  a  pour 
titre  :  Dïjfmatio  de,  Rartu  viribus  maiernis  abfo-* 
luto  (a). 

Cette  thèfe  eft  un  traité  complet  fur  l'Ac- 
couchement naturel ,  dont  le  méchanifme  juf- 
ques  alors  n'avoit  été  développé  qu'imparfai- 
tement :  elle  pourroit  pafler  pour  un  chef- 
d'œuvre  fur  cette  partie  ,  aux  yeux  des  per- 
fonnes  moins  attachées  à  la  didtionlatinequ'àla 
doftrine  qu'elle  xenïerme.Solayrhs  en  avoit  fou- 
tenu  une  autre  aux  écoles  de  médecine  de 
Montpellier  en  1766  ,  qui  dénote  beaucoup 
moins  l'Accoucheur  ,  que  l'homme  le  plus 
propre  à  le  devenir. 

Ami  de  Solayûs  pendant  le  peu    d'années 

piendaire  pour  être  Profefleur  de  l'Ecole  pratique ,  en 
attendant  qu'il  pût  récompenfer  fon  mérite  par  une 
place  plus  éminente. 

{a)  A  Paris ,  chez  D'Houry,  Impr.  de  Mgr  le  Duc 
d'Orléans,  177 1. 

qu'il 


Introduction.       xvij 

qu'il  a  profefîe  l'art  des  Accoiichemens  ,  & 
ayant  même  continué  fes  leçons ,  pendant  le 
cours  d'une  maladie  de  fix  mois ,  dont  le 
premier  fymptome  fut  la  perte  prefque  totale 
de  fa  voix ,  plufieurs  perfonnes ,  après  fa  mort , 
m'engagèrent  à  rédiger  &  à  publier  ce  que 
j'avois  pu  recueillir  de  fa  doûrine  ,  foit  dans 
fes  leçons ,  foit  dans  nos  entretiens  particu- 
liers ,  &:  le  peu  de  cahiers  qu'il  m'avait  lai iTés, 
Je  m'y  livrai  d'autant  plus  volontiers  ^  que 
c'étoit  la  première  occaiion  de  rendre  hom- 
mage à  la  mémoire  d'un  homme  dont  le  fou- 
venir  m'étoit  cher ,  &  que  quelqu'un  vouloit 
publier,  fous  fon  nom,  des  lambeaux  d'écrits  mal 
alTortis  qu'il  avoit  empruntés  des  mains  de,  plu- 
fieurs élevés  :  mais  l'imperfsftion  de  ce  tra- 
vail ,  quoiqu'approuvé  avec  éloges  par  M. 
Raulin ,  Cenleur  Royal  ^  ne  me  permit  pas  de 
le  rendre  public. 

En  rendant  hommage  ici  à  la  mémoire  de 
Solayrls ,  je  ne  puis  m'empêcher  de  me  plaindre 
d'un  jeune  Médecin  {a)  qui  rechercha  mon 
amitié^  dans  le  temps  que  je  m'occupois  de 
la  rédaûion  dont  je  viens  de  parler  &  à  qui 
je  l'accordai  fans  réferve.  Des  affaires  mul- 
tipliées ne  me  permettant  pas  de  faire  une  copie 
affez  nette  de  ce  que  je  préparois  ,  pour  paÔer 
fous  les  yeux  du  cenfeur ,  j'acceptai  les  offres 
qu'il  me  lit  de  fa  plume  ;  &  je  lui  livrai  les 
cahiers  à  mefure  qu'ils  fortoient  de  la  mienne. 
Je  n'imaginois  pas  alors  qu'il  ne  cher  choit  qu'à 

{a)  M.  Alfh,  le  Roy ,  alors  Bachelier  de  la  Faculté 
de  Médecine, 

Tome  /,  ^ 


xviij       Introduction. 

fe  parer  des  dépouilles  du  mort,  ou  pour  me 
fervir  de  fes  propres  expreflions  ,  qu'il  ne 
cherchoit  qu'i  tirer  du  miel  des  plantes  îfieme  les 
plus  vénéneufes  ;  enfin  qu'il  publieroit  un  jour 
que  ,  par  enthoujiafme  pour  la  mémoire  de  V auteur  y 
il  avoit  rédigé  la  dodrine  de  Solayres  ,  & 
l'avoit  mife  en  état  de  foutenir  le  jour ,  fur  quel- 
ques dejjeins  au  trait  que  je  lui  en  avois 
donnés. 

Ce  n'eft  pas  fur  quelques  defleins  au  trait  que 
ce  Médecin  a  travaillé  :  il  n'a  été  que  copiile ,  §i 
encore  fi  mauvais  copifle  ,  en  cette  occalion , 
qu'il  n'a  fu  m'épargner  les  frais  d'une  troi- 
fieme  copie  ,  la  fienne  n'étant  pas  plus  en 
état  de  paroître  que  la  mienne  :  ce  que  je 
puis  afTurer  avec  d'autant  plus  de  liberté  ,  que 
j'offre  d'en  convaincre  quiconque  en  auroit 
des  doutes  ,  par  la  confrontation  des  trois 
manufcrits  que  j'ai  entre  les  mains.  Ce  n'e^ 
pas  non  plus  par  enthoufiafme  pour  la  mé- 
moire de  Solayres  ,  qu'il  s'efl  livré  à  ce  tra- 
vail ;  mais  par  le  defir  de  s'inftruire  d'un  art 
qu'il  ignoroit  alors  entiérennent  &:  qu'il  vou- 
loit  cependant  profefTer.  J'aurois  gardé  le  plus 
profond  filence  fur  toutes  ces  chofes  ^  fi  ce 
Médecin  ne  m'eût  provoqué  ,  en  publiant  qu'il 
avoit  rédigé  la  doctrine  de  Solayres  ,  fur 
quelques  dejjeins  faits  au  trait  ;  que  l'ouvrage  qui 
lui  avoit  tant  coûté  de  peine,  &  auquel  il 
s'étoit  livré  avec  tant  ^ enthoujiajme  pour  la 
mémoire  de  l'auteur ,  après  avoir  paffé  depuis 
par  plujieurs  filières  ,  lui  paroiffoit  être  tombé  dans 
les  mains  de  M,  Dufot^  Médecin  àSoiffons  ^o\\\  en 
avoit  donné  un  extrait  fous  laproteûion  du  Gou- 


In  TRODUCTION.  XÎX 

vernement  (a)  ;  enfin  s'il  ne  m'eût  paru  fe  ré- 
ferver  le  droit  ,  par  ce  moyen  ,  de  revendi- 
quer celui  que  je  publie  aujourd'hui. 

Pour  que  perfonne  ne  nous  taxe  d'être  pla- 
giaire, nous  déclarerons  de  nouveau,  avec  au- 
tant de  plaifir  que  de  reconnoiffance ,  que  nous 
avons  puifé  dans  toutes  les  fources  qui  nous 
font  connues  ;  mais  que  nous  devons  plus  au^ 
leçons  de  Solayrh ,  &: ,  après  lui ,  à  l'obferva- 
tion  5  qu'à  tout  autre.  La  féconde  Partie  de  cet 
ouvrage  ,  qui  traite  fpécialement  de  l'Accou- 
chement naturel,  n'eil,  pour  ainii  dire,  que  la 
tradu(^ion  de  la  thèfe ,  dont  nous  avons  déjà 
parlé ,  qui  a  pour  titre  :  Dlffenatio  de  Panu  vin- 
bus  maurnis  abfoluto.  Si  l'on  y  remarque  quel- 
ques changemens ,  ils  font  le  fruit  de  notre  ex- 
périence particulière  ,  &;  de  dix  années  d'ob- 
fervations  :  l'Auteur  les  auroit  faits  lui-même , 

.  {il)  Ce  Caréchirme  ,  dont  Tédition  a  été  épuifée  en 
moins  d'une  année ,  malgré  la  précaution  que  j'ai  eue  d'en 
retenir  un  grand  nombre  d'exemplaires  pour  mes  élevés , 
n'étolt  pas  plus  l'extrait  de  l'ouvrage  rédigé  avec  enthou- 
Jiajme  par  M.  Alph.  le  Roy  ^  que  celui-ci  n'en  eft  le 
commentaire.  L'un  &  l'autre ,  ainli  que  les  manufcrits 
qui  font  entre  mes  mains ,  comparés  à  certains  ouvra- 
ges qui  ont  paru  fous  le  nom  de  ce  Médecin  ,  prou- 
veront aux  moins  connoiffeurs  qu'ils  ne  peuvent  être 
le  fait  d'une  même  plume.  Le  ilyle  de  ces  derniers 
eft  fleuri ,  ampoulé ,  &  fouvent  trop  cadencé  ;  le 
nôtre  au  contraire  efl  fimple,  &  peut-êt-re  trop  uni- 
forme. Nous  en  demanderions  grâce  au  Leâeur  ,  fi 
nous  avions  prétendu  lui  donner  un  traité  d'éloquence 
au  lieu  d'un  traité  fur  l'Art  des  Accouchemens.  Nous 
le  prions  aufli  de  vouloir  bien  fuppléer  aux  petites 
fautes  typographiques  échappées  à  notre  attention ,  dans 
la  correâion  des  épreuves. 

hz 


XX         Introduction. 

s'il  eût  vécu  plus  long -temps  ;  car  il  n'avoit 
que  la  nature  pour  maître.  Nous  aurions  cité 
Solayrïs  plus  fouvent ,  ainfi  que  bien  d'autres 
Auteurs ,  fi  la  crainte  de  détourner  l'attention 
des  jeunes  gens  ne  nous  en  eût  empêché.  L'Art 
des  Accouchemens  n'eft  pas  l'ouvrage  d'un  feul 
homme ,  &  ne  pouvoit  l'être  ;  fi  nous  en  avons 
raffemblé  les  principes,  pour  les  préfenter  avec 
plus  d'ordre  &  de  clarté  ,  nous  ne  croirons  pas 
pour  cela  qu'il  nous  foit  plus  redevable  qu'à 
tous  ceux  qui  l'ont  cultivé  ;  &  nous  ne  publie- 
rons jamais  en  avoir  renverfé  les  colonnes  , 
pour  en  élever  d'autres  fur  leurs  débris.  Per- 
fonne  n'avoit  plus  de  droit  à  cette  faufTe  pré- 
tention ,  que  les  Smellie  &  les  Lévret ,  puifque 
perfonne  n'en  a  reculé  les  bornes  davantage  ; 
cependant  ces  deux  hommes ,  également  célè- 
bres 5  ont  avoué  qu'ils  avoient  eu  des  maî- 
tres :   ce  n'eil  qu'à  l'aide  de  leurs  ouvrages, 
qu'ils  font  parvenus  à  les  furpaffer.  Heureux 
Il  nous  pouvions  les  imiter ,  &  tracer  de  même 
quelque  fentier  nouveau  à  ceux  qui  entreront 
dans  la  même  carrière  après  nous  ! 

Plan  général  de  cet  Ouvrage, 

Pour  expofer  avec  plus  de  méthode  &  de 
clarté  tout  ce  qui  concerne  la  partie  chirurgi- 
cale de  l'Art  des  Accouchemens ,  ou  cet  Art 
proprement  dit ,  que  nous  avons  diftingué  de 
la  partie  médicale  ,  qui  a  fpécialement  pour 
objet  les  maladies  des  femmes  &  des  enfans  (^), 

{a)   Plufieurs    Auteurs  ayant  affez   bien  traité  de 


In  troductiojN*       xx) 

nous  avons  divifé  cet  ouvrage  en  quatre  par- 
ties. La  première  renferme  les  connoiffances 
anatomiques  &  phyfiologiques  effentiellement 
néceffaires  à  l'Accoucheur.  La  féconde  traite 
du  méchanifme  de  l'Accouchement  naturel ,  & 
de  la  délivrance  ,  ainii  que  des  premiers  foins 
qu'on  doit  à  la  mère  &  à  l'enfant.  La  troifieme 
a  pour  objet  l'Accouchement  contre-nature  ;  & 
la  quatrième  le  laborieux  ,  avec  ce  qui  a  rap- 
port à  la  groiTeffe  de  plufieurs  enfans  ,  aux 
fauffes-groSeffes  &  à  l'avortement  :  cette  der- 
nière partie  forme  le  fécond  volume. 

Plan  de  la  première  Partie, 

Le  premier  chapitre  traite  des  parties  de  la 
femme ,  qui  ont  quelque  rapport  à  l'Accouche- 
ment :  mais  nous  les  conlidérons  beaucoup 
moins  en  Anatomifle  qu'en  Accoucheur.  Cet 
objet  nous  paroît  avoir  été  trop  négligé  par  les 
Auteurs ,  quoiqu'il  renferme  en  quelque  forte 
les  connoiÔances  fondamentales  de  l'Art.  De 
ces  parties  les  unes  forment  le  canal  deftiné 
au  paffage  de  l'enfant ,  &  ce  n'efl  que  par 
raâ:ion  des  autres  que  cet  enfant  eft  contraint 
de  fortir.  Mais  la  facilité  ou  les  difficultés  de 
l'Accouchement  dépendent  bien  moins  de  la 
force  ou  de  la  foiblefle  de  cette  aâ:ion ,  que  du 
rapport  des  dimenfions  du  canal  dont  il  s'agit , 
avec  celles  du  corps  qui  doit   le  traverfer. 

cette  dernière  partie ,  on  pourra  les  confulter.  Nous 
hafarderons  par  la  fuite  de  publier  nos  réflexions  à  ce 
fujet  :  mais  nous  attendrons  qu*une  plus  longue  expé- 
rience les  ait  fuffifammeiu  confirmées, 

^3 


:xxij        Introduction* 

Quand  ce  rapport  eft  favorable,  rAccoiiche- 
îBent  en  général  s'opère  avec  peu  de  difficulté  ; 
foit  qu'il  fe  falTe  naturellement ,  foit  que  des 
circonflances  accidentelles  nous  portent  à  le 
terminer  :  il  efl  au  contraire  toujours  difficile 
&  laborieux,  même  quelquefois  impoflible  par 
cette  voie  naturelle ,  lorfqu'il  y  a  défaut  de 
rapport  entre  ces  mêmes  dimeniions.  Ces  vé- 
rités ,  admifes  de  tous  les  Accoucheurs  ,  nous 
ont  déterminé  à  infifler  fur  cette  partie  connue 
fous  le  nom  de  haffin  ;  &  pour  ne  rien  îaiffer 
à  deiirer,  nous  l'avons  d'abord  confidéré  dans 
l'état  fec ,  &  enfuite  dans  fon  enfemble  avec 
les  parties  molles  ,  qui  le  recouvrent  de  toutes 
parts. 

Après  avoir  confidére  chacun  des  os  dont  il 
efl  formé,  nous  examinons  comment  ils  font 
aifemblés ,  &  de  quels  moyens  la  nature  s'efl 
fervi  pour  les  lier  entre  eux  ;  li  leurs  fymphyfes 
fe  relâchent  toujours  dans  la  groffeife,  au  point 
d'en  permettre  l'écartement;  &  li  ce  dernier  efl 
néceflajre  pour  le  paffage  de  l'enfant ,  comme 
bien  des  gens  le  penfent  encore  aujourd'hui. 
Enfuite  nous  faifons  connoître  les  dimenfions 
de  cette  efpece  de  canal  offeux  ;  les  vices  de 
conformation  qui  peuvent  laiFefter ,  leurs  prin- 
cipaux degrés,  &  les  obilacles  qu'ils  apportent 
à  l'Accouchement  ;  enfin  les  moyens  de  s'aiTii- 
rer  li  cette  partie  eft  bien  ou  mal  conformée  , 
&:  quelle  eil  l'étendue  de  i^s  diamètres  dans 
tous  les  cas. 

Le  fécond  article  du  même  chapitre  traite 
des  parties  molles  de  la  génération.  Nous  y 
examinons  d'abord  la  matrice  dans  l'état  de 


Introduction.       xxiij 

vacuité ,  &  enfuite  dans  l'état  de  grofTeffe. 
Nous  indiquons  les  changemens  que  celle-ci 
détermine  dans  le  volume  &  la  forme  de  ce 
vifcere ,  dans  fon  tiflii  même  ,  &  dans  fa  fitua- 
tion.  C'eft  là  où  nous  parlons  de  fon  obliquité, 
des  caufes  qui  y  donnent  lieu  ,  de  fes  fignes  & 
de  (qs  elîets  généraux,  relativement  à  l'Accou- 
chement ;  fi  nous  en  faifons  mention  d'ailleurs 
dans  le  cours  de  cet  Ouvrage  ,  c'ell  qu'on  ne 
pouvoit  renfermer,  dans  une  feule  fedion,  tout 
ce  qui  a  rapport  à  cette  obliquité ,  (qs  Q^Q.ts 
étant  difFérens  félon  les  circonftances. 

Les  règles  ,  ce  qui  regarde  la  fécondité  &  la 
fîérilité,  ainfi  que  l'expofition  des  fignes  d'a- 
près lefquels  on  juge  communément  du  viol , 
&  qu'une  femme  ,  accufée  de  fuppreffion  de 
part  6c  d'infanticide ,  eif  réellement  accouchée^ 
font  le  fujet  du  fécond  chapitre. 

Dans  le  troifieme ,  nous  expofons  fuccin£f e- 
ment  les  dilférens  fyflêmes  concernant  la  gé- 
nération :  c'étoit  moins  pour  les  difcuter  que 
nous  en  avons  parlé ,  que  pour  les  indiquer. 
Nous  fommes  entrés  dans  de  plus  grands  dé- 
tails fur  la  grofTeife  &  fes  fignes  ,  qui  font  éga- 
lement le  fujet  de  ce  chapitre.  C'eft  là  oii  nous 
développons  l'art  du  toucher ,  &  où  nous  fai- 
fons connoître  toute  fon  importance  &  fes  dif- 
ficultés. 

Le  quatrième  chapitre  traite  du  produit  de  la 
conception  ,  ou  des  fubilances  qui  forment  la 
groffeffe.  Après  avoir  parlé  des  rudimens  du 
fœtus  ,  du  temps  où  il  efl  entièrement  ébau- 
ché ,  de  fa  groffeur  dans  les  deux  ou  trois  pre- 
miers mois  de  la  groifeffe ,  &  de  la  rapidité  d^ 

^4 


Xxiv         I N  T  R  O  DUC  T  I  O  N. 

fon  développement  dans  la  fuite  ,  nous  en  aiïl- 
gnons  la  longueur  6c  la  pefanteur  la  plus  ordi- 
naire, au  terme  de  la  naiffance  ;  &  nous  nous 
occupons  de  fon  attitude,  ainfi  que  de  fa  fitua- 
tion  dans  le  fein  de  la  femme.  Enfuite  le  con- 
sidérant plus  fpécialement  en  Accoucheur  qu'en 
Naturalifte  ,  nous  examinons  la  iîru£î:ure  de  fes 
parties  principales ,  telles  que  celle  de  la  tête  & 
de  la  poitrine;  ainii  que  les  changemens  que 
ces  parties  peuvent  éprouver  «,.  foit  dans  leur 
forme  &  leur  volume ,  lors  du  paffage  de  l'en- 
fant à  travers  le  baffin  ;  puis  nous  en  établiffons 
les  dimenlions ,  &  nous  en  indiquons  le  rap- 
port avec  celles  de  ce  dernier.  Le  refle  de  ce 
chapitre  a  pour  objet  la  defcription  àa placenta^ 
des  membranes  &  du  cordon  ombilical.  Nous 
y  parlons  auffi  des  eaux  qui  baignent  la  furface 
du  fœtus  ;  de  la  manière  dont  celui-ci  fe  nour- 
rit pendant  la  groffeife  ;.  des  fluides  que  la  mère 
lui  tranfmet  ;  de  la  circulation  qui  lui  eft  com- 
mune avec  celle-ci  ;  des  changemens  que  les 
efforts  de  l'Accouchement  déterminent  dans 
cette  circulation ,  &  de  ceux  qui  fe  font  chez 
l'enfant  même  au  moment  de  fa  naiilance  ,  où 
il  commence  en  quelque  forte  à  jouir  d'une  vie 
nouvelle. 

Plan  de.  la  féconde  Partie, 

Nous  établirons  d'abord  trois  ordres  d'Ac- 
couchemens ,  relativement  à  la  manière  dont 
ils  s'opèrent  :  i°.  les  Accouchem-ens  naturels  , 
ou  qui  peuvent  s'opérer  par  l'aftion  feule  des 
organes  de  la  femme  ;  2^.  les  Accouchemens 


Introduction.        xxv 

contre-nature ,  qui  exigent  les  fecours  de  la 
main  ;  3  ^.  les  laborieux  qu'on  ne  peut  termi- 
ner qu'à  l'aide  de  quelques  inftrumens.  En- 
fuite  nous  faifons  connoître  ce  qu'ils  ont  de 
commun  entre  eux,  &  nous  expofons  les  caufes, 
foit  déterminantes  ou  efficientes ,  de  ceux  du 
premier  ordre ,  ainii  que  les  phénomènes  qui 
en  accompagnent  le  travail. 

Pour  développer  avec  plus  de  précision  & 
de  clarté,  le  méchanifme  des  Accouchemens  de 
ce  premier  ordre,  nous  en  diUinguons  de  quatre 
genres  :  i?.  ceux  oii  l'enfant  préfente  le  fommet 
de  la  tête  ;  2^  les  pieds  ;  3"".  les  genoux;  4^  les 
feffes.  L'obfervation  nous  ayant  prouvé  plus 
d'une  fois ,  que  la  femme  pouvoit  accoucher 
feule  dans  tous  ces  cas ,  &  que  les  fecours  de 
l'art  n'étoient  pas  eifentiellement  néceffaires 
dans  les  derniers  ,  nous  a  porté  à  faire  cette 
diilinftion.  La  même  obfervation  nous  ayant 
également  appris  que  ces  diverfes  parties  de 
l'enfant  ne  fe  préfentoient  pas  conftamment  de 
la  même  manière  fur  l'entrée  du  baffin  ;  que 
quelques-unes  de  leurs  pofitions  étoient  plus 
favorables  à  l'Accouchement  que  les  autres  ;  & 
que  l'enfant  n'exécutoit  pas  les  mêmes  mouve- 
mens  en  fe  dégageant ,  quoique  la  nature  les 
dirige  avec  tant  de  fagefTe ,  que  le  plus  grand 
diamètre,  foit  des  épaules  ou  de  la  tête  ,  ne  fe 
préfente  jamais  au  plus  petit  des  détroits  du 
baffin  ,  nous  avons  jugé  à  propos  d'établir  plu- 
sieurs efpeces  d' Accouchemens  pour  chaque 
genre  dont  il  s'agit.  Nous  les  avons  fixées  au 
nombre  de  lix  pour  le  premier,  &  de  quatre 
feulement  dans  les  trois  autres.  On  en  verra 


xxvj       In  t  r  0  d  V  c  t  I  o  n. 

les  raifons  dans  la  partie  de  l'ouvrage ,  dont 
nous  traçons  le  plan. 

Le  développement  du  méchanifme  de  ces 
différentes  efpeces  d'Accouchemens  pourra  pa- 
roître  fuperflu ,  ii  l'on  ne  juge  ce  point  de  doc- 
trine ,  que  d'après  le  peu  d'utilité  qu'on  retire 
de  nous  dans  l'Accouchement  naturel ,  où  nos 
fondions  fe  réduifent  prefque  toujours  à  celles 
de  iimple  fpeûateur  ;  mais  le  Praticien  inftruit 
en  penfera  bien  différemment.  Par  la  leûure 
réfléchie  de  tout  ce  chapitre ,  on  découvrira 
les  principes  fondamentaux  de  l'Art  des  Ac- 
couchemens  ;  on  verra  difparoître  la  majeure 
partie  de  fes  difficultés  ;  on  reconnoîtra  com- 
bien il  faut  peu  pour  maintenir  la  nature  dans 
fes  droits  ,  la  rappeller  à  fa  marche  ordinaire , 
lorfqu'elle  s'en  eft  écartée,  ôc  l'on  conviendra 
que  l'accouchement  qui  lui  a  coûté  tant  de  tra- 
vail, ainfi  qu'à  la  perfonne  prépofée  pour  l'ai- 
der 5  n'avoit  fouvent  que  l'ombre  des  difficultés 
qu'on  croyoit  exiflantes ,  &  auroit  pu  être  ter- 
miné avec  beaucoup  moins  de  peine.  Tous  les 
obflacles  qu'elle  rencontre  ne  font  pas  de  cette 
efpece ,  à  la  vérité  ;  mais  l'homme  parfaitement 
muni  de  ces  premières  connoifTances ,  parvien- 
dra bien  plus  facilement  qu'un  autre  à  les  fur- 
monter. 

Dans  le  troifieme  &  le  quatrième  chapitres 
de  cette  féconde  partie  de  l'ouvrage ,  nous  dé- 
taillons les  foins  &  les  fecours  qu'on  doit  don- 
ner à  la  femme  fpendant  le  travail  de  l'Accou- 
chement 5  ainfi  qu'à  l'enfant  nouveau-né.  La  dé- 
livrance &  la  manière  de  gouverner  la  femme 
après  l'Accouchement ,  font  le  fujet  du  cin- 


In  TRODVCtlÔN^        xxvîî 

quîeme.  La  délivrance  fur-tout  y  eft  traitée 
dans  tous  les  détails  dont  elle  étoit  fufceptible  : 
fans  croire ,  ainfi  que  le  fait  le  public  ,  que 
^Accoucheur  foit  effentiellement  néceflaire 
dans  tous  les  cas  pour  l'opérer ,  &  que  fans 
lui  la  femme  ne  pourroit  fe  délivrer ,  nous  re- 
gardons cet  article  comme  un  des  plus  impor- 
tans  de  l'Art.  La  délivrance ,  quoique  plus 
{impie  en  apparence  que  l'Accouchement  pro- 
prement dit ,  a  fes  difficultés  aufli  bien  que 
celui-ci  :  s'il  faut  moins  de  forces  pour  les  fur- 
monter ,  elles  exigent  tout  autant  de  favoir  ÔC 
de  dextérité. 

Plan  de  la  troijiemc  Partie» 

Cette  partie  renferme  tout  ce  qui  concerne 
les  Accouchemens  du  fécond  ordre  ,  vulgaire- 
ment appelles  contre-nature  ;  c'eft-à-dire ,  qui 
exigent  les  fecours  de  l'art ,  mais  que  la  main 
feule  peut  cependant  opérer.  En  coniidérant 
les  caufes  multipliées  qui  peuvent  exiger  ces 
fecours  étrangers  ,  ôc  en  r^ffemblant  les  exem- 
ples de  la  variété  des  mauvaifes  positions  dans 
lefquelles  l'enfant  peut  fe  préfenter  à  l'égard  de 
l'entrée  du  baffin ,  nous  avons  vu  que  tous  ces 
Accouchemens  étoient  fufceptibles  d'être  ran- 
gés fous  vingt-trois  genres  ;  &  que  chacun  de 
ceux-ci  pouvoir  en  renfermer  de  quatre  ef- 
peces.  C'efl  l'ordre  que  nous  avons  fuivi  pour 
les  expofer  plus  méthodiquement. 

Les  Accouchemens  où  l'enfant  préfente  les 
pieds  conftituent  le  premier  genre  ;  ceux  où  il 
offre  les  genoux ,  le  deuxième  genre  j  les  feffes 


xxviij     Introduction. 

le  troifieme  ;  le  fommet  de  la  tête  le  qua-^ 
trieme  (a)  ;  la  face  le  cinquième  ;  la  partie  an- 
térieure du  col  le  lixieme  ;  la  poitrine  le  fep- 
tieme  ;  le  bas-ventre  le  huitième  ;  le  devant 
du  bafîin  &  des  cuifles  le  neuvième  ;  la  région 
occipitale  le  dixième  ;  le  derrière  du  col  le  on- 
zième ;  le  dos  le  douzième  ;  les  lombes  le  trei- 
zième ;  les  parties  latérales  de  la  tête  le  qua- 
torzième &  le  quinzième  ;  les  côtés  du  col  le 
feizieme  &  le  dix-feptieme  ;  la  faillie  des  épau- 
les ,  le  bras  de  l'enfant  étant  engagé  dans  l'ori- 
fice de  la  matrice  ,  &  la  main  fortie  ou  autre- 
ment difpofée  ,  le  dix-huitieme  &  le  dix -neu- 
vième ;  les  côtés  de  la  poitrine  le  vingtième 
&;  le  vingt-unième  :  enfin  les  Accouchemens  oii 
l'enfant  préfente  l'une  des  hanches ,  le  vingt- 
deuxième  &:  le  vingt-troifieme  genres. 

Quant  aux  efpèces  que  comprend  chacun  de 
ces  genres  d'Accouchemens ,  elles  ont  été  dé- 
duites des  différentes  pofitions  dans  lefquelles 
les  régions  énoncées  peuvent  fe  préfenter  à 
l'orifice  de  la  matrice  :  pofitions  que  nous 
avons  déjà  obfervées  à  l'égard  de  quelques- 
unes  de  ces  régions. 

Quelques  perfonnes  s'élèveront  fans  doute 
contre  cet  ordre,  &  s'effraieront  du  mot  de 
genre  &  d'efpece ,  fi  peu  ufité  dans  les  Traités 
d'Accouchemens  ;  d'autres  condamneront  cette 

m  I  ■  Il  III  < 

(a)  Ces  quatre  premiers  genres  d'Accouchemens  ne 
font  pas  effentiellement  contre -nature  ,  puifque  la 
femme  peut  accoucher  feule  quand  l'enfant  fe  préfente 
ainfi  :  les  circonftances  accidentelles  qui  peuvent  fur- 
venir  dans  le  temps  du  travail  les  rendent  feulement 
4els. 


Introduction.      xxix 

multiplicité  de  pofitions ,  qu'Hyppocrate ,  & 
plufieurs  après  lui ,  avoient  bornées  à  trois 
principales  ;  celle  où  le  fommet  de  la  tête  fe 
préfente  ;  celle  où  les  pieds  viennent  les  pre- 
miers ,  &  celle  où  l'enfant  efl  placé  en  travers. 
C'efl:  à  cet  égard  fur -tout  que  quelques-uns 
vont  croire  que  nous  n'avons  cherché  qu'^ 
remplir  nos  cafés  ^  pour  grofîir  le  volume.  L'on 
n'y  trouvera  cependant  rien  qui  ne  foit  dans 
les  ouvrages  connus  :  ii  le  tout  ne  fe  trouve  pas 
dans  le  même ,  c'efl  parce  que  le  même  Auteur 
n'a  pas  tout  vu,  ni  tout  rencontré  dans  fa  pra- 
tique. C'efl  en  les  étudiant  tous  qu'on  verra  , 
ce  que  nous  avons  déjà  annoncé ,  qu'aucun 
d'eux  ne  renferme  un  corps  de  dodrine  com- 
plet ,  &  que  nous  n'avons ,  pour  ainii  dire  , 
formé  celui-ci  que  des  matériaux  qu'ils  nous 
ont  fournis. 

Comme  plulieurs  de  ce  grand  nombre  d'ef- 
peces  d'Accouchemens  ont  plus  ou  moins  de 
rapport  entre  elles ,  foit  relativement  à  la  poû- 
tion  de  l'enfant  qui  les  conflitue ,  foit  relative- 
ment à  la  manière  dont  nous  devons  opérer, 
après  avoir  indiqué  en  quoi  elles  différent ,  ÔC 
ce  qu'elles  exigent  de  particulier  dans  le  ma- 
nuel de  l'opération  ,  nous  avons  renvoyé  pour 
le  refle  à  celles  qui  ont  été  décrites  précédem- 
ment, afin  d'éviter  quelques  répétitions. 

Plan  de  la  quatrième  Partie» 

Cette  quatrième  Partie  ,  qui  forme  le  fécond 
volume ,  ôc  que  l'abondance  des  matières  nous 
a  obligé  de  féparer  des  trois  premières  ,  traite 


XXX       Introduction. 

fpécialement  des  Accouchemens  laborieux  ;' 
c'eft-à-dire,  de  ceux  qu'on  ne  peut  opérer  à 
l'avantage  de  la  mère  ou  de  l'enfant ,  fans  le 
fecours  de  quelques  inftrumens  :  nous  y  avons 
ajouté  un  chapitre  concernant  la  groiTeffe  ÔC 
l'accouchement  de  plufieurs  énfans  ,  les  fauffes 
grofTeifes  &  l'avortement,  qu'on  appelle  ordi- 
nairement faujje-couche. 

Dans  le  premier  chapitre ,  nous  expofons 
les  caufes  générales  qui  exigent  l'application 
des  inftrumens  ,  mais  particulièrement  du  for- 
ceps. Nous  y  infiflons  fur  l'enclavement ,  que 
les  Auteurs  ont  fouvent  confondu  avec  l'état 
où  la  tête  eft  iimplement  arrêtée  au  paffage  ; 
&  nous  faifons  connoître  en  quoi  il  en  diffère  : 
nous  en  affignons  les  efpeces ,  les  caufes ,  les 
fignes  &  les  accidens  ,  ainii  que  les  indications 
que  prefcrit  cet  état ,  relativement  à  la  manière 
d'opérer  l'Accouchement.  Nous  terminons  ce 
chapitre  par  l'examen  de  la  manière  d'agir  du 
forceps  de  Lévret ,  de  fes  avantages  &  de  {qs 
inconvéniens  ;  ainfi  que  par  l'analyfe  de  la  mé- 
thode des  Roonhuifiens ,  Auteurs  du  levier,  fi 
long-temps  fecret  parmi  eux ,  mais  dont  les 
avantages  ont ,  en  quelque  forte  ,  difparu  avec 
le  myftere  qu'on  failoit  de  cet  inftrument. 

Dans  le  fécond  chapitre  nous  indiquons  les 
cas  oii  le  levier  en  général  peut  être  de  quel- 
que utilité ,  ainii  que  la  manière  de  s^qïï  fervir 
dans  chacun  d'eux. 

Le  troisième  chapitre  ,  qui  traite  de  l'appli- 
cation du  forceps  ,  eft  beaucoup  plus  étendu  ; 
parce  que  l'utilité  de  cet  inflrument  eil  bien 
plus  générale  que  celle  du  levier ,  ôc  les  cir- 


1 N  T  R  O  D  U€  T  I  0  N.        XXXJ 

conftances  où  l'on  doit  s'en  fervir  bien  plus 
variées  &:  plus  multipliées.  Le  forceps  le  trouve 
entre  les  mains  de  tous  les  hommes  qui  fe  mê- 
lent d'accoucher  ;  mais  un  très-petit  nombre 
favent  l'employer  à  propos  ,  &  comme  il  con- 
vient. De-là  le  peu  de  fuccès  qu'on  en  retire  , 
l'abus  qu'on  en  fait  journellement,  les  meurtres 
dont  on  l'accufe  d'avoir  été  l'inflrument ,  &:  le 
difcrédit  où  on  veut  le  plonger.  On  verra  que 
la  manière  de  s'en  fervir  n'eft  pas  arbitraire;  & 
que  les  règles  qu'on  doit  fuivre  en  cela  doivent 
être  déduites  de  la  forme  de  l'inilrument  même 
&  de  (qs  effets  ;  du  rapport  des  dimenfions  du 
bafîin  avec  celles  de  la  tête  de  l'enfant  ;  de  la 
pofition  de  celle-ci ,  &  de  la  direction  qu'elle 
doit  fuivre  pour  fe  dégager,  conformément  aux 
loix  du  méchanifme  de  l'Accouchement  natu- 
rel ,  6cc,  Nous  avons  fait  graver  iix  planches  ^ 
pour  l'intelligence  des  principes  que  nous  éta- 
blilTons  à  ce  fujet  ;  il  auroit  fallu  fans  doute  les 
multiplier  davantage ,  mais  des  raifons  parti- 
culières nous  en  ont  empêché. 

Le  quatrième  chapitre  renferme  tout  ce  qui 
a  rapport  aux  Accouchemens  qu'on  ne  peut 
terminer  qu'au  moyen  des  crochets  ou  de  tout 
autre  inftrument tranchant,  applicable  fur  l'en- 
fant renfermé  dans  le  fein  de  fa  mère.  Nous  indi- 
quons les  caufes  qui  exigent  l'emploi  de  pareils 
moyens  ;  les  cas  où  les  crochets  conviennent 
préférablement  à  tout  autre  ;  ceux  où  il  faut 
ouvrir  le  crâne  de  l'enfant  pour  donner  lieu  à 
fon  affaiffement  ;  la  conduite  que  doit  tenir 
l'Accoucheur  quand  la  tête ,  féparée  du  corps, 
eil  retenue  dans  la  matrice  ^  ainli  que  dans  le 


xxxij       Introduction. 

cas  oii ,  la  tête  elle-même  ayant  été  arrachée 
après  fa  (ortie ,  le  tronc  fe  trouve  arrêté  aux 
détroits  du  bafiin  ;  enfin  ce  qu'il  faut  faire  lorf- 
que  l'enfant  eft  hydropique  au  point  de  ne 
pouvoir  fortir  ,  ck  quand  fa  conformation 
monftrueufe  met  les  mêmes  obftacles  à  fa  naif- 
fance. 

Dans  le  cinquième  chapitre ,  nous  expofons 
les  caufes  qui  rendent  l'Accouchement  impof- 
fible  5  fans  le  fecours  de  l'inftrument  tranchant, 
&  la  divifion  de  quelques-unes  des  parties  de 
la  femme.  Nous  les  rangeons  fous  trois  chefs  ; 
I  ^.  les  vices  de  conformation  ^  foit  naturels 
ou  accidentels ,  des  parties  molles  qui  fervent 
à  former  le  paiTage  deiliné  à  l'enfant;  2^.  les 
vices  de  conformation  du  baffin  ;  3^.  les  con- 
ceptions 5  ou  les  groffeffes  par  erreur  de  lieu  ; 
c'efl-à-dire ,  dans  lefquelles  l'enfant  fe  trouve 
renfermé  dans  la  trompe  ou  la  cavité  abdomi- 
nale. Nous  indiquons  les  opérations  qu'exigent 
ces  diverfes  caufes ,  ÔC  nous  détaillons  la  ma- 
nière de  pratiquer  au  moins  les  principales. 
Après  avoir  fait  connoître  le  peu  de  refTource 
que  la  nature  trouve  en  elle ,  dans  le  cas  de 
mauvaile  conformation  dubafîin;  le  peu  d'a- 
vantage 5  &  l'impoiTibilité  même  d'extraire  l'en- 
fant par  les  pieds ,  ou  avec  le  forceps  ;  ainfi 
que  le  danger  inféparable  de  l'ufage  des  cro- 
chets en  pareil  cas  ,  nous  examinons  fi  le  ré- 
gime que  la  femme  pourroit  obferver  pendant 
le  cours  de  la  grofiTefie ,  de  même  que  l'Accou- 
chement prématuré ,  propofés  par  quelques-uns 
dans  les  vues  d'éviter  la  nécefilté  de  l'opération 
céfarienne ,  feroient  de  quelque  utilité.   Cette 

opération  > 


In  t  r  0  d  u  c  t  1 0  n.     xxxîij 

opération ,  de  même  que  la  kùÀQn  de  Ta  fym- 
phyfe  à\\ pubis ,  beaucoup  plus  nouvelle  ^  mais 
importante  ,  fous  quelque  point  de  vue  qu'oa 
puiffe  la  confidérer ,  y  forment  deux  artides 
très-détaillés  &  fort  longs.  Nous  avons  fait  gra- 
ver deux  planches  pour  répandre  plus  de  jour 
fur  ce  qui  concerne  la  dernière ,  dont  la  né- 
ceflité  èc  le  produit  ne  peuvent  être  bien  dé- 
terminés qu'avec  le  compas  &  la  règle  en  main  , 
puifqu'elle  a  pour  but  de  faire  ceiTer  la  difpro- 
portion  qui  exiile  entre  les  dimeniions  du  baÏÏin 
mal  conformé ,  &  celles  de  la  tête  de  l'enfant , 
qui  ne  peut  alors  le  traverfer. 

Si  les  planches  font  néceffaires  pour  faciliter 
l'étude  de  certains  arts ,  leur  utilité  ne  nous  paroît 
pas  moins  évidente  dans  les  ouvrages  qui  ont 
pour  objet  celui  d'accoucher  :  parce  qu'on  peut, 
à  l'égard  de  bien  des  cas ,  y  montrer,  en  quelque 
forte,  la  nature  à  découvert;  l'on  n'en  trouvera 
cependant  que  quatorze  dans  le  Traité  que  nous 
publions.  Cinq  ont  rapport  au  bafîin ,  elles  font 
répandues  dans  le  premier  volume  :  fix  autres 
concernent  l'application  du  forceps ,  une  feule 
l'ufage  du  levier ,  6c  deux  la  feûion  de  la  fym- 
phyfe  du  pubis.  Toutes  celles-ci ,  de  même  que 
l'explication  que  nous  en  donnons ,  fe  trouvent  * 
à  la  fin  du  fécond  volume.  Ces  planches  ont 
été  deffinées  fous  nos  yeux ,  par  M.  Chaiili , 
Elevé  de  f  Académie  de  Peinture  ,  dont  les  ta- 
ie ns  ont  devancé  l'âge  ;  &:  gravées  par  M.  Avril^ 
déjà  connu  par  la  beauté  &:  l'exadlitude  de  fon 
burin.  Si  nous  avions  fait  exécuter  toutes 
celles  qui  nous  ont  paru  néceffaires  pour  la 
plus  grande  utilité  de  cet  ouvrage  ,  le  recueil 


rxxiv 


In 


TRODUCTION. 


en  auroit  été  immenfe  ;  &  beaucoup  d'Etudians 
n'auroient  pu  fe  le  procurer.  Nous  y  Sup- 
pléons dans  nos  leçons  par  l'ufape  des  phan- 
tômes  5  fur  lefquels  nous  démontrons  &  nous 
faifons  exécuter  à  nos  Elevés ,  les  opérations 
qui  font  relatives  à  l'Art  des  Accouchemens , 
autant  qu  elles  font  fufceptibles  de  l'être  fur  de 
pareilles,  machines  :  car  il  en  eft  qui  fom  de  na- 
ture à  ne  pouvoir  être  exécutées  ,  même  fur  le 
cadavre,  fi  ce  n'eft  fur  celui  de  la  femme  en- 
ceinte ;  telles  par  exemple  que  l'opération  cé- 
farienne,  ô^c. 


XXXV 

Il  ■  ■■l»ll  II    I 

TABLE 

DES  CHAPITRES,  ARTICLES 
ET  Sections  contenus  dans  ce 
Volume.   • 

PREMIERE  PARTIE. 

JL/  E  S  connoljjances  anatomiquzs ,  phyJi"ilogt^ 

ques ,  &c.  relatives  à  l* Accouchement,   Page   l 

CHAPITRE  L  Des  parties   de  la  femme  qui 

ont  quelque  rapport  à  l^ Accouchement,  3 

Art.  I.  Du  hajjin  de  la  femme  ,  conjidiré  relcL' 

tivement  a  r Accouchement,  idem. 

Seft.  I.  De  Vos  iliiim,  5 

Se£t.  IL  De  Vos  ifchium,.  9 

Se£l.  III.  De  Vos  pubis,  10 

Seâ:.  IV.    De  V union  des  os  ilium  ^  ïfchium   6» 

pubis  ;  des  parties  communes  qui  rèfultent  dû 

cette  union  ,  6*  des  dimenjions  naturelles  de  Vos 

ïnnominè  dans  Vâge  adulte,  13 

Se£î:.  V.  De  Vos  facrum,  i  J 

Seâ:.  VI.  Du  coccix.  17 

SqB:,  VII.  De  l'union  des  os  du  haJjin.  18 

Explication  de  la  première  Planche*  25 

Se 61.  VIII.  De  Vicartement  des  os  du  bajjin  dans 

l'Accouchement,  ^J 


xjrxvj  TABLE. 

Se£î:.  IX.  De  la    divijion  du  hajjin  ^  &  de  fis 
dimenjions  naturelles,  3 1 

Explication  de  la  ficonde  planche,  36 

Explication  de  la  troijîeme  planche,  37 

Seâ:.   X.    Des  vices  de  conformation  du  hajjîn  , 
conjidirés  relativement  à  V Accouchement,        3  8 
Explication  de  la  quatrième  planche,  45 

Explication  de  la  cinquième  planche,  47 

Seû.  XL  Des  parties  molles  qui  ont  quelque  rap- 
'     port  au  bajjin ,  6*  de  Vutilité  qicon  peut  retirer 
de  ces  connoijjances,  48 

Se£i:.  XII.  De  V examen  nêceffaire  pour  iajfurer 
Ji  le  hajjin  ejl  bien  ou  mal  conformé,  54 

'Art.  II.  Des  parties  molles  de  la  femme  qui  fer^ 
vent  à  la  génération  &  k  V Accouchement,  5  8 
Seâ:.  I.  Des  parties  externes,  idem. 

Seâ:.  IL  De  la  matrice,  64 

Seù.  III.  Des  parties  dépendantes  de  la  matrice,  70 
Art.  IIL  De  la  matrice  conjidérée  dans  Vétat  de 
groffeffe.  78 

Seû*  î.  Des  changemens  que  la  groffeffe  produit 
dans  le  volume  &  la  figure  de  la  matrice  ^  ex^ 
pofés  filon  l'ordre  dans  lequel  ils  fi  manififlent* 

79 
Se£î:.  IL  Des  changemens  que  produit  l^  groffsffc 

dans  le  tiffu  même  de  la  matrice,  8? 

Seâ:.  ÎIL  De  P action  de  la  matrice,  88 

Se6i:.  ÎV.  Des  changemens  que  produit  la  groffeffe 


TABLE.  xxxvîj 

dans  lajituation  de  la  matrice^  ou  de  r obli- 
quité de  ce  vifcere,  91 
CHAP.  II.  Des  règles^  de  la  fèœnditi  &  de  la 
Jiérilité  ;   des  Jignes  du  viol^  &   de      ux  d^a^ 
près  lefquels  on  juge  communément  qu  une  femme 
ejl  accouchée,                                                   îOO 
Seû.  I.  Des  règles,                                       idem. 
Se£t.  II.  De  la  fécondité  &  de  la  Jîérilité.    109 
Sed.  III.  Des  Jignes    du  viol,    &  de  ceux  qui 
indiquent  que  V Accouchement  a  eu  lieu,    iiz 
CHAP,  III.  De  la  génération ,  de  la  conception 
&  de  la  groffeffe,                                           116 
Seû.  I.  De  la  génération,                             idem, 
Se£t.  II.  De  la  conception,                                120 
Sed.  III.  De  la  grojfeffe  &  de  fes  Jignes,     m 
Seâ:.  IV.   Du  toucher,                   -                  123 
CHAP.  IV.  Du  produit   de    la  conception  ,    ou 
des  fubjlances  qui  forment  la  grojfejfe,        138 
Seâ:.  I.  Du  fœtus,                                      idem. 
Seâ:.  IL  De  l'attitude  de  l'enfant  renfermé  dans 
le  fein  de  Ça  mère,                                           143 
Seâ:.  III.  De  la  Jituation  de  r  enfant  dans  le  fein 
de  fa  mère,                                                      1 44 
Seâ:.  IV.  Divijîon  de  C enfant,                         14-7 
Seâ:.    V.    Des  fecondines  ^   &  en   particulier  du 
placenta,                                                          \<k 
Seft.  VI.   Des  membranes  du  fœtus,               1 62 
Se^.  VII.  Du  cordon  ombilical,                    165 

cy 


xxxviij  T  A  B  L  Eo 

Seâ:.  VIIL  Des  eaux  de  tamnios.  î6S 

Seâ:.  ÏX»  De  la  manière  dont  V enfant  fe  nouV" 

rit  durant  la  grojfejje.  iji 

Seâ:.  X.  Z)e  la  circulation  dufangdans  le  fœtus» 

-Se£t.  XL  Des  changemens  que  produit  r Accou- 
chement dans  la  citculation  du  fang  qui  fe  fait 
réciproquement  de  la  mère  à  V enfant  ^  &  de 
ceux  qui  dépendent  de  la  refpiration  au  mo^ 
ment  de  la  naiffance  de  ce  dernier.  177 

SECONDE    PARTIE. 

De  V Accouchement  naturel  &  de  fes  fuites,  184 

CHAP.  L  Divifion  de  V Accouchement  ,  de  fes 
caufes  5  de  fes  fignes ,  &c.  idem. 

Art.  J.  Se£^.  I.  Des  caufes  déterminantes  com- 
munes de  r Accouchements  187 

Seft.  IL  Des  caufes  efficientes  naturelles  de  VAc" 
couchement»  189 

Seâ:.  IIL  Des  caiifes  efficientes  communes  &  ac- 
ceffoires  de  V  Accouchement,  192, 

Art.  il  De  quelques  phénomènes  principaux  du 
travail  de  V  Accouchements  195 

Seft.  L  De  la  douleur,  idem. 

Se£i:.  IL  De  la  dilatation  du  col  de  la  matrice»  19S 

Se£i:.  IIL  Des  glaires  fanguinolentes  qui  découlent 
du  vagin,  2.0Q 


TABLE.  xxxiK 

SeB:»  IV.  De  la  poche  des  eaux,  20 1 

Seù,  V.  Expojitïon  des  phénomènes  priccdens  ^& 
de  quelques  autres^  félon  l^ ordre  général  dans 
lequel  ils  fe  fuccedent,  205 

Seâ:.  VI.  Des  phénomènes  du  dernier  temps  du 
travail  de  r Accouchement.  20 8 

CHAP.  il  De  r Accouchement  naturel  &  de  fes 
différences.  213 

Art.  I.  Accouchemens  naturels  du  premier  genre  ^ 
ou  dans  lefquels  t enfant  pr^' fente  la  tête,    215 

Se^t.  I.  Signes  caractérifiques  du  premier  genre 
J! Accouchemens  naturels^  &  de  fes  différentes 
efpeces,  ^  idem. 

Sed:.  II.  Du  méchanlfme  de  l"* Accouchement  natu^' 
rel  de  la  première  efpece  où  t enfant  préfente  le 
fommet  de  la  tête.  219 

Seû.  III.  Du  méchanlfme  de  r  Accouchement  na- 
turel de  la  féconde  efpece ,  oîi  V enfant  préfente 
le  fommet  de,  la  tête.  225 

Se£l:.  IV,  Du  méchanlfme  de  L'Accouchement  natu- 
rel de  la  trolfieme  efpece^  où  V enfant  préfente 
le  fommet  de  la  tête,  227 

Seâ:.  V.  Du  méchanlfme  de  V Accouchement  natu- 
rel de  la  quatrième  efpece  ^  où  le  fommet  de  la 
tête  fe  préfente.  229 

Seâ:.  VI.  I)u  méchanlfme  de  V Accouchement  na- 
turel de  la  cinquième  efpece ,  où  le  fommet  de 
la  tête  fe  préfente^  232 

C4 


si  T  A  B  L  E. 

Sed:.  Vlî.  Du  méchanifme  de  r accouchement  na^ 
turel  de  la  Jixieme  efpece^  où  le  fommet  de  la 
tête  fe  préfente,  2^34 

Seft.  VIIÏ.  Remarques  fur  ce  premier  genre  d'Ac' 
couckemens ,  ou  F  enfant  préfente  le  fommet  de 
la  tête,  236 

Art.  il  Des  accGuchemens  naturels  du  fécond 
genre  ,  ou  de  ceux  dans  lefquels  V enfant  pré- 
fente  les  pieds,  238 

Seâ:.  I.  Des  fignes  qui  annoncent  que  Venfant 
préfente  les  pieds,  239 

Seô.  II.  Du  méchanifme  de  V Accouchement  na- 
turel de  la  première  efpece  ,  ou  V  enfant  préfente 
les  pieds,  241 

Seft.  III.  Du  méchanifme  de  V  Accouchement  na- 
turel de  la  féconde  efpece ,  oîi  V  enfant  préfente 
les  pieds,  2,45 

Seâ:.  IV.  Du  méchanifme  de  V Accouchement  na- 
turel de  la  troifieme  efpece^  où  C enfant  pré- 
fente  les  pieds,  246 

Seft.  V.  Du  méchanifme  de  V  Accouchement  na- 
turel de  la  quatrième  efpece ,  où  t  enfant  préfente 
les  pieds,  247 

Seft.  VI.  Remarques  fur  ce  fécond  genre  d^Accou- 
chemens ,  où  V  enfant  préfente  les  pieds,        250 

Art.  III.  Des  Accouchemens  naturels  du  troi- 
fieme genre ,  ou  bien  dans  lefquels  V  enfant  pré- 
fente les  genoux^  %%% 


TABLE.  xlj 

Art.  IV.  Des  Accouchcmens  naturels  du  qua^ 
trieme  genre  ,  ou  bien  dans  lefquels  V enfant  pré" 
fente  le  fiege  ou  les  feffes,  254 

Seft.  I.  Du  michanifme  de  V  Accouchement  natu- 
rel de  la  pretniere  efpece  où  t enfant  préfente  les 
feffes.  256 

Se6l.  IL  Du  méchanïfme  de  t  Accouchement  na^ 
turel  de  la  féconde  efpece  ,  où  V  enfant  préfente 
les  feffes.  257 

Se£î:.  IM,  Du  méchanifme  de  V Accouchement  naturel 
di  la  troifieme  &  quatrième  efpeces  ,  où  V enfant 
préfente  les  feffes.       ,  258 

CHAP.  III.  Des  foins  que  V Accoucheur  doit  don- 
ner à  la  femme  pendant  le  travail  de  V enfan- 
tement. 260 

Seâ:.  I.  Des  foins  qu'exige  en  général  Vétat  de 
la  femme  dans  le  premier^  temps  du  travail.     262 

Seft.  IL  De  la  fîtuation  que  doit  prendre  la 
femme  pendant  le  travail  de  V enfantement,  267 

Seft.  III.  De  la  manière  de  préparer  les  parties 
de  la  femme  à  V Accouchement.  270 

Se£î:.  IV.  Des  moyens  de  ranimer  les  douleurs 
languiffantes  de  V  enfantement.  272 

Seft.  V.  De  V ouverture  de  la  poche  des  eaux,  274 

Sed.  VI.  De  ce  que  doit  faire  V  Accoucheur  après 

V ouverture  de  la  poche  des  eaux,  ^jj 

Seft.  VIL    De   quelques  précautions  particulières 

relatives  à  chaque  pojition  de  la.  tête  ^  ou  à 


xlij  TABLE. 

(Tautrcs    clrconjiances  qui  rendent  quelquefois 
/^Accouchement  naturel  plus  dïffxïle.  282 

CHAP.  V^ .Des foins  qiton  doit  donner  à  V enfant 
nouveau-nL  287 

SqOl,  I.  Des  foins  quon  a  coutume  Raccorder  à 
renfant ,  né  fans  accidens,  idem. 

Se£i:.  IL  Des  fecours  qi^on  doit  donner  à  Ten-^ 
fant  qui  naît  dans  un  état  morbifique  quel* 
conque,  292 

Se6t.  III.  Suite  des  foins  quon  eji  dans  l'ufags 
de  donner  aux  enfans  nouveaux-nés,         297 

Seâ:.  IV.  De  V emmaillottement  des  enfans  nou* 
veaux-nés  y  &  du  régime  qu^on  doit  leur  faire 
ohferver,  29B 

Seft.  V.  Des  chofes  qui  caraciérifent  une  bonne 
nourrice,  306 

CHAP.  V.  De  la  délivrance  &  du  régime  des 
femmes  en  couches,  308 

Art.  I.  De  la  délivrance,  309 

Seâ:.  1.  De  la  délivrance  naturelle*  310 

Seâ:.  II.  Des  fîgnes  qui  indiquent  le  moment  dû 
coopérer  à  la  délivrance  ^  &  de  la  manière  £y 
procéder  dans  le  cas  le  plus  ordinaire.        313 

Seft.  III.  Des  chofes  accidentelles  qui  doivent  nous 
engager  à  délivrer  la  femme  plutôt  ou  plus  tard  y 
&  à  varier  la  manière  £  opérer,  3^5 

Seâ:.  IV.  De  la  manière  £  opérer  la  délivrance  dans 
h  cas  de  perte^  317, 


TABLE.  xliij 

Seft.  V.  T>ci  obJlacUs  à  la  délivrance  provenans 

de  Vimrth  de    la  matrice^   &  du  rejjcrrermnt 

fpafmodiquù  ou  naturel  de  fon  col ,  ainjî  que 

de  ce  quHl  faut  faire  en  pareil  cas  ,  31^ 

Seâ:.  VI.  Des  ohflacles  à  la  délivrance  provenans 
des  adhérences  contre-nature  du  placenta  ^  & 
de  ce  qiiil  faut  faire  alors,  3  20 

Seft.  VIL  De  la  rétention  d'une  portion  de  pla* 
centa  ,  &  des  caillots  de  fang  dans  la  ma^ 
trice  y  ainji  que  des  précautions  qiiilfaut  pren-^ 
dre  en  pareil  cas,  329 

Seû.  VIII.  De  la  délivrance  dans  le  cas  où  le 
placenta  eft  chatonné,  331 

Seâ:.  IX.  De  la  délivrance  dans  le  çfls  où  le  pU" 
centa  ejl  attaché  fur  le  col  de  la  matrice.    334 

Seâ:.  X.  De  la  délivrance  à  la  fuite  de  Uavor- 
tement,  340 

Seâ:.  XI.  De  la  délivrance  a  la  fuite  de  V Accou- 
chement de  plufîeurs  enf  ans,  345 

Art.  IL  De  la  manière  de  gouverner  les  femmes 
en  couches.  -346 

Seâ:.  I.  De  ce  qiùil  faut  faire  immédiatement  après 
la  délivrance  ,  &  pendant  le  temps  que  la  femme 
doit  refier  fur  le  petit  lit,  idem 

Seâ:.  IL  De  Vhahillemmt  &  de  la  garniture  de 
la  femme  nouvellement  accouchée,  351 

Seâ:.  lîl.  Des  principaux  phénomènes  qui  fe  ma- 
nifeflent  dans  le  temps  des  couches,  356 


xlîv  T  A  B  L  E. 

Sed.  rV.  Du  régime  des  femmes  en  couches*   3^^! 

TROISIEME    PARTIE. 

Des  Accouchemens  du  fécond  ordre  ^  vulgairement 
appelles  contre-nature,  -  37Ï 

CHAP.  I.  Caractères  de  V Accouchement  contre-- 
nature  en  général ,  &  de  ceux  qui  le  diflinguent 
du  laborieux,  idem. 

'Art.  I.  Se£t.  \,DîviJion  des  Accouchemens  contxe- 
nature  ,  ou  du  fécond  ordre,  373 

Seâ:.  IL  Des  caufes  qui  peuvent  rendre  r Accou- 
chement contre-nature,  374 

Seâ:.  m.  Des  accidens  confédérés  comme  caufe  dAc" 
couchemens  contre-nature  ,  &  des  indications 
quils  préfentent,  377 

Se£î:.  IV.  Des  fignes  de  V Accouchement  contre- 
nature  en  général,  386 

Sedl:.  V.  Des  indications  que  préfentent  les  Ac- 
couchemens de   cet  ordre,  387 

Art.  il  Des  préceptes  généraux  ,  relatifs  aux 
Accouchemens  contre-nature,  38a 

Se£i:.  L  De  la  fituation  qu^il  convient    de  faire 

prendre  a  la  femme  dans  t  Accouchement  contre- 

nature,  391 

Seâ.  IL  Préceptes  généraux  ^  relatifs  a  la- manière 
d^introduire  la  main  dans  la  matrice ,  &  d^o^ 
pérer  les  Accouchemens  de  cet  ordre,  395 


TABLE,  xlv 

CHAP.  IL  Art.  L  Accouchemcns  contre-nature, 
du  premier  genre  y  ou  dans  lefqueU  t enfant  prl* 
fente  les  pieds.  40 1 

Seâ:.  L  Des  indications  générales  que  nous  offrent 
les  Accouchemens  où  V  enfant  préfente  les  pieds  * 

405 

Seâ:.  II.  J9é  la  manière  £  opérer  V  Accouchement 
contre-nature  de  la  première  efpece  ,  ou  V enfant 
préfente  les  pieds.  41S 

Seft.  III.  Accouchement  contre^nature  de  la  féconde 
efpece  y  ou  U enfant  préfente  les  pieds  ^  &  de  la 
manière  de  V opérer,  422 

Seâ:.  IV.  Accouchement  contre-nature  de  la  troi- 
Jieme  efpece  ,  oà  P enfant  préfente  les  pieds  y  & 
de  la  manière  de  l'opérer,  424 

Seâ:.  V.  Z)e  la  quatrième  efpece  d'Accouchement 
contre  -  nature  ,  ou  V enfant  préfente  les  pieds , 
&  de  la  manière  de  V opérer,  428 

Art.  III.  Des  Accouchemens  contre-nature  dufe^ 
cond  genre ,  ou  dans  lefquels  V enfant  préfente. 
les  genoux,  43  J 

Seft.  I.  Des  caufes  qui  rendent  difficile  ou  contre- 
nature  Û Accouchement  ou  Venfant  préfente  les 
genoux,  idem* 

Sed.  H.  Différences  effentielles  des  Accouche- 
mens 5    ou  H enfant  préfente    les    genoux  ;  de 

.  leurs  caractères  &  des  indications  quils  nous 
offrent.  43(5 


slvj  T  A  B  LE. 

Art.  IV.  Des  Accouchemêns  contre^nature  dn 
troijiemc  genre ^  oîf-  dans  Itf quels  Û enfant  pré- 
fente les  fejfes.  441 

Seâ:.  I.  Des  caufes  qui  peuvent  rendre  difficiles 
eu  contre-nature  y  Us  Accouchemens  dans  lef" 
quels  V enfant  préfente  les  feffes  :  des  dijfféren'^ 
ces  effentielles  de  ces  Accouchemens  ^  &  de  leurs 
caractères  diflinciifs,  442 

Seâ:.  IL  Des  indications  générales  que  nous  of 
frent  les  Accouchemens  oie  V enfant  préfente  les 
feffes,  444 

Seâ:.  III.  Des  caractères  de  la  première  efpect 
d^  Accouchement  ^  où  t  enfant  préfente  les  feffes  ^ 
&  de  la  manière  d'aller  prendre  les  pieds  alors. 

450 

5e â:.  IV.  Des  caraUeres  de  la  féconde  efpece  dAc" 
couchemem,  où  V enfant  préfente  les  feffes  ^  & 
de  la  manière  de  V opérer.  451 

Seâ:.  V.  Des  caractères  de  la  troifieme  efpece  d^Ac- 
couchement  y  ou  V enfant  préfente  les  feffes  y& 
de  la  manière  <$ opérer  dans  ce  cas,  452 

Seû.  VI.  Des  caractères  de  la  quatrième  efpece 
£  Accouchement  oîi  V  enfant  préfente  les  feffes  , 
&  de  la  manière   de  V opérer,  454 

Art.  V.  Des  Accouchemens  contre-nature  du  qua- 
trième genre  ,  ou  dans  lef quels  V enfant  préfente 
le  fommet  de  la  tête  à  t  orifice  d^  la  matrice,  456 

Seft.  I.  Des  caufes  qui  rendent  contre-nature  ^  ou 


TABLE.  xlvij 

dlficiUs  Us  Accouchemcns  dans  lefquds  V&n^ 
faut  -prif^nu  h  fommu  de  la  têu,  idem. 

Seû.  IL  Des  indications  que  nous  offrent  les 
Accouchemens  où  P enfant  préfente  le  fommet  d& 
la  tête  ,  quand  le  travail  eft  compliqué  de  queU 
ques-unes  des  caufes  afjignées,  ^cg 

Se^.  IIL  De  la  mauvaife  Jituation  que  la  tête 
prend  quelquefois  en  s^ engageant  dans  le  baffîn, 
laquelle  pofition  rend  contre-nature  rAccouchi" 
ment  où  le  vertex  fe  préfente,  462 

Se61:.  IV.  Des  moyens  de  prévenir  &  de  corriger  la 
mauvaife  Jituation  dont  il  s'agit,  ^fi  J 

S  eft.  V.  De  la  manière  de  retourner  t enfant  en 
général ,  pour  1^ amener  par  les  pieds  ,  &  en  par- 
ticulier quand  il  préfente  le  fommet  de  la  tête, 

Sed.  VL  Des  Jignes  caraBérifliques  de  la  première 
efpece  d^ Accouchement  contre-nature  ^  ou  le  fom^ 
met  de  la  tête  fe  préfente  y  &  de  la  manière 
de  retourner  V enfant  dans  ce  même  cas,     475 

Seft.  Vn,  Des  caractères  de  la  féconde  efpece  c^Ac* 
couchement  contre-nature  ,  où  V enfant  préfente 
le  fommet  de  la  tête  y  &  de  la  manière  de  le 
terminer,  ^jj 

Seft.  VIIÏ,  Des  caractères  de  la  troijieme  efpece 
£  Accouchement  contre-nature  ^  où  V  enfant  ^  pré-' 
fente  le  fommet  de  la  tête^  &  de  la  manière  de 
r  opérer*  479 


xlvîij  TABLE. 

S  éd.  IX.  Des  caractères  de  la  quatrième  &  cin^ 
quieme  efpeces  (T Accouchement  contre-nature  ^  où 
r enfant  préfente  lefommet  de  la  tète^  &  de  la 
manière  d^ opérer  dans  Vun  &  Vautre  cas,  48 1 

Sett.  X.  Des  caractères  de  lajixïeme  efpece  (^Ac^ 
couchemens  contre-nature^  dans  lequel  Venfant 
préfente  le  fommet  de  la  téte^  &  d&  la  manière 
d^ opérer  alors,  483 

Art.  VI.  Des  Accouchemens  contre-nature  du 
cinquième  genre  ,  ou  dans  lef quels  Venfant  pré- 
fente  la  face,  485 

Seft.  I.  Des  caufes^  des  Jignes  &  différences  des 
Accouchemens  dans  lefquels  Venfant  préfente 
la  face,  486 

Seâ:.  II.  Des  indications  générales  que  nous  of 
frent  les  Accouchemens  où  Venfant  préfente  la 
face,  488 

Seâ:.  lîl.  Méthode  £  opérer  V Accouchement  de  la 
première  efpece^  ou  V  enfant  préfente  la  face,  4^1 

Seâ:.  IV.  Méthode  d^opérer  V Accouchement  de  la 
féconde  efpece  y  où  Venfant  préfente  la  face,  ^<^tl 

Seâ:.  V.  Méthode,  d^ opérer  V Accouchement  de  la 
troifieme  efpece  ,  où  Venfant  préfente  la  face,   40)4 

Seâ:.  VI.  Méthode  ^opérer  V Accouchement  de  la 
quatrième  efpece^  où  Venfant  préfente  la  face,  495 

Art.  VII.  Des  Accouchemens  contre-nature  du 
Jîxieme  genre  ^   ou  bien  dans  lefquels  Venfant 

préfenù^ 


TABLE.  xlîx 

prèfcnte  U  devant  du  col^  vul^air&ment  appelle 
la  gofge,  496 

Seâ:.  I.  Des  caufes  ,  des  fignes  &  des  différences 
des  Accouchemens  ou  r enfant  préfente  le  devant 
du  col  ^  ainji  que  des  indications  quils  nous 
offrent,  497 

Sed.  II.  Méthode  d!' opérer  r Accouchement  de  la 
première  efpece ,  ou  t enfant  préfente  le  devant  du 
col,  <oo 

Seâ:.  III.  De  la  manière  d'opérer  t Accouchement 
de  la  féconde  efpece^  ou  V  enfant  préfente  le  de^ 
vant  du  col,  joi 

Seâ:.  IV.  De  la  manière  d opérer  C Accouchement 
de  la  troifieme  &  quatrième  efpece^  où  le  devant 
du  col  fe  préfente,  C04 

Art.  VÎII.  Des  Accouchemens  contre-nature  du 
fcptieme  genre  ^  ou  dans  lefquels  t enfant  pré- 
fente  la  poitrine^   •  cq^ 

Seâ:.  I.  Des  caufes,  des  figues  &  différences  des 
Accouchemens  oit  ^ enfant  préfente  la  poitrine, 

506 
Seâ:.  II.  Des  différentes  méthodes  d opérer  les  Ac- 
couchemens  y  oh  V  enfant  préfente  la  poitrine,  508 
Art.  IX.  Se£l.  I.  Des  Accouchemens   contre-na- 
ture du  huitième  genre ,  ou  dans  lefquels  C enfant 
préfente  le  bas-ventre  à  V orifice  de  la  matrice  - 
de  leurs  caufes  ,  de  leu^s  fîgnes  ^    &  de  leurs 
Tome  L  d 


I  TABLÉ. 

différences,  tu 

Sê^.  II.  Des  indications  que  nous  offrent  les 
Accouchemens  où  V enfant  préfente  U  bas-ven-^ 
tre.  513 

Seft.  III.  Méthodes  particulières  d^ opérer  les  Ac- 
couchemens de  la  première  &  de  la  féconde  ef 
peceSyOÙ  V enfant  préfente  le  bas-ventre,        514 

Sedè.  IV.  De  la  manière  d^opérer  les  Accouche- 
mens de  la  troijieme  &  quatrième  efpeces  ou  V en- 
fant préfente  le  bas-ventre,  516 

Art.  X.  Seft.  I.  Des  Accouchemens  contre-nature 
du  neuvième  genre  y  ou  dans  lef quels  V  enfant  pré- 
fente le  devant  des  cuiffes  &  du  haffin  ;  de 
Ittirs  caufes  y  de  leurs  ffgnes  &  de  leurs  diffé- 
tences,  517 

Seft.  IL  De  la  manière  £  opérer  les  Accouchemens 
dans  lefquels  Venfant  préfente  la  région  des 
parties  fexuelles  &  le  devant  d^s  cuiffes,   519 

CHAP.  III.  Des  Accouchemens  où  Venfant  pré- 

-  fente  à  F  orifice  de  la  matrice^  les  différentes 
régions  de  fa  furface  pofiérieure,  520 

Art.  L  Des  Accouchemens  contre-nature  du  dixie- 
7ne  genre  ,  ou  dans  lefquels  t enfant  préfente  la 
région  occipitale  à  t orifice  de  la  matrice,  521 

Seâ:.  I.  De  leurs  caufes ,  de  leurs  caractères  ,  de 
leurs  différences  &  des  indications  générales 
qiiils  nous  offrent,  idem. 


TABLE.  Ij 

Se£î:.  IL  De  la  manière  ^opérer  t Accouchement 
de  la  première  efptce  ,  oîi  1^ enfant  préfente  la 
région  occipitale,  ^24 

Seft.  m.  De  la  manière  d'opérer  r Accouchement 
de  la  féconde  efpeçe  ,  où  d enfant  préfente  la 
région  occipitale.  -52-5 

Seft.  IV.  De  la  manière  £  opérer  t  Accouchement 
de  la  troijîeme  efpecCy  ou  t enfant  préfente  la 
région  occipitale,  526 

Seft.  V.  De  la  manière  d^opérer  r  Accouchement 
de  la  quatrième  efpece,  où.  V enfant  préfente  Ut 
région  occipitale,  <2j 

Art.  II.  Des  Accouchemens  contre-nature  du 
07i,:^iemc  genre  ,  ou  dans  lefquels  Û enfant  pré- 
fente  le  derrière  du  col  ^  vulgairement  appelle  la. 
nuque,  51S 

Seft.  L  De  leurs  caufes ,  de  leurs  fignes  ^  de  leurs 
différences  &  des  indications  générales  qiiils 
nous  offrent,  idem. 

Seft.  IL  De  la  manière  d^ opérer  t Accouchement 
de  la  première  efpece^  où  V enfant  préfente  le 
derrière  du  col  ou  la^  nuque,  531 

Seû.  III.  De  la  manière  £  opérer  V  Accouchement 

de  la  féconde  efpcce  y  où  t enfant  préfente  la 

.  ni^ue,  533 

Se£i:.  \y.  De  la  manière  d^ opérer  V  Accouchement 
dsç  la  troificm^e  efpece  ^  où  V enfant  préfente  lu 

d  % 


lij  TABLE. 

derrière  du  col,  j^j 

Seâ:.  V.  De  la  manière   ^opérer  t Accouchement 

de  la  quatrième  efpece^  ou  la  nuque  fe  préfente. 

Art.  liai.  Des  Accouchemens  contre-nature  du  dou- 
^ie?ne  genre  ^  ou  dans  lef^uels  V enfant  préfente 
le  dos  à  r orifice  de  la  matrice,  538 

Sedh  I.  De  leurs  caufes^  de  leurs  Jignes  ^  de  leurs 
différences  &  des  indications  qu*ils  noîis  offrent, 

idem. 

Se£t.  IL  De  la  manière  d'opérer  r  Accouchement  de 
la  première  efpece  ,  où  V enfant  préfente  le  dos.  5  40 

Se<^.  III.  De  la  manière  £  opérer  l'Accouchement 
de  la  féconde  efpece ,  ou  r  enfant  préfente  le  dos, 

542 

Se8:.  IV.  De  la  manière  £  opérer  V  Accouchement 
d.ela  troijîeme  efpece ,,  ou  Venfa7it  préfente  le  dos, 

543 

Se£l:.  V.  De  la  manière  d'opérer  r  Accouchement 
de  la  quatrième  efpece^  où  V  enfant  préfente  le  dos, 

544 
Art.    ÎV.   Des  Accouchemens    contre-nature  du 

trd^eme  genre  ^  ou  bien  dans  lefquels  V enfant 

pré  fente  la  région  lombaire,  546 

Seft.  L,  De  leurs  caufes^  de  leurs  Jignes  ^  de  leurs 

différences  &  de  leurs  indications  ^  relativement 

à  la  manière  d'opérer.  Idem. 


TABLE. 

Seâ.  IL  De,  la  manière  {Topérer  Us  Accouchemens 
ou  V enfant  préfente  les  lombes,  549 

CHAP.  IV.  Des  Accouchemens  où  Venfant  pré- 
fente  les  régions  de  fes  furfaces  latérales.     550 

Art.  I.  Des  Accouchemens  contre^nature  du  qua- 
tor'^eme  &  du  quinzième  genres  ,  ou  bien  dans 
lef quels  ?  enfant  préfente  le  côté  droit  ou  le  côté 
gauche  de  la  tête,  552 

Seft.  I.  De  leurs  caufes^  de  leurs  Jignes  ^  de  leurs 
différences  y  &  des  indications  quils  nous  of<- 
fient,  idem. 

Seft.  IL  De  la  manière  $  opérer  les  Accouchemens 
de  la  première  efpece ,  où  Venfant  préfente  un 
des  côtés  de  la  tête,  555 

5e cl.  ÎIÏ.  De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens 
de  la  deuxième  efpece  y  où  Venfant  préfente  un 
des  côtés  de  la  tête,  557 

Seft.  IV.  De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens 
de  la  troifieme  efpece  ^  où  Venfant  préfente  Vun 
des  côtés  de  la  tête,  558 

Se<^.  V=  De  la  manière  d*opérer  les  Accouchemens 
de  la  quatrième  efpece^  où  Venfant  préfente  un 
des  côtés  de  la  tête,  561 

Art.   IL    Des  Accouchemens  contre  -  nature  du 

feizieme  &  du  dix  -  feptieme  genres  ^  ou  bien 

dans  lef  quels  Venfant  préfente  un  des  côtés  du 

cah  564 


liv  TABLE. 

Seâ:.  I.  f)çs  Cfiufcs ,  des  Jigms  &  des  diffirencts 
de  ces  Accouchemms,  idem. 

.Stfy,  n.  Des  indications  que  nous  offrent  CfS 
deux  genns  d'Accouchemens ,  &  de  la  manière 

.     4e  les  opérer,  566 

.-^RTé  III.  jyes^  Acçouchemens  contre-nature  du,  dix^ 
huiti^m^^  ^  dy^  dix-neuvieme  genres  ,  ou  bien 
dans  lefquels  V enfant  préfente  Vune  ou  Vautre 
épaule,  ^ùj 

Seft.  I.  Des  caufesy  des  fgnes  &  différences  de 
ces  deux  genres  d^ Acçouchemens  ^  ainji  que  des 
indications  quils  nous  offrent,  idein* 

Seâ:.  II.  De  la  manière  d^ opérer  les  Acçouchemens 
de  la  première  efpece^  ou  V  enfant  préfente  V  épaule, 

569 

Se^.  IIL  De  la  manière  d^ opérer  les  Acçouchemens 
de  la  féconde  efpece^où  V  enfant  préfente  V  épaule, 

57a 

Seâ:.  IV.  p-e  ta  manière  d'opérer  les  Acçouche- 
mens de  la  troifieme  efpece ,  où  U enfant  préfente 
î!  épaule,  57^ 

Se£k.  V.  De  la  manière  de  t-erminer  les  Acçouche- 
mens de  la  quatrième  efpece  ^  où  V enfant  pre- 
fente  (^ épaule.  573 

Se 6:.  VI.  Des  Acçouchemens  où  la  main  de  V en- 
fant fe  préfente  la  première»  575 

Art.  IV.  Des    Acçouchemens  contre-nature  du. 


TABLE.  Jv 

vlngticrm  &  ving-unicmc  genres ,  ou  bien  dans 
lef quels  V enfant prlfenu  un  des  cotés  de  la  poi- 
trine. 594 

Seft.  I.  Des  caufes  y  desjignes,  &  des  différences 
de  ces  deux  genres  £ Accouchemens  ,'  aihji  quz 
des  indications  quils  nous  offrent,  idem. 

Seft.  II.  De  la  manière  d'opérer  les  Accoucherhens 
de  la  première  efpece ,  ou  V enfant  préfente  un 
de  fes  côtés  proprement  dit.  596 

Seft.  III.  De  la  manière  d^opérer  les  Accouche- 
mens  de  la  féconde  efpece^  où  V enfant  préfente 
un  de  fes  côtés.  598 

Seft.  IV.  De  la  manière  d* opérer  les  Accouche- 
mens  de  la  troifieme  efpece^  oîi  Venfant  pré- 
fente un  de  fes  côtés.  599 

Seft.  V.  De  la  manière  £  opérer  les  Accouchemens 
de  la  quatrième  efpece  y  où  l* enfant  préfente  un 
de  fes  côtés.  60 1 

Art.  V.  Des  Accouchemens  contre-nature  du 
vingt-deuxième  &  du  yingt-troifierhe  genres ,  ou 
bien  dans  lefquels  Venfant  préfente  l'une  ou 
Vautre  hanche  a  V orifice  de  la  matrice.        603 

Seft.  I.  Des  caufes ,  des  fignes  &  des  différences 
de  ces  deux  genres  d" Accouchemens  y  ainfi  que 
des  indications  qu'ils  nous  offrent,  idem. 

Se£l.  IL  De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens 
de  la  première  efpece  ^  où  Venfant  préfente  la 


îvj  TABLE. 

hanch&,  6o& 

Seû.  III.  De  la  manière  d'opérer  les  Accouche-* 
mens  de  la  féconde  efpece  ,  ou  V enfant  préfenu 
la  hanche.  6o8 

SeO.  IV.  De  la  manière  dopérer  les  Accouche-- 
mens  de  la  troifieme  &  quatrième  efpeces  ,  ou 
V  enfant  pr If  ente  la  hanche*  6o^ 

# 
Fin  de  la  Table  du  Tome  premier. 


L'ART 


^«ir:ïr:pf:^++4»+t'-i--J^^+w-4--i-+-H-i-4»-7^-^'^4'+'i--i«'i*-<"-*«-f-i--i'^ 


4- 


i- 


L^  4'H^«f''V'f''V^H'^*f4«'^*f'>!"f;  't.  »f>'f-«f>«f't->v«^'»f'4^>»t*«f' ■>!"<*  *V'^'^'^'f"»'>£}I 


•     V  ART 

DES 

ACCOUCHEMENS 


♦«^^ 


t^tS-^S^^Ty^2dii>A, 


=p 


PREMIERE   PARTIE. 

Des  connoiffances  anatomiques ,  phyjiolo-* 
gi(]uesy  &c.  relatives  à  HArt  des  Accou^ 
chemens. 

§,  I.  %^^^^;^  'Accouchement  eft  la  forde    Définition 

^'^^^m^    j     1»     r         «      j     .      .       r     de  l'Accou- 
yUiW^  de  l'enfant  &  de  toutes  les  .u^,^, 

TO^#0^(>    dépendances,  du  fein  de  la 
i^-^i^^y*  femme,  qui  les  renferme. 
2.  Cette  opération  purement  méchanique  > 
foumife   aux  loix  du  mouvement ,  s'exécute 
le  plus  fouvent  par  les  feules  forces  des  or- 
ganes de  la  femme  ;  mais  aucune  autre  fonc- 
tion de  l'économie  animale  n'exige  une  aftion 
Tome  U  A 


1  VA    R    T 

auiîi  puijSante.  Sa  facilité  dépend  toujours  du 
concours  de  pluiieurs  caufes ,  dont  une  ve- 
nant à  manquer  ,  elle  devient  plus  ou  moins 
difficile  &  laborieufe ,  fouvent  dangereufe  poiu: 
la  mère  &  l'enfant ,  &  même  impoffible  fans 
les  fecours  de  l'art. 
Des  con-  3.  Si  le  miniftere  de  l'Accoucheur  fe  ré- 
noiff^ces  j^^^^  ^  cém  de  limple  fpeâ:ateur  dans  le  cas 
à  l'Accou-  ^^  cette  fonction  fe  fait  conformément  à  l'in- 
cheur.  tention  la  plus  ordinaire  de  la  nature  ,  il 
devient  néceffaire  dans  tous  les  autres.  Quel- 
quefois il  efl:  à  propos  de  modérer  l'aQion 
des  puiffances  de  la  femme  ,  qui  s'efforcent 
de  porter  l'enfant  au-dehors  ;  d'augmenter 
cette  adion  ou  d'y  fuppléer  ;  d'aifoiblîr  la 
réfiftance  des  parties  qui  forment  le  paflage, 
de  rendre  celui-ci  praticable  à  l'enfant  ou  de 
lui  ouvrir  une  autre  iffue  ,  &:c.  Mais  que  de 
connoiflances  font  néceifaires  pour  diftinguer 
du  domaine  de  l'art  celui  de  la  nature,  afin 
de  la  laiffer  agir  ou  l'aider  à  propos  !  Il 
faut  connoître ,  fous  tous  les  rapports  poiîibles , 
les  parties  de  la  femme  qui  fervent  à  cette 
importante  fon£i:ion ,  la  manière  dont  celle-ci 
s'opère,  les  conditions  qui  y  font  née effaires, 
les  caufes  qui  peuvent  la  rendre  difficile ,  ou 
s'y  oppofer  ^  &  les  indications  qu'elles  pref- 
crivent. 


DES    ACCOUCHEMENS. 


irilllUlyUIIIHIB— B»—— mHIHHIIHB»! 


CHAPITRE    PREMIER. 

Des  parties  de  la  femme  qui  ont  quelque 
rapport  à  C Accouchements 

4.  1  ARMi  le  grand  nombre  des  parties  de  Des  parties 
la  femme  ,  qui  ont  quelque  rapport  à  l'Accou-     .  ^ 
diement ,  les  unes  fervent  à  expulfer  l'enfant  ^  à    l'Accou- 
&  les  autres  forment  feulement  le  canal  def-  chement, 
tîné  à  fon  pafTage  ;  ce  qui  nous  engage  à  les 
difringuer  en  aûives  &  en  paffives.  Celles-ci 
comprennent  le  balîin  &  les  parties  molles  qui 
le  recouvrent  ;  les  autres  font  la  matrice  ,  les 
mufcles  abdominaux ,  &Cr 

ARTICLE    PREMIER. 

Du  hajjin  de  la  femme ,  conjidérè  relativement  à 
Û  Accouchement, 

5.  Le  bafîin,  confidéré  relativement  à  l'A  c-  Dvibairm^ 
Gouchement,  eft  une  cavité  oiTeufe,  irrégu- 
liere  ,  que  des  parties  molles  tapiiTent  & 
recouvrent  de  toutes  parts.  Il  eft  fitué  au-def- 
fous  de  l'épine  dont  il  forme  la  bafe ,  &  au- 
deffus  des  extrémités  inférieures  avec  lefquelles 
il  eft  articulé.  C'efl  toujours  du  rapport,  plus 

A2 


4  U  A  R  T 

•ou  moins  favorable ,  de  its  dimenfîons  avec 
celles   de  la  tête  de  l'enfant ,  que  dépend  1^ 
facilité  de  f  Accouchement ,  ôc  d'où  provien- 
nent les  plus  grands  obUiacles  qui  s'y  oppofent» 
Des  os  qui      6.  Cette  cavité  ,  dans  l'a  dulte ,  n'efl  formée 
forment   le  q^g  ^^  quatre  pièces  principales  ,  favoir ,  des 
os  des  iles  ,  ou  innominés ,  qui  en  conftituent 
les  côtés  &  le  devant ,    de  l'os  facrum  &  du 
;  .  coccix ,  qui  en  font  la  partie  poftérieure.  On 

en  remarque  un  bien  plus  grand  nombre  dans 
le  fœtus  &  l'enfance  :  chaque  os  des  iles  étant 
alors  compofé  de  trois  autres  ;  de  Vilium  pro- 
prement dit  5  de  Vifchium  &  àxi  pubis  :  \e  facrum 
de  cinq  ,  connus  fous  le  nom  de  faujjcs  verte- 
'hres  5  &  le  coccix  de  trois ,  ainli  que  dans 
l'adulte. 

7.  La  plupart  de  ces  parties  font  fouples 
&  flexibles  dans  le  fœtus  ;  quelques-unes 
sétant  encore  cartilagineufes ,  &  le  bord  des 
autres  incrufté  d'une  pareille  fubftance.  Ce 
n'eil  qu'avec  le  temps  qu'elles  acquièrent 
la  folidité  qui  conftitue  l'elTence  de  l'os.  Cet 
état  eil  ordinaire  au  terme  de  la  naiflance ,  oii 
l'homme ,  pour  ainfi  dire  ,  eft  à  peine  ébauché  ; 
la  nature  fuit  par-tôut  la  même  marche  dans 
le  développement  des  parties  qui  doivent  for- 
mer la  charpente  de  l'édifice.  Ceux  qui  ont  cru 
trouver,  dansJa^iuJt^Uâtides  os  qui  forment 


nES   ACCOUCHEMEN  s.  Ç 

lé  baffin  du  fœtus ,  des  difpofitions  favorables 
à  fa  naiflance ,  &:  qui  ont  avancé  que  ces  os 
éprouvoient ,  au  moment  de  l'Accouchement , 
les  mêmes  déplacemens  ou  les  mêmes  chan- 
gemens  que  ceux  du  crâne ,  fe  font  fait  illu- 
fion  ;  leur  opinion  efl:  auiTi  peu  d'accord  avec 
la  raifon ,  qu'avec  l'expérience  (^  ). 

Section    première. 

De  l'os  ïlïum» 

S.  L'os  ïlium  eft  la  plus  grande  àts  trois  Derosdcs 
pièces  qui  compofent  l'os  des  iles  dans  le  ' 
fœtus  ;  il  eil  placé  fur  les  côtés  du  bafîin.  C'eft 
celui  qu'on  appelle  vulgairement  l'os  des  han- 
ches. Sa  forme ,  à-peu-près  triangulaire ,  per- 
met d'y  confidérer  deux  faces  ,  dont  une  fait 
partie  de  l'intérieur  du  baffin ,  &  l'autre  efl:  en 
dehors  ;  trois  bords  ,  favoir  ^  un  fupérieur ,  un 
antérieur ,  ôc  un  poilérieur  ^  a;inii  que  trois 
angles, 

(  <2  )  a  Dans  le  fœtus  ,  dit  un  Accoucheur  des  plus 
»  modernes ,  le  baffin  eft  fouple  &  flexible  ;  ce  qui 
»  facilite  les  différentes  attitudes  qu'il  prend  dans  la 
«  matrice ,  favorife  l'Accouchement  par  le  fiege  &  par 
j»  les  pieds:  dans  l'un  ou  l'autre  cas,  les  différentes 
M  pièces  dont  il  efï  compofé ,  font ,  par  rapport  à 
j)  leur  flexibilité ,  ce  qu'exécutent  les  os  du  crâne  dans 
»  l'Accouchement  naturel  ».  M.  DsUum ,  nouy.  éd.  §.  8. 

A  3 


9.  Une  efpece  d'angle,  ou  de  ligne,  affez: 
tranchante  dans  les  deux  tiers  poilérieurs  de 
fon  étendue ,  ou  environ ,  &  plus  arrondie 
dans  le  reile  de  fa  longueur ,  coupe  un  peu 
obliquement  de. haut  en  bas  ,  &  de  derrière  en 
devant ,  la  face  interne  de  Vilium  ,  &  la  divife 
en  deux  parties ,  dont  une  fupérieure ,  plus 
large  ,  &  légèrement  excavée ,  forme  ce  qu'on 
nomme  fojjl  illaque;  l'autre,  qui  eft  au-def- 
fous  5  préfente  d'abord  en  arrière ,  une  forte 
de  tubérofité ,  à  laquelle  s'attachent  plulîeurs 
faifceaux  tendineux  &  ligamenteux;  un  peu 
plus  en  devant  une  empreinte  cartilagineufe 
&  articulaire ,  dont  la  figure  a  quelque  rap- 
port à  celle  d'un  croiffant ,  ou  du  pavillon  de 
l'oreille  ;  elle  répond  à  une  femblable  facette 
qui  fe  remarque  fur  les  côtés  du  facrum.  Voyez 
§.35.  Le  reile  de  la  face  interne  de  Vilium  fait 
partie  de  la  marge  &  de  la  cavité  du  baiîin  , 
&  décrit  une  très-petite  portion  d'arc. 

10.  La  face  externe  de  Vilium  eil  aufîî  peu 
régulière  que  l'interne  ;  mais  bien  moins  im- 
portante à  connoître ,  relativement  à  l'Accou- 
chement. Elle  fe  trouve  recouverte  par  les 
mufcles  fefïiers ,  qui  y  font  attachés. 

1 1 .  Le  bord  fupérieur  de  Vilium  ,  autrement 
appelle  la  créu  de.  l'os  des  iles ,  efl  contourné 
à-peu-près  comme  VS  italique.  Il  eil  cartilagi- 


DES   ACCOUCHEMENS.  7 

iieux  dans  l'enfance  ;  &  d'une  épaifTeur  irré- 
guliere  dans  l'adulte.  On  y  affigne  deux  lèvres 
&  une  interftice ,  pour  déterminer  plus  exac- 
tement l'attache  de  certains  mufcles  ,  dont  il 
fera  fait  mention  par  la  fuite.  La  levre  interne 
forme  une  efpece  d'angle  plus  ou  moins  obtus  , 
à-peu-près  vers  le  tiers  poftérieur  de  fa  lon- 
gueur ,  auquel  vient  s'inférer  un  ligament  > 
attaché  de  l'autre  part  à  l'apophyfe  tranfverfe 
de  la  dernière  vertèbre.  Voye:^  §.  41.  La  lon- 
gueur de  la  crête  de  l'os  des  iles  ,  dans  une 
femme  de  taille  ordinaire  y  efl  d'environ  fept 
à  huit  pouces. 

12.  Le  bord  antérieur  de  Vilium  efl:  beau- 
coup plus  court  :  une  apophyfe ,  qui  s'élève 
au  milieu ,  y  fait  paroître  deux  échancrufes 
affez  fuperfîcielles ,  dont  lune  ne  donne  paf- 
fage  qu'à  quelques  petits  cordons  nerveux ,  & 
l'autre  fert  comme  de  poulie  au  tendon  du 
mufcle  pfoas  &  de  Viliaque,  La  rencontre  de 
ce  bord  avec  le  fupérieur  forme  un  angle 
prefque  droit  y  qu'on  appelle  ipinçfupirieure  &C 
antérieure  de  l'os  des  iles ,  pour  le  diftinguer 
de  l'apophyfe ,  dont  il  eft  parlé  ci-deiTus  ,  qui 
a  reçu  le  nom  d'épine  inférieure.  Elles  fervent 
l'une  &  l'autre  à  l'infertion  de  plufieurs  muf- 
cles. 

ij.  On  voit  à-peu-près  la  même  difpofitiarî 

A4 


8  L'  A  R  T 

dans  le  bord  poflérieur  de  l'os  illum  :  un  pro- 
longement ofîeux  y  fait  paroître  également 
deux  échancriires  ,  dont  la  plus  grande  ne 
forme  que  le  fommet  d'une  autre  beaucoup 
plus  confidérable ,  placée  de  chaque  côté  du 
baiîin  &  un  peu  en  arrière,  qu'on  nomme 
facro  '  ifchiatiquc,  La  réunion  de  ce  même 
fa^rd  avec  le  fupérieur  ,  décrit  un  autre 
angle  ,  appelle  épine  pojîérimre  &  fupérkure  de 
i'os  des  iles. 

14.  Le  troifieme  angle  de  l'os  ilium  eft  formé 
par  la  rencontre  du  bord  antérieur  avec  le 
postérieur  ;  il  eft  beaucoup  plus  épais  &  plus 
obtus  que  les  deux  précédens ,  connus  fous  le 
nom  d'épines  ;  ce  qui  fait  que  pluiieurs  Anato- 
iTîiiles  l'ont  regardé  comme  la  bafe  de  l'os.  On 
y  remarque  trois  empreintes  cartilagineufes  ; 
une  affez  grande  ,  un  peu  cave  ,  dont  le  bord 
fupérieur  forme  une  efpece  de  croiffant  :  elle 
fait  à-peu-près  le  tiers  de  la  cavité  cotyloïde, 
qui  fert  à  recevoir  la  tête  de  l'os  fémur,  C'efl 
par  les  deux  autres  facettes  que  l'os  iliurn  s'unit 
&  fe  foude  à  Vifchium  &c  au  pubis  :  comme 
on  le  verra  dans  la  fuite. 


« 


X)ES    ACCOUCHEMENS.  9 

Section    II. 

De  Vos  ifchaim. 

15.  L'os  ifchium  eil  fitiié  prefque  perpendi-  De  l'os  ap- 
culairement  au-deflbus  de  Vilium.  Comme  fa  pelle i/cAi«»7z, 
figure  irréguliere  rend  en  quelque  forte  fa  divi- 

iion  arbitraire ,  nous  y  diilinguerons  trois  par- 
ties ,  dont  l'une  paroît  en  former  le  corps  ,  6c 
les  autres  les  extrémités. 

16.  La  première  eil  triangulaire  :  des  faces 
qu'on  Y  remarque ,  une  regarde  l'intérieur  du 
bafîîn ,  une  autre  le  dehors  de  cette  cavité  ,  & 
c'ell  fur  la  troifieme  ^  qu'on  appelle  tubêrojiti 
ifchiatlque  ^  que  porte  le  tronc  quand  on  eft 
aiîis.  Des  angles  du  corps  de  Vifchium  ,  deux 
bordent  fa  tubéroiité  ,  intérieurement  &  exté- 
rieurement ;  &  l'autre ,  dont  la  forme  efl  femi- 
lunaire  ,  fait  partie  du  trou  ovalaire. 

17.  Une  longue  apophyfe  un  peu  applatie  , 
affez  large  dans  fon  principe ,  &  plus  étroite  à 
fon  fommet ,  termine  l'os  ifchium  en  devant  : 
on  la  nomme  branche  afcendante  ;  l'un  de  {qs 
bords  concourt  à  la  formation  du  trou  ova- 
laire ,  &:  l'autre  à  celle  de  l'arcade ,  ou  de  la 
grande  échancrure ,  qui  fe  voit  au  bas  du  baiîin 
antérieurement.  La  pointe  de  cette  apophyfe 
fe  foude  à  une  femblable  produftion  de  l'os 


10  L'  A  R   T 

pubis  y  au  moyen  d'un  cartilage,  qui  difparoît 
avant  l'âge  de  maturité. 

i8.  L'os  ïfchium  préfente  de  l'autre  côté  une 
mafîe  irréguliere  &  plus  volumineufe  que  fon 
corps  ,  fur  laquelle  on  peut  néanmoins  diftin-» 
guer  cinq  faces ,  d'une  largeur  inégale ,  avec 
un  bien  plus  grand  nombre  de  bords  &  d'an- 
gles 5  que  nous  n'entreprendrons  pas  de  dé- 
crire. De  ces  faces,  trois  font  cartilagineufes  & 
deflinées  aux  mêmes  ufages  que  celles  qu'on 
voit  fur  l'angle  inférieur  de  Vilium  ;  c'eil-à- 
dire ,  qu'une  d'elles  fait  partie  de  la  cavité 
cotyloïde ,  &:  que  les  deux  autres  fervent  à 
l'union  de  Vifchium  avec  le  pubis  6c  Vilium,  La 
quatrième  face  de  la  maffe  dont  il  &'agit  regarde 
l'intérieur  du  bafîin ,  &  la  cinquième  le  dehors. 
Cette  dernière  jette  en  arrière  ,  &C  un  peu 
V  ,  obliquement  en  en-bas  ,  une  production  offeu- 
fe  ,  afîez  aiguë  ,  de  la  longueur  de  cinq  à  fix 
lignes  :  c'eft  ce  qu'on  nomme  épine  ifchiatique. 

Section    II  L 

De  l'os  pubis, 

Derospu-      19»  L'os  pubis  ,   vulgairement  appelle    os 
bis.  barré  ^  forme  avec  fon  femblable  la  partie  anté- 

rieure du  baflin  ;  le  corps  de  cet  os  efl  pref- 
que  triangulaire  dans  fon  milieu  ,  applati  vers 


DES    ACÇOUCHEMENS.  II 

l'endroit  de  Ton  union  avec  celui  de  l'autre  côté, 
&  affez  épais  à  l'extrémité ,  qui  répond  à  la 
cavité  cotyloïde ,  dont  il  fait  partie. 

20.  La  face  fupérieure  de  l'os  pubis  y  large 
en  arrière ,  &  étroite  en  devant ,  eft  légère- 
ment cave  entre  fes  extrémités  :  elle  fert  comme 
de  finuolité  aux  vaiffeaux  cruraux  à  leur  fortie 
du  bas-ventre.  La  face  interne  &  la  face  exter- 
ne ,  préfentent  quelque  légère  différence;  elles 
font  larges  en  devant ,  &  étroites  vers  l'extré- 
mité cotyloïdienne.  L'angle  fupérieur  &  interne 
du  corps  de  l'os  pubis  efl  tranchant  :  il  fait 
partie  de  la  marge  du  bafîin.  L'angle  externe 
eft  arrondi  ,  &  l'inférieur  femi-lunaire.  Ce 
dernier  forme  une  portion  du  trou  ovalaire. 

2 1 .  La  groife  extrémité  de  l'os  pubis  offre 
deux  facettes,  un  peu  alongées ,  par  lefquelles 
elle  s'unit  à  ^ilium  Se  à  Vifchium ,  au  moyen 
d'un,  cartilage  qui  s'offifie  infenfiblement  &  dif- 
paroît  après  plufieurs  années.  On  remarque 
auiîi  fur  cette  extrémité  une  autre  facette , 
beaucoup  plus  étendue  ,  cave  ,  &  recouverte 
d'une  lame  cartilagineufe  ,  très-mince  ;  nous 
l'appelions  cotyloldimm  ,  en  ce  qu'elle  fait  par- 
tie de  la  cavité  cotyloïde. 

22.  Sur  l'extrémité  antérieure  de  l'os  pubis  , 
fe  voit  une  empreinte  cartilagineufe  &  lig^" 
menteufe ,  longue  de  quinze  à  dix-huit  lignes  ^ 


^^ 


12  L'  A   R    T 

&  large  de  fix  :  elle  fert  à  runîon  de  Tos 
pubis  avec  celui  du  côté  oppofé;  fadireftion 
eft  prefque  verticale  ,  lorfque  le  bafTin  eft 
appuyé  fur  les  tubérofités  ifchiatiques ,  &  la 
pointe  du  coccix  ;  mais  fon  extrémité  infé- 
rieure efl  plus  ou  moins  inclinée  en  arrière  ^ 
quand  la  femme  efl:  debout.  Le  bord  interne 
de  cette  empreinte  eil  recouvert  d'un  cartilage 
très-lilTe  ,  comme  le  font  toutes  les  extrémités 
des  os  joints  par  articulation  mobile. 

23.  Cette  empreinte  ,  llgamcnto-canilagi- 
neufs. ,  avec  la  face  fupérieure  du  corps  de  l'os 
pubis ,  forme  un  angle  prefque  droit  ;  &  c'eft 
le  point  de  leur  réunion  qu'on  doit  appeller 
angU  du  pubis,  Au-deiTus  &  un  peu  à  côté  de 
lui ,  paroit  une  efpece  de  tubéroiité ,  plus  ou 
moins  faillante,  qui  fert  à  l'infertion  du  mufcle 
droit  du  bas-ventre  ,  ainfi  que  du  pyramidal 
&  du  pilier  externe  &  inférieur  de  l'anneau 
inguinal. 

24.  Une  produ£lion  ,  longue  de  fept  à  huit 
lignes,  defcend  de  l'extrémité  antérieure  du 
corps  de  l'os  pubis ,  &  paffe  communément 
pour  la  branche  de  cet  os  :  elle  eft  applatie , 
affez  large  fupérieurement ,  &  plus  étroite  vers 
fon  extrémité  :  elle  fe  trouve  comme  torfe 
fur  elle-même  ,  mais  de  l'intérieur  du  baffin 
au-dehors,  de  forte  qu'un  de  fes  bords  eft 


DES    ACCOUCHEMMNS.         IJ 

prefque  antérieur,  &  l'autre  poftérieur.  Celui- 
ci  fait  partie  du  trou  ovalaire  ,  &:  celui-là ,  de 
cette  large  échancrure  ,  qui  fe  remarque  dans 
le  devant  du  bafîin  ,  connue  fous  le  nom  dW- 
cade  du  pubis, 

.'  25.  La  branche  du  puhis  ne  defcend  pas 
perpendiculairement  à  l'horifon  :  elle  s'incline 
vers  le  trou  ovalaire ,  oc  beaucoup  plus  dans 
la  femme  que  dans  l'homme  ,  ce  qui  rend  , 
chez  elle ,  l'arcade  du  puhis  bien  plus  large 
vers  fon  fommet ,  &;  favorife  autant  l'Accou- 
chement ;  que  la  difpoiition  contraire  pourroit 
y  apporter  d'obilacles. 

SectionIV. 

Dt  t Union  des  os  ïlium  ,  ifchium  ,  &  puhis  ;  des 
parties  communes  qui  réfultent  de  cette  union  , 
&  des  dimenjions  naturelles  de  Vos  innominé 
dans  Vâ^e  adulte, 

26.  Ces  trois  pièces  ofleufes,  deftinées  à    Del'unloa 
n'en  former  qu'une  feule  après  l'enfance,  font  des  trois  par- 

•    ^     j  «A  t  15        ties  qui  for- 

unies  5  dans  ce  premier  âge ,  par  le  moyen  d  un         j,    . 
cartilage  affez  épais ,  mais  d'une  nature  bien  nominé  dans 
diiférente  de  ceux  qui  conllituent ,  en  partie  ,  l'enfance, 
les  fympkifes  facro-iliaques ,  &  celle  du  puhis  ; 
puifqu  il  eft  de  fon  efîence  de  s'olîifîer ,  &  que 
ceux-ci  ne  le  font  qu'accidentellement.  Cette 


îiï  V  A   R    T 

foudiire  fe  fait  à-peu-près  vers  le  milieu  de 
la  cavité  cotyloïde ,  &  avec  tant  de  régularité  , 
qu'on  a  peine  à  diftinguer  dans  la  fuite  le  lieu 
de  lajonftion  de  ces  trois  pièces,  fi  ce  n'eft 
cependant  au-deffus  de  la  cavité  dont  il  s'agit , 
oii  l'on  remarque  une  ligne  plus  ou  moins 
faillante ,  que  les  Anatomiftes  appellent  lï^m 
ilio-pecllnée  ^  parce  qu'elle  eft  formée  par  la 
réunion  de  l'os  ilium ,  &  de  l'os  pubis. 

27.  Il  arrive  prefque  toujours  ,  chez  les 
enfans  affeftés  du  rachitis ,  que  les  trois  pièces 
qui  forment  la  cavité  cotyloïde,  font  poufTées 
par  la  tête  du  fémur ,  vers  l'intérieur  du  baffin  ^ 
ce  qui  en  rétrécit  l'entrée ,  &  la  rend  irrégu- 
liere  ,  au  point  que  fouvent  il  en  réfulte  ,  dans 
la  fuite  5  les  plus  grands  obftacles  à  l'Accou- 
chement. 
Des  par-  28.  La  jonâ:ion  de  la  branche  du  pubis  avec 
.    ,   celle  de  l'os  ifchium  ,  fe  fait  é2:alement  par  un 

nés  qui  re-  j  i  &  r 

fuitent    de  Cartilage  qui   s'oiîifie  après  pluiieurs  années, 
l'union   des  j)^  rapport  de   ces    deux  os  fe  forme  cette 

trois  osdont  ,  1    .  •    r  -^    i        1 

îi  s'agit  grande  ouverture  ovalaire  qui  le  voit  de  cha- 
que côté  fur  le  devant  du  bafîin ,  de  même  que 
cette  échancrure  qui  fe  trouve  au  bord  anté- 
rieur de  la  cavité  cotyloïde. 

'  Desdîmen-  2C).  Uos  innominé ^  dans  une  femme  adulte, 
ions    e  os  g^  d'une  taille  ordinaire  ,  a  fix  pouces  de  lar- 

mnomine  ,  ,  . 

dans    l'âge  geur  OU  environ  ,   coniidérée  de  l'épine  anté- 

adulte. 


DES    ACCOUCHEMENS.  IJ 

Heure  &  fupérieure  à  l'épine  poftérieure  & 
fupérieiire.  Sa  hauteur  eft  de  fix  pouces  & 
demi ,  prife  de  l'épine  antérieure ,  au  bas  de 
la  tubérofité  ifchiatique  ;  &  d'un  pouce  plus 
étendue ,  ii  on  la  prend  du  milieu  de  la  crête 
de  l'os  des  iles.  Elle  peut  fervir  à  faire  connoî- 
tre  Ja  profondeur  de  la  cavité  du  baffin  laté- 
ralement, depuis  le  détroit  fupérie.ur  jufqu'à 
l'inférieur.  Voyc:^  §•  I30• 
S  E  c  T  i  o  N  V. 
De  Vos  facrum, 

30.  Le  facrum   repréfente  une    efpece   de     De  l'os  fa- 
pyramide   renverfée  ,   applatie  ,    &  un  peu  ^^^^* 
recourbée  en  dedans.  On  doit  en  considérer  la       ' 
bafe ,  la  pointe  ,  les  faces  &  les  bords. 

3 1 .  La  bafe,  un  peu  plus  large  antérieurement 
que  poftérieurem ent ,  reffemble  aiTez  bien  à  un 
cône  tronqué  :  on  y  voit  au  milieu  une  em- 
preinte cartilagineufe  d'une  iigure  oblongue,  & 
taillée  très-obliquement  de  devant  en  arrière. 
Deux  petites  maiTes  articulaires ,  adoffées  au 
bord  poftérieur  de  cçtte  empreinte ,  près  fes 
extrémités,  forment  avec  elle  des  gouttière 
qui  logent  la  cinquième  paire  de -nerfs  lom- 
baires, à  leur  fortie  du  canal  vertébral  ;  c'eft  par 
ces  trois  endroits  que  le  facrum  s'unit  à  l'épine. 


lé  L'  A  R  r 

32.  La  pointe  du  facrum  préfente  aiiffi  une 
très-petite  facette  cartilagineufe  ,  tranfverfale- 
ment  oblongue ,  inclinée  à  contre-fens  de  celle 
qu'on  remarque  fur  la  bafe  ;  à  cette  petite 
facette  s'unit  le  coccix. 

33.  La  face  antérieure  du  facrum  décrit  une 
courbure  ,  de  la  profondeur  d'environ  un 
demi*pouce.  On  y  remarque  quatre  lignes  tranf- 
verfales  ,  terminées  de  chaque  côté  par  autant 
de  trous ,  d'une  largeur  différente ,  pratiqués 
très-obliquement  dans  l'épaiffeur  de  l'os.  Leur 
ufage  eft  de  donner  paffage  aux  nerfs  facrés. 

34.  La  face  poftérieure  eu  convexe  &  hérif- 
fée  d'un  grand  nombre  de  tubercules  ,  dont 
les  uns  répondent  aux  apophyfes  épineufes 
des  vertèbres ,  6c  les  autres  aux  éminences 
obliques  &  tranfverfes.  On  y  voit  auffi  huit 
trous  ,  placés  fur  deux  rangées ,  dont  l'ufage 
eu  de  donner  paflage  à  quelques  filets  de  nerfs 
&  à  plufieurs  vaifleaux  fanguins.  Au-delTus  & 
au-delTous  des  tubercules  épineux  fe  remar- 
quent deux  autres  ouvertures  ,  d'une  figure  à- 
peu-près  triangulaire ,  dont  l'une  forme  l'en- 
trée ,  &  l'autre  la  fortie  du  canal  facré.  De. 
Textrémité  de  ce  canal  defcendent  deux  petites 
produdions ,  en  forme  de  flilet ,  qui  s'unifient , 
au  moyen  d'un  ligament,  à  la  partie  fupérieure 
&  poilérieure  du  coccix^ 

35« 


DES    ACCOV  CHEM.EN  $.  \^ 

35.  Chaque  bord  du  facrum  préfente  fupé- 
rieurement  une  grande  empreinte  cartilagi- 
neufe ,  parfaitement  femblable  à  celle  des  os 
ilhim  5  avec  lefquels  il  fe  joint.  Le  reile  de  ces 
mêmes  bords  eft  arrondi  &  un  peu  échancré 
à  fon  extrémité. 

Section     VL 

Du  coccix, 

36.  Le  cocdx   a   la   même   figure  que  le  Ducocdîc, 
facrum ,  au  bas  duquel  il  eft  fitué  :  il  n'eil  corn- 

pofé  que  de  trois  pièces  ,  qui  ,  fe  fondant 
enfemble.  avec  l'âge  ,  ou  accidentellement , 
n'en  forment  afîez  fouvent  qu'une  feule.  La 
prem.iere  reiTemble  à  la  dernière  fauiTe  vertè- 
bre àii  facrum;  fa  bafe  offre  une  facette  oblon- 
gue  5  &  fa  pointe  une  petite  tête  ,  recouverte 
d'une  lame  cartilagineufe  ,  très-mince  ,  qui 
étant  reçue  par  la  féconde  pièce ,  dans  une 
foifette  également  revêtue  ,  forme  une  efpece 
d'arthrodie  5  dont  le  mouvement  fe  conferve 
très- long-temps.  Quant  à  la  troiiieme  pièce 
du  coccix  ,  elle  eu.  plus  alongée ,  6c  fe  termine 
par  une  tubéroiité ,  prefque  femblable  à  celle 
des  dernières  phalanges  des  doigts. 

Tome  /,  B 


i8^  r  A  R  T 

Section    VIL 

De  l'union   des    os  du  hajjin. 

De  îa  jonc-      37.  Les  OS  pubis  (ont  joints  entre  eux  par  le 

tion  des  os  j^oyç^  d'une  fubftance  .  qu'on  a  de  tout  temps 

pubis  entre   ,,/      ,      ^  . 

ciix.  deiignee  fous   le  nom  de  cartilage  ;  elle  en 

diffère  cependant  ainii  que  du  ligament.  Cha- 
que os  pubis ,  félon  quelques-uns ,  eft  revêtu 
de  fon  cartilage ,  &  leur  jonâ:ion  n'efl  pas  une 
vraie  fynchondrofe  ,  mais  une  articulation 
ferrée  qui  ne  permet  que  des  mouvemens  in- 
fenfibles. 

38.  Il  m'a  paru  qu'ils  étoient  unis  par  une 
fubilance  commune ,  cela  paroît  fur-tout  en 
devant,  où  elle  a  beaucoup  d'épaiiTeur;  l'on 
voit  même  que  fes  fibres  ,  pour  la  plupart 
îranfverfales  5  paffent  d\in pubis  à  l'autre;  elles 
deviennent  de  plus  en  plus  courtes  ,  à  mefure 
que  les  lames  fe  rapprochent  de  l'intérieur  du 
baffin  ,  où  les  deux  os  dont  il  s'agit  paroiffent 
fe  toucher  immédiatement  ;  là  ,  on  remarque 
deux  petites  facettes  cartilagineufes  très-liffes  ^ 
qu'hume£i:e  un  peu  de  fmovie. 

3  9,  Ce  premier  moyen  d'union  ,  quelle  qu'en 
foit  la  nature ,  ne  fuffifoit  pas  pour  donner  à 
la  jondion  des  os  pubis  la  fermeté  néceflaire 
au  libre  exercice  des  fon&ions  auxquelles  le 


DESACCOUCHEMENS.       lO  l 

bafïîn  efl  deftiné  ;  il  falloit  que  des  trouffeaux  • 
ligamenteux  &  aponévrotiques ,  que  nous  n'en-  ; 
treprendrons  pas  de  décrire  ,  vinfTent  la  re- 
couvrir &:  la  fortifier  de  toutes  parts.  Nous  I 
remarquerons  cependant  que  l'expanfion  trian- 
gulaire qui  remplit  le  haut  de  l'arcade  du  i 
/?/^^/5  5  paroît  avoir  d'autres  uiages  que  celui  de  \ 
iervir  à  lier  les  os.  ^ 

40.  Vos  facrurn  eu.  engagé ,  comme  un  coin ,  De  la  jonc-  ' 
entre  la  partie  poftérieure  des  os  innominés  *^^"  ^"  ^^' 

1       -1       n  •  f  crum     avec 

auxquels  il  eit  uni  ,  comme  le  prétendent  i^^  ^^  ^es:  . 
quelques-uns ,  ainfi  que  le  font  les  os  pubis  iles,  : 
entre  eux;  mais  l'Anatomie  y  découvre  une  l; 
grande  différence.,  car  chaque  facette  articu-  ! 
laire  s'y  trouve  être  revêtue  d'une  vraie  lame  \ 
cartilagineufe  ;  &  on  y  voit,  de  part  &  d'au* 
tre ,  des  inégalités  qui  fe  reçoivent  mutuelle- 
ment :  or  rien  de  femblable  dans  la  jondion  ! 
des  os  pubis,  ^       { 

41.  Ces  articulations ,  que  nous  nommerons  { 
{oiivent  Jympkifes  facro'iliaques  ,  tiennent  tonte  ^ 
leur  force  du  grand  nombre  des  ligamens  qui  i 
les  entourent,  La  plupart  de  ces  ligamens  font  '  ; 
très-courts ,  &  ne  s'étendent  pas  au-delà  du  bord  ■ 
des  facettes  articulaires  ;  les  autres  plus  longs  : 
fe  remarquent  fupérieurement ,  inférieurement,  i 
&  poilérieurement  à  ces  fymphifes.  j 

42.  Les  fupérieurs  defcendent  en  partie  des  ] 

B  2.  I 


20  L'  A   R    T 

apopbyfes  tranfverfes  de  la  dernière  vertèbre 
lombaire  ,  au  bord  fvipérieiir  de  la  facette 
articulaire  du  facrum ,  &  de  l'os  des  îles  ;  d'au- 
tres vont  de  la  pointe  de  ces  mêmes  apophyfes 
à  l'angle  que  fait  en  dedans  la  crête  de  Vilium  , 
d'où  ils  s'avancent  un  peu  en  devant ,  &  for- 
ment une  efpece  de  petite  faulx  au-delTus  de 
la  foffe  iliaque. 

43.  Les  ligamens  inférieurs,  connus  fous 
le  nom  de  facro-ifckiatiques ,  naiffent  de  quel- 
ques-unes des  inégalités  de  la  partie  pollérieure 
du  facrum ,  du  coccix  ,  &  même  de  l'os  des 
Ucs  :  ils  font  larges  &:  minces  en  arrière  ,  mais 
ils  fe  rétrécirent  &  deviennent  plus  épais  en 
fe  portant  en  devant  ;  vers  le  milieu  de  l'échan- 
crure  ifchiatiqae ,  ces  ligamens  fe  partagent  en 
deux  branches ,  dont  la  plus  courte  fe  termine 
à  l'épine  de  Vifchium ,  ôc  la  plus  longue  à  fa 
tubéroiité  ,  en  donnant  un  prolongement  qui 
fe  continue  dans  toute  l'étendue  de  fa  lèvre 
interne.  Ces  deux  bandes  ligamenteufes  laiiTent 
entre  elles  un  efpace  triangulaire  que  traver- 
fent  quelques  nerfs  &  le  tendon  de  l'obturateur 
interne. 

44.  Les  ligamens  poilérieurs ,  plus  nom- 
breux &  plus  courts  5  mais  plus  forts  &  plus 
tendus  que  ces  derniers  ,  vont  des  os  ilium 
aux  tubercules  du  facrum ,  qui ,  par  leur  fiîua- 


DESACCOVCIÎEMENS.       1%  \ 

tîon ,  repréfentent  les  apophyfes  obliques  de  la  ; 
deuxième  ,  troifieme  Se  quatrième  fauffes  ver- 
tèbres dont  cet  os  étoit  originairement  formé» 

45.  he  facrum  n'eft  pas  feulement  articulé    De  la  jonc-     | 
aux  os  des  iUs ,  il  l'eft  encore  à  l'épine  &;  au.  ; 

'  A  crum     avec 

coccix.  Sa  jonftion  avec  l'épine   fe   fait  dans  la   dernière     \ 
trois  endroits  diffirens  ;    i^.  il  eft  uni,  par  vertèbre.        ^ 

cette  empreinte  cartilagineufe,tranfverfalement  I 

oblongue ,  qui  fe  remarque  au  milieu  de  fa  .  j 

bafe  ,  à  une  femblable  empreinte  du  corps  de  ■ 
la  dernière  vertèbre  lombaire ,  au  moyen  d'une 

fubïlance  capable  de  reffort  ;  -l^,  par  les  deux  ' 
petites   malTes  articulaires,  qui  font  comme 

adoffées  au  bord  portérieur  de  cette  première  ^          \ 

empreinte  ,  &  qui  répondent  à  de  pareilles  de  i 

la  vertèbre  dont  il  s'agit.  \ 

46.  La  fub fiance  élailique ,  qui  unit  le  milieu 
de  la  bafe  àiifacrum  à  l'épine  ,  eu  entièrement 
femblable ,  par  fa  nature ,  à  celle  qui  fe  voit  ; 
entre  le  corps  de  toutes  les  vertèbres.  Elle  eu 
très-épaifTe  en  devant ,  &  très-mince  en  arriè- 
re ;  ce  qui  rend  plus  obtus  l'angle  qui  devoit  j 
néceffairement  réfulter    de  la  difpofition  des  ] 
facettes  articulaires  de  ces  deux  parties.  Cette  ] 
jondion  facro-vertébrale    eu.   entourée  d'une  i 
infinité  de  ligamens ,  dont  les  uns  font  à  l'exté-  j 
rieur,  &  les  autres  cachés  dans  le  canal  de  l'épine.  ^ 

47.  Tout  mouvement  neû  point  interdit  à  i 

B3  : 


ii  L' A  R  T 

cette  efpece  de  jonftion  ;  mais  comme  il  ne 

dépend  que  de  la  compreilion  de  la  fubilance 

intermédiaire ,  il  ne  peut  être  que  très-petit. 

Si  le  baiîin  en  exécute  un  plus  grand  fur  le 

tronc ,  il  ne  faut  le  regarder  que  comme  un 

compofé  de  celui  qui  fe  paffe   entre  chaque 

vertèbre  lombaire  &  les  dernières  du  dos  (^), 

48.  La  jondion  du  coccix  avec  lefacrum^  eft 

De  la  jonc-  entièrement  femblable  à  celle  qu'on  nomme 

tion  u  coc-  r^^^g^y^f^^i^^^i^     Q^i  égard  aux  moyens  qui  la 

cix  avec  le*^  ^  a  y  x 

iacrum.  conflituent  ;  elle  permet  à  cette  appendice  de 
fe  mouvoir ,  &  de  céder  plus  ou  moins  à  la 
preiîion  qu'elle  éprouve ,  en  différentes  cir- 
conflances.  Cette  mobilité ,  extrême  dans  la 
îeuneffe ,  s'afFoiblit  infenfiblement  &  fe  perd 
avec  l'âge.  Diminue-t-elle  ,  ou  efl-elle  perdue 
avant  l'époque  qui  rend  la  femme  inféconde  ; 
il  en  réfulte  dans  certains  cas  des  obilacles  à 
l'Accouchement. 
De  la  con-  49.  Le  bafîin  a  des  connexions  avec  les 
nexion    du  extrémités   inférieures  ,   qu'il  n'eit  pas   aulîi 

baffin    avec 

les    os    des  " 

cuifles.  (a)  Ce  feroit  une  erreur  de  croire,  comme  quelqu'un  Ta 

penfé ,  que  la  faillie  formée  par  l'union  du  facrum  &  de  la 
dernière  vertèbre, puiffe  être  augmentée  ou  diminuée, 
par  ce  mouvement;  &  cette  erreur  pourroit  tout  au  moins 
conduire  à  priver  la  femme  d'un  moyen  qui  la  foulage , 
pour  l'ordinaire,  de  l'importunité  des  douleurs  de  reins, 
qui  fs  font  fentir  dans  rAccouchement.  F,  le  §,  569, 


DES     A  C  COU  en  E  M  EN  S.      ij 

Important  que  l'Accoucheur  connoifTe ,  qu'on 
s'eft  efforcé  de  le  perfuader.  Leurs  vices  ne 
peuvent  troubler  l'ordre  naturel  de  l'Accou- 
chement ,  quand  le  baflin  eft  bien  fait,  &  le 
plus  fouvent  ils  ne  font  que  la  fuite  de  la 
mauvaife  conformation  de  celui  -  ci.  Ces 
articulations  font  des  énarthrofes  profondes 
qui  permettent  des  mouvemens  en  tout  fens. 

Explication  de  la  première  Planche, 

Cette  figure  repréfente  un  bafîin  bien  con- 
formé 5  dont  toutes  les  parties  font  réduites 
à  la  moitié  de  leur  grandeur  naturelle. 

AyAyA^A^  les  os  ilium  proprement  dits. 

aa^  les  foiTes  iliaques. 

hb  yhh^  l'angle  qui  divife  tranfverfalement  & 
obliquement  de  derrière  en  devant ,  la  face 
interne  de  l'os  ilium  en  deux  parties  ÔC 
qui  fait  portion  de  la  marge  du  balîln, 

c  c  ^  c  c  ^  la  crête  des  os  des  iles. 

dd ^  les  épines  fupérieures  &  antérieures  des 
os  des  iles. 

c  5  e ,  les  épines  antérieures  &  inférieures  des 
os  des  iles. 

//,  l'angle  que  forme  la  lèvre  interne  de  la 
crête  de  l'os  des  iles  vers  l'extrémité  de 
fes  deux  tiers  antérieurs ,  &;  où  vient  s'at- 
tacher un  ligamçnt  inféré  de  l'autre  part  à 

B  4 


24  L'  A  R  t 

rapophyfe   tranfverfe   de  la  dernière  ver-â 

tebre  lombaire. 
g,  g,  angle  inférieur    des    os  lllum ,  qui  fait 

partie  de  la  cavité  cotyloïde. 
B  ^  B  y  les  os   ifchhim, 
h  y  h^  les  tubérolités  des  os  ifchium. 
i,  i  5  les  branches  des  os   ifchium. 
kj  k ,  la   partie   poilérieure   des   os  ifchium  y 

qui  fait  portion  de  la  cavité  cotyloïde. 
Cy  C ,  le  corps  des  os  pubis, 
l^  li  l'angle  des  os  pubis, 
m^  m^  extrémité  poflérieure  des  os  pubis  ,  qui 

fait  partie  de  la  cavité  cotyloïde. 
n^  Tiy  la  branche  defcendante  des  os  pubis  ^ 

qui  s'unit  à   celle  des  ifchium, 
D  yD  f  DyVosfacrum, 
I.  2,  j,  4,  le§  trous  facrés  antérieurs» 
o,  o,  o,  la  bafe  du  facrum„ 
p^p,  les  côtés  du  facrum. 
^  5  la  pointe  du  facrum, 
E  y  le  coccix, 

F ,  la.  dernière  vertèbre  lombaire. 
r^r,  les  apophy fes  tranfverfes  de  la  vertèbre 

dont  il   s'agit. 
s^  s ,  ligament  qui  va  de  l'apophyfe  tranfverfe 

de  la  dernière  vertèbre  à  l'angle  de  la  lèvre 

interne  de  la  crête  des  os  des  iles ,  indiqué 

par  les  lettres  ff 


rremcere    /^ùmcAe 


l'a.y 


'f- 


.„rJ...rJ 


r>ES    A  ce  OV  C  H  E  ME  N  s.       2J 

iyty  autre  ligament  qui  defcend  de  ces  mêmes 
apophyfes  au  bord  fupérieur  des  {ymphifes 
facro-iliaques. 

G  ^  G  y  le  fémur ,  ou  l'os  de  la  cuiffe. 

V^  V^  la  tête  du  fémur  reçue  dans  la  cavité 
cotyloïde. 

u^u^  les  trous  ovalaires. 

Symphifes  des  os  du  bajjin, 

H  y  \?L  fymphife  des  os  pubis, 

1  y  I  y  les   fymphifes  facro-iliaques, 

iÎL,  la  fymphife  facro-vertébrale. 

Section     VIII. 

De    rècartement    des    os    du    hafjin    dans 
V  Accouchement, 

50.  Quoique  les  05  du  baffin ,  dans  l'état    De  l'écar* 
naturel ,   foient  liés  affez    étroitement   pour  tement  des 

1,     .,      ,  .  os  du  baffin, 

que  i  œil  n  y  apperçoive  aucun  mouvement  , 
ils  deviennent  néanmoins  î\  mobiles  ,  quelque- 
fois y  que  la  progreilion  en  elt  empêchée ,  ou 
ne  s'exécute  qu'avec  beaucoup  de  peine. 

51.  Le  relâchement  des  fymphifes,  produit   Des  caufes 
par  l'infiltration   de  la  férofité    jufques  dans  prédifpofan- 

le  tiffu  intime  de  leurs  parties  les  plus  cachées ,  , 

^  ^  '  ecartement, 

eil  la  caufe  de  cette  mobilité.  Ce  relâchement , 
qui  perm.et  aux  os  du  baffin ,  non-feulement 


±6  V  A  R  T 

de  fe  mouvoir ,  mais  encore  de  s^cloigner  uis 
peu  dans  l'Accouchement  ,  étoit  déjà  connu 
du  temps  de  Severin  Pineau  ,  pour  la  vraie 
caufe  de  l'écartement  des  os  dont  il  s'agit  {a)  ; 
mais  le  méchanifme  de  ce  dernier  n'a  été  par- 
faitement développé  que  de  nos  jours  (^). 
Opinîons  ^2.  Tous  les  Auteurs  n'ont  pas  eu  la  même 
es  Auteurs  ^j^^  j^  l'écartement  des  os  du  bailin.  Les  uns  - 

a  ce  lujet. 

admirateurs  zélés  des  reffources  de  la  nature  , 
dans  l'Accouchement ,  n'y  ont  trouvé  qu'un 
effet  digne  de  fa  prévoyance  ,  entièrement 
occupée  de  la  confervation  de  la  mère  &  de 
l'enfant  ;  d'autres  l'ont  regardé  comme  un  état 
morbifîque ,  &  pluiieurs  en  ont  contefté  la 
poffibilité. 

5  3 .  Telle  a  été  ,  de  tout  temps  ,  la  variété 
des  opinions  fur  ce  point.  Il  eft  bien  certain 
que  les  os  du  bafîin  peuvent  s'écarter  dans 
l'Accouchement ,  mais  cela  n'arrive  pas  auiîi 
fouvent  qu'on  l'a  cru.  L'expérience  démontre 
que  cet  effet ,  au  contraire  ,  eff  affez  rare  ^  & 
qu'il  n'efl  pas  plus  ordinaire  à  la  fuite  d'un 
Accouchement  laborieux  ,  qu'après  un  autre  , 
ni  chez  la  femme  dont  le  bafîin  efl  vicié ,  que 
chez  celle  qui  Ta  bien  conformé. 

^  (^)  Sever,  Pin.  Opufc.  d'Anatomie  &  de  Phyriol. 

(  ^)  Differt.  fur  récartement  des  os  du  baflin,  par 
M.  Louis ,  Mém.  de  TAcad.  royale  de  Chirurgie. 


DES    ACC  0  U  C  H  E  MEN  S.       IJ 

54.  En  fe  trompant  fur  le  principe  de  cet    Erreur  de 
écartement  ,   on   a   dû  néceffairement    errer  ^^    f''^'^''' 

^  .  des  Auteurs 

dans  les  conféqiiences  qu'on  en  a  déduites,  f^^  récarte- 
On  s'eft  tellement  imaginé  qu'il  avoit  lieu  dans  ment  des  os 

t         A  1  9  'M  ,,  du  baffin, 

tous  les  Accouchemens ,  qu  on  a  cru  qu  il  y 
étoit  abfolument  néceffaire.  «  Ce  feront  en 
»  vain ,  dit  Severin  Pineau ,  que  le  col  de  la 
♦>  matrice  &  les  autres  parties  molles  fe  dila- 
»  téroient  ^  fi  les  os  ne  pouvoient  s'écarter  ; 
»  autrement ,  ajoute  Paré  ,  l'enfant  ne  pour- 
»  roit'  paffer  par  vme  voie  aufîi  étroite  ». 

5  5 .  S'étant  ainû  abufé  fur  la  néceiîité  &  les 
prétendus  avantages  de  cette  diduûion ,  il  a 
fallu  compter  parmi  les  caufes  de  l'Accouche- 
ment difficile  &  laborieux ,  la  réfiilance  natu- 
relle des  fymphifes,  &  fur-tout  la  féchereffe 
&:  la  rigidité  que  l'âge  y  apporte  néceffaire- 
ment. D'après  ces  idées  ,  on  a  recommandé  de 
les  humeâ:er  &  de  les  relâcher  par  l'ufage  des 
bains ,  des  cataplafmes ,  des  linimens  ,  des 
fomentations ,  &c.  ;  mais  qiae  peuvent  de  pareils 
moyens  ,  quand  le  canal  du  baffin  trop  étroit 
s'oppofe  à  l'Accouchement  ? 

56.  Quelqu'un  ,  de  bonne  foi,  oferoit-il 
affurer  avoir  obtenu  de  ces  moyens  l'effet  qu'il 
en  attendoit ,  &  avoir  ainli  favorifé  des 
Accouchemens  qui  n'auroient  pu  être  terminés 
«que  par  l'opération  céfarienne  ?   On   verra 


2§  L  A  R  r 

bientôt  ce  qu'on  devroit  penfer  d'une  pareille 
affertion  ,  en  fuppofant  d'ailleurs  que  les 
moyens  dont  il  s'agit  puiffent  procurer  le  relâ- 
chement des  fymphifes  du  baiîin. 
De  ram-  t^j,  Les  OS  pubis  ne  peuvent  s'éloigner  que 
P  lation  que  ^^  circonférence  du  baffin  n'en  foit  augmentée  : 

peut  donner  o 

récartement  c'eft  un  fait  bien  pofitif  Si  cette  circonférence 
des  os  du  étoît  parfaitement  ronde  ,  chaque  diamètre 
qu  on  y  pourroit  imaginer ,  recevroit  un  tiers 
de  cette  ampliation;  mais  comme  l'entrée  du 
baffin  eft  en  général  d'autant  plus  elliptique., 
qu'il  s'éloigne  plus  de  fon  état  naturel ,  il  fuit 
delà  que  fes  diamètres  ne  s'accroiffent  pas  dans 
les  mêmes  proportions ,  &  qu'il  n'y  a ,  pour 
ainli  dire  ,  que  le  tranfverfal  qui  devienne  plus 
grand. 

5  S.  L'augmentation  du  diamètre  y  de  devant 

en  arrière  ,  fe  réduit  prefque  à  zéro  j  quand 

récartement  eft  médiocre  ;  &  des  expériences 

fuivies  ont  fait  voir  que  les  os  pubis  dévoient 

s'éloigner  au  moins  d'un  pouce ,  pour  procurer 

deux  lignes  dans  cette    direûion ,  tandis  que 

le  diamètre  tranfverfal  s'accroît  de  fix  lignes 

&  même  plus. 

Des  cas  où       59.  Le  bafîin  de  la  plupart  des  femmes  étant 

cet   écarte- (^^j^  p|^s  \arge  qu'il   ne  le  faut,  flridement 

ment  paroi-    ^^^^^^     Dour  l'Accoucliement  ;  récartement 

troit     avoir  1  '    i^ 

quelque  uû-  dcs  OS ,  à  caufe  de  la  mobilité  qui  en  eft  infé« 

lité. 


î>  ES    ACCOUCHEMENS.       t^ 

parable ,  loin  de  favorifer  cette  fondion ,  ne 
pourra  que  la  rendre  plus  pénible.  Si  on  devoit 
en  attendre  quelque  avantage  réel,  ce  ne  feroit 
donc  qu'à  l'égard  des  femmes  dont  le  baffin 
,  '  eu  vicié ,  Se  feulement  de  celles  où  le  défaut 
de  largeur,  qui  rend  l'Accouchement  impoiîi- 
Me ,  n'eft  que  de  deux  lignes  au  plus ,  puisqu'un 
pouce  d'écartement  ne  peut  procurer  que  deux 
lignes  d'accroiffement  au  petit  diamètre  du  dé- 
troit fupérieiu:  (^Foyei  le  §.  58),  qui  eu  prefque 
toujours  celui  qui  apporte  le  plus  d'obUacle 
à  la  fortie  de  l'enfant. 

60.  Mais  en  fuppofant  que  l'art  puifîe  pro- 
curer un  écartement  d'un  pouce  ,  entre  les  os 
pubis ,  fans  divifer  leurs  fympkifes  ,  quel  eft  le 
Praticien  qui  oferoit  aiîlrmer  avec  certitude , 
que  le  volume  de  la  tête  ne  furpaife  que  de 
deux  lignes  ,  l'étendue  du  petit  diamètre  du 
détroit  fupérieur  ? 

61.  On  voit  très-clairement  ,  d'après  ces      Opinion 
réflexions ,  ce  qu'on  doit  perifer  des  moyens  ^^  °"      °^ 

'  i-  A  •'  avoir       des 

propofés  par  Severin  Pineau,   dans  les  vues  moyenspro- 
de  favorifer  l'ampliation  du  baiîin ,  ainfi  que  P^^és   pour 

,"■'..  1  .  .      .  •       1  M'       '  favorifer  cet 

aes  Accoucheurs  qui  croiroient  avou"  délivre  ,     ^ 

i  écartement» 

par  le  fecours  de  ces  moyens ,  certaines  fem- 
mes qui  n'auroient  .pu  l'être  que  par  l'opéra- 
tion céfa  tienne. 

62.  La  profcrlption.  de  la  feclion  de  la  fym- 


3^  L' A  R  T 

phife  du  puh'is ,  quoique  pratiquée  depuis  peu 
avec  tout  le  fuccès  que  fou  Auteur  pouvoit 
délirer  ,  paroît  une  conféquence  inévitable  de 
ce  que  nous  venons  d'expofer;  elle  ne  peut 
avoir  pris  nailTance  que  de  l'opinion  qu'ont  em- 
braffée  des  perfonnes  trop  crédules ,  touchant 
les  prétendus  avantages  de  l'écartement  fponta- 
îiée  des  os  pubis,  Voy.  la  fuite  de  cet  ouvrage. 
63.  Si  nous  avons  clairement  démontré 
l'inutilité  de  la  didudion  des  os  du  baffin  dans 
l'Accouchement ,  combien  de  fois  l'expérience 
n'en  a-t-elle  pas  fait  connoître  le  danger  ?  ôd 
quand  même  il  feroit  au  pouvoir  de  l'art  de 
-la  procurer  5  {qs  fuites  ont-elles  toujours  été 
ajffez  heureufes  pour  nous  y  autorifer  ? 
Des  fuites      ^4.  Lorfque  cette  diduftion  s'eft  faite  bruf- 

de  ladlduc-  ,         ,       .  ...         ,  1       i- 

tion  des  os  <ï^i^î^^i^t ,  les  ûouleurs  aiguës ,  dans  les  lieux 
du  baffin ,  &  qui  fe  font  entr'ouverts ,  l'impoiîibilité  de  mar- 
des  moyens  ^l^gj.  ^  &  quelquefois    même    de   remuer  les 

curatifs   qui  ,      .    •      .    ^/.  iv    n  •  \      r 

conviennent  extrémités  inférieures ,  1  inflammation ,  la  ne- 
en  pareil  cas.  vre ,  les  dépôts ,  la  carie ,  enfin  la  mort  même 
en  ont  été  fouvent  les  triiles  effets. 

65.  Quand  elle  ne  vient  que  du  relâchement 
des  fymphifes  ,  les  fuites  en  font  bien  moins 
graves  ;  une  marche  chancelante  &  doulou- 
reufe  eil  tout  ce  qui  l'accompagne.  Les  topi- 
ques aftringens  ,  les  bains  froids ,  les  fumiga- 
tions aromatiques ,  font  les  chofes  qui  con- 


G  ES    ACCOUCHEMENS.       3! 

Tiennent  le  mieux  dans  ce  cas  ,  pour  redonner 
aux  fymphifes  la  force  qu'elles  ont  perdue  ; 
mais  on  ne  doit  en  commencer  l'ufage  qu'après 
le  temps  des  couches  ,  crainte  de  fupprimer 
les  évacuations.  En  attendant  on  prefcrit  le 
repos  5  &  on  ^no^  les  os  du  baflin  par  un  ban- 
dage convenable. . 

Section    IX. 

De  la  div'ijion  du   baffin  &  de  fis  dimenjîons 
naturelles, 

66,  Un  rebord ,  rarement  circulaire  ,  fou-      Divifion 
vent   elliptique ,  Se  quelquefois   d'une    autre  du  baflin. 
£gure  j  mais  toujours  plus  ou  moins  incliné 

de  derrière  en  devant ,  divife  la  cavité  du  baiîin 
en  deux  parties  ;  dont  une  en  forme  le  bord  , 
&  l'autre  le  fond, 

67.  La  première  eil  évafée  fur  les  côtés ,  &    du  grand 
très-échancrée  en  devant.  Sa  largeur ,  prife  de  ^^^'^  ,^  ^^ 

i>/    .  '        /   •  o      r      r   •  19  ,       fes    dimen- 

1  epine  antérieure  oc  lupeneure  d  un  os  des  ^^^^^ 
îles  à  celle  de  l'autre  ,  qû  communément  de 
huit  à  neuf  pouces  5  &  fa  profondeur  de  trois 
à  quatre.  On  y  voit ,  en  arrière  ,  la  faillie  des 
vertèbres  lombaires  ,  &  fur  les  côtés  les  foffes 
iliaques.  On  la  nomme  affez  ordinairement  le 
grand  bafnn. 

68..  La  féconde  partie  du  baffi|i  forme  une  j^^^^  ^°^^^ 


*^ 


32  .  L  A  B.   T 

efpece  de  canal ,  dont  l'entrée  &  la  fortie  ont 
\\n  peu  moins  de   largeur  que  le  milieu ,  ce 
qui  fait  qu'on  y  a  diilingué  deux  détroits  §C 
une  excavation. 
Du  détroit      69.  Le  détroit  fupérieur  5  ell:  ce  rebord  dont 

tante ,  ainfi  qu'on  l'a  déjà  remarqué.  Sa  pente 
de  derrière  en  devant,  qu'un  Accoucheur  du 
premier  ordre  a  fixée  de  trente-cinq  à  quarante 
degrés ,  ne  peut  être  connue  au  juile ,  parce 
qu'elle  varie  dans  chaque  fujet. 
Defesdi-  yo.  Pour  déterminer  plus  exaâ:ement  l'éten- 
men-ons.  ^^^  du  détroit  fupérieur  5  il  eft  néceflaire  d'y 
remarquer  plufieurs  diamètres.  Le  plus  petit , 
dont  la  longueur  eft  en  général  de  quatre 
pouces ,  s'étend  du  milieu  de  la  faillie  àufacrum 
à  la  partie  fupérieure  de  la  fymphife  du  pubis. 
Le  plus  grand  pafTe  d'un  côté  à  l'autre  du 
détroit,  &  il  a  pour  l'ordinaire  un  pouce  de 
plus  que  le  précédent.  Les  autres ,  au  nombre 
de  deux  principaux  ,  tiennent  le  milieu  par 
rapport  à  leur  longueur  ;  ils  s'étendent  diago- 
nalement  d'une  cavité  cotyloïde ,  à  la  jonc- 
tion facro-iliaque  oppofée  :  on  les  nomm.e  dia^ 
metus  obliques.  Les  deux  premiers  coupent  le 
bafîin  à  angles  droits  ,  &:  ces  derniers  divifent/ 
ces  angles  en  aigus. 
Différen-      71,  La  longueur  relative  de  ces  diami êtres  ^ 

confidérée 


DES      ACCOUCHEMENS,       33 

confidérée  par  rapport  à  rAccouchement,  n'eil  ces  qu'y  ap- 
pas telle  que  nous  venons  de  l'indiquer ,  les  P<^^^^"^  ^" 

1?  '  r  1  11/^  parties  mol- 

parties  molles  qui  le  trouvent  dans  le  ballin  y  j^g  intérieu- 
apportant  quelques  changemens.  S'ils  perdent  res. 
tous  également  de  leur  longueur ,  à  caufe  de 
l'épaiffeur  du  col' de  la  matrice ,  il  n'en  efl:  pas 
de  même  par  rapport  aux  mufcles.  Le  grand 
diamètre ,  ou  le  tranfverfal  ^  eil  prefque  le 
feul  que  les  pfoas  diminuent  dans  leur  trajet» 
Si  ces  mufcles  font  perdre  quelque  chofe  aux 
diamètres  obliques  du  côté  de  leur  extrémité 
poftérieure  ,  cela  n'empêche  pas  qu'ils  ne 
foient  les  plus  longs  ,  6c  qu'on  ne  doive  les 
confidérer  comme  tels ,  relativement  à  l'Ac- 
couchement :  excepté  dans  quelques  baiîins 
viciés. 

72,  Le  détroit  inférieur,    en  général  plus    Dudétroiç 
petit  Se  plus  irrégulier  que  le  fupérieur,  n'efl  inférieur. 
pas   entiéreinent    fonné  de   parties    offeufes. 

Son  bord ,  que  trois  larges  &C  profondes  échan- 
crures  rendent  inégal ,  eil  complété  en  arrière 
6c  fur  les  côtés  par  les  ligamens  facro-ifchia- 
tiques  5  &  forme  en  devant  une  efpece  de 
ceintre  ,  z^^ûXé  arcade  du  pubis. 

73 .  On  y  doit  remarquer  autant  de  diamètres     ^e  fes  di^ 
que  dans  le  détroit  fupérieur  ;  leur  longueur  menfions, 
commune  efl  d'environ  quatre  pouces.  Quoi- 
que le  diamètre  tranfverfal  foit  fouvent  un  peu 

Tome  /.  ~  Q 


34  U  A  R  r 

plus  étendu  que  celui   qui  va  de  devant  en 
arrière  ,  celui-ci  doit  cependant  palTer  pour 
le  plus  grand ,    parce   qu'il  s'augmente  dans 
FAccouchement  ,   en  proportion   égale   à  la 
rétroceiîion  de  la  pointe  du  coccix. 
De  leur      ^^^  j|  ^^  très-utile ,  d'après  cette  obferva- 
celles  du  dé- "^^^^  ?  de  le   rappeller  que  ce  grand  diamètre 
troit   fupé-  efl:  parallèle  au  plus  petit  du  détroit  fupérieur , 
rieur.  ^  croife  le  plus  grand  de  ce  même  détroit  à 

angle  plus  ou  moins  aigu. 
De  l'exca-      yj.  La  partie  moyenne  du  baiîin  eft  un  peu 

vation      du     i  ■•  i       i  •  i 

baffin  &  de  P  ^^^   large  de  devant  en  arrière  ,  que  ne  le 
fa  largeur,    font    les   détroits  ;    &   cette  difpofition ,  qui 
provient  de  la  courbure  du  facrum  ,  efl  autant 
favorable  à  l'Accouchement,  que  l'excès  ou 
le  défaut  de  la   même  courbure  peuvent  lui 
être  contraires.  Si ,  d'un  côté ,  elle  diminue  les 
frottemens  que  la  tête  de  l'enfant  auroit  nécef- 
fairement  éprouvés  fans  elle  ,  de  l'autre ,  elle 
n'eft  pas  moins  utile ,  en  prévenant  les  e^Qts 
de  la  longue  &  forte  prefîion  des  nerfs  facrés , 
que  la  forme  applatie  du  facrum  auroit  rendus 
inévitables  pendant  tout  le  trajet  de  la  tête. 
De  fa  hau-      r^(^^  L^  cavité  du  bafîin  n'efl  pas  également 

teuroupro-  ^       .  \.  .,       ,.      . 

fondeur.  pîotonde  par-tout  ;  elle  a  pour  1  ordinaire 
quatre  à  cinq  pouces  de  profondeur  en  arriè- 
re ,  trois  pouces  &  demi  ou  environ  fur  les 
côtés,  &  tout  au  plus  dix-huit  lignes  en  devant. 


DES      A  C  C  OU  C  H  EM  EN  S.       35 

77.  L'arcade  du  puhis  ,  eft   arrondie  dans  De  l'arcade 
fa  partie  fupérieure ,  &  large  de  quinze  à  vingt  ^"  P^^^^' 
lignes  ,  d'où  elle  s'augmente  infenfibkment  en 
defcendant ,  de  forte  que  fes  jambes  font  écar- 
tées de  plus  de  trois  pouces ,  en  en  bas.   Sa 
hauteur  efl  d'environ  deux  pouces. 

78.  L'axe  du  baflîn  efl  difficile  à  déterminer ,  '    ^"  ^'^^® 
parce  qu  une  même  ligne  ne  peut  traverier  le 

centre  des  deux  détroits,  &  que  d'ailleurs 
celle  qu'on  afîigneroit  ne  pourroit  être  exade- 
ment  la  même  dans  chaque  fujet ,  ni  dans 
toutes  les  attitudes  du  corps. 

79.  L'axe  du  détroit  fupérieur  paroît  pref- 
que  autant  incliné  de  devant  en  arrière  ,  que 
ce  détroit  l'eft  en  fens  contraire  :  une  de  (es 
extrémités  paffe  au-deffous  de  l'ombilic ,  ôi 
l'autre  vers  la  partie  inférieure  du  facrum. 
L'axe  du  détroit  inférieur  ,  relativement  à 
l'Accouchement,  doit  être  confidéré  comme 
paflant  au  centre  de  l'ouverture  du  vagin, 
dilatée  par  la  tête  de  l'enfant  :  fa  dire£i:ion  eft 
alors  tellement  inclinée  de  derrière  en  devant , 
que  fon  extrémité  fupérieure  traverfe  le  bas 
de  la  première  fauffe  vertèbre  du  facrum ,  & 
qu'il  croife  celui  du  premier  détroit ,  en  for- 
mant un  angle  très-obtus. 


2i 


jS  L  A  R  T 

Explication  ds.    la  deuxième   Flanche, 

Cette  figure  repréfenîe  Tentrée ,  ou  le  dé- 

îroit    fupérieur    d'un    bafîin  bien    conformé 

f  éduit  à  la  moitié   de   fes  dimenlions   natu- 
relles. 

a^  a^  les  fofîes  iliaques, 

(^,)  l'angle  facro-vertébral  ou  la  faillie  du 
facrum. 

(c,)  la  dernière  vertèbre  lombaire. 

(W,^,)  les  parties   latérales  de  la  bafe  du 
facrum. 

(e,e,)  les  fymphifes  fa cro -iliaques. 

{^fyf^  )  1^  deffus  des  cavités  cotyloïdes. 

g,  la  fymphife  du  pubis, 

(Les  lignes    indiquent  les   diffèrens   diamètres 

du  détroit  fupérieur^, 

ÇJ^By)  diamètre  antéro-poilérieur ,  ou  petit 
diamètre. 

(  C,  Z>  5  )  diamètre  tranfverfal ,  ou  grand  dia- 
mètre. 

-(EjF,)  diamètre  oblique,  qui  s'étend  de  la 
cavité  cotyloïde  gauche  à  la  jondion  facro- 
iliaque  droite. 

^G^  H  y  )  diamètre  oblique  ,  qui  va  de  la  ca- 
vité cotyloïde  droite  à  h  fymphife  facro- 
iliaque  gauche. 


) 


Ti  n 


Pua     ,i(P. 


TrcLficim    P/j„c/ic 


Ihj.  .-?• 


a    'I 


,    ..„.,/.,..„/, 


DES      ACCOUCHEMEJStS.      '^J 
Explication  de  la  troijicme  Planche» 

Cette  figure  repréfente  le  détroit  inférieur 

d'un  bafîin  bien  conformé  réduit  à  la  moitié 

de  fa  grandeur  naturelle. 

a^a^  la  face  externe  des  os  des  iles. 

^ ,  ^ ,  les  épines  fupérieures  &  antérieures  des 
os  des  iles. 

c^c  y  les  épines  antérieures  &  inférieures  des 
os  des  iles. 

dy  d^  les  cavités  cotyloïdes. 

e,  e,  les   trous  ovalaires  &  les  ligamens  ob- 
turateurs. 

/,  f,  les  tubérofités  ifchiatiques, 

gy  g  ^  les  os  pubis, 

hyhy  les  branches  des  os  pubis  &  ifchium  réunies* 

i  5  i ,  le  facrum, 

^5  le  coccix. 

ly  ly  les  ligamens  facro-ifchiatiques* 

772,  la  fymphife  des  os  pubis, 

n^  Tîj  l'arcade  des  os  pubis, 

(  Les  lignes  indiquent  les  diamètres  du  détroit 

inférieur^, 

{^A  ,A  y^  le   diamètre   antéro-poilérieur ,  ou 

grand  diamètre. 
(^B,B,)  k   diamètre  tranfverfal  5   ou   petit 
diamètre. 

{€,€,)  {DjD y)  diamètres  obliques. 


3^  L' A  R  T 

Section    X. 

Des  vices  de  conformation  du  bajjin  ,  conjîdêris 
relativement  à  V Accouchement, 

De  îa  îîîau-      §q^  Lç5  différens  états  du  bafîîn  qui  peuvent 

formation     ^^^^^^"^  l'ordre   naturel  de  l'Accouchement  5 

du  baffîn ,  &  &  le  rendre  plus  ou  moins  difficile ,  doivent 

de  fes    ef-  p^jfTer  pour  autant  de  vices  à  l'égard  de  Qt\X^ 

fonâ:ion  ;  ils  confiftent  tous  dans  l'excès  ou  le 

défaut  de  largeur  de  cette  cavité. 

81.  Ces  vices  principaux  peuvent  alFeder 
toutes  les  parties  du  baiîin,  ou  une  feule  ^  &: 
fouvent  l'un  eil  une  fuite  de  l'autre ,  ou  pro- 
vient de  la  même  caufe.  Leurs  nuances  font  fî 
multipliées ,  que  ce  fer  oit  à  tort  qu'on  fe  pro- 
mettroit  de  les  diflînguer  toutes  par  le  toucher. 
Nous  ne  parlerons   ici  que  des  plus   effen- 
tielles  à  remarquer. 
Excès  de      82.  Il  femble  d'abord  que  l'Accouchement 
hJiln^^        ^^^^  ^^^^  d'autant  plus  heureux  que  le  baffin  eil 
plus  large  ;  mais  on  a  fouvent  obfervé  le  con- 
traire ;  car  les  femmes  qui  jouiffent  de  Q^tX.<t 
difpoiition  ,  favorable  en  apparence  j  font  plus 
expofées  que  les  autres  aux  effets  de  l'obliquité 
de  la  matrice  &:  à  fa  defcente ,  fur-tout  dans 
le  temps  de  l'Accouchement ,  oii  ce  vifcere , 
déjà  chargé  du  poids  de  l'enfant,  eft  fournis  à 


baffin. 


DES      Ac  C  OU  CH  E  MEN  S.       39  i 

la  force  expultrice  des  mufcles  abdominaux.  ; 

83.1leftaifé5  à  la  vérité,  de  prévenir  ce   Moyens  de       j 

dernier  accident  &  de  remédier    aux  autres.  ^^^^^^1'  ^^        ■ 

effets  de  ce         \ 

Pour  empêcher  que  la  matrice  ne  forte   en  premier 
partie  dans  le  moment  de  l'Accouchement,  on  vice,  ou  d'y       ,^ 
fait  garder  une  pofition  horizontale  à  la  fem-  ^^^ 

me  ;  on  lui  recommande  de  ne  pas  faire  valoir  \ 

fes  douleurs  ;  c'eft-à-dire  ,  de  ne  faire  aucun  •> 

effort  ;  on  foutient  le  bord  de  l'orifice  de  la  j 

matrice  ,  jufqu'à  ce  que  la  tête  en  foit  fortie  ,  j 

&   l'on  prend  garde  que  ce  vifcere   ne  foit  ] 
entraîné  par  les  épaules  de  l'enfant. 

84.  Quand  le  col  de  la  matrice  ,  chargé  de  1 
la  tête  de  l'enfant ,  efl  tellement  defcendu  au-  \ 
deffous  de  la  vulve  ,  que  cette  tête  paroît  en-  \ 
tiérement  hors  du  bafîin ,  il  faut  commencer 

par  extraire  l'enfant  avec  les  précautions  con-  \ 

venables ,  pour  ne  point  aggraver  le  mal  déjà  ] 

exiilant  ;  &:  alors  la  matrice  diminuant  de  vo-       ,      . 

lume  rentrera  aifément.  Quand  les  chofes  font 

moins  avancées  ,  après  avoir  repouffé  ce  qui  ^\ 

efl  forti  5  on  fe  conduit  comme  il  eil  dit  au  §• 

précédent. 

85.  L'étroitefTe  du  bafîin  ,  par  rapport  à     Défaut  de        | 
l'Accouchement ,  eil  relative  ou  abfolue  :  la  grandeur  dir 
première  vient  du  volume  extraordinaire  de      ^  *  • 
la  tête   de  l'enfant,  &  la  féconde  tient  à  la                         \ 
conformation  même  du  baiîin.  Pour  fixer  au 

C4 


4^  E  A  R  T 

jiîfte  les  degrés  variés  de  l'une  &  de  f  autre 
efpece  ,  &  déterminer  les  fuites  qu'elles  peu- 
vent avoir ,  il  fau droit  qu'on  pût  reconnoître 
exaûement  l'étendue  du  baflin  qui  en  efl:aiîeâ:é, 
&  le  volume  de  la  tête  qui  doit  y  paiTer ,  ce 
qui  efl  impoiîible ,  quant  à  ce  dernier ,  que 
nous  ilippofons  ordinairement,  de  trois  pouces 
iix  lignes  d^une  protubérance  pariétale  à  l'autre. 
Défaut  de  g  5^  L'étroiteiFe  abfolue  ,  de  laquelle  nous 
argeur  a  -  p^|.|gj.Qj^5  feulement  ici ,  fe  rencontre  rarement 

folue ,  &  de  i^ 

la   manière  dans  toutes  les  parties   du  baffin ,  en  même 

dont  il  affec-  temps  ;  le  plus  fouvent  ce  vice  n'afFede  qu'un 

détroit  5  &  affez  communément ,  dans  ce  cas  , 

l'autre  eft  un  peu  plus  grand  que  de  coutume. 

Il  eil  plus  fréquent  dans  le  détroit  fupérieuç 

que  dans  l'inférieur;    &:  l'on  remarque  qu'il 

exîfle  prefque  toujours  de  devant  en  arrière , 

quelquefois   d'im  feul  côté,  &  très-rarement 

félon   le    diamètre   tranfverfal.   Le    contraire 

s'obf^ve  à  regard   du  détroit  inférieur;  car 

ordinairement  ce  font  les  tubérofités  ifehiati- 

ques  qui  font  trop  rapprochées. 

Premier       87.  En  faifant  attention  au  rapport  de  l'épaif- 

degré  de  ce  f^^^j-  ^q  \^  tête  de  l'enfant,  avec  le  plus  petit 

^  T      ^    diamètre  d'un  baffin  de   grandeur  ordinaire  , 

contorma-  ^  ■' 

tion.  on  voit  que  celui-ci  pourroit  être  un  peu  plus 

étroit,  fans  néanmoins  ceffer  d'être  bieh  fait 
pour  l'Accouchement;  de  forte  qu'on  ne  doit 


DES      ACCOUCHEMENS.      4I 

fixer  le  premier  degré  d'étrokefle  qu'à  trois 
pouces  &  demi  de  largeur  dans  la  diredion  du 
diamètre  dont  il  s'agit  ;  &:  les  autres ,  depuis 
cette  largeur  jufqu'à  la  plus  petite. 

%%,  La  difficulté  de  l'Accouchement  5  toutes  Second 
chofes  étant  bien  difpofées  d'ailleurs  ,  eil:  d'au-  ^^'^^^ 
tant  plus  grande  ,  que  l'étroiteffe  du  baffin  eft 
plus  confidérable.  Quand  ce  vice  ne  laiffe  que 
trois  pouces  &  un  quart  de  vliide  ,  l'Accou- 
chement en  devient  d'autant  plus  long ,  que 
les  frottemens ,  que  la  tête  doit,  éprouver  en 
paffant  à  travers  cette  partie ,  font  plus  multi- 
pliés &  plus  forts. 

89.  Les  difficultés  de  l'Accouchement  font    Troifieme 
encore  bien  plus  grandes  ,  quand  le  baffin  n'a  ,  ^"^^'^^^"^® 

.         .  .  degrés. 

que  trois  pouces  de  petit  diamètre  ;  il  peut 
cependant ,  malgré  cet  obftacle  ,  fe  faire  natu- 
rellement 5  même  dans  le  cas  oii  ce  diamètre 
n'auroit  que  trois  pouces  moins  un  quart, 
comme  nous  l'avons  obfervé  pluiieurs  fois  ; 
mais  ces  Accouchemens  ,  à  la  vérité  ,  ne  doi- 
vent être  coniidérés  que  comme  des  exceptions 
à  la  règle  :  les  os  du  crâne  de  l'enfant  jouilTant 
alors  d'une  foupleife  peu  commune  à  ce  terme  ; 
ce  qui  a  favorifé  l'alongement  de  la  tête ,  &  le 
changement  néceffaire  à  fon  paiTage. 

90.  Quand  le  baflin  eft  reiferré ,  au  point     Dernier 
qu'il  ne  lui  reile  pas  deux  pouces  &  demi  de  «i-g'^é  de 


41  r  A  R  r 

fflauvaîfe       ^^-^  diamètre ,   la  fortie  de  l'enfant  à  terme 

conforma-     *  r     r  -  .        ,  ,       ,       . 

tion.  ^^  P^^^  ^^  idiiXQ,  par  cette  voie.  L  opération 

céfarienne ,  la  fe£l:ion  du  pubis ,  &  l'Accou- 
chement prématuré  ,  ont  été  recommandés 
dans  ce  cas.  La  première  eft  la  feule  ,  jufques 
ici ,  que  la  Chirurgie  ait  autorifée  :  on  verra 
par  la  fuite  ce  qu'on  doit  penfer  de  la  féconde. 
Quant  à  l'Accouchement  prématuré  ,  les  loix 
le  profcrivent  entièrement. 
Effets  de      9 1 .  Si  la  femme  peut  fe  délivrer  feule ,  lorfque 

la  mauvaife  \^  J^afîin ,  reiferré ,  a  au-defîlis  de  deux  pouces  & 

conforma-       ,        .  ,  -     t  •,    n  •  r 

tion  du  baf-  ^^^^  ^^  ^tt\\.  diamètre ,  ce  n  elt  pas  toujours ians 
fin.  danger  pour  elle  ni  pour  fon  enfant  ;    d'un 

côté ,  les  parties  molles ,  qui  tapilTent  le  baiîin , 
étant  foumifes  à  une  forte  preiîion ,  s'enflam- 
ment ,  deviennent  douloureufes ,  &:  font  quel- 
quefois menacées  de  gangrené  :  d'un  autre 
côté  5  les  os  du  crâne  de  l'enfant  ,  paiTant  les 
uns  fur  les  autres  ,  compriment  le  cerveau , 
donnent  lieu  à  fon  engorgement  &  à  des  épan- 
chemens  intérieurs  ,  fouvent  mortels. 
Tems  où      92.  Ces    eifets  s'annoncent  plutôt  ou  plus 

ils  fe  mani-  ^^^^  ^  {tXoï).  Gue  c'efl  le  détroit  fupérieur  ou 
feftent.  ^,  .      ^     .   .  ,  i  m      1     r 

l'inférieur  qui  elt  vicie  ;  quand  ils  le  lont  tous 
deux,  fouvent  les  forces  expultrices  s'épui- 
fent  tellement  contre  les  difficultés  que  leur 
oppofe  le  détroit  fupérieur,  que  la  tête  s'y 
arrête,  ou  qu'ayant  été  pouffée  dans  la  cavité  du 


DES      Ac  COU  C  H  EMEN  S.      43 

ba/îîn ,  elle  ne  peut  avancer  au-delà ,  qu'elle  y 
refte  comme  emboîtée  jjufqu'à  ce  que  les  forces 
affoiblies  fe  foient  fufîifamment  réparées  pour 
l'en  expulfer ,  ou  que  l'an  vienne  au  fecours. 

93.  Dans  ce  dernier  cas  ,  la  tête  fe  trouvant  Suite  d« 
dans  un  efpace  plus  large  que  le  détroit  qu'elle  ^^^  ^  ^^^* 
a  déjà  franchi ,  &  n'y  éprouvant  plus  la  même 
prefîion  ,  fe  reftitue  plus  ou  moins  dans  fon 
état  naturel  ^  &  s'éloigne  d'autant  de  la  forme 
qu'elle  avoit  acquife  dans  le  premier  temps ,  &: 
qui  lui  efl:  encore  nécelTaire  pour  traverfer 
le  détroit  inférieur  :  c'eft  alors  que  les  effets 
ci-deffus  s'étant  annoncés ,  pour  ainfî  dire ,  en 
même  temps  que  les  premières  douleurs ,  fe 
diilîpent  plus  ou  moins ,  mais  pour  reparoître 
&  s'accroître  de  nouveau. 

94.  Quand  le  détroit  fupérieur  feul  efl  ref-     '^^^^^  ^^ 
ferré  ,  la  tête  de  l'enfant  avance  d'abord  très-  conforma- 
difncilement  ;  mais  une  fois  que  les  protubé-  tion  du  dé- 
rances  pariétales  ont  pafîe  ce  détroit ,  les  au-  ^^^"    ^"P^" 
tres  parties  du  bamn  étant  relpectivement  ou  ^-^^^^^ 
abfolument  plus  grandes ,  la  tête  les  franchit 

avec  tant  d'aifance  ,  que  quelques  douleurs 
fuififent  fouvent  pour  terminer  l'Accouche- 
ment. 

95.  On  obferve  le  contraire  quand  le  dé-  Eftets  de 
troit  inférieur  efl  vicié,  le  premier  étant  d'une  ^^  "^auvaiie 
largeur  ordinaire  :  la  tête  s'engage  aifément  ^^^^  ^^  j^. 


44  r  A  R  T 

troît    infé-  dans  le  fond  du  baiTm  5'd'oii  elle  ne  peut  fortîf 
neur  ,  le  fg^s  vaincre  des  obflacles  qui  ralentilTent  fa 

luperieur  ^ 

étant    dans  marche  5  la  rendent  difficile  &  laborieufe  ,  & 
l'état  natu- donnent  lieu  aux  effets   dont  il  vient  d'être 
parlé  ;  mais  ils  fe  manifefîent  plus  tard  que 
dans  le  cas  précédent. 

96.  L'Accoucheur ,  qu'une  longue  expé- 
rience n'a  pas  encore  mis  en  état  d'apprécier 
les  forces  de  la  nature ,  peut  facilement  fe 
tromper  dans  les  cas  dont  nous  venons  de 
parler ,  en~  jugeant  impofîible ,  dans  le  pre- 
mier ,  l'i^ccouchement  qui  eft  prêt  à  fe  termi- 
ner ,  &:  en  l'annonçant  comme  facile  dans  le 
fécond ,  lorfque  des  difficultés  que  l'art  feul, 
fouvent  5  peut  furmonter  5  s'y  oppofent ,  ou  du 
moins  le  rendent  des  plus  pénibles. 
Vices  de  97.  Très-rarement  la  partie  moyenne  du 
l'excavation      £^  baffin  fe   trouve  plus   reiferrée  que  les 

du  petit  baf-   ,  ,       .  .  .  .  w  T  ' 

fin^  détroits  ;  mais  ce  vice  ,  qui  ne  peut  dépendre 

que  de  quelque  exoftofe  ,  ou  du  défaut  de 
courbure  du  facrum ,  ne  fauroit  produire  d'au- 
tres effets  que  ceux  qui  viennent  d'être  décrits. 
98.  Il  n'en  efl  pas  de  même  du  défaut  de 
profondeur  ,  dont  la  trop  grande  courbure  du 
facrum  efl  la  caufe  la  plus  ordinaire  :  outre  que 
ce  vice  efl  plus  fréquent  que  le  précédent ,  c'efî 
qu'il  nuit  bien  davantage  à  l'Accouchehient  ; 
non-feulement  parce  que  les  détroits  du  baffin  ea 


nES      Ac  C  0  U  C  H  E  M  ENS.      4J 

font  généralement  rétrécis  ,  mais  par  rapport 
à  ce  que  la  tête  fç  trouve  arrêtée  dans  fa  mar- 
che par  la  partie  inférieure  à\\  facriun  ^  avant 
que  l'occiput  ne  foit  /aflez  defcendu  pour  s'en- 
gager fous  l'arcade  du  pubis, 

99.  La  trop  grande  étendue  de  la  fymphife     Vices  de 
du  pubis ,  le  défaut  d'élévation ,  &:  le  peu  de   ^^^^  ^  ,  ^ 

^  ^  ?  r  pubis  ,    des 

largeur  de  l'arcade  de  ces  mêmes  os  ,  la  Ion-  épines    if- 
gueur  &:  la   direâ:ion  ,  contre   nature  ,    des  chiatiques& 

,    .  .  f,  ,  .     .  .    /.  tri  '    ^'  du  coccix, 

épines  ijchiatiques ,  ainli  que  la  loudure  intime 
du  coccix  ,  avec  la  pointe  du  facrum  ,  peuvent 
aufîi  rendre  l'Accouchement  difficile  ,  de  la 
même  manière. 

100.  Nous  remarquerons  ici  qu'on  ne  peut    Remarque 
louer  le  précepte  donné  par  quelques-uns  ,  à  "^   ^  ^}^^ 
l'ocçafîon  du  dernier  de  ces  vices  (^)5  fans 
expofer  la  plupart  des  perfonnes  qui  exercent 

l'art  d'accoucher  à  en  abufer  ;  car  le  plus  fou- 
vent  on  attribue  à  cette  foudure  du  coccix ,  ce 
qui  n'eft  qu'un  pur  effet  de  la  réiiftance  des 
parties  externes. 

Explication  d&  la  quatrième  Planche. 

Cette  figure  repréfente  un  baffin  mal  con« 


(<z)  Ce  précepte  confifte  à  repouffer  le  coccix  en 
arrière ,  lorfque  la  tête  defcendue  dans  le  bafTm  «e 
peut  s'en  dégager  facilement. 


46  L^  A  R    T 

formé  5  dont  toutes  les  parties  font  réduites  à 
la  moitié  de  leur  grandeur  naturelle. 
^5^5  les  os  ilïum, 
b  ^  b  y  les  OS  pubis. 

c  y  c  y  les  os  ifchium, 

dy  d^dyles  dernières  vertèbres    lombaires. 

€,  la  faillie  du  facrum, 

/,  /,  les  fymphifes  facro-iliaques. 

g  y  la  fymphife  du /7«^i5. 

hy  k^  les  trous  o valaires. 

ip  i,  les  branches  des  os  pubis  &  ifchium  qui 
forment  l'arcade  antérieure  du  baiîin. 

A: ,  Â:  5  les  cavités  cotyloïdes. 

(^Les  lignes  indiquent  les  diamètres  du  détroit 

fupérieur  de  ce  bajjin  ). 

A  ^  A^  le  diamètre  antéro-poilérieur  ;  fa  lon- 
gueur naturelle  eft  de  quatorze  à  quinze 
lignes. 

B  ^  B  ^  diamètre  tranfverfal  ;  fa  longueur  natu- 
relle eil  de  quatre  pouces  dix  lignes. 

C,  (7 ,  diflance  de  la  faillie  du  facrum ,  au  point 
de  la  marge,  qui  répond  au  bord  antérieur 
de  la  cavité  cotyloïde  gauche  ,  treize  lignes. 

D  y  D  ^  diftance  du  même  point  du  facrum  à 

.    celui  de  la  marge ,  qui  répond  à  la  partie 
antérieure  de  la  cavité  cotyloïde   droite , 
vingt  lignes. 
Nous  confervons  un  autre  baffin ,  qui  ne  pré-^ 


Qju7/ric/m  f/anc/ii' 


Fj<7  ■    ^i,'  ■ 


a-'Ji'it    •J'C'Ui 


C4/iipaenu 


FlM.-Ae 


Hu,.  ^/.v 


ti"ni    ./-oui 


DES      ACCOUCH  EMEN  S.        47 

fente  qu'un  demi-pouce  d'ouverture  dans  la 
direftion  de  cette  dernière  ligne  ,  &  un  pouce 
&  demi  du  milieu  de  la  faillie  du  facrum  à  la 
fymphife  au  pubis. 

Le  détroit  inférieur ,  dans  l'un  &  l'autre  de 
ÇQS  bafîins  ,  eft  très-grand. 

Explication  de  la  cinquième  Planche, 

Cette  figure  repréfente  un  baffin  mal  con- 
formé ,  dont  toutes  les  parties  font  réduites  à 
la  moitié  de  leur  grandeur  naturelle. 

a  y  a^  les  os  ilium, 

h  y  b  y  les  os  pubis, 

Cy  Cy  les  os  ifchium, 

dy  dy  dy  les  dernières  vertèbres  lombaires. 

e  ,  la  faillie  du  facrum, 

/,  /,  les  fymphifes  facro-iliaques. 

^ ,  la  fymphife  du  pubis, 

hyhy  les  trous  ovalaires ,  vus  en  raccourci, 

i  5  i  5  l'arcade  du  pubis  ,  vue  de  même. 

/: ,  Â: ,  les  cavités  cotyloïdes. 

(  Les  lignes  indiquent  les  différentes  dimenjîons 
du  détroit  fupérieur  ). 
A\  A  y  du  pubis  à  la  faillie  du  facrum  ,  dans 

l'état  naturel  de  ce  baffin,  deux  pouces  deux 

lignes. 
B  y  B  y  la  largeur  tranfyerfale ,  trois  pouces 

huit  lignes, 


48  L'  A  R  r 

C^  C  5  de  la  partie  moyenne  &  latérale  gauche 
de  la  faillie  du  facrum ,  au  fond  de  la  cavité 
cotyloïde  de  ce   côté  ,  fix  à  fept  lignes. 

D,I)  yàeh  partie  moyenne  &  latérale  droite 
de  la  faillie  du  facrum  ,  au  fond  de  la  cavité 
cotyloïde  droite ,  un  pouce  deux  lignes. 
Ce  baiîin  a  été  tiré  du  cabinet  de  M.  Rkl, 

Le  fujet  étoit  une  femme  de  vingt-fept  ans. 

Section    XL 

Des  parties  molles  qui    ont  quelque  rapport 
au  bajjîn. 

Des  parties  j  q  j  ^  L'Accoucheur  n'auroit  qu'une  connoîf- 
tapiffent  &  ^^^^e  imparfaite  du  baffin ,  fi  après  l'avoir 
recouvrent  examiné  en  particulier ,  il  ne  le  conlidéroit 
lesosdubaf-  ^^^^  ^^^  enfemble  avec  les  parties  molles  qui 
néceffité  de  l'environnent.  Quelques-unes  de  ces  dernières 
les  connoî-  y  apportent  en  effet  des  cliangemens  remar- 
^"^^^  quables  ;  la  fituation  ,  le  rapport  &;  les  ufages 

de  plulieurs  5    leurs  déplacemens  ou  la  gêne 
qu'elles  éprouvent  dans  le  cours  de  la  grof- 
,  feffé  5  répandent  le  plus  grand  jour  fur  la  caufe 
de  la  plupart  des  phénomènes  qu'on  obferve 
pendant  ce  même  temps  &  celui  de  l'Accou- 
chement. 
La  cavité      lo^..  Le  bafîin  ,  fal£ant  partie  de  la  cavité 
du  baffin    abdominale,  n'eft  borné  fupérieurement  que 

par 


DES   ACCOUCHEMENS.  49 

par  le  diaphragme  ;  en  arrière  par  la  colonne  n'eft  que  la 
vertébrale  ,  les  mufcîes  quarrés  des  lombes  &:  p^"^  p^^^^® 

partie    de 

autres  ;  en  devant  &:  fur  les  côtés  par  les  muf-  celle  de  l'ab- 
cles  abdominaux.  domen. 

103.  De  ces  derniers  ^  au  nombre  de  dix,  Des  muf- 
huit  font  attachés  à  la  poitrine  &  au  bord  ^^^^  ^^'^°" 
fupérieur  du  baiîin.  Les  obliques  &  les  tranf- 

verfes  s'étendent  des  dernières  vraies  côtes  , 
^  de  toutes  les  fauffes  à  la  crête  des  os  inno- 
minés ,  en  formant  trois  plans  très-diftinds 
par  la  diredion  de  leurs  fibres.  Ils  ont  en 
devant  une  large  aponévrofe  ,  qui  leur  efl 
commune  dans  le  milieu,  à  caufe  de  l'entre- 
croifement  des  ^hxQS  d'un  côté  avec  celles  de 
l'autre. 

104.  Les  mufcles  droits  ,  au  bap  defquels 
fe  rembarquent  les  pyramidaux  ,  defcendent 
parallèlement  de  la  partie  antérieure  &  infé- 
rieure de  la  poitrine  au  pubis ,  étant  placés 

entre  les  feuillets    de   l'aponévrofe  des  pre-  ** 

miers  ,  comme  dans  une  efpece  de  gaine. 

105.  L'efpace  qui  fépare  ces  deux  mufcles   peîaijcna 
fe  nomme  ligne  blanche^  c'efl-là  où  les  fibres  blanche, 
aponévrotiques    des    deux  côtés  s'entrelacent 

&:  fe  confondent.  Sa  largeur  augmente  toujours 
dans  la  groffeffe  ,  &  quelquefois  elle  devient 
même  confidérable,fionla  confidere  d'unmuf- 
cle  droit  à  l'autre, 

Tom&  /,  D 


50  U  A   R    T 

Divifion        1 06.  Piûfque  nous  parlons  de  la  cavité  abdo- 

de  la  cavité  u^i^ale ,  nous  penfons   qu'il  efî:  néceiTaire  de 
abdominale.  •       1  i       1  /    . 

rappeiler  au  moins  le  nom  de  chaque  région 

principale  qu'on  a  coutume  d'y  obferver ,  & 

celui  des  vifceres  qui  y  font  renfermés.  Ces 

régions  font  au  nombre  de  trois  ,  une  fupé- 

rieure  ,  nommée  épigajlrique  ;  une  moyenne  , 

ombilicale  ;  &c  une  inférieure  ,  hypogajlrique, 

Enuméra- .     loy^L'eftomac^lefoie^larate^rinteftin^z^Oiafe* 

tionaes  yi  -  ^^^    \q  pancréas,  occupent  la  première  de  ces 

ceresdubas-     ,    .  ^     .  -        n- 

ventre ,    &  fegions.La  plus  grande  partie  des  inteitins  grêles, 
leur  iîtua-   le  colon  &  l'épiploon  prefqu'en  entier  ;  les  reins 
&  leurs  dépendances  font  iitués  dans  la  deuxiè- 
me. L'autre  renferme  l'inteflin   cœaim  ,    une 
portion  de  l'iléon  &:  du  colon  ;  quelques-unes 
des  parties  de  la  génération ,  &  d'autres  ,  qui 
ayant  un  rapport  plus  imm.édiat.avec  le  bailln , 
exigent  un  détail  particulier. 
Des  muf-      108.  Deux  mufcles  5  pour  l'ordinaire  ,   fe 
des  pfoas  &  trouvent  de  chaque  côté  ;  l'un ,  dont  les  fibres 
^ia^ues.       £^^^  comme   rayonnées  ,    recouvre  la  foffe 
iliaque  ;  &  l'autre  defcend  de  la  partie  latérale 
de  la  colonne  lombaire  ,  pafle  fur  le  côté  du 
détroit  fupérieur,  &  au-deiTus  de  la  cavité 
cotyloïde ,  pour  fe  rendre  au  petit  trochanter. 
Ce  mufcle  fe  nomme  pfoas ,  il  rétrécit  un  peu 
l'entrée  du  baiîin  tranfverfalement. 
Desneifs     J09,  C'eft  derrière  6c  dans  l'épaiffeur  de  ce 


DES    ACCOU  CHEMEN  S*  5I 

mufcle  que  fe  trouvent  les  nerfs  qui  forment  cruraux    & 
l'obturateur  ,  &  le  crural ,  deilinés  aux  extré-  obturateurs» 
mités  inférieures  ;  ainfi  que  d'autres  branches , 
qui^  en  fuivant  une  marche  diiférente ,  viennent 
fe  perdre  vers  l'arcade  crurale ,  aux  tégumens 
des  aines  Se  des  environs. 

1 1 0,  Au-devant  de  la  dernière  vertèbre  lom-     Des  vaif- 
baire  ,  fe  remarque  la  bifurcation  de  l'aorte  &  ^^^^'^    ^'^'^^'' 

T      1  .  ,     ri   '  o     1  •         A  V      ques    &    de 

de  la  veme  cave  mterieure  ;  oc  bientôt  après  j^^,.  ^^^j, 
la  divifion  de  chacune  de  ces  branches  en  fion, 
deux  autres ,  dont  l'une  ,  en  fuivant  le  mufcle 
pfoas ,  fe  porte  aux  extrémités  inférieures , 
pendant  que  la  féconde  s'enfonce  dans  le  bafiin 
pour  fe  relever  enfuite  du  côté  de  la  veille  & 
de  l'ombilic ,  en  formant  une  courbure  5  d'oii 
naiffent  les  vaiïTeaux  obturateurs  ,  les  feiliers  , 
les  fciatiques  &  honteux  communs. 

111.  L'inteftin  recium  n'efl  pas  la  partie  la     Deflntefr. 
moins  notable  parmi  celles  dont  nous  nous  ^^"^  rectum, 
fommes  propofé  de  parler.  Sa  iituation  fur  le 

côté  gauche  de  la  faillie  du  facrum ,  celle  de 
rS  romaine  du  colon  dont  il  eil  la  fuite,  &  le 
volume  qu'il  acquiert  par  le  féjour  des  excré- 
mens,  produifent  des  effets  qu'on  a  fouvent 
attribués  à  des  caufes  qui  n'y  concouroient 
en  rien. 

m.  Cet  inteftin  ell:  lié  à  X  os  facrum  par  un     Des  vaif- 
îiffu  cellulaire  très-lâche ,  dans  lequel  fe  re-  ^^^"^  ^^^^^^ 

D2 


52  L'  A    R    T 

&    Kémor-  marquent  les  vaiffeaux  facrés  6c  hémorrhoi- 

irhoïdaiix.     daux  ^  les  extrémités  des  grands  nerfs  fympa- 
thiques  ,  &:  fur-tout  les  nerfs  facrés. 
Des  nerfs      ^  ^  3  '  ^^^  derniers  ^  au  nombre  de  cinq  pai- 

facrés.  res  ^  fortent  du  canal  de  l'os  facrum ,  par  les 
trous  qui  ont  été  remarqués  à  fa  partie  anté- 
rieure. Les  trois  premières  paires  ,  avec  un 
cordon  des  deux  dernières  lombaires ,  font 
prefque  entièrement  employées  à  former  les 
nerfs  fciatiques  5  qui  fe  diilribuent  dans  toute 
l'étendue  des  extrémités  inférieures.  La  qua- 
trième &  la  cinquième  paires  vont  feulement 
aux  parties  renfermées  dans  le  baiîin  ,  ainfi 
qu'à  pluiieurs  des  mufcles  qui  l'entourent ,  ÔC 
aux  parties  externes  de  la  génération. 
Effets  de       114.  C'eil:  à  la  ccmpreffion  de  ces  cordons 

la  compref-  ^erveux  qu'il  faut  attribuer  les  crampes  dou- 

fion  de   ces 

nerfs.  loureufes  5    & .  le   tremblement  convulfif  des 

extrémités  inférieures  ^  qui  tourmentent  quel- 
quefois fi   cruellement  les   femmes  ,  dans  le 
temps  de  l'Accouchement  ;    de  même  que  le 
fentiment  de  ilupeur  &  de  foibleiTe  qu'elles 
éprouvent   fouvent  dans  ces  parties. 
Des  niuf-       115.  Sur  les  côtés  du  baiîin  &  en  arrière 
ciespyrami-fg  rencontrent  les  deux  mufcles  pyramidaux 
co'ccii'ens  "  ^^^  cuifTes ,  les  ligamens  fa cro-ifchia tiques  & 
&  autres,     les  mufcles  ifchio-coccigiens.  Un  peu  plus  en 
devant  font  les  releveurs  de  l'anus ,  qui  em^ 


DES    ACCOU  C  HEMENS.  JJ 

braffent  le  col  de  la  veiTie  par  leur  bord  anté- 
rieur 5  &  rextrémité  de  l'inteftin  reciiim  par  en 
bas.  Enfin  l'on  y  trouve  les  mufcles  obtura- 
teurs internes. 

Il  6.  Derrière  les  os  pubis  efl  la  veiHe  uri-      situation 
naire  &  le  canal  de  l'urethre  ;  fouvent  fur  la  ^^  la  vefae. 
fin  de  la  groffeffe  elle  fe  trouve  au- deffus  de 
ces  os ,  6c  l'urethre  eil  alors  parallèle  à  leur 
fymphife. 

1 17.  Au  milieu  du  bafîin  eft  fiîuée  la  matrice      Situation 
avec  fes  dépendances  ,   dont  nous  parlerons  deiamatnce 

.  .         s        o    ^  T  ^  r         .  &  de  fes  dé- 

bientôt  5  &  le  tout  eit  recouvert  du  peritome.    pendances. 
I  î8.   Un   très-grand  nombre   de  mufcles ,    Despanies 
dont  les  uns  appartiennent  aux  cuiffes  &  aux  molles    qui 
ïambes  ,  les  autres  au  dos  ,  aux  lombes  &:  aux  ^^\  ^^pporu 

•'  '  '  ^  .3^  baffin  ex* 

bras,  s'attachent  à   l'extérieur  du  baffin  ;  ils  térieure- 
peuvent ,  félon  les  circonilances ,  en  Tentraî-  '^^^^* 
nant ,  tantôt  d'un  côté  ,  &  tantôt  de  l'autre  , 
changer  un  peu  la  direQion  de  fon  axe,  relati- 
vement à  celui  du  corps. 

1 19.  Les  tégumens  &  le  tiffu  cellulaire  ,  plus 
ou  moins  chargé  de  graiffe ,  félon  l'embon- 
point de  la  femme ,  forment  une  enveloppe 
commune  à  l'enfemble  des  parties  dures  &:  des 
parties  molles  que  nous  avons  comprifes  fous 
le  nom  de  bajjîn, 

D3 


54  L'  A  R  T 

SectionXIL 

De  Vexamcn  nécejfaire  pour  s'ajjunr  Ji  le  haffï/z 
^  efl  bien  ou  mat  conformée 

De  rim-      ï  xo.  On  ne  peut  être  pénétré  de  certaines 

portance  de  y^rités  fondamentales   de   fart  d'accoucher  ^ 
cet  examen.  ^  ^ 

lans  connoitre  toute  i  importance  d  un  pareil 
examen  ;  mais  fes  difficultés  ne  font  apperçues 
que  des  perfonnes  obligées  de  faire  ces  recher- 
ches ;  &  l'expérience  acquife  par  un  exercice 
fréquent  fur  le  cadavre  y  peut  feule  applanir 
ime  partie  des  obflacles  qu'on  y  rencontre. 

121.    Si  les.  Accoucheurs   s'étoient   livrés 
davantage  à  cet  examen ,  &  fi  toutes  les  fem- 
mes contrefaites ,  à  quelques  égards ,  s'y  étoient 
foumifes  à  propos  ,   nous  ignorerions  peut- 
être   encore  ces   triiles   reflburces   de   notre 
art  (  tz  )   qui  ont  eu  tant  de  viâ:imes ,  pour 
quelques  mères  ou  quelques  enfans,  qu'elles 
ont  fauves  d'un  péril  certain. 
L'infpec-      12-2.  L'iofpeâiion  de  la  colonne  dorfale  & 
tîon  de   la  des    extrémités  inférieures  de  la  femme  ,  ne 
colonne         ^^^^  répandre  que  très-peu  de  jour  fur  l'état 

vertébrale     ■«■  i  i  •»■  ' 

&  des  extré'   ^ .. ^ . 

mités    infé-  r  n-  i       i     r 

rieures     eft       \^^  L'opération  céfarieniie,   la  lection   de    la  iym- 

auiïï  propre  P^i'^^  du  ]puhïs  ^  &  celie  de  Tsiifant  dans  le  fein  de  fa 

à  nous   in-  mcre. 


DES    ACCOUCHEMENS.  55 

intérieur  du  bafîin  :  car  les  difformités  de  ces  duire  en  tp^ 
parties  n'influent  pas  toujours  fur  celui-ci  d'une  ^^^^  ^'^^. 

*■  .  nous     ml- 

nianiere  contraire  à  l'Accouchement ,  &  fou-  truire. 
vent  nous  voyons  ces  mêmes  difformités  de 
l'enfance  ,  difparoître  dans  l'adolefcence  ,  pen- 
dant que  le  baiîin,  feul  ,  conferve  les  em-    . 
preintes  ineffaçables  6p.  rachitis  qui  les  avoit 
produites.  / 

123.  La  forme    extérieure  du   baffin  peut    Caraaeres 
nous  fervir  beaucoup  dans  l'examen  de  cette  ^^^^'^^^"''^ 

^  ^        ^    ^     de  la  bop.ne 

partie.  La  rondeur  des  hanches  ,  leur  égalité ,  conforma- 
tant  en  hauteur  qu'en  largeur ,  la  convexité  du  tion  du  baf- 
pubis;  la  partie  fupérieure  &  poftérieure  du  ^"' 
facriim  fuperficiellement  enfoncée  ;  vme  éten- 
due de  quatre  à  cinq  pouces  du  même  point 
à  l'extrémité  du  coccix  ;  une  épaiffeur  de  fept 
à  huit  pouces  ,  chez  les  femmes  d'un  embon- 
point médiocre  ,  depuis  la  pointe  du  tubercule 
épineux  de   la  dernière  vertèbre   lombaire , 
jufqu'au  milieu  du  mont  venus  ;  huit  à  neuf 
pouces  d'écartement  5  entre  les  épines  fupé- 
rieures  &  antérieures  des  os  des  iles  ,  carac- 
térifent  la  bonne  conformation  du  bafîin. 

1 24.  Toutes  les  fois  que  le  détroit  fupérieur    Cara^eres 
eil  refferré  de  devant  en  arrière ,  le  pubis  eil  ^^^^"^^-^ 

.  .  \,  ,        de     l'etroi- 

plus  applati  &  la  châu  des  reins  plus  enfoncée  5  ^^^^  \^  pius 
parce  que  la  bafe  du  facrum  eil  portée  en  de-  ordinaire  du 
dans  ,  &  fa  pointe  plus  en  dehors.  ^^'^^^^  "^^' 

D  4 


5 6  L' A  R  T 

.Premier  iij.  L'épaiffeur  des  os  dubaffin  étant  pref- 
moyen    de  ^^^^^  |^  même  dans  toutes  les  femmes  ,  contre- 

connoître      ^  .  ^ 

l'étendue  de  la^^es  OU  non  ^  on  peut  apprécier ,  à  une  ou 
ce  vice  de  deux  lignes  près  ,   de  combien  le  détroit  fupé- 
con  orma-    j-j^^jj.  ç^  vicié  dans  le  fens  indiqué  ,  en  mefu- 
rant  l'epaiffeur  de  la  femme,   du  milieu  du 
pubis  à  la  pointe  de  l'épine  de  la  dernière  ver- 
tèbre lombaire  ,  comme  il  efl:  dit  plus  haut , 
&  en  déduifant  trois  pouces  de  cette  épaif- 
feur  5  chez  les  femmes  qui  font  maigres  ,  &;  un 
peu  plus  dans  les  autres  :  l'épaiffeur  de  la  bafe 
âiifacrum^  &  des  os  pubis  en  devant,  n'étant 
que  de  trois  pouces. 
Caraûeres       126.  Quand  ce  même  détroit  efl  vicié  tranf- 
exterieurs    yerfalement ,  la  région  du  pubis  qû  faillante  , 

de      l'etroi-  ^^  ^ 

teffe , qui af- au  lieu  dette  applatie  ,  comme  dans  le  cas 
feue  le  dé-  précédent  ':  la  partie  antérieure  du  baffin  for- 
troit    upe-  ^^  ^^^  angle  obtus  ,  &  non  ce  ceintre  arrondi 

neur    tranf-  ^  ^  ^  \ 

verfaie-       qiû  caratlérife  le  baiîin  bien  conformé.  Si  l'on 

m.^Ttu  j^ge  pli^is  difficilement  de  l'étroiteiTe  qui  n'af- 

fede  qu'un  feul  côté  de  ce  détroit  5   auiîi  eft- 

elle  moins  nuifible  à  l'Accouchement  que  celle 

dont  nous  venons  de  parler. 

De  la  ma-       j2y.   Quand  les  cuifTes  &  les  jambes  font 

niere  de  iu-     1.  ,  1       r  •  n  1?  t 

,  „ /     pliees  ,  ou  aue  le  iuiet  eit ,  comme  Ion  dit 

ger  de  letat  r  '  t  )  .     . 

du  détroit   Vulgairement  ,   accroupi ,   on    diilingue    affez 
inférieur.      \^\^^  ^  p^j.  \q  ^^^^  ^  \q^  tubérofités  ifchiaîiques  , 

la  pointe  du  coccix  &  la  partie  inférieure  de 


DES   ACCOUCHEMENS.  57 

la  fymphife  du  pubis ,  pour  eftimer  leur  dif- 
tance ,  &  juger  de  l'étendue  du  détroit  infé- 
rieur^ avec  la  précifion  nécefîaire  pour  éviter 
de  commettre  des  fautes  grofTieres  dans  la 
pratique. 

128.  Toutes  les  lois  que  l'état  du  fujet  qu'on     Autre  ma- 
examine  5  permet  de  porter  le  doigt  dans  le  i^i^^'-^^P^^' 
vagin  ,  on  ne  doit  point  y  manquer  :  on  pour-  .i^^^ion  de 
roit  même  y  introduire  toute  la  main,  fi  cela  la  largeur  du 
étoit  néceffaire ,  &:  fi  les  circonftances  étoient  ^^"^^' 
affez  favorables  pour  le  permettre ,  comme , 
par  exemple  ,  au  moment  de  l'Accouchement. 
Ces  procédés  nous  conduifent  plus  fûrement 
encore  à  la  connoiiTance   du  bafîîn  ,    en  ce 
qu'ils  nous  mettent  dans  le  cas  de  découvrir 
des  chofes  qu'on  ne  peut  appercevoir  en  exa- 
minant fimplement  le  dehors  de  cette  partie , 
telles  font  les  exoilofes   qui  l'afFeûent  quel- 
quefois 5  &c. 

129.  On  peut  aufîl,  par  ces  mêmes  procé" 
dés  ,  reconnoître ,  à  quelques  lignes  près ,  la 
longueur  des  différens  diamètres  dubaffin,  & 
fur-tout  celle  du  petit  diamètre  du  détroit 
fupérieur  ;  mais  pour  cela  il  faut  une  certaine 
habitude ,  qu'aucun  précepte  ne  peut  donner, 

130.  La  profondeur  du  baffin,  en  arrière  ,  Desmoyens 
fe  mefure  par  la  longueur  àwfacrum  :  fur  les  Reconnoître 
côtés  5  par  la  moitié  de  la  hauteur  dç  Tos  des  deu/du  pe^ 


on 


58  r  A  R  T 

tit  baffin ,  &  ^|ç5  ^  depuîs  fon  épine  antérieure  &  fupérieii 
teur  de  l'ar-  ^^  ?  jufqu'à  la  tubérofité  de  Vifchium  ;  enfin  01 
cade  du  pu-  connoît  Cette  profondeur  ,    en  devant  5  par 
^^■*^*  l'étendue  de  la  fymphife  du  pubis, 

131.  Il  eft  aifé  de  trouver  l'élévation  ou  la 
'  hauteur  de  l'arcade  du  pubis  ,  en  déduifant  la 

longueur  de  la  fymphife  fur  la  profondeur  des 
côtés  du  baffm.  Par  exemple ,  fi  la  première 
ell  de  quinze  à  dix-huit  lignes  ,  &  la  profon- 
deur latérale  du  baflin  de  trois  pouces  &  un 
quart ,  ou  trois  pouces  ôc  demi ,  la  hauteur  de 
l'arcade  fera  de  deux  pouces. 

ARTICLE     IL 

Section    première. 

Des  parties  de  la  femme  qui  fervent  cl  la  génération. 
&  à  l^ Accouchement» 

Des  parties  132.  Parmi  les  parties  de  la  femme  qui 
molles  qui  paroiffent  avoir  quelque  rapport  à  la  généra- 
_^_ '^  ^  tion  &  à  l'Accouchement ,  les  unes  fe  voient 
fans  aucune  difledion ,  &  les  autres  ,  profon- 
dément cachées ,  ne  fe  découvrent  que  par  ce 
moyen  ;  ce  qui  les  a  fait  diilinguer  en  exter- 
nes &  en  internes. 

133.  Les  premières  font  le  mont  de  venus  ^ 
les  grandes  lèvres ,  la  fente  ,  appellée  vulve  , 
les  nymphes ,   le  clitoris  ^  le  méat  urinaire  , 


VES  Accouchemens.       59 

l'orifîca  du  vagin ,  rhymen  dans  les  vierges  , 
les  caroncules  myrtiformes  dans  les  femmes  ,  le 
frein  ou  la  fourchette ,  oC  la  fofle  naviculaire  ; 
les  internes  font  la  matrice  &:  fes  dépendances. 

134.  Le  mont  de  venus  ou  le  péniL  eft  cette   Despartîes 

,    .  1  M  /•       '  i_         j     externes  du 

région  couverte  de  poils  ^  lituee  au  bas  du  ^^^^  ^^  ^^^ 
ventre  &:  au-devant  du  baffin  :  fon  élévation  nus. 
ou  fa  rondeur ,  eil  plus  ou  moins  grande , 
félon  la  forme  du  détroit  fupérieur ,  &  l'em- 
bonpoint de  la  femme.  Les  tégumens ,  au- 
deffous  de  cette  partie ,  fe  partagent  comme  en 
deux  colonnes ,  qui  fe  portent  parallèlement 
au-devant  de  l'anus ,  &  forment  ce  que  l'on 
appelle  les  grandes  lèvres, 

135.  Celles-ci    font   plus   fermes   &   plus     Desgran- 
épaiiTes  dans  les  vierges  &:  dans  les  jeunes  "* 
femmes ,  que  dans  les  autres.  Leur  face  inter- 
ne ,  toujours  humide ,  efl  vermeille  chez  les 
premières  ,  &  pâle  au  contraire  chez  celles 

qui  ont  eu  des  enfans.  Leur  face  externe  fe 
garnit  de  poils  à  l'âge  de  puberté.  On  trouve 
dans  leur  épaiffeur  des  lames  de  tiflii  cellu- 
laire ,  qui  paroiffent  defcendre  des  branches 
de  l'arcade  du  pubis  ;  il  y  a  peu  de  graifle 
ordinairement ,  &  beaucoup  de  glandes  féba- 
cées.  La  grofîeffe  y  détermine  des  changemens , 
fouvent  favorables  ,  mais  aufH  quelquefois 
nuifibles  à  l'Accouchement, 


6o  L' A  R  T 

13  e.  Les  grandes  lèvres ,  dans  l'état  natu- 
rel ,  ne  laiffent  erxtr'elles  ,  qu'une  efpece  de 
fente  affez  étroite  ;  mais  quand  on  les  écarte , 
on  Y  voit  une  foiT?  plus  ou  moins  grande  , 
qu'on  déiigne  fous  le  nom  de  vulve  ,  &  dans 
laquelle  fe  trouvent  les  autres  parties  ex- 
ternes. 

Desnym-      137.  Les  plus  apparentes  font  les  nymphes; 

^^^*  fouvent  dans  les  jeunes  filles,  &  fur-tout  au 

moment  de  la  naiflance ,  elles  débordent  un 
peu  les  grandes  lèvres.  Elles  reifemblent  affez 
bien  ,  par  leur  forme  ,  leur  grandeur  &  leur 
couleur ,  aux  crêtes  qu'on  remarque  fous  le 
gofier  de  certaines  poules.  L'âge  &  les  Accou^ 
chemens  y  apportent  les  mêmes  changemens 
que  dans  les  premières ,  leur  ilruâ:ure  étant 
à-peu- près  la  même. 

138.  Les  nymphes  font  étroites  &  très- 
rapprochées  vers  leur  origine  ;  mais  elles 
s'élargiiTent  ôc  s^éloignent  en  fe  portant  en 
arrière.  Elles  fe  relâchent,  deviennent  pen^ 
dantes ,  &  excédent  tellement  les  grandes 
lèvres ,  chez  certaines  femmes  ,  que  le  frotte- 
ment qu'elles  éprouvent  alors  les  durcit ,  &: 
même  les  ulcère.  On  a  été  plufieurs  fois  obligé 
d'en  faire  l'exciiîôn. 

139.  Si  leur  ufage  principal  efl  de  diriger 
les  urines  en  en-bas ,  au  moment  que  la  femme 


DES    ACCOUCHEMENS.         6î 

s^en  débafraiTe,  on  ne  peut  leur  refufer  aufîi 
celui  de  fournir  à  l'ampliation  de  l'entrée  du 
vagin,  dans  l'inflant  de  l'Accouchement,  oii 
on  les  voit  difparoître ,  pour  l'ordinaire ,  foit 
çn  partie  ou  en  entier, 

140.  Au-deiTus  des  nymphes  on  apperçoit     du  clito^ 
un  repli ,  un  peu  plus  que  fe mi-lunaire ,  formé  "s. 

par  la  membrane  interne  des  grandes  lèvres  , 
ôc  fervant  comme  de  prépuce  à  un  tubercule , 
qui  s'en  dégage  de  lui-même  fur  la  femme 
vivante,  pour  le  peu  qu'on  l'irrite  en  le  re-, 
cherchant.  Ce  tubercule  fe  nomme  vulgaire-  , 
nient  clitoris ,  quoiqu'il  ne  foit  que  l'extrémité 
de  celui-ci. 

141.  Il  efl  d'une  fenfibilité  fi  exquife,  qu'il 
eft  regardé  ,  par  pluiieurs  ,  comme  le  iiege  des 
plaiiirs  vénériens.  Quelquefois  la  Chirurgie 
s'eft  cru  obligée  de  le  retrancher  à  des  enfans 
confumés  de  marafme ,  &  prêts  à  fuccomber 
aux  évacuations  excitées  par  l'irritation  mé^ 
çhanique  &  continuelle  de  cQtiQ.  partie  :  ainfi 
que  chez  d'autres  femmes  ;  mais  poiu:  des  vues 
différentes. 

142.  La  portion  du  clitoris  qui  efl  apparente, 
a  peu  de  longueur  &  de  volume  ,  ii  ce  n'efl 
dans  quelques  femmes ,  où  elle  égale  le  bout 
du  petit  doigt,  le  pouce,  &  même  la  verge 
de  l'homme.   Ce  corps  prend  naiflance  ,  de 


6i  r  A  R  T 

chaque  côté  ,  du  bord  antérieur  de  la  branché 
du  puhls;  il  eft  caverneux  &  fufceptible  d'érec- 
tion. Ses  jambes  font  recouvertes  par  l'extré- 
mité des  mufcles  ére£î:eurs  ,  ou  ifchio-caver- 
neux ,  qui  lui  font  propres  :  il  a  un  liga- 
ment fufpenfeur  ,  &  des  vaiiTeaux  de  tout 
genre. 
Du  méat      143.  En  écartant  les  nymphes  on  découvre 

urmaire.  j^  méat  uriuaire  ;  cette  ouverture  ,  plus  longue 
que  large  ^  eft  entourée  d'un  bourlet ,  aux 
environs  duquel  fe  remarquent  plulieurs  petites 
lacunes ,  qui  verfent  dans  cet  endroit  l'hu- 
meur filtrée  par  les  glandes  auxquelles  elles 
répondent. 

144.  Le  canal  de  Turetre  ,  dont  cette  ouver- 
ture forme  l'extrémité ,  efl  plus  court  dans  la 
femme  que  dans  l'homme  ;  &  li  fa  flrufture  eft 
peu  différente  dans  ces  deux  individus  ,  il  n'en 
efl  pas  de  même  de  fa  diredion ,  qui  change 
d'ailleurs  pendant  la  groiTeiTe.  Voye^  §.  116. 
De  l'ori-      145.   Au-defîous  du  méat  urinaire  fe  ren- 

fice  du  va-  contre  l'entrée   du  vagin.  Cette  ouverture , 

gin.  /        . 

naturellement  plus  étroite  dans  les  vierges , 
que  dans  les  femmes  ,  eil  bordée ,  dans  celles- 
ci  j  de  plufieurs  petites  crêtes ,  nommées  ca- 
roncules myniformes  ;  6c  dans  celles-là ,  d'une 
efpece  de  croifTant  membraneux ,  qu'on  regar- 
de comme  le  fceau  de  leur  virginité ,  quoiqu'il 


DES      ACCOUCH  EMENS.        6j 

n'en  foit  fouvent  qu'une  marque  bien  équi- 
voque, i 

146.  La  membrane  kymen  n'eft  pas  chimé-  De  l'hy*  i 
rique  ,  comme  quelques-uns  l'ont  penfé  ;  fi  "^^^'  ". 
elle  n'exifte  pas  dans  toutes  les  jeunes  perfon-  I 
nés  ,  au  moins  la  rencontre-t-on  dans  la  plu-  • 
part  ;  mais  fa  figure  n'eft  pas  confiante.  Si  le  \ 
plus  fouvent  elle  eft  femblable  à  un  croiffant,  ! 
quelquefois  aufîi  elle  repréfente  une  efpece  l 
d'anneau ,  ou  bien  elle  ferme  tout-à-fait  l'en-  1 
trée  du  vagin.  On  l'a  vue ,  à  caufe  de  fa  du-  ! 
reté  &  de  fon  épaiffeur  ,  former  obftacle  à  ■ 
l'union  conjugale ,  &  même  à  l'Accouchement  -. 
chez  les  femmes  qui  avoient  conçu  malgré 
rimpojfîibilité  de  cette  union  intime  ,  ce  qui  a 

obligé  de  l'incifer. 

147.  Quand  V hymen  ferme  complettement  i 
l'entrée  du  vagin ,  le  fang  des  règles  ,  au  temps  ' 
de  puberté ,  ne  pouvant  s'écouler  de  ce  canal  ] 
èc  de  la  matrice ,  donne   lieu  à  des  accidens 

fâcheux  5  qui  ne  ceffent  qu'après  la  diviiion  de 
cette  membrane. 

148.  Les  caroncules  myrtiformes  ,  plus  Descaron-  j 
apparentes  dans  les  nouvelles  mariées,  que  <^^i^s*"y"i^  ■ 
dans  les  femmes  qui  ont  eu  beaucoup  d'enfans ,  ^^"^^^'  i 
font  regardées  comme  les  débris  de  l'hymen.  \ 
Leur  nombre  varie  ;  il  s'en  trouve  quatre  ^  Se  ] 
fouvent  trois  feulement.  Semblables  ^  en  quel-  1 


'    64  L'  A  R  T 

que  façon  aux  nymphes  ,  elles  difpafoiiïent  &é 

même  au  moment  de  l'Accouchement. 

Du  frein       149.  Au-devant ,  &  un  peu  plus  bas  que 

de  la  vulve  17z7/;2ê/z  5  fe  voit  un  autre  repli  femi-lunaire , 

oudeiafour-  j^f^gj^^  fous  le  nom  de  fourchetu  :  il  efl:  infîni- 

chette, 

ment  rare   de  le  trouver  après   l'Accouche- 
ment ;  mais  fa  rupture ,  prefque  inévitable  lors 
du  paffage  de  la  tête  de  Tenfant ,  n'a  rien  de 
défagréable,  quand  elle  ne  s'étend  pas  au  loin 
fur  le  périnée. 
Delafoffe      ijo*  C^ft  entre  ces  deux  replia  membra- 
naviculaire.  neux ,  V hymen  ôc  la /c?z^rc/zé^/e ,  qu'on  remarque 
la  folTe  naviculaire  ,  dans  laquelle  on  ne  trouve 
rien  de  particulier. 
Du  périnée.      i5i'  L'efpace   compris   entre  la  vulve  & 
l'anus  ,  eft  le  périnée.  Son  étendue  eft  d'envi- 
ron deux  travers  de  doigt ,  dans  l'état  naturel  ; 
mais  il  peut  s'étendre  confidérablement  dans 
le  moment  de  l'Accouchement.   L'efpece  de 
•couture  qui   règne  dans  toute  fa  longueur , 
s'appelle  raphê, 

SectionIL 

De  la  matrice. 
De  la  ma-       M^--  ^-à  matrice    ell   l'organe    dans    lequel 


s'accomplit,  prefque  toujours  ,  l'ouvrage  im- 
portant, de  la  génération.  Ce  vifcere  charnu, 

membraneux 


De  fa  for- 


DES    Accouchements,      6^ 

membraneux  &  vafculeiix ,  eft  fitué  dans  îe 
bafîîn  y  entre  rinteflin  rccium  6c  la  vefîie  uri- 
naire ,  avec  lefquels  il  a  des  connexions. 

153.  Sa  figure   eft  affez  femblable  à  celle 
d  une  petite  caleballe  applatie.  Sa  longueur  eft  dimenfions. 
de  deux  pouces  &  demi  ou  environ;  fa  lar- 
geur de  dix-huit  à  vingt-quatre  lignes  ,  &C  fon 
épaifteur  de  dix  à  douze  feulement. 

154.  On  y  diftingue  fon  fond  ,  fon  corps  Sc  Defes  par^ 
fon  col  :  le  premier  comprend  tout  ce  qui  eft  ^^^^' 
au-deflus  de  l'infertion  des  trompes  de  Fallope. 

/^oye^  le  §.  18 1.  Le  fécond  eft  au-deftbus  6c 
s'étend  jufqu'à  l'endroit ,  le  plus  refterré  de  cet 
organe  ,  où  commence  le  col  :  celui  -  ci  fe 
termine  dans  le  vagin,  en  formant  une  eipece 
de  mufeau   de  tanche. 

155.  La  macrke  préfente  auffi  deux  faces 
légèrement  arrondies ,  6c  deux  bords  qui  re- 
gardent les  côtés  du  baiîin.  Le  péritoine  lui 
fournit  une  enveloppe  qui  lui  eft  fi  adhérente  , 
qu'elle  lui  par  oit  propre. 

156.  On  ne  peut  abfolument  déterminer,   Defafiruc 
hors  le  temps  de  la  groftefte  ,  quel  eft  l'ordre  ture. 

&  l'arrangement  des  fibres  utérines  ,  à  caufe 
de  leur  entrelacement  inextricable.  Il  feroit 
alors  tout  aufti  difticile  d'en  connoître  la  na- 
ture ,  fi  leurs  propriétés  communes  avec  les 
mufcles  ne  l'euflent  fouvent  décelée ,  dans  le 
Tome  /,  '        E 


66  L"  A  R  T 

moment  de  l'Accouchement.  Ces  fibres  font 
plus  pâles  &  beaucoup  plus  rapprochées  dans 
le  col  de  la  matrice ,  que  dans  les  autres  par- 
ties de  cet  organe ,   où  elles  paroiffent  plus 
molles,  plus  rougeâtres  ,  &:  moins  ferrées. 
Cette  difpofition  n'efl:  pas  ce  qu'on    doit  le 
moins  admirer  dans  la  ftrudhire  de  la  matrice. 
Epaiffèur      1 57.  En  ouvrant  la  matrice  dans  toute  fa  lon- 
du  tiffu  de  la  gueur  3    foit  antérieurement  ou  poflérieure- 
înatnce,       j^^ent ,  on  découvre  fa  cavité  ,  &  on  peut  efti- 
mer  TépaiiTeur  de  fes  parois  ,  qui  n'eil:  en  gé- 
néral que  de  trois  à  quatre  lignes  ;  la  fubflance 
en  paroît  fpongieufe  du  côté  du  fond ,  c'eft  le 
contraire  vers  le  col ,  011  elle  eft  plus  denfe  & 
plus  ferrée  :  ce  qui  vient  fans  doute   de  la  dif- 
tribution  des  vaiffeaux  qui  y  ferpentent. 
De  ïa  ca-       ^5^'  ^^  cavité  de  la  matrice  ,  diflinguée  de 
vké  de   la  celle  du  col ,  contiendroit  à  peine  une  fève 
matrice.       ^^  marais.  Sa  figure  ell  triangulaire  ;  elle  fe 
termine  en  haut  &  fur  les  côtés,  par  deux 
orifices  très-petits  ,  qui  forment  le  commence- 
ment des  trompes  de  Fallope  (  Foye^  §.  181), 
&  en  bas  par  un  autre  plus  large ,  qu'on  appelle 
orifice  interne  de  la  matrice, 

159.  Cette  cavité  eil  tapifiee  d'une  mem- 
brane très-mince ,  qui  eil  auiîi  adhérente  au 
tiffu  utérin  ,  que  le  péritoine  ,  qui  le  recouvre 
extérieurement,  Ce  n'eÔ  pas  cette  membrane 


JDES      ACCOUC  HEMENS.         67  j 

qui  s'exfolie  à  la  fuite  de  rAccouchement ,  & 

qu'on  a  apoellée  deddua  ;  celle-ci  n'eft  qu'une  j 

fauffe  lame  du  chorion,  \ 

160.  La    membrane   interne  de  la  matrice 
préfente  tant  de  porolités ,  qu'elle  en  paroît 

comme    réticulaire.    Les    plus    coniidérables  ' 
conduifent  à  des  cavités  tortueufes  ,  appellées 

finus  utérins  ;   les    autres  à  des  follicules  ou  ' 

glandes  ,  qui  fourmiTent   cette  humeur   mu-  \ 
queufe  &  glaireufe ,  qui  enduit  la  matrice  ;  & 

les  plus  petites  ne  font  que  des  extrémités  de  | 

vaiffeaux  exhalans  ou  inhalans.  Celles-ci  font  j 

également  répandues  par-tout  ;  les  premières  \ 
font  plus  nombreufes  du  côté  du  fond  de  la 

matrice ,  &  les  fécondes  vers  le  col.  ; 

161.  La  cavité  du  col  de  la  matrice  eft  un  Cavité  du 
canal  long  d'un  pouce  ou  environ  ,  &  un  peu  ^^^  ^^  ^^  ^^'        \ 
plus  large  dans  fon  milieu  que  vers  fes  extré-  ^  *                ? 
mités  ;  elle  efl  tapiffée  de  la  même  membrane  i 
que  la  cavité   du    corps  de  cet  organe.   On 

y  voit  de  plus  que  dans  cette  dernière ,  des  , 

Tides  5  qui  ne  paroiffent  pas  feulement  formées  \ 

par  la  membrane  dont  il  s'agit ,  mais  auiîi  par  ' 

les  fibres  utérines. 

162.  Ce  canal  s'ouvre  dans  le  vagin  par  Orifice  ex- 
une  petite  fente  tranfverfale  ,  qu'on  nomme  ^^'^'^^  ^^  ^* 
orifice  externe  de  la  matrice  ;  c'eft  cette  fente  qui 
donne  à  la  portion  du  col  utérin  ,  qui  fait 

E  % 


matrice. 


6S  r  A  R  T 

faillie  dans  le  vagin ,  la  figure  du  mufeau  d\ine 
tanche ,  &  qui  lui  en  a  mérité  le  nom. 
Du  mufeau  163.  Celui-ci  eft  long  de  quatre  à  cinq 
de  tanche,  jjgnçs  en  devant ,  &  un  peu  plus  en  "arrière  ; 
fon  épaiiTeur  eft  à-peu-près  d'un  pouce  ,  &  il 
efl  légèrement  applati.  La  fente  dont  il  efl 
parlé  n'ell:  pas  exaftement  à  fon  extrémité , 
mais  un  peu  en  arrière  ,  ce  qui  en  fait  paroître 
le  bord  antérieur  plus  épais  que  l'autre. 

164.  La  grolTefle  efface  tellement  ces  carac- 
tères 5  que  cette  partie  eil  tout-à-fait  ditférente 
dans  les  femmes  qui  ont  eu  des  enfans.  Elle 
eft  en  effet  plus  grofle  &  plus  ronde  ;  &  le  bord 
de  fon  orifice ,  alors  prefque  toujours  béant, 
.  eft  inégal  dans  la  plupart.  D'autres  caufes  peu- 
vent cependant  y  produire  les  mêmes  alté- 
rations. 
Vice  de      1 6  5 .  Il  arrive  quelquefois  que  la  matrice  efi: 
conforma-    (Jouble ,  OU  que  fa  cavité  eil  partagée  par  une 
matrice,       cloifon  longitudinale.  Les  exemples  d'une  pa- 
reille  conformation  ,   aifez  rare  à  la  vérité  , 
peuvent  faire  admettre  la  pofiibilité  de  la  fu- 
perfétation ,  mais  feulement  chez  les  femmes 
ainfi  conflituées. 
Des  vaif-      166.   Les  arteres   qui   fe    diflribuent   à   la 
féaux  de  la  ^^,^^^^-^^  ^   viennent    des    fpermatiques    &    des 
jnatrice.       hypogaftriques  ;  c'efi:  fur  les  côtés  qu'elles  en 
pénètrent  le  tiffu  ,  d'où  leurs  branches  fe  por- 


DES      AC  COU  CHEMEN  S.         6^9  \ 

tent  en  avant   &  en   arrière ,   en  faifant  des  i 

contours ,  auffi  variés  que  multipliés  5  fur  elles^  ■ 

mêmes.  i 

167.  Ces  artères  forment ,  là  comme  par-  i 
tout  ailleurs  ,  un  grand  nombre  d'aréoles  :  j 
celles  d'un  côté  communiquent  non-feulement  I 
entre  elles  ^  mais  encore  avec  celles  du  côté  \ 
oppofé.  Les  unes  répondent  aux  veines  qui  les  \ 
accompagnent ,  &:  les  autres  fe  rendent  dans  | 
un  genre  de  vailTeaux  particuliers ,  connus  j 
fous  le  nom  à^Jinus^  \ 

168.  Ceux-ci  forment' comme  autant  de  Des  fînus  | 
réfervoirs  j  oh  le  fang  ^  c^épofé  par  les  artères  ,  ^^^'^"'^'  ] 
eil  repompé  par  des  veines  qui  le  reportent  ' 
dans  le  torrefit  de  la  circulation  ^  à  l'exception  \ 
d'une  partie  qui  s'en  écoule  périodiquement ,  \ 
pendant  un  certain  temps  de  la  vie ,  par  les  \ 
orifices  qui  fe  remarquent  dans  la  matrice,  ; 

169.  Cette  diilribution  nous  offre  l'explica-  j 
tion  d'un  grand  nombre  de  phénomènes  ,  qui  1 
s'obfervent,  tant  en  fanté  qu'en  maladie,  &  \ 
dans  la  groHeffe.  On  ne  doit  pas  la  perdre  ode  j 
vue  dans  la  circonilance-  où  l'opération  çéfa-j  ' 
tienne  efl  indifpenfable..  \ 

170.  On  ne  peut  douter  de  Fexixlence  des  Des  vaîf-  -\ 
vaiiTeaux  lymphatiques    utérins  ;    mais   leur  ^^^^^  ^y^^°       j 

r              o     t                     1               r         '                 rr-             phatiques  ; 

lource  oC  leur  marche  ne  lont  pas  amii  par-  utérins  ^ 

faitement  connues  que  celles  des  premiers.  i 

'              -            E3  \ 


JO  L  A   R'T 

Des  nerfs  171.  Les  nerfs  de  la  matrice,  tirent  leur  orl- 
liîérins,  gi^g  Jes  plexus  rénaiix  &  hypogaftriques ,  à^s 
grands  nerfs  intercoflaux  &  des  facrés  ;  d'après 
cela  doit-on  être  étonné  dii  rapport  î\  fingu- 
lier  qu'a  cet  organe  avec  toutes  les  parties  du 
corps  5  &  de  la  variété  des  fymptomes  que 
produifent  les  maladies  qui  l'aifedent  ? 

Section    II  L 

Des  parties  dépendantes  de  la  matrice. 

Des  îiga-       lyi.  Les  parties  dépendantes  de  la  matrice 
mens  de  la  ^^^^  j^^  ligamens ,  les  trompes  .  les  ovaires  & 

matrice.      '  . 

le  vagin. 
Des  Iiga-  173.  Les  ligameris ,  au  nombre  de  quatre 
mens  larges,  principaux  ,  font  diftingués  en  larges  &:  en 
ronds.  On  ne  peut  avoir  une  idée  bien  claire 
des  premiers ,  qu'en  fuppofant  un  repli  du 
péritoine ,  qui  divife  tranfverfalement  la  cavité 
du  baffin ,  &  dont  les  deux  lames  écartées 
dans  le  milieu ,  renferment  la  matrice  ;  rappro- 
chées au  contraire  fur  les  côtés  de  cet  organe  j 
elles  lui  forment  comme  deux  ailes ,  qui  font 
les  ligamens  larges. 

174.  Leur  bord  fupérieur  forme  lui-même  j 
dans  toute  fa  longueur ,  deux  replis  parallè- 
les ;,  que  les  Anatomiftes  nomment   ailerons , 


Xi  ES      ACCOUCHEMEN  S.         7I  < 

dont  l'un  contient  la  trompe  de  Fallope ,  &  i 

l'autre  l'ovaire.  ' 

175.  L'ufage  principal  des  ligamens  larges  Ufagedes  ; 
n'ell  pas  de  fixer  la  matrïu  ,  puifqu'elle  jouit  ligameaslar-  j 
d'une  aulH  grande  mobilité  que  la  cavité  du  î 
petit  baffin  peut  le  permettre.  Le  péritoine,  j 
dans  ces  deux  replis ,  eft  comme  en  réierve  j 
pour  le  temps  de  la  groffeffe  ,  où  nous  voyons 

qu'ils  s'eiïacent  preique  entièrement  pour  re-^  ; 

couvrir  la  matrice ,  qui  devient  alors  beaucoup  \ 

plus  volumineufe.                      ^  ; 

176.  C'efl  dans  le  tilïu  cellulaire  ,  qui  unit  \ 
les  deux  lames  de  ces  ligamens ,  que  ferpen-  1 
tent  les  vaiiTeaux  fanguins  qui  vont  à  la  mU'*  .  \ 
trïu  5  &  que  fe  forment  la  plupart  des  engorge-  \ 
mens  &  des  dépôts  laiteux.  '        i 

177.  On  y  remarque  aufli  deux  cordons,  un  Des  Y^g^^  \ 
de  chaque  côté  ,  appelles  ligamens  ronds  :  ils  "^^^*  ro^as,  ■ 
defcendent  des  angles  fupérieurs  de  la  matrice  ,  \ 
au-devant ,  &  un  peu  au-deffous  du  principe  ' 
des  trompes  ,  &:  fe  recourbent  enfuite  vers  les  ] 
os  pubis  /  pour  fortir  par  les  anneaux  des  muf- 

clés  obliques  ;  ils  vont  ie  perdre  ,  en  fe  divir  ; 

fant  en  pluiieurs  branches  ,  dans  le  tifTu  cellu-  I 

laire  ,  &    aux   tégumens    des  .  environs    àt^  ; 

aines.                                              '  ; 

178.  Ces  cordons  paroifïent  autant  vafcu-  "^^  î^uï 
kux  que  ligamenteux.  Les  artères  qui  entrent  ^  ^^^*         j 

E4     .  .  ■       i 


72  n  A   R    T 

dans  leur  compbiition  ,  viennent  des  fpermatî- 
ques  5  &  un  filet  de  nerf  des  plexus  rénaux 
les  accompagne.  Ces  mêmes  cordons  s'accroif- 
fent  pendant  la  grofTefîe ,  &  s'engorgent  affez 
fouvent",  c'eft  plutôt  à  leur  engorgement  qu'on 
doit  rapporter  les  douleurs  des  aines  ^  qui 
tourmentent  certaines  femmes ,  qu'à  leur  dif- 
tention  &  à  leur  tiraillement. 
Autres  h-      jy^^^  Outre  ces  quatre  ligamens  principaux, 

eamens     de  .  j  '        ^      ^  i 

f        .       on  en  voit  encore  deux  autres  ,  en  écartant  la 

la  matrice.  _  ^ 

matrice  de  Finteftin  recium  ;  ce  font  des  replis 

femi-lunaires  du  péritoine  ,  qu'on  nomme 
petits  iigamcns  ronds  pojiirieurs  ;  comme  ils 
vont  fe  perdre  vers  les  régions  lombaires ,  on 
attribue  communément  à  leur  diilention  ,  les 
douleurs  qui  fe  font  fentir  de  ce  côté ,  dans 
les  derniers  temps  de  la  groiTefîe  ,  &:  dans 
l'Accouchement. 

i8o.  Deux  autres  replis  femblables  fe  re- 
marquent entre  la  matrice  &c  la  veilie ,  mais  ils 
font  un  peu  plus  petits.  L'ufage  des  uns  6c  des 
autres  paroît  le  même  que  celui  des  ligamens 
larges.  Foye^  §.175. 
Destronv       181.  Les  trompes  font  deux  conduits  longs 
pes  de  Fal-  j^  quatre  à  cinq  travers  de  doigt ,  mais  tor- 
^  '  tueux  5    qui  naiHent  des  parties   latérales   8c 

fupérieures  de,  la  matrice  ;  leur  nom  en  défigne 
parfaitement  la  figure.  Ils  font  fi  étroits  du 


jdes     Accou  chemens.       75 

côté  de  la  matrice^  que  leur  orifice  admet  à 
peine  un  très-petit  ililet  ;  ils  s'ëlargiiTent  infen- 
fiblement  jufques  vers  leur  milieu  ,  où  ils  fe 
rétreciffent  un  peu  ,  pour  fe  dilater  enfuite  de 
nouveau,  &:  fe  terminer  par  une  efpece  de 
pavillon,  dont  le  bord  efl:  garni  de  plufieurs 
languettes  charnues  ,  qui  lui  ont  fait  donner 
le  nom  de  morceau  frangé»  Cette  extrémité  eft 
flottante. 

182.  La  flru£l:ure  des  trompes  paroît  abfo-     De  leur 
lument  la  même  que  celle  de  la  matriu  ;  comme  ^'^^^"^^^ 
celle-ci ,  elles  font  enveloppées  du  péritoine  : 
Voye:^^.    174.  Elles   ont  plufieurs  ordres  de 
fibres ,    &   font   capables   d'extenfion   &   de 
contradion. 

'183.  Une  des  franges  charnues,  qui  bordent 
le  pavillon  dès  trompes ,  efl  attachée  fur 
l'ovaire  ;  les  autres  dilatent  le  pavillon  &  l'ap- 
pliquent étroitement  à  ce  corps  ,  pour  en  rece- 
voir ce  que  la  femme  doit  fournir  à  la  géné- 
ration. ^.,. 

1 840  D'après  la  flruûure  des  trompes  ,  & 
le  rapport  qu'elles  ont  avec  les  ovaires  ,  leur 
fonQion  ,  telle  qu'elle  foit ,  paroîtra  toujours 
des  plus  admirables  ,  &  ne  pourra  s'expliquer 
qu'en  accordant  à  ces  conduits  un  mouvement 
vermiculaire  ,  qui  s'oppofe  à  la  rétrogradation 
du  premier  produit  de  la  conception. 


74  r  A  R  T 

185.  Les  trompes  établiffent  une  communi- 
cation de  la  cavité  même  du  péritoine  avec 
celle  de  la  matrice  ,  &  par  conféquent  à  Tex- 
térieur ,  oii  s'ouvre  le  vagin  j  auquel  celle-ci 
aboutit. 
Des  ovaires,  i%().  Les  ovaires  font  deux  corps  blanchâ- 
tres ,  du  volume  6c  à-peu-près  de  la  figure 
d'une  grofle  fève  de  marais.' Ils  font  placés  de 
champ  dans  l'épaiffeur  de  l'aileron  poilérieur 
des  ligamens  larges  ,  ôc  attachés  par  ime 
efpece  de  cordon  ligamenteux  aux  parties 
fupérieures  &  latérales  de  la  matrïu ,  derrière 
l'origine  des  trompes. 

187.  Les  ovaires  font  plus  gros  dans  l'âge 
floriflant ,  que  dans  la  vieilleiTe  ,  oii  ils  fe  flé- 
trifTent  &:  fe  deffechent ,  en  quelque  forte  ;  ils 
font  un  peu  bolTelés  pendant  le  temps  que  la 
femme  eft  féconde  ;  &  on  y  remarque ,  dans 
la  fuite  5  félon  quelques-uns  ,  autant  de  petites 
cicatrices  que  les  femmes  ont  eu  d'enfans. 
De  leur  jgg.  On  ne  connoît  parfaitement  ,  ni  la 
ra  ,ure.  -^J.^^£).^J•e  ,  ni  Tufage  des  ovaires  ;  on  fait  feu- 
lement qu'ils  font  abfolument  néceflaires  à  la 
génération ,  &:  qu'il  fuffit  d'en  priver  les  ani- 
maux pour  leur  ôter  les  facultés  de  fe  repro- 
duire. Le  développement  du  fœtus  s'y  efl  fait 
quelquefois  ,  &  l'efpece  de  rocher  oiTeux , 
garni  de  dents ,  que  j'y  ai  trouvé ,  quoique 


DES      AeCOUCHEMENS.         7J 

l'exemple  n'en  foit  pas  unique ,  n'offre  point 
un  phénomène  moins  furprenant.  V,  §.  1869. 

189.  Les  Anciens  donnoient  à  ces  organes 
le  nom  de  tejllcuks  ,  parce  qu'ils  croyoient 
qu'il  s'y  filtroit  une  liqueur  prolifique ,  comme 
celle  de  l'homme.  Les  modernes  y  ayant  ren- 
contré conflamment  un  certain  nombre  de 
petites  vefïicules ,  qu'ils  ont  regardées  comme 
autant  d'œufs  ,  ont  cru  que  ces  corps  n'en 
étoient  que  les  réfervoirs  ,  &:  les  ont  nommés 
ovaires, 

190.  L'idée  qu'on  a  eue  des  ovaires  a  été 
le  germe  des  diverfes  opinions  ,  qui  fe  font 
élevées  fur  le  myflere  impénétrable  de  la 
génération  :  celle  qu'en  avoient  les  Anciens , 
a  donné  lieu  au  fyflême  du  mélange  des  deux 
femences  ;  &  celle  des  Modernes  au  fyilême 
des  œufs. 

191.  Les  trompes ,  les  ovaires  ,  &:  les  liga-  Vaiffeaux 
mens  de  la  matrice ,  font  arrofés  par  les  vaif-  ^^'  "^  ^^^^^" 
leaux  ipermatiques  ^  qui  forment ,  par  leur  di-  trompes  » 
vifion ,  dans  la  femme  ,  comme  dans  l'homme  ,  aux  ovaires 
une  efpece  de  corps  pampiniforme ,  d'où  les  ^/"^  ,"^^' 
différentes  branches  vont  à  leur  deilination.     matrice. 

192.  Le  vagin  eil  un  canal  membraneux,     Du  vagin, 
naturellement  étroit  dans  les  vierges  ;  Se  tou- 
jours affez  court  pour  qu'on  puiiTe  toucher 
facilement  ^  du  bout  du  doigt  <,  h  coi  de  la 


7^  L' A  R  T 

matrice  ;  mais  fes  dimeniîons  varient  félon  les 
circonilances. 

193.  La  partie  antérieure  du  vagin  efl  beau- 
coup plus  courte  c(ue  la  poilérieure ,  parce 
que  ce  canal  eft  un  peu  recourbé  du  côté  du 
vuhis ,  &  que  {qs  deux  extrémités  font  coupées 
en  bifeau.  Une  de  celles-ci  embraffe  le  col  de 
la  matrice ,  environ  cinq  ou  fix  lignes  au-deffus 
de  l'orifice^externe,  d'où  la  membrane  inté- 
rieure de  ce  canal  paroît  fe  réfléchir  fur  le 
mufeau  de  tanche ,  pour  fe  continuer  dans  la 
matrice  même. 

194.  L'autre  extrémité  du  vagin  en  forme 
l'entrée;  elle  eil  entourée  d'un  plexus  vafcu- 
laire  très-confidérable  ,  &  embraiTée  par  deux 
bandes  charnues  ,  qui  montent  du  fphinûer 
de  l'anus  au  clitoris.  La  pléthore  &  le  gonfle- 
ment du  premier,  joints  à  la  contraftion  de 
ces  dernières  ,  rétreciffent  plus  ou  moins  cette 
partie  du  vagin. 

195.  Au  milieu  du  réfeau  vafculaire  dont  iî 
s'agit,  fe  trouvent  deux  glandes,  de  la  grof- 
feur  d'une  petite  fève  de  haricot ,  dont  le  canal 
excréteur ,  long  de  plufieurs  lignes ,  vient  s'ou- 
vrir fur  les  côtés  de  l'orifice  du  vagin  ,  &  y 
jette  quelquefois  avec  force  la  liqueur  filtrée 
par  ces  glandes. 

Deîaflruc.      196.  L'on  ne  connoît  pas  bien  exaâ:ement 


DES      ACCOUCHEMENS.  77 

la  flmôure  intime  du  vagin  ;  les  uns  lui  don-  ture  du  va- 
nent  une  tunique  charnue  ,  &:  les  autres  ne  lui  §'"• 
reconnoiffent  que  deux  membranes  ,  dont  l'in- 
terne, beaucoup  plus  étendue,  àc  d'un  tiflii 
plus  ferré,  forme  une  infinité  de  replis  ou  de 
rugofités  5  qui  diminuent  fmguliérement  la 
capacité  de  ce  canal. 

197.  Ce  font  ces  mêmes  replis ,  que  la  na- 
ture a  mis  auiîi  comme  en  réferve  pour  le 
temps  de  l'Accouchement ,  qui  permettent  au 
vagin  de  s'alonger  &  de  s'élargir  félon  le 
befoin. 

Ï98.  Entre  les  deux  membranes  du  vagin 
ferpentent  des  vaiiTeaux  fanguins  ,  &:  fe  trou- 
ve un  très-grand  nombre  de  glandes  qui 
préparent  l'humeur  muqueufe  ,  dont  l'intérieur 
de  ce  canal  eil  toujours  enduit. 

199.  L'axe  du  vagin  n'efi  pas  le  même  que  De  îa  dî- 
celui  de  la  matrice  :  ces  deux  parties  forment  ^^^]°^  ^" 
un  coude  plus  ou  moins  coniidérable ,  qui  doit 

être  bien  obfervé  dans  certains  cas. 

200.  Le  vagin  n'efl:  point  ifolé  au  milieu  du 
bailin  :  il  a  des  connexions  très-étroites ,  au 
moyen  du  tiiTu  cellulaire  ,  avec  le  canal  de 
Turetre  ,  une  partie  du  bas-fond  de  la  velîie  & 
l'inteilin  rectum. 

201.  Ses  vaiffeaux  naiffent  des  artères  &:  Defesvaifr 
des   veines  honteufes    communes  ,    qui   en 


78  r  A  R  T 

envoient  de  même  aux  parties  externes  de  îa 
génération.  Ses  nerfs  viennent  de  la  plupart 
des  fources  qui  en  fourniffent  à  la  matrice. 
Foyei  §.  171. 
Vices  de  2.02.  On  a  remarqué  pluiieurs  fois  des  cloi- 
con  orma-    ^^^^  tranfverfales  dans  le  vagin  :  &  on  a  vu 

tion  du  va-  ^  ^ 

gin,  ce  canal  s'ouvrir  dans  le  recium  ,    chez  des 

femmes  dont  les  parties  externes  de  la  géné- 
ration manquoient ,  fans  que  cette  conforma- 
tion vicieufe  les  ait  rendues  abfolument  ftériles. 

A  R  T  I  C  L  E    I  I  L 

De  la  matrice  ,  conjïdirée  dans  F  état  de  grojfejfe, 

203.  Si ,  dans  le  premier  période  de  la  vie , 
la  nature  femble  oublier  la  matrice  pour  tra- 
vailler à  la  perfeûion  des  autres  parties ,  pref- 
que  uniquement  occupée  de  ce  vifcere  pendant 
îa  groffeiTe ,  &  des  merveilles  qui  s'y  opèrent 
alors ,  elle  y  produit  les  changemens  les  plus 
furprenans. 

204.  Quelques-uns  de  ces  changemens  fe 
remarquent  dans  le  volume  &  la  figure  de  la 
matrice ,  &  les  autres  dans  fa  ftrudure  même  , 
&  dans  fa  fituation. 


des    accouchemens.       79 
Section    première. 

Des  changemens  qm  la  grojfejje  produit  dans  h 
volume  &  la  figure  de  la  matrice, 

205.  L'on  n'apperçoit  pas  évidemment  ce     Deschan- 
qui  fe  pafTe  dans  la  matrice ,  au  moment  de  la  g^^^^^s  que 

/^  ,         ,  .  la   matrice 

conception  ,  m  même  dans  les  premiers  temps  éprouve 
de  la  groiTeffe  :  il  y  a  grande  apparence  que  dansfonvo- 
fes  orifices  entr'ouverts  d'abord ,  pour  l'entrée  ^""^^  ^  ^* 
du  germe  ,  fe  referment  auiîi-tôt  pour  le  rete-  dantiagrof- 
nir  ;  mais  la  cavité  utérine  fe  contra â:e-t-elle  feffe, 
pour  embrafler   ce    germe  plus  étroitement , 
comme  quelques-uns  l'ont  penfé  ?  Aucune  ex- 
périence ne  peut  répandre  de  clarté  fujr  cet 
objet. 

206.  L'augmentation  de  la  matrice  eft  peu 
fenfible  ,  d'un  mois  à  l'autre ,  dans  le  commen- 
cement de  la  groiTeffe  ;  mais  elle  devient  fi 
grande  par  la  fuite  ,  qu'on  a  peine  à  concevoir 
comment  cela  peut  s'opérer. 

207.  Jufqu'au   troisième  mois  5  la  matrice     Etat  de  îa 

refte  affez  petite  pour  être  contenue  dans  la  matrice 

cavité  du  bafîin  ;  &  ce  n'efl  généralement  qu'au  ^^^^  ^  ^^^^ 

i3  i-  fieme  mois» 

quatrième  que  fon  fond  déborde  un  peu  le  &  depuis  ce- 
détroit  fupérieur.  Dans  le  cinquième  mois  il^"^"^  v^^" 
monte  jufqu'à  deux  doigts  de  l'ombilic,  qu'il  ^ï^^"  "^^* 
iiirpaffe  d'autant  à  la  fin  du  fi;xieme.  Au  fepîie- 


8o  n  A  R  T 

me  il  entre  dans  la  région  épigafti-ique ,  dont 
il  occupe  une  bonne  partie  au  huitième  ;  mais 
fouyent  il  fe  trouve  au-deffous  à  la  fin  du  neu- 
vième mois. 
Proportion      2o8.  Quoique  la  matrice  s'accroiffe  en  tous 
de  l'accroif-  {q^^^  pendant  la  groffeiTe  ,  &:  qu'elle  le  faiTe  en 
dimenfions   ^^^^^^  ^^    l'augmentation  du   produit    de  la 
deîamatrice  conceptlon  ,  toutes  fes  dimeniions  ne  s'éten- 
relative-      ^^^^  p^g   ^^  même  proportion  dans  tous  les 

îiient  à  ellcS" 

mêmes  &  au  tcmies  ,  foit  par  rapport  à  elles-mêmes  ,  foit 
fœtus,  pen-  par  rapport  au  foetus.  L'axe  longitudinal ,  par 
dant  les  dif-  exemple  ,  s'accroît  beaucoup  plus  du  troisième 

ferens     ter-  .  .  "■   ^  .     . 

mes  de  la  ^^  ûxieme  mois ,  que  de  celui-ci  au  neuvie- 
groffeiTe.  me  ;  tandis  que  les  autres  s'augmentent  bien 
moins  dans  les  premiers  temps  que  dans  les 
derniers,  où  la  cavité  s'arrondit  évidemment 
de  toutes  parts  ,  fans  néanmoins  perdre  en- 
tièrement cette  figure  ovoïde  qui  lui  paroît 
naturelle. 

209.  Ces  diîFérences ,  peut-être  minutieufes 
en  apparence  ,  mais  importantes  quant  aux 
vues  de  la  nature,  viennent  uniquement  du 
développement  fucceffif  de  toutes  les  parties 
de  la  matrice  ^  félon  l'ordre  indiqué  ci-après. 
Ordre  du  210.  Les  fibres  du  fond  &  du  corps  de  cet 
développe-  ^j-^^j^ç    naturellement  plus  difpofées  au  déve- 

ment  des  di-       ^  '  *  ^    ^ 

verfes  par-  loppement  que  les  autres  ,  fourniiïent  prefque- 
tiesdeiama-  feules  à  l'ampliation  néceffaire  avant  le  fixieme 

trice» 

mois 


DES  Accouche  M  EN  S.     8x 

mois  de  la  groffeffe  ^  de  forte  que  jufqu'à  ce 
terme  la  matrice  ne  femble  rien  emprunter  de 

.  fon  coL  Ce  v^ei^.  qu'à  cette  époque  que  les 
libres  de  cette  dernière  partie  commencent  à 
fe  développer  ôc  à  contribuer  avec  les  pre- 
mières à  la  dilatation  convenable  pour  loger  le 
fœtus  &  fes  accefîbires.  Toutes  ces  fibres  dès- 
lors  s'étendent ,  fe  déploient  dans  les  mêmes 
proportions  ,  &  continuent  de  le  faire  pen- 
dant quelque  temps  ;  mais  fur  la  fin  de  la  grof- 
feffe  ,  la  dilatation  de  la  matrice  fe  fait  prefque 
entièrement  aux  dépens  des  fibres  de  fon  col  ^ 
parce  que  celles  du  fond  réfiflent  davantage , 
&:  qu'il  n'exifle  plus  un  équilibre  parfait  dans 
la  réaâiion  de  ces  deux  parties. 

2 1 1 .  Aufîi-tôt  que  cette  efpece  d'équilibre 
efl  entièrement  rompue  ,  les  fibres  du  corps  , 
ôç  fur-tout  celles  du  fond  de  la  matrice ,  com- 

~  mencent  à  faire  effort  pour  expulfer  le  produit 
de  la  conception ,  comme  on  l'obferve ,  par  le 
toucher,  en  portant  alors  le  bout  du  doigt 
fur  les  membranes  du  fœtus.  Voye^  §.388. 

112.  Les  fibres  du  col  de  la  matrice^  dans  ce 
temps  5  fupportent  non-feulement  tout  l'eifort 
des  agens  intérieurs  qu'elles  partageoient  ci- 
devant  avec  celles  du  fond  ,  mais  encore  l'effet 
de  la  réaâ:ion  de  celles-ci  fur  c^s  mêmes  agens  ; 
ce  qui  les  contraint  de  fe  déployer  fi  rapide-* 
Tomi  /.  F 


82  L' A    R    T 

ment ,  cy.i'en  moins  de  deux  mois  le  col  iitériiî 
eft  entièrement  efFacé. 

1113.  Si  la  cavité  de  la  matrice  acquiert  encore 
plus  d'étendue  après  ce  temps ,  ce  n'eil  qu'aux 
dépens  de  ces  mêmes  fibres ,  devenues  plus 
foibles  ;  d'abord  elles  fe  diftendent ,  puis  elles 
paroiflent  fe  ranger  à  côté  les  unes  des  autres  ; 
ce  qui  rend  les  parois  du  globe  utérin  fi  min- 
ces en  cet  endroit ,  que  fou  vent  elles  n^ont 
d'épaifîeur ,  au  bord  de  l'orifice  ,  que  celle 
d'une  double  ou  triple  feuille  de  papier  ordi- 
naire. 

214.  C'eil  par  le  même  méchanifme  que  la 
dilatation  de  l'orifice  de  la  matrice  commence 
à  s'opérer ,  &  que  les  douleurs  de  l'enfante- 
ment fe  déclarent. 
Le  terme      21 5.  Si  la  fin  du  neuvième  mois  de  la  grof- 
de  TAccou-  fç^'ç  çf]-  prefque  toujours  l'époque  de  ces  dou- 
varier  ^^^^^^  9  ^'^^  ^^^  l'ordre  du  développement  de 
félon  Tordre  la  matrice ,  tel  que  nous  venons  de  l'expofer  5 
dans  lequel  ^^  prefque  immuable  ;  car  il  ne  peut  varier , 
pent  les  di-  ^^^  ^^  terme  de  l'Accouchement  >  qui  en  pa- 
verfes  par-  roît  l'effet  naturel ,  n^v).  foit  avancé   ou  re- 

216.  Toutes  les  fois  que  les  fibres  du  fond 
&  du  corps  de  la  matrice  ,  réfiflent  trop  au 
développement-  dans  les  premiers  temps  de  la 
grofTeffe  ,  celles  du  col  étant  obligées  de  fe 


DES     ACCOUCHEMENS,       83 

déployer  prématurément,  rAccouchement  fe 
fait  avant  terme  ,  &  tout  aufîi  naturellement 
qu'au  neuvième  mois. 

2.17.  Il  arrive  plus  tard  au  contraire  dans 
les  femmes ,  dont  le  col  de  la  matrice  ne  fe  dé- 
veloppe pas  dans  le  temps  affigné  par  la  natu- 
re ,  foit  que  les  fibres  des  parties  fupérieures 
foient  plus  extenfibles  qu'à  l'ordinaire  ou 
autrement.         ,-. 

2 1 8 .  Cette  (te'tfbîê  aflertion  n'efl  pas ,  comme 
On  pourroit  l'imaginer ,  le  fruit  d'une  iimple 
fpéculation ,  qu'on  a  voulu  faire  cadrer  avec 
la  théorie  établie  ;  mais  une  vérité  que  l'expé- 
rience &  robfervation  ont  déjà  plus  d'une  fois- 
démon|rée. 

S   E   C   T   I   O   N      I  I. 

JDes  changemcns  que  produit  la  grojjejje  dans  le 
tijju  même  de  la  matrice» 

219.  Quand  on  compare   la   7?2^mVe  aux     Dlfféren- 
approches  de  l'Accouchement ,  avec  ce  qu'elle  ^^^  ^^^  p*"^; 

,      .  ,  rr  rr  •  r  fente  l'orga- 

etoit  avant  la  groileue  ,  on  voit  que  Ion  ex-  nifation  de 
teniion  efl:  moins  l'effet  d'un  fimple  dévelop-  la  matrice 
pement,  que  d'une  efpece  de  génération,  ou  ï*^^^^"'  ^* 
tout  au  moins  d  accroiliement ,  qui  ne  le  tait 
pas  toujours  fans  altération  pour  les  autre$^ 
parties,  ,  ; 

F  2 


84  L' A  R  T 

2iô.  La  matrice,  en  effet ,  ne  s'étend  pa$ 
comme  la  velHe  iirinaire,  en  acquérant  plus 
de  capacité,  fi  (es  parois  ne  confervent  pas 
toute  leur  épaiffeur  naturelle ,   du  moins  en 
perdent  -Celles  fi  peu ,  que  plufieurs  Accou- 
cheurs ont  même  penfé  que  cette  épaifTeur 
augmentoit  à  proportion  que  la  cavité  utérine 
devenoit  plus  grande  ;  mais  leur  opinion  n'efl 
pas  plus  jufle  que  celle  de  Mauriccau  ôc  autres 
qui  afTuroient  le  contraire. 
Epaiffeur      221.  Ces  derniers  n'ont  fans  doute  jugé  de 
î  "  matr'c     ^^^^^    épaifTeur  ,    qu'après   l'évacuation     des 
pendant    la  eaux  de  l'amnios ,  ou  bien  ils  fe  feront  con- 
groiTeffe.     tentés  d'examiner  feulement  le  lieu  de  l'atta- 
che du  placenta ,  fans  être  prévenus  que  cette 
épaifTeur  augmente  dans  l'Accouchement ,  à 
proportion  que  la  cavité  utérine  fe  rétrécit  9 
-    &  qu'elle  efl  toujours  plus  confidérable.  dans 
la  région  du  placenta  que  par-tout  ailleurs. 

222.  Ce  furcroît  d'épaiffeur  dans  le  lieu  oii 
le  placenta  s'efl  en  quelque  forte  greffé ,  a  fait 
dire  à  plufieurs  Accoucheurs  que  cette  partie 
de  la  matrice  fe  développoit  moins  que  le 
refle  (^)  ;  mais  en  les  fuivant  pas  à  pas ,  on 
efl  tenté  d'embraffer  l'opinion  contraire ,  & 

(  tf  )  M.  Levret ,  Elém.  fur  l'art  d'accoucher ,  aphor«r 
278.  Obferv.  fur  la  caufe  des  Accouchemens  lab. 


DES    ACCOU  C  HEMEN  S.      Sj 

^e  croire  ,  avec  D éventer ,  que  cette  portion    . 
utérine  s'étend  plus  que  les  autres. 

223.  Quand  on  connoît  la  réfiftance  natu-     Méchanif- 
relie  des  parois  de  la  matrice ,  on  ne  peut,  fans  medeiadiia- 
étonnement ,  les  voir  céder  dans  la  groffelTe  ,  ^jatrice. 
&  permettre  au  foetus  de  fe  développer  au 

milieu  d'elles  ;  plus  cette  réfiflance  eft  grande  , 
plus  la  nature  nous  paroît  admirable  dans  fon 
ouvrage. 

224.  La  cavité  de  la  matrice  étant  aflez 
grande  pour  contenir  le  produit  de  la  con- 
ception dans  les  premiers  jours  ,  la  nature  ne 
femble  employer  ce  temps  qu'à  relâcher  les 
fibres  qui  doivent  prêter  d'abord  :  en  n'atta- 
quant ainfi  que  les  plus  foibles  ,  dans  le  com- 
mencement, elle  fe  ménage  plus  de  temps 
pour  foumettre  les  autres ,  &  les  difpofer  à 
remplir  les  mêmes  vues.  Toujours  économe 
dans  fes  moyens  ,  pour  opérer  tous  ces  t^QtSy 
elle  n'emploie  que  des  fluides. 

225.  Les  fibres  utérines,  non-feulement  fe      Change- 
dé  veloppent  &  s'alongent  pendant  la  groffefie ,  "^^^^  '^'^^^' 

1-         1      •  /i      ,  .,  prouventles 

mais  elles  deviennent  aufii  plus  molles ,  plus  fibres  utéri-v 
fpongieufes  &  plus  rougeâtres;  de  forte  qu'à  «^es  pendant 
la  fin  on  leur  reconnoît  par-tout  le  caraftere  ^^^S^offeiTe» 

,  .  oc    après 

exteneur  des  fibres  mufculaires ,  étant  d'ail-  l'Accouche- 
leurs ,  comme  celles-ci ,  très-irritables  ,  &  ca-  «^««* 
pables  de  coiitraâ:ion* 

F3 


26  L  A  R  T 

2,16,  Si  la  groffeffe  détermine  tous  ces  chan- 
gemens  dans  les  fibres  de  la  matrice  ,  TAccou- 
chement  &:  i^s  fuites  font  remarquer  le  con- 
traire. Ces  rrrêmes  fibres  fe  froncent  &  fe 
raccourcirent  pendant  l'expulfion  de  l'enfant 
&  de  i^s  dépendances  ^  puis  elles  deviennent 
plus  denfes  &  plus  pâles  à  mefure  que  leur 
dégorgement  a  lieu. 
Change-  2.27.  Les  vaiffeaux  de  la  matrice  ne  font 
mens  qui  ar- point  exempts  des  cfFcts  de  la  groffeffe  :  liés 

rivent     aux  r^  5-1  r      ,  o  '^     > 

■rr       ,  aux  libres  quils  arrolent  ,   oc  entrâmes  par 

vailleauxde  T.  ^  r 

la  matrice    elles  daus  Icur  développement,  ils  fe  déploient 
pendant  la  çj^  même  temps  5  &  leurs  contours  multipliés 
s'effacent  ;  étant  d'ailleurs  moins  ferrés  par  les 
fibres  qui  les  environnent,  quelques-uns  par- 
viennent à  un  degré  furprenant  de  dilatation. 

228.  Si  cette  dilatation  n'arrive  pas  dans 
toutes  les  parties  de  la  matrice  où  il  y  a  des 
vailTeaux  fenfibles  ,  au  moins  la  remarque-t-on 
conflamment  dans  l'étendue  qu'occupe  le  pla- 
centa ,  oii  tous  les  Accoucheurs  favent  que  les 
finus ,  dont  il  eil  parlé  au  §.  168,  devien- 
nent afîez  grands  pour  contenir  le  bout  du 

V  doigt. 

229.  Les  changemens  que  la  grofiefie  apporte 
dans  la  diredion  &  le  diamètre  des  vaiffeaux 
utérins  ,  n'annoncent-ils  pas  ceux  que  la  cir- 
culation doit  y  éprouver  ?  Les  artères ,  moins 


DES    A  C  C  0  U  CH  EM  EN  S.      87 

tortueufes  &  moins  ferrées  ,  offrent  moins 
d'obflacles  au  fang ,  dont  le  mouvement  y 
devient  plus  libre  ;  ce  qui  fait  qu'elles  en  re- 
çoivent alors  une  plus  grande,  quantité ,  & 
qu'elles  en  tranfmetteiit  auiîi  davantage  dans 
les  veines  ,  &:  dans  ces  efpeces  de  fmus  ou 
réfervoirs  qui  communiquent  avec  le  placenta, 
Voye^  §.  228. 

23.0.  Si  ces  premiers  phénomènes  font  autant 
d'effets  naturels  du  développement  de  la  ma-' 
tr'ice  pendant  la  groffeffe ,  fa  contraftion ,  au 
moment  de  l'Accouchement ,  n'en  produit  pas 
de  moins  intéreffans  à  connoître  ,  puifqu'ils 
peuvent  nous  diriger  vitilement  dans  la  pra- 
tique. 

231.  A  mefure  que  la  cavité  de  ce  vifcere    Deschan- 
diminue  ,  les  vaiffeaux  dont  il  s'asit  fe  replient  g^^^^s  que 

^  /    .         lAccouche- 

&  deviennent  tortueux  ,  comme  ils  etoient  ^^j^^  ^  f^^ 
avant  la  groffeffe  ;  6c  ils  éprouvent  une  com- fuites  appor- 
prefÏÏon  d'autant  plus  forte  ,  que  le  corps  ren-  ^^^\.  ^"^  f^ 

*  ^  :'  T.  r  vameaux  de 

fermé  dans  la  matriu  réfiffe  davantage  ,  ou  que  la  matric^. 
celle-ci  fe  rapproche  plus  de  fon  état  naturel, 

232.  Pendant  ce  temps  le  fang  parcourt  les 
artères  plus  difficilement ,  &  aborde  plus  len- 
tement dans  les  iinus ,  qui ,  en  en  recevant 
moins ,  fe  rétreciffent  infenfiblement ,  6c  eri 
tranfmettent  moins  dans  les  endroits  indiqués. 
Voyi7^  §•  2,2,9. 

F4 


233.  C'eft  fur  ces  obfervations  qu'ell  fondé 
le  précepte  qui  rend  à  jamais  mémorable  le 
célèbre  Pu^os ,  &  la  pratique  raifonnée ,  qu'iî 
a  fagement  fubftituée  à  la  routine  aveugle  & 
meurtrière ,  que  fuivoient  avant  lui  la  plupart 
des  Accoucheurs ,  dans  le  cas  de  perte  abon- 
dante (^). 

234.  On  y  voit  aufli  une  théorie  lumineufe 
fur  l'origine  &  la  ceffation  naturelle  de  lo- 
chies fanguines  &  féreufes ,  avoc  l'explication 
de  plufieurs  autres  effets  que  nous  expoferons 
dans  la  fuite. 

Section      III, 

De  V action  de  la  matrice, 

235.  La  matrice^  très-fenfible  &  très-irrita- 
ble 5  jouit  5  de  même  que  les  mufcles  ,  d'une 
aQion  de  reffort  &  de  contraftion.  C'eft  par  la 
première  qu'elle  tend  continuellement  à  reve- 
nir fur  elle-même ,  qijand  elle  efl  diilendue  ; 
mais  c'eft  de  la  dernière ,  qu'elle  emprunte  les 
forces  nécefîaires  pour  vaincre  l'obflacle  qui 
s'oppofe  prefque  toujours  à  ce  retour  &  pour 
fe  délivrer  des  corps  qui  la  gênent  &  l'in- 
commodent. 

(^)  Voyez  l'ouvrage  pofthume  de  Puios y  Mémoire 
fur  les  pertes  de  fang. 


DES    A  C  COV  C  H  E  ME  N  S.      89 

2,36.  Le  reffort  de  I^l  matrice  peut  s'affoiblir   Deradlion 
tellement  à  la  fuite  des  grandes  hémorrhagies ,  /''^  ^"  ® 

c)  ^  la   matrice, 

qu'il  s'anéantit  en  quelque  forte  ;  &  parce  que  &  de  riner- 
alors  les  parois  de  cet  organe  reftent  molles  &  tie  de  ce  vif- 
fans    aâion  apparente  ,  l'on  a  dit  qu'il  étoit 
dcinsV inertie  (^a^. 

237.  La  même  chofe  arrive  quelquefois  à  la 
fuite  des  Accouchemens  très-prompts  ;  la  ma- 
trice fe  vuidant  tout-à-coup ,  tombe  dans  une 
efpece  de  ilupeur  qui  pourroit  avoir  des 
fuites  fâcheufes ,  ii  on  ne  l'en  relevoit  aulîi- 
tôt  5  en  follicitant  vivement  fon  adion. 

238.  L'inertie  peut  afFe£î:er  toutes  les  parties 
de  la  matrice ,  ou  une  feule  (  ^  )  ;  quelquefois 
on  ne  l'obferve  que  dans  le  fond  &  le  corps 
de  cet  organe  ;  d'autres  fois  elle  n'en  attaque 
que  le  col ,  ce  qui  n'efl:  pas  également  à  crain- 
dre pour  les  fuites. 

239.  Dans  cet  état,  l'irritabilité  &  la  fenfi- 
bilité  de  la  matrice  fe  trouvent  tellement  affoi- 
blies  5  que  ce  vifcere  fupporte  fans  peine  la 

(û)  L'aâion  de  reffort  de  la  matrice  fiibfifle  quelque 
temps  après  la  mort  de  la  femme.  La  contraâion  de  ce 
vifcere  fur  lui-même ,  fi  l'on  vient  à  en  extraire  l'en- 
fant ,  &  les  Accouchemens  qui  fe  font  alors  opérés  natu- 
rellement ,fourniffent  autant  de  preuves  de  cette  vérité. 

{h)  Voyez  l'excellent  Traité  fur  les  pertes  utéri- 
nes ,  par  M.  k  Roux  ,  Chirurg.  de  Dijon. 


ço  L  A  R  t. 

préfence  de  la  main ,  &  que  les  liqueurs  ftimu- 
lantes  qu'on  y  injede ,  ne  peuvent  le  forcer  à 
fe  contraûer. 

240.  Ce  cas  efl  le  plus  déplorable  de  tous 
pour  l'homme  de  l'art ,  que  des  gens  injuftes 
rendent  garant  des  événemens  ;  car  malgré 
fon  aûivité  &  ïes  foins  ,  il  a  prefque  toujours 
le  défagrément  de  voir  la  femme  fuccomber 
à  l'hémorrhagie. 
De  la  con-  24 1.  La  contra£i:ion  eft  une  aûion  bien  plus 
traûion   de  pulf^ante  que  celle  de  reflbrt:  elle  efl  produite 

la  matrice.  V,    .     .  .  n  • 

par  une  caufe  irritante  qui  nous  eft  inconnue  , 
&  qui  n'eft  pas  foumife  à  la  volonté  de  la 
femme  ,  comme  celle  de  la  plupart  des  mufcles, 

242.  Toutes  les  parties  de  la  matrice  fe  con- 
traûent  en  même  temps,  malgré  l'opinion 
contraire  de  quelques-uns  ;  mais  il  eft  vrai 
que  cette  contraûion  n'efl  point  égale  par- 
tout ,  autrement  l'Accouchement  ne  pourroit 
fe  faire.  Si  elle  eft  plus  forte ,  dans  ce  qu'on 
appelle  vulgairement  \e  fond  de.  la  matrice  ,  que 
dans  le  col ,  c'eft  que  les  fibres  ne  font  pas 
également  difpofées  ni  aulîi  nombreufes  dans 
ces  deux  parties. 

243.  La  matrice  vivement  irritée  contre  les 
obftacles  qui  lui  réfiftent  dans  les  Accouche- 
mens  difficiles  ,  fe  contrafte  avec  tant  de 
vigueur ,  que  fouvent  elle  ,  épuife  fes  forces  , 


DES    Ac  COU  C  H  EM  EN  S.      ^l 

Se  tombe  dans  l'inertie  ,  ou  elle  fe  déchire  & 
pouffe  l'enfant  dans  la  cavité  abdominale. 

Section     IV. 

Des  ckan^cmens  que  produit  la  grojfejje  dans  la 
fituaùon  de  la  matrice, 

244.  Il  eff  rare  de  trouver  ,  dans  les  der-  L'obliquîté 
niers  temps  de  la  ^roffeffe  ,  l'axe  longitudinal  ^'\  ^^   "^^- 
de    la   matrice ,   parallèle  à  celui  du  balîin ,   , 
parce    qu'il    eff    prelque  impoffible    que    le 

fond  de  cet  organe  s'élève  à  une  certaine  hau- 
teur  5  parmi  les  inteftins  ,  fans  s'incliner 
d'un  côté  ou  de  l'autre  ;  c'efi:  cette  déviation 
qu'on  "appelle  obliquité, 

245.  Les  Auteurs  qui  ont  parlé  de  l'obli-     De  diffé- 
quité  de  la  matrice  ,  en  ont  établi  quatre  efpe-  ''^^^'^y  ?^' 
ces  générales;    1°.  l'obliquité  en  avant,  2^.  quké. 
celle  en  arrière,  3°.  celle  du  côté  droit,  4*^. 

celle  du  côté  gauche.  Un  des  plus  célèbres 
d'entre  eux  en  diffingue  aufîi.  des  moyennes  , 
qu'on  pourroit  en  quelque  forte  multiplier  à  * 

l'iniini. 

246.  Après  l'obliquité  latérale  droite ,  c'efl 
l'antérieure  qui  eft  la  plus  ordinaire  ;  celle  du 
côté  gauche  efl  affez  rare  ,  &  on  peut  douter 
de  la  poiîibilité  de  l'obliquité  pofférieure. 

247.  La  déviation  de  la  matrice  étoit  connue 


trice 


92  U  A  R    T 

avant  D cv enter  ;  de  Graaf  ^  Bartholïn  ^  Amand  ^ 
Mauriceau  &  d'autres  ,  en  fournifîent  des 
exemples.  Mais  fi  ces  Auteurs  fe  font  moins 
expliqués  fur  cet  objet  que  Deveater ,  aucun 
d'eux  n'en  a  déduit  d'auffi  faufles  confequen- 
ces.  Les  Modernes  n'ont  fait  que  le  copier. 
Opinion  248.  On  a  cru  d'abord  que  l'obliquité  de  la 
f^.        .  matrice  étoit  l'efFet  de  fa  mauvaife  conforma- 

fur  la  caule 

de  l'obiiqui-  tion ,  du  relâchement  de  quelques-uns  d^  î^s 
té  de  la  ma-  ligamens ,  &  de  la  contradion  des  autres,  ou 
de  certaines  tumeurs  des  parties  voiiines.  On 
V  a  auiîi  penfé  qu'elle  pouvoit  provenir  de  l'ha- 
bitude où  font  certaines  femmes  ,  de  ne  fe 
coucher  que  fur  un  côté  ;  mais  la  plupart  des 
Auteurs 5  de  nos  jours,  l'attribuent  à  l'attache 
du  placenta  ,  dans  une  autre  partie  que  le 
fond  de  la  matrice. 

^4^,  En  confultant  les  ouvrages  de  ces  der- 
niers ,  on  voit  qu'ils  ne  font  pas  toujours 
d'accord  avec  eux-mêmes  fur  cette  matière  ; 
ce  qui  vient  fans  doute  de  la  difficulté  qu'ils 
ont  rencontrée  à  faire  cadrer  leur  opinion 
avec  l'obfervation  journalière. 

250.  On  conçoit  aflez  bien  comment,  par 
exemple ,  une  mafîe ,  telle  que  le  placenta  , 
attachée  un  peu  au-deffous  du  fond  de  la  ma-- 
trice  &c  du  côté  droit ,  peut  l'entraîner  de  ce 
côté-là  j  mais  on  ne  voit  pas  auffi  clairement 


D  ES    Ac  cou  C  H  EMEN  s.       95 

comment  cette  mafle  peut  déterminer  la  même 
cfpece  d'obliquité  ,  quand  elle  s'efl  greffée  fur 
le  col  ou  fur  le  côté  gauche. 

251.  L'obliquité   de  la  matrïcz  paroît  une    Caufes  dé- 
fuite  néceflaire  de  la  rondeur  qu'elle  acquiert  terminantes 
en  fe  développant ,  de  la  figure  &  de  la  fitua-  ^^  ^ç.  j^  j^^, 
tion  de  quelques-unes  des  parties  qui  l'entou-  trice. 
rent ,  de  la  mobilité  des  autres  ,  &  des  chan- 
gemens  que    leurs  fondions  y  déterminent  ; 

mais  quelle  efl  la  caufe  qui  l'oblige  à  s'incliner 
plutôt  d'un  côté  que  de  l'autre  ? 

252.  On  ne  peut  méconnoître  dans  la  direc- 
tion de  l'axe  du  bafîin ,  la  caufe  qui  déjette 
en  devant  le  fond  de  la  matrice ,  &:  qui  déter- 
mine l'obliquité  antérieure.  Il  feroit  bien  plus 
difficile  d'expliquer ,  pourquoi  cette  obliquité  - 
n'exiile  pas  conftamment ,  fi  l'on  connoiflbit 
moins  la  réfifiance  naturelle  des  enveloppes 
du  bas-ventre  ,  par  lefquelles  la  matrice,  efi: 
toujours  foutenue  immédiatement  après  les 
premiers  temps  de  la  groiTefîe. 

253.  Il  paroîtra  peut-être  plus  difficile  d'affi- 
gner  la  véritable  caufe  des  obliquités  latérales. 
Nous  penfons  qu'elles  font  déterminées  par  le 
rapport  de  la  matrice  avec  Fintefiin  rccium ,  & 
rS  romaine  du  colon.  La  convexité  antérieure 
de  la  colonne  lombaire  ,  &  la  fituation  que 
prennent  les  inteilins  grêles ,  relativement  à 


94  L'  A  R  T 

la  matrice  qui  les  foiileve  ,  à  mefure  qu'elle 
s'avance  dans  la  cavité  abdominale ,  favorifent 
enfuite  ces  efpeces  d'obliquité. 

254.  Le  rapport  de  toutes  ces  parties  ,  en 
effet  y  eft  tel  que  les  excrémens ,  en  defcendant 
dans  le  recium  ,  où  ils  féjournent  quelque 
temps  ,   exercent  une  preiîion  plus  ou  moins 

'  forte  fur  un  des  côtés  de  la  matrice  ,  qui  oblige 

fon  axe  à  fe  détourner  de  celui  du  baffin ,  & 
à  s'incliner  du  côté  où  il  y  a  le  moins  de  réiif- 
tance.  Roedcrer  avoit  à-peu-près  cette  idée  (^  ) , 
c^xeM,  Solayres  a  clairem.ent  développée  (^). 

255.  Cette  preffion  fe  faifant  prefque  tou- 
jours du  côté  gauche ,  &  ne  pouvant  avoir 
lieu  autrement ,  à  moins  qu'il  n'y  ait  vice  de 
tranfpoiition  de  l'S  romaine  du  colon  ,  on  ne 
doit  pas  être  furpris  de  ce  que  le  fond  de  la 
matrice  s'incline  fi  fouvent  du  côté  droit ,  &  fi 
rarement  fur  l'autre. 

Temps  où      256.    C'eil  Ordinairement  du  troifieme  au 

Tobliquité  ^  •  «  r    c  '  ^  •     1 

deiam    "     q^^^trieme  mois  que  le  tait  appercevoir  le  pre- 
coramence.  niier  degré  d'obliquité  latérale  ,  parce  que  (^^^i- 

là  le  temps  où  le  corps  de  la  matrice  occupe 

le  détroit  fupérieur. 


(  û  )  Roederer,  Elém.  art.  obf.  §.450. 
(^)  Solayrcs  ^  Dijfert.  de  partu  ,  viribus  maternis  ah' 
foîuto,  %,X\.De  uiero  obliqua, . .  A  Paris ,  chez  d^Houry, 


DES    ACCOU  CHEMEN  S*         95 

257.  Le  fond  de  ce  vifcere  ,  alors  déjà  lé-  ; 
gérement  incliné ,  ne  peut  s'élever  par  la  fuite 

dans  la  cavité  abdominale  ,    qu'en  y  parcou-  j 

rant  un  trajet  oblique,  de  forte  que  les  intef-  -i 

tins  grêles  font  obligés  de  s'en  écarter  ,  &  de 

fe  porter  du  côté  gauche ,  vers  lequel ,  d'après 

la  difpofition  même  du  méfentere ,  ils  femblent  \ 

avoir  une  pente  plus  naturelle. 

258.  La  convexité  de  la  colonne  lombaire  ,     Caufesac-        \ 
favorife  beaucoup  l'obliquité  latérale.  La  ma-  ceflbires  de        j 

»  1-/V  1         1  1  N  r        l'obliquité  j 

trice  s  arrondiflant  de  plus  en  plus  ,  a  melure  ^j^  j^   ^^^        ! 
que  la  grofTefle  augmente  ,  ne  peut ,  à  caufe  trice.  j 

de  fon  extrême  mobilité ,  demeurer  appuyée  ' 

fur  cette  colonne  ,  qui  lui  offre ,  de  chaque  ; 

côté  ,  des  efpaces  bien  plus  conformes  à  fa  ; 

259.  L'atfâche  du  placenta ,  fur  un  des  côtés 

de  la  matrice ,  l'habitude  de  certaines  femmes  i 

de  fe  coucher  toujours  fur  le  même  côté,  ne  < 

font  que  des  caufes  acceffoires  à  celles  que  « 

nous  venons  d'expofer ,  &  indépendamment  \ 

defquelles  l'obliquité  latérale  peut  avoir  lieu  ;  : 

puifqu'on  Ta  fouvent  remarquée  du  côté  oppo- 
fé  à  celui  vers  lequel  ces  mêmes  caufes  au-  | 

roient  dû  la  déterminer ,  d'après  les  Auteurs 
qui  en  ont  fait  mention. 

260.  C'eft  en  examinant  &  en  palpant  le     signes  de 
ventre  de  la  femme ,  qu'on  peut  juger  {vire-  l'obiicpii««  ; 


96  r  A  R  T 

ûe   la   ma-  nient  de  robliquité  de  la  matnctr^  car  la  fitua- 
trice,  tion  dii   col  de  ce    vifcere  peut  induire   en 

erreur.  Pluiieurs  fois  nous  avons  trouvé  l'ori^ 
fice  exaftement  appliqué  contre  les  os  pubis  , 
chez  des  femmes ,  dont  la  matrice  étoit  telle- 
ment inclinée  en  devant ,  que  le  ventre  avoit 
befoin  d'être  foutenu  par  une  efpece  de  fuf- 
penfoir.  Nous  avons  fait  bien  plus  fouvent  la 
même  remarque,  à  l'occafion  de  l'obliquité 
latérale  droite ,  chez  des  femmes  où  elle  ne 
laiffoit  pas  que  d'être  confidérable ,  quoique 
l'orifice  fut  fitué  auprès  de  Vifchium  du  même 
cote. 

261.  L'obfervatlon  prouve  d'ailleurs  qu'on 
peut  à  volonté  ,  changer  la  fituation  du  fond 
de  la  matrice ,  en  faifant  prendre  à  la  femme 
une  position  différente  ,  pendant  que  le  col  de 
ce  vifcere  refte  appuyé  contre  le  même  point  du 
baffin  ,  fi  au  moyen  du  doigt  porté  dans  l'ori- 
fice ,  on  ne  l'entraîne  d'un  autre  côté. 

262.  En  déplaçant  Id.^  matrice  ,  comme  il 
vient  d'être  dit ,  on  lui  fait  fubir  une  très-légère 
torfion  5  vers  l'union  de  fon  col  avec  le  vagin. 
C'efl  cette  torfion  ,  quelquefois  remarquable 
au  toucher ,  que  des  Accoucheurs  ont  pris 
pour  le  caradere  des  obliquités  moyennes 
entre  les  latérales  &  l'antérieure  ;  mais  ils  fe 
font  fait  illufion.  Cette  torfion  n'efi  point  un 

figne 


DES      ACCÙUCHEMENS,       97 

(igné  plus  certain  de  l'implantation  dé  i'ail'iere- 
faix  ,  entre  Tor^ginè  d'une  trompe  &  le  milieu 
de  la  partie  antérieure  de  la  matrice,  ^  comme 
le  prétendoit  M.  Lcvrct, 

263.  L'obliquité  de   la  fnaîtïu  efl  en  gêné-      EilTets  dé 
rai  bien  moins  fâcheuie  qu'on  le  dit  commu-  ,°  ^^'^^'^ 

^  de    la     ma-" 

hément.  Quand  elle  n'eft  que  légère  ,  &:  même  trice, 
médiocre ,  fouvent  loin  de  nuire  à  l'Accou- 
chement ,  elle  fembl(è  le  favorifer  t  l'obliquité 
extrême  peut  feule  y  devenir  contraire  5  mais 
il  efl  toujours  ii  aifé  de  là  corriger  (  Voye:^^  §. 
753),  qu'on  pourroit ,  avec  raifon  ,  en  attri- 
buer les  effets  ^  autant  à  l'ignorance  de  l'Ac- 
coucheur ,  qu'à  l'obliquité  même.  Il  ne  feroit 
peut-être  pas  moins  dangereux  d'ailleurs  , 
pour  la  mère  &  pour  l'enfant ,  que  l'Accou- 
cheur fuivît  à  la  rigueur  tous  les  préceptes 
di^lés ,  pour  fe  mettre  en  garde  contre  c^% 
mêmes  effets  ,  qiie  s'il  les  attendoit  pour  les 
combattre  ;  car  parmi  ces  préceptes  il  en  eil 
dont  les  fuites  peuvent  être  fâcheufes. 

264.  On  peut  5  avec  Roedcrer ,  regarder 
l'obliquité  de  la  matrice ,  comme  la  caufe  de 
quelques-unes  de  ces  douleurs  incommodes  ^ 
que  les  femmes  éprouvent  dans  les  derniers 
temps  de  la  groifeife ,  fans  cependant  croire 
que  ces  mêmes  douleujrs  ne  puiiTent  avoir 
d'autres  caufes, 

Tom&  L  G 


98  E  A  R  r  i 

265.  Quand  l'obliquité  eft  confidérable  ,  le     ' 
col  de  la  matrice ,  appuyé  contre  un  point  des     I 
parois  du  bafîin ,  s'ouvre  beaucoup  plus  diffi-     1 
cilement  que  s'il  répondoit  au  centre  de  cette     i 
cavité  5   parce  que  les  forces  qui  tendent  à     \ 
l'ouvrir ,  font  alors  dirigées  de  manière  qu'el- 
les viennent  fe  perdre  en  partie  fur  le  point 
du  bafîin  dont  il  s'agit  ;  ce  qui  rend  l'Accou-» 
chement  plus  long  &  plus  laborieux.  \ 

x66.  Dans  ce  cas  ,  les  membranes  venant  à  J 
fe  rompre  de  bonne  heure ,  fi  l'adion  des  j 
puiiTances  auxiliaires  de  la  matrice  efl  alTez  ^ 
forte  5  &  le  baffin  afTez  grand  ,  la  tête  de  ■ 
l'enfant  vient  fe  préfenter  à  la  vulve  recou-  \ 
verte  d'une  portion  de  la  matrice  même ,  ; 
qu'elle  a  forcée  de  s'étendre  &  de  defcendre  j 
au  -  devant  d'elle ,  pendant  que  l'orifice  fe  ; 
porte  de  plus  en  plus  en  arrière.  j 

267.  Chez  les  femmes  dont  le  bafîin  efl  un 
peu  refTerré ,  la    tête  ainfi  recouverte    s^Qn-     ' 
gage  beaucoup   moins   que   dans  les  autres  ;     : 
mais  dans  toutes ,  comme  les  efforts  qui  ten- 
dent à  pouffer  cette  tête  en  avant ,   agiffent     i 
perpendiculairement   fur  le  centre  de  la  por-     \ 
tion  utérine  qui  la  recouvre  ,  cette  portion  fe     , 
diflend,  s'enflamme  &   fe  déchire,  fi  Ton  ne 
prévient  ces  effets ,  en  ramenant  l'oriiice  au     ' 
centre  du  bafîin ,  6c  en  l'y  maintenant  j>  jufqu'à     i 
ce  que  la  tête  y  içit  çngagée.  -j 


Ï)ÉS      A  C  C  OU  C  H  EMEN  Se      99 

%G%,  L'axe  longitudinal  de  l'enfant ,  toujours 
parallèle  à  celui  de  la  matrice ,  ne  peut  l'être 
en  même  temps  avec  celui  du  bafîin ,  dans  les 
grandes  obliquités  ;  ce  qui  ofïre  un  autre  genre 
d'obilacles  à  l'Accouchement.  Dans  l'extrême 
obliquité  en  devant ,  par  exemple ,  c'eil  le 
plus  fouvent  un  des  côtés  de  la  tête  qui  fe 
préfente  au  détroit  fupérieur  ;  l'oreille  étant 
appuyée  au-deffus  du  pubis  ,  &  la  future  fagit- 
taie,  dirigée  félon  la  longueur  de  la  bafe  du 
facrum.  Dans  les  obliquités  latérales ,  tantôt 
c'ell  le  front ,  &  tantôt  la  face  ou  la  nuque 
qui  fe  préfente  ;  comme  on  le  verra  dans  la 
troifieme  partie  de  cet  ouvrage. 

269.  Outre  ces  effets  généraux  de  l'obliquité 
de  la  matrice ,  elle  peut  en  déterminer  d'au- 
tres ,  que  nous  expoferons  ,  en  traitant  de 
Fefpece  d'Accouchement  auquel  ils  auront 
rapport. 


4^    ©     % 


G% 


ioo  L  A  R  T 


C  H  A  P  I  T  R  E    I  I. 

Des    Règles  ,  de    la  fécondité  &  de  la 
Jlérïlité  ;  des  fignes  du  viol^  &  de  ceux 
diaprés  lesquels  on  juge  communément 
qu'une  femme  ejî  accouchée* 

Section     première. 
Des  Règles, 

Des  règles.  170.  J_j  A  matrice  5   avant  l'âge  de  puberté  , 
ne  paroît  recevoir  que  le  fang  néceffaire  à  fa 
nutrition  &  à  fon  accroiffement  ;  mais  depuis 
cette  époque ,  jufqu'à  1  âge  de  quarante-cinq 
ou  de   cinquante  ans ,  elle  éprouve  périodi- 
quement une  pléthore   fanguine  ,  fuivie  d'un 
dégorgement  plus  ou  moins  abondant,  qu'on 
déiigne  communément  fous  le  nom  de  réglés. 
Des  éva-      27 1.  Prefque  toutes  les  femmes  fontfujettes 
cuationspe-  ^  cette  évacuation  ,    dont  le  dérangement  ou 
qui  ont  fou-^^  fupprefîiôu ,  tiors  le  temps  de  la  groiTeffe  6c 
ventfuppiéc  celui  de  l'alaitement,  manque  rarement  d'alté- 
aux  règles,  ^^^  jg^j.  fa^té  :  s'il  fe  rencontre  des  femmes  à 

à  l'égard  de  r  r/  1?  iv.  f    1  / 

la  fanté  des  ^^^^  1^  nature  a  reiuie  1  avantage  a  êtres  réglées , 
femmes.      il  en  efl  peu  qui  n'éprouvent  périodiquement 


DES    Accouche  M  EN  S.     loi 

une  autre  évacuation ,  qui  tient  en  quelque 
forte  lieu  de  la  première  ,  à  l'égard  de  leur 
fanté  :  chez  les  unes  ,  il  fe  fait  une  excrétion 
fanguine  par  le  nez  :  chez  les  autres ,  par  les 
points  lacrymaux ,  par  les  oreilles  ,  par  les 
mammelles  ,  ôcc.  Nous  avons  connu  une 
femme  de  quarante-cinq  à  quarante-huit  ans  , 
qui ,  depuis  l'âgç  de  quinze  ans  ,  éprouvoit 
périodiquement  ,  chaque  mois ,  un  dévoie- 
ment ,  dont  la  durée  étoit  de  trois  ou  quatre 
jours. 

272.  La  première  &  la  dernière  apparition     Temps  de 
des  restes  fe  fait  plutôt  ou  plus  tard  ,    félon  ^^  f^'^'^''^ 

'^  ^       ^  ^      .  ^       ,  '     _  ôî  de  la  aer- 

la  conflitution  du  fujet ,  fa  manière  de  vivre,  niere  appa- 
le  pays  qu'il  habite ,  &  une  infinité  d'autres  ri"»!^   ^^^ 
circonflances.  Dans  le  climat  tempéré  où  nous  ^^S'^^* 
vivons ,   cette   évacuation  s'annonce  vers  la 
douzième  ou  la  quatorzième  année  ,  &  cefîe 
entre   la  quarante-cinquième   6c  la   cinquan- 
tième. 

273.  Ce  n'eft  cependant  pas  un  phénomène 
abfolument  rare  ,  de  rencontrer  des  femmes 

qui  ont  été  réglées  plutôt,   ou  qui  ont  cefîe     -  ^ 

de  l'être  plus  tard.  Chez  quelques-unes  ,  les 
règles  ont  paru ,  pour  ainfi  dire  ,  dès  l'enfance  ; 
&;  chez  d'autres  ,  elles  ont  continué  jufques 
dans  une  extrême  vieillefîe. 

274.  Dans  une  femme  bien  conflituée ,  la     Durée  de 


102  L'  A   R    T 

chaque  éva-  durée  de  cette  évacuation  &  de  (qs  périodes 
cudtion  pe-  ^^  prefque  invariable  ;  mais  on  y  remarque 
des  différences  dans  chaque  individu.  Chez 
quelques  femmes  ,  en  efFet ,  le  iang  coule  pen- 
dant iix  ou  huit  jours  ;  &  chez  d'autres , 
durant  trois  ou  quatre  feulement  ,  &  même 
moins.  Pareillement  un  certain  nombre  font 
réglées  tous  les  vingt-fept  à  trente  jours  ;  d'au- 
tres le  font  deux  fois  le  mois  ,  &  plusieurs 
enfin  toutes  les  fix  femaines  ou  deux  mois , 
&  même  plus  rarement  encore  :  mais  il  s'en 
trouve  bien  peu ,  s'il  en  exifte ,  qui,  fembla^ 
blés  à  celle  dont  parle  D éventer^  n'éprou- 
vent  cette  évacuation  que  pendant  leur  grof^ 
{t&  {a), 
Delaquam-  ly^.  H  eft  impoffible  de  favoir  au  jufte  la 
tite    u  iang  q^^j^^^^^  ^e  fang  que  les  femmes  perdent  cha- 

des  règles.     ^  ^  a   ^  i 

que  mois  5  parce  que  ÇQttQ  quantité  n'eft  pas  la 

même  dans  toutes ,   &  qu'un  grand  nombre 

de  caufes  peuvent  d'ailleurs  la  faire  varier  : 

on   Feftime  ,  en  général ,  de  trois   à  quatre 

onces. 

Defaqua-      2y6.  îl  eft  plus  aifé  de  Juger  de  la  nature  de 

ce  fang  ;  il  n'a  pas  les  qualités  mal-faifantes  , 

que   quelques-uns  lui  ont  attribuées  :  s'il  ne 

paroît  pas  toujours  aufîi  pur  que  celui  qu'on 

{a)  Devenîer ,  fur  l'Art  des  Accoiich.  chap*  XV. 


r>ES      Ac  COUC  H  EM  EN  s.       ÎO3 

tîreroit  d'une  autre  partie  du  corps  ,  c'eil:  qu'il 
fe  mêle  aux  humeurs  du  vagin ,  qu'il  fe 
corrompt,  en  féjournant  dans  ce  canal,  ou 
dans  les  linges  dont  les  femmes  fe  garniffent. 

277.  Les  règles  ne  s'annoncent  pas  toujours 
en  rouge  ;  quelquefois  elles  commencent  par 
un  flux  féreux ,  &:  finiffent  de  même.  Souvent 
aufîi ,  dans  les  filles ,  elles  font  précédées  de 
douleurs  aiguës ,  dont  le  iiege  &  la  nature 
feroient  penfer  qu'elles  font  femblables  à  celles 
qui  fui  vent  l'Accouchement ,  &  qu'on  nomme 
vulgairement  tranchées  utérines, 

278.  La  foiu-ce  du  fang  des  règles  eft  bien     Des  vsif. 

connue  aujourd'hui:  on   fait  qu'il   diilille  de  ^^^^^ 'î"^ ^^ 

,  ,  fourniffent. 

ces  ouvertures  ,  qu  on  remarque  dans  toute 
l'étendue  de  la  cavité  de  la  matrice ,  de  celle 
de  fon  col ,  &  peut-être  du  vagin.  S'il  refle 
encore  des  doutes  à  ce  fujet ,  c'efl  à  l'occafion 
de  l'efpece  de  vaifTeaux  qui  le  laiiTent  échap- 
per ;  car  les  uns  foutiennent  que  ce  fang  fort 
des  artères ,  &:  les  autres ,  au  contraire ,  aiiu- 
rent  qu'il  vient  des  finus  utérins  ou  des  veines. 
Nous  penfons  qu'il  découle  des  finus  utérins. 

279.  Nous  ignorons  la  caufe  du  retour  pé-  Delacaufe 
riodique  des  règles,  La  plupart  des  Auteurs,  en  ^"''^^o^'^P^- 

1,         -1  X    1         1  /  1  11  •  riodique  des 

1  attribuant  a  la  pléthore  de  la  matrice ,  nous  ^e^^ies. 
ont   laifié    autant   à  defirer  ,    que  ceux  qui 
l'avoient   rapporté  à  une  autre   caufe  ;  puif- 

G4 


I Q4  U  A    R    T 

qu'ils  n'ont  pas  déterminé  ce  qui  donnait  lieu 
à  cette  pléthore  ,  ni  pourquoi  elle  revenoit  fi 
çonftamment  au  même  terme.  Dipendroit^elle 
de  la  iituation  de  la  matrice  ,  de  la  diftribution 
de  {^^  vaiiTeaux  ,  ôcc,  comme  pluneurs  l'a-' 
voient  imaginé  ? 

280.  Il  n'eil  pas  moins  furprenant  de  voii: 
cette  évacuation  manquer  tout-à-coup ,  pour 
ne  plus  reparoitre  ,  foit  à  l'époque  naturelle  , 
ou  plutôt,  fans  que  la  fanté  des  femmes  en 
foit  altérée  ;  pendant  au  contraire  que  fes 
moindres  dérangemens  ,  avjant  ce  terme  5  don? 
nent  lieu  quelquefois  à  tant  d'açcidens. 
Deîacef-  2,8 1.  La  ceiTation  des  règles  ,  malheureufe^ 
(jàxxon  4es  j^Q^i  ^  n'arrive  pas  toujours  ainfi:  le  plus  fou- 
vent  elles  fuivent  une  marche  trèsrirréguliere , 
avant  d'arriver  à  ce  terme  ;  tantôt  elles  font 
abondantes  ,  &:  tantôt  elles  fluent  en  fi  petitç 
quantité ,  que  les  linges  qui  le§  reçoivent  en 
font  à  peine  marqués  ;  fouvent  aufîi  elles  re^ 
paroiffent  deux  fois  le  mois  ,  &  retardent  en- 
fuite  de  fix  femaines  ou  plus, 

%%%,  C'êft  à  jufte  titre  qu'on  nomme  le 
temps  de  la  cefTatioii  des  reg^ks ,  le  tejnps  cri- 
tique  des  femmes  ;  car  un  très-grand  nombre, 
accablées  alors  d'infirmités ,  ne  traînent ,  après 
ççxx.^  époque  3  qii'une  vie  miférable  &;  lan=* 
gVliffante? 


DES  '    A  C  cou  CHEMEN  s.       IO5 

283.  On  a  vu  les  règles  reparoître  pendant 
pliifieurs  mois  de  fuite  chez  des  femmes  fexa- 
génaires ,  &:  ramener,  en  quelque  forte ,  l'efpoir 
d'une  nouvelle  fécondité.  Nous  avons  obfervé 
ce  phénomène  fur  une  femme  de  foixante-cincj 
ans  :  la  fupprefiion  de  ces  nouvelles  nghs 
donna  lieu  à  plulieurs  accidens  ,  qu'on  prit 
pour  fymptomes  de  grolTeiTe  ;  &  la  femme , 
depuis  cinq  à  fix  mois ,  vivoit  dans  cette  illu- 
fion  ,  que  l'augmentation  du  ventre  fembloit 
d'ailleurs  favonfer ,  lorfqu'on  reconnut  qu'elle 

,  étoit  hydropique. 

284.  La  ftérilité  des  femmes  qui  font  entié-     De  îané- 
rement  privées  de  leurs  règles ,  &  qu'on  nomme  ^^   "^  ^}^^ 
hréhaignes ,  la  fuppreiîion  de  cette  évacuation  femme  foit 
pendant  la  grofleffe   &  l'alaitement ,  annon-  réglée. 
cent  affez  qu'elle  n'eft  point  une  dépuration , 

mais  un  fimple  dégorgement ,  6c  que  ce  fang 
avoit  une  deilination  bien  plus  précieufe  :  il 
eil  en  effet  fi  néceflaire  au  développement  du 
fœtus  pendant  la  groffeiTe  ,  &  à  la  fecrétion 
du  lait  après  l'Accouchement ,  qu'on  a  tou- 
jours pris  les  règles ,  dans  ces  deux  états  ,  pour 
^ne  évacuation  contre  nature, 

285.  L'ex-périence  a  prouvé  que  les  enfans  Remarques 
des  femmes  réglées  pendant  la  grofTeffe  ,  ^  *^^  ^"^^^' ^ 
étoiçnt  toujours  plus  foibles  &  plus  valétudi- 


Ï06  VA  R    T 

naires  que  ceux  des  autres  (  ^  )  ;  &  le  public  , 
encore  aujourd'hui ,  regarde  comme  très-mau- 
vaife,  la  nourrice  fujette  à  cette  évacuation  ; 
mais  il  feroit  intérelTant  de  le  retirer  de  cette 
erreur  ,  au  moins  à  l'égard  de  quelques- 
unes. 

286.  Parmi  les  femmes  qui  font  réglées 
pendant  leur  grolTeffe  ,  les  unes  ne  le  font 
qu'une  fois  ,  les  autres  pendant  les  trois  ou 
quatre  premiers  mois ,  &  rarement  plus  tard. 
'  La  plupart  de  ces  dernières  font  très-fanguines  ^ 
&  perdent  beaucoup  habituellement ,  ou  bien 
elles  font  d'une  conftitution  molle  &  délicate; 
ce  qu'il  ell  eflentiel  de  remarquer.  Ce  dégor- 
,  gement  eu  falutaire  aux  premières  ,  dans  le 
commencement  de  la  groflefTe ,  où  le  fœtus  ne 
confomme  que  très-peu  de  fluide  ;  ce  n'efl:  pas 
l'évacuation  qui  eu  à  craindre ,  mais  la  plé- 
thore utérine  dont  elle  eu  précédée,  qui 
s'étendant  jufqu'au  placenta ,  peut  en  procurer 
le  décollement ,  &  donner  lieu  à  une  hémor- 
rhagie  plus  ou  moins  dangereufe. 
Précaution      287.  Cette  raifon  doit  engager  les  femmes 


que  aoivent 
obierver  les 


.  rtg.ees      ^^  jBurton  ,  trad.  de  rAnel.  fur  les  Accouchemens  , 

pendant     la  "^  • 


DES      ACCOUCHEMENS.       IO7 

à  fe  priver  d'un  peu  d'alimens  ,  lorfqu^elles 
éprouvent  les  fymptomes  qui  avoient  coutume 
d'annoncer  les  règles  avant  la  grofTefle ,  à 
prendre  quelques  boiiTons  tempérantes  ,  à 
garder  le  repos ,  êc  en  un  mot ,  à  éviter  ce 
qui  pourroit  augmenter  la  force  du  fang  vers 
la  matrice. 

288.  Quoique  les  règles  n'aient  pas  lieu, 
pour  l'ordinaire ,  pendant  la  groiTeffe;,  le  temps 
en  eil  cependant  marqué  par  le  gonflement  du 
fein  5  &  un  peu  de  pefanteur  dans  les  mem- 
bres ,  6cc.  ;  ç'eil  ce  moment  qu'il  faut  choifir 
peur  faigner  les  femmes  dont  nous  venons  de 
parler ,  fi  l'on  veut  prévenir  les  effets ,  foit  de 
la  pléthore  utérine ,  foit  de  la  pléthore  générale. 

289.  Quant  aux  femmes  délicates  ,  qui  font 
réglées  pendant  les  premiers  temps  de  la  grof- 
feffe ,  on  doit  plutôt  chercher  à  les  fortifier  , 
qu'à  diminuer  la  maffe  du  fang. 

290.  Quelques  Accoucheurs  penfent  qu'il 
eft  bien  important  de  diftinguer  cette  efpece 
d'évacuation ,  de  celle  qu'on  a  coutume  de 
défigner  fous  le  noni  de  perte  ;  nous  en  conce-? 
vons  diiîiciiement  la  raifon.  Pourquoi  fe  met- 
tre en  peine  5  en  effet ,  de  faire  cette  difândion, 
il ,  comme  ces  Accoucheurs  l'annoncent ,  l'une 
&  l'autre  évacuation  font  alors  contre  le  vœu 
de  la  nature  } 


îo8  r  A  R   T 

DhTéren-  201.  On  ne  peut  d'ailleurs  fe  tromper  furie 
ces  des  re-  caractère  de  ces  deux  évacuations ,  que  dans 
fa^perte^qu^i  ^^^  premiers  mois  de  la  groffelTe.  Les  règles 
peut  avoir  arrivent  au  temps  ordinaire ,  elles  coulent  en 
lieu  pendant  petite  quantité  5  &:  ne  font  annoncées  que  par 
de  légers  fymptomes  ;  enfin  la  femme  fe  trouve 
mieux  à  mefure  que  le  dégorgement  s'opère. 

292.  La  perte  fe  déclare  dans  un  temps  in- 
déterminé ;  quand  elle  n'ell  pas  l'effet  d'une 
caufe  externe ,  d'une  paillon  violente  ,  &c. , 
elle  eft  la  fuite  d'une  pléthore  univerfelle  ou 
locale  ;  &  pendant  fa  durée  ,  la  femme  eft 
atteinte  de  légères  foibleiTes  ,  de  maux  de 
reins  ,  d'un  fentiment  de  pefanteur  à  la  matri- 
ce 5  &c.  Le  fang  des  règles  ,  dit  un  Auteuj" 
moderne  ,  eu  toujours  plus  fluide  ,  au  lieu  que 
celui  de  la  perte  eu  plus  épais  Si  fe  coagule 

«. .  facilement.  Dans  le  premier  cas  ,  il  vient  des 

vaiiTeaux  du  vagin  6c  du  col  de  la  matrice  ;  & 

dans  le  fécond,  il  découle  des  finus  utérins, 

^    que  le  décollement  d'une  portion  du  placenta 

a  mis  à  découvert. 

293.  Quand  le  fang  coule  en -petite  quantité, 
le  repos ,  la  diète  ,  les  boifTons  tempérantes  Ôc 
incraffantes  fuffifent  toujours  pour  l'arrêter  ; 
mais  ces  mêmes  moyens  font  fouvent  infruc- 
tueux,  lorfque  la  perte  eu  plus  abondante; 
c'eil  pourquoi  on  a  recours  à  de  plus  puiffans , 


jDes    Ac  cùuc  n  e  men  s,     109 

parmi  lefquels  on  a  grand  foin  de  ne  pas  ou- 
blier la  faignée  du  bras  ,  quoiqu'il  s'en  faille 
de  beaucoup  qu  elle  convienne  dans  tous  les 

cas. 

SectionII. 

De  la  fécondité  &  de  la  flérïlïté, 

294.  \jdi  fécondité  eft  l'aptitude  de  la  femme     De  la  fé- 
à  concevoir  &  à  devenir  mère.  condké. 

295.  La  femme  ne  jouit  communément  de     Du  tempy 
cet  avantage  ,  que  lorfqu'elle  efl  bien  réglée  ;  °^  ^^^  ^^"^* 

^  yi        .     /  „       ,.      .  ,      -     mes  font  fé- 

OL  en  eit  privée  ,  pour  1  ordmaire ,  après  la  j,Qjjdes 
celfation  totale    de    cette  évacuation  pério- 
dique. 

296.  Quelques-unes  ont  cependant  donné 
des  marques  de  fécondité  avant  d'être  réglées , 
mais  elles  étoient  fûrement  difpofées  à  l'être 
bientôt ,  &  la  nature  avoit  déjà  fans  douts 
opéré  la  révolution  néceifaire  à  ce  fujet.  L'on 
ne  connoît  que  peu  d'exemples  de  conception , 
furvenue  après  la  ceffation  totale  des  règles. 

297.  Cette  heureufe  aptitude  à  la  concep-    Desfignes 
tion  ,  dépend  du  concours  de  plulieurs  caufes,  qui  annon- 
qu'il  eil  il  difficile  de  connoître,  que  la  srof-  *^°"V^^  ^^" 
feffe  eit  feule  capable  de  nous  faire  diftinguer 
parfaitement  la  femme  qui  en  jouit,  d'avec 

celle  qui  en  eft  privée. 

298.  Il  n'eft  pas  plus  aifé  de  prononcer ,    ^^  ^^  ^^^" 

rilité. 


îîô  L'A  n  T 

dans  bien  des  cas ,  fur  rimpuiilance  abfolue 
ou  l^fiirilité  des  femmes^qui,  de  tous  les  temps^ 
a  été  regardée  comme  un  fujet  de  répudiation 
&:  de  diffoîution  de  mariage. 
Defescau-  290.  La  mauvaife  conformation  des  parties 
externes  de  la  génération ,  le  défaut  de  quel- 
ques-unes ,  même  de  toutes ,  les  tumeurs  qui 
les  afFeûent ,  les  brides ,  les  cicatrices  ,  les 
duretés ,  &  les  calloiités  qui  rétreciifent  le 
vagin  &  en  défendent  l'entrée  ;  Qn^n ,  l'obtu- 
ration prefque  totale  de  fon  oriiice-par  la 
membrane  hymen ,  n'ofirent  que  des  marques 
incertaines  de  Jlinlitè, 

300.  On  peut  en  dire  autant  de  quelques 
maladies  de  la  matrice ,  de  fes  trompes ,  ôc 
des  ovaires  ;  de  la  fituation  contre  nature  du 
mufeau  de  tanche ,  de  l'abfence  des  règles  ou 
de  leur  trop  grande  abondance  ;  des  fleurs 
blanches ,  de  l'embonpoint  exceilif ,  du  dé- 
goût qu'éprouve  la  femme  pour  l'ade  véné- 
rien ,  &c. 

301.  Quand  même  on  ne  connoîtroit  point 
d'exemples  de  femmes  qui  aient  conçu ,  quoi- 
que afFedées  de  quelques-uns  des  vices  dont 
nous  venons  de  faire  l'énumération  ,  on  ne 
devroit  pas  encore  regarder  ces  vices  comme 
autant  de  caufes  d'impuiffance  abfolue  ;  puifque 
la  plupart  peuvent  être  détruits  ou  corrigés 


DES      Ac  COUC  H  EM  ENS.       III 

par  le  fecotirs  de  la  Chirurgie  &  de  la  Mé- 
decine. 

302.  N'a-t-on  pas  vu  plulieurs  femmes  deve- 
nir groii'es,  malgré  l'étroiteiTe  naturelle  ou 
accidentelle  du  vagin  ;  d'autres  ,  dont  l'orifice 
de  ce  canal  s'ouvroit  dans  le  rectum  ,  les  par- 
ties extérieures  manquant  entièrement  ?  &:  com- 
bien de  fois  n'a-t-on  pas  incifé  l'hymen  trop 
denfe ,  les  duretés  &;  callofiîés  du  vagin  ; 
élargi  ce  canal  5  &:  enlevé  les  tumeurs  qui  s'op- 
pofoient  au  vœu  de  la  nature  ? 

303.  Il  n'y  a  de  caufe  apparente  d'impuif- 
fance  chez  la  femme ,  que  l'obturation  totale 
du  vagin  ou  de  l'orifice  de  la  matrice  ;  mais 
elle  n'efi:  point  incurable. 

304.  Quand  on  confidere  le  grand  nombre 
de  femm.es  à  qui  la  nature  femble  refufer  le 
doux  titre  de  mère ,  quoiqu'elle  ait  ajouté  en 
elles  5  au  noble  defir  d'avoir  des  enfans  5  les 
difpofitions  les  plus  favorables  pour  cela  ,  on  . 
efî:  contraint  d'admettre  des  caufes  cachées 
qui  s'y  oppofent ,  &:  qui  paroiflent  impénétra* 
blés  aux  lumières  de  laraifon. 

305.  Ces  caufes  peuvent  dépendre  du  mari 
Ou  de  la  femme  ^  ou  tout  au  moins  provenir 
d'un  certain  défaut  de  convenance  dans  le 
tempérament  de  l'un  &  de  l'autre.  Tel  homme 
en  effet  qui  a  palTé  pour  inhabile  à  la  généra^ 


ii2  JOA  R  f 

tion  avec  une  femme ,  a  eu  des  enfans  ayeê 
une  autre  ,  &  vice  ver/a, 

S    E    C    T  I    O    N      I   I   ii 

J^es  fi^nes  du  viol  y  &  de  cetix  qui  ind^uent  que 
r  Accouchement  a  eu  lieu, 

Desfignes      ^^^^  l^^  zûmes  de  viol ,  d'infanticide  ÔÊ 

cent  qu'une  ^^  fupprellion  de  part  (^)  ,  ont  paru  fi  abo^ 

femme  a  été  minables  ,  que  la  juile  févérité  des  loix  a  tou-^ 

violée.        jours  puni  de  mort  les  perfonnes  qui  en  ont^ 

été  convaincues  ;  mais  comme  le  plus  fouvent 

ces  fortes  de  forfaits  manquent  de  témoins  , 

les  juges  5  avant  de  prononcer  ^  ordonnent  la 

vifite  de  celle  qui  fe  dit  violée ,  &  de  la  femme 

accufée  d'avoir  détruit  fon  enfant  au  moment 

de  fa  nailTance  ,  foit  de  defïein  prémédité ,  foit 

en  l'expofant  à  la  rigueur  des  faifons  ,  fous  un 

prétexte  quelconque* 

307.  L'Accoucheur  a  befoin  ici  de  beaucoup 
de  connoiiTance  &  de  difcernement  ,  pour  ne 

(^)  La  fupprefîion  de  part,  eft  lorfqu'une  filie,  oai 
femme,  cache  la  naiiTance  de  Ton  entant  ou  le  fait 
périr  auffi-tôt  qu'il  e/t  né,  foit  en  le  fiiftbquaht ,  foit 
en  le  jettant  dans  un  puits,  dans  une  rivière,  ou  tout 
autre  endroit,  pour  en  dérober  la  connoifTance  au  pu- 
blic ,  &c.  DiBionn.  des  Sciences  &  Arts ,  tom.  XY , 
pag.  d^Q^ 

point 


JDES     ACCOUCH  EMENS,       IIJ 

point  expofer  la  vie  de  l'innocent ,  ou  faire 
abfoudre  le  coupable.  Si  la  fonction  dont  il  ell 
chargé  élevé  l'homme  fage  &:  TaiTocie  en  quel- 
que forte  à  celle  de  juge ,  elle  peut  dégrader 
l'ignorant  &  le  couvrir  d'opprobres. 

308.  Les  fignes  négatifs  de  îa  virginité  ne 
font  pas  des  preuves  convaincantes  de  viol  ; 
la  contufion  &  la  déchirure  même  de  quelques- 
unes  des  parties  externes  de  la  génération, 
n'étant  pas  toujours  l'effet  de  ce  crime. 

309.  Souvent  la  membrane  de  l'hymen  efl 
entière  dans  les  perfonnes  déflorées  ,  &  dé- 
truite dans  d'autres  ,  qui  confervent  encore 
cette  pureré  &:  cette  vertu  morale  ,  connue  fous 
le  nom  de  virginité. 

310.  Souvent  auffi  les  défordres  récens  qu'on 
remarque  aux  parties  de  la  génération  ,  font  l'ef- 
fet des  manœuvres  d'une  femme  mal  intention- 
née ,  &  l'accufé  n'efl  peut-être  coupable  que 
d'un  refus  envers  elle  :  n'a-t-on  pas  vu  d'ail- 
leurs des  filles  fe  mutiler  les  parties  ^  eny 
introduifant  un  corps  étranger  ou  autrement  ; 
eniinte  crier  au  viol,  dans  l'intention  de  fe 
venger  d'un  amant  timide  ,  ou  de  fe  défaire 
de  celui  pour  qui  elles  n'avoient  aucune  incli- 
nation ? 

3 1 1.  Il  paroît  prefque  impoiîible  qu'un  feul 
homme--puifîe  effeduer  le  vjol ,  à  moins  qu'il 

Towx  Z»  PI 


1Ï4  L'  A  R  T 

n'y  ait  une  grande  difproportion  d'âge  ,  ou 
qu'il  n'ufe  de  quehjue  artifice ,  comme  de  faire 
prendre  des  narcotiques  ou  autres  chofes  fem- 
blables. 
Desfignes  3  12.  Dans  Certains  cas  il  efl  aufli  difficile  de 
qui  peuvent  prononcer  fur  la  réalité  de  l'Accouchement , 

faire connoî-    i^  r  c       \      r  n*  ^ 

tre  11  une  ^  ^^^  temme  acculée  de  luppreiuon  de  part , 
femme  a  eu  que  fur  la  Certitude  du  viol  ;  car  dans  le  pre- 
des  enfans.  niier  cas  ,  il  faut  que  l'examen  des  parties  fe 
faffe  dans  les  premiers  jours ,  finonles  traces 
de  l'Accouchement  devenant  communes  à  d'au- 
tres caufes  5  ne  fourniflent ,  à  la  rigueur  ,  que 
des  preuves  douteufes  &:  incertaines. 

313.  La  flaccidité  des  mammelles,  la  laxité 
des  tégumens  du  ventre  ,  le^s  vergetures  ,  les 
taches  blanchâtres  &  luifantes  qu'on  y  remar- 
que 5  peuvent  être  en  effet  la  fuite  d'un  embon- 
point exceffif  5  de  l'hydropifie  afcite  ,  de  Thy- 
dropifie  de  matrice^  Scc  ,  comme  de  la/groffeiTe 
6c  de  l'Accouchement. 

3 14.  La  préfence  du  lait  dans  les  mammelles 
n'en  efl:  point  un  figne  plus  certain,  fi ,  comme 
le  rapportent  quelques  Auteurs ,  des  femmes 
en  ont  rendu  à  la  faite  d'une  hydropifie  de 
.matrice ,  comme  après  l'Accouchement  natu- 
rel, &  fur-tout  û  quelques-unes  en  ont  fourni  à 

,1'occafion  d'une  fimple  fupprefîion  de  règles  Ça), 
{a)  Hyppocrats  , .  Dodonccus  ^  die. 


DES    ACCO  UCHEMEN  S,       IIJ 

315.  L'état  des  parties  ,  tant  internes  qu'ex- 
ternes de  la  génération  ,  n'efl  pas  plus  décifif. 
L'altération  du  col  de  la  matrice  &  de  fon  ori- 
fice 5  l'augmentation  du  volume  de  ce  vifcere 
même ,  l'amplitude  du  vagin  ,  les  lacération^; 
des  parties  extérieures  ,  peuvent  dépendre 
d'une  autre  caufe  qu^  de  l'Accouchement. 
D'ailleurs  ,  combien  de  femmes  en  qui  on  ne 
trouve  aucune  de  ces  traces  ,  huit  jours  après 
l'inilant  où  elles  font  devenues  mères  ? 

316.  Il  faudroit ,  pour  décider  affirmative- 
ment qu'une  femme  ,  accufée  de  fuppreiîion  dé 
part  5  eft  accouchée ,  outre  l'enfemble  de  tous 
les  fignes  expofés ,  la  préfence  des  lochies  ordi- 
naires 5  ce  qui  ne  fe  peut  bien  diflinguer  que 
dans  les  huit  ou  dix  premiers  jours  de  cou- 
ches :  après  ce  temps  cette  humeur  fe  rappro- 
che trop  du  caradere  des  fleurs  blanches  , 
auxquelles  beaucoup  de  femmes  font  Tujettes  , 
pour  qu'on  puifle  ,  fans  craindre  de  fe  trom- 
per 5  attribuer  les  fignes  dont  il  s'agit ,  plutôt 
à  une  caufe  qu'à  une  autre. 


Hi 


ii6  L'A 


R    T 


CHAPITRE    III. 

JDe  là  génération  ^  de    la  conception   & 
de  la  g^ojjejfe. 

Section    première. 

De  la  génération. 

De  la  ge-  ^^j^  ^  E  T  T  E  Opération  générale  de  la  natu- 

nératioii*  ,  ,  .     ,.    .  ,  - 

re  ,  par  laquelle  un  individu  quelconque  pro- 
duit fon  femblable ,  s'appelle  génération.  Chez 
les  animaux  elle  efl  toujours  l'efFet  de  l'union 
des  deux  {exes  ,  &  ne  peut  s'opérer  fans  elle  , 
fi  ce  n'eft  peut-être  dans  quelques-uns  qui  jouif- 
fent  des  facultés  de  fe  reproduire  d'eux- 
mêmes. 

318.  Mais  cette  reprodudion  n'eft-elle  que 
le  développement  d'un  animal  préexiftant  ? 
celui-ci  vient-il  du  père  ou  de  la  mère  ,  ou  fe 
forme-t-il  des  principes  fournis  par  l'un  &  l'au- 
tre ?  Dans  ce  dernier  cas  ,  quels  font  ces 
principes  ,  &  comment  fe  raifemblent-ils  ?  Ce 
font  autant  de  queflions  impoffibles  à  réfou- 
dre 5  ou  tout  au  moins  fur  lefquelles  nous 
ne  halarderons  aucune  conjedure. 
Des  diffé-      3 19.  Nous  ne  perdrons  pas  le  temps  à  ana- 


r>ES       ACCOU  C  HEMENS.       l\J 

lyfer  les  difFérens  fyflcmes  établis  fur  la  gêné-  rens   fyflê- 
ratlon  ;   nous    nous  bornerons   à  les  expofer  "^"  erabiis 

fur    Is  ££Î1Ê* 

très-brièvement  :  on  peut  les  réduire  à  deux  ^^^^^^^ 
principaux ,  celui  du  mélange  des  deux  femen- 
ces  5  &  celui  des  œufs. 

320.  Le  premier  étoit  celui  des  Anciens,  Syftême 
qui  imaginoient  que  la  femme  répandoit ,  dans  ^^^  anciens, 
le  temps  du  coït  ,  une  liqueur  prolifique  , 
comme  celle  de  l'homme.  Ce  fyûeme ,  quoi- 
que généralement  adopté,  a  eu  fes  détrac- 
teurs ;  &  quelques  -  uns  ,  même  parmi  ces 
Anciens  ,  ont  foutenu  que  la  liqueur  dont  il 
s'agit  n'étoit  que  l'humeur  filtrée  par  les  glandes 
du  vagin  ;  en  effet ,  fi  elle  venoit  des  ovaires , 
comment  6c  par  où  s'échapperoit-elle  pendant 
la  grofleffe  ? 

•321.  A  en  juger  par  le  fentiment  de  volupté  , 
&  cette  efpece  d'orgafme  que  la  femme  éprouve 
du  côté  des  trompes  ,  à  l'inflant  où  elle  fe 
livre  aux  plaifirs  de  l'hymen,  il  paroît  vrai- 
femblable  qu'il  découle  quelque  fluide  des  ovai- 
res vers  la  matrice  ;  car  cette  fenfation  ne  peut 
être  excitée  par  la  liqueur  que  la  fem.me  répand 
au  dehors  ,  puifqu'elle  a  lieu  chez  le  plus  grand 
nombre ,  indépendamment  de   cette  émiffion. 

322.  M.  de  Bulibn  n*a  fait  qu  embellir  ce  pre-      Syftême 
mier  fyflême.  Selon  ce  favanî  naturaliile ,  l'hom-  ^-    ^ï-    ^' 
me  ôc  la  femme  fourniffent  également  à  la  gé/ié-    ^     ' 

H3 


ii8  U  A  R  T 

ration  :  leur  femence ,  dit-il ,  n'efl  qu'un  enfem- 
ble  de  molécules  organiques  extraites  de  tou-      ' 
tes  lés  parties  du  corps ,  dont  elles  forment      j 
comme  avitant  d'abrégés.  ' 

313.  Ces  molécules  organiques ,  qu'il  appelle      ; 
vivantes  &  actives  ,  à  raifon  de  leur  mouvement 
continuel,  ^ont  figurées  de  manière  qu'elles  ne      ; 
peuvent  s'unir  &  s'identifier  qu'avec  celles  qui 
ont  été  renvoyées  des  mêmes  parties ,  c'efl-à- 
dire  ,  que  les  molécules  fournies  par  les  yeux      j 
de  l'homme  ,  ne  peuvent  s'accrocher  &:  s'unir      ! 
qu'aux  molécules  fournies  par  les  yeux  de  la 
femme ,  ainii  du  refle.  ; 

324.  La  formation  des  parties  fexuelles ,  fi      1 
différentes  dans  les  deux  individus ,  ne  pouvant 
s'expliquer  par  ce  fyflême  ingénieux,  l'efprit  de      ' 
l'Auteur  y  fuppléa  en  imaginant  que  la  réunion 
des  molécules  émanées  des  parties  d'un  fexe 
feulement  5  formoit  la bafe  de  tout  Fédifîce,  de 
forte  qu'il  en  réfulte  un  garçon  ou  une  fille , 
félon  que  ces  molécules  appartiennent  à  l'hom- 
me ou  à  la  femme. 
Syftême        32-5*  Le  fyflême  des  anciens  s'efl  foutenu      ■ 

des  moder-  dans  toute  fa  vigueur ,  jufqu'à  la  découverte       ; 

^^^'  des   véficules  dont  les  ovaires  des  femmes  fe      ■ 

trouvent  parfemés  à  l'âge  de  puberté.  Mais  à  \ 
cette  époque  on  a  commence  a  croire  que  / 
l'homme  ôc  tous  les  autres  animaux  venoient      i 


DES     ACCOUCHEMEN  S.       IÎC> 

d'un  œuf  5  &  que  la  diiTérence  entre  les  vivipa- 
res &  les  ovipares ,  coniiftoit  en  ce  que  les  uns 
ayant  couvé  leurs  œufs  en  dedans  ,  dépofoient 
leurs  petits  vivans ,  au  lieu  que  les  autres  ne 
les  couvent  qu'après  les  avoir  pondus. 

326.  Dans  ce  iyflême  adopté  de  la  plupart 
des  modernes,  l'œuf  fécondé  defcend  dans  la 
matrice ,  au  moyen  des  trompes  de  Fallope  ; 
mais  quelqu'un  l'a-t-il  vu  ?  on  pourroit  en  dou- 
ter 5  d'après  les  expériences  multipliées  d'un 
favant  qui  a  fait  l'admiration  de  fon  fiecle  («). 

3  27.  Le  fyftême  des  œufs  a  aufii  {qs  hypo-     Kypothe» 
thefes.  Dans  l'une ,  le  fœtus  eft  tout  formé  dans^^^^^'^^^^y^" 
Tœuf,  &:  il  n'a  befoin  que  d'y  être  vivifié  par  ^^^^ 
l'efprit  féminal  du  mâle:  dans  l'autre,  ces  œufs 
ne  font  que  des  efpeces  de  nids  deflinés  à  rece- 
voir un  de  ces  petits  animalcules  qu'on  a  cru 
découvrir  dans  la  femence ,  par  le  moyen  du 
microfcope. 

328.  Mais  l'infufîifance  de  tous  ces  fyfîêmes 
pour  l'explication  des  phénomènes  furprenans 
de  la  gêniratioji^  ne  laifTe  que  trop  apperce- 
voir'  la  profondeur  de  l'abîme  où  la  raifon  de 
l'homme  s'efl  fouvént  égarée ,  faute  de  connoî- 
tre  les  bornes  que  la  natiu-e  même  avoit  pref- 
crites  à  fon  intelligence  &  à  fes  recherches. 

{a)  M.  le  Baron  de  Halkr, 

,      H4 


I20  U  A    R    T 

Section     IL 
De  la  conception. 


De  la  con- 


3  20.  L'union  des  principes  fournis  à  la  géné- 

ception.  .  ,  ^  ^  '^ 

ration  par  lun  &  l'autre  iexe ,  fe  nomme  con- 
ception 5  à  l'égard  de  Fefpece  humaine. 
Dulieuoù  330.  Si  cette  union  ne  fe  fait  pas  toujours 
elle  fe  fait,  j^j^^  l'ovaire  5  on  conviendra  du  moins  qu'elle 
s'y  fait  quelquefois^  puifqu'on  y  a  trouvé  des 
débris  de  fœtus  ^  même  des  fœtus  entiers. 

33  î.  Ceux  qu'on  a  trouvés  dans  les  trom- 
pes ,  annoncent  que  la  conception  peut  s'y 
faire  ,  ou  tout  au  moins  que  ces  conduits  fer- 
vent à  tranfmettre  dans  la  matrice  le  corps 
qui  en  eil  le  produit. 

332.  Les  ^viÏ2ins  trouvés  dans  la  cavité  abdo- 
minale 5  la  trompe  ou  l'enveloppe  étant  rom- 
pue 5  en  fournirent  des  preuves  évidentes. 

333.  Si  la  chute  de  ces  enfans  dans  l'ab- 
domen a  le  droit  de  nous  furprendre  ?  il  y  a 
de  quoi  s'étonner  bien  davantage ,  quand  on 
connoîî  la  firuâiure  des  trompes  ^  &  leur  rap- 
port avec  les  ovaires ,  de  ce  que  cet  accident 
n'arrive  pas  plus  fouvent. 

Signes  de      334-  Quelques  femmes  conrïOi^^^VLt  ^  pour 

la    concep-  ^infi  dire ,  l'inilant  oii  elles  conçoivent,  par  les 
tion.  .      ,   .  ,11/  1- 

mouvemens  intérieurs  qu  elles  éprouvent^  tandis 


DES      ACCOU  CHEMEN  S.       lîl 

que  la  plupart  ne  foiipçonnent  qu'elles  ont 
conçu ,  que  d'après  la  fupprefiion  des  règles.  Il 
feroit  cependant  à  defirer  qu'on  pût,  en  beaucoup 
de  cas  ,  en  avoir  une  connoiffance  certaine , 
dans  un  temps  moins  avancé  ,  afin  de  ne  point 
attribuer  à  d'autres  caufes  les  incommodités  qui 
accompagnent  fréquemment  la  grofTeiTe  jians 
fes  comrnencemens  ,  &  de  ne  point  em.ployer 
des  remèdes  non-feulement  inutiles  9  mais  quel- 
quefois nuifibles. 

SectionIÏI. 

De  U  gropjfe. 

335.  L'état  où  fe  trouve  la  femme  qui  a  Deiagtof- 
conçu  5  s'exprime  par  le  mot  de  grojjejje;  cet'^^'^^- 

état  dure  depuis  le  premier  inftant  de  la  con- 
ception 5  jufqu'au  moment  de  la  fortie  du  corps 
qui  en  efl  réfulté. 

336.  On  peut  diilinguer  deux  efpeces  gêné-  bz  fes  ef- 
raies  de  groffejfe^  relativement  à  la  nature  de  ce  P^^es  geaé- 
corps,  une  vraie  &  une  faufîe.   La  première 

efî:  formée  par  un  ou  plufieurs  enfans ,  &  la 
féconde  par  une  môle  ,  qui  tantôt  eft  comme 
charnue  ^  &  tantôt  véliculaire  5  &c. 

337.  La  groiïeffe  vraie  a  reçu  différentes  Ddaisror- 
dénominations  félon  le  lieu  qu'occupe  l'enfant,  feiic  vraie, 
Elle  fe  nomme  g^ojfeffe  utérine ,  toutes  les  fois      ^^^  ^^''"'^ 


1 2  2  L  A  R  r 

feffes  extra-  qu'il  ell  renfermé   dans  la  matrice  ,  g^ojfeffe 

utérines.      tuhak  ,  des   ovaires  ou    abdominale  ,    lorfqiie 

l'enfant  fe  développe  dans  la  trompe  ,  dans 

l'ovaire  ^  ou  la  cavité  du  has-ventre.  Ces  trois 

dernières  efpeces  font  aufli  déiignées  fous  le 

nom  de  grojjejfe  extra-utérine. 

De  la  grof-       3  3  8.  La  grojjejje  utérine  n'eft  le  plus  fouvent 

feffe  fimpie  formée  que  d'un  feul  enfant ,  &:  quelquefois 
&compofée.   t.^  -i-r-j  /ri 

de  piulieurs ,  ce  qui  lui  a  tait  donner  aulii  le 
nom   de  gfojfejfe  jimple  ou  compofée.  On  peut 
encore  l'appeller  grojffljffe  compo/ée^QURtià  Y  en- 
fant eu  accompagné  d'une   môle  5  ce  qui  eu  - 
infiniment  rare. 
Desfignes      339.  Ces  différentes  efpeces  de  groffejfe  ont 

communs  de  ^^^  fignes  communs  ,  &  d'autres  qui  font  par- 
toutes     ces    .       .  ^      .         ^ 
efpeces    de  ticuliers  a  chacune  d  elles.  Les  premiers  lont 

groffeiTe.  le  dégoût  que  la  femme  éprouve  pour  certai- 
nes chofes  5  les  appétits  fmguliers ,  le  ptialifme , 
les  naufées  &:  vomiffemens ,  la  fuppreffion  des 
règles ,  le  gonflement  &  la  tenfion  du  fein ,  &:c, 
340.  Ces  fymptomes  ,  qu'on  appelle  Jignes 
rationels  de  grojfejje  ,  ne  la  caradérifent  que 
d'une  manière  d'autant  plus  équivoque ,  qu'on 
les  a  fouvent  vu  dépendre  d'une  fimple  fuppref- 
iion  de  règles.  Le  défaut  de  cette  évacuation 
n'efl:  pas  un  figne  plus  certain  de  grojfejfe  , 
comme  fa  préfence  n'efl  pas  toujours  une 
preuve  négative  de  cet  état,  plufieurs  femmes 


DES      ACCOVCH  EMENS.       1 23 

étant  réglées  pendant  les  deux  ou  trois  pre- 
miers mois. 

341.  Si  la  plupart  de  ces  fymptomes  réunis 
ou  féparés ,  ne  nous  offrent  tout  au  plus  que 
des  probabilités  fur  l'état  de  la  femme  qui  les 
éprouve  ,  il  n'en  efl  pas  de  même  de  lignes 
particuliers;  ils  nous  mettent  à  même  de  la 
reconnoître  après  les  premiers  mois,  de  juger 
de  fon  efpece,  de  {qs  différens  termes,  &;c. 
C'ell  par  le  toucher  qu'on  découvre  toutes  ces 
chofes. 

Section    IV. 

Du  toucher. 

342.  Le  toucher  ne  fe  borne  pas  à  l'intro-  Du  toucher. 
dudion  du  doigt  dans  le  vagin  ^  mais  il  s'en- 
tend aufli  de  l'application  d'une  main  fur  le 
bas-ventre  de  la  femme  ;  fi  par  le  premier  pro- 
cédé on  reconnoît  l'état  du  col  de  la  matrice ,  fa 
Situation ,  &c.  c'eft  par  le  dernier  que  nous 
jugeons  du  volume  de  ce  vifcere ,  de  la  hauteur 

de  fon  fond  ,  de  fon  obliquité ,  &:c. 

343.  Le  toucher  eft  un  point  des  plus  diffi- 
ciles &:  des  plus  effentiels  de  l'art  d'accou- 
cher. Si  D éventer  &C  Pu^os,  qui  ont  donné  des 
préceptes  importans  fur  cet  objet,  paroiffent 
avoir  laiffé  beaucoup  de  chofes  à  defirer ,  c'eil 


124  U  A   R    T 

qu'ils  ont  reconnu  que  rien  ne  pouvoit  dans  ce 
cas  fuppléer  à  l'exercice. 
De  rutîiité  3  44.  L'Accoucheur  n'a  prefque  jamais  d'autre 
du  toucher,  g^i  j^  q^^g  l'organe  du  taâ:  :  il  doit  iiippléer  à 
la  vue ,  qui  ne  pourroit  lui  fervir  que  dans  très- 
peu  de  cas ,  oii  la  pudeur  des  femmes  femble 
d'ailleurs  lui  en  interdire  l'ufage  ;  mais  ce  ntÇi 
qu'après  une  longue  expérience  qu'on  a  le  droit 
d'attendre  cet  avantage  du  toucher, 

345.  L'occaûon  de  le  pratiquer  fe  préfente 
r         fréquemment.  Souvent  de  iimples  doutes  que 

la  femme  veut  diiiiper^  la  déterminent  à  s'y 
foumettre,  tandis  que  d'autres  fois  ces  recher- 
.   ches  intérelTent  l'honneur ,  la  fanîé  &  la  vie 
même  de  pluiieurs  individus. 

346,  C'efl  par  le  toucher  ç^i  on  découvre  cer- 
taines afFedions  des  parties  cachées  de  la  géné- 
ration ;  qu'on  juge  de  la  grandeur  du  bafîm  &: 
de  fes  vices  ;  c'eft  par  lui  qu'on  reconnoît  la 
groffeffe ,  fes  diiférens  termes  &  les  approches 
de  l'accouchemeat  ;  qu'on  diflingue  les  vraies 
douleurs  des  fauffes  ,  la  partie  que  l'enfant  pré- 
{tnl^y  fon  volume  &  la  marche  qu'il  fuit  en 
defcendant ,  &:c. 

Des  con-      347.  Pour /oz/cA^r  avec  fruit  dans  la  plupart 
nojffances     jg  ^,^5  ^^^  ^  ^  fur-tout  dans   celui  où  l'on  fé 

lîcceffaires 

pour  exer-  p^'Opofe  de  découvrir  une  groffeiTe  doiiteuf:^ 
cer  îe  tou-  dans  les  premiers  temps  ^  il  faut  d'abord  s'ha- 


DES      ACCOUCHEMENS.       I25 

bituer  à  juger  ,  par  ce  moyen ,  de  l'état  natu-  cher    avec 
rei  de  la  matrice  :  car  ce  font  les  fignes  négatifs  f»^uif« 
de  cet  état  qui  nous  conduifent  à  la  connoif- 
fance  des  autres. 

348,  Il  faudroit  pour  cela  commencer  à 
toucher  fur  le  cadavre  ,  où  l'on  peut  redli- 
fîer  fes  connoiiTances  ,  &:  corriger  fes  erreurs. 
Enfuite  toucher  des  femmes  non  grolTes  ^  en 
grand  nombre  ,  &;  dans  différentes  attitudes, 
afin  de  juger  plus  exa (bernent  du  volume  de 
la  matrice,  de  la  figure  &  de  la  fituation  de  fon 
col ,  de  fa  pefanteur  &  de  fa  mobilité. 

349.  Soit  qu'on  pratique   le  toucher  fur  le      Précau- 
cadavre  ou  fur  la  femme  vivante  ,  il  faut  met-  ^^^"^  ^^  ^^^" 

^  ves  au  tou- 

tre  les  mufcles  abdominaux  dans  le  relâche-  cher. 
ment,  évacuer  les  urines  àl  les  gros  excré- 
mens ,  afin  que  l'on  puiffe  plus  aifément  dé-  - 
couvrir  la  matrice ,  &  juger  de  fon  état.  Ces 
précautions  font  nécefiaires  fur-tout  quand  on 
veut  s'afilirer  d'une  grolTeffe  commençante. 

3  50.  Il  n'eil  pas  moins  efîentiel  de  bien  graif- 
fer  le  doigt  qui  doit  fervir  dans  cette  occa- 
lion.  Cette  précaution  en  rend  Fintrodudion 
moins  douloureufe  pour  la  fem-me ,  &:  met  fou- 
Vent  l'Accoucheur  à  Tabri  de  l'imprégnation^ 
de  certains  virus  dont  la  fubtilité  efl  allez  s^ran* 
de  pour  s'introduire  par  les  pores  ,  ou  tout 
au  moins  par  la  plus  petite  ulcération. 


ii6  L'  A  R  T 

,    On  doit      351.  Cefl:  du  doigt  index  dont  on  fe  fert  en 
toucher  du  pareil  cas  ;  mais  il  faut  favoir  toucher  indif- 

doigt  index.  ^,  1      1      •     o     1  ^  1 

leremment  du  droit  oC  du  gauche.  De  Ion  extré- 
mité 5  on  écarte  doucement  les  grandes  lèvres  , 
on  cherche  l'entrée  du  vagin ,  &  on  le  plonge 
dans  ce  canal ,  dont  on  fuit  la  direftion  natu- 
relle 5  jufqu'à  ce  qu'on  rencontre  le  mufeau 
de  tanche. 
Recher-       352.  Après   avoir  parcouru  la  furface  de 
ches  necef-  cette  partie  5  pour  avoir  une  idée  de  fa  for- 
juger  de  la  ^^  ">  ^^  ^^  longueur ,  de  fon  épaiiTeur  ,  de  fa 
groffeiTe.      deniité  ^  &  de  l'état  de  fon  orifice ,  on  agite  un 
peu  la  matrice,  afin  de  juger  de  fa  pefanteur 
&:  de  fa  mobilité  :  puis  on  tâche  de  la  fixar 
entre  le  doigt  dont  il  s'agit,  &  l'autre  main 
appuyée  far  le  bas-ventre ,  pour  en  connoître 
à-peu-près  la  longueur. 

353.  Pour  parvenir  à  prendre  ainli  la  ma- 
trice ,  on  la  repouffe  en  en-haut  au  moyen 
du  doigt  introduit  dans  le  fond  du  vagin  ,  pof- 
térieurement  air  mufeau  de  tanche  ,  tandis  que 
de  l'autre  main  on  déprime  les  enveloppes 
du  bas  -  ventre ,  au-deffous  de  l'ombilic,  en 
obfervant  d'écarter  de  droite  &  de  gauche  les 
inteftins  grêles  du  fond  de  la  matrice  ,  par  une 
preiîion  &  des  mouvemens  convenables ,  juf- 
qu'à ce  qu'on  rencontre  un  corps  folide  qui 
réponde  au  premier  doigt.  Ce  corps  eil  celui 


DES      ACCOU  C  HEMEN  S,        l  IJ 

de  la  matrice  dont  on  eftime  aflez  aifëment 
la  longueur ,  foit  par  habitude  ,  foit  par 
fon   approximation  de  la  fymphife   du  pubis. 

354.  Ce  procédé  efl:  affez  facile  dans  les 
femmes  maigres  ,  &  plus  encore  dans  celles 
qui  ont  eu  des  enfans  ;  mais  il  eil  fi  difficile 
'dans  celles  qui  font  charnues  &  qui  ont  beau- 
coup d'embonpoint  ,  que  rarement  on  par- 
vient à  faifir  la  matrice  ,  comme  on  l'a  dit 
plus  haut. 

355.  La  tenfion  naturelle  des  mufcles  du 
bas-ventre ,  leur  tenfion  volontaire  chez  les 
femmes  qui  ont  intérêt  de  cacher  leur  état, 

,  la  fenfibilité  du  fujet  qu'on  examine ,  la  plé- 
nitude des  intedins  &  de  la  veiîie  ajoutent 
encore  à  ces  difficultés. 

356.  Dans  ces  derniers  cas,  on  parvient 
plutôt  à  renverfer  la  matrice  dans  le  baffin  ^ 
qu'à  la  fixer  félon  fa  longueur  ;  ce  qui  permet 
également  à  l'Accoucheur  de  juger  de  fon  état , 
en  parcourant  de^  l'extrémité  du  doigt  toute 
la  face  pofiérieure  de  cet  organe  ;  ou  autre- 
ment ,  s'il  y  efi  exercé. 

357.  Aucun  des  procédés  indiqués  ne  doit 
être  employé  fur  les  femmes  afihmatiques  ou 
hydropiques  ,  parce  qu'on  ne  peut  les  toucher 
couchées  ôc  dans  la  fituation  prefcrite.  Ce 
n  eil  que  par  la  mobilité  &  la  pefanîeur  de 


Î2§  V  A   R    T 

la  matrice  qu'on  peut  Juger  fi  elle  efl:  en  va- 
cuité ou  non;  il  faut  toucher  ces  femmes  debout, 
le  corps  un  peu  courbé  en-devant,  &  les  cou- 
des appuyés  fur  le  dos  d'une  chaife. 
Remarques      3^8.  Les  Accoucheurs  qui  ont  recommandé 
desAuîeurs,  j^  touckcr  dans  les  vues  de  découvrir  la  grof- 
de  la  grof-  ^^^^   Commençante  ,   ont   confeillé   de  ne   le 
feiTe  où  l'on  mettre  en  ufase  au'anrès  le  troiiieme  mois. 
Oit    prati-  p^j.^ç  qu'ils  fe  font  imagines  qu'il  étoit  impof- 

quer  le  toii- ^  ^  a  a  •  J 

clier.  fi^--  ^^  ^^  reconnoitre  plutôt.  S'il  qè.  vrai  que 

le  toucher ,  pratiqué  avant  ce  terme  ,  ne  nous 
fourniiTe  que  des  conjedures  ,  ces  conjec- 
tures 5  jointes  aux  autres  chofes  qui  font  foup- 
çonner  la  groffelTe  ,  la  caraélérifent  ajfTez  pour 
faire  fufpendre  radminiflration  àes  rem^edes 
qui  pourroient  en  troubler  l'ordre  5  &  devenir 
nuifibles  à  la  mère  &  à  l'enfant. 
Opinica        ^^c).  PluHeurs  AccOucheurs  Ont  penfé  qu'on 

^^^',"'^'^7' pou  voit  reconnoitre  la  groiTeiTe  en  examinant 

fîir  l'état  du  ^  -  ^  ^ 

col  de  la  ri  a- le  col  de  la  matrice  ^  qui  ^  félon  eux,  efl  plus 

trice  dans  le  gros  &  plus  dur  ;  aiïiirant^en  outre,  qu'il  y 

'  ■  ,    ,  a  plus  de    chaleur ,  aue  ion   crince   interne 

ment   de  la        ■'^  ^ 

groiieiTe.  eil  fermé  &  litué  plus  haut  ou  plus  bas.  Mais 
on  fait  déjà  ce  qu'on  doit  penfer  de  la  plu- 
part de  ces  chofes ,  qui  d'ailleurs  ne  fe  mani- 
feftent  que  dans  un  temps  oii ,  pour  l'ordinaire , 
la  grofTciTe  n'cft  plus  équivoque. 
Des  chçfes      ^(Sq,  Ceft  le  corps  de  la  matrice  ,  en  effet , 

qui 


DES    ACCOUCMEMEN S.       I  29 

iqiû  fubit  les  plus  grands  changemens  dans  les  qui  peuvent 
fix  premiers  mois  de  la  grofTeffe  ;  &  le  col  nousfairere- 
ne  fe  développe  que  dans  les  deux  derniers.  Ce  groffeffe. 
font  donc  les   changemens   fuccefTifs  de    ces 
parties  qui  peuvent  nous  inftruire  de  la  grof- 
fefle  &  de  (es  différens  tei'mes  ;  mais  comme 
ils  peuvent  dépendre  d\ine  autre  caufe  ,    fur- 
tout  ceux  des  premiers  temps,  il  n'y  a,  abfo- 
lument  pariant,  de  lignes  certains  de  grofleffe, 
que  les  mouvemens  de  l'enfant. 

361.  Ces  mou/emens  font  de  deux  efpeces  :  Les  mou- 
les uns  dépendent  de  l'aftion  mufculaire  des  ^^^^^^   ^^ 

\     \f      r  01  r  l'enfant  font 

parties  de  1  enfant ,  oL  les  autres  font  des  mou-  le  -  n-^nes  les 
vemens  de  ballottement  dans  lefquels  il  eft  P^^^  certains 
entièrement  paffif.  f^^"  ^^'^^^ 

^  ^  lelle. 

362.  Dans  les  premiers  ,  tantôt  c'efl  la  d^  temps 
tête  ,  &:  tantôt  ce  font  les  bras  ou  les  jambes  où  ils  fe  ma- 
qui  fe  meuvent.  Ces  mouvemens  ont  lieu  dès  ^^^^^^^^^^^ 

1  ri  •     ^      r  I      rr  '       femme     & 

que  les  mulcies  ont  acquis  la  force  neceilaire  ^  i'Accou- 
poiu*  les  produire  ;  mais  ils  ne  fe  font  fentir  ,  cheu^. 
pour  l'ordinaire  ,  à  la  mère ,  qu'aux  environs 
du  quatrième  mois  &  demi  de  groiTeffe. 

363.  Avant  cette  époque,  ces  mouvemens 
font  très  -  foibles ,  &  les  membres  du  fœtus 
trop  peu  développés  ,  pour  que ,  en  s'alon- 
geant,  ils  puiflent  heurter  contre  les  parois 
de  la  ^  matrice  ,  qu'une  aifez  grande  quantité 
d'eau  tient  alors  éloignées  d'eux. 

Tome  /,  I 


I  JO  V  A    R    T 

364.  Les  femmes  fenfibles  &  nerveufes 
peuvent  cependant  diflinguer  ces  mouvemens 
plutôt  5  comme  l'on  en  rencontre  d'une  conf- 
titution  difFérente  qui  ne  s'en  apperçoivent 
que  beaucoup  plus  tard. 
Du  ballot-  ^(^ç.  Le  ballottement  du  fœtus  eft  indépen- 
emen         ^^^^  ^^  ^^^  adion  mufculaîre  :  il  exifte  après 

fœtus.  \  ^ 

fa  mort  comme  auparavant  ;  il  paroît  même 
alors  plus  incommode  à  la  femme  ,  qui  fe 
plaint  de  ce  qu'une  efpece  de  boule  ^  plus  ou 
moins  pefante  ,  femble  lui  tomber  fur  le  côté 
où  elle  fe  couche.  Cette  efpece  de  mouve- 
ment tient  à  celui  de  la  matrice  &  de  la 
femme  ,  &  peut  être  excité  par  l'Accoucheur, 

366.  Ce  ballottement  commence  ^  pour  ainli 
dire  5  avec  la  grolTeffe  ;  mais  il  eft  ii  foible 
dans  les  premiers  temps  ,  à  caufe  de  la  grande 
légèreté  du  fœtus  ,  que  l'Accoucheur  ne  peut 
le  découvrir ,  malgré  its  plus  exaftes  perqui- 
iitions  5  avant  le  troifieme  &  même  le  qua- 
trième mois. 

367.  Après  ce  terme ,  il  eft  aifé  de  le  recon- 
noître  ,  pourvu  cependant  qu'on  s'y  foit  pré- 
paré ,  en  le  recherchant  fur  des  femmes  plus 
avancées  dans  leur  groffeffe.  Pour  exciter  & 
diftinguer  ce  ballottement ,  on  avance  l'extré- 
mité du  doigt ,  introduit  dans  le  vagin  5  Un- 
ie corps  de  la  matrice ,  près  la  bafe  du  col , 


nES    ACCOU  CHEMEN  s.       131 

foit  en  devant ,  foit  en  arrière  ;  on  applique 
l'autre  main  au-deffus  du  pubis  ^  afin  de  fixer 
le  fond  de  ce  même  vifcere  ;  on  l'agite  alter- 
nativement de  l'une  &  de  l'autre  part ,  c'efl- 
à-dire  du  doigt  ôc  de  la  main  ,  jufqu'à  ce 
qu'on  diilingue  le  mouvement  dont  il  s'agit , 
en  obfervant  toutefois  de  rre  pas  prendre  celui 
de  la  matrice  agitée  par  ces  fecouffes ,  pour 
celui  de  l'enfant  qu'elle  renferme. 

368.  Dans  un  temps  de  la  groiTefTe  plus 
avancé ,  la  fecouffe  communiquée  par  la  main  ap- 
pliquée fur  le  ventre  ,  n'efl  plus  néceffaire  pour 
découvrir  ce  mouvement  de  ballottement  y 
parce  que  l'enfant  étant  plus  pefant ,  retombe 
plus  vite  fur  le  point  de  la  matrice,  d'où  le 
doigt  introduit  dans  le  vagin  l'avoit  éloignent 

369.  La  femme  doit  être  debout  pendant 
toutes  ces  recherches  ;  car  la  fituation  hori- 
zontale en  augmenteroit  les  difficultés  ,  le 
corps  de  l'enfant  s'éloignant  alors  du  col  de 
la  matrice ,  en  raifon  de  ce  que  la  poitrine 
de  la  femme  devient  plus  baffe  relativement 
au  bafiin. 

3  70.  Le  ballottement  intérieur  ne  cara6lérife 
pas  moins  la  vraie  groffeffe  ,  que  les  mouve- 
mens  provenans  de  la  force  mufculaire  de 
l'enfant.  Mais  il  ne  fait  pas  connoître  ,  comme 
ces  derniers ,  fi  l'enfant ,  qui  eil  abfolument 

la 


132  L'  A  R   T 

paflif  dans  ce  ballottement ,  jouît  de  îa  vie  ^ 

ou  s'il  en  efl  privé. 

Delafluc-      371.  La  flu£luation   devroit  aufîi  être   un 

tuation  des  ^prne  de  gro fTeffe  ,  puilque  l'enfant  efl  toujours 

nios.  entoure  dune  certaine  quantité  d'eau  :  cette 

fluduation  exifle.  en  effet ,  mais  ,  comme  il 

s'en  faut  de  beaucoup  qu'elle  foit  aufîi  {^n-' 

fible   que   plufieurs   l'ont   dit  ,    qui  ofera  fe 

flatter  de  la  reconnoître  dans  les  premiers 

mois  ? 

372.  Nous  n'avons  donc  ,  avant  les  mou- 
vemens  de  l'enfant ,  que  des  conjeftures  plus 
ou  moins  fondées ,  dont  la  force  augmente  eil 
raifon  de  ce  que  nous  pouvons  réunir  un  plus 
grand  nombre  de  ces  fymptomes  rationnels 
qui  ont  fait  naître  des  doutes  fur  l'état  de  la 
femme. 
Signes  des  373 .  Les  fignes  que  le  toucher  nous  découvre 
deux    pre-  ^Q^yent  toujours  être  déduits  de  l'état  de  la 

miers    mois  •  tx  1         1  •  •       i      1 

de  la  grof-  Hiatrice.  Dans  les  deux  premiers  mois  de  la 

î&^Q,  grofTefTe  ,  le  corps  de  ce  vifcere  s'arrondit  & 

paroît  s'enfoncer  un  peu  dans  le  bafîin  ;  ce 

qui  porte  fon  orifice  en  avant  &;  en  bas  :  le 

ventre  de  la  femme  change  alors  fi  peu ,  que 

le  vulgaire  penfe  même  qu'il  s'âpplatit,  loin 

de  prendre  plus  de  volume. 

Signes  du      374.  Au  troifieme  mois  ,  le  fond  de  la  ma^ 

troifieme     ^j.jçç  ^  p^j^  volujîiineufe  ,  commcnce  à  refou- 

mois. 


DES   ACCOUCHEMENS.       I33 

1er  les  inteftins  vers  l'abdomen  ,   &  à  fou- 
lever  la  région  hypogaftrique. 

375.  A  la  fin  du  quatrième  ,  cette  même     Signes  du 
partie  de  la  matrice  déborde  le  détroit  fupé-  q^^^'^i^"^^^ 

A  ,  ^        du  cuiquie- 

rieur  de  plufieurs  travers  de  doigt.  Elle  monte  j^^  mois, 
jufqu'à  un  pouce  ou  deux  de  l'ombilic  dans 
le  cours  du  cinquième ,  6c  le  col  ,  en  s'éloi- 
gnant  de  plus  en  plus  de  la  vulve  ,  fe  porte 
en  arrière  &  en  haut. 

376.  Au  fixieme  mois,  la  matrice  s'élève     Signes 

au-delTus  de  l'ombilic,  lequel  paroît  moins  ^u   fixieme 

^        ^  *      ^         .  mois, 

enfoncé  ;  fon   col  commence  à  s'élargir  du 

côté  de  fa  bafe ,  &  femble  un  peu  plus  fouple 

qu'avant. 

377.  Dans  le  feptieme,  ce  dernier  fe  raccour-     Signes 
cit  davantage  ,  il  devient  moins  acceiîible  au   ^  .  ^P^^^°^® 
taû ,  parce  qu'il  s'éloigne  de  la  vulve  à  mefure 
qu'il  fe  développe  ;  l'ombilic  eft  plus  faillant , 
&:  le  fond  de  la  matrice  aypifme  alors  la  région 
épigaflrique. 

378.  C'eft  à  ce  terme  que  le  vulgaire  croit 
que  l'enfant  fe  retourne  :  ii  cela  arrive  une 
fois  par  hafard ,  on  ne  peut  difconvenir  que 
cet  enfant  ne  fe  foit  déjà  retourné  bien  des 
fois  avant  ce  moment.  Cette  erreur  populaire 
eil  une  fuite  de  ce  que  la  plupart  des  Accou- 
cheurs ont  publié  fur  la  culbute. 

379.  Quand  on  confulte  ces  auteurs,  on 

13 


mois. 


î  3  4  L  A  R  T 

diiliîigue  avec  peine  fur  quoi  eft  fondée  leuf 
affertion  ;  quelques-uns  s'étant  contentés  d'ad- 
mettre  ce  mouvement  ,   fans   examiner   s'ils 
avoient  raifon  ou  non  ;  les  autres  en  en  don- 
nant des  preuves  li  foibles  ,  qu'elles  ne  peu- 
vent fubjuguer  que  les  efprits  déjà  prévenus, 
380.   Ce  qui  nous  paroît  avoir  contribué 
le  plus  à  accréditer  cette  erreur,  eft  la  diffi- 
culté de,  reconnoitre  la  tête  au  détroit  fupé- 
rieur  dans  le  lixieme  mois  de  la  grofTeffe  , 
tandis  qu'on  la  diftingue  ii  aifément  au  fep- 
tieme  &  plus  tard.  Mais  combien  de  fois  ne 
l'avons-nous  pas  rencontrée  avant  ce  premier 
temps  {a)  } 
Signes  du      3  8 1 .  A  la  fin  du  huitième  mois  de  la  grof- 
iiumeme      fgfTg  ^  {^  matrice  ,  dans  certaines  femmes  ,  fe 
rapproche  tellement  du  creux  de  l'eftomac , 
qu'il  eft  difficile  de  juger  exaftement  jufqu'à 
quel  point  elle   s'étend.   Son  col  eu  prefque 
toujours   effacé  ,   d>c  fon   orifice  eft  ii   loin , 
qu'on  peut  à  peine  le  toucher. 

382.  Pour  y  parvenir  ,  on  eft  obligé  ,  le 
plus  fouvent ,  de  porter  le  doigt  prefque  à  la 
hauteur  de  la  fymphife  facro-iliaque  ,  droite 
ou  gauche.   La  main  étant  placée  de  champ 


{a)  Voyez  ce  que  nous  penfons  de  la  culbute  aux 
§.  416  &  fuivant. 


DES    ACCOU  CHÈMENS,       I35 

entre  les  cuifTes  de  la  femme  ;  à  mefure  que  l'on 
introduit  l'index  dans  le  vagin ,  on  applique  le 
bord  radial  du  médius  le  long  du  périné  &:  du 
coccix ,  le  pouce  contre  le  pubis  ,  de  forte  que  ces 
trois  doigts  foient  à  la  fin  très-écartés. 

383.  En  fe  conduifant  ainfi,  on  rencontre 
des  avantages  qu'on  ne  pourroit  obtenir  d'ail- 
leurs ;  le  doigt  du  milieu  étant  appuyé  fur  , 
l'extérieur  du  périné  &:  du  coccix ,  les  déprime 
du  côté  du  baiîin  &  diminue  d'autant  la  pro- 
fondeur de  ce  dernier  ;  ce  qui  permet  à  l'extré- 
mité de  l'index  de  s'approcher  beaucoup  plus 
près  du  détroit  fupérieur  ,  qu'en  portant  la 
main  de  toute  autre  manière. 

3  84.  Quelques  Accoucheurs  recommandent 
de  faire  coucher  la  femme ,  pour  la  toucher 
dans  les  derniers  temps  ,  afin  de  ramener  le  col 
de  la  matrice  au  centre  du  bafHn,  en  dimi- 
nuant l'obliquité  de  fon  fond  ;  mais  oiî 
ne  doit  rien  efpérer  de  cette  précaution  ;. 
il  vaut  mieux  faire  tenir  la  femme  de- 
bout ,  en  lui  recommandant  de  fe  renverfer 
en  arrière  ,  &  d'appuyer  les  épaules  contre 
quelque  corps  qui  réMe.  On  eft  fouvent  obligé 
d'agir  de  même  dans  le  neuvième  mois  ,  li 
Ton  veut  obferver  ce  qui  fe  pafTe  du  côté  de 
l'orifice  de  la  matrice. 

385.  Dans  ce  dernier  temps  de  la  groiTeffe ,     signes  dit 

14 


j}6  L' A  R  T 

neuvième    le   col  Utérin  acheve   de  fe   développer;   le 

ariOis.  bord  de  l'orifice  ,  dans  quelques  femmes  ,  ne 

conferve  que  peu  d'épaiffeur ,  &  il  paroît  en 
acquérir  dans  d'autres  :  ce  qui  vient  alors  de 
l'engorgement  œdémateux  qui  s'y  form.e. 

386.  Il  eil:  rare  que  l'Accouchement  tarde 
pluiieurs  jours  à  fe  faire  ,  quand  ce  cercle 
utérin  fe  trouve  très-mince  &  très-fouple  :  au 
lieu  qu'il  eil  encore  fouvent  éloigné  d'un  mois  , 
&  même  de  fix  femaines ,  dans  les  femmes 
en  qui  ce  cercle  eft  dur  &  épais ,  quel  qu'en 
foit  le  diamètre. 

*    ^  387.   Combien  de  fois,  en  effet ,  l'Accou- 

cbeur  n'a-t-il  pas  trouvé  ,  dès  le  feptieme  mois 
&  demi  de  la  groffeffe ,  &  même  plutôt ,  l'ori- 

^  £ce  interne  de  la  matrice  affez  large ,  pour  lui 

permettre  de  porter  le  doigt  fur  les  membranes , 
quoique  la  femme  ne  foit  accouchée  qu'au 
terme  ordinaire  ?  Mais  il  n'eft  pas  d'exemple 
que  l'Accouchement  ait  tardé  fi  long-temps 
dans  les  autres. 
Signes  qui      ^gg.  L'état  des  membranes  ,  fur  l'orifice  de 

annoncen     ^^  matrice  ,  nous  inflruit  bien  plus  fiirement 

que  le  terme  ^  i  , 

de  i'Accou-  du  terme  de  l'Accouchement.  On  doit  toujours 
chement      jç  regarder  comme  très-prochain ,  lorfque  ces 
éioigné!'^^    membranes  fe  tendent  &  fe  relâchent  alterna- 
tivement. 

389,  Ces  changemens  doivent  même  pafTer^' 


JDES   ACCOUCHEMENS.       I57 

ftn£l:ement  parlant ,  pour  les  fymptomes  du 
premier  temps  du  travail ,  puifqu'ils  proviennent 
des  efforts  que  la  matrice  fait  pour  fe  déli- 
vrer du  corps  qui  la  gêne  ;  mais  ce  travail 
efl  alors  fi  léger ,  que  la  matrice  ne  paroît 
agir  que  pour  effayer  fes  forces ,  diiîiper  l'en- 
gourdiffement  de  fes  fibres  ,  &  les  préparer  à 
une  aâ:ion  plus  violente. 

390.  Si  ces  derniers  changemens  annoncent 
toujours  les  approches  de  l'Accouchement ,  ils 
n'indiquent  pas  auflî  conilamment  l'époque  du 
neuvième  mois  :  pour  juger  de  celle-ci ,  il  faut 
faire  attention  au  temps  de  la  fuppreffion  des 
règles  &  des  premiers  mouvemens  de  l'enfant, 
au  volume  de  la  matrice ,  à  la  groffeur  &  à 
la  dureté  de  la  tête  qu'on  diïlingue  au  tou^ 
cher  ^  &c. 

391.  Les  douleurs  que  la  plupart  des  femmes 
éprouvent  du  côté  des  reins ,  vers  le  fonde- 
ment ,  &  dans  la  matrice  même  ,  la  pefenteur 
incommode  que  les  unes  reffentent  fur  1& 
fiege  ,  l'affaiffement  du  ventre ,  les  envies  fré- 
quentes d'uriner  ,  l'écoulement  d'humeiu*  glai- 
reufe  ,  aqueufe  ,  fanguinolente  ou  non ,  carac- 
térifent  moins  la  ^n  de  la  grofTefle  que  les 
fymptomes  énoncés  ci-deffus. 

392.  Nous  ne  dirons  rien  ici  des  fignes  qui 
appartiennent  exçlufivement  aux  autres  efpeces 


138  LA  R  T 

de  groffefles  que  nous  avons  annoncées  aux 
§.  336  &  fuivans  j  non  plus  que  de  l'utilité  du 
toucher  dans  un  grand  nombre  d'autres  circonf- 
tances  ^  nous  réfervant  d'expofer  toutes  ces 
chofes  ailleurs ,  pour  ne  point  interrompre 
la  chaîne  des  vérités  qui  tiennent  au  même 
fujet. 


CHAPITRE     IV. 

Du  produit  de    la    conception  ^  ou    des 
fubjtances  qui  forment  la  grojfejfe» 

De  la  na- 393.  JL  E  produit  de  la  conception  eu  tou- 
turedupro-  jours  fi  peu  de  chofe  dans  le  commencement^ 
conception  ^^'^^  ^^  P^^^^  abfolument  diflinguer  ce  qu'il 
deviendra.  Ce  n'eft  qu'en  fe  développant  qu'il 
prend  une  forme  &  un  caraûere  déterminés. 
Si  le  plus  fouvent  il  en  réfulte  un  enfant  avec 
fes  dépendances ,  quelquefois  aufli  il  s'en  forme 
deux  5  ou  feulement  vme  maffe  rougeâtre  qu'on 
appelle  môle. 

Section    première. 

Du  Fœtus, 

Des  rudi-      394.  Les  rudimens  du  fœtus  ne  fe  montrent 


DES    Ac  COUCHEMEN  S.       I39 

d'abord  que  fous  l'afpe^l  d'un  nuage  mucila- mensdufœ- 
gineux  ,  au  milieu  d'une  petite  veflie  remplie  ^"^* 
d'eau  claire  &  tranfparente  ;  encore  n'efl:  -  ce 
qu'après    quelques   femaines   qu'il   fe    trouve 
ébauché  de  la  forte. 

395.  L'illuftre  baron  de  Haller  affure  n'avoir    ^^  temps 
rien  obfervé  de  femblable  fur  la  brebis  avant  où  il  paroît 
le  dix-feptieme  jour  ,  &  que  ce  n'eit  qu'au  ^  ^^^"^* 
dix-neuvieme  qu'il  a  rencontré  un  fœms  mu- 
queux  ,  de  la  groffeur  d'un  petit  ver ,  courbé 

en  manière  de  croiffant  ;  ce  qui  lui  avoit  fait 
penfer  que  le  fœtus  humain  ne  fe  formoit  pas 
plutôt.  Les  obfervations  que  la  pratique  m'a 
donné  occalion  de  faire  ,  s'accordent  alTez 
avec  ce  fentiment. 

396.  J'ai  examiné  avec  foin  plulieurs  em-     Voiume 
bryons  dont  le  volume  égaloit  au  plus  celui  du  fœtus  au 
d'une  fourmi  ;  ils  étoient  recourbés  ,  comme  ^^^^^     "^ 
le  dit  M.  de  Haller ,  &  enveloppés  d'un  nuag^ 
muqueux  ;  ils  m'ont  paru ,  coniidérés  à  l'œil 
nud  5  avoir  plus  de  reflemblance  avec  cet  offe- 
let  de  l'oreille  ,  connu  fous  le  nom  de   mar- 
teau ,  qu'avec  toute  autre  chofe  ;  ayant  comme 
lui  une  groffe   extrémité  Se  une  autre  très- 
déliée.  Parmi  les  femmes  qui  ont  rendu  ces 
embryons  ,  les  unes  fe  croyoient  groffes  d'un 
mois  feulement  ,   6c  les  autres  de  cinq  fe- 
maines. 


mois. 


140  L^  A  n  T 

Volume       397*  J'ai  vu  un  plus  grand  nombre  àefœtuSy  de 
du  fœtus  au  \^  grofleur  de  ces  mouches  ,  connues  fous  le 

terme  de  fix  j  >i  i  a      r  •      i        i    i 

femaines.  ^^^  ^^  guepes  :  leur  tête  lormoit  plus  de  la  moi- 
tié de  leur  maffe  :  les  yeux  &  la  bouche  étoient 
très-marqués  ;  les  mains  &les  pieds  paroiffoient 
attachés  immédiatement  au  tronc ,  les  bras ,  les 
cuiffes  &:  les  jambes  étant  à  peine  vifibles  :  les 
uns  avoient  iix  femaines ,  &  les  autres  fept ,  au 
rapport  des  femmes. 
De  la  cap-      30)8.  Tous  CQS  fœtus  étoîent  renfermés  dans 

u  e  qui   e  ^^^^  efpece  de  capfule  tomenteufe  extérieure- 
renfermé,  ^  ^     , 

ment;  celle  des  premiers  approchoit  affez  de  la 

gro fleur  d'un  moyen  œuf  de  poule  ;  celle  des 
autres  qu'on  jugeoit  du  terme  de  lix  à  fept  fe- 
maines ,  étoit  plus  grofle. 

399.  Ces  efpeces  d'œufs  font  formés  de 
deux  membranes  ;  une  externe  plus  épaifle,  de 
la  furface  de  laquelle  s'élève  le  tommtum  dont 
il  s'agit  ^  c'efl:  le  chorion  ;  l'autre  interne ,  mince 
&  tranfparente ,  laiflant  voir ,  au  milieu  des 
eaux  limpides  qu'elle  contient,  le  corps  du 
fœtus  ;  c'efl:  l'amnios. 

400.  Ces  membranes  font  moins  adhérentes 
enfemble  au  commencement  de  la  groflefîe, 
que  l'extérieur  ne  l'efl:  à  la  matrice  ;  aufli  voit- 
on  aflez  fouvent  dans  les  avortemens  qui  fe 
font  dans  les  premiers  temps  ^  ces  membranes  fe 
féparer  l'une  de  l'autre ,  ôcfortir  à  des  termes 


DES   ACCOUCHEMENS.       I4X 

difféf ens  :  le  chorion  fe  déchire  fréquemment  ; 

alors  fur  l'orifice  de  la  matrice ,  &  l'amnios ,  con- 

tenant  les  eaux  &  \q  fœtus  ^  s'échappe  d'abord  , 

tandis  que  le  premier  n'efl  expulfé  que  quel-  j 

que  temps  après»  ,               ! 

40 1 .  Dans  ce  cas ,  la  femme  ne  rend  qu'une  ; 
efpece  d'œuf  membraneux ,  fur  lequel  on  ne  ^ 
voit  pas  le  moindre  tomcntum  ;  &:  quand  la  ] 
membrane  qui  en  eil  garnie  vient  à  fortir ,  fi  j 
on  ne  l'examine  attentivement ,  on  ne  la  prend  i 
que  pour  un  caillot  de  fang  ;  parce  qu'elle  efl  1 
recouverte  d'une  couche  de  ce  fluide.  i 

402.  Ce  font ,  fans  doute ,  de  pareilles  ob-  ^  \ 
fervations  qui  ont  fait  croire  à  quelques-uns  \ 
que  l'œuf  n'étoit  pas  tomenteux  d'abord  ,6^  ,: 
que  la  tache  lanugimufe  ne  paroifToit  qu'au  ! 
temps  où  il  avoit  acquis  le  vohime  d'un  \ 
œuf  de  poule,  6c  que  le  fœtus  égaloit  la  grof-  | 
feur  d'une  mouche  à  miel. 

_  403.  Le  développement  du  fœtus  efl  filent    Des  pro-         • 

dans  le  commencement ,  &  fi  rapide  enfliite  ,  ^^^^  ^^'°^        \ 

que  la  nature  ne  femble   éprouver  de    difîi-  ^^^^  je  dé-        ' 

cultes   que  dans  l'arrangement  des  premiers  veioppe-  i 
iinéamens.  Dès  qu'il  efl  ébauché  ,  fon  accroif-  "^"^'  ^^  ^*^        ^ 

.  tus, 

fement  efl  fi  fenfible  d'un  mois  à  l'autre ,  même 

de  quinzaine  en  quinzaine  ,  qu'on  y  remarque  l 

des  différences  confidérables.  ! 

404.  Ces  différences  ne  font  cependant  pas  | 


i4i'  L*  A  R  T 

abfolument  les  mêmes  dans  tous  les  individus. 
On  remarque ,  par  exemple ,  autant  de  variété , 
toutes  chofes  étant  égales  d'ailleurs ,  dans  la  lon- 
gueur, la  groffeur  &  la  pefanteur  d'un  cer- 
tain nombre  de  fœtus  de  cinq  mois ,  que  dans 
un  pareil  nombre  parfaitement  à  terme  ;  de 
forte  qu'on  ne  peut  déterminer  exaâ:ement  le 
temps  de  la  groffeiTe ,  par  les  dimenfions  &  le 
poids  de  l'enfant ,  comme  quelques-uns ,  mais 
à  tort,  l'ont  avancé. 
De  la  Ion-  405.  La  longueur  ordinaire  d'un  enfant  de 
gueur  u  œ-  j^g^f  j^Q^g  çf^  ^q  dix-huit  à  vingt  pouces ,  & 

tus  a  terme,  ^  ^  ,        ^       .  , 

&  de  fa  pe-  ^^^  deux  extrêmes  de  ieize  a  vingt-deux ,  oC 
fanteur.  même  vingt-trois  pouces.  Leur  pefanteur ,  véri- 
fication faite  des  tables  de  Roederer  ,  eft  de 
iix  à  fept  livres  &  demie ,  j'en  ai  vu  deux  de  dix 
livres  moins  un  quart ,  &  un  autre  de  treize 
livres.Celui-ci  avoit  plufieurs  dents  :  fon  volume 
étoit  fi  énorme ,  que  j'ai  peine  à  croire  qu'il  en 
ait  exifté  de  vingt-cinq,  &  même  de  quinze 
livres  ,  comme  on  l'entend  débiter  par  de 
bonnes  femmes. 

406.  D'après  ces  observations ,  on  doit  con- 
clure qu'il  y  a  des  enfans  de  huit  mois  aufli 
gros  que  d'autres  de  neuf,  &  vice  verfâ  :  mal- 
gré cela ,  l'Accoucheur  inftruit  par  l'expérien- 
ce ,  ne  les  jugera  pas  du  même  terme.  Il  y  a 
toujours  dans  l'extérieur  àwfmus  de  huit  mois , 


DES    AcCOUCHEMENSf.       I43 

quoique  plus  gros  qu'un  autre  parfaitement  à 
terme, un  caraftere  d'immaturité  qui  ne  fe  voit 
pas  dans  ce  dernier. 

Section     IL 

De  L'attitude  de  V enfant  renfermé  dans  le  fcln 
de  fa  mère, 

407.  Le  fœtus ,  dans  prefque  tous  les  cas  i  y  De  l'atti- 
eft  courbé  fur  fa  partie  antérieure  ,  ayant  la  «ude  du  fœ- 
tête  penchée  fur  la  poitrine  ,  les  bras  plies  ^  ^^^* 

les  cuiffes  &  les  jambes  dans  la  plus  parfaite 
flexion  ,  les  genoux  écartés ,  les  talons  rap- 
prochés l'un  de  l'autre  &  appliqués  contre 
les  {eK^s, 

408.  Cette  attitude  n'eil  pas  l'elFet  de  la  gêne 
que  le  fœtus  éprouve  de  la  part  des  parois 
de  la  matrice  ,  puifqu'on  Tobferve  dès  les 
premiers  temps ,  où  l'embryon ,  très-petit,  n'oc- 
cupe 5  pour  ainfi  dire ,  qu'un  point  de  cette 
cavité.  Elle  paroît  tenir  à  l'individu  même  : 
c'eft  à-peu-près  celle  de  l'homme  adulte  &: 
des  animaux  en  repos. 

409.  Le  fœtus  ainli  replié  forme  un  corps  De  la  for* 
à-peu-près  ovoïde ,  dont  le  plus  grand  dia-  "^^  "  °!^"* 
mètre  eil  de  dix  pouces ,  ou  environ ,  &  le  plus  lui-même  , 
petit,  qui  s'étend  d'une  épaule  à  l'autre,  de  &defesdia. 

tre  pouces  oc  demi  à  iix  pouces.   Cette 


!  44  V  A   R    T 

figure  qui  avoit  donné  lieu  à  Hyppocfate  de 
comparer  l'enfant  à  une  olive  renfermée  dans 
un  flacon ,  eH  des  plus  intéreiTante  à  connoître. 
410.  En  même  temps  qu'elle  nous  apprend 
qu'une  des  extrémités  du  grand  diamètre  de 
ce  corps  ovoïde  doit  fe  préfenter  à  l'orifice 
de  la  matrice ,  pour  qu'il  puiffe  en  fortir ,  elle 
nous   fait  connoître   la  principale   caufe  des 
Accouchemens  contre  nature  ,  &  nous  montre 
ce  qu'on  doit  faire  en  pareil  cas. 
Etendue       411.  On  n'auroit  cependant  qu'une  connoif- 
des  connoif-  fance  bien  imparfaite  de  l'enfant,  relativement 
doit    avoir  ^  l'Accoucliement ,  û   elle  fe  bornoit  à  ces 
i'Accou-      premières  notions.  Il  faut  de  plus  être  inftruit 

cheur  rela-  jg  j^  ilrudure  &   des   dimenlions   de  toutes 

tivement  au ,  .  ...         in/-  i 

foetus.         ^^^  parties  prmcipales  de  1  entant-,  des  mou- 

vemens  dont  elles  font  fufceptibles  ,  &  s'ha- 
bituer  fur-tout  à  en  diftinguer  les  différentes 
régions  ,  en  les  parcourant  de  l'extrémité  du 
doigt  3  il  on  veut  fe  mettre  en  état  de  les 
reconnoitre  lorfqu'elles  fe  préfentent  dans  l'ac- 
couchement. 

Section     II  I. 

'    De  la  Jituatïon  de  Venfant  dans  Icfcin  de  fa  mère., 

Deîafitua-      ^j2.  La  petitefle  de  l'enfant,  relativement 

tu    dans  le  ^  ^^  quantité  d'eau  qui  l'entoure,  &C  à  l'étendue  de 

fcin   de  la  la  cavîté  de  la  matrice  dans  les  premiers  temps 

in.ere.  jg 


DES     A  C  COU  C  H  EMEN  S.       145 

de  la  gfoffeffe ,  femble  nous  annoncer  qu'il 
n'a  pas  alors  de  fituation  ^xq  ,  &  qu'il  pré- 
fente à  l'orifice  de  la  matrice  tantôt  une  région 
de  fa  furface ,  &  tantôt  une  autre.  < 

413.  Dans  l'ordre  naturel,  dit  un  Accou^ 
cheur  qu'on  a  regardé  long-temps  comme  le 
flambeau  de  fbn  art ,  {a)  l'enfant ,  après  le  qua- 
trième mois  de  la  groffeffe  ,  a  le  plus  fouvent 
la  tête  en  haut ,  les  feffes  en  bas  &  le  ventre 
en  devant  ;  tandis  que ,  dans  les  derniers  mois  , 
on  obferve  le  contraire. 

414.  Telle  a  été  l'idée  des  anciens  fur  la     Opinion 
pofition  de  l'enfant ,  &  telle  eft  encore  auiour-  <,^^ ,  anciens 

*        ^  ^  •'  &  des  mo- 

d'hui  celle  de  la  plupart  des  modernes.  Si,deraes,  fur 
comme  quelques-uns  le  penfent ,  il  n'y  a  pas  ^^  fituation 
d'inconyéniens  à  admettre  le  mouvement  qu'ils  ^^  J^  ^^^^ 
ont  nommé  culbute ,  nous  en  trouvons  bien  bute. 
moins  à  le  rejetter.  Nous  imaginons  que  l'oubli 
de  cette  erreur,  trop  accréditée  par  les  gens 
de  l'art,  pourra  conduire  à  des  chofes  plus 
importantes. 

415.  On  trouve  de  quoi  combattre  l'opi- 
nion commune  à  ce  fujet ,  dans  ce  que  fes 
partifans  même  en  ont  dit.  En  réfléchiffant 
fur  la  pofition  qu'ils  font  garder  à  l'enfant 
Jufqu'au  moment  de  cette  culbute ,  on  verra 

{a)  M.  Levret, 
Tome  L  K 


146  E  A  R   T 

bientôt  que ,  non-feulement  cette  pofitlon  eiï: 
la  plus  incommode  que  Tenfant  puiffe  prendre  , 
mais  qu'elle  eft  contraire  à  la  ftrufture  &  aux 
rapports  des  parties. 
La  culbute      41 6.  La  raifon  &  l'expérience  d'ailleurs  s'ac- 
n'a  pas  conf-  ^Qj-jgp^^  \  prouver  qu'il  n'y  a  point  de  cul- 
lieu.  h\xXQ.  telle  qu'on  l'a  fuppofée  ;  que  la  fituation 

de  l'enfant  varie  à  l'infini  dans  les  premiers 
temps  de  la  groiTeffe ,  &:  qu'elle  devient  fixe 
&  confiante  à  mefure  que  celle-ci  augmente. 
On  doit  cependant  en  excepter  le  cas  011  la 
matrice  contient  beaucoup  d'eau.  Chez  ces 
femmes  en  effet ,  l'enfant ,  confervant  toujours 
la  mobilité  qu'il  avoit  dans  les  premiers  temps 
de  fon  exiftence ,  peut  fe  retourner  de  diffé- 
rentes manières  ,  même  pendant  le  travail  de 
l'Accouchement  ;  mais  il  ne  prend  cependant 
pas  la  pofition  indiquée  ci-defTus ,  parce  qu'il 
lui  efl  d'autant  plus  difHcile  de  la  conferver , 
qu'il  efl  alors  environné  d'une  plus  grande 
quantité  d'eau. 
Situation  417.  La  fîtuation  la  plus  naturelle  de  l'en- 
ordinaire  du  f^nt  efl  d'avoir  la  tête  en  bas  ,  placée  diago- 
^^'"^'  nalement  fur  l'entrée  du  baffm  ,  l'occiput 
répondant  à  l'une  des  cavités  cotyloïdes  ,  &: 
le  front  à  la  jon£lion  facro  -  iliaque  oppofée. 
Dans  cet  état  ,  les  feffes  ,  les  cuiffes  ,  les 
jambes  &  les  pieds  font  en  haut ,  &  inclinés 


DESACCOUCHEMENS.       I47 

vers  le  côté  de  la  femme  oii  le  fond  de  la 
matrice  s'eil  porté  ,  de  forte  que  fon  grand 
diamètre  coupe  la  colonne  lombaire  à  angles 
aigus. 

Section     IV. 

Dïvïjion  de  V enfant, 

418,  La  furface  de  l'enfant,  coniidérée  rela-      Divlfioa 
tivement  à  notre  objet,  pourroit  être  divifée  du  foetus, 
en  trente-quatre  régions  que  nous  réduirons 
cependant  à  vingt-trois.  Si  quelques-unes  ,  au  * 
commencement  de  l'Accouchement ,  ne  fe  pré- 
fentent  que  rarement  à  Torifîce  de  la  matrice  , 

elles  n'en  exigent  que  plus  de  foin  de  la  part 
de  l'Accoucheur ,  qui  ,  moins  habitué  à  les 
reconnoître  par  le  Xzdi ,  pourroit  les  confondre 
avec  d'autres  ,  &  errer  dans  les  conféquences 
qu'il  en  tireroit. 

419,  Comme  il  eil  effentiel  &  même  indif- 
penfable  d'expofer  en  détail  ces  différentes 
régions  dans  la  troifieme  partie  de  cet  ouvrage, 
o\\  nous  traiterons  des  Accouchemens  contre 
nature  ,  nous  n'en  dirons  rien  ici ,  afin  d'évi- 
ter quelques  répétitions  qui  pourroient  paroître 
ennuyeufes. 

420,  De  toutes  les  parties  principales  de  Deiafiruc- 
l'enfant  ,  la  tête  non  -  feulement  eil:  la  plus  ^^^^  ^^  ^^ 
dure  ,  mais  la  plus  volumineufe  ;  la  poitrine       ' 

Kz 


I48  V  A   R    T 

poitrine  du  étant  confidérée   dans  l'état  de  la  rédiiftioa 
fœtus.         qu'elle  peut  éprouver  :    car  fa  ftruÛure  eft 
telle  5  qu'elle  s'accommode  toujours  affez  faci- 
lement à  l'efpece  de  filière  que  lui  préfente 
le  baffin  par  où  elle  efl  obligée  de  paiTer. 

421.  On  remarque  bien  quelque  chofe  de 
femblable  dans  la  fl:ruâ:ure  de  la  tête  ;  ainû 
que  la  poitrine  ,  elle  eft  compofée  d'un  affez 
grand  nombre  de  pièces  offeufes  ,  qui ,  n'étant 
unies  que  par  des  parties  membraneufes  ,  peu- 
vent fe  rapprocher  ou  s'écarter  un  peu  félon 
les  circonilances  :  ce  qui ,  joint  à  la  flexibi- 
lité de  ces  mêmes  os ,  permet  à  la  tête ,  dans 
certains  Accouchemens  difficiles ,  de  fe  mou- 
ler en  quelque  forte  à  la  figure  du  baffin. 
Mais  il  faut  obferver  qu'en  diminuant  dans  un 
fens ,  elle  augmente  prefque  toujours  dans  un 
autre.  _ 
Dîvlfion       422.  Quoique  la  tête  de  l'enfant ,  confidérée 

de  la  tête  du  ^^^  moment  de  la  naiffance ,  foit  comme  ovoïde, 
fœtus.  1  ,.^.  .  /    . 

on  peut  cependant  y  diltmguer  cmq  régions , 

deux  extrémités  ,   quatre  diamètres  &:   deux 

circonférences. 

Defesré-      423.  Des  cinq  régions  de  la  tête,  deux  en 

glons.         forment  le  fommet  &  la  bafe  ;  les  trois  autres , 

les  côtés  &  la  face. 

De  fes  ex-      4-4*  L'une   des  extrémités   de  la   tttQ   eft 

trémités.      fupérieure   6c  poftérieure  ,   nous  l'appelions 


DES    A  C  C  0  U  CH  EM  EN  s.       149 

occipitale;  l'autre  eft  inférieure  &  antérieure,  '\ 

c'efl  le  menton.  La  première  eil:  plus  épaiffe  i 

&  plus  arrondie  ;  la  féconde  plus  étroite  &  '\ 
plus  alongée. 

415.  Le  plus  grand  des  diamètres  de  la  Defesdia-  ■ 
tête ,  dont  la  longueur  eil  de  cinq  pouces  &:  "^etres.  , 
vm  quart ,  pour  l'ordinaire  ,  paffe  obliquement  ' 
de  la  fymphife  du  menton  à  l'extrémité  pofté-  , 
rieure  de  la  future  fagittale  :  le  moyen  ,  qui  i 
eft  d'environ  im  pouce  plus  court ,  s'étend  j 
du  milieu  du  front  au  haut  de  l'os  occipital  : 

le  troifieme  traverfe  la  tête  du  fommet  à  la  ; 

bafe  du  crâne  :  &  le  quatrième   d'une  pro-  I 

tubérance  pariétale  à  l'autre.  La  longueur  de  ; 

ces  derniers   eft   affez  eonflamment  de  trois  .  , 

pouces  &  quatre  à  lix  lignes.  Il  eft  bon  de  i 

remarquer  que  la  largeur  de  la  tête  efl:  moindre  i 

au-deffous  des  oreilles  que  dans  le  trajet  indi-  ^ 

que  {a).                                ^  j 

416.  La  plus  grande  circonférence  de  la  Des  cir-  j 
tho,  efl  à-peu-près  de  quatorze  à  quinze  pouces  ;  conférences  ■ 
l'autre  n'eil  que  de  dix  à  onze.  Celle-ci  paffe  fœtus.  ^ 
tranfverfalement  fur  le  fommet  &  la  bafe  du  I 
crâne ,  ainfi  que  fur  les  boffes  pariétales  :  la 

(<z)  Nous  appellerons  dorénavant  le  premier  de  ces 
diamètres,  oblique;  le  deuxième,  longitudinal;  le  troi- 
fieme ,  perpendiculaire  ;  &  le  quatrième ,  tranfverfal  ou 
petit  diamètre^ 

K3  i 


ÎJO  L  A   R    T 

première  fur  les  deux  fontanelles  ,  la  face^ 
le  menton  ,  le  trou  occipital  ëc  le  tubercule 
du  même  os. 

427.  Quand  la  tête  s'alonge  dans  l'Accou- 
chement ,  c'eft  toujours  félon  fon  diamètre 
oblique  ;  de  forte  que  la  pointe  du  cône  qu'elle 
repréfente  alors ,  eft  au-deffus  de  l'angle  pof- 
térieur  des  pariétaux:  elle  ne  peut  éprouver 
cet  effet  fans  diminuer  d'épaiffeur  d'un  côté 
à  l'autre  ,  ôc  fouvent  du  fommet  à  fa  bafe. 
Des  change-  428.  Ces  changemens  ^toujoursfavorables  & 
mensqu'eile  {q^^^^^^  néceffaires  à  l'Accouchement ,  ont  des 

éprouve 

dans  l'Ac-  bornes  qu'ils  ne  peuvent  paiTer  fans   danger 

couchementî  pour  l'enfant  ;  mais  elles  font  individuelles  , 

&  elles  différent  félon  le  degré  de  foupleffe 

dont  jouiffent  les  os  du  crâne ,  la  largeur  des 

futures  &  des  fontanelles ,  de  forte  qu'on  ne 

peut  les  apprécier. 

Etat  des      ^ic).  Les  futures  dans  le  fœtus ,  plus  mul- 

^Litures   ans  ^jp^j^^^  q^^    ^^^^  l'adulte  ,    n'offrent  ,  pour 

ainii  dire  ,  rien  de  ce  qu'elles  doivent  être 
dans  la  fuite  :  les  os  du  crâne  ,  bien  loin  de 
fe  recevoir  alors  par  ces  efpeces  de  queues 
d'aronde  entrelacées  que  nous  voyons  à  Tâge 
de  perfedion ,  ne  font  point  par-tout  dans  un 
contad:  immédiat,  laiffant  entre  eux  plufieurs 
efpaces  membraneux ,  dont  quelques-uns  font 
nommés  fontanelles. 


rieure. 


DES    ACCOU  CHEMENS.       I5I 

.    43  o.  Les  futures  les  plus  notables  dans  le 
fœtus  font  la  coronale  ,  la  fagittale  qui  s'étend 
jufqu'à  la  racine  du  nez ,  la  lambdoïde  &  les 
temporales  ou  écailleufes. 

431.  La  fontanelle  la  plus  remarquable  fe  Delafon- 
voit  à  l'union  de  la  future  coronale  &  fagit-  candie  ame- 
tale  :  on  la  déiigne  fous  le  nom  de  bregma  ou 
de  fontanelle  antérieure.  Sa  figure  eft  à-peu- 
près  celle  d'un  lofange.  On  a  cru  fort  long- 
temps 5  &  quelques-uns  le  penfent  encore  au- 
jourd'hui, qu'elle  étoit  douée  d'un  mouvement 
pulfatif  ;  mais  il  n'exifte  rien  de  femblable 
avant  la  naifTance. 

43  2.  Quand  bien  même  on  trouveroit  quelque 
mouvement  dans  cette  fontanelle  fur  les  enfans 
nouveaux-nés  ,  on  ne  devroit  pas  en  conclure 
qu'il  exiftoit  avant  la  naiffance  ,  à  caufe  de  la 
manière  d'être  dans  ces  deux  états  ii  difîërens. 
L'enfant  qui  vient  de  naître,  refpire  ,  jette  des 
cris  plus  ou  moins  aigus ,  &  exerce  des  mou- 
vemens  de  fuccion  prefque  continuels  ;  d'un 
côté  le  refoulement  du  fang  vers  le  cerveau  , 
&  de  l'autre,  l'aiftion  desmufcles  crotaphites 
fur  les  os  du  crâne  ,  dont  les  angles  abou- 
tiflent  à  la  fontanelle  ,  peuvent  bien  y  pro- 
duire quelque  teniion  alternative ,  &  un  mou- 
vement pulfatif  qui  n'ont  certainement  pas  lieu 
fur  le  fœtus  caché  dans  le  fein  de  fa  mère. 

K4 


152  L  A  R  T 

Delà  fou-      433.  Nous  appellerons  aufli  fontanelle  l'en* 
taneiie  pof-  jj-oit  oii  fe  joignent  les  futures  fagittale   & 
lambdoïde  ,  quoiqu'il  n'y  ait  prefque  jamais 
d'efpace  membraneux ,  comme  à  la  première. 
Elle  diffère  d'ailleurs  de  celle-ci ,  en  ce  qu'elle 
n'eft  formée  que  de  trois  angles  offeux ,  tan- 
dis que  l'antérieure  l'efl  de  quatre  :  ce  qui 
nous    les   fait    diflinguer   aifément   au    tou- 
cher {a), 
Desfonta-      434*  On  voit  à  chaque  extrémité  des  fu- 
neiies  laté-  tures  coronale  &:  lambdoïde  ,  d'autres  efpeces 
de  fontanelles  :  celles  qui  fe  trouvent  au  bas 
de  la  dernière  de  ces  futures  font  très-appa- 
rentes au  ta£t  ;   celles  de  la  future  coronale 
font  cachées  profondément  dans  les  foifes  tem- 
porales ,  &  couvertes  par  les  mufcles  cro- 
taphites. 
De  Tarti-      435.  L'articulation  de  la  tête  avec  le  tronc, 
cuiatioîi  de  f^  fituation  naturelle  &  fes  mouvemens  ne  font 
de  fes  m    -  P^^  moiîis  Utiles  à  connoître  que  les  chofes 
yemens.       précédentes. 

436.  La  première  eil  une  efpece  de  gin- 
glyme  qui  ne  permet  que  de  très-petits  mou- 
vemens :  il  la  tête  en  exécute  de  plus  grands  , 


{a)  On  rencontre  quelquefois,  mais  bien  rarement^ 
un  quatrième  angle  à  la  fontanelle  poftérieure ,  parce 
que  celui  de  l'occipital  eft  alors  partagé  en  deux. 


nES    Ac  COV  C  H  EMEN  s.       I53  ; 

Us   dépendent    du   mouvement   combiné    de 
toutes  les  vertèbres  cervicales. 

437.  Ces  mouvemens  ,  quoique  plus  libres 

dans  le  fœtus  que  dans  l'adulte  ,   ont  cepen-  j 

dant  des  bornes  qu'il  eft  effentiel  de  bien  con- 

lioître  5  fur-tout  celles  du  mouvement  de  pivot , 

qui  dépend  prefque  entièrement   de   la   tor-  1 

fion  du  col.   Il  eft  tel  que   la  face  ne  peut  i 

décrire  qu'un  quart  de  cercle. 

438.  La  fituation  naturelle  de  la  tête  du   Delafima-        1 

fœtus ,  ou  de  l'enfant  nouveau-né  ,    eil  telle  ^       ^^  ^^       \ 

que  le  menton   eft   beaucoup   plus  bas  que  tête  du  fœ-       j 

l'occiput ,  &  que  l'axe  du  tronc  paffe  un  peu  ^^^ ,  &  de        , 

au-devant  de  la  fontanelle  poftérieure.  dontl'axedu        I 

439.  En  rapprochant  les  connoiffances  éta-  corps  la  tra-        ^ 
blies  iufques  ici ,  tant  à  l'égard  du  baftin  de  v^'^^^- 

-,      r  1  1      ij      r  •     1    •        Utilité  de  j 

la  femme  ,  que  du  corps  de  1  entant  qui  doit  ^^^^^^   ^^^ 

naître  ,  on  y  découvre  les  principes  fonda-  connoiffan-        | 

mentaux  de  l'art  d'accoucher  ;  on  y  entrevoit  ^^^' 

la  marche  de  la  nature  dans  le  travail  admi-  l 

rable  de  la  naiftance  ;  &  on  y  apperçoit  les 

règles  que  nous  devons  fuivre  dans  bien  des  i 

cas ,  pour  l'aider ,  ou  pour  opérer  ce  qu'elle  j 

ne  pourroit  faire  fouvent  fans  danger  pour  la 

mère  &  l'enfant. 

440.  L'Accoucheur  ,    qui   a  bien  compris 

toutes  ces  chofes ,  faura  non-feulement  qu'un  I 

enfant  à  terme  ne  peut  fortir  du  fein  de  fa  ] 


154  r  A  R  T 

mère ,  dans  l'ordre  naturel ,  qu'en  préfentant 
une  àes  extrémités  de  fon  grand  diamètre  à 
l'orifice  de  la  matrice ,  mais  encore  comment 
ces  parties  doivent  fe  placer ,  &  comment 
elles  doivent  avancer  pour  que  l'Accouche- 
ment  fe  faffe  plus  facilement. 

441.  Pour  que  l'Accouchement  s'opère  ainfî , 
la  tête  doit  fe  préfenter  diagonalement  à  l'en- 
trée du  bafîin  ,  l'occiput  derrière  l'une  ou 
l'autre  cavité  cotyloïde  ,  &  le  front  devant 
l'une  des  fymphifes  facro  -  iliaques  :  elle 
doit  defcendre  en  olFrant  de  plus  en  plus  la 
fontanelle  poftérieure  :  l'occiput  doit  venir 
enfuite  s'engager  fous  l'arcade  du  pubis ,  pen- 
dant que  le  front  fe  portera  du  côté  àM/acrum^ 
&c.  Les  épaules  doivent  fubir  le  même  dépla- 
cement 5  en  paiTant  du  détroit  fupérieur  à  l'infé- 
rieur ,  parce  que  leur  largeur  eft  plus  grande  que 
le  petit  diamètre  de  ces  détroits  n'a  d'étendue. 

442.  Dans  les  Accouchemens  où  l'enfant 
vient  par  les  pieds  ,  les  épaules  &:  la  tête 
doivent  fe  préfenter  de  même  aux  ouvertures 
du  baffin  ,  c'efl-à-dire  de  manière  que  leurs 
diamètres  foient  toujours  dans  le  même  rap- 
port avec  ceux  de  cette  cavité.  Mais  fi  dans 
le  premier  cas  la  tête  doit  s'engager  par  fort 
extrémité  poftérieure  ,  dans  ce  dernier  elle 
doit  le  faire  par  le  menton. 


DES    ACCOUCHEMENS.       IJJ 

443.  Cette  marche  ,  dictée  par  le  rapport 
des  dimenlions  du  baflîn  de  la  femme  avec 
celles  du  corps  de  l'enfant ,  efl  aufîi  celle  que 
fuit  la  nature  dans  les  Accouchemens  confiés 
à  fes  foins  ,  comme  on  peut  s'en  affurer  par 
l'obfervation. 

Section    V. 

Des  Secondines  ou  Arrierc-faix  ^  &  m  particulier 
du  Placenta, 

444.  Sous  le  nom  de  fccpndines  ou  barrière-   Des  fecon- 
faix ,  on  comprend  le  placenta ,  les  membranes  ^^^^^  ^,  ^" 

^  :J  .  .  temps  ou  el- 

&  le  cordon  ombilical  ;  on  pourroit  y  ajou-  j^s  ^g  ^^j.. 
ter  les  eaux.  inent. 

445.  Ceft  improprement  qu'on  a  défigné 
ces  fubftances  fous  ce  nom  générique  ;  puif- 
qu'elles  font  formées  avant  le  fœtus ,  ou  du 
moins  qu'elles  ont  déjà  acquis  une  certaine 
perfeftion  dans  un  temps  où  l'ébauche  de  ce 
dernier  eft  à  peine  commencée  :  on  doit  cepen- 
dant en  excepter  le  cordon  ombilical ,  qui , 
comme  on  le  fait ,  n'eil  qu'une  produftion  des 
vailTeaux  hypogaftriques  du  fœtus.  Quoi  qu'il 
en  foit  5  nous  leur  conferverons  ce  nom  ,  en 
nous  conformant  à  l'ufage. 

446.  Si  l'ordre  du  développement  des  fiibf- 
tances  qui  compofént  la  groffeife ,  efl  conf- 


156  U  A  R    T  ' 

tamment  tel  ;  fi  les  fecondines  exiftent  avant 
que  le  fœtus  ne  tombe  fous  nos  fens  ;  ii  on 
les  rencontre  fquvent  fans  lui  ,  &  qu'il  n'ait 
jamais  lieu  fans  elles  ^  an  ne  peut  douter 
qu'elles  ne  foient  faites  pour  lui ,  &  qu'elles 
n'aient  à  fon  égard  des  fondions  importantes 
à  remplir. 

447.  D'après  cette  vérité ,  il  eft  démontré 
que  toutes  ces  parties  ne  fe  nourrilTent  que 
de  fucs  qui  leur  font  tranfmis  par  les  vaîf- 
feaux  de  la  matrice ,  au  moins  dans  les  pre- 
miers temps  de  la  groffefTe  oii  elles  n'en  re- 
çoivent nullement  du  fœtus  ;  mais  ces  fluides 
doivent  être  très-tenus  d'abord  j  car  ce  n'eft 
qu'après  un  certain  temps  que  le  fang  de  la 
mère  peut  arrofer  ces  mêmes  parties. 
De  la  na-      ^^g^  Lçg  focondlnes  ,  dans  les  premiers  mois 

turc  des  iC" 

condines  ^^  ^^  groffeiTe  ,  ne  font  pas  telles  que  nous 
les  trouvons  à  la  fin  :  ce  n'eft ,  dans  les  pre- 
mières femaines  ,  qu'une  efpece  de  veiîie  mem- 
braneufe  ,  qui  devient ,  bientôt  après  ,  tomen- 
teufe  extérieurement  ,  au  point  que  les  mem- 
branes ne  paroiffent  plus  pendant  quelques 
mois.   Voye^^  §.   398» 

Du  placenta,  ^^.c).  Ce  tomcntum  qui  les  recouvre  par-tout 
alors  ,  fe  ramafle ,  par  la  fuite  ,  dans  une  éten- 
due déterminée  ,  &  forme  cette  efpece  de 
gâteau  parenchimateux ,  que  nous  connoiffons 


DES    ACCOU  CHEM.EN  S.       I57 

fous  le  nom  de  placenta  ,  de  forte  qu'au  terme 
de  l'Accouchement  ,  il  ne  couvre   au  plus 
qu'un  quart  du  chorion. 
'    450.  Cette  malTe  fpongieufe  &  vafculeufe 
a  dans  ce  temps  fept  à  huit  pouces  de  dia- 
mètre 5  &  douze  ou  quinze  lignes  d'épaiffeur 
dans  fon  centre  ;  ce  qui  varie  cependant  un 
peu  félon  la  conftitution  de  la  femme  ,  la  force 
de  l'enfant  &:  le  lieu  dé  la  matrice  où  cette 
maffe  s'étoit  en  quelque  forte  greffée, 
■    451.  \.Q  placenta  eft  toujours  formé  de  plu-   Delaftruc 
fieurs  lobes,  unis  par  un  tiffu  cellulaire  li  fin  &  ii  ture  du  fa.- 
délicat ,  qu'il  fe  déchire  avec  la  plus  grande 
facilité.  Il  fuffit  de  plier  cette  maffe  fur  elle- 
même  pour   en  féparer  les   lobes  ,   ôc  faire 
paroître  fa  furface  extérieure  très -inégale  &: 
lobuleufe  ;  au  lieu  que  ,  dans  l'état  naturel , 
on  y  voit  feulement  des  filions  tortueux  ,  cou- 
verts d'une  lame  membraneufe  très-fine  ,  & 
qui  ont  en  cela  une  certaine  reffemblance  avec 
les  anfraétuofités  du  cerveau.  ^ 

"    452.  Prefque  tous  les  anatomiftes  ont  penfé     d^s  rap- 
que  des  mammelons  vafculaires    Avl  placenta  ^ons  au pia- 

s'engaeeoient  dans  l'embouchure  des  fmus  uté-  ""^'^^^^'^  ^ 

°  °  .  ,      ^  .  matrice, 

rins  5  pour  y  pomper  les  fluides  néceffaires  au 

développement  du  fœtus.  Ce  que  j'ai  vu  de 

plus  remarquable  fur  la  furface  externe  de  ce 

corps  fpongieux  ,  font  des  cavités  contiguës  y 


centa, 

-  \ 


158  r A  R  T 

au  moyen  d'un  tilTu  cellulaire  très -fin,  2li\x 
orifices  de  ces  mêmes  finus  utérins  ;  mais  ces 
Cavités  ne  paroiffent  bien  que  quand  on  les 
fépare  de  ces  derniers  ;  car  leur  bord  s'afFaifle 
aufîi-tôt ,  6c  elles  n'offrent  plus  qu'une  efpece 
de  déchirure. 

453.  C'eft  par  ce  rapport  que  le  fang  uté- 
rin paffe  dans  les  cellules  du  placenta ,  où  les 
veines  ombilicales  viennent  puifer  de  ce 
fluide  ,  ce  qui  eft  propre  au  développement 
de  Tenfant  ;  car  l'expérience  n'a  pu  démontrer 
encore  que  ces  mêmes  veines  s'avançafient 
jufques  dans  les  finus  de  la  matrice. 
Des  vaif-  454.  La  fiirface  interne  du  placenta  eft  tou- 
feauxdup/^- JQ^j.^  tapiffée  du  chorion  &  de  l'amnios.  On 
y  voit  un  plexus  admirable  d'artères  &  de 
veines ,  dont  le  centre  fe  trouve  tantôt  au 
milieu  de  cette  furface  ,  &  tantôt  fur  un  point 
de  fa  circonférence  ,  ou  fur  un  autre  ,  fans 
qu'on  puifie  abfolument  afiigner  la  caufe  de 
cette  variété. 

-  455.  On  a  peine  à  imaginer  ce  qui  a  fait 
dire  à  un  Accoucheur  du  premier  ordre ,  que 
la  réimion  de  tous  ces  vaifleaux  fe  faifoit  au 
centre  du  placenta  ,  toutes  les  fois  que  ce 
même  centre  répondoit  à  celui  du  fond  de  la 
matrice  ,  &  fur  fon  bord  inférieur  lorfqu'il 
occupe  une  autre  région  de  ce  vifcere.  L'ex- 


centa. 


DES    ACCOUCHEMENS.       I59 

périence  a  mille  fois  prouvé  le  contraire  de 
cette  affertion. 

456.  Le /7/e;r/^5  vafculaire  dont  il  s'agit,  fert 
de  bafe  au  cordon  ombilical.  Chaque  ramifi- 
cation forme  comme  autant  de  racines  infi- 
niment petites  qui  fe  plongent ,  en  s'éloi- 
gnant ,  dans  la  fvibftance  même  du  placenta; 
tandis  que  les  branches  ,  en  fe  réuniffant , 
donnent  naiffance  à  trois  troncs ,  favoir  à  une 
veine  &  à  deux  artères  qu'on  appelle  vaif- 
fêaux  ombilicaux,   Voyc:^  §.478  &  fuiv. 

457.  Les  racines  veineufes  fortent  de  lafubf- 
tance  même  àx\ placenta  ;  &  les  artères,  qui  font 
la  continuation  àes  hypogaftriques  du  fœtus  , 
viennent  s'y  plonger  &  s'y  perdre  après  avoir 
formé  nombre  d'aréoles  entre  elles ,  &  avoir 
communiqué  par  quelques-unes  de  leurs  bran- 
ches avec  les  veines.  On  ne  trouve  point  de 
valvules  dans  celles-ci ,  mais  on  en  rencontre 
quelquefois  dans  les  artères. 

'     4<^S,  Le  placenta  Tpré^ente  affez  fouvent  àes     Des  varié- 
variétés  dont  les  unes  ont  rapport  à  fa  confor-  tés  qu'on  ob- 
mation ,  les  autres  à  l'infertion  du  cordon  om.-  j^  ^^^^^  ^^ 
bilical  5  &  au  nombre  d'enfans  qui  compofent  placenta, 
la  groflefie. 

459.  Plufieurs  des  lobes  dont  nous  avons 
•parlé  au  §.451  ,  font  quelquefois  éloignés  de 
la  maffe  principale  avec  laquelle  ils  ne  com- 
ïnuniquent  qu'au  moyen  des  vaiffeaux  &  des 


ï  ^O  L'  A   R    T 

membranes.  J'ai  vu  deux  petits  placenta  pour  \6 
même  enfant  :  j'en  ai  trouvé  un  autre  affez  fem- 
blable  à  la  forme  des  reins  ;  le  cordon  étant  in- 
féré au  milieu  d'une  échancrure,  comme  le  font 
les  uretères, 

.  460.  Quand  le  cordon  s'implante  au'  bord  du 
placenta ,  n'importe  de  quel  côté  ,  on  donne  à 
ce  dernier  le  nom  de  placenta  en  raquette.  Si 
l'on  pouvoit  reconnoître  cette  variété,  ainli 
que  les  précédentes ,  avant  que  de  procéder 
à  la  délivrance ,  on  éviteroit  fouvent  quelques- 
unes  des  difficultés  qu'on  rencontre  à  opérer 
celle-ci. 
J^xx placenta.  46 1.  Daus  le  cas  de  jumeaux,  on  trouve 
esjumeaux.  quelquefois  autant  de  placenta  qu'il  y  a  d'en- 
fans  ;  d'autres  fois  ils  font  unis  dans  une  cer- 
taine étendue  de  leurs  bords ,  &  ne  paroiflent 
en  faire  qu'un  feul  :  mais  bien  rarement  leurs 
vaiffeaux  fe  communiquent ,  ce  qui  peut  avoir 
fes  avantages. 

462.  Les  jumeaux  ont  cependant  prefque  tou- 
jours quelque  chofe  de  commun  dans  le  pre- 
mier cas  5  étant  enveloppés  d'un  même  chorion , 
qui  unit  ii  étroitement  les  deux  maffes  du  pla-^ 
centa^  quand  elles  font  diftinûès ,  qu'on  ne  peut 
extraire  l'une  fans  l'autre  (à)* 

{a)  Voyez  l'art,  des  Jumeaux,  à  la  fin  de  cet  ouvrage. 

4^3v 


DES    ACCOUCHEMENS.       l6l 

463.  lut  placenta  peut  s'attacher  indiftin^le-      Lieu  où 
ment  fur  tous  les  points  de  la  matrice  :  le  plus  ^'attache  A^ 

-  .,  -  ,    .  placenta^ 

iouvent  11  en  occupe  les  régions  moyennes , 
rarement  le  milieu  du  fond,  &  plus  rarement 
encore  la  partie  inférieure ,  ou  le  deffus  de  l'o- 
rifice. Il  m'a  paru  conftamment  plus  petit 
dans  les  femmes  chez  lefquelles  il  étoit  atta- 
ché fur  cette  dernière  région  de  la  matrice  , 
fans  qu'on  pût  attribuer  cette  différence  au 
fang  qui  s'en  étoit  écoulé  avant  l'Accouchement. 

464.  Tous  les  praticiens  conviennent  aujour- 
d'hui des  premières  vérités  contenues  au  para- 
graphe précédent  ;  mais  la  plupart  en  ont  fait 
la  bafe  d'une  multitude  d'erreurs  plus  ou  moins 
préjudiciables  aux  progrès  de  l'art, 

465.  Ce  n'efl  pas  en  effet  l'adhérence  du 
placenta  à  telle  ou  telle  région  de  la  matrice 
qui  détermine  l'obliquité  de  ce  vifcere ,  ni  les 
mauvaifes  portions  de  l'enfant.  Cette  maffe 
n'apporte  pas  davantage  de  changement  dans 
la  figure  de  la  matrice ,  &  la  forme  extérieure 
du  ventre ,  comme  quelques-uns  l'ont  prétendu. 

466.  Aucun  figne  ne  peut  nous  inftruire 
avant  l'Accouchement  du  lieu  qu'occupe  le 
placenta  ,  fi  ce  n'eft  lorfqu'il  eil  fur  le  col  de 
la  matrice ,  ou  tout-à'fait  dans  le  voifinage ,  & 
que  le  doigt  peut  nous  le  découvrir  ;  mais 
après  la  fortie  de  l'enfant,  il  çil  facile  de  jugçr 

Tom^  /»  L 


i6i  L' A  R  T 

de  la  fîtuation  de  cette  maffe  fpongieufe,  en 
fuivant  le  cordon  jufqu'au-deffus  de  l'orifice  de 
la  matrice,  &  en  obfervant  s'il  defcend  de  la 
partie  antérieure  ou  poftérieure  de  ce  vifcere  , 
ou  bien  de  l'un  de  i^^  côtés.  Ce  n'efi:  qu'après 
la  fortie  du  placenta  même  qu'on  peut  évaluer 
de  combien  il  étoit  éloigné  de  l'orifice. 
Des  moyens      467,  Le  placenta  n'eft  attaché  à  la  matrice  que 
d'union   du  p^j.  ^^j^  |.j^^  cellulaire  très-fin,  &  fouvent  très- 
la  matrice,    ^^^il^  ^  détruire  :  1  on  n  y  voit  rien  de  fem- 
blable  à  ces  efpeces  d'engrenures  dont  quel- 
ques-uns ont  parlé. 

Section     VL 

Des  membranes  du  fœtus, 

Delamem-  468.  Des  deux  membranes  dont  efi:  formé 
brane  appel-  jg  f^^  ovoïde  qui  renferme  l'enfant ,  la  première 
ou  le  chorion ,  efi:  celluleufe  extérieurement  , 
&  fur- tout  dans  le  voifinage  du  placenta  ^  oii 
l'on  trouve  même  affez  fouvent  un  peu  de 
graifle  qui  la  rend  plus  épaifle,  &  en  quel- 
que forte  opaque. 

469.  Quoique  le  chorion  paroifife  extérieure- 
ment hériffé  d'une  efpece  de  duvet  très-fin  , 
on  n'efi:  point  en  droit  de  penfer  que  chaque  filet 
foit  autant  de  vaifiTeau  lymphatique.  Il  y  a  plus 
d'apparence  que  ce  duvet  n'efi  qu'un  tifiîi  cellu- 


r>ES      ACCOU  CH  EMEN  s.       1(3  5 

îaire  par  lequel  cette  membrane  étoit  liée  à  la 
matrice ,  fans  qu'on  puiffe  cependant  nier  qu'elle 
n'ait  quelques  vaiffeaux  du  genre  dont  il  s'agit. 

470.  Le  chorion  ne  forme  point  une  gaîne  au 
placenta ,  il  paiTe  par-deflbus  cette  maffe ,  qui ,  à 
proprement  parler  ,  pourroit  être  regardée 
comme  l'expaniion  du  tiffu  cellulaire  de  cette 
membrane ,  û  ce  n'ell  que  les  fibres  qui  for- 
ment les  lames  dans  celle-ci  ,  différemment 
diflribuées  dans  le  placenta ,  y  conftituenî  une 
efpece  d'épongé ,  que  les  vaiiTeaux  ombilicaux 
font  paroître  plus  organifée  que  le  refle. 

471.  L'amnios  efl  une  membrane  mince  &   Deiamem. 
par-tout  tranfparente.  Sa  face  interne  très-liffe,  ^''^^^^  ^pp^^" 

1        .  ,  , .  .  lée  amnlos, 

touche  immédiatement  aux  eaux  qui  entourent 
l'enfant ,  tandis  qu'elle  eil  unie  au  chorion 
dans  toute  l'étendue  de  fa  face  externe;  de 
forte  cependant  que  (es  adhérences  font  moins 
ferrées  à  l'endroit  du  placenta  qu'ailleurs. 

472.  Ces  deux  membranes  fe  réfléchiffent 
fur  le  cordon  ombilical ,  &  l'enveloppent 
dans  toute  fa  longueur,  l'amnios  formant 
toujours  y  du  côté  de  fa  bafe  ,  un  repli  en 
manière  de  petite  faulx.  Quelques-uns  ont  ima- 
giné que  cette  dernière  membrane  fe  bornoit 
à  deux  doigts  de-là: ,  comme  l'épiderme  du 
fœtus  le  fait  près  de  l'ombilic  ;  mais  fi  on  ne 
peut  la  fuivre  plus  loin  y  c'efl:  qu'elle  efl  inti- 

L  a 


î64  L  A  R  T 

mement  unie  &  confondue  avec  le  chorionr 

473.  Il  ne  paroît  pas   impoflible  que  ces 

membranes  puiffent  fe  défunir  &  s'écarter  dans 

une  certaine  étendue ,  pour  former,  comme  la 

plupart  des  Accoucheurs  le  penfent ,  une  efpece 

de  poche  qui  fe  remplit  alors  dune  liqueur 

qu'ils  appellent  y^/(^^  eaux  ;  mais  cela  arrive 

bien  rarement. 

Vices  des      474.  Les  membranes  font  tantôt  d'un  tiffu  très- 

membranes  denfe  &  très-ferré  5  tantôt  d'un  tiflii  très-fin  & 

,  "       très-délicat ,  ou  très-lâche.  Dans  le  premier  cas 

ment  a  lAc-  ^  ^ 

couchement.  elles  peuvent  retarder  l'Accouchement,  enréfif- 
tant  trop  long-temps  aux  efforts  de  la  matrice  ; 
dans  le  fécond  5  en  fe  déchirant  trop  tôt ,  elles 
peuvent  le  rendre  plus  pénible  &  plus  labo- 
rieux ;  non  pas  ^  comme  le  penfe  le  vulgaire , 
parce  qu'il  fe  fait  à  fec  ,  mais  pour  d'autres 
raifons  qu'on  déduira  dans  la  fuite. 

475.  L'extrême  ténuité  des  membranes  peut 
donner  lieu  à  l'Accouchement  prématuré  chez 
les  femmes  dont  l'orifice  de  la  matrice  s'ouvre 
de  très-bonne  heure  ;  parce  que  ces  membra- 
nes trop  foibles  alors  pour  fupporter  le  poids 
de  la  colonne  de  fluide  qui  prefle  dans  cet 
endroit  ,  fe  déchirent  &  lui  permettent  de 
s'écouler. 
De  la  mem-      476.  On  trouve  dans  les  animaux ,  dont  l'ou- 

hrane  aiian-  r^q^e  eft  ouvert  dans  toute  fon  étendue ,  une 

toïde. 


DES      ACCOUCHEMENS»       l6^  \ 

troifieme  membrane  placée  entre  celles  dont  ; 

nous   venons  de  parler  ;  on  la  nomme  allan-  \ 

toïdc:  fon  ufage  eft  de  fervir  de  réfervoir  à  | 

l'urine  de  ces  animaux ,  jufqu'au  moment  de  ; 
leur  î>^ffance.                  ^ 

47^7.  On  ne  voit  rien  de  femblable  dans  le 

fœtus  humain  ,  quoique  plufieurs  Anatomiftes  ■ 

aient  afluré  avoir  trouvé  6c  préparé  cette  mem-  i 

brane  :  quelques  exceptions  ne  détruiient  pas  \ 

la  règle  générale.  A  quoi  une  pareille  poche  ,  i 

en  effet ,  y  ferviroit-elle  ,  fi  au  terme  de  la  naif-  \ 

iance  ,  &  même  long-temps  avant ,  l'ouraque  i 

n'efl  que  ligamenteux  ?  Voyci  §.482.  ' 

's 

\ 

SectionVII,  j 

Du  cordon  omhïlïcaL  \ 

■  "^ 

478.  Le  cordon  ombilical  eil  connu  de  tout     stru^ure     \ 
le  monde,  mais  fa  flrudure  ne  l'eft  pas  éga-  ^^    cordon      , 
lement.  Il  eft  formé  de  deux  artères  &  d'une  °"^^^^^"^* 
veine ,  dont  le  diamètre  eft  plus  confidérable  \ 
que  celui  des  premières.  Cet  ordre  n'efl  cepen- 
dant pas  immuable,  puifqu'on  n'a  trouvé  qu'une 

feule  artère  dans  plufieurs  cordons.  j 

479.  Ces  vaiffeaux  dont  l'origine  eft  déjà 

connue  d'après  le  §.  454  &  fuivans ,  fe  con-  \ 

tournent  l'un  fur  l'autre  ,  à-peu-près  comme  | 

les  brins  d'ofier  qui  forment   l'anfe  d'un  pa-  \ 

L3  i 


î66  L  A  R  T 

nier  ;  tantôt  les  artères  rampent  autour  de  la 
veine ,  comme  la  branche  de  lierre  fur  le  tronc 
de  l'arbre ,  &  tantôt  la  veine  en  fait  autant  à 
l'égard  des  artères.  Souvent  cette  veine  fe 
replie  fur  elle-même  ,  &  forme  des  efpeces 
de  nœuds  fujets  à  devenir  variqueux.  Ces 
vaifTeaux  font  étroitement  liés  par  le  tiflli  cel- 
lulaire du  chorion,&  ne  jettent  aucune  bran- 
che dans  la  longueur  du  cordon. 

480.  Ils  fe  divifent  &  fubdivifent  fur  la  face 
interne  du  placenta  ,  pour  former  ce  plexus 
dont  nous  avons  parlé  au  paragraphe  454  ;  & 
ils  s'écartent  l'un  de  l'autre  à  la  partie  poflé- 
rieure  de  l'anneau  ombilical  :  la  veine  monte  ^ 
en  fuivant  la  grande  faulx  du  péritoine ,  vers 
la  fciffure  du  foie  ,  pour  fe  plonger  dans  le 
linus  de  la  veine-porte  :  les  artères  defcendent 
vers  les  parties  latérales  du  bas-fond  de  la 
vefîie.5  d'où  elles  fe  recourbent  du  côté  des 
artères  hypogailriques ,  dont  elles  font  pref» 
que  toujours  la  continuation. 
Du  canal  48 1 .  La  veine  ombilicale,  en  s'approchant  du 
vemeiix,  £nus  de  la  veine-porte  ,  fe  divife  quelquefois  en 
deux  branches ,  dont  l'une,  connue  fous  le  nom 
de  canal  veineux  ^  va  fe  rendre  dans  la  veine- 
cave  inférieure.  Quand  cette  bifurcation  ne  fe 
fait  pas  ainii ,  le  canal  veineux  dont  il  s'agit  5 
prend  naiffance  du  fmus  même  de  la  veine^  porte. 


nES      ACCOU  CH  EM  ENS.       167 

4S2.  Vno.  autre  efpece  de  cordon  s'élève  du    Derourai 
fommet  de  la  vefîie  vers  l'ombilic  àwfœtus  oii  *ï"^* 
il  fe  termine  ;  c'efl  l'ouraque ,  dont  nous  avons 
déjà  parlé  :  prefque  toujours  il  efl  par-tout  liga- 
menteux ,  &  n'offre  aucune  cavité. 

483.  On  ne  découvre  point  de  nerfs  dan?    Le  cordon 
le  cordon ,  non  plus  que  dans  le  placenta  &C  n'a  poiat  de 
les  membranes ,  ce  qui  fait  qu'aucune  de  ces  ^^^  ^' 
parties  n'eft  fenfible. 

484.  Le  chorion  &  l'amnios  fournirent  une    Du  Heu  où 
gaine   commune   aux  trois  vaiffeaux  ombili-  ^^  cordon  fe 
eaux,  &  la  peau  du.  fœtus  s'avance  furie  cor-  i^e^fant 
don  d'environ  un  travers  de   doigt,  mais  en  après  fa  naif- 
s'aminciffant  de  plus  en  plus.  C'efl  toujours  ^^^^^' 
dans  l'endroit  où  elle  fe  borne  que  le  cordon 

fe  détache  de  l'ombilic  ,  n'importe  à  quelle 
diftance  il  en  ait  été  lié. 

485.  La  longueur  du  cordon  varie  beau-     De  la  ion- 
coup  ,  elle  eft  communément  de  vingt  à  vingt-  ^"^"^    ^^^ 
deux  pouces.  Les  deux  extrêmes  que  j'y  ai 
remarqués  ,  ont  été  de  fix  à  quarante-huit  pou- 
ces. On  a  vu  depuis  un  autre  cordon  de  cin- 
quante-fept  pouces ,  formant  fept  tours  fur  le 

col  de  l'enfant  (a). 

486.  Quand  le  cordon  eft  beaucoup  plus 

{a)  M,  L'héritier,   M*   en   Chirurg.  a  été  témoin 
du  fait  à  THôtel-Dieu  de  Paris. 

L  4 


i68  L  A  R  T 

long  qu'à  l'ordinaire ,  non-feulement  il  peut  fé 
contourner  fur  le  col  de  l'enfant  ou  fiu*  d'au- 
tres parties,  mais  il  peut  encore  fe  nouer  flir 
lui-  même ,  comme  on  l'a  obfervé  nombre  de 
fois,  fans  que  ces  nœuds  cependant  puifTent 
occaiionner  la  mort  de  l'enfant,  ainfi  que  plu- 
iieurs  Accoucheurs  l'ont  avancé. 

487.  Le  peu  de  longueur  du  cordon,  foit 
naturelle  ,  foit  dépendante  de  {on  entortille- 
ment fur  le  col  ou  d'autres  parties  de  l'enfant , 
ne  peut  produire  aucun  obftacle  à  l'Accou* 
chement ,  quoique  jufqu'ici  on  ait  penfé  le 
contraire.  Voye^  le  §.  607. 
De  lagfof-  488.  L'épaiffeur  du  cordon  varie  beaucoup  : 
feurducor-  quelquefois^  il  eil  très-grêle  ,  &  d'autres  fois 
très  -  gros  ,  ce  qui  vient  dans  ce  dernier  cas 
de  l'engorgement  de  fon  tiffu  cellulaire.  Ce 
même  tiffu  peut  fe  putréfier  fans  nuire  au  bien- 
être  de  l'enfant  ,  pourvu  que  les  vaifTeaux 
ombilicaux  foient  exempts  de  cette  corruption. 
L'exemple  des  enfans  qui  font  nés  avec  le  cor- 
don  putréfié,  n'a  donc  rien  de  furprenant. 

Section     VIIL 

Des  eaux  de  Vamnîos, 

Des  eaux      489.  Les  eaux  renfermées  dans  la  cavité  de 
qui  entou-  ^amniosy  font  pour  l'ordinaire  claires  ôc  fans 


DES   Ac  COU  C  H  EMEN  S.      l6() 

odeur  défagréable  ,  quelquefois  blanchâtres ,  rent  le  fœ- 
comme  laiteufes ,  &  chargées  de  flocons  d'une  '"^* 
matière  qui  paroît  cafeufe. 

490.  Dans  l'état  naturel ,  ces  eaux  ont  tous   De  leur  na- 
les  carafteres  de  la  liqueur  du  péricarde  ,  de  la  ^^^^' 
plèvre  &  du  péritoine,  étant  comme  cette  der- 
nière ,  lymphatique  &:  féreufe.  Elles  exudent 

des  membranes  par  un  méchanifme  abfolument 

femblable  à  celui  par  lequel  l'humeur  péricar- 

dine  eft   verfée  dans   cette  poche  où   on  la  1 

trouve. 

491.  Il  eft  fans  doute  bien  moins  raifonria-     De  leur 
ble  de  croire  que  ces  eaux  viennent  de  la  tranf-  ^^"^^^^ 
piration  du  fœtus  ^  &  qu'elles  contiennent  une 

partie  de  fes  urines ,  que  de  fuppofer  des  glan- 
des dans  \q  placenta  pour  les  filtrer ,  ou  des  anaf- 
tomofes  entre  les  vaifTeaux  lymphatiques  uté- 
rins &  ceux  du  chorion ,  quoiqu'aucune  de  ces 
fources  ne  les  fburnifTe. 

492.  Ce  qui  prouve  le  plus  que  les  eaux  de 
Yamnios  ne  viennent  pas  du  fœtus ,  c'eft  qu'on 
en  trouve  avant  qu'il  foit  apperçu,  &  qu'elles 
font  déjà  très-abondantes  dans  un  temps  oii 
il  eft  encore  très-petit.  Ajoutez  à  cela  que  le 
fac  membraneux  qui  tapifte  la  plupart  des  moles, 
en  eft  toujours  rempli. 

493.  La  couleur  de  fafran  qu'on  leur  a 
remarquée  dans  une  femme  qui  avoit  fait  ufage 


170  VA   R    7 

de  celui-ci  {à) ,  &  la  propriété  quelles  ont  de 
blanchir  le  cuivre  dans  celles  qui  ont  reçu  des 
friéHons  mercurielles  pendant  la  grofleiTe  ,  dé- 
montrent qu'elles  font  fournies  par  la  matrice. 
Des  vraies  494.  La  plupart  des  Accoucheurs  diftin- 
&desfauiresgygj^^  jg^^^  efpeces  d'eaux:  les  unes  qui  font 
contenues  dans  Vamnios ,  les  autres  qui  s'amaf- 
fent  entre  cette  membrane  &  le  chorion.  Ils 
appellent  ces  dernières  fauffes  couches;  ce  font 
elles  5  difent  ces  Accoucheurs  ,  que  certai- 
nes femmes  rendent  quelque  temps  avant  l'Ac- 
couchement; mais  ils  nous  paroiiTent  dans  l'er- 
reur. Les  eaux  dont  il  s'agit  ne  viennent  pas 
de  ces  kiftes  particuliers  qu'on  a  fuppofés, mais 
bien  de  la  cavité  de  Vamnios  :  elles  s'écoulent 
par  tranfudation  à  travers  les  pores  de  cette 
membrane  &  du  chorion. 

49  5  •  Quoique  la  fource  des  eaux  de  Vamnios 
ne  fe  tarifle  dans  aucun  temps  de  la  groffefTe  ^ 
elles  font  moins  abondantes  relativement  au 
volume  de  l'enfant ,  dans  les  derniers  mois  ^ 
qu'au  commencement. 
De  la  496.  Rien  ne  varie  davantage  que  la  quan- 
quantité  des  ^[^^  abfolue  de  ce  fluide  :  quelques  femmes  en 

£aux 

verfent  à  peine  une  chopine ,  même  un  demi- 
feptier ,  au  moment  de  l'Accouchement ,  tan= 

(^)  M.  le  Baron  de  Halkr,  Traité  phyfiol.  fur  la  génér. 


DES      Ac  COUC  H  EMENS.       IJl  ' 

dis  que  d'autres  en  répandent  plufieurs  pintes.  i 

497.  Ces  eaux  ,  pour  l'ordinaire  ,  nuifent  ! 
beaucoup  moins ,  foit  à  la  mère ,  foit  à  l'en- 
fant ,  par  leur  abondance  que  par  leur  défaut;  \ 
car  en  général  les  groffeffes  les  plus  doulou- 

reufes  &  les  plus  incommodes ,  font  celles  oîi  ' 
ce  fluide  manque. 

498.  Elles  font  un  de  ces  inftrumens  dont  Del'ufage  ' 
la  nature  fe  fert  pour  opérer  la  dilatation  de  '  ; 
la  matrice  pendant  la  grolTefTe,  6c  en  ouvrir  i 
l'orifice  dans  l'Accouchement.  Ces  eaux,  par  ■ 
rapport  à  leur  qualité  lymphatique  ^  ont  paru  \ 
propres  à  la  nutrition  du  fœtus  (^Voyc^  §.  500  ) 
&  le  fuivant  )  ;  elles  facilitent  d'ailleurs  fes  \ 
mouvemens ,  les  rendent  moins  incommodes  à  ] 
la  mère  5  &  diminuent  pareillement  l'impreffion  ; 
trop  violente  des  corps  extérieurs  fur  l'enfant,  \ 
Enfin  un  Auteiu:  moderne  les  regarde  (<2)  comme  1 
un  des  agens  de  la  première  inspiration  ,  &  ] 
penfe  qu'elles  fervent  à  rafraîchir  le  fang  àwfœ-  ■■ 
tus^  ce  qui  eftaffez  difiicile  à  comprendre.  j 

SectionIX.  1 

Dt  la  manière  dont  V enfant  fe  nourrît  durant  la 

groffeffe,  ^ 

499.  Si  tous  les  phyfiologiftes  conviennent     Opinions  j 

,. ^ des  Auteurs,  • 

(a)  M,  David,  Traité  fur  la  nutrition.                    -fur  la   ma-  J 


iji  U A  R  T 

niere    dont  aujourd'hui  que  le  fœtus  tire  fa  nourri  tuf e  def 
l'enfant    fe  f^  mère  ,  ils  ne  font  pas  d'accord  ni  flir  la 

nourrit  dans  t        n    •  t  î'i  •  «ri 

le  fein  de  fa  ^^^^ure  des  tluides  qu  11  en  reçoit,  ni  fur  la  ma- 
nière,        niere  dont  elle  les  lui  tranfmet.  Les  uns  pen- 
fent  que  ces  fluides  ne  font  que  des  fucs  blancs^ 
&  les  autres,  que  c^eft  du  fang, 
Oa  a  cru      jqq.  Le  penchant  de   l'enfant  nouveau-né 
T^  •    j      pour  la  fuccion  ,  &  la  faculté  qu'il  a  de  l'exer- 

liiçoit    dans  Jl  '  t  ^ 

le  fein  de  fa  cer ,  avoient  fait  croire  à  quelques-uns  parmi 
^^^^'  les  anciens  ,  qu'il  fuçoit  certains  tubercules  de 

la  matrice  ;  mais  l'analogie  qu^on  a  cru  trou- 
ver entre  la  liqueur  contenue   dans  l'eftomac 
de  ces  enfans ,  &  les  eaux  de  l'amnios  ,  a  fait 
penfer  depuis  qu'ils  fe  nourriflbient  de  celles-ci. 
Quelques-      501.  Les  partifans  de  cette  dernière  opinion 
uns  ont  pen-  j^g  conviennent  pas  unanimement  de  la  ma- 
îoi^Ls  eaux  ^^^^  ^^^^  Fenfant  reçoit  cette  nourriture  ;  les 
de  l'amnios,  uns  afllirent  que  c'eft  par  la  voie  de  la  dégluti- 
d'autresqu'ii  ^'^^^ .  ^^^  autres  par  celle  de  l'intus-fufception 

boit.  ^^  ^  ^^^  ?  ^^^  ^^^  homme  célèbre  ,  dont  le 

nom  fera  tranfmis  à  la  poftérité  la  plus  recu- 
lée,  de  croire  que  le  fœtus  puiffe  fe  nourrir 
par  les  pores  ,  &  de  nier  qu'il  avale  la  liqueur 
de  Vamnios  (  ^  )  ;  tandis  qu'un  autre ,  dont 
l'autorité  peut  également  être  citée,  affure 
qu'il  eft  permis  de  douter  de  la  réalité  de  cette 

(tf)  M.  le  Baron  de  Haller, 


DES      ACCOUC  H  EMEN  S.       I73 

dernière  fonftion  ,  &  qu'on  ne  peut  s'empê- 
cher d'admettre  i'intus-fucefption  (^)  :  qui 
croira-t-on  ? 

502.  Il  efl  bien  plus  certain  que  le  fœtus     Le  fœtus 
tire  fa  nourriture  par  le  cordon  ombilical ,  ^^!^  ^^  "°"f' 

*^  .  ^  riture  paf  le 

que  par  un  autre  endroit;  mais  la  même  va-  cordon, 
riété  d'opinions  exifte  fur  la  nature  des  fluides 
qui  lui  font  tranfmis. 

503.  La  difficulté  de  faire  pafîer  les  injec- 
tions les  plus  tenues  des  vaifleaux  utérins, 
dans  ceux  du  placenta  ,  ôc  vice  verfd ,  l'humeur 
laiteufe  qu'on  a  vue  s'écouler  des  cotylédons , 
qui  tiennent  lieu  de  plaunta  aux  animaux 
ruminans ,  ainii  que  l'extrême  délicateffe  des 
vaiffeaux  de  l'embryon  dans  les  premiers 
temps  ,  ont  fait  croire  au  plus  grand  nombre 
que  ^l'enfant  ne  recevoir  de  fa  mère  que  des 
fucs  blancs. 

504.  C'efl  le  fœtus ,  dans  cette  opinion , 
qui  forme  fon  lang ,  comme  on  le  voit  dans 
k  poulet.  En  admettant  que  celi  fe  fafle  ainii , 
à  l'égard  du  fang  qui  circule  dans  les  propres 
vaiffeaux  du  fœtus  ,  parmi  lefquels  nous 
comptons  ceux  du  placenta  ,  d'où  vient  ce 
fang  abondant  qui  remplit  les  cellules  de  cette 
maffe  dans  les  premiers  temps  de  la  groffeffe , 

(tf)  M,  Ztfvm,EIém.  fur  Tart  d'accoucher,  §.  320; 


174  V  A  R  T 

où  le  fœtus  n'ell  encore  qu'une  efpece  de  gelée 
tendre  &  délicate  ,  à  peine  fenfible  ,  ainfi  que 
celui  dont  on  trouve  cette  même  maffe  fi  gor- 
gée ,  dans  les  cas  où  on  lui  donne  le  nom  de 
mole  ?  Ce  font  fans  doute  de  pareilles  ré- 
flexions qui  ont  fait  croire  à  plufieurs  que  le 
placenta  étoit  l'organe  de  la  fanguification  chez 
le  foetus  5  &  à  d'autres ,  que  la  mère  lui  tranf- 
mettoit  ce  fluide  tout  préparé. 

505.  On  ne  peut  raifonnablement  nier  le 
paffage  du  fang  des  iinus  utérins  dans  les  cel- 
lules du  placenta  ;  mais  il  eft  permis  de  douter 
qu'il  parvienne  jufqu'au  fœtus  dans  les  pre- 
miers temps  de  fa  formation  ;  à  caufe  de  la 
grande  difproportion  qui  doit  exifler  alors  en- 
tre les  racines  de  la  veine  ombilicale  5  &  le 
volume  des  globules  rouges. 
Réfervoir  J  06.  C'efl  dans  le  placenta  même  que  ces  raci- 
oùlesveines  nes  veineufes  viennentpuifer  les  fluides  néceffai- 

ombilicales  ^  o  ^  ■*       r  t  >         r-' 

puifent  les  ^^^  ^^  lœtus ,  oL  non  dans  les  unus  uterms.  Si 
fluides  defti-  elles  n'y  pompent  d'abord  que  des  fucs  blancs  & 
nés  a  la  nu-  ténus ,  par  la  fuite  elles  y  puifent  le  fang  chargé 

trition    du      ,  a  r  •  -r  i 

fœtus.  ^^  ^^^  mêmes  lues  nutritifs  ,  comme  les  veines 
honteufes  &  fpléniques  ,  reprennent  le  fang 
épanché  dans  le  tifTu  caverneux  de  la  verge  & 
de  la  rate. 

507.  Il  eft  bien  vrai  que  le  fang  de  la  mère 
ne  paffe  point  immédiatement  des  artères  uté- 


DES      ACCOU  CHEMEN  S.       I75 

îines  dans  les  veines  ombilicales  ,  &  que  celui 
du  fœtus ,  rapporté  par  les  artères ,  qui  accom- 
pagnent ces  veines  ^  ne  fe  rend  pas  plus  direc- 
tement dans  les  veines  de  la  matrice.  Il  n'y  a 
point  d'anaflomofe  entre  ces  deux  genres  de 
vaiffeaux ,  mais  il  s'y  rencontre  des  cavités  oii 
le  fang  arrive  de  part  ôc  d'autre. 

508.  Ces  réfervoirs  font  les  iinus  utérins  , 
contigus  aux  cavités  celluleufes  du  placenta  , 
dont  nous  avons  fait  mention  plus  haut.  Les 
artères  utérines  y  verfent  le  fang  de  leur  côté, 
comme  les  artères  ombilicales  le  font  du  côté 
du  placenta  ;  &  les  veines  du  même  nom  vien- 
nent l'y  reprendre ,  les  unes  pour  le  reporter 
dans  la  maffe  générale  des  humeurs  de  la  fem- 
me 5  6c  les  autres  pour  le  conduire  au  fœtus. 

Section     X. 

De  la  circulation  du  fang  dans  k  fœtus, 

509.  Le  fang  de  la  veine  ombilicale  ,  dépofé    De  la  dr- 
dans  le  finus  de  la  veine-porte  .  après  en  avoir  cuiation  du 
parcouru  les  différentes  branches ,  fe  rend ,  avec  ^^^^ 
celui  que  cette  veine  a  reçu  d'ailleurs ,  dans 

la  veine-cave  inférieure ,  &  delà  dans  l'oreil- 
lette droite  du  cœur,  oii  celui  des  autres  par- 
ties du  corps  arrive  en  même  temps. 

510.  Cette  oreillette  ,  par  fon  action  ,  pref- 


176  L  A  R  T 

fant  enfuite  ce  fluide ,  l'oblige  de  paffer  en 
partie  dans  l'oreillette  gauche ,  au  moyen  du 
trou  de  botal ,  &  en  partie  dans  le  ventricule 
droit ,  duquel  il  eft  encore  contraint  de  fortir 
bientôt,  pour  pénétrer  dans  la  grofle  artère 
qui  y  répond.  Là ,  il  fe  diviie  en  trois  colon- 
nes ,  dont  la  plus  confidérable  le  rend  dans 
l'aorte  inférieure ,  au  moyen  du  canal  artériel , 
&  ajoute  un  certain  degré  de  vîtelTe  au  mou- 
vement du  fang  que  cette  aorte  a  reçu  du  ven- 
tricule gauche. 

511.  Les  deux  autres  colonnes ,  après  avoir 
parcouru  le  fyftême  vafculaire  du  poumon , 
fe  rendent  dans  l'oreillette  &  le  ventricule  gau- 
che 5  pour  être  enfuite  dillribuées,  avec  lefarzg 
qui  y  a  pafle  de  l'oreillette  droite,  à  toutes 
les  parties  du  corps. 

512.  Le  cercle  du  fang^  porté  par  l'aorte 
inférieure  du  fœtus  ,  s'étend  au  moins  jufqu'au 
placenta  ;  puifqu'une  partie  de  ce  fluide  y  efl 
portée  par  les  artères  ombilicales  , .  lefquelles 
après  en  avoir  tranfmis  une  quantité ,  plus  ou 
moins  grande ,  dans  les  veines  du  même  nom , 
au  moyen  des  communications  immédiates 
qui  exiflent  entre  elles ,  verfent  le  refle  dans 
les  cellules  Aw  placenta ,  &  dans  les  cavités  con- 
tigués  aux  linus  utérins.  Là  ,  s'étant  mêlé  avec 
celui  de  la  mère,  cefang  fubit  la  loi  déjà  connue» 

513- 


nES    ACCOUCHEMENS.       I77 

5,13.  La  circulation  àwfang^  de  la  matrice 
au  placenta ,  de  celui-ci  au  fœtus ,  &  vice  verfd , 
fe  fait  ainfi  jufqu'au  moment  de  l'Accouche- 
ment ;  mais  elle  éprouve  alors  des  chan- 
gemens  furprenans  ,  dont  les  uns  dépendent 
de  la  contraction  &  du  refl'errement  de  la  ma- 
trice ;  les  autres ,  de  la  refpiration  qui  s'établit 
chez  l'enfant  aufli-tôt  qu'il  eft  forti  du  fein  de 
fa  mère. 

SectionXL 

Des  changemens  que  produit  l^ Accouchement  dans 
la  circulation  du  fang ,  qui  fe  fait  réciproque- 
ment de  la  mère  à  Vcnfant  ^  &  de  ceux  qui 
dépendent  de  la  refpiration ,  au  moment  de  la 
naijfance  de  ce  dernier, 

5 14.  La  compreffion  qu'éprouvent  les  arte-  Deschan- 
res  de  la  matrice ,  le  changement  qui  arrive  gemens  quî 
dans  leur  direâ:ion ,  pendant  que  ce  vifcére  ^"^^^^"^«f^ 

Q3nS  13    cir— 

fe  contracte  &  fe  reflerre  fur  lui-même ,  font  cuiadon  ré- 
que  le  fang  arrive  en  plus  petite  quantité  ,  &  ciproque  de 
par  un  mouvement  beaucoup  plus  lent  dans  ^^  '"^^^  ^" 

*  ,  .  o  fœtus    pen- 

les  fmus  uterms  ,  &  que  ceux-ci  en  tranfmet-  dant  le  da- 
tent moins  dans  les  cellules  A\\  placenta ,  alors  ^^^^  dei'Ac- 
afFaiffées  par  la  preffion  que  cette  maife  fubit '^^'^'"^'"'• 
elle-même  contre  le  corps  de  l'enfant. 

515.  La  diminution  des  hémorrhagies  uté-     Du  pre-: 
Tome  I,  M 


I7S  V  A   R    T 

«lier  temps  n^es  ^  après  l'évacuation  des  eaux  de  ram- 
du  travail.  xi\os  ,    kur  ceffation  après  l'Accouchement  ^ 
lorfque  la  matrice  fe  refferre  par  fon  aûion  de 
reffort ,  confirment  affez  cette  vérité  impor- 
tante ,   pour  nous    difp enfer   d'en   rapporter 
d'autres  preuves. 
Dans  le  fe-      5 1 6.  L'afFaiiTement  des  cellules  du  placznta  , 
cond  temps  (Jeyenant  plus  confidérable  après  l'évacuation 
des  eaux  de  l'amnios ,  &  dans  la  même  pro- 
portion que  la  matrice  fe  contrafte ,  ne  permet 
plus  bientôt  au  fang  de  les  pénétrer  &  de  s'y 
épancher,  foit  qu'il  vienne  de  la  mère,  foit 
qu'il  vienne  de  l'enfant.  Celui  de  la  mère ,  qui 
aborde  difficilement  alors  dans  les  iinus  utérins  5 
en  eil  repris  par  les  veines  qui  y  communiquent  ; 
&  celui  de  l'enfant,  qui  avoit  coutume  d'être 
verfé  dans  les  cellules  du  placenta  ^  paiTe  des  ar- 
tères dans  les  veines  ombilicales ,  au  moyen  de 
leurs  communications  ,  &  revient  à  cet  enfant 
pour  la  première  fois  ,  tel  qu'il  en  étoit  forti  ; 
c'eû'à-dire,  fans  s'être  mêlé  de  nouveau  avec 
le  fa/zg  utérin. 
Dans  le        5  !?•  L'adion  de  la  matrice  venant  encore  à 
troifieme     augmenter,  (es   effets  ne  fe  bornent  plus  à 
temp^  atra-  ^^^^{{^qj;^^^^  des  cellules  du  placenta  ,  &  à  ce 
qui  vient   d'être   dit.   La  comprefîion   qu'en 
éprouve  cette  maffe  s'étend  bientôt  jufqu'au 
plexus  vafcuiaire  qui  couvre  fa  face  interne , 


vail. 


DES    ACCOUCHEMENS.        I7.9 

&  même  jufqu'au  cordon  ;  ce  qui  y  ralentit 
la  circulation  &  l'intercepte  enfuite  ;  comme 
cela  arrive  quand  ce  cordon  eft  entraîné  par 
les  eaux ,  &  fe  trouve  comprimé  contre  le 
bord  du  baiîin. 

518.  De-là  vient  qu'à  la  fuite  des  Accou- 
chemens  laborieux  &  longs  ,  des  enfans  naif- 
fent  avec  la  face  tuméfiée  &  livide  ,  avec  des 
épanchemens  fanguins  dans  l'intérieur  du  crâ- 
ne ,  &  à  l'extérieur;  qu'ils  paroiiTent  dans  un 
état  apopledique ,  très-voiiin  de  la  mort ,  & 
fouvent  même  étant  déjà  privés  de  la  vie. 

519.  On  trouve  toujours  le  cordon  très* 
plein  oC  fans  pulfation  ,  chez  les  premiers  : 
quand  on  l^coupe  à  plufieurs  travers  de  doigt 
de  l'ombilic  ,  il  n'en  fort  que  quelques  gouttes 
de  fang  ,  &:  encore  efl-on  obligé  ,  le  plus  fou- 
vent  ,  de  les  en  exprimer, 

510.  Ceferoit  en  vain  qu'on  fe  flatteroit  de 
rappeller  ces  enfans  à  la  vie  &  de  les  fecourir, 
en  laiffant  le  cordon  entier.  On  ne  doit  at- 
tendre leur  falut  que  de  la  feûion  de  ce  cor- 
don ,  &  du  dégorgement  qu'on  obtient  par 
cette  voie.  La  ligature,  avant  cette  précau- 
tion ,  achevé  de  les  précipiter  dans  le  tom- 
beau. 

521.  Dans  ce  même  cas  ,  Thémorrhagie 
n'eft  pas  plus  à  craindre  du  côté  de  la  mère 

M2 


\ 


i§o  L'  A  R  T 

que  du  côté  de  l'enfant.  La  veine  ombilicale^     j 
diviiee ,  verfe  au  plus  une  ou  deux  cuillerées 
de  fang  ;   &   quand   même  le  placenta  fer  oit      : 
entièrement  détaché  de  la  matrice ,  il  ne  s'en 
échapperoit  pas   beaucoup  plus  par  l'orifice     \ 
de  celle-ci.  \ 

522.  On  voit  le  contraire  à  la  fuite  de  ces     \ 
Accouchemens   très-prompts  ,    dans  lelquels     j 
Tenfant  eft ,  pouf  ainfi  dire  ,  entraîné  par  le     ; 
flot  des  eaux.  La  perte  n'efl  Jamais   plus  à 
craindre  qu'en  pareil  cas   :  elle   efl  fouvent 
même  fi  abondante  ,  quand  le  placenta  fe  dé-     j 
tache  aulîi-tôt  après  la  fortie  de  l'enfant,  qu'elle     \ 
laifie  à  peine  le  temps  à  la  femme  de  nous  en    \ 
prévenir.  Lorfque  le  placenta  conferve  toutes     I 
fes  adhérences  à  la  matrice ,  les  pulfations  du    ;i 
cordon  fe  fontfentir  plus  long-temps  que  dans 
le  cas  précédent  :  {1  on  coupe  ce  cordon  ,  le    \ 
fang  du  fœtus  s'élance  alors  avec  rapidité  des 
artères ,  jufqu'à  ce  que  la  refpiration  fe  fafie 
librement  :  celui  de  la  mère  s'écoule  par  la 
veine  ombilicale  ,   qui  defcend  du  placenta , 
pendant  tout  le  temps  que  la  matrice  refi:e  en     j 
inadion  (^).  ^ 

i^a)  Dans  une  circonftance    femblable   à   celle  qui  | 
Vient   d'être  énoncée,   nous   ne  fimes  la  ligature  du 

cordon  qu'après  avoir  reçu    environ  deux  palettes  de  | 

fang  de  la  veine  ombilicale,   &  enfuite  nous  retira;  ; 


DES   ACCOUCHEMENS.        l8l 

513.  Dans  l'ordre  naturel,  l'enfant  étant  à 
peine  forti  du  feln  de  fa  mère  ,  qu'il  com- 
mence à  refpirer,  &  la  matrice  fe  réduifant 
prefque  aufïi-tôt  à  un  très-petit  volume  ,  il 
s'écoule  peu  de  fang  des  deux  extrémités  du 
cordon  divifé  ,  &  ce  n'eft  qu'im  très-petit  dé- 
gorgement de  part  &  d'autre» 

524.  La  ceffation  prefque  fubite  du  paffage     Deschan- 
du  fang  dans  les  artères  ombilicales  ,  eft  fans  gemensqu'e- 

,  ^  j     prouve    la 

doute  un  de   ces  phénomènes  lurprenans  de  circulation 
l'économie  animale ,    dont  il  efl  difficile  de  dans  le  foe« 
donner  une  explication  fatisfaifante.  L'obfer-  ^"^*  aw^^o- 
vation  nous  apprend  qu'il  dépend  de  la  refpi-  naiffance. 
ration ,  puifque  le  fluide  dont  il  s'agit  coule 
librement  dans  ces   artères ,   jufqu'à  ce  que 
cette    fondion  foit  bien  établie  ;   qu'il  cqKq 
alors  d'y  pafler  ,  &  qu'il  y  reprend  fon  cours , 
ïi  cette  nouvelle  fonftion  vient  à  être  fitfpen- 
due  peu  de  minutes  après  la  naiflTance. 

525.  Dans  ce  dernier  cas,  files  artères  du 
cordon  ,  coupé  à  quelques  pouces  de  l'ombi- 
lic ,  font  libres ,  le  fang  s'en  échappe  avec 
rapidité  ;  quand  elles  font  liées  elles  fe  remr 
plifient  au-defîiis  de  la  ligature  ,  &  battent 

mes  im  placenta  dont  les  vaifTeaux  étoient  aufli  pleins 
que  fi  on  Içs  eût  injectés.  Cette  obfervation  n*eil:  pas. 
la  feule  de  cette  efpece  que  nous  puiflions  citer.. 

M3 


î82  L'  A   R    T 

avec  alTez  de  force  pour  agiter  le  bout  de  cor-» 
don  renverfé  fur  le  ventre. 

526.  Si  l'obilacle  qui  s'oppofe  à  la  refpira- 
tion  continue ,  l'enfant  ne  tarde  pas  à  en  être 
la  viâ-ime  :  il  éprouve  une  hémorrhagie  plus 
ou  moins  dangereufe  &  même  imortelle  ,  fi 
les  artères  ne  font  pas  liées ,  ou  bien  il  tombe 
dans  un  état  apople£lique  &  de  fuffocation  ^ 
lorfque  la  ligature  de  ces  artères  eil  alTez  ferrée 
pour  réfifler  à  l'effort  du  fang. 

5  27.  On  n'ignore  pas  en  effet  que  àts  en- 
fans  font  morts  d'hémorrhagie  par  le  cordon  , 
&  qvi'on  les  a  trouvés  couverts  d'une  croûte 
de  fan^  dans  leur  maillot,  fen  ai  fecouru  deux 
très-utilement  dans  un  état  contraire ,  peu  de 
minutes  après  leur  naiffance.  Un  maillot  trop 
ferré ,  dans  l'un ,  avoit  donné  lieu  au  gonfle- 
ment livide  de  la  face ,  &:  avoit  jette  cet  enfant 
dans  un  état  apopledique  ,  tandis  que  des 
cris  aigus  ôc  perçans  y  avoient  précipité  l'au- 
tre ;  je  n'ai  pu  les  arracher  des  bras  de  la  moit 
qu'en  leur  faifant  perdre  du  fang  par  le  cordon  , 
que  je  déliai  aufîi-tôt. 

528,  D'après  de  femblables  obfervations  ,^ 
ne  feroit-on  pas  fondé  à  croire  que  le  placenta, 
tient  en  quelque  forte  lieu  de  poumons  au 
ioetus  5  puifque  le  fang  ne  peut  pafTer  libre- 
ïiient   dans    l'un  ^  que  fon    mouvement    ne 


DES    ACCOUCHEMENS.        183 

fe  ralentiffe ,  &  même  ne  ceffe  entièrement 
dans  l'autre  ?  Il  ne  faudroit  cependant  pas 
imaginer  que  le  principal  ufage  du  placenta 
fût  de  fervir  comme  de  divcrticulum  au  fang 
du  fœtus  ,  jufqu'à  ce  que  la  refpiration  fe  fafle 
aifément. 

519.  Il  n'eft  aucun  des  phénomènes  que  nous 
venons  d'expofer  fur  la  circulation  du  fang 
dans  le  fœtus ,  qui  ne  puiffe  fournir  une  fource 
de  réflexions ,  auffi  curieufes  qu'utiles  dans  la 
pratique. 


M4 


i84  V  A  R  T 


SECONDE    PARTIE. 

De    l'Accouch  ehîent    naturel^ 
et   de   ses   suites, 


CHAPITRE    PREMIER. 

Divijîon    de    l^ Accouchement  ,     de   fes 
caufes  5   de  fes  figues  ,  &c* 


Différence  530»  L*  A  divifion  générale  de  la  groffefTe  ^  en 
de  l'Accou-  vraie  &  en  fauffe ,  ainfi  que  Fufage  ,  exigent  , 
c  ement      ^^^^^  doiite  ,   que  nous   diflinsuions  l'Accou- 

davec      la  . 

fauffe  -cou-  chement  proprement  dit ,  de  l'expuliion  d'une 
che.  môle  ou  d'un  autre  corps  femblable.  . 

531.  Quoique  la  dénomination  de  faufîe-cou- 
che  ne  convienne  que  pour  défigner  la  fortie  de 
ces  dernières  fubilances ,  on  l'emploie  cepen- 
dant auffi  pour  exprimer  celle  de  l'enfant  avant 
le  terme  de  fa  viabilité ,  au  lieu  du  mot  avor- 
Umcnt ,  qui  conviendroit  beaucoup  mieux. 
Terme  où  532-  Quand  on  fait  attention  à  la  grande 
l'enfantpaffe  difproportion  qui  fe  rencontre  dans  plufieurs 


DES    ACCOUCHEMENS.        iSj 

fœtus  du  même  terme  de  la  groflefTe ,  on  ne  communé- 
peut  s'empêcher  de  convenir  que  les  uns  ne  '"^"^   P°"*^ 

r  '  •   t  1  <      A        o    1  1  1     ^^^^  Viable. 

loient  viables  plutôt ,  oc  les  autres  plus  tard  , 

félon  leur  force  6c  leur  conftitution  ;  mais  en 

général ,  ils  le  font  tous  d'autant  plus  ,  qu'ils  \ 

naiffent  dans  un  temps  plus  voifm  de  celui  de 

leur  parfaite  maturité. 

533.  Les  caufes  qui  déterminent  la  naiiTance 
de  l'enfant ,  avant  le  temps  iixé  par  la  nature  , 
peuvent  auffi  influer  fur  fa  viabilité.  Celui  de 
fept  mois ,  par  exemple  ,  qui  vient  naturelle- 
ment, offre  plus  d'efpoir  que  celui  de  huit 
mois  ,  dont  la  naiflance  n'eft  que  l'effet  d'une 
caufe  violente  &  accidentelle. 

534.  L'époque  la  plus  ordinaire  de  l'Ac-  Epoque  où 
couchement  efl  la  fin  du  neuvième  mois  de  l'Accouche- 
la  grofTeffe  ;  mais  elle  n'efl  pas  invariable.  On  "^'^,'  ^^  ^f 

^  leplusordi- 

peut  naître  plutôt  ou  un  peu  plus  tard.  Des  nairement. 
femmes  accouchent  naturellement  à  fept  mois 
ou  à  huit  5  &  d'autres  ont  porté  leurs  enfans 
au-delà  du  neuvième  ,  fans  qu'on  puifTe  foup- 
çonner  d'erreur  dans  leur  calcul. 

535.  L'Accouchement  a  reçu  différentes  dé-  Dénomi- 
nominations  ,  félon  le  temps  de  la  grofTeffe  où  "avions  de 
il  fe  fait ,  &  félon  la  manière  dont  il  s'opère.  r  ^ 

^  r  ment ,  lelon 

On  le  nomme  faujfc-couche  y  avant  le  feptieme  îe  terme  de 
mois  ;  Accouchement  prématuré  depuis  cette  ^^,  gfofTeffe 

,  .    ^     ,        ,     .  .  .      p      1        •       o     où  il  fe  fait, 

époque  julqu  au  huitième  mois  oc  demi  ;  oc 


iS6  r  A  R  T 

Accouchement  à  terme  toutes  les  fois  qu'il  ne 

fe  fait  qu'à  la  fin  du  neuvième. 

Selon  la      53^'  ^^^  rapport  à  la  manière  dont  il  s'ope- 

manière       re ,  on  l'appelle  naturel ,  contre  nature ,  &  laho- 

dont  il  s'o-  ^^-^^^  ^  ^^^  ^çg  diftin6lions  fcholaftiques  étant 

arbitraires  ,  nous  confidérerons  les  Accouche- 

mens  fous  trois  ordres  principaux;   i^.  les 

Accouchemens    qui    fe   font   naturellement  ; 

2^.  les  Accouchemens  qui  exigent  les  fecours 

de  l'art ,  &  qu'on  peut  opérer    de  la   main 

feule  ;  3^.  les  Accouchemens  qui  ne  peuvent 

fe  faire  qu'à  l'aide   des  inilrumens ,  ou  dans 

lefquels  il  efl  utile  de  les  employer. 

537.  Si  dans  c^s  derniers  cas,  l'adion  des 

organes  de  la  femme  ne  fufîit  pas  pour  opérer 

l'expuliîon  du  fœtus ,   elle  en  commence  au 

moins   le  travail ,  ce   qui  fait   que  tous  les 

Accouchemens  ont  des  caufes  communes  &: 

des  caufes  particulières  ,  que  l'on  peut  encore 

diflinguer  en  déterminantes  &  en  efficientes. 

Les  Accou-      538.  Les  caufes  com^munes ,  que  nous  allons 

chemensont  j^ig^tôt  développer  ,  fuffifent  pour  opérer  les 

communes    Accouchemens  du  premier  ordre.  Quant  aux 

&  de  parti-  caufes  particulières  ,   comme  elles  font  difFé- 

Guheres.      rentes  5   non-feulement    dans  chaque    ordre  ^ 

mais  encore  dans  chaque  efpece  d'Accouché- 

mens ,  il  n'en  fera  traité  que  dans  la  fuite. 


VES    ACCOUCHEMENS.        I  87 

ARTICLE    PREMIER. 

Section    première. 

Des  caufcs  déterminantes  communes  de  ï? Accou- 
chement, 

539.  Les  caufes  déterminantes  communes     Caufesdé- 
de  l'Accouchement  ,   font  toutes  les  chofes  ^^"y^"^"^®^ 

'  de  lAccou- 

capables  d'exciter  la  matrice  à  fe  contraûer ,  chement. 
pour  fe  délivrer  des  fubilances  qui  forment  la 
groffeffe.  Les  imes  font  accidentelles  &  pro- 
duifent  l'avortement  ou  l'Accouchement  pré- 
maturé :  les  autres  paroiffent  naturelles ,  en 
ce  que  leur  effet  a  prefque  toujours  lieu  au 
même  terme ,  ôc  rarement  avant  la  fin  du  neu- 
vième mois. 

540.  Les  Physiciens  ont  penfé  différemment     opinions 
de  ces  dernières ,   les  uns  les  attribuant  au  ^^^  Auteurs 

r  01  \    1  -AT        àcefujet. 

lœtus  5  ck:  les  autres  a  la  matrice  même.  Les 
premiers  ont  cru  que  l'enfant  excité  par  le 
manque  de  nourriture ,  le  befoin  de  refpirer  , 
le  poids  incommode  du  méconium  fur  le  canal 
inteftinal ,  Sic. ,  foUicitoit  fa  fortie ,  &  s'effor- 
çoit  de  franchir  les  obflacles  qui  s'y  oppo- 
foient.  Les  autres  ont  penfé  que  la  matrice 
n'étoit  invitée  à  fe  contracî:er  ,  que  par  l'acri- 
monie des  eaux  de  l'amnios ,  ou  la  diilention 


i88  r  A  R  7 

violente  qu'elle  éprouve  à  la  fin  de  la  grof- 
feffe  :  ces  opinions  ont  été  {i  vidorieufe- 
ment  réfutées  ,  que  nous  ne  devons  pas  nous 
en  occuper. 
De  la  vraie  541.  La  vraie  caufe  déterminante  de  TAc-* 
caufe  deter-  cQuchement  à  terme ,  réfide  certainement  dans 

minante    de 

l'Accouche-  la  matrice  :  Cette  caufe  nous  paroît  agir  conftam- 
anent,  ment  pendant  la  grofleffe,  quoique  les  effets  pour 

l'ordinaire  n'en  foient  feniibles  qu'à  la  fin  du  neu- 
vième mois.  A  chaque  inftant  les  fibres  utéri- 
nes diilendues  s'efforcent  d'expulfer  les  corps 
qui  les  affeâent  défagréablement.  Si  elles  n'y 
parviennent  pas  dans  les  premiers  temps ,  c'eft 
qu'elles  n'y  font  pas  alors  également  follici- 
tées  ,  qu'elles  ne  fe  développent  pas  toutes  en 
même  temps,  &  que  l'aftion  des  unes  eft  contre- 
balancée par  la  réfiftance  naturelle  des  autres» 

542=  La  ftriifture  de  cet  organe  eft  en  effet 
telle  que  le  col  réfifte  dans  les  Çrx.  ou  fept  pre- 
miers mois  de  la  groffeffe  ,  pendant  que  les 
fibres  du  fond  &  du  corps  obéiffent  aux  agens 
qui  les  diftendent ,  &  fe  développent  ;  mais  fur 
la  fin ,  les  fibres  du  col  s'étant  un  peu  relâ- 
chées ,  fourniffent,  pour  ainfi  dire,  feules  à 
l'expanfion  néceffaire  ,  de  forte  qu'en  moins 
de  deux  mois  cette  partie  s'efface  &  s'affoiblit 
tellement  5  qu'elle  ne  peut  foutenir  plus  long- 
temps Teffort  des  autres. 


DES   ACCOUCHEMENS.       189 

543.Cefl  alors  que  l'aûion  du  fond  de  la 
Tnatrice  fe  fait  fentir  :  (1  elle  n'efl  pas  encore 
douloureufe  pour  la  femme ,  fes  effets  fe  mani- 
feftent  au  doigt  de  l'Accoucheur,  introduit  à  l'o-  , 
rifîce  &  appliqué  fur  les  membranes  (  Foye:^ 
§.  3B8):  c'efl  le  premier  degré  du  travail  de 
l'Accouchement  9  quoique  l'on  ne  reconnoiffe 
ordinairement  d'autre  époque  de  fon  commen- 
cement que  celle  des  douleurs  ^  &:  fouvent 
même  des  fortes  douleurs. 

544.  Cette  dernière  époque ,  qui ,  félon  nous, 
pourroit  pafTer  pour  celle  du  deuxième  temps 
de  l'Accouchement ,  n'eft  pas  éloignée  de  la 
première.  La  contradion  de  la  matrice  fuccede 
bientôt  à  cette  efpece  de  prélude ,  qui  ne  dé- 
pend ,  pour  ainfi  dire,  que  de  l'adion  de  reifort 
de  ce  vifcere  même ,  &  les  douleurs  ne  tar- 
dent pas  à  fe  faire  fentir. 

Section    IL 

Des  caufes  efficientes  naturelles  de  ?  Accouchement, 

545.  Le  vulgaire  croit  que  l'enfant  eft  le  caufesef- 
principal  agent  de  fa  naiffance ,  qu'il  ouvre  par  ficientes  de 
des  efforts  redoublés  les  parties  de  la  femme  ,  ^-^^^^^^^®' 
&  furmonte  les  obflacles  qui  s'oppofent  à  fa 
fortie.  C'efl  d'après  cette  idée  qu'on  entend 
répéter  fouvent  que  fa  foibleffe  &  fa  mort 


ment. 


men 


190  r  A  R  T 

rendent  toujours  l'Accouchement  plus  long  8^ 
plus  pénible  ;  mais  cette  opinion  ne  peut  être 
que  celle  des  perfbnnes  peu  inftruites  des  phé- 
,  nomenes  que  préfente  la  nature  dans  l'Accou- 
chement. 
L'aaionde      546.  La  fortie  de  l'enfant  eft  une  fondion 
la  matrice   naturelle  dépendante  de  la  force  des  oro^anes 
paie    caufe  ^^  1^  femme.  Deux  fortes  d  actions  y  concou- 
efficiente  de  rcnt  ;  Celle  de  la  matrice  &  celle  des  mufcles 
1  Accouche-  ^^  forment  l'enceinte  de  la  cavité  abdominale. 
La  première  eil  la  principale  5  la  féconde  n'efl 
qu'acceffoire  :  celle-ci,  prefque  dans  tous  les 
temps  du  travail ,  eft  foumife  à  la  volonté  de  la 
femme ,  au  lieu  que  l'aftion  de  la  matrice  en 
eft  abfolument  indépendante. 

547.  Cette  dernière  fe  nomme  contraôion  : 
fembîable  à  celle  des  mufcles  ,  elle  dépend  d'un 
ftimulus  quelconque,  &  peut  être  excitée  par 

*     une  irritation  méchanique. 

548.  Les  contrariions  de  la  matrice  ,  tou- 
jours très-foibles  dans  le  commencement  du 
travail ,  augmentent  infeniiblement ,  &  devien- 
nent très-fortes.  On  nomme  celles  des  pre- 
miers temps  5  préparantes ,  &  celles  des  der- 
niers ,  dkzrminanus  ou  expultriccs.  Mais  au  lieu 
du  mot  contradion,  qui  n'efl  entendu  que  des 
gens  de  l'art ,  on  emploie  généralement  celui 
de  douleur^  ''  ;* 


DES   ACCOUCH  EMENS.       I9I 

549.  Le  relâchement  qui  fuit  toujours  la  con- 
tradion  de  la  matrice,  ou  le  calme  qui  fuc- 
cede  à  chaque  douleur ,  préfente  autant  de  dif- 
férences que  ces  douleurs  même.  Il  efl:  ordi- 
nairement très-long  dans  le  commencement  du 
travail,  &  à  peine  dure-t-il  trois  ou  quatre 
minutes  fur  la  fin. 

5  50.  Ces  différences  d'ailleurs  ne  font  pas  les 
mêmes  chez  toutes  les  femmes ,  ni  chaque  fois 
qu'elles  accouchent.  De-là  dépend  en  général 
la  durée  plus  ou  moins  longue  du  travail  :  fa 
violence  au  contraire  eft  toujours  en  raifon  des 
obflacles  qui  s'oppofent  à  la  fortie  de  l'enfant. 

551.  Le  refferrement  qu'éprouve  l'orifice  de 
la  matrice  dans  le  commencement  du  travail, 
&  la  roideur  de  fon  bord ,  pendant  la  douleur 
même ,  prouvent  bien  que  la  contradion  de  ce 
vifcere  eft  générale  ,  &  qu'aucune  de  ks  par- 
ties ,  dans  l'ordre  naturel ,  n'eil  en  repos  ,  pen- 
dant que  les  autres  agiiTent^  comme  quelques- 
uns  l'ont  penfé. 

552.  L'effet  de  la  contraâ:ion  de  la  matrice , 
eft  d'enrefferrer  la  cavité  en  tout  fens.  Or,  ii 
l'enfant  eff  contraint  d'en  fortir  ,  ce  n'efl  que 
parce  qu'étant  preffé  de  toutes  parts ,  la  réiif- 
tance  qu'il  éprouve  n'efl  pas  égale  par-tout  : 
il  s'échappe  toujours  par  l'endroit  qui  lui  en 
offre  le  moi^s. 


1^1  L^  A   R    T 

553.  Si  l'orifice  eft  prefque  toujours  cette 
voie  5  c'eft  parce  que  les  fibres  font  plus  rares 
dans  fon  voifmage  que  par-tout  ailleurs  ;  qu'il 
efl  diamétralement  oppofé  au  centre  qui  fert 
comme  de  point  d'appui  à  toutes  celles  dont 
eft  formée  la  matrice  ;  qu'il  fe  trouve  à  la  par- 
tie inférieure ,  &  fur  le  vuide  du  bafîin  ,  où  il 
n'efi:  en  aucune  manière  fortifié  par  les  par- 
ties ambiantes  ,  comme  le  font  les  autres  ré- 
gions de  la  matrice  ;  &  que  tous  les  efforts  de 
l'Accouchement  font  dirigés  vers  ce  point. 

554.  Quand  l'orifice  ne  peut  s'ouvrir ,  fi  tou- 
tes les  parties  de  la  matrice  réfiftent  également, 
la  nature  s'épuife  en  vain ,  &  le  travail  cefle  à 
la  longue  ;  mais  fi  un  point  de  cet  organe  fe 
trouve  plus  foible ,  il  fe  déchire^  &  l'enfant 
pafie  en  totalité  ou  en  partie  dans  l'abdomen, 
Foyc^  l'article  fur  la  rupture  de  la  matrice. 

Section    III. 

Des  caufes  efficientes   communes  &  accejjolrcs 

'  de  r  Accouchement, 

Un  grand      555.  Ce  feroit  ignorer  les  principales  fonc- 
nombre   de  tions  des  mufcles  abdominaux  &  du  diaphrag- 

mufclescon-  ,1  r  r  1  ^   \    \t 

courent  par  ^^  '  ^^  ^^  ^^^^  refufer  quelque  part  a  1  ex- 
leur aaion  à  pulfion  du  fœtus.  Ce  feroit  même  fermer  les 
l'cxpuifion   yg^^  ^  1^  lumière  de  l'expérience  &  de  l'ob- 

fervation  ; 


DES     ACCOUCHEMENS,       I93 

fervation  ;  car  la  preuve  qu'ils  y  participent  du    fœtus  , 
efl  ft  évidente ,  que  perfonne  ne  peut  la  mé-  ^     "r-tout 

ceux  ClC  i  3.D* 

connoitre,  domen. 

556.  Exciter  les  efforts  de  la  femme  ,  lui 
recommander  à  chaque  douleur  de  preffer  vive- 
ment en  en-bas ,  n'eil-ce  pas  avouer  en  eifet 
la  nécefîité  &  l'efficacité  de  la  contraftion  de 
tous  ces  mufcles  ?  S'il  en  falloit  d'autres  preu- 
ves ,  elles  fe  trouveroient  dans  l'exemple  de 
ces  femmes  <>  dont  la  matrice  chargée  de  l'en- 
fant a  été  expuifée  prefque  en  totalité  de  la  ca- 
vité du  bas-ventre. 

557.  Ces  efforts  font  en  tout  femblables  à 
ceux  que  fait  la  femme  dans  un  état  de  confli- 
pation,  pour  aller  à  la  garde-robe.  Ils  déter- 
minent la  fortie  des  urines  ô^  des  excrémens  , 
produifent  le  refoulement  du  fang  vers  les  par- 
ties fupérieures ,  donnent  lieu  à  la  rougeur  de 
la  face  ,  à  la  pefanteur  de  la  tête  ;,  ôcc.  Ces 
efforts  paroiffent  foumis  à  la  volonté  de  la 
femme  dans  les  premiers  temps  de  l'Accouche- 
ment 5  puifqu'elle  peut  alors  les  fufpendre  ou 
les  accélérer  ;  mais  elle  y  efl  entraînée  comme 
par  un  penchant  irréiiilible  dans  les  derniers 
momens  ,  de  forte  que  fouvent  on  a  de  la  peine 
à  lui  faire  entendre  qu'il  feroit  avantageux  de 
les  modérer ,  pour  donner  plus  de  temps  aux 
parties  externes  de  fe  dilater  ôc  éviter  par-là 

Tome  l  N 


194  V  A  R  T 

des  déchirures ,  dont  les  fuites  font  quelquefois 
tres-défagréables. 

558.  Par  ces  efforts  ,  les  mufcles  abdominaux 
&  le  diaphragme  ne  contribuent  pas  feulement 
à  l'expuliion  du  fœtus,  mais  devenant  en  quel- 
que forte  contigus  à  la  matrice  qu'ils  preffent 
pour  atnfi  dire  de  toutes  parts ,  foit  médiate- 
ment ,  foit  immédiatement ,  ils  lui  fervent  en- 
core comme  d'arc-boiitant ,  &  la  mettent ,  dans 
beaucoup  de  cas ,  à  l'abri  de  la  rupture ,  qui 
fans  cela  auroit  été  bien  plus  fréquente  qu'on 
ne  l'a  obfervé. 

559.  Ces  mufcles  n'agiffant  jamais  plus  effi- 
cacement fur  la  matrice  &  fur  les  autres  vif- 
ceres  du  bas-ventre  y  que  lorfque  les  parties 
offeufes  auxquelles  ils  font  attachés  font  fixes 
&:  immobiles ,  la  contradion  d'un  grand  nom- 
bre d'autres  mufcles ,  devient  aufîi  néceffaire 
à  l'Accouchement  ;  mais  elle  n'y  coopère  que 
-d'une  manière  indire  de. 

560.  Pendant  que  les  mufcles  flerno-mafloï-' 
diens ,  les  fcalenes  ,  les  grands  &:  les  petits  pec- 
toraux ,  les  dentelés  &  autres  ,  retiennent  alors 
la  poitrine,  &;  l'empêchent  d'obéir  à  Vzdiion  des 
mufcles  abdominaux,  la  plupart  de  ceux  qui  font 
deflinés  aux  mouvemens  des  cuilTes  &  des 
jambes  en  font  autant  à  l'égard  du  bafîin. 

5  6 1 .  En  jettant  les  yeux  fur  une  femme  livrée 


DES   ACCOV CHEIAENS.       I95 

à  elle-même  dans  les^ierniers  temps  du  travail, 
il  eil  facile  de  reconnoître  que  la  contraâiion 
de  tous  ces  mufcles  a  lieu.  Dès  que  la  femme 
éprouve  le  refTerrement  intérieur  qui  lui  an- 
nonce la  douleur,  elle  cherche  à  s'appuyer  les 
reins  ,  elle  renverfe  en  arrière  le  tronc  &  la 
tête ,  elle  s'arc-boute  des  pieds  &  des  mains  con- 
tre les  premiers  corps  folides  qu'elle  rencontre, 
&  fe  roidit  en  pouffant  de  toutes  fes  forces. 

A  R  T  I  C  L  E     I  I. 

Dsr  quelques  phénomènes  principaux  du  travail  de 
F  Accouchement, 

561.  Nous  croyons  qu'il  eft  à  propos  d'ex* 
pofer  en  particulier  quelques-uns  des  principaux 
phénomènes  de  V Accouchement ,  tels  font  la  dou- 
leur, la  dilatation  de  l'orifice  de  la  matrice ,, 
la  fortie  des  glaires  fanguinolentes  ,  &  la  for-  ' 

mation  de»  ce  qu'on  appelle  vulgairement  la 
poche  des  eaux  ^  avant  d'indiquer  l'ordre  dans 
lequel  ils  fe  manifeftent ,  ainii  que  pluiieurs 
autres  ,  dont  il  fera  parlé  dans  la  fuite. 

Section    première. 

Delà  douleur. 

563,  La  douleur  eft  le  premier  phénomçnç  Peladou- 

N2 


i9(S  r  A  R  T 

leur  de  l'en- fenfibie  du  travail  de  l'Accouchement:  c^efï: 
fantement ,  q\\ç.  qui  i'annonce ,  &  aucune  femme  ne  peut 
&defescau.  ^^^^^^^^  ^^^,3  l'éprouver. 

564.  Elle  paroît  être  l'efret  immédiat  de  la 
.contraûion  de  la  matrice  ;mais  iLfaut  que  cette 
aftion  ait  déjà  pafle  par  plufieurs  degrés  pour 
qu'elle  fe  faffe  fentir.  Dans  le  commencement  y 
cette  contradion  eil  fi  légère  5  que  la  femme 
n'en  éprouve  qu'une  efpece  de  fenfation  inté- 
rieure affez  femblable  à  celle  du  tenefme. 

565.  La  violence  des  douleurs  de  l'enfante- 
ment eft  toujours  proportionnée  à  la  force  des 
contrariions  qui  les  déterminent.  Comme  ces 
dernières  font  très-foibles  dans  le  commence- 
ment du  travail ,  les  douleurs  font  alors  ii  légè- 
res 5  qu'il  eil  paffé  en  ufage  de  les  déiigner  fous 
le  nom  de  mouches.  Si  elles  font  plus  aiguës  fur 
la  fin  5  c'eft  que  l'adion  de  la  matrice  eil:  plus 
forte,  que  les  fibres  de  ce  vifcere  font  plus 
tendues  ,  qu'elles  font  devenues  plus  fenfibles , 
&  qu'elles  agiffent  fur  un  corps  qui  leur  réfifle 
davantage.  La  violence  qu'éprouve  alors  le  bord 
de  l'orifice  ,  n'en  efl  qu'une  caufe  acceffoire. 
De  la  ma-      5^^-  ^^^  douleurs   de  l'enfantement  ne  fe 

niere dont  fe  font  pas  toujours  fentir  de  la  même  manière. 

font    fentir  j^j^^^^  ^^^^  Commencent  du  côté  des  reins  , 

les  douleurs  /-  ,  a       n        r 

de  l'enfante-^  vont  fe  perdre   en  en-bas;  tantôt  elles  le 
ment.         font  fentir  vers  l'ombilic  ou  d'autres  parties 


rems. 


r>ES    ACCOU  CHEMEN  s.       I97 

du  bas-ventre ,  &;  paffent  du  côté  des  lombes , 
011  elles  tourmentent  cruellement  les  femmes. 
Les  meilleures  font  celles  qui  portent  fur  l'ori- 
fice de  la  matrice ,  ou  vers  le  fondement. 

567.  C'efl:  avec  raifon  que  les  femmes  redou-  Des  dou- 
tent ce  qu'elles  appellent  douleurs  de  reins  ,  ^^^^  ^ 
bien  plus  que  celles  qui  preiTent  vivement  en 
en-bas  ;  parce  qu'elles  avancent  moins  le  tra- 
vail, &:  qu'elles  traînent  toujours  à  leur  fuite, 
non  ce  calme  fatisfaifant  qui  fuccede  aux  der- 
nières 5  mais  un  mal-aife  &  un  accablement 
qui  les  rendent  moins  fupportables ,  &  qui  en 
font  craindre  la  récidive. 

568.  Ces  douleurs  de  reins  s'annoncent  fou- 
vent  dès  le  commencement  du  travail.  D'au- 
tres fois  un  peu  plus  ^ard,  mais  rarement  elles 
continuent  jufqu'à  la  fin.  Il  eil  difficile  d'en 
affigner  la  vraie  caufe  :  les  uns  ont  affuré  qu'el- 
les dépendoient  du  tiraillement  des  ligamens 
ronds  poilérieurs  de  la  matrice  ,&  les  autres  , 
de  l'obliquité  de  ce  vifcere.  Il  m'a  paru  qu'elles 
étoient  plus  ordinaires  chez  les  femmes,  dont 
le  placenta  étoit  attaché  à  la  partie  poilérieure 
de  la  matrice  que  chez  les  autres  ,  fans  cepen- 
dant qu'on  ne  puiffe  les  attribuer  à  d'autres 
caufe  s. 

569.  On  4  cherché  de  tout  temps  à  calmer 
ces  fortes  de  douleurs  :  la  faignée  &:  les  lave» 

N3 


ïçS  L'  A   R    T 

mens  émolliens  ont  quelquefois  réufli  ;  mak 
le  plus  fouvent  ces  moyens  ont  été  employés 
inutilement ,  fi  on  ne  fait  attention  qu'à  l'efFet 
dired:  qu'on  en  attendoit  :  ce  qui  a  paru  juf- 
qu'ici  Je  plus  propre  à  foulager  les  fem.mes 
^  en  pareil  cas,  eft  de  les  foulever  pendant  cha- 
que douleur  ,  au  moyen  d'une  ferviette  rou- 
lée 5  paffée  fous  les  lombes. 
Desfauffes  570.  Il  eft  un  autre  genre  de  douleurs,  qui 
douleurs,  méritent  à  jufte  titre  le  nom  àefaujfes  douleurs , 
relativement  à  l'Accouchement ,  parce  qu'elles 
y  font  étrangères.  Le  plus  fouvent  ce  font  des 
douleurs  intellinales  ;  &c  plufieurs  fois  elles  ont 
trompé  les  femmes ,  parce  que  leur  effet  prin* 
cipal  fe  paiToit  du  côté  du  fondement. 

Section     IL 

De  la  dilatation  _  du  col  de  la  matrice, 

Deladila-      jyi,  L'orifîce  de  la  matrice  eil  prefque  tou- 
taaon  e  o- jq^j-^  cntre-ouvcrt  avant  le  terme  de  l'Accou- 

rifice  de   la  ' 

matrice ,  &  chement  :  on  en  voit  la  raifon  en  fuivant  pas 

defescaufes.  à  pas  la  marche  naturelle  du  développement 

de  ce  vifcere ,  &  en  faifant  attention  à  tout  ce 

qui  fe  pafTe  de  ce  côté  dans  les  derniers  temps 

de  la  groflefTe. 

572.  La  caufe  de  ce  premier  degré  de  dila- 
tation, étant  bien  connue ,  jette  le  plus  grand 


DES    ACCOV  CHEMEN  S,       I99 

jour  fur  le  méchanifme  de  celle  qui  s'opère 
dans  le  temps  de  l'Accouchement ,  &  nous 
fait  voir  qu'elle  n'efl  pas  l'effet  immédiat  de 
l'efpece  de  coin  que  préfentent  à  l'orifice  les 
fubilances  foumifes  aux  contrarions  de  la 
matrice, 

573.  Quoiqu'aucune  partie  de  l'enfant,  dans 
bien  des  cas ,  oii  les  eaux  s'écoulent  prématu- 
rément 5  ne  puiffe  s'engager  dans  l'orifice  de  la 
matrice ,  celui-ci  ne  laiffe  pas  que  de  s'ouvrir  ; 
d'oii  l'on  voit  que  l'aftion  feule  de  cet  organe 
funit  pour  opérer  cette  dilatation.  Il  paroît 
même  qu'elle  l'opérera  d'autant  plus  facile- 
ment 5  que  la  matrice  fera  plus  diftendue  ,  & 
que  le  corps  qu'elle  renfermera  fera  plus 
folide. 

574.  Il  faut  cependant  avouer  que  le  con- 
cours de  toutes  ces  caufes  rend  cette  dilatation 
plus  aifée ,  &:  qu'il  faut  alors  moins  de  dou- 
leurs pour  l'opérer  ;  car ,  outre  la  violence 
qu'exerce  la  poche  des  e^ux  dans  l'orifice  , 
quand  elle  peut  s'y  engager ,  la  comprefîion 
molle  &  graduée  qu'elle  fait  dans  tous  les 
temps  fur  les  parties  voifines ,  y  détermine 
un  engorgement  qui  favorife  leur  développe- 
ment ,  &  le  rend  moins  douloureux. 

575.  Il  faut,  en  général,  plus  de  temps  &    Remarque 
plus  de  travail  pour  ouvr-ir  l'orifice  de  la  ma^  ^"^  ^^^  P^°' 

grès  de  la  àx- 

N4 


200  L'  A    R    T 

ïatatîon   de  trice  de  la  largeur  d\in  petit  écu ,  que  pour 
l'orifice   de  Q^^^ex  enfuite  le  reile  de  la  dilatation  nécef- 

la  matnce,     ^  .       ^   i,  .  ,        • 

faire  a  1  Accouchement,  Les  jeunes  Praticiens 
ne  doivent  jamais  perdre  cette  remarque  de 
vue  5  pour  la  jufleffe  de  leur  pronoflic  fur 
la  durée  du  travail ,  &  pour  ne  point  expofer 
certaines  femmes  à  accoucher  feules  ,  dans 
l'idée  que  le  moment  de  leiu:  délivrance  eil 
encore  éloigné  ^  lorfqu'il  eil  très-prochain. 

576.  Les  progrès  de  la  dilatation  dont  il 
s'agit  5  ne  font  d'ailleurs  jamais  les  mêmes 
chez  toutes  les  femmes ,  ni  dans  tous  les 
Accouchemens.  Tantôt  l'orifice  eil  plus  ouvert 
au  commencement  du  travail ,  qu'il  ne  Teil 
d'autres  fois  après  douze  ou  quinze  heures  de 
fortes  douleurs  ;  ce  qui  tient  à  certaines  cir- 
conftances  que  la  pratique  fait  bientôt  con« 
noître. 

Section     î  I  L 

Des  glaires  fangulnoUntes  qui  découlent  du  vagin^ 
ï>es  glaires 

fanguinoien-      577.  Lcs  parties  de  la  femme  ,  naturellement 
tes,  &  des  humides ,  ne  le  font  jamais  plus  que  dans  les 
qu'onentire  ^^^^^^^^^  temps  de   la   groifeiTe  ,  &  pendant 
l'Accouchement.  Les  glandes  du  col  de  la  ma- 
trice &  du  vagin   préparent   alors   une  plus 
grande  quantité  de  mucus ,  &:  il  fe  fait  d'ail- 


DES   AcCOUCHEMENS.       201 

leurs   une  efpece  d*exfu dation   des    eaux  de 
l'amnios  à  travers  les  pores  des  membranes. 

578.  Chez  quelques  femmes ,  ce  mucus 
glaireux  devient  fanguinolent  aux  approches 
de  l'Accouchement ,  &  chez  la  plupart  dans 
le  cours  du  travail  feulement.  On  regarde  com- 
munément ces  glaires  colorées  comme  une 
preuve  que  la  dilatation  de  l'orifice  eil  bien 
avancée ,  &  comme  le  préfage  d'une  déli- 
vrance prochaine  ;  ce  qui  n'eft  pas  toujours 
bien  vrai. 

579.  Aucunes  femmes  ne  marquent  plutôt     Du  temps 
que  celles  dont  le  travail  fe  déclare  brufque-  °^  ^^^  §1^1- 

X  o     r  rescomraen- 

ment ,  ou  augmente  tout-a-coup  ,  oc  lur-tout  ^^^^  ^  ^^  ^q_ 
que  celles  dont  le  placenta  occw^q  le  voiiinage  lorer. 
du  col  de  la  matrice  ;  ce  qui  pourroit  faire 
préfumer  que  le  fang  qui  colore  ces  glaires 
vient  de  la  rupture  de  quelques-uns  des  vaif- 
feaux  de  cette  même  partie ,  ou  du  chorion. 

Section    ÏV. 

De  la  poche  des  eaux, 

.  580.  A  mefure  que  l'orifice  de  la  matrice     Delafor- 
fe  dilate  ,  les  membranes  s'y  préfentent  &  s'y  nation  delà 
engagent,  en  formant ;,  du  côté  du  vagin,  une  ^^^^^^    ^^^ 
tumeur  plus  ou  moins  large ,  &  tendue  dans 
le  moment  de  la  douleur;  c'efî:  ce  qu'on  appelle 
la  formation  de  la  poche  des  eaux. 


202  V  A   R    T 

581.  Il  efl  rare  que  cette  tumeur  déborde 
beaucoup  le  cercle  de  l'orifice  ,  avant  qu'ail  ne 
foit  affez  large  pour  l'Accouchement  ;  ce  qui 
fait  dire ,  quand  cela  fe  rencontre  y  que  la  po- 
che des  eaux  efi:  bien  formée. 
De  fa  fi-  582.  Toutes  les  fois  que  l'orifice  de  la  ma- 
gure.  ^j-j^g  répond  au  centre  du  bafiin ,  qu'il  fe  dilate 

également ,  &  que  les  membranes  font  d'une 
texture  ordinaire  ,  la  poche  des  eaux  eft  arron- 
die ;  mais  quand  l'orifice  efi:  appuyé  contre 
un  des  points  du  bafiin  5  ou  qu'il  ne  peut  s'ou- 
vrir circulairement ,  cette  poche  prend  la  mê- 
me figure  :  enfin  elle  s'alonge  en  manière  de 
boudin  ,  lorfque  les  membranes  font  d'un  tifiii 
lâche  &  peu  ferré ,  fans  que  pour  cela  l'en- 
fant préfente  une  main  ou  un  pied  ^  comme 
quelques-uns  l'ont  avancé. 
Du  temps  583.  La  portion  des  membranes  qui  for- 
ge de  len-  ^^^  j^  poche    des   eaux  ,  ne  peut  pas  tou- 

droitoùelle  .  ,^^  ^     -,.  .  .  .    -  , 

fe  déchire.  ]^^^^^  renlter  a  1  impuiîion  violente  de  ce 
fluide ,  pouffé  par  l'adion  de  la  matrice  ;  elle 
s'affoiblit  infenfiblement  &  fe  déchire  ;  mais 
cette  crevaffe  ne  fe  fait  pas  confi:amment  dans 
le  même  temps  ,  ni  fur  le  mêm.e  point  de  l'ori- 
fice .de  la  matrice  :  tantôt  elle  arrive  dès  le 
commencement  du  travail ,  &  tantôt  à  la  fin. 
Quelquefois  elle  fe  fait  au  centre  de  l'orifice , 
6c  d'autres  fois  au-deffus  de  fon  bord  ;  ce  qui 


JDES    ACCOUCHEMENS.       2O3 

préfente  des  phénomènes  différens ,  que  nous 
expliquerons  dans  la  fuite. 

584.  Les  membranes  fe  déchirent  prefque     Effets  de 
toujours  au  commencement  du  travail ,  quand  la    rupture 
elles  font  d'une  texture  délicate  ;  ce  qui  rend  "^I^^^^^^^l^^ 
fouvent  alors    l'Accouchement  plus  long  &:  des  eaux. 
plus  difficile  ;  non  pas  ,  comme  le  penfe  le  vul- 
gaire ,  parce  que  les  eaux  qu'elles  contenoient 

s'étant  écoulées  prématurément ,  l'Accouche- 
ment fe  fait  à  {qc  ;  mais  parce  qu'une  des  cau- 
{qs  qui  dévoient  coopérer  à  la  dilatation  de 
l'orifice  vient  à  manquer  ,  avant  que  cette 
dilatation  foit  faite;  car  les  eaux  ne  mouil- 
lent  &  n'humeftent  jamais  davantage  les  par- 
ties de  la  femme ,  que  quand  elles  s'écoulent 
lentement. 

585.  Lorfque  les  membranes  ne  fe  déchi-  ^ff^js  ^^ 
rent  que  pendant  la  violence  du  travail ,  les  cette  ruptu- 
eaux  pouffées  par  l'impulfion  de  la   douleur  ^f,  '    ^"^" 

^  .    r   ,  .  elle  ne  le  fait 

s'échappent  avec  rapidité  ,  &  par  un  jet  pro-  que  dans  la* 
portionné  à  l'étendue  de  la  crevaffe.  La  matrice  violence  du 
déjà  vivement  irritée ,  ne  tarde  pas  ^  dans  ce  cas,  ^'^^^^^  * 
à  fe  relever  de  l'efpece  d'inertie  ,  dans  laquelle 
l'a  plongée  cette  évacuation  fubite ,   &  elle  fe 
contrade  enfuite,  avec  plus  de  force  qu'apara- 
vant.  Les  chofe's  ne  fuivent  pas  la  même  marche 
dans  le  cas  qui  fait  le  fujet.du  paragraphe  pré- 


104  L  A  R  T 

cèdent  :  il  eft  alors  très  -  ordinaire  de  voir 
les  douleurs  fe  ralentir  pour  un  temps  plus 
ou  moins  long ,  parce  que  la  matrice  ,  encore  , 
pour  ainli  dire  ,  dans  cette  efpece  d'engour- 
diiîement  qui  accompagne  la  groffeffe  ,  fe 
trouve  foulagée  ,  à  chaque  infiant,  par  la  fortie 
d'une  nouvelle  quantité  d'eau. 
Effets  de      ^g(^^  Quand  la  poche  s'ouvre  au  milieu  de 

Touverture    15      -rr        i      i  •  1  1  15 

de  la  poche  ^^^"^^  de  la  matnce  ,  tout  le  volume  d  eaai 
des  eaux  ,  contenu  au-deffous  de  la  tête  ,  s'écoule  auffi- 
quand    elle  ^^^  ^  ^  jg  travail  continue  d'augmenter  ;  mais 

nefefaitpas     ,,  ^  .  ,  ,^      ,        •    1      r     9  n       r      1  / 

au  milieu  de  ^^^^  ne  le  vuide  qua  demi  lorlquelle  le  de- 
l'Qriiice.  chire  vers  l'un  de  {es  côtés,  près  le  cercle  de 
l'orifice  dont  il  s'agit,  ou  même  au-deffus  : 
cette  poche  conferve  ,  dans  ce  cas ,  affez  d'eau 
pour  fe  durcir  pendant  les  douleurs ,  comme 
elle  le  faifoit  avant  fa  rupture ,  &  le  refle 
du  fluide  ne  s'écoule  ,  pour  ainli  dire ,  que  par 
exfudation  ;  ce  qui  fait  naître  fouvent  dans  le 
travail  l'efpece  de  langueur  dont  il  eft  parlé 
dans  la  fuite.  Foyc'^  §.  767. 

587.  Si  l'on,  ne  déchire  cette  poche,  ou  û 
la  rupture  ne  s^Qn  fait  une  féconde  fois  d'elle- 
même  5  la  tête  de  l'enfant ,  en  s'y  engageant , 
quand  l'orifice  efl  aifez  large ,  fait  refluer  les 
eaux  qu'elle  contient  encore  vers  la  crevaffe 
ou  vers  la  cavité  de  la  matrice  ;  elle  vient 


DES    ACCOU  CREMEN  S.       205 

s'appliquer  immédiatement  fur  les  membranes, 
&  les  pouffe  au-devant  d'elle ,  de  forte  que 
Tenfant ,  comme  on  le  dit  vulgairement,  vient 
au  monde  cotffc. 

K%%,  L'ouverture  des  membranes  ne  fe  fait  ,  ^  ^^,  ^„^ 

1  des  eaux  ne 

pas  toujours  d'elle-même  :  quelquefois  on  a  s'ouvre  pas 

vu  ,  dans  certains  cas ,  011  elles  étoient  très-  toujours 
y  \      c  c      '  r         I    \  r  d'elle.même, 

dures  ,  le  lœtus  lortir ,  renierme  dans  les  en- 
veloppes ,  &  entraîner  avec  lui  fon  placenta , 
comme  dans  les  avortemens  des  premiers 
temps  de  la  groiTefle,  Cette  manière 'de  naître , 
qui  5  à  beaucoup  près  ,  n'ell  pas  ordinaire  au 
terme  naturel  ,  peut  avoir  des  fuites  trop  défa- 
gréables  pour  qu'on  ne  les  prévienne  pas  ,  en 
déchirant  les  membranes  au  temps  indiqué. 
V^  §•  769. 

Section     V. 

Expojztion  des  phénomènes  précidens  ,  &  de  quel- 
ques autres ,  félon  l'ordre  général  dans  lequel 
ils  fe  fuccedent, 

589.    L'Accouchement    s'annonce    prefque    De  Tordre 
toujours  par   des  changemens   feniibles  dans  ^^"^  lequel 

■Kt  I    ■  '  •        1  '      '\      r      ^    \'  iV  ^^    manifef- 

1  économie  animale  :  mais  ils  lont  difterens  ,        ^     .> 

'  '  tent  lesphe- 

pour  ainfi  dire  ,  dans  chaque  individu.  A  ces  nomenes  du 
fymptomes  fuccedent  bientôt  de  légères  dou-  ^'^vaii   de 
ieurs  ,  du  cote  des  lombes  ,  accompagnées  de 
la  dureté  du  globe  utérin  ,  &  d'une  efpece  de 


ment. 


2o6  '    V  A  R  r 

refferrement  intérieur ,  que  les  femmes  ont 
peine  à  exprimer. 
Phénome-      jc)0.  Le  toucher  nous  découvre ,  dans  ces 
u  pre-  j^^j^çg  inftans  de  douleurs  ,  que  Torifice  de  la 

inier  temps  ^  ^  ^  ^ 

du  travail,  matrice  fe  rétrécit  un  peu ,  que  fon  cercle  fe 
roidit,  &  que  les  membranes  qui  le  recou- 
vrent,  fe  tendent  plus  ou  moins.  Tous  ces 
effets  augmentent  dans  les  progrès  du  travail , 
excepté  le  premier  ;  car  l'orifice  ,  loin  de  fe 
refferrer ,  eft  forcé  de  s'élargir  dans  la  fuite  à 
chaque  douleur.  ! 

Du  fécond      ^c)i.  Dans  le  fécond  temps  du  travail,  les 

temps.         douleurs  deviennent  plus  fortes  &  plus  fré- 
quentes ;  l'orifice  de  la  matrice  s'élargit ,  fon 
bord  fe  développe  ,  &  ne  conferve  fouvent 
que  très-peu  d'épaiffeur;  la  poche  des  eaux 
devient  plus  confidérable ,  &  à  chaque  dou- 
leur la  tête  de  l'enfant  paroît  remonter ,  de 
forte  qu'elle  n'efl:  jamais  plus  éloignée  du  doigt 
que  dans  ce  moment.  La  femme  éprouve  une 
pefanteur  en  en-bas ,  qui  l'invite   à  faire  de 
légers  efforts  ,  pareils  à  ceux  qui  ont  lieu  dans 
le  tenefme.  Enfin  le  col  de  la  matrice  femble 
defcendre  un  peu ,  parce  que  cet  organe  lui- 
même  eil  pouffé  vers  le  bafiin,  par  l'adion  des 
mufcles  abdominaux. 

592.  Après  la  douleur,  les  chofes  rentrent 
dans  le  même  état  où  elles  étoient  avant ,  le 


DES    ACCOU  CHEMEN S.       lOJ 

bord  de  l'orifice  fe  détend  ,  la  poche  des  eaux 
devient  flafque  ,  la  tête  de  l'enfant  redefcend  , 
en  écartant  les  eaux  fur  les  côtés  ,  ôc  s'appli- 
que aux  membranes. 

593.  Dans  le  troifieme  temps  du  travail,  Du  trol- 
qui  eft  celui  de  fa  force  &  de  fa  violence  ,  les  ^'^^^^  temps 
douleurs  fe  fuccedent  plus  rapidement;  elles 

font  plus  aiguës  &  plus  longues  ;  les  femmes 
font  follicitées  plus  vivem^ent  à  les  faire  va- 
loir 5  &  elles  les  fupportent  mieux  qu'aupara- 
vant. Si  le  calme  qui  renaît  après  chaque  dou- 
leur ,  eft  plus  court ,  au  moins  paroît-il  plus 
doux  &  plus  parfait ,  n'étant  troublé ,  pour 
l'ordinaire  ,  par  aucune  de  ces^  inquiétudes  , 
que  traînent  fouvent  à  leur  fuite  les  premières 
-douleurs.  L'orifice  de  la  matrice  augmente 
tellement ,  que  bientôt  il  égale  ,  pour  ainii 
dire  ,  la  largeur  du  baiîin. 

594.  Les  follicules  glanduleux,  répandus 
par  tout  le  vagin  &  le  col  de  la  matrice  ,  ex- 
priment dans  ce  temps  une  plus  grande  quan- 
tité de  mucus ,  &;  c'eil:  alors  que  cette  humeur 
fe  colore  plus  ou  moins  du  fang  que  laiffent 
échapper  les  petits  vaifleaux  rompus  ;  de  forte 
que  c'eft-là  le  moment  du  travail,  ou  quelques 
fem.m.es  marquent  le  plus  ,  &:  celui  où  la  plu- 
part commencent  à  le  faire. 

595.  C'ell  aufîi  à  cette  époque  que  s'élèvent 


208  L'  A    R    T 

un  grand  nombre  d'autres  fymptomes  ,  &  que 
les  premiers  acquièrent  plus  de  force  &  d'in- 
tenfité.  Le  pouls  devient  plus  fréquent  &  plus 
dur  ;  mais ,  prefque  toujours  ,  il  eil  irrégulier  ; 
le  vifage  fe  colore ,  les  yeux  s'enflamment  ;  &C 
la  chaleur  fe  répand  de  toutes  parts  ;  enRa 
,  l'ébranlement  de  la  machine  devient  fi  géné- 
ral, que  toutes  les  fonctions  en  paroifTent 
dérangées. 

596.  La  rupture  des  membranes  vient  à 
propos  calmer  cette  agitation  univerfelle  ,  par 
la  détente  que  produit  l'évacuation  des  eaux  ; 
mais  ce  temps  de  repos  efl  pour  l'ordinaire  de 
courte  durée  ;  des  douleurs  encore  plus  fortes 
viennent  bientôt  le  troubler  ^  &  donner  lieu  à 
de  nouveaux  phénomènes. 

Section    VI. 

Des  phénomènes  du  dernier  temps  du  travail  de 
r  Accouchement, 

Phénome-       597.  La  matrice   appliquée  immédiatement 
nés  du  qua-  ^^^  j^   corps  de  l'enfant ,   après    l'évacuation 

trieme&der-  ^  a         1  • 

nier    temps  ^^^  ^'à\x^ ,  le  contracte  puis  Vivement  qu  au- 
du  travail,    paravant.  La  tête  s'engage  dans  l'orifice  &  fe 
rapproche  de  la  vulve ,   de  forte  que ,  quand 
tout  efl  bien  difpofé  d'ailleurs ,  l'Accouche- 
ment fe  termine  en  très-peu  de  douleurs  ;  mais 

tous 


r>ES    Ac  COUCHEMEN  s.       2O9 

tous  ces  efforts  font  infruûueux,  lorfque  l'en- 
fant eft  en  mauvaife  lituation  ,  ou  le  bafîin 
mal  conformé. 

598.  L'orifice  de  la  matrice,  dans  le  pre-  . 
mier  cas ,  continue  de  defcendre  &  de  s'ëlar-^ 
gir  pendant  la  douleur  ,  jufqu'à  ce  que  l'épaif- 
feur  de  la  tête  ,  comprife  entre  les  protubéran- 
ces pariétales  l'ait  traverfé  ;  alors  il  s'éloigne 
tout-à-coup  ,  quoique  la  douleur  perfifte  ,  il 
fe  refferre  un  peu ,  &  fon  bord  s'épaiffit. 

599.  Le   moment  où  la  tête  commence  à      Re:r.ar- 
remplir  le  vagin ,  n'eft  pas  toujours  celui  oii  ^"^  i^^por- 
elle  parvient  dans  le  fond  du  baiîin  :  elle  peut  tains  égardj. 
féjourner   long-temps   dans  cet    endroit ,   Ôi 

même  paroître  en  quelque  forte  à  la  vulve  , 
quoiqu'enveloppée  du  col  de  la  matrice  ;  mais 
elle  ne  peut  être  complettement  dans  le  vagin , 
fans  occuper  en  même  temps  la  cavité  du 
bafîin.  On  reconnoîtra  plusieurs  fois  ,  dans  la 
fuite  5  l'utilité  de  cette  remarque. 

600.  Lorfque  la  tête  eft  volumineufe,  re-  Temps  où 
lativement  au  bafîin  ,  &  fur-tout  quand  le  ^^  femme  ed 
facrum  efl  un    peu  applati  ,   la  compreiîîon  ^^  P^"^  ^"î^*^' 

ri  r     r       t  teauxcram- 

qu  elle  exerce  fur  les  nerfs  facres  ,  donne  lieu  pes. 
à  des  crampes   douloureufes ,  dans  la   partie 
poflérieure  des  cuifTes,  &  quelquefois  à  des 
engourdilTemens  ou  à  des  tremblemens  qu'on 
a  beaucoup  de  peine  à  calmer. 

Tçin^  h  O 


IIO  n  A   R   T 

60  ï.  Rarement  ces  effets  fe  font  fentir  dans 
les  deu^x  cuiffes  en  même  temps  ^  parce  qu'il 
n'eil  pas  ordinaire  que  la  tête  comprime  éga-" 
lement  les  nerfs  facrés  des  deux  côtés.  Tantôt 
ils  affeâ:ent  la  cuifle  droite ,  &  tantôt  la  cuilfe 
gauche  ,  fuivant  la  pofition  de  la  tête  &:  fes 
rapports  avec  les  nerfs  dont  il  s'agit. 

602.  Ces  mêmes  effets  fe  font  fentir  quel- 
quefois dans  la  partie  antérieure  &  interné 
des  cuifTes  ;  mais  ils  arrivent  alors  un  peu  plu- 
tôt ,  &  prefque  toujours  avant  que  la  tête  ne 
foit  entièrement  dans  le  fond  du  baflin. 
Effets  de  603.  Beaucoup  de  femmes,  dès  le  moment 
la    preffioii  ^^  |^  ^^^^  ^^  parvenue  dans  cet  endroit,  fe  plai- 

qu'eserce  la  . 

tête  de  l'en-  g^ent  du  befoin  d'aller  à  la  garde-robe  5  & 
fant  ,   fur  quelques-unes  retenues  par  la  honte  de  laifTer 
1  anus  de  la  échapper  leurs  excrémens  fur  le  lit ,  n'ofent 
plus  fe  livrer  entièrement  aux  efforts  qu'elles 
exerçoient  avec  tant  de  fuccès  auparavant ,  & 
auxquels  elles  font  alors  li  vivement  follicitées  : 
ce  qui  retarde  plus  ou  moins  leur  délivrance, 
604.  Ce  befoin  n'efl  fouvent  qu'illufoire  :  fi 
on  permettoit  à  toutes  les  femmes  qui  l'éprou- 
vent ,  de  fe  placer  fur  leur  chaife ,  on  auroit 
le  défagrément  d'en  voir  accoucher  dans  cette 
attitude  ;  ce  qui  pourroit  d'ailleurs  avoir  des 
inconvéniens  ,  foit  pour   elles-mêmes  ;,  foit 
pour  leurs  enfans. 


mère. 


DES    Ac  COU  C  H  EME  N  S.       211 

605.  Quand  le  périnée  cède  facilement,  on     Effets  du 
le  voit ,  à  chaque  douleur ,  fe  développer  fur  dernier  mo- 
la  tête  de  l'enfant ,  qui  le  pouffe  en  dehors  ;  la    ^.^ 
vulve  fe  dilate  de  même ,  &:  bientôt  l'Accou^ 
chement  fe  termine  :  mais  lorfqu'il  efl  épais 

&  folide  5  que  toutes  ces  parties  refirent , 
comme  dans  un  premier  Accouchement,  le 
terme  de  la  délivrance  eft  encore  fouvent 
éloigné  de  plulieurs  heures. 

606.  Si ,  dans  ce  dernier  cas  ,  le  périnée  fe 
développe  &  fe  porte  en  dehors  pendant  la 
douleur ,  il  s'affaiffe  aufîi-tôt  après  ,  &  la  tête  , 
qui  s'étoit  montrée  à  la  vulve ,  rentre  dans  le 
bafîîn.  Ces  effets  fe  répètent  dans  le  même  ordre, 
jufqu'à  ce  que  les  protubérances  pariétales  fe 
foient  engagées  au-deffous  de  la  partie  anté- 
rieure des  tubéroûtés  ifchiatiques  ;  car  dès-lors 
le  périnée reffe  diffendu,ÔC  latête  qui  en  paroît 
prefque  entièrement  enveloppée  ne  remonte 
plus  après  la  douleur, 

^07.  Les  Accoucheurs  ont  attribué  la  rentrée     Opinioa 
de  la  tête  ,  après  chaque  douleur ,  à  l'entortille-  fj^^a^^^"' 
ment  du  cordon  ombilical  fur  le  col  de  l'enfant,  trée  de  la 
&  ont  propofé  divers  moyens  pour  faciliter  l'Ac-  ^^^^  •>  ^P^^* 
couchement.  Il  paroîtra  peut-être  étonnant  que  ^  ^"  ^^' 
nous  nous  élevions  contre  tant  d'autorités  , 
&  que  nous  n'affignions  d'autre  caufe  à  cet 
effet ,  que  l'élafficité  du  périnée  ,  &  celle  des 

O2 


212  E  A   R    T 

OS  du  crâne  même  :  comme  la  raîfon  &  Tex* 
périence  s'accordent  à  prouver  qu'il  en  dépend 
entièrement.   Voyc^^  §.   1045   ^  fuivans, 

608.  Quand  la  tête  eft  parvenue  au  point 
de  ne  plus  remonter  après  la  douleur  ^  le  péri- 
née très-mince  alors  &  très-diftendu ,  ne  pou- 
vant feul  fupporter  les  elForts  réunis  de  la 
matrice  &  des  mufcles  abdominaux ,  eft  dans 
le  plus  grand  danger  de  fe  déchirer  :  ce  qui 
devroit  engager  la  femme  à  fufpendre  ou  à 
modérer  une  partie  de  ces  efforts  ,  tandis  que 
l'Accoucheur  foutiendra  le  périnée  de  la  pau- 
me d'une  main  ,  pour  contre-balancer  les 
autres ,  jufqu'à  ce  que  les  parties  extérieures 
foient  fufSfamment  dilatées  pour  le  paffage 
de  l'enfant. 

609.  Dans  le  moment  où  la  plus  grande  lar- 
geur de  la  tête  fe  préfente  à  la  vulve  ^  les  caron- 
cules myrtiformes  difparoiflent ,  les  nymphes 
diminuent ,  &  le  frein ,  pour  l'ordinaire  ,  fe 
déchire  (^).  A  cet  inftant,  le  plus  douloureux  de 
l'Accouchement,  fuccede  im  calme,  jufqu'alors 
inconnu  à  la  femme  ;  &  ce  calme  fe  mêlant  à 


(a)  La  rupture  du  périnée  ne  commence  pas  tou- 
jours au  milieu  de  fon  bord  antérieur ,  pour  s'étendre 
du  côté  de  l'anus.  On  a  vu  cette  partie  ^'ouvrir  dans 
fon  centre ,  &  donner  paffage  à  l'enfant ,  tandis  que  le 
frein  ,  ou  la  fourchette,  étoit  refté  inta<ft. 


DES    ACCOV  C  H  EM  E  N  S.       21j 

la  joie  qu'elle  éprouve  d'être  mère ,  lui  rend 
ce  dernier  moment  des  plus  agréables. 

6 10.  Mais  bientôt  de  nouvelles  douleurs 
viendroient  troubler  cet  infiant  de  délices  ,  fi 
l'Accoucheur  abandonnoit  rexpulfion  du  tronc 
de  l'enfant  &  du  placenta ,  aux  foins  de  la  na- 
ture ;  car  la  fortie  fpontanée  de  l'un  ôc  de  l'au- 
tre, ne  peut  s'opérer,  fans  que  la  matrice  ne 
fe  contrade  plufieurs  fois. 

6 11.  Ces  douleurs,  fouvent,^fe  répètent  en-    Des  trar^ 
core  pendant  les  premiers  jours  des  couches.  ^^^^^  ^^^"^^^ 
Elles  font  alors  excitées  par  la  préfence  des 
caillots  quife  forment  dans  la  matrice,  ou  par 
l'engorgement  des  vaiffeaux  de  cet  organe  :  on 

les  nomme  tranchées  utérines^.  Si  le  premier 
Accouchement  eft  en  général  le  plus  long  & 
le  plus  douloureux  ,  les  femmes  en  font  en 
quelque  forte  dédommagées  par  fabfence  de 
ces  tranchées  ,  alors  bien  moins  ordinaires  qu'à 
la  fuite  des  autres  Accouchemens.. 


C  H  A  P  I  T  R  E    I  I. 

De    L'Accouchement    naturel ^    &   de  fes 
différences» 

6i2.  i^I  Ton   comprend   dans  îa   clafTe   des     _.,.. 

1  Dift'éren- 

Accouchemens  naturels  tous  ceux  qui  peuvent  ces    diea^ 


214  L  A    R    T 

tieiies    de   s'opérer  par  les  feules  forces  de  la  mère,  on 

l'Accouche-  pourra  en  diilinguer  quatre  efpeces  générales  , 
ment   natu-        •  r  11  a  t  •      i- 

^^^  qui  en  renrerment  elles-mêmes  de  particuliè- 

res,  1°.  l'Accouchement  dans  lequel  l'enfant 
préfente  la  tête  ;  2^.  celui  où  il  vient  par  les 
pieds  ;  3'^.  l'Accouchement  011   les  genoux  fe 
montrent  les  premiers  ;  4*^.  enfin ,  celui  oii  l'en- 
fant vient  en  offrant  les  fefles. 
Des  con-      ^H*  L' Accouchement  naturel   dépend  tou-' 
ditions   né-  jours  du   concours  de  plulieurs  caufes ,  dont 
ceffaires       j^^  wxi^s  proviennent  de   la   femme  ,   &  les 

pour     que  r  \  ai 

l'Accouche-  ^^^tres  de  l'enfant.  Il  peut  être  plus  ou  moins 

ments'opere  facile  OU  difficile,  felon  que  ces  caufes  y  con- 

naturelle-     courent  en  plus  grand  nombre,  ou  que  quel- 
ment.  19  11  •  \ 

ques-unes  d  eues  viennent  a  manquer. 

614.  La  bonne  conformation  du  baffin ,  des 
forces  fuffifantes,  lafituation  direde  de  la  ma- 
trice 5  &:  des  difpofitions  favorables  à  la  dila- 
tation ,  tant  de  fon  col  que  des  parties  exter- 
nes ,  font  du  côté  de  la  femme,  les  conditions 
requifes  à  l'Accouchement  naturel. 

615.  De  la  part  de  l'enfant,  fon  volume  ne 
doit  pas  furpafler  l'étendue  des  ouvertures  du 
balîin  ,  &  il  doit  préfenter  à  l'orifice  de  la 
matrice,  l'une  des  parties  indiquées  ,  c'efl-à- 
dire ,  la  tête  ,  les  pieds ,  les  genoux  ou  les 
fefTes. 


DES   ACCOV  CKEMEN  S.       215 

ARTICLE    PREMIER. 

AccoucJumcns  naturels  du  premier  genre  ,  ou  dans 
lef quels  V enfant  préfente  la  tête, 

616.  Par  ce  terme  générique  d'enfant  pré-  Aécouche- 
fentant  la  tête ,  nous  avertifTons  que  nous  ne  "^^"^  "^f"" 
parlons  que  de  cette  région  appellée  vertex ,  & 

s:  ^  on  7        niier  genre. 

non  des  autres,  nous  réfervant  de  faire  voir 
ailleurs  ce  qu'on  doit  en  penfer. 

617.  Cette  première  efpece  générale  d'Ac- 
couchement 5  qui  efl:  la  plus  naturelle  à  tous 
égards,  offre  elle-même  des  différences  efîen- 
tielles  par  rapport  à  la  manière  dont  la  tête  le 
préfente  au  détroit  fupérieur.  Parmi  les  pofi- 
tions  variées  que  la  région  du  vertex  eft  fufcep- 
tible  de  prendre ,  nous  n'en  diflinguerons  que 
fix ,  qui  conflitueront  autant  d'efpeces  particu- 
lières d'Accouchemens. 

Section     première. 

Signes  caraciérifiiques  du  premier  genre  d'Accou^' 

chemens  naturels^  &  de  fes  différences,  /' 

618.  Une  tumeur  ronde  ,  d'une  certaine  kxoxi-    De  fes  ca- 
duc &  affez  folide ,  fur  laquelle  on  diftingue  ra<^eres  & 
pluiieurs  futures  &  fontanelles ,  cara£i:érife  le  ^.^^  aunom- 
vertex  ^  ou  la  partie  fupérieure  de  la  tête.         bredefix. 

O4 


ii6  r  A  R  T 

6i^.  Cefl:  pareillement  la  direction  de  ces 
futures  5  &  la  fituation  reipedive  des  fonta- 
nelles à  l'égard  du  baffin,  qui  nous  font  juger 
de  la  poiition  dans  laquelle  cette  région  fe  pré- 
fente. Il  fuiEt  fouvent  pour  cela  de  toucher 
lune  ou  l'autre  des  fontanelles. 

620.  Dans  la  première  pofition  ,  la  future 
fagittale  coupe  le  baflin  obliquement  de  gauche 
à  droite ,  &  de  devant  en  arrière.  La  fontanelle 
poflérieure  eil:  iituée  derrière  la  cavité  coty- 
loïde  gauche ,  &  l'antérieure  au-devant  de  la 
fymphife  facro-iliaque  droite. 

621.  Dans  la  deirxieme  pofition^  la  future 
indiquée  traverfe  aulîi  le  bafîin  diagonalement  ; 
mais  en  allant  de  la  cavité  cotyloïde  droite  à  la 
fymphife  facro-iîiaque  gauche ,  de  forte  que  la 
fontanelle  antérieure  eft  au-devant  de  celle-ci , 
&  la  postérieure  derrière  celle-là. 

612.  Dans  la  troifieme  poiition  ,  la  fonta- 
nelle poftérieure  répond  à  la  fymphife  au  pubis  ^ 
la  fontanelle  antérieure  au  facrum,  &C  la  fu- 
ture fagittale  eu.  parallèle  au  petit  diamètre 
du  détroit  fupérieur. 

623.  Dans  la  quatrième  poiition ,  cette  future 
efl:  dirigée  comme  dans  la  première,  avec  cette 
différence  ,  que  la  fontanelle  antérieure  répond 
à  la  cavité  cotyloïde  gauche ,  &C  la  fontanelle 
poilérieure  à  la  fymphife  facro-iliaque  droite» 


DES    ACCOU  CH  EMEN  S.      llj 

624.  Dans  la  cinquième ,  la  future  fagittale 
eftauffi  dirigée  obliquement  à  l'égard  dubaflîn  ; 
la  fontanelle  antérieure  étant  fituée  derrière  la  . 
cavité  cotyloïde  droite ,  &  la  poftérieure  vis- 
à-vis  la  fymphife  facro-iliaque  gauche.  ,    . 

625.  Dans  la  fixieme  enfin ,  la  première  de  ces 
deux  fontanelles  eil  derrière  la  fymphife  du 
pubis ,  &  la  féconde  au-devant  du  facrum  ;  la 
future  fagittale  étant  dirigée  comme  dans  la 
troifieme  pofition. 

626.  On  pourroit  multiplier  davantage  les 
pofitions  de  la  tête;  puifque  cette  partie  peut 
en  prendre  de  moyennes  entre  celles  que  nous 
venons  d'expofer  :  peut-être  quelques-uns  le 
feront-ils ,  lorfque  d'autres  trouveront  que 
nous  les  avons  déjà  trop  multipliées.  La  fuite 
fera  connoître  à  ceux-ci  que  nous  ne  pouvions 
en  établir  un  plus  petit  nombre ,  &  aux  pre- 
miers que  ces  fix  portions  fuffifent  pour  l'in- 
telligence du  méchanifme  de  l'Accouchement 
dans  toutes  les  autres. 

627.  Ces  diverfes  pofitions  ne  fe  rencontrent  Du  rapport 
pas  aufîi  fréquemment  les  unes  que  les  autres.  ^^  cesdifîe- 

T,       ,  1  1      -i  •  X   rentes  efpe-. 

Il  m  a  paru  que  le  rapport  de  la  première  a  ^^^  d'Accou- 

l'égard  de  la  deuxième ,  étoit  comme  fept  font  chemens , 

à  un  ;  &  à  l'égard  de  la  quatrième  &  de  la  ^^^"'  ^  ^'^^ 

o  A         fréquence. 

Cinquième  ,  comme  quatre  -  vingt ,  oc  même 
cent  font  à  un  :  quant  aux  deux  autres  pofi- 


2 1  8  L*  A   R    T 

tions ,  elles  font  on  ne  peut  plus  rares  ,  quoi- 
que la  plupart  des  Accoucheurs  aient  cru ,  & 
croient  encore  ,  que  la  troifieme  eft  la  plus 
ordinaire. 
Des  pofi-  628.  Ces  fix  pofuions  n'étant  pas  également 
tions  de  la  f^yorables  à  la  fortie  de  l'enfant,  on  peut  les 

tête  ,    qui  ^     ^ 

font  ^es  plus  ^™"g^ier  en  bonnes  &  en  mauvaifes.  Pour 
favorables,  que -la  tête  foit  bien  iituée  y  il  faut  qu'elle  fe 
préfente  diagonalement  au  détroit  fupérieur, 
6^  de  manière  que  l'occiput  puiiTe  aifément  fe 
tourner  fous  l'arcade  du  pubis ,  dès  qu'elle  fera 
defcendue  dans  le  petit  baflin.Les  deux  premières 
pofitions  font  les  meilleures ,  la  troiiieme  peut 
auffi  paffer  pour  telle,  quand  le  baiîin  efl  d'une 
grandeur  naturelle;  mais  les  autres  méritent  le 
plus  louvent,  à  juile  titre,  le  nom  de  mauvai- 
fes pofitions  ;  car  fi  la  tête  n'efl:  alors  très-pe- 
tite à  l'égard  du  baiîin  ,  elle  ne  s'en  dégage 
qu'avec  beaucoup  de  peine  ,  comme  on  le 
remarquera  dans  la  fuite. 

629.  Les  meilleures  pofitions  de  la  tète  à 
l'égard  du  détroit  fupérieur ,  ne  font  pas  telles 
à  l'égard  du  détroit  inférieur;  car  elle  n'en 
peut  prendre  une  plus  favorable  fur  ce  der- 
nier ,  que  celle  où  l'occiput  répond  à  l'arcade 
du  pubis.  La  tête  peut  d'ailleurs  s'engager  dans 
le  baiîin ,  de  manière  à  y  rencontrer  les  plus 
grands  obilacles  à  fa  fortie  ,  quoique  s'étant 


DES    Ac  C  O  U  C  H  E  M  EN  S.       1\^ 

d'abord  préfentée  de  la  façon  la  plus  avanta- 
geiife  :  ce  qui  dépend  du  concours  de  plufieurs 
caufes ,  dont  la  préfence  ajoute  toujours  fi  iin- 
guliérement  aux  difficultés  naturelles  de  TAc- 
couchement ,  même  dans  les  pofitions  favora- 
bles ,  qu'on  efl  fouvent  obligé  de  le  terminer. 

630.  Il  faut  donc  ,  pour  la  plus  grande  faci- 
lité de  l'Accouchement,  que  la  tête,  outre  les 
conditions  énoncées  ,  fuive  une  marche  déter- 
minée 5  ôc  différente  à  quelques  égards,  dans  cha- 
cune des  iix  pofitions  que  nous  avons  établies. 

Section    IL 

Du  méchanifmc  de.  F  Accouchement  naturel  de  la 
première  efpece ,  ou  V enfant  préfente  le  fommet 
de  la  tête, 

631.  Si  l'on  fait  attention  aux  caractères  de    Accouche- 
la  pofition  de  la  tête  qui  conflitue  cette  efpece  ^^^^  "^^"* 

.       ^  .  rel  de  la  pre- 

d'Accouchement ,  il  fera  facile  de  fe  repréfen-  ^^^^^^  gfpg- 
ter  celle  du  tronc  &  des  autres  parties  de  l'en-  ce  du  prp- 
fant  dans  la  matrice,  &  de  voir  que  le  dos  &  ""'"  ^^^^^* 
le  derrière  de  la  tête  répondent  à  la  partie 
antérieure  &  latérale  gauche  de  ce  vifcere  ;  la 
face  ,   la  poitrine  &   les   genoux  à  fa  partie 
poflérieure  &:  latérale  droite  ;  les  pieds  &  les 
it^QS  étant  fitués  au-deffous  de  fon  fond. 

632.  Cette  pofition  diagonale  de  la  tête. 


iio  V  A  R  r 

n'eil  pas  l'effet  des  premières  douleurs  de  Fen- 
fantement,  qui,  comme  l'a  prétendu  un  des 
plus  célèbres  {a)  Accoucheurs  de  ce  fiecle  , 
prelTant  le  front  contre  la  faillie  facro-verté- 
brale ,  l'obligent  de  s'en  détourner  :  elle  exifte 
long-temps  avant  cette  époque,  &  pour  peu 
qu'on  fe  rappelle  la  figure  de  la  tête  &  fes 
rapports  avec  les  parties  ambiantes,  on  verra 
qu'il  lui  étoit  difficile  de  prendre  une  pofition 
plus  commode. 
De  la  di-  633.  Dans  le  premier  moment  du  travail  9 
feaion  que  ç^^^  ^^g^  fouvent   la  partie   moyenne  de  la 

fuit  la  tête  f,  ^-19  T 

de   l'enfant  ^^-^^ure  lagittaie  qu  on  rencontre  au  centre  du 

en  defcen»  bafîln  ;  mais  ce  point  s'en  écarte  à  la  fin  pour 

<i3nt,  £^g  place  à  l'une  des  fontanelles ,  &:  prefque 

toujours  à  la  poftérieure  ;  qui  a  coutume  de 

defcendre  &  de  fe  préfenter  en  avant. 

634.  Dans  l'ordre  naturel  ,  les  premières 
contrarions  utérines  ,  après  l'évacuation  des 
eaux,  font  fléchir  la  tête  fur  la  partie  antérieure 
du  tronc ,  jufqu'à  ce  que  le  menton  foit  appuyé 
fur  le  haut  de  la  poitrine.  Pendant  ce  temps, 
la  fontanelle  poilérieure  fe  rapproche  plus  ou 
moins  du  centre  du  balTin ,  &:  la  tête  dans  cet 
état  de  flexion ,  continue  de  defcendre ,  en  fui- 

(^)  M.  Levret  ^  fuite  des  Accoucliemens  laborieux 3. 
édit.  4^,  psg.   290,  &c. 


JDEIS     ACCOV  CKEMEN  S.       221 

Tant  l'axe  du  détroit  fiipérieur,  jufqii'à  ce  qu'elle  \ 

foit  arrêtée  par  la  partie  inférieure  àwfacmm  ,  | 

le  coccix  &  le  périnée;  les   boffes  pariétales  \ 
^paffant,  l'une  au  devant  de  la  fymphife  facro- 

iliaque  gauche,  &  l'autre  derrière  la  cavité  -         J 
cotyloïde  droite. 

63  5.  Le  toucher  nous  découvre  qu'un  peu 

plus  du  quart  poiîérieur   &  fupérieur  du  pa-  ■ 
riétal  droit,  répond  alors  à  l'arcade  du  pu-^ 

his  ;  que  la  branche  droite  de  la  future  lamb-  : 

doïde  eil  prefque   parallèle  à  la  jambe  gau-  j 

die  de  cette  arcade  ;  &  que  l'autre  branche  i 
de  la  même  future  fe  porte  vers  l'échancrure 

ifchiatique  gauche.  1 

636.  La  tête  ne  refte  pas  long-temps  dans  Direaion  ' 
cet  état  :  preffée  par  de  nouveaux  efforts ,  &  ne  ^"^  ^^^  ^^  ; 
pouvant  plus  fuivre  fe  première  direûion ,  elle  ^^^^'^^  ^  ^      1 

tr  î:  r  j  gageant    q|i 

fe  porte  en-devant  au  moyen  du  plan  incliné  baffiiu  , 

que  lui  offrent  \e  facrum  ^  le  coccix^  le  périnée  ■ 

&  les  côtés  du  bafîin  ;  mais  de  manière  qu'en  \ 

defcendant  ainfi,  l'occiput  fe  tourne  comme  '\ 

par  une  efpece  de  mouvement  de  pivot  fous  ' 

l'arcade  du  puhis ,  avec  laquelle  il  a  les  plus  | 

grands  rapports  ,  foit  du  côté  de  fa  forme  ,  ; 

foit  du  côté  de  (es  dimenfions.  *    ; 

637.  Ce  mouvement  de  pivot  par  lequel  ] 
l'occiput  fe  tourne  fous  le  puais ,  n'eft  dû  qu'à 

JijL  tQrfion  du  col  de  l'enfant  :  on  peut  l'éva- 


111  L'  A   R    T 

luer  à-peu-près  à  un  fixieme ,  ou  à  un  huitième 
de  cercle.  Il  efl  bien  effentiel  d'obferver  que 
pendant  ce  mouvement  de  la  tête ,  le  tronc 
n'exécute  rien  de  femblable  dans  la  matrice. 

638.  Après  ce  mouvement  de  rotation,  la 
fontanelle  poftérieure  fe  trouve  vers  le  milieu 
de  l'arcade  du  pubis  ;  d'où  la  future  fagittale 
fe  porte  en  arrière,  en  montant  obliquement 
vers  la  faillie  àii  facrum ,  au-deflbus  de  laquelle 
eft  alors  iituée  la  fontanelle  antérieure.  Cha- 
que branche  de  la  future  lambdoïde  croife  de 
fon  côté  la  branche  commune  de  Ylfchium 
&  du  pubis ,  &  la  bafe  du  col ,  ou  la  nuque 
eft  appuyée  contre  le  bord  inférieur  de  la 
fymphife. 

639.  Le  menton  étant  reflé  en  quelque  fortfe 
appliqué  fur  la  poitrine  ,  commence  à  s'en 
écarter  à  cette  époque  du  travail  ;  pendant 
que  l'occiput  s'engage  fous  le  pubis  ,  &  s'a- 
vance au  dehors ,  en  fe  relevant  au  devant  du 
mont  de  venus ,  ou  en  fe  renverfant  en  arrière, 
û  l'on  n'a  égard  qu'à  l'enfant. 

640.  Dans  ce  dernier  temps  ,  la  tête  décrit 
prefque  un  quart  de  cercle  en  roulant  fur  le 
bord  inférieur  de  la  fymphife  àii  pubis ,  comme 
une  roue  fur  fon  efîîeu.  Dans  ce  mouvement, 
dont  le  centre  eil  à  la  nuque  de  l'enfant,  l'occi- 
put parcourt  peu  de  chemin,  en  fe  relevant 


DES    A  C  COU  C  H  E  MEN  S.       22} 

vers  le  pubis  de  la  mère  ;  pendant  que  le  men- 
ton décrit  en  arrière  une  ligne  courbe  très- 
étendue  ,  en  paffant  fuccefîivement  au-devant 
de  tous  les  points  d'une  autre  ligne  ,  qui  divi- 
feroit  en  deux  parties  égales ,  &  félon  leur 
longueur ,  lefacrum ,  le  coccix ,  &  le  périnée, 

641.  Le  menton  eu.  à  peine  forti  de  la  vulve,     Direûion 
que  la  face  fe  tourne  vers  l'une  des  cuiffes  de  T-^e  prend  la 
la  lemme;  mais  prelque  toujours  vers  la  droite ,  j^  forde. 
&  rarement  vers  la  gauche  ;  ce  qui  dépend  de 
l'efpece  de  toriion  qu'a  fubie  le  col  dans  le 
temps  indiqué  au  §.  636. 

641.   Dans  cette  efpece  d'Accouchement ,     Direaioa 

les  épaules  s'étant  engagées  obliquement  dans  dans  laquelle. 

le  détroit  fupérieur  ,  viennent  fe    préfenter  ,^    egagem 
,         .  ,  .  les  épaules» 

différemment  à  l'inférieur  :  l'épaule  droite  fe 

tourne  du  côté  A\\ pubis  ^  &  la  gauche  vers  le 

facrum ,  de  forte  que  leur  plus  grande  largeur 

répond  à  celle  de  ce  même  détroit.  Dans  cet 

état  l'épaule  gauche  continue  d'avancer ,  vers 

le  bas  de  la  vulve ,   où  elle  paroît  avant  que 

la  première  ne  fe  dégage  de  deffous  le  pubis, 

643.  Les  épaules  étant  au-dehors ,  le  refte 
du  tronc  fort  de  la  matrice  avec  la  plus  grande 
facilité  ,  par  rapport  à  fa  forme  conique  & 
alongée. 

<344.  En  fuivant  pas  à  pas  la  marche  que   Ren^arque 
nous  venons  de  tracer ,  d'après  l'obfervation ,  chanifmrdê 


114  V  A  É.  r 

èétte  efpece  on  remarquera  ;  i°.  que  la  tête  ne  préfente  au 
d'Accouché-  i,afîin ,  dans  tous  les  temps  du  travail ,  que  it^ 
'  *  plus  petits  diamètres  ,  &  qu'elle  le  traverfe  , 
en  n'y  offrant  que  fa  plus  petite  circonférence  : 
2.^.  qu'elle  exécute  trois  mouvemens  différens  ; 
celui  de  flexion  en  avant  dans  le  premier 
temps  5  celui  de  pivot  dans  le  deuxième  temps  ^ 
&  enfin  celui  de  flexion  en  arrière  dans  le 
moment  où  elle  fe  dégage  de  deflbus  le 
pubis, 

645.  La  nature  ne  peut  s'écarter  de  cette 
marche  ^  que  l'Accouchement  n'en  devienne 
plus  long  6c  plus  diflicile  ;  même  fouvent  im- 
poflible  fans  les  fecours  de  l'art. 

646.  La  tête ,  en  effet ,  ne  peut  defcendre 
autrement  qu'elle  ne  préfente  ïes  pkis  grands 
diamètres  au  baffin  ;  qu'elle  ne  fe  renverfe  fur 
le  dos  en  s'y  engageant  ;  &:  qu'elle  ne  vienne 
préfenter  le  front ,  ou  la  fontanelle  antérieure, 
au  centre  du  détroit  inférieur  :  ce  qui  ne  lui 
permet  alors  ,  ni  d'exécuter  le  mouvement  de 
pivot  5  dont  il  a  été  parlé  ,  ni  de  fe  dégager  , 
même  quand  le  baffin  efl:  des  plus  fpacieux. 
Foyc^  §.  1 2 1 3  &  fui  vans  o 

647.  Ceux  qui  auront  bien  compris  ce  que 
nous  avons  dit,  du  rapport  des  dimenfions 
de  la  tête  de  l'enfant  avec  celles  du  baffin ,  & 
de  la  manière  dont  fe  propagent  les  forces 

expultrices 


DES    AC  C  0  U  CHEM.EN  S.       22J 

expiiltrices  de  la  matrice ,  connoîtront  bientôt 
la  fource  de  tant  d'obftacles  ,  &  verront  qu'il 
eft  aiifîi  aifé  de  les  prévenir,  qu'il  eft  quel- 
quefois difficile  de  les  furmonter ,  quand  ils 
ont  lieu.  Voyc^^  les  §.  indiqués  à  la  fin  du 
précédent. 

SectionïIL 

Du  michanîfmc  de  l'Accouchement  naturel  de  ÎA 
deuxième  efpect  ^  ou  V enfant  préfente  le  fommet 
de  la  tête^ 

648.  La  pofition  de  la  tête  qui  cara<9'érife     Seconde 
cette  efpece  d'Accouchement  (  ^qye^  §.  621  ) ,  efpeced'Ac-^ 
paroîtra  tout  aufli  favorable  à   la   fortie  de  ^^^^^..\    ^^ 
l'enfant  que  la  première ,  fi  l'on  ne  fait  atten-  premier gea- 
lion  qu'au  rapport  des  dimeniions  de  cette  partie  "^^^ 
avec  celles  du  baiîin.Dans  l'une  &  l'autre  de  ces 
poiitions  la  future  fagittale^  en  effet,  eft  dirigée 

ielon  un  des  diamètres  obliques  du  détroit  fupé- 
rieur  ,  &  l'occiput  fe  trouve  également  diilant 
de  la  fymphife  à\x  pubis ,  âu-deiTous  de  laquelle 
il  doit  fe  porter  par  la  fuite. 

649.  La  nature  trouve  cependant,  aflez  îj^escaufes. 
fouvent ,  dans  cette  deuxième  pofition  ,  des  dentfouveiit 
obflacles   qu'elle  ne  rencontre  que  très-rare-  un  peu  plus 

ment  dans  la  précédente.  L'obliquité  latérale  ^^^'^'^'^  ^"® 
1      •       1    t  •  -ni-         \       r  >  ^3  première* 

droite  de  la  matrice ,  qui  eit  bien  plus  fréquente 
Tçme  /,  P 


ii6  E  A  R  T 

que  l'obliquité  latérale  gauche;  la  fituatioa 
de  l'inteftin  ncium  à  l'égard  du  facrum ,  &,  les 
matières  diu"cies  qu'il  contient  fouvent ,  en 
paroiiient  les  fources  principales.  La  première 
de  ces  caufes  fait  que  la  tête ,  en  s'enga géant 
dans  le  baiîin ,  iiiit  cette  marche  défayanta- 
geufe  indiquée  au  §.  1214;  &  la  féconde  rend 
plus  difficile  le  mouvement  de  pivot,  par 
lequel  l'occiput  doit  fe  tourner  fous  le  pubis  , 
dans  les  derniers  temps  ;  l'inteftin  recium  ,  fur 
le  côté  gauche  duquel  le  front  eft  alors  appuyé , 
empêchant  ce  dernier  de  fe  porter  librement 
dans  la  courbure  an  facrum. 

650.  Au  refte ,  le  méchanifme  de  l'Accou- 
cette  fecon-  chement  5  la  matrice  n'étant  point  déviée ,  &C 
de  efpece  les  autres  chofes  étant  bien  difpofées  d'ail- 
d'Accouche-  Yq^^^^    q{^  en  tout  femblable  à  celui  de  la  pre- 

ment    natu-      .  .  »      r  ^         \ 

jei.  miere  efpece.   L  occiput   s  enfonce    de  même 

dans  la  cavité  du  petit  baiÏÏn  ;  il  vient  fe  pla- 
cer fous  l'arcade  du  pubis ,  &  fe  dégage  en  fe 
contournant  fur  la  partie  inférieure  de  la  fym- 
phife  >  pendant  que  le  menton  décrit  en  arrière 
une  ligne  courbe  très-alongée ,  comme  il  efl 
dit  au  §.  640. 

651.  Dès  que  la  tête  eft  fortie ,  la  face  fe 
tourne  vers  la  cuifTe  gauche  de  la  mère ,  com- 
me elle  s'efl  portée  vers  la  cuiffe  droite  à  la 
fuite  de  la  première  poiition  :  l'épaule  gauche 


Du  mécha- 


DES     Accouche  M  EN  S.     iij 

?.uffi-tôt  fe  place  fous  le  pubis  ,  &  la  droite  va 
du  côté  du  facrum ,  pour  avancer  dans  l'ordre 
indiqué  au   §.  642. 

Section     IV, 

Du  michanifjm  de  ^Accouchement  natura  de  la. 
troijïcme  efpece  y  où  le  fommet  de  la  tète  fe 
préfente, 

652.  La  plupart  des  Accoucheurs  imaginent     Oplmon 
encore    aujourd'hui  que  la  tête  fe  préfente  ^-^  Auteurs, 

,  1  y  •  /  r^  ^    fur  la  pofi- 

communément  dans  cette  polition.  (^  roye^  ^.  ^j^^^  ^^   ^^ 
622,  )  On  ne  voit  pas  trop  quelle  eil  la  fource  tête  ,   qui 
de  leur  erreur ,  fi  ce  n'eil  un  attachement  trop  ^^^^'^^^ue  la 

t       1     o    •  T     1  A  T      troiiîeme  ef- 

aveugle  pour  la  doctrme  de  leurs  maîtres.  La  p^^e   d'Ac- 
nature  nous  fournit  tous  les  jours  des  preuves  couchement 
du  contraire  de  ce  qu'ils  avancent  ;  car  très-  "^^'^'^^^• 
rarement  on  trouve  la  tête  dans  cette  fituation 
au  commencement  du  travail. 

653.  Cette  troifieme  pofition paroîtra  peut-  Condition 
être  moins  avantageufe  que  les  deux  pré  ce-  néceffaire 
dentés ,  parce  que  le  diamètre  longitudinal  ^g^^g  efpâce 
de  la  tête  efi:  parallèle  au  plus  petit  du  détroit  d'Accouche- 
fupérieur  :  mais  pour  peu  qu'on  fe  rappelle  ^^^^  ^'^^^ 
que  ce  dernier  a  le  plus  louvent  quatre  pouces  j^jg  ^^  jes 
d'étendue ,  &  que  celui  de  la  tête  ,  dont  il  précédentes. 
s'agit,  n'avance  prefque  jamais  de  front,  on 

P  % 


2.28  L'A  R    T 

verra  que  rAccoiichement  peut  être  auilî  facile 

dans  ce  cas  que  dans  les  autres. 
Du  mécha-      ($  ^4.  Quand  la  matrice  n'eft  inclinée  d'aucun 
nume  par  e-  ^^^^     |^  ^ a^^  s'engaee  dans  le  baffin  en  fuivant 

quel  la  tête  ^^  .      . 

traverfe  le  les  loix  Ordinaires  ;  l'occiput  defcend  derrière 
baffin,  la  fymphife  du  pubis ,  tandis  que  le  menton 
fe  relevé  du  côté  de  la  poitrine ,  de  forte  que 
la  tête  ne  préfente ,  pour  ainfi  dire  ,  que  fa 
hauteur  ou  fon  diamètre  perpendiculaire  au 
petit  diamètre  du  détroit  fupérieur. 

655.  Dès  que  le  fommet  eu  parvenu  fur  la 
partie  inférieure  du  facrum ,  l'occiput  fe  trouve 
placé  fous  l'arcade  dn  pubis  à  laquelle  il  ré- 
pond naturellement  dans  cette  polition ,  &  la 
tête  fe  dégage  comme  dans  les  deux  pre- 
mières. Foyei  §.639  &  640. 

656.  Après  fa  fortie  5  les  épaules  viennent 
fe  préfenter  au  détroit  inférieur ,  comme  il  eu 
dit  au  §.  642  ;  mais  tantôt  c'eft  l'épaule  droite 
qui  fe  porte  en  arrière  ,  &  tantôt  c'efl:  la  gau- 
che ,  au  lieu  que  dans  les  autres  politions  leur 
marche  eu  prefque  confiante. 

Deschofes      (^^y.  L'obliquité  antérieure   de  la  matrice 
qui  peuvent  ^^^^^  ^^^^  fréquente  ,  &  l'attitude  que  prend  la 

rendre  cette  t-  '         ^  . 

efpece  d'Ac-  femme  ,  avant  que  la  violence  du  travail  ne 

couchement  p^j^ljgg  ^q  {q  coucher ,   pouvant  encore  la 

1  "^^' favorifer ,  fi  la   tête    fe  préfentoit    toujours 

dans  la  troiiieme  poiition ,  fouvent  elle  defcen- 


DES      Ac  COU  CH  EM  ENS.       11^ 

droit  en  fe  renverfant  fur  le  dos  ,  &  viendroit 
offrir  le  front  au  centre  du  détroit  inférieur  : 
ce  qui  rendroit  l'Accouchement  des  plus  diffi- 
ciles ,  &  même  impoffible ,  fans  les  fecours 
de  l'art.  Voyc:^  §.  12 14  &  fuivans. 

Section     V. 

Du  mèchanîfme  de  l* Accouchement  naturel  de  la. 
quatrième  efpece  ,  où  U  fommet  de  la  tête  fi 
préfente, 

658.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement  la    De  laqua- 


pofition  de  la  tête  (  Voye^  §,  623  )  efî:  telle  ^ 


trieme     ef- 


que   le    plus  fouvent  fa  fortie  devient  très-  couchement     ^ 

difficile  5  quand  le  baffin  n'eft  pas  très-large  ,  naturel  du     | 
relativement  à  fon  volume  ;  parce  que  la  face  P'^^^^^^^g^'^*     1 

fe  tourne  infeniiblement  en-deifus  ^  6c  que  le  j 

front  vient  fe  préfenter  à  l'arcade  du  pubis,  ] 

659.  Quand  tout  eft  dans  l'ordre  naturel^  i 

l'occiput  s'enfonce   dans   le  petit  baffin ,  en  i 
pafTant  au-devant  de  la  fymphife  facro-iliaque 

droite ,  jufqu'à  ce  que  la  partie  poflérieure  &:  ] 

fupérieure  du  pariétal  droit,  foit  appuyée  fur  , 

le  bas  du  facrum.  Dans  ce  moment  ^  la  tête  ' 

étant  forcée  de  tourner  fur  fon  pivot,  l'occiput  \ 

pafTe  dans  la  courbure  àxxfacrum  ,  &  le  front,  i 
en  fuivant  le  plan  incliné  que  lui  offire  le  côté 

gauche  du  baffiji ,  fe  porte  fous  le  pubis,  ' 

P3  \ 


lyo  L' A  R  r 

Cette  ef-      ^^o.  Il  amve  cependant  quelquefois ,  maîs 
pece  fe  ré-  trop  rarement  pour  le  bonheur  des  femmes  , 

uefois^àV  ^^  ^^  ^^^^  '  ^^  defcendant ,  fe  rapproche  de 
deuxième,    la  deuxième  pofition  ,  de  forte  que  l'occiput  fe 
tourne  en  devant  au  lieu  de  fe  porter  du  côté 
du  facrum, 

661,  Ces  exemples  de  quatrième  polition  , 
réduite  comme  fpontanéement  à  la  deuxième  , 
&  de-là  à  celle  qui  efl  la  plus  ordinaire  au 
détroit  inférieur ,  nous  indiquent  ce  que  nous 
devons  faire ,  pour  épargner  à  la  femme  les 
plus  grandes  difficultés  de  fon  travail  ;  car  en 
s  y  prenant  de  bonne  heure,  l'Accoucheur  peut 
toujours  déterminer  la  tête  à  fuivre  cette  direc- 
tion favorable. 

De  îa  di-      66z.   Le  front  s'étant  placé  fous  le  puhls  , 
reaion  que  comme  il  efl  dit  au  §.  659  ,  on  trouve  la  fon- 

fuit  la  tête  ..  ,   .  -i-         t     <»  101 

en  fortant.  ^^^^^^^  antérieure  au  milieu  de  1  arcade ,  &:  la 
poflérieure  au-deiTus  de  la  pointe  du  facrum» 
Pendant  que  cette  dernière  continue  de  fe 
porter  en  avant,  en  fuivant  la  pente  du  coccix 
&  du  périnée ,  le  front ,  placé  vis-à-vis  Tarcade 
du  pubis  5  ne  pouvant  s'y  engager ,  comme  le 
fait  l'occiput  dans  les  premières  positions  ,  eft 
contraint  de  remonter  derrière  la  fymphife , 
au  bord  inférieur  de  laquelle  la  fontanelle 
antérieure  s'applique  alors  fortement  ,  jufqu'à 
ce  que  la  poilérieure  paroiffe  au  bas  de  la  vulve. 


DES      A  CCOU  CHEMENS.       23Ï 

^3.  Dans  ce  dernier  inftant,  le  bord  anté- 
rieur du  périnée ,  diUendu  beaucoup  plus  que 
dans  l'Accouchement  de  la  première  efpece  , 
ne  pouvant  refter  fur  le  fommet  du  plan  in- 
cliné &  très-gliiTant ,  que  lui  préfente  alors  la 
région  occipitale  de  l'enfant  ,  fe  retire  en 
arrière  ôc  vers  la  bafe  de  celle-ci.  Là  ,  ce  même 
bord  devient  comme  le  point  d'appui  fur  lequel 
va  rouler  le  derrière  de  la  tête ,  en  fe  déga- 
geant du  baîTm, 

664.  L'occiput ,  en  fortant ,  dans  cette  qua- 
trième efpece  d'Accouchement,  fe  renverfe  fur 
le  périnée  ,  ou  vers  l'anus  de  la  femme ,  pen- 
dant que  la  face  fe  dégage  de  deffous  lepuBis , 
&  que  le  menton  décrit  une  ligne  courbe ,  de 
l'étendue  de  celle  qu'il  parcourt  en  arrière  , 
dans  les  trois  premières  efpeces ,  avant  de 
paroître  au  bas  de  la  vulve  ;  mais  en  (ens  con- 
traire. A  peine  ,  dans  celle  dont  il  s'agit ,  le 
menton  paroît-il  au-dehors  ,  que  la  face  fe 
tourne  à  demi  vers  la  cuilfe  gauche  de  la  mère , 
comme  poiu:  regarder  l'aine  de  ce  côté.  L'épaule 
gauche  ,  pendant  ce  temps  ,  vient  fe  placer 
fous  le  pubis  5  &  la  droite  fe  porte  vers  le 
facrum  pour  fe  dégager  la  première. 

665.  Cette  efpece  d'Accouchement  ,  tou-  Deschofes 
jours  bien  plus  difficile  que  les  précédentes  ^  qui  peuvent 
de    fon  eflence  même  ,  peut  la  devenir  bien  ^^^  ^^a'T^ 

P4        *'"' 


232  L'  A  R   T 

couchement  plus  encore  par  les  circonftances  variées ,  qui 
plus  difficile,  j^g  compliquent  que  trop  fouvent  le  travail  5 

&  fiir-tout  à  Foccafion  de  l'obliquité  latérale 

droite  de  la  matrice. 

Section    VI. 

Du  méchanifme  de  F  Accouchement  natufcl  de  la 
cinquième  efpece  ,  ou  U  fommet  de  la  tête  fe 
préfente. 

Cinquième      666.  Le  rapport  des  dimenilofis  de  la  tête 
efpece  d'Ac-  (J^  fœtus ,  &c  du  bafîîn  de  la  mère ,  dans  la 

couchement    .^ >  .  ►  n*  •  •  r 

naturel  du  IK^^^^^  ^^^  comtitue  Cette  Cinquième  elpece 

premiergen-  d'Accouchement  (  Foye7^  §.  624  )  5  étant  abfo- 

*^*  lument  le  même  que  dans  la  précédente ,  le 

méchanifme  y  par  lequel  s'opère  la  fortie  de 

l'enfant,  doit ,  toutes  chofes  égales  d'ailleurs  , 

en  être  aufli  parfaitement  le  même, 

Direaion      66^,  L'occïput ,  en  effet ,  fe  plonge  le  pre- 

que  fmt  la  j^^j^j.  ^^^^  ][g  fonà  du  baiîin  5  en  paffant  au- 

tête  en  def" 

cendant.  devant  de  la  fymphife  facro-iliaque  gauche, 
comme  il  le  fait  dans  la  quatrième  efpece  au- 
devant  de  la  fymphiie  facro-iliaque  droite  :  il 
fe  tourne  enfuite  vers  le  milieu  du  facrum  , 
tandis  que  le  front  vient  fe  placer  fous  le  pu-- 
bis ,  en  fuivant  le  plan  incliné  que  forme  le 
côté  droit  du  bafixn  ;  après  quoi  le  tout  fe 
paiTe  félon  l'ordre  indiqué  au  §.  66z  &  fui- 


DES      ACCOUCH  EMEN  S.       2'^% 

vant  ;  fi  ce  n'eft  cependant  que  la  face ,  étant 
fortie ,  fe  tourne  obliquement  vers  l'aine  droi- 
te ;  que  l'épaule  droite  fe  glifle  fous  le  pubis , 
&  la  gauche  au-devant  du  facrum ,  pour  fui- 
vre  ,  en  fortant ,  la  marche  qui  leur  a  été  afîi- 
gnée.  ^ 

668.  Quelquefois  le  derrière  de  la  tête ,  cette  ef- 
dans  cette  cinquième  efpece  d'Accouchement ,  pece  d'Ac- 
loin  de  fe  tourner  vers  \q  facrum  ,  fe  rappro-  ^^"'^  ^"^^"^ 
che  infenliblement  de  la  cavité  cotyloïde  gau-  quelquefois 
che  5  à  mefure  que  la  tête  fe  plonge  dans  le  à  la  premie- 
baffin  ;  de  forte  que  cette  efpece  d'Accouché-  ^^' 
ment  fe  réduit  infenfiblement  à  la  première.  Sî 

la  nature ,  par  fes  efforts  ,  ne  ramené  pas 
conflamment  la  tête  à  cette  pofition  avanta- 
geuse, dans  le  cas  dont  il  s'agit,  elle  nous  trace 
au  moins  la  route  que  nous  devons  lui  faire 
fuivre ,  pour  procurer  à  la  femme  cet  avan- 
tage ,  fouvent  inappréciable. 

669.  Quelquefois  aufîi,  cette  efpece  d'Ac-  Deschofes 
couchement ,  le  plus  fouvent  difficile  par  elle-  q^i  peuvent 
même ,  à  caufe  de  la  tendance  qu'a  la  face  à  \  ^^  J^., 

^  _  ^  plus  dimcile 

fe  placer  fous  le  pubis ,  à  mefure  que  la  tête  qu'elle  ne 

s'enfonce  dans  le  baiîin  ,  le  devient  bien  plus  ^'^^    ^^^^- 

^  '  ri  '     tiellement, 

encore  5  par  rapport  aux  circonitances  acci- 
dentelles du  travail ,  &:  fur-tout  à  caufe  de 
l'obliquité  latérale  gauche  du  fond  de  la 
matrice. 


134  L  A  R  T 

Section    VIL 

JDa  michan'ifmc  de  P Accouch&ment  naturel  d^  la 
Jixiemc  efpcce ,  ou  le  fommet  de  la  tête  fc 
prefente.  Voyez  §.  62i» 

Delafixie-      ^        q^^^   efpece   d'Accoiichement  eft  la 

jne   efpece  * 

d'Accouché-  p-^s  rare  de  toutes  celles  que  nous  venons 
ment  natu-  d'expofer  ;  ce  qui  vient  fans  doute  de  ce  que 
re    u  pre-  j^  derrière  de  la  tête  étant  arrondi  &  très- 

jnier  genre. 

liffe,  ne  peut ,  à  caufe  de  la  mobilité  dont 
jouit  l'enfant  ,  jufqu'après  l'évacuation  des 
eaux,  refter  appliqué  contre  la  faillie  de  la 
dernière  vertèbre  lombaire  ,  qui  lui  offre  fur 
les  côtés  des  efpaces  plus  conformes  à  fa 
iigure. 

671.  On  feroit  dans  l'erreur ,  ii  l'on  croyoit 

que  la  tête  s'eft  ainfi  préfentée  avi  détroit  fupé- 

rieur  ,. toutes  les  fols  que,  fur  la  fin  du  travail, 

on  voit  la  face  fe  dégager  de  deffous  le  pubis  : 

^        car  cette  pofition  n'eft  le  plus  fouvent  que 

l'effet  du  mouvement  de  pivot ,  que  la  tête 

exécute  en  defcendant ,  quand  elle  fe  préfente 

diagonalement ,  foit  dans  la  quatrième  ou  la 

cinquième    polition  ,   que   nous    venons    de 

décrire. 

Oplnîon        5y2.  Si  cette  efpece  d'Accouchement ,  dans 

qu  on  a  eue  |^q^ç|jç  j;^  f^^g  vient  en  deffus  ,  efl,  de  Faveii 


DES    ACCOUCHEMENS.       235 

de  tous  les  Accoucheurs ,  la  moins  favorable  de  cette  ef- 
des  fix,  elle  eft  auffi  très-heureufement  ,  la  P^^^  ^^^' 
plus  rare.  Ses  difficultés  dépendent  bien  moins 
de  ce  que  la  longueur  de  la  tête  fe  préfente 
d'abord  parallèlement  au  petit  diamètre  de 
l'entrée  du  baffin ,  comme  on  pourroit  peut- 
être  le  penfer  ,  que  de  la  préfence  inévitable 
de  la  face  fous  le  pubis  ,  dans  le  dernier 
temps. 

673.  L'occiput  dans  cette  lixieme  pofition  Direaion 
de  la  tête ,  le  bafîin  étant  bien  conformé ,  ^^^  i^  tête 
s'enfonce  au-devant  àii  facrum^  ainli  qu'on  l'a  ^  /^  ^T 

-^  .  verfant     .le 

VU  defcendre  au-devant  des  fymphifes  facro-  baffin. 
iliaques  dans  la  quatrième  &  cinquième  efpe- 
ces.  La  fontanelle  poftérieure ,  que  nous  pre- 
nons toujours  pour  guide  ,  paffe  fucceffive- 
ment  fur  tous  les  points  de  cette  ligne  courbe , 
dont  il  eft  parlé  au  §.  640 ,  pour  venir  fe 
montrer  au  milieu  du  croifTant  que  forme  le 
bas  de  la  vulve ,  lorfque  le  périnée  eil  bien 
diflendu.  Dans  ce  moment ,  ce  croiflant  ou 
bord  antérieur  du  périnée ,  fe  retire  vers  l'anus 
de  la  femme  ,  &  vers  la  bafe  du  col  de  l'en- 
fant, comme  on  le  remarque  au  §.  663  ; 
l'occiput  commence  auffi-tôt  à  fe  renverfer  du 
même  côté,  &  la  face  fe  dégage  de  defTous  le 
pubis  ^  en  fuivant  le  trajet  indiqué  au  §.  664. 

674.  A  peine  le  menton  eil-il  au-dehors , 


2.3<>  L  A  R    T 

que  la  face  fe  tourne  vers  l'une  des  âmes  de 
la  femme  ,  mais  affez  indifféremment  vers  la 
droite  ,  ou  vers  la  gauche ,  fans  qu'on  puiffe 
en  afîigner  la  caufe  particulière. 

675.  Les  épaules ,  auffi-tôt  après ,  préfentent 
leur  plus  grande  largeur ,  félon  la  longueur  de 
la  vulve  ;  Tune  d'elles  fe  tournant  vers  le  pubis , 
&  l'autre  vers  le  facrum ,  pour  fe  dégager 
comme  dans  les  cinq  premières  efpeces  d'Ac- 
couchemens  que  nous  venons  de  décrire. 

676.  Si  l'Accouchement  de  la  feieme  efpece 
efl  conflamment  plus  difficile  que  les  précé- 
dens  ,  lorfque  les  chofes  fe  paffent  félon  l'or- 
dre le  plus  favorable ,  à  combien  d'obilacles 
la  nature  ne  fe  trouve-t-elle  pas  en  butte, 
quand  quelques-unes  des  conditions  énoncées 
viennent  à  manquer ,  ou  que  d'autres  circonf- 
tances  compliquent  le  travail  ^ 

Section     VII  L 

Remarques  fur  ce  premier  genre  d* Accouchemens  y 
où  V enfant  prefente  lefommet  de  la  tête. 

Remarques  ^77*  La  tête  peut ,  fans  doute ,  fe  préfenter 
fur  quelques  à  l'entrée  dubaffm  de  la  femme  ,  d'une  manière 
portions  du  aifFérente  de  celles  dont  nous  venons  de  faire 

lommetdela 

tête,  qui  ont  mention.  La  future  fagittale  ne  fuit  pas  tou- 
rappon  à    '^qx\x^  exaftement  les  direâions  aflignées.  La 


DES      AC  COUC  H  EMEN  S.      1}J 

fontanelle  poftérieure   répond   quelquefois  à  celles  dont 
Tun  de  ces  efpaces  intermédiaires  aux  points  nousvenons 
du  détroit  fupérieur  qui  caraâ:érifent  les  fix  ^ 
positions   établies  ;    de  forte  qu'on  pourroit 
encore  en  diflinguer  fix  autres  ,  qui  en  renfer- 
meroient  auili  d'intermédiaires. 

678.  Cette  diilinâ:ion  feroit  non-feulement 
inutile  &  fuperflue  ,  mais  elle  pourroit  en- 
core jetter  de  la  confuiion  dans  les  idées  :  il 
n'eft ,  en  effet ,  aucime  de  ces  poiitions  moyen- 
nes ,  qui  ne  puiiTe  être  rapportée  à  Tune  des 
fix  premières  ;  &  chacune  d'elles  doit ,  avec 
d'autant  plus  de  raifon  ,  être  délignée  fous  le 
nom  de  celle  ,  parmi  ces  lix ,  dont  elle  fe  rap- 
proche le  plus ,  que  le  méchanifme  de  l'Accou- 
chement en  eft  parfaitement  le  même. 

679.  Ces  pofitions  intermédiaires  doivent 
être  rapportées  aux  trois  premières  ,  toutes  les 
fois ,  par  exemple ,  que  la  fontanelle  pofté- 
rieure  répond  à  l'un  des  points  que  comprend 
la  demi  -  circonférence  antérieure  du  bafiin  ; 
parce  que  cette  fontanelle  fe  tourne  infenfible- 
ment  du  côté  de  la  fymphife  du  pidis ,  au- 
deffous  de  laquelle  l'occiput  vient  fe  placer 
dans  la  fuite. 

680.  La  tête  fuit  même  quelquefois  cette 
direction  ,  quoique  la  fontanelle ,  dont  il  s'agit , 
foit  placée  vis-à-vis  l'une  des  fymphifes  facro: 


238  LAr  t 

iliaques ,  au  début  du  travail  ;  mais  quand  elle 
eft  plus  en  arrière ,  &:  qu'elle  répond  à  l'un 
des  points  compris  dans  le  tiers,  poftérieur  du 
détroit  fupérieur ,  l'occiput  fe  tourne  contam- 
inent en  defcendant  vers  le  facrum ,  &  le  front 
vient  fe  placer  fous  le  puhis  ;  ce  qui  fait  que 
ces  pofitions  doivent  être  rapportées  à  l'une 
des  trois  dernières  ,  c'eft-à-dire  ,  à  la  quatriè- 
me ,  à  la  cinquième ,  ou  à  la  iixieme. 

A  R  T  I  C  L  E    I  I. 

Dts  Accouckemens  naturels  du  fécond  genre  ^  ou 
de  ceux  dans  lefquels  V enfant  prifente  les 
pieds. 

Du  fécond      68 1.  Quoique  l'obfervation  ait  déjà  prouvé 
couch      ^'  ^^"^^^^  A^   ^*^is   que  la  femme   pouvoit   fe 
naturels.      délivrer  naturellement  d'un  enfant  préfentant 
les  pieds ,  on  eft  encore  dans  l'ufage  de  claiTer 
ces  fortes  d'Accouchemens  parmi  ceux  qu'on 
nomme  contre  nature  5  &  de  les  traiter  comme 
tels.  Nous  n'examinerons  pas  fcrupuleufement, 
fi  l'on  a  raifon  ou  non  ;  considérant ,  pour  le 
moment ,  purement  &  Simplement ,  comme 
naturels  ,  les  Accouchemens  où  l'enfant  pré- 
fente les  pieds.  Nous  nous  réfervons  de  dire 
ailleurs  ce  qu'ils  indiquent  de  particulier  félon 
les  circonilances. 


JDES   A  C  COU  C  H  EMEN  S.       239 

Section     première. 

JDcs  Jlgncs  qui  annoncent   que  V enfant  préfentê 

les  pieds^ 

682.  Les  Accouchemens   où  l'enfant  pré-    Carafteres 
fente  les  pieds  à  l'orifice  de  la  matrice  ^  s'an-  ^^  *^®'  ^^' 

t  /    /  ,  o,  1         1   ,  couchemens^ 

noncent  comme  les  precedens ,  oC  les  pheno-  g^.  ^^  ^^^^^ 
menés  du  travail  en  font  les  mêmes  jufqu'à  efpeces. 
l'ouverture  de  la  poche  des  eaux. 

683.  Il  eil,  en  général,  fi  facile  de  recon- 
noître  les  pieds  ,  que  nous  croyons  devoir 
nous  difpenfer  d'en  indiquer  les  caradleres  ; 
mais  il  n'eft  pas  toujours  également  aifé  d'en 
faifir  la  véritable  pofition  ,  &  de  juger  par-là  , 
de  celle  du  tronc  &  de  la  tête  de  l'enfant 
dans  la  matrice  ,  à  caufe  de  l'extrême  mobilité 
des  jambes  ,  des  cuifles  ,  &  même  des  pieds, 
A  la  vérité  on  ne  doit  pas  ^qïï  mettre  beau- 
coup en  peine ,  avant  que  ces  derniers  &  les 
feifes  mêmes, ne  paroifTent  au-dehors ,  puifque 
les  plus  grandes  difficultés  de  l'Accouchement, 
en  pareil  cas,  ne  proviennent  que  du  volume  des 
épaules  &  de  la  tête  ,  ou  de  la  manière  dont 
ces  parties  fe  préfentent  à  l'entrée  du  baiîîn. 

684.  Relativement  à  ces  dernières  parties ,     ç^  ^^^^^ 
nous  diilinguerons  quatre  pofitions  principa-  d'Accouché- 


24<^  L!  A  R  T 

mentenren-les,  auxquelles  l'on  pourra  rapporter  toutes 
ferme  qua-  j^g  autres.  Ccs  quatre  pofitions  conflitueront 
autant  d'efpeces  d'Accouchemens. 

685.  Dans  la  première  pofition  des  pieds  ^ 
les  talons,  répondent  au  côté  gauche  du  bafîin , 
.&  un  peu  en  devant;  les  orteils  du  côté  droit 
&  en  arrière  9  à-peu-près  vis-à-vis  la  fympliife 
facro-iliaque ,  au-deiTus  de  laquelle  font  pla- 
cées la  poitrine  &  la  face  ^  tandis  que  le  dos 
eft  fitué  fous  la  partie  antérieure  &  latérale 
gauche  de  la  matrice. 

é'èG.  Dans  la  deuxième  pofition  y  les  talons 
regardent  le  côté  droit  du  baiîin ,  &  les  orteils* 
le  côté  gauche ,  un  peu  en  arrière.  Le  tronc 
^  &  la  tête  font  fitués  de  manière  que  la  poitrine 
&  la  face  répondent  à  cette  partie  de  la  ma- 
trice qui  eil  au-deffus  de  la  fymphife  facro- 
iliaque  gauche  ,  &;  le  dos  à  la  partie  antérieure 
&  latérale  droite  de  ce  vifcere.       ^ 

687.  Dans  la  troifieme  pofition,  les  talons 
font  tournés  vers  le  pubis  ^  &c  les  orteils  vers 
lefacrum.  Le  dos  de  l'enfant  eil  fous  la  partie 
antérieure  de  la  matrice  ,  6c  fa  poitrine  répond 
à  la  colonne  lombaire  de  la  mère. 

688.  La  quatrième  pofition  efi  exaâ:ement 
oppofée  à  la  troifieme  ,  puifque  le  dos  de  l'en- 
fant Se  les  talons  regardent  la  partie  pofiérieure 
de  la  matrice  ^  tandis  que  les  orteils  ,  la  face 


JJES      ACCOUCHEMEN  S,       I4I 

&  la  poitrine  font  au-deflbiis  de  ia  partie  an- 
térieure de  ce  vifcere. 

SectionII. 

I}u  méchunîfme  de,  V Accouchement  naturel  de  la 
première  efpece  ,  où  V enfant  préfente  les  pieds» 

689.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement^'  Première 
comme  dans  les  trois  autres  du  même  genre  ,  efpece  d'A.c- 
les  pieds  ne  peuvent  defcendre  qu'autant  qu'ils  *;°"^^'^^'"^"' 

r  rr>  r  ^  du    fécond 

font  pouffes  par  les  feffes  de  l'enfant ,  fur  lef-  genre, 
quelles  ils  font  appuyés.  Ils  avancent  quelque- 
fois difficilement ,  parce  que  les  jambes,  en^Q 
çroifant  indifféremment  dans  le  baffin ,  y  appor- 
tent des  obffacles. 

690.  Une  fois  qu'ils  font  au-dehors  ,  les     De  la  ma* 
feffes  ne  tardent  pas  à  paroître  à  la  vulve  :  ï^ie'^e«iontf& 

déffsse    Is 

elles  s'y  préfentent  prefque  toujours  diagona-  troncdel'ea- 
lement ,  la  hanche  gauche ,  dans  cette  première  fant. 
efpece ,  répondant  à  la  jambe  droite  de  l'arcade 
du  pubis  y  &  la  hanche  droite  au  ligament  facro- 
ifchiatique  gauche/Les  feffes  continuent  d'avan- 
cer^ans  cette  direâiion,  &  en  fe  relevant  un  peu 
vers  le  mont  de  Vénus ,  à  mefure  que  le  tronc 
fe  dégage  ;  parce  qu'il  eff  forcé  de  fe  recour- 
ber légèrement  fur  l'un  de  î^^  côtés ,  pour 
s'accommoder  à  la  courbure  du  baffin. 

691.  Pendant  que  les  chofes  fe  paffent  ainli,     p^  jg  ^|^ 
Tome  /,  Q 


141  V  A  R  T 

reaion  que  fous  nos  yeiix  ,  à  l'égard  du  tronc ,  foit  dans 
prennent  les  cette  première  pofition  des  pieds,  foit  dans 
^^^'  les  trois  autres  ,  les  bras  de  Tenfant  fe  relèvent 

vers  les  régions  latérales  de  la  tête  ;  en  fuivant 
une  marche  qu'il  eft  aifé  de  fe  repréfenter  , 
pour  peu  qu'on  fe  rappelle  leur  lituation  natu- 
relle ,  fur  les  côtés  de  la  poitrine. 

691.  Bientôt  les  aiffelles  venant  à  rencontrer 
le  rebord  du  détroit  fupérieur  ,  y  feroient 
arrêtées  à  caufe   de  la  faillie  des  bras  ,  &  le 
tronc  cefferoit  de  defcendre  ,  ii  les  épaules  , 
quoique  placées  félon  un  des  plus  grands  dia- 
mètres   du   baffin  ,    n'étoient   auifi    mobiles 
qu'on  l'obferve ,  &   ne  pouvoient    diminuer 
de  largeur  ;  mais  au  moyen  de  ces  difpofitions 
favorables ,  elles  s'accommodent  à  la  figure 
du  baffin ,  &  s'y  engagent  moyennant  quelques 
efforts  de  plus  de  la  part  de  la  matrice  &  des 
puiffances  auxiliaires. 
De  la  di-      693.  La  tête  ne  tarde  pas  enfuite  à  fe  pré- 
reftion  que  {^^it^x  au  détroit  fupérieur ,  &  de  manière  que 
&'de^lam^a- l'occiput  réponde  au-deffiis  de  la  cavité  coty- 
niere    dont  loïdc  gauche ,  &  la  face  à  la  fymphife  facro- 
f""^!f^^^^Mliaque  droite. 

le  baffin,  ^  _  ,  i, 

6c)4,  Le  menton ,  naturellement  appuyé  liir 
la  poitrine  ^  s'engage  prefque  toujours  avant 
l'occiput ,  de  forte  même  qu'il  eil  déjà  très-bas 
quand  celui-ci  vient  à  rencontrer  le  rebord  du 


DES    ACCOU  CHEMENS.         24} 

baffin;  qui,  le   retenant   encore  5  favorife  la 
marche  &  la  defcente  du  premier. 

695.  Si  la  tête  s'engage  diagonalement  dans 
le  détroit  fupérieur  ,  elle  ne  tarde  guère  à 
changer  de  dire£):ion.  A  peine  a-t-elle  franchi 
ce  détroit,  qu'elle  décrit  un  mouvement  de 
pivot ,  affez  femblable  à  celui  dont  il  efl  parlé 
au  §.636,  au  moyen  duquel  le  front  fe  tourne 
vers  le  milieu  du  facrum ,  dont  la  courbure  , 
s'accommodant  mieux  à  fa  forme  arrondie , 
lui  offre  plus  d'efpace  ;  de  forte  que  la  face  fe 
trouve  enfuite  couchée  le  long  du  coccix  & 
du  périnée  ;  la  nuque ,  ou  la  bafe  du  col , 
étant  appuyée  contre  le  bord  inférieur  de  la 
fymphife  du  pubis ,.  derrière  laquelle  l'occiput 
efl  alors  caché. 

696.  Le  menton  ,  déjà  très-près  delà  vulve^ 
y  paroît  à  la  première  ou  à  la  féconde  dou- 
leur ;  la  bouche ,  le  nez ,  le  front ,  la  fonta- 
nelle antérieure ,  &  le  fommet  de  la  tête  s'y 
préfentent  enfuite;  de  forte  qu'on  les  voit 
paffer  fuccefîivement  au-devant  du  frein ,  ou 
le  bord  antérieur  du  périnée  ;  pendant  que  la 
nuque  fe  tourne  feulement  un  peu  fur  le  bord 
inférieur  de  la  fymphife  du /^^i-/^,  comme  au- 
tour d'un  axe. 

697.  Dans  ce  dernier  temps  du  travail ,  les 
efforts  3  prefque  toujours  fournis  à  la  volonté 


244  L'  A  R  T 

de  la  femme ,  &  auxquels  elle  eft  alors  fi  puif- 
famment  excitée ,  paroiiTent  feuls  néceffaires 
à  l'expuliion  de  la  tête  :  les  contractions  de  la 
matrice  y  coopérant  bien  peu  dans  ce  mo- 
ment. Cette  remarque  devroit  engager  la 
femme  à  pouffer  de  toutes  fes  forces  ;  &:  l'Ac- 
^  coucheur  ,  encore  plus  ,  à  ne  pas  tirer  incon- 
fidérément  fur  le  tronc  de  l'enfant ,  pour  en 
achever  l'extraftion  ;  comme  on  le  pratique 
fouvent  y  dans  la  fauffe  perfuaiion  où  l'on 
eft  qu'on  ne  fauroit  trop  tôt  faire  fortir  la 

tête. 
Delà  for-      5^3^  5-  [^g  jjj-^g  ^q  l'enfant  5  arrêtés  par  les 

,    '   coudes  fur  le  rebord  du  balîin  ,  fe  relèvent  du 
côté  de  la  tête  5  &  deviennent  prefque  paral- 
lèles à  la  longueur  du  col ,  à  mefure  que  le 
tronc  &  les  épaules  defcendent  ;  à  peine  celles- 
ci  font-elles  au-dehors ,  &  la  tête  parvenue 
dans  le  fond  du  baffin ,  que  ces   extrémités  fe 
dégagent  d'elles-mêmes. 
Remarque      699.  En  obfervant  foigneufement  la  marche 
fur  cette  ef-  de  l'enfant ,  danjs  cette  première  efpece  d'Ac- 
^"^"^^  ^'^*^"  couchement ,  on  voit  avec  quelle  fageffe  la 

couchement.  '         ^  1  «-^ 

nature  en  a  dirigé  tous  les  mouvemens ,  pour 

que  le  plus  grand  diamètre  ^    foit  des  feffes  , 

des  épaules  ou  de  la  tête ,  ne  fe  préfente  jamais 

parallèlement  aux  plus    petits  diamètres   du 

kfliô  i  ^  pour  quç  la  tçte  tr^vçrfe  cette  ca- 


s 


/ 

DES    ACCOUCIÎEUENS.       245 

vîté ,  en  n'y  offrant  que  la  plus  petite  de  fe 
deux  circonférences. 

Section    III. 


Du  michanifmc  de  V Accouchement  naturel ,  de  la 
féconde  efpece  ou  V enfant  préfente  le^  pieds, 

700.  On  ne  peut  fe  rappeller  les  caraâieres  Deladeu^ 
de  la  pofition  des  pieds  qui  conilitue  cette  ce^d'Accou- 
efpece  d'Accouchement ,  fans  remarquer  entre  chement  du 
le  fœtus  &c  le  baflin  de  la  mère ,  le  même  rap-  Second  g.eri- 
port  de  dimenlions  que  dans  la  pofition  précé- 
dente ,  &:  fans  être  convaincu  que  le  mécha- 

nifme  de  l'expulfion  de  l'enfant  doit  être  le 
même  dans  ces  deux  cas. 

70 1 .  Les  pieds  defcendent  en  effet  dans  celui    De  la  ma- 
dont  il  s'agit,   comme  dans  le  premier;   les  ^^^"^^  °"^!^ 

<^     ^  .         .        tronc    &  la 

feffes  traverfent  le  baffin  dans  une  diredion  têtefedéga- 
diagonale  ;  les  épaules  s'y  engagent  de  même ,  g^^^^   ^^ns 
&  leiu-  largeur  devient  enfuite  parallèle  à  la  ^,f "^  ^  ^!^° 

•-'  A  dAccoucao^ 

longueur  de  la  vulve  ^ôc  la  tête  préfente  fa  plus  ment. 
grande  étendue  >  félon  un  des  diamètres  obli- 
ques du  détroit  fupérieur  ;  mais  de  forte  que 
Focciput  répond  à  la  cavité  cotyloïde  droite  ^ 
&  la  face  à  la  ]onù.ïon  facro-iliaque  gauche  ; 
d'où  elle  fe  tourne  enfuite  vers  le  milieu  du 
facrum  ,  pour  continuer  d'avancer  ,  en  fuivant  ^ 
la  courbiure  commune  de  cet  os  du  coccix  & 

Q3 


24^  L'  A   R    T 

du  périnée  ;  pendant  que  la  nuque  ou  le  der- 
rière du  col  femb-e  fe  contourner  fur  le  bord 
inférieur  de  la  fymphife  du  puhis  comme  au- 
tour d'un  axe.  Voye^  §.  695  &  le  fuivant. 

S   E   C    T   I    O    N      I   V. 

Du  michanifme  de  r  Accouchement  naturel  de  la 
troijieme  efpece  ,  où  l  enfant  préfente  les  pieds» 
Voyez  §.  687, 

Deîatroi-      yoi.  La  pofition  des   pieds  qui  caraftérife 
f.eme efpece  ^^^^-^  efpece  d'Accouchement ,  a  toujours  paffé 

a  Accouche-  \         t  r  >  i 

mçm  natu-P^'-^^  ^^  P^^^^  favorable  des  quatre  que  nous 
rei   du   fe-  avons  aiîignées  ,   &  le  paroîtra   encore  ,    à 
cond  genre.  ^^^^^^  ^^^  ^^  jferOjnt  attention   qu'au   rapport 
des  diamètres  de^a  poitrine  &  des  épaules  de 
l'enfant ,  avec  les  diamètres  du  détroit  fupé- 
rieur  feulement  ;  fur-tout  à  l'égard  de  certaines 
femmes  ,  dont  le  baflin  eft  un  peu  reiferré 
dans  la  dîredl:ion  du  puhis  zvifacrum  :  mais  on 
en  penfera  bien  différemment  ii  l'on  confidere 
les  rapports  des  dimenfions  de  la  tête  avec  ce 
même  détroit. 
De  la  ma-      yoj.  Les  pieds  &:  le  tronc  de  l'enfant  peu- 
mere    dont  y^j^t  fortir  dans  cette  efpece  d'Accouchement, 
efp^ec^e  d'Ac-  ^^  confervant  leur  pofition  primitive  à  l'égard 
couchement.  de  la  femme  ;  mais  on  feroit  dans  l'erreur ,  il  5 
en  voyant  defcendre  ainfi  ces  parties  5    on 


DES    ACCOUCKEMENS.       lj\J 

îiîiaginoit  que  le  front  de  l'enfant  fuit  la 
même  direftion.  Sa  forme  arrondie  &  la  mobi- 
lité de  la  tête  annoncent  au  moins  qu'il  eft 
difficile  qu'il  defcende  parallèlement  au-devant 
de  la  colonne  lombaire ,  pour  s'arrêter  au- 
defllis  de  l'angle  formé  par  la  bafe  du  facruii?  ; 
ou  pour  paffer  directement  au-devant ,  en  s'en- 
fonçant  dans  le  petit  bafîin. 

704.  Quoique  le  dos  de  l'enfant  fe  dégage 
quelquefois  ,  diredement  de  deiTous  le  pubis  ^ 
l'obfervation  prouve  que  le  front  fe  détourne 
prefque  toujours  de  la  colonne  lombaire,  & 
fe  déjette  de  côté  ;  de  forte  que  la  tête  vient 
fe  préfenter  diagonalement  au  détroit  fupé- 
rieur ,  comme  dans  la  première  ou  dans  la 
féconde  poiition  ,  pour  franchir  ce  détroit ,  ainii 
que  le  refte  du  bafîin ,  de  la  manière  qui  a 
été  décrite  au  §.  694  &  fuivans. 

Section     V. 

De  V Accouchement  naturel  de  la  quatrième  efpece  , 
où  r enfant  préfente  les  pieds.  Voyez  ^.  6SS,  ^ 

705.  La  quatrième  efpece  d'Accouchement     De  laqua- 
naturel ,  où   l'enfant  préfente  les  pieds  ,   eu  ^''^^'^f  ^^^^' 

^    ^  ^  ce  dAccou- 

généralement regardée ,  par  les  Accoucheurs,  chementna- 
comme  la  moins  favorable.  Ils  ont  penfé  ^^^^^  ^^  ^e- 
que,   la  face  de  l'enfant   venant   en-deffus,  ^°"  ^.^"'^^' 

^      ^  •'       opinion 

Q4 


24S  L'  A  R  T 

des  Accou-  le  menton  devoit  s'accrocher  au  rebord  dif 
cheurs  à  ce  pubis  y  &  s'oppofer  à  la  fortie  de  la  tête  : 
tujet,  ^  l'obfervation  a  quelquefois  prêté  fon  appuî 

à  cette  opinion ,  le  plus  fouvent  elle  a  démon- 
tré que  la  crainte  de  c^t  accident  étoit  mal 
fondée  ,  &:  que  les  précautions  recommandées 
pour  le  prévenir  5  n'avoient  fouvent  fait  que 
le  favorifer. 
De  la  ma-  -706.  Il  eft  cependant  bien  certain  que  l'Ac- 
niere     on   couchement  s'opère  avec  un  peu  plus  de  diffi- 

s  opère  cette  ^  ^  . 

cfpece  d'Ac-  culté  ,  dans  cette  quatrième  poiition  des  pieds  , 

couchement.  que  dans  les  trois  autres  ;  ce  qui  vient  de  ce 

y  que  la  face  ne  trouve  pas  au-defîbus  du  pubis  ^ 

le  même  efpace  ,  pour  fe  dégager ,  que  vers  le 

facriim, 

707.  Quand  on  laifTe  agir  la  nature  fans 
contrainte ,  &  que  fous  prétexte  de  l'aidier , 
on  ne  fait  aucune  manœuvre  capable  de  la 
trouHer  dans  fa  marche ,  il  eft  rare  que  le 
tronc  de  l'enfant  ne  change  pas  de  direâ:ion 
en  defcendant  ;  que  la  poitrine  ne  fe  détourne 
pas  de  deffous  le  pubis;  &  que  les  feifes  ,  ainfî 
que  les  épaules  ^  ne  s'engagent  pas  oblique- 
ment dans  les  ouvertures  du  baffin  ^  à-peu-près 
comme  nous  l'avons  obfervé  dans  les  premie-» 
res  pofitions  des  pieds. 

708.  Indépendamment  de  ces  changemens 
ordinaires ,  le  menton  fe  détourne  le  plus  fou- 


DES    ACCOUCHEMENS.       149^ 

vent  de  defTus  la  fymphife  du  pubis  j  avant 
que  d'y  arriver  ;  parce  que  l'occiput ,  à  caufe 
de  fa  forme  arrondie ,  &  de  l'extrême  mobi- 
lité de  la  tête ,  ne  peut  defcendre  en  fuivant 
exaâ:ement  le  milieu  de  la  convexité  de  la 
colonne  lombaire  ,  pour  s'arrêter  &  fe  fixer 
au-deffus  de  l'angle  facro-vertébrale.  S'il  ne  fe 
place  pas  conftamment  fur  l'un  des  côtés  de 
cette  colonne  ,  au  moins  le  fait-il  prefque  tou- 
jours ;  de  forte  que  la  bafe  du  crâne  vient 
encore  fe  préfenter  diagonalement  à  l'entrée 
du  bafîîn;  mais  de  manière  que  la  face  ré- 
pond à  l'une  des  cavités  cotyloïdes  ,  &:  l'oc-  W 
ciput  à  la  fymphife  facro-iliaque  oppofée. 

709.  La  tête ,  s'étant  ainfi  placée  ,  s'engage     De  la  di- 
&  traverfe  le  baiîin ,  en  fuivant  les  mêmes  ^^^'^^''^  ^^^ 

,    .  ,  ,  .  .  ^  ,  fuit  la  tête, 

loix  que  dans  les  trois  premières  elpeces  de  ce  ^^  ^^  ^^ 
genre  d'Accouchement.  Le  front  s'engage  éga-  géant dubaC 
lement  avant  l'occiput  ;  mais  au  lieu  de  defcen-  ^^^' 
dre  en  arrière ,  vers  l'une  des  fvmphifes  facro- 
iliaques ,  &  de  fe  tourner  eniuite  vers  le  milieu 
du  facrum ,  il  s'enfonce  derrière  l'une  des  ca- 
vités cotyloïdes  ,  pour  venir  ù  placer  auiîi-tôt 
fous  l'arcade  du  pubis, 

710.  Après  ce  mouvement,  la  partie  poflé- 
rieur e  du  col  de  l'enfant  fe  trouve  appuyée 
fur  le  bord  antérieur  du  périnée  ,  ou  le  bas  de 
la  vulve  ;  &:  ce   même  bord  devient  alors 


250  L'  A  R  T 

comme  une  efpece  d'axe  ,  autour  duquel  îa 
tête ,  en  fe  dégageant  du  bailin  ,  va  fe  contour- 
ner de  devant  en  arrière  ;  comme  on  l'a  vu 
décrire  un  quart  de  cercle  autour  du  bord  in- 
férieur de  la  fymphife  du  pubis  dans  les  pre- 
mières pofitions  5  mais  en  iens^ contraire,  l^^oyc^ 
§,  696. 

711.  Pendant  que  la  tête  de  l'enfant  décrit 
ce  circuit  de  devant  en  arrière  ,  la.  partie  pof- 
térieure  du  col  fe  renverie  de  plus  en  plus  vers 
l'anus  de  la  femme  ,  &  l'on  voit  le  menton  5 
le  nez  ,  le  front ,  le  bngma  &  le  vertex ,  fe  dé- 
^  gsg-r  fucceiîivement  de  deiTous  le  pubis  :  mais 

,  tout  cela  s'opère  bien  plus  difficilement ,  fi  le 

bailin  n'eft  très  grand ,  que  lorfque  ces  parties 
defcendent  vers  lefacrum;  parce  que  l'arcade 
du  pubis  eu  plus  étroite  dans  fa  partie  fupé- 
rieure  ,  que  le  front  de  l'enfant  6c  la  région  du 
venex  ne  préfentent  de  largeur. 

Section     V  L 

Remarques  fur  ce  fécond  genre  d* Accouchement ,  ' 
dans  lequel  r enfant  préfente  les  pieds, 

Remgt-que      71^.  On  auroit  pu  multiplier  les  efpeces 

fur  le  fécond  d'Accouchemens  où  l'enfant  préfente  les  pieds  , 

couch'-m'=nt  ^^^^"^  ^^  celles  du  premier  genre,  &  en  établir 

deux  de  plus ,  à  l'occafion  de  la  pofition  par- 


DES    ACCOU  CHEMEN  S.        25I 

tîculiere  que  prend  la  tête  à  l'égard  du  détroit 
fupérieur  ,  quand  la  poitrine  defcend  derrière 
le  pubis  ;  puifque  l'occiput ,  en  fe  détournant 
de  la  colonne  lombaire  ,  le  porte  alors  indifFé- 
remment  vers  l'une  ou  l'autre  fymphife  facro- 
iliaque  ,  &  la  face  vers  la  cavité  cotyloïde 
oppofée.  Mais  nous  avon^.  cru  devoir  les  fixer 
à  quatre  principales  ;  d'autant  que  la  théorie 
&  le  méchaiiifme  de  l'Accouchenîent ,  dans 
toutes  celles  quon  pourroit  remarquer  d'ail- 
leurs 5  fe  trouvent  développés  dans  ce  que 
nous  venons  d'expofer,  concernant  ces  pre- 
mières. 

7 1 3 .  Il  n'eil  pas  nécelTaire  que  les  deux  pieds     De  TAc- 
de  l'enfant  fe  préfentent  enfemble  ,  pour  que  ^^^^^^^^^^^ 

•rr      5        /  11  o^     l'enfant 

1  Accouchement  puiiie  s  opérer  naturellement,  ^g  préfente 
Cette  circonflance  le  rend  feulement  un  peu  qu'un  pied, 
plus  facile  :  il  peut  fe  faire  de  même ,  quand 
un  feul  pied  fe  préfente ,  pourvu  que  l'autre 
extrémité  foit  difpofée  de  manière  à  s'alonger 
vers  la  poitrine  de  l'enfant ,  à  mefure  que  la 
première  s'engagera. 

7Ï4.  L'occiput  ou  le  menton  ,  dans  tous  ces 
cas  5  s'arrête  bien  rarement  au-deiTus  de  la 
faillie  diifacmm^  de  forte  que  la  longueur  de 
la  tête  fe  préfente  parallèlement  au  petit  dia- 
mètre du  détroit  fupérieur  ;  mais  comme  cet 
accident  5  loriqu'il  arrive ,  change  plus  ou  moins 


1^1  r  A  R  T 

la  marche  naturelle  de  l'Accouchement ,  & 
exige  le  plus  fouvent  les  fecours  de  l'art , 
nous  ne  dirons  que  dans  la  fuite  ce  qu'il  faut 
faire ,  foit  pour  le  prévenir  ou  pour  y  re- 
médier. 

ARTICLE     I  U. 

Des  Accouchcrmns  naturels  du  troijîeme  genre  ^ 
ou  bien  dans  lefquels  Venfant  préfente  les 
genoux. 

Accouche-  715.  Pour  peu  qu'on  fe  rappelle  les  dimen- 
mens  natu-^jQn3  refpeaives  au  fœtus  &  du  baffin  de  la 
fiçjjjçgçn^g  femme,  &  qu'on  ait  compris  le  méchanifme 
des  Accouchemens ,  qui  font  le  fujet  de  l'ar- 
ticle précédent ,  on  ne  fera  point  furpris  de 
nous  voir  compter  ici ,  celui  oii  l'enfant  pré- 
fente les  genoux ,  parmi  les  Accouchemens 
naturels  ;  parce  qu'on  verra  qu'il  peut  fe  faire 
par  les  feules  forces  de  la  mère.  Si  par  la  fuite 
nous  le  considérons  autrement,  c^tii  qu'il  fe 
rencontre  le  plus  fouvent  des  circonflances 
qui  le  rendent  contre-nature  ,  c'ej(l-à-dire  ^  im» 
polîible  fans  le  fecours  de  l'art. 

716.  L'enfant  n'offre  prefque  toujours  qu'un 
feul  genou  à  l'orifice  de  la  matrice  ;  l'autre 
xefle  appuyé  &  comme  arc-bouté  contre  le 
rebord  du  bafîin ,  de  manière  qu'il  s'oppofe  à 


DES    ACCOUCHEMENS.        255 

i'Accouchement ,  ou  le  rend  au  moins  très- 
pénible  ,  quand  on  rLtn  prévient  pas  les  dif« 
fîcultés. 

7 1 7.  Il  n'eft  pas  facile  de  reconnoître  au  tou-  caraàeres 
cher  le  genou  qui  fe  préfente  feul  à  l'orifice  decetroifie- 
de  la  matrice  ,  à  caufe  de  fa  reïTemblance  avec  "^f   ^^"!' 

d  Accouche- 

<i 'autres  parties  ,  dont  on  ne  peut  d'abord  par-  ment. 
cqjtirir  du  bout  du  doigt  qu'une  très-petite 
étendue.  Il  n'en  efl:  pas  de  même  quand  les 
deux  genoux  s'engagent  également.  Le  paral- 
lélifme  de  deux  tumeurs  femblables  les  dénote 
affez  bien ,  pour  qu'on  ne  foit  point  obligé , 
comme  dans  le  premier  cas ,  de  recourir  à  des 
carafteres  qui  font  encore  alors  éloignés  de 
Ja  portée  du  doigt. 

718.  Il  futfit,  pour  l'intelligence  du  mécha-  Dlfferen- 
nifme  des  différentes  efpeces  d'Accouchemens  ^^s  efpeces 
naturels ,  où  l'enfant  vient  en  offrant  les  se-      ^^^^^  ^' 

^       mensdutroi- 

noux,  d'en  diftinguer  quatre  principales ,  com-  fieme  genre. 
me  on  l'a  fait  à  l'égard  des  pieds  ;  parce  que 
toutes    celles  qui    fe   pourroient .  rencontrer 
d'ailleurs  ,  y  ont  parfaif  rapport. 

719.  Dans  la  première  efpece,  les  jambes 
de  l'enfant-,  toujours  fléchies,  quand  les  ge- 
noux s'engagent  dans  le  baîîin ,  répondent  au 
côté  gauche  de  la  mère  ,  6c  les  cuifTes  au  côté 
droit. 

720.  Dans  la  féconde ,  Us  çuifTes.  regardent 


2  <  4  L!  A  R  T 

•» 

le  côté  gauche  du  bafFm ,  &  les  jambes  le  côté 
droit. 

721.  Dans  la  troiiieme  efpece  ,  la  partie 
antérieure  des  cuilTes  eft  tournée  vers  \ç.facrum 
de  la  mère  ,  &  les  jambes  font  au-deflbus  du 
pubis, 

722.  On  obferve  le  contraire  dans  la  qua- 
trième efpece,  les  cuiiTes  de  l'enfant  étant  der- 
rière le/z/^i^  de  la  mère ,  &les  jambes  appuyées 
contre  le  facrum, 

Méchanif-  72-3.  Dans  chacun  de  ces  cas ,  la  fituation 
me  des  Ac-  de  l'enfant  5  à  l'égard  de  la  matrice  qui  le 
couc  emens  ç^^^p^^^^     ç^  abfolument  la  même  que  dans 

naturels   du  ^  ^     ^ 

troifieme     Tefpece  d'Accouchement  du  genre  précédent , 

genre,         indiquée  fous  le  même  nom  numérique.  Le 

méchanifme  de  ces  deux  genres  d'Accouche- 

mens,   efl  auffi  parfaitement  femblable  :  on 

peut  confulter  l'article  ci-devant, 

ARTICLE     IV. 

Des  Accouchemens  naturels  du  quatrième  genre  , 
ou  bien  dans  lefquels  V enfant  vient  en  préfen'- 
tant  lejiege  ou  les  fejfes. 

Accouche-  7^4'  ^^  Vulgaire  cefferoit  d'être  étonné  de 
mens  natu-  ce  que  tant  de  femmes  fe  font  délivrées  natu- 
rels du  qua-  reiien^ent  ^  quoique  l'enfant  fe  fut  préfenté  pai- 
re, le  fiege ,  ou  en  double ,  félon  l'expreffion  ordi- 


DES    ACCOUCHEMENS.       ICÇ  \ 

naire ,    s'il  CQnnoiffoit  mieux  le  rapport  des 

dimenfions  de  cette  partie  avec  celles  du  baiîln  i 
de  la  rnere  ,  &:  s'il  faifoit  attention  que  les 
feffes  de  l'enfant  étant  molles  ^  peuvent  céder 

à  une  prelîîon  convenable ,  &:  fe  mouler  en  j 

quelque  forte  à  la  forme  de  ce  dernier.  Avec  l 

ces  connoiffances ,  quelques  Praticiens  n'au-  4 

roient  pas  recherché  dans  ces  mêmes  Accou-  .' 
chernens  un  argument  en  faveur  de  leur  opi- 
nion fur  l'écartement  des  os  pubis, 

725.  L'Accouchement  peut,  en  général ,  fe  i 

faire  tout  aufîi  naturellement  5  quand  l'enfant  i 

préfente  les  ïq^qs  ,  que  s'il  olfroit  les   pieds  j 

ou  les  genoux  ;  excepté  cependant ,  qu'il  eiî,  '      • 

toutes   chofes  d'ailleurs  égales ,  un  peu  plus  ; 
long  &  plus  difficile  ;    parce  que  l'enfant^^ie 

forme  pas  alors  un  coin  aufîi  régulier  &  auiîi  \ 

alongé  que  li  les  extrémités  inférieures  étoient  i 

développées.  \ 

'jid.  Une  tumeur  affez  large ,  à  laquelle  on  Caraaeres 

ne  reconnoit ,  ni  la  dureté  de  la  tête ,  ni  la  ^^^  ^ccou- 

r         ^    (v      \                             ni                  '        r             ^     \  chemens  du         j 

fouplene  du  ventre  ,  elr  le  premier  figne  de  la  quatrième         i 

préfence  des  feffes.  Un  fillon  affez  profond ,  genre, 

au  milieu    duquel  on  trouve  l'anus   &    les  i 

parties  fexuelles,  achevé  de  les   caraclériier.  \ 

L'ifTue  du  méconium ,  dès  que  les  membranes  \ 

font  ouvertes ,  peut  avant  tout  faire  préfunier  ; 


2^6  L'  A  R    T 

fortement  que  les  feïîes  de  Fenfant  fe  préfen- 
tent  à  l'orifice  de  la  matrice. 

727.  S'il  eft  prefque  toujours  difficile  de 
bien  diftinguer  cette  partie  de  l'enfant  avant 
l'ouverture  de  la  poche  des  eaux ,  il  efl  pref- 
que impoffible  de  s'y  tromper  par  la  fuite , 
&  de  ne  pas  en  reconnoître  la  Situation  ,  à 
l'égard  du  baiîin ,  avec  la  plus  grande  pré- 
cifion. 
Ce  genre  7x8.  On  pourrolt  encore  multiplier  les  po- 
dAccouc  c-gtions  que  le  {ieo;e  de  l'enfant  peut  prendre  à 

mentenren-  ./»         1     1  •  \     t 

ferme  quatre  1  orifice  de  la  matrice  ,  au-delà  de  ce  que  nous 
cfpeces.  avons  multiplié  celles  des  régions  qui  confli- 
tuent  les  Accouchemens  des  deux  genres  pré- 
cédens  ;  mais  nous  n'en  diftinguerons  que 
quatre  principales  ^  comme  nous  l'avons  fait  à 
l'égard  àç.s  pieds. 

Section    première. 

Du  méchanifmc  de,  /^Accouchement  naturel  de  la 
première  efpece ,  ou  U  enfant  pré  fente  lesfeffes. 

Cara^eres      72c).   Dans  Cette    efpece   d'Accouchement 
de  la  pre-  j^^  {q^^qs,  fe  préfentent  à  l'entrée  du  balîîn , 

Tniereeroece 

d'Accouché-  ^^  ^^rte  que  le  dos  de  l'enfant  regarde  le 
mentduqua-  côté  gauche  de  la  mère ,  &  un  peu  en-de- 
tneme  gen-  ^^^^  .  ^^^^  ^  mefure  qu'elles  defcendent ,  leur 

plus 


DES   ACCOUCH  EMENS.       257 

plus  grande  largeur  devient  parallèle  au  dia-  re,  &  de  la 
mètre  antéro-poflérieur  du  détroit  inférieur  ;  n^aniere 
la  hanche  gauche  fe  plaçant  fous  le  pubis ,  &: 
la  droite  au-devant  du  facrum.  Celle-ci  fait 
d'abord  plus  de  chemin  que  l'autre  ,  en  conti- 
nuant de  s'avancer  fuivant  la  pente  commune 
du  facrum  ,  du  coccix ,  oC  du  périnée  ,  pendant 
que  la  hanche  gauche  ne  fait  ,  pour  ainii  dire , 
que  fe  contourner  fur  le  bord  inférieur  de  la 
fymphife  du  pubis ,  comme  nous  l'avons  fait 
obferver  ci-devant  à  l'égard  de  rocciput. 

730.  On  voit  d'abord  paroitre  cette  même 
hanche  à  la  vulve  ;  enfuite  ce  font  les  feiîes 
qui  fe  dégagent  5  en  fe  relevant  un  peu 
vers  le  mont  de  Vénus  ;  de  forte  que  le 
tronc  de  Tenfant ,  fe  recourbe  légèrement , 
en  fortant ,  dans  ce  même  fens.  Lorfque  les 
f^ifes  font  affez  defcendues ,  les  pieds  qui 
s'étoient  alongés  vers  la  poitrine  de  l'enfant 
fe  dégagent  d'eux-mêmes  ,  &  le  refte  de  l'Ac- 
couchement s'opère  comme  dans  la  première 
efpece  du  fécond  genre.  Foye^  §.691  &c 
fuivans. 

SectionII. 

Du  méchanifme  de  l^ Accouchement  naturel  de  la 
féconde  efpece  ,  où  V enfant  prifente  les  fijfes. 

731.  Dans  la  deuxième  pofition  des  i^Kts  \    cara^eres 
Tome  /,  R 


258  L  A  R  T 

de  la  féconde  leur  pliis  grande  largeur  eu  également  parallèle 
efpece  d'Ac-  à  Tun  des  diamètres  obliques  de  l'entrée  du 
couci  ement  }^^^^^    j^^jg  j^  manière  que  le  dos  de  l'enfant 

du    quatrie-  ^  ^ 

me  genre ,  eit  tourné  vers  le  côté  droit  de  la  matrice  & 
&defonmé-en  devant.  Les  ïqKqs  s'engagent  par  le  même 
méchanifme  que  dans  la  première  efpece  ;  & 
elles  avancent  de  même,  ii  ce  n'efl  que  la 
hanche  droite ,  au  lieu  de  la  gauche  ,  vient  fe 
placer  fous  l'arcade  du/'///'i5. La  hanche  gauche, 
s'étant  tournée  vers  le  facruni ,  continue  de 
defcendre ,  en  fuivant  la  courbure  de  cet  os 
&  du  périnée  ,  tandis  que  la  hanche  droite  fe 
contourne  feulement  vm  peu  fous  la  fymphife 
du  pubis.  Le  tronc  de  l'enfant  fe  dégage  en  fe 
recourbant  aufîi  légèrement  de  ce  côté.  Quand 
les  pieds  font  fortis  ,  les  chofes  fe  paffent 
comme  dans  la  deuxième  efpece  d'Accouche- 
ment 5  où  ces  parties  fe  préfentent  naturelle- 
ment à  l'orifice  de  la  matrice,  /^loy^^  §.  70 1 . 

Section     I  I  L 

Du  méchanifme  de  V Accouchement  naturel  de  la 
troijîeme  &  quatrième  efpeces  3  où  r enfant  pré^ 
fente  lesfeffes, 

Caraaeres      y^2.  Dans  la  troifieme  efpece  d'Accouche- 
^„     /^  '  ment,  où  l'enfant  vient  en  offrant  le  fieee,  il 

me     eipece  ■'  o    ? 

d'Accouché-  efl  placé  de  manière  que  fon  dos  eil:  en-deiTus, 


D  ES    ACCO  UCH  EMEN  s.       f.5^ 

&  fon  ventre  en-deffous.  Il  eft  rare  qu'il  def-  mentduqua- 
cende  dans  cette  pofition ,  &  plus  rare  encore  ^'"^-"^s  gen- 
que  le  front  ne  fe  détourne  dans  la  fuite  du  chanifmepàr 
milieu  de  la  faillie   que  forme  la  bafe  du  fa-  lequel    elle 
crum;  ce  qui  fait  que  la  tête  fe  préfente  dia-  ^'opere. 
gonalement  au  détroit  fupérieur ,  &  fe  place 
comme  dans  la  première  ou  la  féconde  efpece 
d'Accouchement  dans  lequel  l'enfant  préfente 
les  pieds, 

733,  Les  chofes  fe   paffent  à-peu-près  de    Cara^eres 
même  dans  la  quatrième  pofition  des  feffes  ,    ^  ^<ï^^^"^- 

■•■  ^  'me     eipece 

où  le  ■ventre  de  l'enfant  efl  en-defîiis ,  &  le  d'Accouché- 
dos  vers  la  partie  poilérieure  de  la  matrice.  "^^'^'^^^"^* 
Si  leur  largeur  d'une   hanche    à   l'autre   eil  ^^^î^^^r"' 

o  re  ,  oc  de  ion 

d'abord  placée  tranfverfalement  à  l'égard  du  méchanifme» 
détroit  fupérieur ,  elle  devient  infenfiblement 
parallèle  à  l'un  de  fes  diamètres  obliques  ^  & 
enfuite  au  plus  grand  diamètre  du  détroit  infé- 
rieur ;  de  forte  que  là  longueur  de  la  tête  fe 
préfente  de  même ,  à  l'un  &  à  l'autre  ;  mais 
un  peu  différemment  que  dans  les  deux  pre- 
mières poiitions  ,  puifque  c'eft  l'occiput  qui 
efl:  en-deifous ,  &  que  la  face  répond  à  l'une 
des  cavités  cotyloïdes. 

734.  Ces  deux  dernières  pofitions  des  fefTes 
font  bien  plus  rares  que  les  autres  ;  &  la  qua- 
trième l'eft  encore  plus  que  la  troifieme.  Celle- 
ci  a  été  regardée ,  par  la  plupart  des  Accou- 

R2 


i6o  V  A  R   T 

cheiirs ,  comme  la  plus  ordinaire  &  la  mell- 
ieure  ;  mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  qu'elle  foit 
telle.  La  quatrième  a  tovijours  pafTé  pour  la 
moins  favorable  ,  parce  que  le  ventre  de  l'en- 
fant fe  trouve  naturellement  en-deffus.  Dans 
l'une  &:  l'autre  ,  quand  les  feffes ,  en  defcen- 
dant  5  ne  fubiffent  pas  les  changemens  dont  il 
eil  parlé  aux  §.  732  èl  733  ,  leur  fortie  ne 
peut,  en  général^  qu'être  pénible  &  laborieufe. 


tahiTidBikiiiJfei&^rfflÉ'MWhMnyi'-i^'iHM^^  i^li'll  ilillil 


C  H  A  P  I  T  R  E    I  I  I. 

Des  foins  que  l' Accoucheur  doit  donner 
CL  la  femme  pendant  le  travail  de 
1^  enfantements 

Devoirs   7^^,  J-j A  plupart 'des  femmes,  livrées  entié- 
de  1  Aecou-  j-^j^^j^^  ^  elles-mêmes  pendant  le  travail  de 

cheur      en-  i  m- 

vers  la  fem- l'enfantement ,  le  delivreroient  feules  :  cette 
me  qui  doit  vérité ,  puiféc  dans  la  nature ,  n'a  pas  befoin 
accouc  er.  ^^  nouvelles  preuves  :  mais  ces  mêmes  fem- 
mes ,  étant  aidées  à  propos  ,  ne  fe  délivre- 
roient-elles  pas  plus  fûrement,  &:  fouvent  avec 
moins  de  peine  ?  C'efl  ce  que  nous  allons 
examiner. 

736.  Parmi  les  Açcouchemens  qui  s'opèrent 


DES    ACCOV  CHEMENS.       261 

naturellement ,  les  uns  fe  font  fi  promptement , 
que  la  grande  &  prompte  déplétion  de  la  ma- 
trice devient  quelquefois  la  fource  de  plufieurs 
accidens  mortels  ,  ou  très-graves  ;  &;  les  au- 
tres font  û  longs  &  fi  laborieux ,  que  les  fuites 
n'en  font  pas  moins  à  craindre  :  d'où  l'on  voit 
qu'il  peut  être  auiîi  falutaire  de  ralentir  la 
marche  des  uns  ,  que  d'accélérer  celle  des 
autres. 

737.  S'ilell:  des  obftacles  dans  l'Accouche- 
ment, dont  la  nature  fait  triompher  tôt  ou 
tard  y  il  en  eil  beaucoup  aufîi  contre  lefquels 
la  femme  fuccomberoit  infailliblement  ,  ^ 
l'on  ne  venoit  à  fon  fecours.. 

738,  Les  fondions  de  l'Accoucheur  doivent 
donc  bien  rarement  fe  réduire  à  celle  de  iimple 
fpe£lateur  :  la  patience ,  qu'on  lui  recomman- 
de ,  comme  fa  principale  vertu  5  doit  avoir  des 
bornes  :  l'excès  de  confiance  dans  les  reflbur^ 
ces  inconnues  de  la  nature ,  que  quelques-uns 
nous  vantent  avec  une  forte  d'alTurance ,  n'étant 
pas  moins  condamnable  que  les  manoeuvres 
inconiidérées  de  ces  hommes  ignorans  ,  à 
qui  la  témérité  femble  tenir  lieu  de  connoifc 
fances. 


te 
vail 


i6i  U  A  R  T 

Section    première. 

Des  foins  qu  exige  en  général  tétat  de  la  femme 
dans  le  premier  temps  du  travail, 

Deceque      739»  Les  femmes,  prefque  toujours  incer- 
doiî    faire   xzvciQS  du  terme  de  leur  grofîeiTe  ,   prennent 

î'Accou-  11 

ciaeur  dans  lo^-^vent ,  pour  le  Commencement  du  travail  de 
îe  premier  l'enfantement ,  des  douleurs  qui  y  font  fort 
mpsdutra-  étrangères  ;  mais  dont  la  marche  eft  quel- 
quefois telle  5  que  les  femmes  même  qui 
ont  déjà  eu  plusieurs  enfans  ,  peuvent  s'y 
tromper. 

740.  L'Accoucheur  ,  après  avoir  obfervé 
pendant  quelques  inflans  l'effet  de  ces  dou- 
leurs 5  doit  tâcher  d'en  diftinguer  le  véritable 
cara£l:ere ,  &  d'en  reconnoître  la  caufe  ;  afin 
de  favorifer  celles  qui  ont  rapport  à  l'Accou- 
chement ,  &  d'oppofer  les  remèdes  convena- 
bles à  celles  qui  y  font  étrangères  ;  crainte 
qu'elles  n'y  donnent  lieu  par  la  fuite  ,  comme 
il  arrive  fréquemment. 

741.  Le  toucher  feul  peut  nous  faire  diftin- 
guer  5  avec  certitude  ,  ces  deux  efpeces  de 
douleurs  ,  quelquefois  très-femblables  dans 
leur  marche  &  la  manière  dont  elles  fe  font 
fentir ,  mais  toujours  très-différentes  par  leur 
caufe. 


DES    ACCOUC HEMEN S.       16"^ 

741.  La  dureté  qui  furvient  au  globe  utérin ,     Caraaeres 
la  roideur  du  cercle  de  fon  orifice  .  &  ladiilen-  *î^?^  '^'"^'" 

^  douleurs  de 

tion  des  membranes ,  pendant  la  douleur,  aulli  penfante- 
bien  que  la  détente  6c  le  relâchement  de  toutes  ment. 
ces  parties ,  à  mefure  qu'elle  diminue ,  carac- 
térifent  d'une  manière  invariable  les  douleurs 
de  l'enfantement. 

743.  Les  efFets  des  faufles  douleurs  font  au    Caraderes 
contraire  très-variés  par  rapport  à  la  diverfité  ,    ,   ^  ^ 

^  .        .  couleurs. 

de  leur  caufe ,  de  leur  complication ,  8c  des 
parties  qui  en  font  le  fiege.  Tantôt  ces  douleurs 
dépendent  de  la  pléthore  fanguine ,  foit  géné- 
rale ou  particulière  ;  tantôt  elles  proviennent 
des  matières  indigeftes  &  putrides ,  contenues 
dans  les  premières  voies  ;  d'une  pierre  dans 
les  reins  ,  dans  les  uretères ,  ou  dans  la  vefîie  ; 
&  quelquefois  de  plufieurs  de  ces  caufes  en 
même  temps.  On  n'obferve  jamais  ,  pendant 
les  fauffes  douleurs ,  aucun  des  effets  dont  il 
eft  parlé  au  §.  précédent,  à  moins  qu'elles 
n'aient  déjà  donné  lieu  aux  contrarions  de 
la  matrice ,  6c  aux  vraies  douleurs  de  l'en- 
fantement. 

744.  Après  avoir  bien  reconnu  le  caraftere 
de  celles-ci  ,  dont  la  récidive  fréquente ,  &C 
l'augmentation ,  plus  ou  moins  prompte  ,  conf- 
tituent  ce  qu'on  appelle  ordinairement  le 
travail  de  l'enfantement  ,   l'Accoucheur  doit 

R4 


164  L'  A  R   T 

s'alTiirer  ii  la  femme  efl  parfaitement  à  terme 

ou  non,  afin  de  ne  pas  favorifer  un  travail 

accidentel ,   qu'il  auroit  fouvent  pu  calmer , 

s'il   en   eût  recherché  la  vraie  caufe.  Il  faut 

donc ,  dans  ce  moment ,  fe  rappeller  les  lignes 

carattériftiques    des    différens   termes   de    la 

grofleiTe.  Foye^  l'article  du  toucher. 

Des  cîio-      745*  Quand  ces  douleurs  ne  fe  font  fentir 

fesauxquel-  qu'au  temps  de  la  maturité  du  fœtus  ,  il  faut 

.    ,      ,  avoir  éQ;ard  à  leur  fréquence  &  à.  leur  intenfi- 

Bvoir  égard,  ^  ^ 

quand    les  té  ;  à  la  largeiUT  de  l'orifice  de  la  matrice  ,  & 
douleurs  de  ^  j^  dureté  de  fon  cercle  ;  afin  de  juger  ,  à-peu- 
Hi-nt  ont    P^^^  '  quelle  fera  la  durée  du  travail ,  &  pré- 
lieu, voir  l'inflant  où  fe  terminera  l'Accouchement. 
On   ne    doit    pas    oublier ,   pour    la  juftefTe 
du    prognoflic  ,    que   le  premier   Accouche- 
ment eu  en  général  plus  long  que  les  autres  ; 
&  que  la  dilatation  de  l'orifice  de  la  matrice 
n'eil  jamais  plus  lente  que  dans  le  commence-- 
ment  du  travail.  Voye^  §.   575. 
.  746.  On  doit  s'afliirer  auiîi  par  le  toucher , 
de  la  conformation  du  bafiin ,  fur-tout  lorfque 
c'efl  un  premier  Accouchement  ;  de  la  fituation 
de  l'orifice ,  &   de  l'obliquité  du  fond  de  la 
matrice ,   ainfi  que  de  la  partie  que  l'enfant 
préfente  &:  de  fa  pofition  ;  afin  de  prefcrire 
de  bonne  heure  à  la  femme ,  la  fituation  qui 
convient  le  mieux  à  fon  état. 


DES    ACCOU  CHEMENS.       l6^     . 

747.  Toutes  les  femmes  ne  doivent  pas  fe      Des  ail- 

conduire  de  la  même  manière  dans  le  cours  du  "^^"^^^^°" 

peut  donner 

travail,parce  que  les  circonftances  n'en  font  pas  à  la  femme 
les  mêmes.  Ce  qui  eft  utile  aux  unes  ,  pourroit  pendant    le 
devenir  contraire  aux  autres.  On  ne  doit ,  par 
exemple ,   donner  que  du  bouillon  à  celles 
dont  le  travail  eft  dans  fa  violence ,  ou  prêt 
à  fe  terminer ,  quand  elles  ont  befoin  de  quel- 
que peu  d'alimens  ;  mais  on  pourra  accorder  .. 
des  nourritures  plus  folides  à  celles  dont  le 
travail  ne  fait  que  commencer ,  &  doit  durer 
long-temps ,  afin  de  foutenir  leurs  forces. 

748.  La  boifTon  qu'on  doit  permettre  à  la   Delaboif- 
femme  en  travail ,  n'eft  pas  plus  indifférente  ^-^^^^ 

que  la  nature  des  alimens  qui  lui  conviennent,  dant  le  tra- 
Les  chofes  échauffantes,  telles  que  le  vin  chaud ,  ^^^^* 
avec  le  fucre  &  la  cannelle ,  ou  les  liqueurs 
fpiritueufes  ,  encore  fi  en  ufage  aujourd'hui 
parmi  les  femmes  du  peuple ,  ne  font  guère 
indiquées  alors  ,  fi  ce  n'efl  à  l'égard  de  quel- 
ques-unes de  ces  femmes,  à  qui  l'on  peut  en 
accorder ,  comme  potion  cordiale ,  quand  il 
en  eil  befoin.  L'eau  fucrée  ,  l'eau  de  grofeilles, 
la  tifane  de  chienrdent ,  ou  d'orge ,  une  légère 
limonnade ,  &c.  font  les  boiifons  qui  convien- 
nent le  mieux.  Beaucoup  de  femmes  préfèrent 
l'eau  rougie  avec  le  vin  ;  mais  elle  donne 
des  aigreurs  ^   êc  provoque  fouvent  le   vo- 


i66  L  A  R  T 

mifTement,    fur -tout  quand  elle  efl:   chaude. 

De  l'utilité      749-  Les  lavemens  ne  doivent  pas  être  né- 

des    lave-  gligés  ;  UH  feul  fuffit  pour  évacuer  les   gros 

mens     pen-  /  .       • 

dant  le  tra-  ^^^^^^"^^^^s ,  qui  pourroient  ajouter  un  peu  aux 
vaii.  difficultés  naturelles  de  l'Accouchement  ;  mais 

il  faut  en  faire  prendre  pluiieurs  quand  le  tra- 
vail dure  quelque  temps  ,  que  les  douleurs  fe 
font  fentir  vers  les  lombes,  &  qu'il. y  a  de  la 
chaleur  dans  les  entrailles.  On  préfère  alors  la 
déco£i:ion  de  quelque  plante  émolliente ,  ou 
de  graine  de  lin ,  à  l'eau  fimple. 
Derutliité  750.  La  faignée  du  bras  n'efl:  pas  moins 
deîafaignee  y^-]g  ^^^^  \yi^xv  des  cas  :  en  diminuant  la  plé- 

pendant     le    -  .  .  ^ 

travail.  thore  chez  certames  femmes  ,  elle  augmente 
d'un  côté  la  force  &  l'énergie  des  contrarions 
de  la  matrice  ,  tandis  qu'elle  détend  &  relâche 
les  parties  molles  qui  forment  le  paflage.  Elle 
eil  falutaire ,  fur-tout  aux  femmes  qui  fe  plai- 
gnent de  douleurs  de  tête  ,  &  d'un  fentiment 
de  pefanteur  dans  les  membres  ;  à  celles  dont 
les  yeux  font  rouges  ,  le  vifage  enflammé ,  les 
vaifTeaux  extérieurs  gonflés  ,  ou  qui  font  me- 
nacées de  coup  de  fang ,  de  convulfion  ,  d'hé- 
morrhagie  ,  d'inflammation  de  matrice  ,  &:c. 
De  l'utilité  751*  Les  bains  ,  les  demi-bains ,  les  fomen- 
des  bains,  tations  émollientes  ,  &  les  fumigations  humi- 
des 5  peuvent  aufîî  ,  très-fouvent  ,  être  em- 
ployés avec  fuccès.  Ces  moyens  ne  font  jamais 


DES     ACCOUCHEMEN  S.       iGj 

mieux  indiqués  que  quand  les  années  ont  déjà 
enlevé  aux  parties  qui  fervent  à  l'Accouche- 
ment 5  cette  ibupleffe  naturelle  du  premier 
âge  ,  fi  néceffaire  à  la  facilité  de  cette  opé- 
ration. 

Section     IL 

De  la  Jituat'ion  de  la  femme  pendant  le  travail  de 
Venfantement, 

752.  La  fituation  de  la  femme  n'eft  paSc 
toujours  arbitraire  ;  elle  doit  être  variée 
félon  les  circonflances  &  le  temps  du  tra- 
vail. Lorfque  celui-ci  ne  fait  que  commen- 
cer,  qu'il  n'efl  compliqué  d'aucun  accident, 
&  que  tout  ce  qui  a  rapport  à  l'Accouche- 
ment fe  préfente  bien  ,  la  femme  peut  choifir 
la  fituation  qui  lui  paroît  la  plus  commode. 

753.  Les  femmes  menacées  de  defcente  de  La  fituation 
matrice  ou  d'hémorrhagie  ;    celles   qui  font  *^^  ^^  ^^"^*"^ 
très-foibles  ,  ou  dont  la  matrice  eu  fituée  obli-  ^^    travail 
quement,  doivent  fe  tenir  couchées  depuis  le  doit  être  va- 
commencement  du  travail  jufqu'à  la  fin.  On  ^^^^' 
obfervera ,  dans  le  dernier  cas ,  de  les  faire 
coucher  fur  le  dos  ,  dans  les  grandes  obliqui- 
tés de  matrice  en-devant ,  &  fur  l'un  des  côtés 

dans  les  obliquités  latérales,  mais  fur  celui 
qui  eu  oppofé  à  la  dé viation  ;  afin  de  ramener 


i6S  L  A  p^  T 

l'axe  de  la  matrice  ,  à-peii-près  ,  parallèlement 
à  celui  du  balîin. 
Deiaficua-      754.  Quoique  la  fituation  que  les  femmes 
non  que      q^^  coutume  de  prendre ,  au  moment  où  l'Ac- 

prennentles  .  ^  .  .   . 

femmes   au  couchement  va  le  termmer ,  ne  ioit  pas  plus 
moment  de  indifférente ,  fouvent ,  que  celle  des  premiers 
i  Accouche-  ^enips  ,  elle  n'èft  cependant  pas  la  même  chez 
toutes  les  nations..  On  confulte  >  prefque-  tou- 
jours 5  moins  la  raifon  &:  la  commodité  des 
femmes ,  à  ce  fujet ,  que  l'ufage.  Dans  quelques 
pays  y  comme  en  Flandre  ,  en  Hollande  ,  en 
Efpagne  ,  &c.    les  femmes   ont    des   chaifes 
particulières  à  cet  effet;  prefque  par  toute  l'An- 
gleterre ,  elles  fe  placent  fur  le  bord  d'un  lit  ; 
elles  y  font  couchées  fur  le  côté ,  le  derrière: 
tourné   vers   l'Accoucheur  ;   les  cuiffes  ,  les 
jambes  étant  à  demi  fléchies  ,  &:  les  genoux 
écartés  au  moyen  d'un  oreiller. 
De  îafitua-      755»  Dans  quelques-unes  de  nos  provinces  y 
tion  qui  eft  les  femmes accouchent  étant  agenouillées  furuH 
ap  us  avo-  ^^j-j-^^^  ^  §^  \^^  coudes  appuyés  fur  une  chaife. 
Dans  d'autres ,  elles  fe  tiennent  debout,  ou  bien 
elles  font  afîifes  fur  les  genoux  d'une  perfonne 
qui  les  foutient  ;  mais  de  toutes  cqs  pofitions , 
aucune  ne  convient  mieux  que  celle  qui  eil  adop- 
tée parmi  nous.  Roédcrer  avoue  que  la  meil- 
leure des  chaifes,  deftinées  à  l'Accouchement, 
efl  bien  moins  commode  que  le  petit  lit  qui  eâ 


JOES    ACCO  U  CHEMENS,       l6^ 

en  ufage  en  France  (^).  On  conftruit  ce  lit  de 
la  manière  fuivante. 

756.  Au  défaut  d'une  couchette  ordinaire , 
de  la  largeur  de  deux  pieds  &  demi,  à  trois 
pieds  au  plus ,  &:  garnie  de  fa  paillafîe  ;  on 
prend  un  lit  de  fangles  ,  fur  lequel  on  étend 
également  deux  matelas  ou  un  feul.  On  place 
fous  le  milieu  de  ceux-ci ,  un  couiïin  de  crin  , 
ou  de  paille,  pour  qu'ils  s'enfoncent  moins  , 
&:  que  les  lombes  de  la  femme  y  foient  plus 
appuyées.  On  garnit  ce  lit  convenablement  ; 
on  le  recouvre  de  draps  &  de  couvertures  , 
félon  la  faifon ,  ôc  on  y  place  des  oreillers. 

757.  Il  vaudroit  mieux  replier  le  fécond  ma- 
telas ,  de  manière  qu'il  ne  couvrît  que  la  moi- 
tié de  la  longueur  du  lit ,  que  de  l'étendre  , 
comme  il  vient  d'être  dit  :  les  femmes  n'en 
feroient  que  plus  commodément  pour  la  fortie 
de  l'enfant.  Dans  le  premier  cas,  elles  font 
couchées  à  plat,  ayant  les  feffes  fouvent  en- 
foncées dansTépaiffeur  dulit,  malgré  la  précau- 
tion indiquée;  de  forte  que  le  périnée  &  la 
vulve  font  cachés.  Dans  le  dernier  lit ,  le  bas  \ 
de  leur  tronc  étant  appuyé  fur  le  bout  diK 
fécond  matelas  replié  ,  toutes  ces  parties  font;, 

:U\\.}[-1     ', — 

(.2)  Rûéde  ferler  2X\({\\o\i  les  Accouch^mens  chez  une 
aatl©n  où  la  chaife  étoit  fort  à  la  mode. 


270  IS  A    R    T 

pour  ainfi  dire ,  à  découvert ,  &:  fe  dévelop- 
pent bien  plus  aifément  ;  les  femmes  ne  font 
pas  obligées  ,  comme  fur  le  premier  ,  de  fou- 
lever  le  fiege ,  en  s'appuyant  des  talons  &;  des 
épaules,  au  moment  de  la  douleur ,  jufqu'à  ce 
que  l'enfant  foit  forti. 

758.  On  a  coutume  d'attacher  à  l'extrémité 
du  lit  dont  il  s'agit ,  une  traverfe  de  bois  , 
pour  arc-bouter  les  pieds  de  la  femme  dans 
le  temps  de  la  douleur  ,  &;  favorifer  fes 
efforts. 

Section    II  I. 

De.  la  majiure  de  préparer  les  parties  de  la  femme 
à  r Accouchement» 

Deîamau-      759»  La  plupart  des  matrones,  ou  fages- 
vaife  prati-  femmes  ,  font  encore  dans  la  mauvaife  habi- 

ll^L^artdes  ^^^^^  ^^  ^^^^^  placer  la  femme  fur  le  petit  lit , 
fages-fem-  àhs  que  les  douleurs  fe  fuivent  &:  fe  foutien- 
lïies  àce  fu-  ^^^^  ^j^  p^^^  ^  deffein  de  commencer  de  bonne 

jet 

heure  ce  qu'elles  appellent /^ /^r^p^r^^/o/z ,  ou 
pour  les  gens  qui  n'entendent  pas  ce  langage, 
la  dilatation  des  parties.  Souvent  elles  le  font , 
fans  favoir  fi  la  femme  qu'elles  traitent  ainfi 
eft  pour  accoucher  ou  non  ,  &  même  quelque- 
fois fans  être  affurées  qu'elle  foit  grolTe  ;  ce 
que  i'aurois  peine  à  croire^  fi  plufieurs  fois 
.   je  n'en  avois  été  témoin. 


DES    ACCOUCHEMEN S.       IJ l 

760.  Ces  manœuvres  ,  qu'elles  qualifient  du 
nom  de  dilatations  préparatoires  y  produifent 
fouvent  un  efFet  contraire  à  celui  que  ces  fem- 
mes en  attendent  ;  car  en  privant  toutes  les 
parties,  qu'elles  touchent  avec  fi  peu  de  mé- 
nagement 5  de  l'humeur  muqueufe  ,  que  la  na- 
ture n'y  fournit  alors  abondamment  que  pour 
les  relâcher  ,  elles  les  irritent  &  les  defiechent 
au  point ,  qu'elles  ne  tardent  pas  à  s'enflammer 
&  à  devenir  douloureufes. 

761.  S'il  efi:  quelquefois  nécefîaire  de  pré-     Delama- 
parer  ces  parties  à  l'Accouchement ,  &  même  "'^^^  ^^  ^^^" 
de  commencer  ces  préparations  des  les  der-  parations. 
niers  temps  de  la  grofi^efîe  ,  il  faut  y  procéder 

bien  différemment.  Les  bains  entiers ,  ou  de 
fauteuil ,  les  vapeurs  émollientes,  &  l'appli- 
cation réitérée  des  corps  gras  ou  mucilagineux  ^ 
font  alors  utilement  employés.  Les  injeâ:ions 
émoUientes ,  comme  celle  de  mucilage  de 
guimauve  ,  ou  de  graine  de  lin ,  ne  feroient 
pas  moins  favorables  ;  mais  elles  ont  quelque 
chofe  de  fi  dégoûtant ,  qu'elles  révoltent  la 
plupart  des  femmes. 

762.  Nous  ne  profcrivons  pas  toutes  dilata- 
tions opérées  par  l'introdudion  des  doigts  ; 
parce  qu'affez  fouvent  elles  font  utiles  6c  mê- 
me nécefîaires  ,  foit  à  l'égard  de  l'orifice  de  la 
matrice ,  ou  feulement  des  parties  externes  :  il 


17  2  V  A    R    T 

faut  donc  les  faire ,  mais  à  propos ,  &C  comme 
il  convient. 
Opinion        763.  Ces  mêmes  préparations  ,  il  l'on  ajoute 
tie  quelques  £ç-    ^  ^^  ^j-^p  ^veugle  Crédulité  de  quelques 

Auteurs,  fur  /*     1 

ces  prépara-  Accoucheurs ,  ne  doivent  pas   le  borner  aux 
tions.  parties  molles  :  elles  doivent  s'étendre  jufqu'au 

bafîin  même.  Ne  s'eft-on  pas  flatté  ,  en  effet , 
d'augmenter  la  largeur  de  cette  efpece  de  ca- 
nal 5  en  relâchant  les  fymphifes  des  os  dont  il 
eil  formé  ,  &  en  procurant  l'écartement  de 
ceux-ci  ?  mais  de  pareilles  rêveries  ne  peuvent 
tourner  à  l'avantage  de  l'art. 

764.  La  rétropuliion  du  coccix ,  recomman- 
dée par  tant  d'Accoucheurs  à  defïein  de  favo- 
rifer  TifRie  de  la  tête  de  l'enfant ,  feroit  une 
de  ces  dilatations  préparatoires  ,  qui  ne  doi- 
vent pas  être  négligées  ^  fi  le  coccix  formoit 
autant ,  &  aufîi  fouvent  obflacle  à  l'Accouche- 
ment qu'on  fe  l'efl  perfuadé;  mais  ces  obfla- 
cles  ,  attribués  au  coccix  ,  ne  viennent  la  plu- 
part.du  temps,  que  de  la  rigidité  des  parties 
molles  externes. 

Section    IV. 

Des  moyens  de  ranimer  Us  douleurs  languijjantes 
de   V  enfantement  » 

Marche        76  5 ,  Rien  n'efl  moins  confiant  que  la  marche 

des 


DES    AcCOUCHEMENS.       273 

des  douleurs  de  l'enfantement  ;   tantôt  elles  que  fulveirt 
augmentent  tout-à-coup  ,  tantôt    elles    dimi-  ^^^  douleurs 
nuent  ,  s'éloignent  ,   &  ceffent  même    pour  ^i^ej^çnt 
un  temps  :  ce  qui  peut  dépendre  de  pluiieurs 
caufes ,  dont  chacune  préfente  une  indication 
particulière. 

766.  Beaucoup  de  perfonnes  ,  fans  y  avoir  oes moyens 
égard,  ne  prefcrivent,  pour  ranimer  ces  dou-  deiesprovo- 

leurs,  que  des  remèdes  irritans.  Les  uns  don-?^^'^'^^ 

^        ,         .  ,    ,  les  ranimer. 

nent  une  décoftion  de  féné  en  lavement,  & 
d'autres  la  font  prendre  en  boifTon.  Mauriceau 
ajoutoit  à  ce  breuvage,  le  jus  d'une  orange 
aigre.  Prefque  toujours  le  temps  efl  le  meilleur 
remède  en  pareil  cas. 

767.  Quand  [la^^  lenteur  du  travail  ne  vient 
que  de  la  foibleffe  &  de  l'épuifement  de  la 
femme ,  le  repos ,  les  bons  reftaurans  ,  un  peu 
de  vin  d'Alicante  ou  d'autre  femblable ,  font  les 
chofes  les  mieux  indiquées.  Lorfqu'elle  dépend 
au  contraire   de   la  roideur  des   fibres  de  la 
matrice  ,  de  l'engorgement ,  ou  de  l'inflamma- 
tion de  ce  vifcere ,  la  faignée  ,  les  bains  ,  les 
fomentations  émollientes  ,  &  les  boiiTons  dé- 
layantes ,  peuvent  feules  ranimer  les  douleurs  ; 
mais  fi  la  lenteur  de  ce  même  travail  n'efl 
que    l'effet  de  l'écoulement    prématuré  ,    & 
comme  goutte  à  goutte  des  eaux  de  l'amnios , 
ainfi  qu'il  a  été  dit  plus  haut ,  il  faut  attendre 

Tomi  L  S 


274  E  A   R    T 

que  ce  fluide  foit  complettement  évacué; 
en  accélérer  Tifuie ,  en  déchirant  de  nou- 
veau les  membranes  dans,  un  endroit  plus  fa- 
vorable 5  ou  en  foulevant  un  peu  la  tâte  dé 
l'enfant,  du  bout  du  doigt  feulement. 

S   E    C    T   I    O    N      V. 

De,  V ouverture  de  la  poche  dis  eaux. 

De  l'ou-      768,  Si  l'ouverture  prématurée  de  la  poché 

verture  de   ^^^  ç:^^xiL  ,  rend  fouvent  l'Accouchement  plus 

eaux!^  long  5  &  à  quelques  égards  plus  laborieux ,  la 

même  çhofe  vient  aufli  quelquefois  de  ce  que 

les  membranes   qui  forment  cette  poche ,  ne 

fe   déchirent  pas  à  propos  ;   d'où  l'on  voit 

qu'il  n'elî  pas  moins  utile  de  les  ouvrir  dans 

ce  dernier  cas ,  qu'il  feroit  avantageux  de  les 

conferver  entières  dans  le  premier ,  fi  on  le 

pouvoit. 

Du  temps      ^69.  Si  ce  vi^Çi  dans  un  cas  de  perte  ou  da 

ou  ion  doit  convulfion ,  l'on  ne  doit  jamais  ouvrir  la  poche 

ouvrir  la  po-  .  \ 

che    des     des  eaux  ,  avant  que  l'orifice  de  la  matrice  ne 
eaux.  foit  entièrement  préparé  à  l'Accouchement  ; 

ç'efl-à-dire ,  qu'il  ne  foit  plus  large  qu'un  écu 
de  fix  francs,  &  que  fon  cercle  ne  foit  affez 
fouple  &  affez  mince  ,  pour  qu'il  puiffe  aifé- 
ment  s'étendre  au-delà.  Le  travail,  de  plus,  doit 
être  dans,  toute  fa  force. 


JDUS    ACCOUCHEMENS.       275 

770.  La    manière    d'oiivrir   la  poche  des     De  la  ma- 
eaux  ,  eft  en  général ,  très-fimple  ;  on  avance  ^^^^^  ^'^^"' 
le  bout  du  doigt  au  milieu  de  l'orifice-  de  la  ^^^  ^3^^. 
matrice  ;    on  attend  que   les    membranes    y 

foierît  fortement  engagées ,  &  que  la-  poche 
foit  bien  tendue  ^  ce  qui  n'a  lieu  que  pendant 
la  douleur  ;  &  en  pouffant  alors  ,  on  y  enfonce 
le  doigt.  Si  l'on  ne  réufliffoit  pas  à  la  première 
fois  5  il  faudroit  attendre  une  autre  douleur  , 
&  recommencer, 

771.  Ce  procédé  ne  réuffit  pas  toujours; 
foit  parce  que  les  membranes  font  d'un  tiffu 
fort  ferré  ou  très-lâche ,  foit  parce  qu'elles 
préfentent  au  doigt  leur  partie  la  plus  épaiffe 
&  la  plus  celluleufe ,  ou  que  la  tête  de  l'enfant 
eil  déjà  tellement  engagée,  que  les  eaux  ne 
peuvent  paffer  au-deffous  pour  diftendre  la 
poche  fuffifamment. 

772.  Quand  les  membranes  préfentent  à 
l'orifice  de  la  matrice  leur  partie  la  plus 
épaiffe ,  ou  qu'elles  font  fi  dures ,  qu'on  ne 
peut  les  déchirer  ,  eft  fuivant  ce  qui  vient 
d'être  dit ,  il  faut  commencer  par  les  affoiblir 
dans  un  point ,  en  le  raclant  du  bout  de  l'on- 
gle ,  &  l'on  réuffira  plus  facilement  enfuite  ; 
fi  cependant  l'on  ne  pouvoit  encore  y  par- 
venir 5  il  faudroit  les  ouvrir  avec  la  pointe 
des  cifeaux  ordinaire's  ,  qu'on  introduira  gar- 

Si 


V](>  L' A    R    T 

nie  d'une   petite  boule  de  cire,  fi  on  le  juge 

à  propos  5   pour  la  conduire  plus   sûrement. 

773,  Lorfque  la  poche  des  eaux  refte  très- 

flafque  pendant  la  douleur ,  foit  parce  que  les 

membranes  font  d'une  nature  très-molle  &  peu 

ferrée ,  ou  parce  que  la  tête  ,  déjà  trop  baffe, 

empêche  les  eaux  de  defcendre  affez  pour  la 

remplir  &  la  diflendre  ,   il  faut  la  déchirer 

en  pinçant  les  membranes  du  bout  de   deux 

doigts. 

Précau-       774.  Soit  qu'on  ne  fe  ferve  que  du  doigt  pour 

tîons    qu'il  ouvrir  la  poche  des  eaux ,  en  raclant  les  mem- 

faut prendre  .  ,  /v  «i  t-  r  • 

en  ouvrant  ^^^^^^-P^^^^^^^  aftoiblir ,  OU  autrement,  loit 
lapochedes  que  l'on  emploie  les  cifeaux  ,  il  faut  bien 
eaux.  prendre  garde  de  ne  pas  agir  fur  la  tête  de 

l'eiifant ,  en  prenant  pour  la  poche  dont  il  s'a- 
git 5  la  tumeur  qui  furvient  affez  fouvent  au 
cuir  chevelu.  Il  faut  éviter  avec  les  mêmes 
foins  de  porter  l'inffrument ,  ou  l'ongle  ,  fur 
la  matrice  même  ,  dont  la  tête ,  quoique  déjà 
très-baffe  ,  eff  encore  quelquefois  recouverte. 
Il  eft  alors  d'autant  plus  facile  aux  perfonnes 
médiocrement  inffruites  de  fe  tromper  ,  que 
l'orifice  de  la  matrice  eft  caché  en  arrière , 
•  &  que  cette  portion  utérine  qui  recouvre  la 
tête  de  l'enfant  devient  à  la  longue ,  &  fur- 
tout  pendant  la  douleur ,  aufîi  liffe  ÔC  aufîi 
tendue  que  les  nrembranes. 


DES   ACCOUCHEMEN  S.       IJJ 

Section     VI. 

De  ce  que  doit  faire  V Accoucheur  après  r ouverture 
de  la  poche  des  eaux» 

jy^.  Il  n'eft  jamais  plus  à  propos  de  toucher     devoirs 
la  femme  qu'après  l'ouverture  de  la  poche  des  de  rAccou- 
eaux  ;  foit  pour  s'affurer  de  la  pofition  de  l'en-  ^^^"^  ^P*"^^ 

r  r    ij  9  1  A  r   ■     l'ouverture 

tant ,  Il  1  on  n  a  pu  la  reconnoitre  avant  ,  loit  ^^  i^  poche 
pour  obferver  û  la  .tête   s'engage  d'une  ma-  des  eaux, 
niere  favorable  ou  non  ;  afin  de  laiffer  agir  la 
nature ,  ou  de  ne  pas  l'expofer  à  de  vains  ef- 
forts 5  félon  les  circonftances. 

776.  S'il  eft  néceffaire  d'exciter  certaines     Des  con- 
femmes  à  pouffer  de  toutes  leurs  forces  pour  ^eiis    qu'on 

M  /  1  1  M«  '1      9  /i  •        doit  donner 

accélérer  leur  délivrance  ,  il  n  eit  pas  moins  , ,  ^ 

^  ^  a  la  temrae , 

avantageux  d'engager  celles  qui  font  fujettes  après  ce  mo- 
à  la  defcente  de  matrice ,  à  une  hernie  quel-  "^^"^* 
conque  ,  ou  au  crachement  de  fang ,  &c.  à 
modérer  ces  mêmes  efforts. 

777.  Pour  prévenir  la  defcente  de  la  ma-      Précau- 
trice  ,  quand  on  a  quelque  raifon  de  la  crain-  tiens    qu'il 
dre  ,  il  ne  iiifîit  pas  d'engager  la  femme  à  ne  ^^"^    ^^^^^ 

.  ^  ^  ^  relative- 

point  trop  s'efforcer  en  pouffant  en  en-bas  ;  ^^^^^  .  ^  j^ 

l'Accoucheur  doit  auiîi  de  fon  côté ,  pendant  chute  de  la 
chaque  douleur  ,  foutenir ,  du  bout  de  quel- 
ques doigts ,  le  bord  de  l'orifice  de  la  matrice , 
pour  empêcher  qu'il  ne  foit  pouffé  au-dehors 

S3 


matrice^ 


27S  L  A  R   T 

par  la  tête  de  l'enfant;  ce  qiii  arrive  fur-tout 
lorfque  ce  même  bord  a  peu  de  fouplelTe. 
L'on  obfervera  pareillement  de  ne  pas  l'entraî- 
ner avec  les  épaules  en  dégageant  le  tronc. 
Précau-  y  y  g.  Quand  il  exiile  une  tumeur  her- 
10ns  re  ati- j^— ^^     'l    £^^^^  {-^xxQ  enforte  de    la  réduire; 

vement  aux  ^  ' 

hernies.  &  après  fa  rentrée  5  on  fera  de  l'extrémité  de 
pluiieurs  doigts  ,  ou  au  moyen  d'une  pelotte 
convenable  ,  une  prelTion  fuffifante  fur  le  lieu 
même  oii  elle  paroilToit,  pour  empêcher  Tiffue 
des  parties  qui  la  conftituoient.  Il  feroit  à  de- 
firer  qu'on  pût  exercer  une  preffion  femblable 
lorfque  la  hernie  ne  peut  rentrer ,  afin  (^e  s'op- 
pofèr  à  ce  qu'une  nouvelie  portion  d'inteflin  ne 
s'infinue  dans  la  tumeur  ëc  ne  donne  lieu  aux 
accidens  de  l'étranglement  :  comme  je  l'ai  vu 
dans  une  femme  qui  portoit  depuis  neuf  ans 
une  épiplomphale  aflez  volumineufe  ,  &:  qui 
depuis  deux  jours  faifoit  en  vain  les  plus  grands 
eiforts  pour  fe  délivrer. 
Précau-  779*  Lorfque  la  femme  eil  fatiguée  par  les 
tîons  reiati-  maux  de  reins  dont  il  a  été  parlé  ci-devant , 
vement  aux  ^^  |^^-  ^^^^  ^^^^g  jç5  lombes  une  ferviette  rou- 

oouleursdes     /  .  , 

reins»  lée  OU  pliée  en  plufieurs  doubles  félon  fa  lon- 

gueur, avec  laquelle  deux  aides  lui  foulevent 
&  lui  appuient  cette  partie  pendant  chaque 
douleur.  Cette  précaution ,  indépendamment 
de  ce  qu'elle  diminue  un  peu  Fintenfité  des 


DES    ACCOUCHEMENS.       279 

douleurs  dont  il  s'agit,  eft  fouvent  néceflaire 
dans  les  derniers  momens  de  l'Accouchement 
pour  favoriier  la  fortie  de  l'enfant.  On  ne 
peut  guère  s^en  difpenfer^  fur -tout  chez 
les  femmes  qui  font  couchées  à  plat  ;  qui 
ont  les  feffes  enfoncées  &  cachées  dans 
l'épaifTeur  des  matelas,  &  qui  manquent'  de 
forces  ou  de  courage  pour  foulever  le  fiege 
pendant  les  dernières  douleurs ,  en  s'appuyant 
fur  les  épaules  &:  ks  talons. 

780.  Quand  la  femme  éprouve  dans  la  partie     Précau- 
poftérieure  des  cuiffes  &;  des  jambes  de  ces  ^'^"^  rekti» 

.  vement  aux 

crampes,  fouvent  moms  fupportables  que  les  crampes, 
douleurs  ,  même  les  plus  fortes ,  de  l'Accou- 
chement ,  on  doit  chercher  à  les  en  foulager  , 
en  faifant  des  fridlions  feches  dans  toute  l'é- 
tendue de  la  partie  afFeftée  :  ou  bien  eh  agif- 
fant  différemment  félon  les  circonftances. 

781.  Quand  la  tête  de  l'enfant  commence     Des  foins 
à  faire  effort  contre  les  parties  extérieures ,  on  ^^^'^^^s^  ^® 

1-1  '  1  •  »  11  r  .  dernier 

doit  les  préparer  de  manière  qu  elles  ne  foient  pas  ^^^^^  ^e 
endommagées  dans  les  derniers  momens.  Outre  l'Accouche-. 
les  corps  gras,  tels  que  le  beurre,  qu'on  aura  "^^^^* 
foin  d'y  appliquer  fouvent, .on  introduira  deux 
doigts  à  l'entrée  du  vagin ,  pour  l'élargir  in- 
-fenfiblement  de  même  que  la  vulve  ,  foit  en 
écartant  les  doigts  fuccefîivement  en  différens 
•fens  ,  foit  en  appuyant  en  en-bas  du  côté  du 

S4 


28o  L'  A  R   T 

périnée  ;  mais  on  ne  doit  agir  ainfi  que  dans 
l'intervalle  des  douleurs  ;  fe  bornant ,  pendant 
qu'elles  ont  lieu ,  à  foiitenir  de  la  paume  d'une 
main  le  périnée ,  plus  ou  moins  diftendu ,  afin 
d'en  .prévenir  la  déchirure  ,  en  empêchant  la 
tête  de  fortir  trop  brufquement. 

782.  Ces  fortes  de  préparations  ne  font  ja- 
mais plus  néceffaires  que  dans  un  premier  Ac- 
couchement. Leur  omiiîion  alors  en  difpenfe 
même  d'ordinaire  pour  les  Accouchemens  fui- 
vans  ;  parce  que  le  périnée  s'étant  déchiré  ne 
fe  réunit  qu'imparfaitement ,  &  que  les  autres 
parties  ne  reprennent  jamais  leur  reifort  na- 
turel. 

783.  Quand  l'extrémité  poflérieure  de  la 
tête  elt  engagée  dans  la  vulve  ^  comme  dans 
une  efpece  de  couronne  ,  fi  le  frein  n'eil  pas 
alors  trop  diflendu ,  on  permet  à  la  femme  de 
fatisfaire  au  befoin  qui  la  prefTe  de  pouffer  en 
en-bas  ;  6c  pendant  ce  temps ,  fans  difcontinuer 
de  foutenir  le  périnée  ^  ou  favorife  l'iffue  de  la 
tête  en  la  preffant  en-deffous  &  vers  l'anus  de 
la  femme  ,  comme  pour  obliger  l'occiput  à 
s'élever  du  côté  du  mont  de  Vénus. 

784.  Le  vulgaire  penfe  que  l'Accoucheur  5 
dans  ce  moment  ,  va  prendre  la  tête  par  les 
oreilles  pour  la  tirer  à  lui.  S'il  efl  ridicule  de 
.le  croire ,  il  le  feroit  bien  davantage  de  pro» 


DES     A  CCOU  C  H  EMEN  S.       28  I 

pofer  ce  moyen ,  ainfi  que  l'a  fait  un  Méde- 
cin {a)  5  dans  une  autre  occafion.  Il  ne  convien- 
droit  pas  mieux  de  vouloir  qu'on  infinuât  les 
mains  de  chaque  côté  de  la  tête ,  pour  la  fai- 
fir  ;  ou  que  l'on  introduisît  plusieurs  doigts 
dans  l'anus  de  la  femme  pour  preffer  cette 
t^to.  de  derrière  en-devant. 

785.  La  tête  étant  prefque  fortie  ,  on  achevé  pg  \^  ^^^ 
^e  la  dégager  en  la  relevant  de  plus  en  plus  niere  dont 
vers  le  pubis  ,  ou  en  infmuant  l'index  d'une  ^^   f,*^  ^^^ 

r  A    /  A         •        •      /     °^    dégager 

main  fous  un  des  côtes  de  la  mâchoire  infé-iatête  &ies 
Heure.   Auffi-tôt  après  on  tourne  la  face  vers  épaules   de 
l'une  des  cuifTes  de  la  femme  ,  mais  en  obfer-  ^^  ^^^' 
vaut  que  ce  foit  vers  celle  où  elle  tend  à  fe 
tourner   d'elle-même.   On  s'affure  enfuite  de 
la  iituation  des  épaules  à  l'égard  du  détroit 
inférieur  ;  on  pouiTe  l'une  d'elles  vers  le  fa- 
crum ,  &  on  amené  l'autre  fous  le  pubis ,  quand 
elles  ne  fe  font  pas  ainii  placées  naturellement. 
On  les  entraîne  enfuite  ,  de  même  que  le  reile 
du  tronc ,  en  tirant  avec  ménagement  fur  la 
tête  5  tandis  que  la  mère  de  fon  côté  fait  ce 
qu'elle  peut  pour  s'en  délivrer. 

786.  On  ne  doit  jamais  fe  permettre  de  faire 
de  grands  efforts  en  tirant  fur  la  tête  &  le  col 

(^)  M.   Raulin,  Traité  d'Accouchement,   fait  par 
ordre  du  Gouvernement. 


282  E  A  R    T 

de  l'enfant ,  dans  les  vues  d'extraire  le  tronc  ,  ! 

quand  la  largeur  des  épaules  y  apporte  quel-  \ 

ques  obftacles  ,  parce  que  ces  efforts  font  on  ; 

ne  peut  pas  plus  dangereux.  Il  faut  en  pareil  ] 

cas  introduire  l'index  de  chaque  main  fous  les  i 

aiffelles  pour  s'en  fervir  en  manière  de  cro-  ' 

chet  ;  &  fi  cela  ne  fuffit  pas  ,  on  y  applique  ; 

des  lacs ,  ou  bien  on  fe  fert  des  crochets  mouf-  \ 

{es  qui  terminent  les  branches  du  forceps /r^/2-  '] 

cals  ,  ou  de  quelqu'autre   à  -  peu  -  près  fem-  \ 
blable. 

787.  Il  faut  avant  tout^  quand  les  épaules  ; 
ne  viennent  pas  aifément ,  leur  faire  prendre 
la  fituation  ci  -  deffus  indiquée  :  car  les  plus 

petites  même  ne  peuvent  fortir  tranfverfale-  ' 

ment  qu'avec  une  extrême  difficulté  :  il  eft  fa-  ; 

eile  de  s'en  rendre  compte.  \ 

SectionVII.  I 

De  quelques  précautions  particulières  relatives  â  \ 

chaque  pojition  de  la  tête  ^  ou  à  cT autres  cir-^  1 

confiances  qui  rendent  quelquefois  V Accouche^  \ 
ment  naturel  plus  difîciU. 

Autres  pré-      788.  Des  circonftances  qu'il  feroit  trop  long  '• 

d'expofer  ici  peuvent  ajouter  aux  difficultés  i 

naturelles  de  l'Accouchement ,  en  s'oppofant  1 

ment  na:u-  plus  OU  moins  au  mouvement  de  pivot  par  ' 

rel.  ; 


cautions  re 
latives    à 
l'Accouche- 


DES    ACCOUCHEMENS.        283 

lequel  l'occiput,  ou  le  front,  vient  fe  placer 
vis-à-vis  l'arcade  du  pubis  ,  dans  le  cas  où  la 
tête  s*efl  engagée  diagonalement  dans  la  cavité 
du  baifin.  On  épargnera  donc  quelques  diffi- 
cultés à  la  femme  en  favorifant  à  propos  ce 
mouvement  de  rotation  ou  de  pivot ,  &  l'on 
abrégera  fouvent  de  beaucoup  le  travail  de  la 
nature. 

789.  Quand  la  tête  fe  préfente  dans  la  troi-    De  ce  qu'il 
fieme  poiition  ,  ce  qui  eft  affez  rare  ,  ii  le  baf-  ^^^^  ^aî»"e 
fin  de  la  femme  efî:  un  peu  refferré  de  devant  ^"^"  ,^^^^^ 

^  ^  ^  le    preiente 

en  arrière  ,  dans  fa  partie  fupérieure ,  il  faut  dans  la  troi- 
en  avançant  la  main  ,  ou  plufieurs  doigts  feu-  ^^^"^^  P°^^" 
lement ,  à  l'entrée  de  la  matrice  ,  détourner 
l'occiput  de  deffus  la  fymphife  du  pubis  &  le 
diriger  vers  l'une  ou  l'autre  des  cavités  coty- 
loïdes  :  ce  qui  s'exécute  le  plus  fouvent  avec 
une  forte  de  facilité  au  moment  de  l'ouverture 
de  la  poche  des  eaux.  Cette  précaution  peut 
épargner  à  la  femme  les  douleurs  d'un  travail 
encore  bien  plus  long  que  dans  les  premiers 
cas  &  quelquefois  même  infrudueux. 

790.  Dans  la  quatrième  &  cinquième  po-     Pfécau- 
iitions  de  la  tête ,  il  faut  aulîi  s'efforcer  de  ra-  ^°"^  ^.^ ^^^~ 

^  ^  ^  ves  a  la  qua- 

mener  l'occiput  vers  l'une  de  ces  cavités  co- même   & 
tyloïdes  ,  pour  qu'il  puiiTe  enfuite  fe  tourner  cinquième 
fous  l'arcade  du  pubis  ,  au  liau  de  fe  .porter  i^^^^ 
vers  la  courbure  du  facriim.  En  dirigeant  ainii 


284  V  A   R    T 

le  derrière  de  la  tête  ,  à  mefure  qu'elle  s'en- 
gage ,  dans  l'une  ou  l'autre  de  ces  pofitions  , 
on  ne  fait  fouvent  que  favorifer  le  travail  de 
la  nature  ,  qui  tend  à  lui  faire  fuivre  cette 
marche  ;  mais  quelquefois  aufîi  on  lui  prefcrit 
en  quelque  forte  des  loix  ,  &  la  facilité  de 
l'Accouchement  efl:  l'ouvrage  de  l'art. 
Précau-  yc)  i .  Il  feroit  à  fouhaiter  qu'on  pût  changer 
îlons  reiati-  j^  ^^^^  j^  fixieme  oofition  de  la  tête ,  &  la 

ves  a  la  11-     ^      ,  ^ 

xieme  pofi-  réduire  à  l'une  des  deux  premières  ;  mais  on 
tion  de  Ja  ne  doit  pas  efpérer  d'y  parvenir ,  même  en 
portant  la  main  dans  la  matrice  au  moment 
de  l'ouverture  des  membranes  ;  par  rapport  à 
la  difficulté  de  faire  rouler  le  tronc  de  l'enfant 
dans  le  même  fens  que  la  tête  :  à  plus  forte 
raifon  lorfque  les  eaux  font  écoulées  depuis 
long-temps  ,  &  que  la  tête  eft  déjà  engagée 
dans  le  fond  du  bafîin.  On  ne  pourroit,  dans 
ce  dernier  moment ,  porter  la  face  en-deffous 
qu'en  lui  faifant  parcourir  la  moitié  de  la  cir- 
conférence du  baiîin  ;  &  ce  mouvement  qui 
fe  feroit  entièrement  alors  aux  dépens  de  la 
toriion  du  col ,  le  tronc  étant  ^xè ,  &  étroi- 
tement ferré  dans  la  matrice  ,  feroit  on  ne  - 
peut  plus  dangereux  pour  l'enfant. 
Autres  yc)2.  Dans  ks  meilleures  pofitions ,  comme 
précautions  ^^^^  ^^^  autres',  la  tête  s'engaee  quelquefois 

rclîit'VÊS     a  <j   sj        \.         \. 

de  manière  que  le  front  defcend   davantage 


toutes   ces 


DES    ACCOU  CHEMEN  S.       iSj 

que  l'occiput  ^  &  qu'elle  vient  préfenter  fon 
plus  grand  diamètre  ,  dans  toute  fa  longueur,  pofitions. 
au  détroit  inférieur  ;  ce  qui  produit  le  plus 
fouvent  des  obflacles  infurmontables  à  fa  for- 
tie.  Il  eft  facile  de  prévenir  ces  obilacles ,  en 
changeant  de  bonne  heure  la  fituation  de  la 
matrice ,  &  en  foutenant  un  peu  le  devant  de 
la  tête  de  l'enfant  ,  pour  forcer  l'occiput  à 
defcendre.  Nous  expoferons  par  la  fuite ,  d'une 
manière  plus  détaillée  ,  ce  qu'il  faut  faire  en 
pareille  circonflance.  Voyc^^  §.  1213,  jufqu'au 
§.  1220  incluiivement. 

,    793.  11  eil:  très-ordinaire  de  voir  naître  l'en-    Précau- 
fant  avec  le  cordon  ombilical  entortillé  autour  ^io"*  reiati- 
du  col  :  cette  difpolition  ,  fans  oppofer  à  la  ^^^e^ent  dû 
fortie  de  la  tête  les  obftacles  qu'on  lui  attribue  cordon  fur 
communément ,    exige   quelques  précautions  ^^  ^^^  ^^ 
de  la  part  de  l'Accoucheur  ;  mais  ce  n'efî:  que 
quand  la  tête  ell  au-dehors  ;  afin  qu'en  déga- 
geant le  tronc ,  l'ombilic  de  l'enfant ,  déjà  ti- 
raillé 5  ne  fe  déchire  pas,  &:  qu'on  n'entraîne 
point  le  placenta  en  même  temps. 

7  94.  Quelques  Auteurs  ont  confeillé  ,  pour 
éviter  en  pareil  cas  le  déchirement  de  l'om- 
bilic, ainfi  que  pour  faciliter  la  fortie  du  tronc 
de  l'enfant,  &  empêcher  que  \q placenta  ne  foit 
entraîné  enimême  temps,  de  défentortiller le 
cordon ,  en  le  faifant  paffer  autant  de  fois  par- 


285  r  A    R    T 

deffus  la  tête,  qu'il  forme  de  circulaires  fur  le 
col  :  ou  bien  de  tenir  la  tête  d'un  côté  contre 
la  vulve,  &  de  faire  fortir  le  tronc  en  le  re- 
courbant fur  lui-même.  Pour  peu  que  l'on  ren- 
contre de  difficultés  à  fuivre  ces  préceptes  ,  il 
f^ut  couper  le  cordon ,  &:  fur-tout  quand  la 
face  de  l'enfant  eft  tuméfiée  &  livide ,  afin  de 
prévenir  les  effets  d'un  plus  long  étrangle- 
ment. 

795.  On  expofera  dans  la  fuite  les  indica- 
tions particulières  que  préfentent  les  autres 
efpeces  d'Accouchemens  ,  qui  peuvent  appar- 
tenir au  premier  ordre  ,  ainfi  que  les  circonf- 
tances  variées ,  qui ,  en  les  compliquant  affez^ 
fouvent ,  les  rendent  contre  nature. 


5if»'    ^    ^^ 


VES    ACCOUCHEMENS.        287 

CHAPITRE     IV. 

Des  foins  quon   doit  donner  à   l'enfant 
nouveau-né,  .  % 

796.  LjES  premiers  foins  qu'exige  l'enfant 
doivent  être  difFérens  félon  l'état  où  il  fe  trouve 
au  moment  de  fa  nailTance* 

Section     première. 

Des  foins  quon  a  -coutume  d'accorder  à  t  enfant , 
m  fans  accuiens, 

797.  Dès  que  l'enfant  eft  forti,  on  le  couche    Des  foins 
tranfvérfalement  entre  les  jambes  de  fa  mère ,  ^^'^/*  ^^^^ 
&  affez  près  d'elle  pour  que  le  cordon  ne  foit  f^^ 


mt     non- 


point  tiraillé  ;  on  le  tourne  fur  un  de  fes  cô-  veau-né, 

tés  ,  de  manière  que  le  fang  &  les  eaux  qui 

découlent  de  la  matrice  ne  lui  tombent  pas 

dans  la  bouche. 

■     798.  Flulieurs  Accoucheurs  font  dans  l'ufage     Du  temps 

de  laiffer  l'enfant  dans  cet  état  pendant  quel-  ^!^^^  *^°"' 

A  r  1  Vient     de 

ques  mmutes,  oL  même  plus  ,  fans  toucher  au  laiffer  l'en- 
cordon  ;  ayant  la  précaution  de  foulever  un  fant  fur  le 
peu  les  couvertures  poiir  qu'il  puifle  refpirer  :  ^^  «^^^^vai^* 
îcindis  que  beaucoup   d'autres  fe'  donnent  â 


288  L'A  R  T 

peine  le  temps  de  lier  &  de  couper  le  cordon 
pour  éloigner  cet  enfant  de  fa  mère. 

799.  Il  faut  ne  le  laiffer ,  en  effet ,  que  le 
moins  de  temps  pofîible  fous  les  couvertures  ; 
parce  qu'il  ne  peut  y  refpirer  qu'un  air  humide 
&  prefque  toujours  infedé  ,  bien  différent  de 
cet  air  pur  &  tempéré  qui  conviendroit  ii  fort 
à  la  délicateffe  de  fes  organes. 
Des  Hga-  g 00.  L'ufage  de  faire  deux  ligatures  au  cor- 
tures  quon  ^^^  paroît  auffi  ancien  que  l'art  même.    La 

fait  au  cor-         .  ,  .   ,  1        ■         1 

don.  cramte    dune   hemorrhagie    dangereufe  ,   en 

voyant  couler  quelques  gouttes  de  fang  des 
vaiffeaux  divifés  ,  plutôt  que  l'hémorrhagie 
même  ,  femble  y  avoir  donné  lieu.  On  ne 
pourroit  s'élever  aujourd'hui  contre  cet  ufage 
fans  s'expofer  à  être  taxé  d'ignorance  &  d'im- 
péritie  ,  tant  il  a  été  refpe£i:é  dans  tous  les 
temps. 
Dei'utiiité,      801.  Ces  ligatures  ne  paroiflent  cependant 

ôcdesincon-  p^g  elïentiellement  néceffaires  dans  l'ordre  na- 

véniens    de  ,  .^  , 

ces    lieatu-  turel;  piulque  les  vailleaux  du  cordon,  coupe 
res.  à  quelques  pouces  de  l'ombilic  ,  ne  verfent 

tout  au  plus  de  part  &  d'autres  qu'une  demi- 
once  5  ou  une  once  de  fang ,  &;  fouvent  moins; 
&  que  ce  fluide  s'arrête  enfuite  de  lui-même. 
Ces  ligatures  ne  font  pas  feulement  inutiles 
dans  le  premier  moment  ^  mais  elles  peuvent 
encore  devenir  nuifibles. 

802. 


DES    ACCOU  CHEMEN  S.       289 

802.  Celle  qui  fe  pratique  fur  la  portion  de 
cordon  qui  refte  à  l'ombilic ,  toujours  contraire 
aux.  enfans  pléthoriques  ,  dont  la  naiiTance  , 
plus  ou  moins  laborieufe ,  a  donné  lieu  à  des 
embarras  fanguins  dans  les  principaux  viiceres, 
l'eft  bien  plus  à  ceux  qui  naiffent  dans  un  état 
d'apoplexie  ,  ayant  la  face  livide  &  gonflée , 
&  avec  des  marques  ,  par-tout,  d'engorgement 
profond  ;  car  elle  ne  manque  pas  d'afîlirer  leur 
perte  ,  en  s'oppofant  à  l'évacuation  qu'il  efl  fi 
important  alors  de  procurer  par  le  cordon. 

80^.  Cette  même  lieature  ,  daneereufe  dans     ^ 

.  ^  ...  ,   .  Du  temps 

ces  circonitances  &  toujours  inutile  d  ail- où  il  faut  lier 
leurs  dans  le  premier  moment ,  peut  devenir  le  cordon, 
très-néceffaire  par  la  fuite  ;  car  on  a  vu  des 
enfans  périr  d'hémorrhagie  par  le  cordon  om- 
bilical ,  dont  la  ligature  avoit  été  mal  faite , 
ainli  que  d'autres  qui  ont  été  confidérablement 
affoiblis  par  cette  perte  ,  furvenue  le  lende- 
main &  même  le  furlendemain  de  leur  naif- 
fance.  Puifqu'on  ne  peut  éloigner  des  enfans 
tout  ce  qui  pourroit,  dans  ces  premiers  temps , 
forcer  le  fan  g  à  reprendre  fon  cours  vers  les 
vaifîeaux  ombilicaux,  il  faut  donc  lier  le  cor- 
don ,  &  le  faire  avec  foin. 

804.    Pour  faire   cette  ligature  on  réunit     De  lama- 
d'abord  cinq  ou  fix  brins  de  fil  de  Bretagne  ;  ^^iere  de  lier 
on  en  fait  un  circulaire  fur  le  cordon  qu'on  ar-  ^  ^^^  ^"' 
Tome.  /,  T 


2C)0  U  A    R    T 

rête  par  le  nœud  fimple  ;  enfuite  un  deuxième 
&  troîiieme  tours  fixés  par  deux  nœuds  :  en 
obiervant  que  la  ligature  foit  allez  ferrée  pour 
réfifler  ^  au  befoin  ,  à  l'impulfion  du  fang. 
Quand  le  cordon  ell  gras  &  comme  œdé- 
mateux ,  il  vaut  mieux  faire  deux  ligatures  , 
à  cinq  ou  fix  lignes  de  diftance  ,  qu'une  feule  ; 
parce  que  la  première  ^  quoique  très-ferrée  en 
apparence  ,  n'oblitère  pas  toujours  les  vaif- 
feaux. 
Précau-  805.  Quelques  Accoucheurs  ont  recomman- 
tionsrecom-  j^  d'exprimer  de  ce  bout  de  cordon ,  avant 

mandées  1      1      i-  1 

avant  la  li-  ^^  ^^  ^^^^  ,  le  peu  de  fang    qu  il    contient  , 
gature  du    ainfi  qu'une  partie  de  cette  humeur  jaunâtre 
cor  on.       ^  muqueufe  qui  en  infiltre  le  tifiii  cellulaire  : 
précaution  futile  ,    mais  que   bien  des   gens 
exigent  de  nous  ,  parce  qu'on  Jeur  a  fait  croire 
que  le  germe  de  plufieurs  maladies  fe  trouvoit 
dans  cette  humeur ,  ou  provenoit  de  la  cor- 
ruption de  ce  peu  de  fang  qu'on  retire  par 
exprefîion  des  vaiffeaux  ombilicaux. 
De  l'en-      ^o<^-  L'ufage  efl  de  lier  le  cordon  à  deux 
droit  où  l'on  pouccs,  OU  environ  5  de  l'ombilic  :  il  faut  s'y  con- 
çoit lier  le  f^j-j^gj-  ^  parce  que  le  vulgaire  croit  que  celui- 
ci  eft  plus  enfoncé  ou  plus  faillant ,  félon  que 
la  ligature  dont.il  s'agit  a  été  faite  plus  près 
ou  plus  loin  du  ventre.    L'Accoucheur  doit 
en  penfer  différemment.  Le  cordon  ne  fe  dé- 


( 
DES  Accouche  M  EN  S.     291 

tache  jamais  dans  Tendroit  lié  ,  mais  toujours 
dans  le  lieu  de  ce  cercle  que  forme  l'épiderme 
de  l'enfant ,  fans  qu'on  puiiïe  en  donner  une 
explication  bien  claire. 

807.  La  ligature  qui  a  pour  but  de  s'oppo-  De  j^  ]jg3_ 
fer  à  l'écoulement  du  fang  de  la  mère  par  la  ture  qu'on 
veine  ombilicale  ,  n'efi:  pas  feulement  inutile,  ^^     ."'^ 

'  ^  ■'  bout  du  cor- 

comme  on  l'a  déjà  dit  ;  en  s'oppofant  au  donquirefte 
dégorgement  du  placenta ,  elle  peut ,  en  gé-  ^u  placenta, 
néral  rendre  la  délivrance  un  peu  plus  diffi- 
cile. On  ne  doit  jamais  la  faire,  parce  qu'elle 
n'eil  eflentiellement  néceffaire  dans  aucun 
cas  :  c'efl  la  pratique  que  j'ai  toujours  fuivie 
&  enfeignée.  Smellié  en  avoit  reconnu  &: 
annoncé  tous  les  avantages  long-temps  avant 
nous.  ^ 

808.  Cette  ligature  n'étoit  pas  abfolument 
indiquée  chez  ces  femmes  qui ,  au  rapport  de 
quelques  Obfervateurs  ,  ont  perdu  plufieurs 
pintes  de  fang  par  la  veine  ombilicale.  L'iner- 
tie de  la  matrice  préfentoit  alors  une  indica- 
tion bien  différente  ;  il  falloit  faire  contrarier 
ce  vifcere  ,  &  diffiper  l'engourdifTement  de 
fes  fibres ,  l'hémorrhagie  fe  feroit  arrêtée  fans 
ligature  ;  ainfi  que  la  perte  s'arrête  après  la  dé- 
livrance ,  à  mefure  que  la  matrice  fe  refferre 
fur  elle-même.  Plufieurs  fois  l'expérience  m'a 
été  garant  de  cette  alTertion. 

T  2 


tc^i            n  A  R  T  ^ 

X 

s   E    C    T   I    O   N      I   L 

;i 

Des  fccours  qu'on  doit    donner   à    Venfant   qui  j 

naît  dans  un  itat  morbifiqiie,  \ 

Etat  où         809.  Plufieurs  enfans  naiïTent  dans  un  état  ! 

peut  e  trou-  (^'apopi^xie  ,  d'aiitrcs  dans  un  état  d'afphixie  ,  i 

ver  1  entant     V-     ^                                                                                 .  1 

au  moment  OU  de  moft  apparente  ,  &  quelques-uns  vien-  i 

de  fa  naii-  nent  fi  foibks ,  qu'on  ofe  à  peine  fe  flatter  de  j 

fance,            1              •  \ 

les  ranimer. 

Des  foins      8 10.  La  feûion  du  cordon ,  par  rapport  au  j 

qu'il   exige  dégorgement  qu'elle  procure  ,  eil  le  fecours  i 

roît  dans  une  ^^  P^^^^  efficace  qu'on  puiffe  donner  aux  pre-  ' 

efpeced'apo-  miers  :  car  il  ne  feroit  pas  moins  dangereux  j 

piexie.         ^g  laiiTer  ce  cordon  entier  que  de  le  lier.  j 

811.  Ayant  expofé  ces  enfans  à  un  air  libre  \ 

&C  tempéré  ,  on  retire  de   leur  bouche   les  | 

glaires  qui  la  rempliffent  affez  fouvent ,  &  l'on  \ 

établit  chez  eux  une  efpece  de  refpiration  ai--  ! 

tificielle  5  en  foufîlant  à  plufieurs  reprifes  dans  i 

la  bouche  ,  pendant  qu'on  pince  un  peu  le  \ 

^nez,  &C  en  comprimant  enfuite,  autant  de  fois,  ! 

la  poitrine  ,  mais  avec  précaution.  On  irrite  \ 

d'ailleurs  la  membrane  pituitaire  de  ces  en-  1 

fans  avec  la  barbe  d'une  plume  ;  on  leur  ap-  ■ 

proche  du  nez  un  peu  d'alkali  volatil  :   on 

leur  frotte  les  régions  temporales  ,  celle  de  ! 

i'épine  ôc  du  cœur  avec  des  linges  trempés  .: 


DES    A  C  COUC  H  E  MEN  S.       293 

dans    une    liqueur    fpiritueufe     quelconque. 

8 1 2.  Ces  derniers  fecours  doivent  être  bien     Des  foins 
moins  épargnés  aux  enfans  qui  nailTent  pâles  ^^^      ^"^ 

,  Y  .  a    r  donner    a- 

&  décolorés  ;  qui  ont  les  membres  nalques  ,  penfant , 
&  qui  paroifTent ,  en  un  mot ,  dans  cet  état  quand  il  naît 

^1         •       o,  1  ^  r      ^  dans  un  état 

moyen  entre  la  vie  ex  la  mort ,  connu  lous  j,  ^  , .  . 

•^  ^    ^  '  dafphixie, 

le  nom  d'afphixie. 

813.  Les  fripions  feches  faites  avec  des 
linges  chauds  dans  toute  l'étendue  de  l'épine 
6c  l'infuflation  de  fumée  de  carte  dans  l'anus , 
ne  doivent  pas  être  négligées  dans  ce  dernier 
cas.  On  peut  aufîi  très-utilement  faire  couler 
dans  la  bouche  de  l'enfant  une  ou  deux  gouttes 
d'alkali  volatil  dans  une  petite  cuillerée  d'eau. 
Au  défaut  d'alkali ,  on  leur  met  fous  le  nez  de 
î'oignon ,  ou  de  l'ail  écrafé. 

814.  Des  enfans  à  qui  l'on  avoit  adminifiré 
quelques-uns  de  ces  foins  avec  trop  d'écono- 
mie ,  ou  peut-être  qui  n'en  avoient  été  pri- 
vés que  parce  qu'on  les  croyoit  morts  ,  ont 
été  retirés  vivans  ,  plufieurs  heures  après  ,  de  . 
deflbus  les  linges  où  ils  étoient  déjà  en  quel- 
que forte  enfevelis  :  ce  qui  fait  croire  qu'on 
auroit  pu  en  fauver  un  grand  nombre  d'autres , 
en  s'occupant  plus  férieufement  de  leur  confer- 
vation. 

81).  On    penfe    communément,   qu'il   eft     Des  pré» 
eflentiel  de  tenir,  pendant  quelque  temps ^  près  "^^^^°^^ 

T3 


294  ^'^  R   T 

qu'il  faut     de  leur  mère  ,  &  fans  couper  le  cordon  ombl- 
prendre  en-  Yic2\  ,  les  cnfans  qui  nailTent  dans  un  excès  de 
faJs  qui  font  ^1^^^^^  ^^  confidérable ,  quil  y  a  peu  d'efpoir 
foibles»        de  ies  conferver.    Cette  précaution  n'ell  pas 
feulement  inutile  ,  elle  peut  encore  devenir 
nuifible  à  l'enfant.  Le  paffage  du  fang  des  vaif- 
feaux  de  la  matrice  dans  ceux  du  placenta ,  & 
vice  verfd ,  ne  fe  falfant  plus  alors  ,  &;  la  cir- 
culation étant  prefque  éteinte  dans  le  cordon  y 
l'enfant  ne  peut  être  revivifié  par  fa  mère  , 
comme  quelques-uns  l'ont  penfé.  Elle  ne  peut 
lui  communiquer  qu'un  peu  de  chaleur ,  qu'il 
feroit  facile  de  lui  procurer  d'ailleurs.   L'en- 
fant ,  par  ce  prétendu  fecours  ,  fe  trouye  privé 
de  plus  réels  6c  plus  efficaces ,  qu'on  ne  peut  lui 
adminiftrer  qu'après  l'avoir  éloigné  de  fa  mère, 
ïnconvé-       ^ï^'  ^^^  ^^^^  ^Y  ^  pl^^^  de  pulfation  dans 
ràens  des     les  arteres  du  cordon  ,  il  faut  en  faire  la  {ec- 

ams  ou  es  ^^^^^  ,  j^  ligature  v  devient  inutile  dans  ce  pré- 
lavages fpi-     ... 
ritueiix.       mier  moment ,  puifqu'il  n'y  coule  plus  de  fang. 

Après  avoir  retiré  l'enfant  de  defîbus  les  cou- 
vertures 5  on  le  tient  chaudement ,  &  on  lui 
donne  les  foins  indiqués  au  §  8 1 1  &  fuivans. 
On  peut  auiîî  le  baigner  dans  l'eau  tiède  mêlée 
avec  du  vin  :  mais  on  ne  doit  jamais  les  plon- 
ger dans  l'eau-de-vie  pure  ,  dans  des  vins  fpiri- 
tueux  5  &CC.  J'ai  vu  des  enfans  qui  ont  manqué 
d'être  vidimes    de  la  trop  grande   crédulité 


DES   ACCOUCH  EM  E  N  s.       295 

de    leurs    parens  au   fujet  de  pareils   bains. 

817.  A  la  fuite  des  Accouchemens  naturels, 
jmais  qui  ont  été  difficiles  &  très-longs  ,  foit 
à  caufe  du  peu  de  largeur  des  détroits  du  baf- 
fin  5  ou  de  la  réfiftance  des  parties  molles  ,  les 
enfans  apportent  au  fommet  de  la  tête  &  un 
peu  en  arrière  une  tumeur  plus  ou  moins  vo- 
lumineufe ,  &  pour  l'ordinaire  affez  pâteufe  : 
le  crâne  même  fe  trouve  plus  alongé ,  ou  il 
a  éprouvé  d'autres  changemens  qui  le  font  pa- 
roître  difforme  :  quelquefois  aufli  les  os  font 
déprimés  dans  certains  endroits ,  ou  bien  ils 
font  fradurés  ,  &  il  y  a  enfoncement  des 
pièces. 

818.  Quand  la  tumeur  du  cuir  chevelu  n'eft  soins qu'on 
£mplement  qu'œdémateufe,  elle  fe  difîipe  très»  doit  donner 
aifément  &  en  peu  de  temps  :  il  fuffit  de  l'é-  ^  ?   ^.J^^ 

i  ^    ^  qui  naiilent 

tu  ver  plufieurs  fois  avec  du  vin ,  de  l'eau  ma-  avec  une  tu- 
rinée  ,  ou  une  infufion  vulnéraire.   Cette  tu-  "^eur  fur  la 
meur  fe  réfout  plus  difficilement ,  lorfqu'elle  ^^^^'  ^  Y^^^_ 
eit  fanguine ,  &  fur-tout  quand  le  fang ,  comme  ture  aux  os 
je  l'ai  rembarqué  pluiieurs  fois,  efl:  épanché  fous  ^^  crâne, 
le  péricrâne  ,  ou  fous  les  tégumens ,  &:  qu'il  y 
ell  coagulé.  Quelquefois  on  eil  obligé  d'ou- 
vrir cette  efpece  de  tumeur. 

8 1 9.  Le  public  imagine  que  l'Accoucheur  doit 
pétrir  la  tcte  de  l'enfant  pour  la  reilituer  dans 
fa  forme  naturelle,  qu'elle  paroît  avoir  perdue 

T4 


1^6  L  A  R  T 

dans  l'Accouchement ,  &  bien  des  Matrones 
font. encore  dans  la  même  opinion.  Quoique 
de  pareilles  prenions  ,  méthodiquement  faites  , 
n'aient  rien  de  bien  dangereux  pour  l'enfant , 
nous  penfons  qu'il  eft  plus  falutaire  de  les 
profcrire  ;  parce  que  la  tête  reprend  d'elle- 
même  fa  conformation  naturelle.  Ce  n'eft  que 
quand  il  y  a  fraûure  avec  enfoncement  aux 
os  5  qu'il  faut  s'en  occuper  ;  mais  c'eft  alors  bien 
moins  par  rapport  à  la  difformité  de  la  tête , 
qu'aux  accidens  qui  dépendent  de  la  frafture, 
ou  de  la  déprefiion-  des  os.  Ce  cas  doit  être 
le  partage  d'un  homme  inftruit ,  &:  non  d'une 
Sage-femme,  i , 
L'Accou-  820.  Après  un  Accouchement  contre  na- 
cheur  peut  ^^^^  ^  laborieux,  l'Accoucheur  a  quelquefois 

avoir      une  .  ^     ^.        ^ 

luxation  ou  ^^^^  fradure  OU  une  luxation  à  réduire  ;  parce 

une  fraaure  qu'il  ne  peut  toujours,  malgré  les  plus  exa^ies 

uire.     précautions  ,  épargner  ces  accidens  à  l'enfant  : 

ce  qui  devroit  l'engager  à  le  bien  examiner 

avant  de  l'abandonner  aux  foins  de  fa  gou- 

'vernante. 

821.  L'enfant  peut  naître  avec  quelques 
vices  de  conformation  qu'il  eil:  important  de  cor- 
riger ,  pour  ainfi  dire,  fur  le  champ  ;  parce  qu'ils 
de  confor-  s'oppofent ,  les  uns  à  la  refpiration  ,  les  autres 
tnationauffi  ^  /^  f.icciou ,  à  la  déglutition,  OU  à  l'éjeaion 

tôt  que  l'en-  ^^ 

fant  eft  né.   ^es  urines  ôc  des  excremens.  Heureux  !  fi  1  art 


On 

eft 

obligée 

0 

de 

corriger  cer- 

tains 

vices 

DES    AC  C  OU  C  H  EM  ENS.       l^J 

à  ce  fujet  n'étoit  jamais  en  défaut.  Le  détail 
de  toutes  ces  chofes  appartient  plus  fpéciale- 
ment  à  un  traité  de  Chirurgie  ,  ou  de  mala- 
dies des  enfans  ,  qu'à  celui  dans  lequel  on  ne 
s'eft  propofé  que  de  parler  des  opérations  re- 
latives à  l'Accouchement. 

SectionIII. 

Suite  des  foins  quon  a  coutume  de  donner  aux 
enfans  nouveaux-nés, 

822.  Après  avoir  fatisfait  aux  indications 
preflantes  du  côté  de  la  mère ,  l'avoir  délivrée , 
&  mife  en  état  de  paffer  quelques  inflans  fur 
le  petit  lit ,  l'Accoucheur  doit  de  nouveau  jet- 
ter  fes  regards  fur  l'enfant.  Il  préfidera  à 
l'emmaillottement  ,  afin  d'en  écarter  ce  qui 
pourroit  être  nuifible  ;  enfuite  il  indiquera  la 
manière  de  gouverner  l'enfant  dans  les  pre- 
miers temps. 

823.  Prefque  tous  les  enfans  font  couverts 
d'un  enduit  gras  &  vifqueux  qu'il  eft  à  propos 
d'enlever  ,  non-feulement  pour  la  propreté  , 
mais  encore  pour  faciliter  la  tranfpiration  à 
laquelle  il  s'oppofe  fortement. 

824.  Pour  nettoyer  facilement  la  peau  &     j^^  j^ 
la  dépouiller  de  cette  efpece  de  pommade ,  niered'enie- 
il  faut  commencer  par  détremper  celle-ci  avec  ^^^  ^^  ^^^ 


ma- 


29&  LA  R  r 

madequîre-un  peu  d'huile  ,  OU  de  beurre,  afin  de  k 
couvre  la  rendre  plus  coulante ,  &  moins  vifqueufe  : 
^^^"'  elle  s'enlève   enfuite  en  effuyant  légèrement 

avec  un  linge  doux.  Autrement ,  étant  obligé 
de  frotter  fortement  avec  ce  linge  ,  on  irrite 
la  peau  ,  qui  devient  comme  éréfipélateufe 
dans  ces  endroits.  On  lave  enfuite  l'enfant 
avec  de  l'eau  tiède  &  un  peu  de  vin ,  on  le 
baigne  même  fi  on  le  juge  à  propos  ;  mais 
on  ne  doit  point  le  mettre  dans  l'eau  froide  > 
dans  ce  premier  moment  ,  parce  que  les  ef- 
fets peuvent  en  être  trop  fâcheux. 

Section     IV. 

De  Pemmaillottemcnt  des  enfans  nouveaux-nés. 

825.   Chaque  peuple  a  fa  manière  de  vêtir 

i  ou  d'arranger  l'enfant  nouveau-né  :  mais  il  ne 

peut ,  à  cet  égard,  y  avoir  d'ufage  plus  contrah*e 

à  l'intention  de  la  nature  que  celui  du  maillot  ^ 

depuis  fi  long-temps  adopté  parmi  nous ,  &: 

malheureufement  encore  trop  connu  dans  la 

plupart  de  nos  Provinces. 

Utilité  du      826.  De  toutes  les  parties  qui  compofent 

bandage       ce  maillot,  aucune  ne  paroit  plus  néceflaire 

*^ue  ^amour  ^^^^  le  petit  bandage  que  l'on  met  autour  du 

du  ventre  de  Ventre  de  l'enfant,  foit  pour  foutenir  le  bout 

l'enfant.      ^^  cordon  jufqu'au  moment  de  fa  chute  ,  foit 


DES    Ac  CO  UC  H  EM  ENS.       299 

pour  prévenir  la  hernie  ombilicale  ,  en  atten- 
dant que  l'anneau  fe  foit  afTez  refferré  pour 
s'y  oppofer  de  lui-même. 

827.    Dans  le  premier  temps  ce  bandage     De  lama- 
doit  être  fait  de  trois  compreffes  ;  favoir ,  deux  ^le^-edefaire 

^  ,     ce  bandage. 

de  la  largeur  de  plufieurs  pouces  en  quarre, 
&  d'une  autre  affez.  longue  pour  faire  le  tour 
du  corps.  On  pratique  à  l'une  des  premières , 
&  dans  fon  milieu  ,  une  ouverture  du  dia- 
mètre de  fix  à  huit  lignes  pour  y  piffer  le 
cordon  ,  qu'on  renverfe  enfuite  fur  le  côté 
gauche  du  ventre  ;  on  place  la  féconde  com- 
prefle  par-defliis ,  &  l'on  foutient  le  tout  de 
la  troisième  ,  dont  on  fait  autour  du  corps 
un  circulaire  médiocrement  ferré. 
'  828.  Quoique  le  cordon  tombe  le  quatrième 
ou  le  cinquième  jour  ,  &  que  l'ombilic  foit  en- 
tièrement cicatrifé  au  huitième  au  plus  tard, 
il  n'efl  pas  moins  utile  de  continuer  encore  ce 
petit  bandage  pendant  quelques  femaines  :  mais 
l'on  fera  la  première  compreiTe  un  peu  plus  petite 
&  plus  épaiffe  ,  afin  que  la  preilion  fe  faffe 
plus  exaâ:ement  fur  l'anneau  ombilical ,  &  ré- 
ponde davantage  aux  vues  qu'on  fe  propofe  : 
cette  compreffe ,  alors ,  ne  doit  plus  être  échan- 
crée  dans  fon  milieu. 

829.    On  ne  doit    d'ailleurs    emmaillotter     Delama- 
l'enfant  que  le  plus  ûmplement  poâlble  ,  &  ne  niere   dont 


300  L' A  R  T 

on   devroit  l'envelopper  qu'autant  que  l'exigent  la  faifon  & 
habiller       j^  propreté.  La  tête  ne  devroit  être  couverte  que 
veau-nér^"  ^'^^^  Seguin  &  d'un  bonnet,  le  col  d'un  fichu, 
îa  poitrine  &  les  bras  d'une  petite  chemife  & 
d'une  camifoîle  ,  que  nous  appelions  brajjîercs  ; 
le  refte  du  corps  ,  depuis  le  deflbus  des  aif- 
felles  jufqu'aux  pieds,  d'un  lange  de  toile  & 
d'un  autre  de  futaine  ,  ou  de  laine  ,  dont  on 
relèvera  l'excédent  au-devant  des  jambes  r  on 
affujettira  le  tout  avec  à^s  épingles  ,  &  non 
avec  des  bandes. 
Delà  né-      83 G.  Les  nourrices  font  intéreffées  à  tenir 
ceffite  de     îeurs  enfans  dans  la  plus  grande  propreté  :  ce 
^^'erTI^s  Hn-  ^'^^  qu'en  les  changeant  de  langes  ,  auiîî-tôt 
ges  de  l'en-  qu'ils  font  gâtés  ,  &  en  leur  nétoyant  chaque 
fant.  fQJ5  içg  feiTes  &  les  environs   avec  de  l'eau 

tiède,  qu'on  les  préfervera  de    ces  rougeurs 
&  de  ces  excoriations ,  qui  font  autant  enne- 
mies du  repos  de  ces  malheureux  .enfans  que 
de  celui  des  femmes  qui  les  allaitent. 
Delà  ma-      ^31'  On  couche  l'enfant  dans  un  petit  ber- 
nleredecou-  ceau,  OU  panier  garni,  appelle  Barcelonnettc  ^ 
^    ^  &  l'on  croife  quelques  rubans  par-delTus ,  pour 

Tempêcher  d'en  fortir  en  fe  remuant  ;  fur-tout 
quand  il  devient  plus  fort. 
inconvé-       832.  L'ufage  de  bercer  les  enfans  leur  de- 
riens  de  ber-yient  fouvent  très-nuifible  ,  par  rapport  aux 
cer    es  en-  ^^^^^^q^q^q^^  q^^ç  ^^s  fecouiTcs  répétées  peu- 


DES    A  C  COU  CHEMEN S.      3OI 

vent  produire  dans  fa  frêle  organifation.  Lés 
nourrices  abandonneroient  fans  doute  cet  ufa- 
ge  ,  malgré  l'efpece  d'avantage  qu'elles  y  trou- 
vent ,  fi  elles  étoient  convaincues  que  le  fom" 
meil ,  qu'elles  procurent  à  leurs  nourrifîbns  , 
par  ces  fecoufles  fréquentes ,  n'eil:  qu'un  fom- 
meil  centre  nature  ,  &  plutôt  un  état  coma- 
teux &  d'étourdiffement  qu'un  doux  repos. 

833.  Le  choix  de  l'air  qui  convient  à  l'en-     Delaqua- 
fant  nouveau-né  n'eft  pas  moins  important  que  ^^^^  ^^  |'^^ 

,    .    ,         1.  o      1  1      r  •  iî  qui  convient 

celui  des  alimens  oC  des  autres  choies  qui  1  en-  ^l'enfant. 
tourent.  Sa  chambre  doit  être  bien  expofée  & 
bien  percée ,  pour  qu'on  puiffe  concilier  à  ce 
fluide  la  falubrité  néceffaire.  Cette  chambre 
doit  être  auffi  ,  autant  qu'il  eft  poiîlble ,  éloi- 
gnée du  grand  bruit,  pour  que  l'enfant  puiiTe 
y  dormir  tranquillement ,  &  que  fon  réveil , 
fur-tout  5  ne  fe  fafle  pas  en  furfaut.  Il  n'efl  pas 
moins  efTentiel  qu'il  foit  couché  en  face  de  la 
lumière  ;  c'eft  le  moyen  d'empêcher  qu'il  ne 
devienne  louche. 

834.  L'enfant  peut  fe  pafTer  de  nourriture  le     Du  temps 
premier  jour  ;  mais  il  ne  convient  pas  de  con-  °"   ^^  ^^^^ 

,.  .  f.  1   i\     1  commencer 

tinuer  cette  diete  ngoureuie  au-delà  de  ce  àfg|j.g    g^^, 
terme.  En  attendant  on  lui  fait  avaler  de  temps  dre  de  la 
en  temps  quelques  cuillerées  d'eau  fucrée  ,  ou  ^°^^^^*"' 
mielée ,  à  deflein  de  détremper  un  peu  le  mè- 
coniuruy  dc  de  favorifer  fon  iffue.  Bien  des  gens 


nourriture  a 


30Z  E  A  R  T 

lui  font  auiîl  prendre  l'huile  d'amandes  douces 
&  le  firop  de  chicorée  à  la  dofe  d'une  once  , 
ou  toute  autre  chofe  femblable  dans  la  vue  de 
le  purger. 
De  la  ma-      835.  Nous  approuvons  affez  les  légers  pur- 
niere  de  les  g^tifs ,  mais  nous  préférons  à  ce  mélange  d'huile 
le   premier  ^  ^^  ^^^^P  '  ^^  dernier  avec  deux  fois  autant 
temps.         d'eau  commune  pour  le  rendre  plus  coulant. 
L'huile  d'amandes  douces  ne  convient  que  lorf- 
que  l'enfant  efl  tourmenté  de  coliques.  Nous 
continuons  l'ufage  du  firop  ,  mais  à  plus  petite 
dofe  ,  jufqu'à  ce  que  cette  efpece  de  jaunifTe  , 
qui  furvient  affez  ordinairement  dès  les  pre- 
miers jours  5  foit  entièrement  difîipée. 

836.  Les  enfans  allaités  par  leur  mère  ont 
moins  befoin  de  ces  fecours  étrangers  qiie  les 
autres ,  parce  que  le  premier  lait  appelle  colof" 
îrum^  étant  plus  féreux  que  celui  qu'on  leur 
procure  fouvent  d'ailleurs  ^  remplit  parfaite- 
ment Tes  mêmes  indications.  Il  feroit  facile  de 
procurer  les  mêmes  qualités  au  lait  de  la  nour- 
rice 5  fi  elle  vouloit  s'ailraindre  à  un  régime 
convenable. 
Des  aii-  837.  AucuH  aliment  ne  convient  mieux  à 
mens  qui     l'enfant  que  le  lait  de  fa  mère.  Quoique  les 

conviennent  /  1      1         • 

à  l'enfant,  niammelles  ne  le  gonflent  que  le  deuxième  ou 
le  tjjpiiieme  jour  après  l'Accouchement  5  on 
ne  doit  pas  en  conclure  que  ce  fluide  ne  corn- 


DES    ACCOUCHEMENS.       3O3 

mence  à  s'y  filtrer  qu'à  cette  époque ,  &:  que 
l'enfant  n'a  pas  befoin  de  nourriture  avant  ; 
ainfi  que  pluiieurs  l'ont  malheureufement  cru. 
La  mère  doit  lui  préfenter  le  tetton  dès  les  pre- 
miers momens;  mais  la  nourrice  étrangère  ne 
le  fera  que  plus  tard. 

838.  Au  défaut  du  lait  de  la  mère  on  donne 
celui  d'une  autre  femme.  Quoique  le  lait  des 
animaux  réuiîiiTe  fouvent  afîez  mal  dans  ce 
pays  ,  on  efl  cependant  obligé  quelquefois  d'y 
avoir  recours,  pour  pluiieurs  jours.  On  donne 
alors  le  lait  de  vache  ,  afFoibli  avec  un  tiers 
d'eau  commune ,  ou  une  décoftion  d'orge.  On 
a  préféré  jufqu'ici  le  lait  de  chèvre  ,  à  ce  der- 
nier 5  lorfque  des  circonftances  particulières 
ne  permettoient  pas  de  donner  de  nourrice  à 
l'enfant  ;  foit  parce  qu'on  l'a  cru  plus  analogue 
avec  le  lait  de  la  femme  ,  foit  parce  que  la 
chèvre  fe  prête  plus  volontiers  à  la  fuccion 
de  l'enfant,  &  s'y  accoutume  fans  peine. 

839.  Il  ne  convient  pas  davantage  d'habi-  Du  temps 
tuer  l'enfant  à  ne  tetter  qu'à  certaines  heures  °"  ^^  ^^^^ 
du  jour  5  que  de  le  préfenter  au  fein  toutes  les  ^.^^^ 

fois  qu'il  s'éveille  ou  qu'il  crie.  Il  faut  l'allai- 
ter quand  il  a  faim  :  avec  un  peu  de  foin ,  la 
nourrice  pourra  diilinguer  les  cris  excités  par  ce 
befoin  d'avec  ceux  que  font  pouffer  la  douleur 
ou  la  gêne. 


304  r  A  R  T 

840.  La  noiifrice  ne  devroit  allaiter  fon  en- 
fant que  quelque  temps  après  fes  repas  ,  li  ce 
n'cfl  dans  le  cas  où  l'on  voudroit  rendre  fon  lait 
médicamenteux  :  alors  elle  laiffera  moins  d'in- 
tervalle. Celle  qui  a  foufFert  long-temps  de  la 
faim  doit  prendre  quelque   fluide  un  quart- 
d'heure  avant  que  de  donner  à  tetter.  Elle  ne 
doit  jamais  le  faire  dans  un  état  d'ivreffe  ,  de 
violente  paflîon ,  ni  dans  l'effet  d'un  purgatif. 
Des  incon-      84 1 .  La  bouillie,  dont Tufage  paroît  fi  généra- 
véniens   de  ig^iej^t  adopté,  ne  convient  jamais  moins  à  l'en- 
^rdinaire      ^^^^  4^^^  ^^^^  ^^  premier  temps  de  fa  naiflance. 
&  de  celle  C'eft  avec  raifon  qu'on  la  regarde  comme  le 
qu'on  peut  y  pj^^^  pemicieux  de  tous  les  alimens  qu'on  puiffe 
après  quel-  ^^^^  donner  alors  :  l'exemple  du  grand  nombre 
ques  mois,  d'enfans  qui  ont  eu  la  force  de  digérer  cet  ali- 
ment, ne  doit  pas  nous  rafliirer  contre  fes  mau- 
vaifes   qualités.  On  ôte   de   fa  vifcolité  à  la 
bouillie  &:  on  la  rend  un  peu  plus  facile  à  di- 
gérer, en  faifant  cuire,  au  four,  la  farine  avec 
.  laquelle  on  la  prépare. 

842.  Une  panade  bien  faite  &  bien  légère 
vaut  beaucoup  mieux  ;  mais  on  ne  doit  com- 
mencer à  en  donner  à  l'enfant  qu'après  le  qua- 
trième mois ,  &;  lorfque  le  lait  de  fa  nourrice 
ne  lui  fuffit  plus.  On  lui  donne,  dans  la  fuite, 
un  peu  plus  fouvent  de  cette  panade ,  pour  le 
préparer  au  fevrage, 

843» 


DES    A  C  C  OU  C  H  E  ME  N  S.       3O5 

843.  Quoiqu'il  paroiffe  très  -  conforme  au    Du  temps 
vœu  de  la  nature  de  ne  fevrer  l'enfant  qu'a-  oùi'onfevre 

,        .  .les  enians, 

près  l'éruption  de  fes  vingt  premières  dents  ^ 
on  ne  laiffe  pas  que  de  le  faire,  en  général,  beau- 
coup plutôt  ;  mais  pluiieurs  ont  été  fort  heu- 
reux de  retrouver  le  lait  de  leur  nourrice  dans 
ce  temps  ,  parce  qu'ils  étoient  devenus  lan- 
guiffans  pendant  le  travail  de  leurs  dernières 
dents ,  &  qu'ils  ne  pouvoient  digérer  d'autres 
alimens, 

844.  De  toutes  les  chofes  qu'on  efl:  dans  Descliofes 
l'ufaee  de  prefcrire  aux  femmes  pour  leur  pro-  *}"'  peuvent 

*^  ^  ^  ...    donner  plus 

curer  davantage  de  lait ,  lorfqu'il  vient  à  di~  de  lait  à  la 
minuer  5  rien  ne  réufîit  mieux  que   celui  de  nourrice, 
vache  ,  pur ,  ou  coupé  avec  la  décoûion  d'or- 
ge :  malgré  le  préjugé  où  font  les  bonnes  fem- 
mes qui  croient  que  le  lait  chajjl  h  laiu 

845.  Si  l'enfant  venoit  au  monde  avec  quel-    Reffource 
ques  vices  de  conformation  qui  s'oppofaffent  P*^"^^"'^'^"^ 
à  la  déglutition  ,  il  faudroit  le  nourrir  ,  en  lui  quand  il  ne 
donnant  plulieurs  fois  le  jour  de  petits  lave-  P^"^  "^a 
mens  de  lait ,  &  en  le  baignant  dans  ce  même 

fluide.  Les  premiers  ont  déjà  réulîl  en  pareil 
cas.  L'exemple  des  perfonnes  adultes  nourries 
pendant  quelque  temps  par  des  Ikveme^s  de 
bouillon  5  auroit  dû ,  plutôt ,  indiquer  cette 
reflburce  pour  les  enfans. 

Tonu  /,  y 


d'une  bonne 
nourrice. 


306  L'  A  R  T 

Section     V. 

Des  chofcs  qui  caraciérifint  une  bonne  nourrice, 

Carafteres  %^(S.  C'eft  effentiellement  à  la  qualité  &  à  la 
quantité  du  lait  qu'on  doit  faire  attention  dans 
le  choix  d'une  nourrice  ;  &  comme  il  peut 
s'altérer  aifément ,  il  faut  y  veiller  de  temps 
en  temps  ,  afin  d'y  remédier  par  un  régime 
convenable.  Celui  des  femmes  de  la  campa- 
gne qu'on  fait  tranfporter  dans  les  villes  pour 
nourrir  fur  le  lieu  ,  eft  fur-tout  fujet  à  cette 
altération  :  le  changement  d'air  ,  de  nourri-  - 
ture  5  &:  le  défaut  d'exercice  en  font  le  plus 
fouvent  la  caufe. 
Qualités  s  847.  Le  lait  doit  être  doux  &:  fucré  ,  d'un 
que  doit  \i^2x\  blanc ,  fans  odeur,  &  d'une  confiflance 
^  ^  ^  ^'  moyenne.  Comme  il  contrade  facilement  l'o- 
deur du  vafe  dans  lequel  on  le  reçoit ,  celle  des 
doigts  qui  le  font  couler  ;  qu'il  conferve  d'ail- 
leurs pendant  plufieurs  heures  le  goût  &  l'o- 
deur de  certains  alimens  ,  ainfi  que  de  quel- 
ques médicamens  ;  pour  en  juger  fainement , 
il  faut  que  la  nourrice  foit  à  jeun  depuis  quel- 
que temps  ,  qu'elle  fe  lave  les  doigts  avant 
de  le  tirer  ,  &  qu'elle  le  reçoive  dans 
une  taiTe  de  porcelaine,  ou  une  cuiller  bien 
propre.    L'Accoucheur     doit    auiTi   fe    laver 


VES    A  CCOUC  H  E  M  E  N  S.       307 

îa   bouche   avec    de   l'eau  avant  que  de  le 
goûter. 

848.  Les  traces  que  laiiTe  en  s'écoulant  une 
goutte  de  lait  pofée  fur  l'ongle  légèrement  in- 
cliné ,  fait  connoître  fa  confiflance  :  quand  il 
efl  trop  épais  il  s'en  écoule  difficilement;  trop 
clair ,  il  ne  laiffe  après  lui  d'autres  traces  que 
celles  de  l'eau  ;  au  lieu  que  celui  qui  eïl  d'une 
bonne  confiflance  ,  en  fait  voir  une  blan- 
châtre. 

849.  On  préfère  ordinairement  un  lait  de 
trois  mois  à  celui  de  ûx  :  fi  celui-ci  convient 
moins  ,  c'eil  fans  doute  parce  qu'étant  plus 
vieux  ,  il  peut  venir  à  manquer  avant  que 
l'enfant  ne  foit  en  âge  d'être  fevré  ,  car  il 
eft  fouvent  préférable  d'ailleurs  au  premier. 

850.  L'idée  5  oii  font  bien  des  gens,  que    j^ 
l'enfant  nouveau-né   renouvelle  le  lait  de  la  l'opinion  où 
nourrice  ,  a  plus  d'une  fois  été  sdangereufe  :  ^'^^  ^^'  ^"^ 

^  r\  '    r        '  11       l'enfant  raou- 

le  gonflement   qui  lurvient   aux  mammelles  „,,„  „j 
dans  les  premiers   jours  a  pu  donner  lieu  à  nouvdh    u 
cette  erreur  :  mais  ce  gonflement  eil  illufoire.  ^^-^'*^^^'*'^<'"''- 
Il  ne  vient  que  de  ce  que  l'enfant ,  fubflitué 
au  premier,  ne  peut  à  chaque  fuccion,  comme 
le  faifoit  celui-ci ,  vuider  complettement  le  fein 
de  fa  nourrice  ,   parce  qu'il  lui   faut  moins 
d'alimens. 

85  r.  La  nourrice  doit  être  d'un  âge  moyen, 

V2 


3o8  E  A  R  T 

d'une  bonne  conftitution ,  &  exempte  de  tout 
virus  ou  de  toute  autre  maladie.  On  préfère 
celle  qui  efl  brune  à  la  blonde  ;  celle  qui  efl 
d'un  embonpoint  médiocre  à  celle  qui  efl 
très-graffe  ou  très-maigre  ;  la  nourrice  qui  a 
de  belles  dents  à  celle  dont  la  bouche  en  eft 
dégarnie ,  ou  qui  en  a  de  gâtées  ;  enfin  celle  qui 
a  les  mammelles  d'une  moyenne  grofleur , 
parfemées  de  veines  bleuâtres ,  dont  l'aréole 
efl:  un  peu  monticuleux ,  le  mammelon  bien 
percé  &  d'une  longueur  convenable.  On  doit 
auiîi  avoir  beaucoup  d'égard ,  dans  le  choix 
d'une  nourrice ,  aux  qualités  morales. 


CHAPITRE    V. 

De  la  délivrance  &  du  régime  des  femmes 
en  couches. 

852.  JLA  délivrance  &  le  régime  que  doivent 
obferver  les  femmes  en  couches ,  ne  forment 
pas  deux  articles  moins  effentiels  que  les  pré- 
cédens.  La  moindre  faute  dans  l'une  5  &  la 
plus  petite  inexaâ:itude  dans  l'autre  ,  peuvent 
également  devenir  la  fource  d'une  foule  de 
maux  ôc  d'accidens  graves. 


DES    ACCOUCHEMENS.        309 

ARTICLEPREMIER.  | 

■j 

De  la  délivrance,  I 

853.  On  eft  convenu  depuis  long-temps  de  DeiadélU  j 
défigner  par  ce  mot  délivrance ,  la  fortie  du  pla-  vrance.  ,. 
centa  &  des  membranes.  Prefque  toujours  elle  j 
feroit  l'ouvrage  de  la  nature  ,  ii  on  lui  donnoit  \ 
le  temps  de  l'opérer.  Il  faut  avouer  que  nous  i 
y  contribuons  bien  peu ,  quoique  le  public  fe 

perfuade  le  contraire  &:  regarde  ici  notre  mi-                  ,  i 

niflere  comme  l'ancre  du  falut  de  la  femme..  1 

854.  Le  pouvoir  de  la  nature  a  cependant 

fes  bornes;  &,  dans  la  délivrance  comme  dans  \ 

l'Accouchement ,  l'art  eft  quelquefois  de  la  plus  ; 

grande  utilité.  i 

855.  Deux  opinions  contraires  fe  font  éle-  Opinions  I 
vées  des  débris  de  ces  vérités  fondamentales.  J^^^^^y^-^^^  ; 

la  delivraa-  i 

Les  uns  ont  prétendu  qu'il   falloit   toujours  ce.  j 

commettre  l'expulfion  du  placenta  aux  ibins 

de  la  nature ,  &  les  autres  qu'on  ne  pouvoit  ; 

extraire  ce  corps  trop  promptement  :  ceux-ci 

fe  donnoient  à  peine  le  temps  de  lier  le  cor-  \ 

don  &  de  le  couper  pour  introduire  la  main  \ 

dans  la  matrice  &  délivrer  la  femme ,  pendant  i 

que  les  premiers  attendoient  patiemm.ent. 

856.  Les  préceptes  trop  généraux  émanés  Le  pou-  i 
de  part  ôc  d'autre  ont  été  fouvent  funeftes  à  ^^^^  ^^  ^^  \ 

V3  ] 


3^o  L'  A  R  T 

nature  a  tes  ^^  femme.  Jl  j   a    des  cas    fans    doute  ,  & 

bornes  dans  nous    les    diilinguerons    foigneufement  ,   où 

e  ivran-  ^ A.cQowch.Qux    fe    voit  forcé  de  délivrer    la 

ce,    &  1  art 

fou  utilité,  femme  fur  le  champ  ;  &  d'autres  oii  les 
circonilances  exigent  qu'il  abandonne  ce 
foin  prefque  entièrement  à  la  nature  :  mais 
dans  tous  il  peut  coopérer  utilement  à  la  dé- 
livrance en  faififfant  le  moment  favorable  pouç 
cela. 

857.  Avant  que  de  faire  connoître  ce  mo- 
ment ,  &  d'expofer  la  manière  de  délivrer  la 
femme  ,  foit  dans  les  circonilances  ordinaires , 
foit  dans  les  autres  ,  fuivons  la  nature  aban- 
donnée à  elle-même. 

Section    première. 

De  la  délivrance  naturelle. 

Delà  ma-      ^5^*  ^^  délivrance  qui  fe  fait  naturellement 
îîlere    dont  Comprend  deux  temps  ,  celui  du  décollement 
s'opère  la     ^\\  placenta^  &  celui  de  fon  expulfion.  Lama- 
fpontanée     ^^^^^  ^^  l'agent  principal  de  cette  double  opé- 
ration :  fon  a£î:ion  feule  force  le  placenta  à  fe 
détacher  ^   mais  elle  a  fouvent  befoin  d'être 
aidée ,  pour  fe  délivrer  entièrement  de  cette 
maffe  :  la  contradion  des  mufcles  abdominaux 
vient  alors  à  fon  fecours. 


DES    AcCOirCHEMENS.       3II 

859.  Les  efforts  répétés  ,  que  fait  la  ma- 
trice pour  jfe  délivrer  de  l'enfant ,  font  ordi- 
nairement ceux  qui  détruifent  les  adhérences 
du  placenta ,  puifqu'on  le  trouve  prefque  tou- 
jours appliqué  fur  l'orifice  immédiatement 
après  la  fortie  de  cet  enfant.  Tantôt  cette  défu- 
nion  commence  par  le  centre  du  placenta^  &C 
tantôt  par  un  point  de  fa  circonférence  ;  ce 
qui  produit  des  phénomènes  difFérens. 

860.  Dans  le  premier  cas,  le  milieu  du  pla- 
centa étant  pouffé  en  avant ,  cette  maffe  fe  ren- 
verfe  fur  elle-même,  de  forte  qu'elle  forme  par- 
derriere  une  poche  qui  fe  remplit  de  fang  , 
&  qu'elle  vient  offrir  fa  furface  recouverte  de 
membranes  &  de  vaiffeaux. 

861.  Il  fe  forme  une  poche  à-peu-près  fem- 
blable  ,  Se  le  placenta  vient  fe  préfenter  de 
même  quand  il  commence  à  fe  féparer  de  la 
matrice  par  l'endroit  de  fon  bord  qui  efl  le 
plus  éloigné  de  l'orifice  de  celle-ci  :  mais  les 
chofes  fe  paffent  bien  différemment  lorfqu'il 
fe  détache  par  en-bas  ,  fur-tout  s'il  eil  dans 
le  voifinage  de  l'orifice.  Le  placenta  fe  roule 
alors  comme  cylindriquement  fur  lui-même  , 
félon  la  longueur  de  la  matrice ,  de  ma- 
nière qu'il  préfente  au  toucher  fa  furface  an- 
fraâueufe  ;  &  que  fa  fortie  efl  toujours  pré- 
cédée d'un  peu   de  fang  fluide. 

V  4 


312  U  A   R    T 

862.  Comme  l'orifice  de  la  matrice  fe  rt^- 
ferre  le  plus  fouvent  aiifli-tôt  que  l'enfant  en  efl: 
fprti  5  le  placenta  fe  trouve  renfermé  pour 
quelques  minutes.  Ce  vifcere  ,  encore  très- 
irrité ,  ne  pouvant  fouffrir  ce  corps  ,  devenu 
étranger ,  fe  contrade  bientôt  de  nouveau 
pour  i'expulfer  ,  force  fon  orifice  à  fe  rou- 
vrir pour  lui  donner  iffue,  &  la  femme  ne  tarde 
pas  alors  à  faire  quelques  efforts  pour  accé- 
lérer fa  délivrance  ,  par  rapport  à  la  gêne 
qu'elle  éprouve  de  la  part  du  placenta  engagé 
dans  le  vagin. 

863.  Ce  corps  ^  en  fortant,  entraîne  toujours 
les  membranes  avec  lui,  à  moins  que  leur  union 
à  la  m.atrice  ne  foit  très-ferrée.  Dans  ce  der- 
nier cas  ces  membranes  fe  déchirent ,  &  fou- 
vent  la  portion  retenue  ne  fe  détache  qu'à  la 
longue ,  &  vient  avec  les  lochies  :  mais  ce 
n'eft  pas  toujours  fans  accidens  que  la  matrice 
en  fupporte  la  préfence  jufqu'à  ce  moment. 

864.  La  nature  fuit  conftamment  cette  marche 
dans  la  délivrance  ;  mais  elle  ne  le  fait  pas  tou- 
jours d'un  pas  égal ,  quelques  femmes  fe  déli- 
vrant très-vite  ,  &  d'autres  très-lentement:  ce 
qui  tient  à  plufieurs  chofes  que  nous  expoferons 
ailleurs.  La  délivrance  efl ,  en  général ,  d'au- 
tant plus  prompte  que  l'expulfion  de  l'enfant 
s'opère  plus  lentement,  que  la  matrice  efl  plus 


DES    ACCOVCHEMENS.       313 

irritable  ,  qu'elle  conferve  plus  de  force  & 
moins  de  capacité  au  moment  où  cet  enfant 
vient  d'en  fortir ,  &  vice  vcrfd, 

SectionI'I. 

Des  jignes  qui  indiquent  le  moment  de  coopérer 
à  la  délivrance  y&  de  la  manière  d^y  procéder 
dans  le  cas  le  plus  ordinaire, 

^G'i^,  On  ne  doit  jamais,  dans  l'ordre  na-     Du  temps 
turel ,  entreprendre  de  délivrer  la  femme  que  °^  ^'°^  ^°,^^ 
le  placenta  ne  foit  détaché ,  &  que  la  matrice  ^^  délivran- 
ne  *s'eiForce  de  l'expulfer.  De  nouvelles  dou-  ce. 
leurs  viennent  annoncer  cet  inftant  :  la  du- 
reté &  le  peu  de  volume  du  globe  utérin , 
qui  fe  fait  fentir  au  -  defîiis  des  os  pubis ,  la 
foupleffe  du  bord  de  l'orifice  ,  la  dilatation 
de  celui  -  ci  ,  oc  la  préfence  d'un  corps  qui 
commence  à  s'y    engager  5    ne   font  que  le 
confirmer. 

866.  On  favorife  la  délivrance  1°.  en  laif-  ^gs moyens 

fant  dégorger  le  placenta  par  la  veine  ombi-  de  favorifer 

licale  ;  2°.  en  faifant ,  d'une  main  ^  des  fripions  ^^  ^élivran- 

ce. 
fur  la  région  hypogailrique  de  la  femme  pour 

folliciter  ou  foutenir  ra£l:ion  de  la  matrice  ; 

3®.  en  tirant  fur  le  cordon  ombilical. 

867.  Les  tracions  qu'on  fait  fur  ce  cordon ,  à      Précau- 
defîein  d'entraîner  \q placenta  ^  doivent  être  di-  tions  à  ob- 


3^4  L' A  R  T 

ferver  en  ti-  rigées  de  manière  qu'elles  le  forcent  à  defcendre 
cordo  ^^  ^^  f^^'On  l'axe  du  bafîin  :  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu 
fans  une  précaution  particulière  ,  foit  à  caufe 
,  de  la  courbure  naturelle  du  baffm  même ,  foit  à 
caufe  de  la  Situation  de  la  femme,  dont  les 
feiTes  font  plus  ou  moins  cachées  dans  l'épaif- 
feur  des  matelas.  Cette  précaution  confxile  à 
former,  de  l'extrémité  de  plulieurs  doigts  intro* 
duits  profondément  dans  le  vagin  ,  une  efpece 
de  poulie  de  renvoi  au  cordon  ombilical. 

S6S.  L'Accoucheur 5  pour  cet  effet,  ayant 
faiii  ce  cordon  d'une  main  garnie  de  linge  fec , 
le  tendra  horizontal  ement&:  tirera  deffus  ,  tan- 
dis qu'il  portera  trois  doigts  de  l'autre  main , 
réunis  &  formant  une  efpece  de  gouttière,  der- 
rière les  os  pubis  &  jufqu'à  Tentrée  du  col  de 
la  matrice ,  pour  repouifer  fortement  en  arrière 
la  bafe  du  cordon  de  lui  faire  faire  dans  ce  même 
fens  un  coude  femblable  à  celui  qu'il  décriroit 
dans  la  gorge  d'une  poulie. 

869.  En  opérant  ainfi ,  les  traélions  quoique 
faites  ,  dans  une  diredion  horizontale  ,  ou 
prefque  telle  ,  agiffent  fur  le  placenta ,  comme 
fi  le  cordon  traverfoit  l'efpace  compris  entre 
l'anus  de  la  femme  &  la  pointe  du  coccix ,  & 
par  conféquent,  à-peu-près  ,  félon  l'axe  du  dé- 
troit fupérieur. 

870.  Cette  précaution  efl  fouvent  des  plus 


DES    ACCOU  C  HEMEN  S^        315 

néceffaires.  Sans  elle  on  peut  éprouver  beau- 
coup de  difficultés  à  entraîner  le  placenta  ;  on 
juge  ce  corps  volumineux,  tandis  qu'il  n'ex- 
cède pas  les  bornes  ordinaires  ;  ou  bien  il 
paffe  pour  être  très-adhérent ,  lorfqu'il  eft  en- 
tièrement détaché  :  ce  qui  fait  prendre  à  l'Ac- 
coucheur un  parti  tout  différent. 

871.  Quand  \e placenta  efl  defcendu  dans  le      Pfecau- 

.  \    r  '  1    '  tions  nécef- 

vagm  5  on  le  tire  limplement  a  loi  en  relevant  ^^^^^^     ^^^ 
lamainplacéeà  l'extrémité  du  cordon.  Onreçoit  achever  fa- 
cette maffe  dès  qu'elle  paroît  au-dehors  ,  &  on  renient   la 
la  foutient  de  la  main  gauche  placée  tranfverfa- 
lement  au-deffous  de  la  vulve  ;  tandis  qu'on  la 
faiiit  de  la  main  droite ,  &  qu'on  la  roule  cinq  ou 
fix  fois  fur  elle-même  afin  de  ramaffer  les  mem- 
branes ,  &:  de  les  tordre  en  manière  de  corde. 

872.  Aucun  procédé  ne  convient  mieux  que 
ce  dernier  pour  entraîner  toutes  les  membranes 
&  prévenir  les  accidens  qui  ont  été  plus  d'une 
fois  la  fuite  de  la  rétention  de  quelques-uns  de 
leurs  lambeaux  dans  la  matrice. 

Section    III. 

Des  chofes  accidentelles  qui  doivent  nous  engager  à 
délivrer  la  femme  plutôt  ou  plus  tard  ^  &  avarier 
la  manière  d^ opérer, 

873.  De  tous  les  accidens  qui  peuvent  nous    du  temps 


^i6  L'  A  R  T 

où  il  con-  engager  à  délivrer  la  femme  ,  avant  la  réunion 
vient  de  dé-  ^^  tQ^s  \^^  fignes  indiqués  ci-devant,  aucun  n'eft 

livrer,quand     ,  ^  im    '  i        . 

il  y  a  perte  P^"^  pteliant  que  1  hemorrhagie  utérine  ;  parce 

defang.       que  la  matrice  alors    afFoiblie  ,  par  le    fang 

qu'elle  verfe,  manque  de  force  pour  expulfer 

le  placenta  ^  dont   la  préfence  ne  fait  que  fa- 

vorifer  cet  accident. 

874..L'hémorrhagie  efl  apparente, ou  cachée. 
Dans  le  premier  cas  un  ruiffeau  de  fang  coule 
du  vagin  :  dans  le  fécond  ce  fluide  s'épanche 
dans  la  matrice ,  dont  le  placznta  bouche  l'ori- 
fice 5  de  forte  qu'il  en  diilend  les  parois  &  en 
remplit  bientôt  la  cavité.  Cette  dernière  efpece 
d'hémorrhagie  peut  devenir  plus  dangereufe  que 
l'autre ,  par  rapport  à  la  fécurité  où  efl  l'Accou- 
cheur en  attendant  le  moment  favorable  pour 
délivrer. 

875.  Cette  hemorrhagie  cachée  n'efl  jamais 
plus  à  craindre  qu'à  la  fuite  des  accouchemens 
précédés  d'une  perte  abondante  ,  &  fur-tout  fi 
on  les  termine  promptement  ;  parce  que  le  pla- 
centa y  alors  détaché ,  ceffant  prefque  tout-à- 
coup  d'être  foutenu  par  l'enfant ,  vient  fe  pré- 
fenter  fur  l'orifice  de  la  matrice  avant  qu'elle 
ne  foit  allez  refTerrée  fur  elle-même  pour  réfifler 
à  l'abord  du  fang.  Cet  accident  peut  de  même 
arriver  après  la  délivrance,  fi ,  dans  un  cas  d'iner- 
tie de  matrice  jl'onvient  à  tamponner  le  vagin 


DES    AcC  0  U  CHEMENS.        317 

fans  autre  précaution  ,  pour  s'oppofer  à  l'écou- 
lement du  fang.  Voyei  §•  94^  ^  fuivant. 

%j6.  Les  fyncopes  fréquentes  &  les  convul-     Accldens 
fions  doivent  aufîi  nous  déterminer  à  extraire  *ï"i  obligent 

1         /         ^       c^    1  j.  ' ^  •  ^®    délivrer 

le  placmta  oC  les  autres  corps  étrangers  ^^^ifansd'i* 
en  font  la  caufe.  Heureux  ^  fi  la   nature   des 
convulfions  le  permettoit  toujours. 

^Jj.  L'inertie  de  la  matrice  ,  le  refferrement    Acddens 
fpafmodique  ou  naturel  defon  col',  l'adhérence  qui  peuvent 
contre  nature  du  placenta^  (on  chatonnement ,  ^f^f'^  ^^    ^ 

délivrance  , 

dans  une  poche  particulière  ,  dont  nous  déve-  &  la  rendre 
lopperons  par  la  fuite  le  méchanifme  de  la  for-  plus  difficile. 
mation ,  font  de  ces  accidens  qui  exigent  que 
l'on  diffère  plus  ou  moins  la  délivrance. 

878,  Ces  dernières  circonfiances  exigent 
aufîi  quelque  cliofe  de  différent,  dans  la  ma- 
nière d'opérer ,  dont  on  n'a  pu  faire  mention 
dans  le  procédé  général.  La  foibleife  &  l'arra- 
chement du  cordon  viennent  encore  ajouter  aux 
<  difficultés  naturelles  que  préfentent  ces  mêmes 
circonflances. 

Section    IV. 

De,  la  manUre  de  procéder  à  la  délivrance  dans  U  cas 

de  perte. 


879.  Si  la  perte  exige  qu'on  délivre  la  femme     33^  jg 
fur  le  champ  3  elle  n'indique  prefque  rien  con-  îii^re  de  dé- 


ma- 


3iS  U  A  R  T 

livrer  dans  Cernant  la  manière  de  le  faire  ,  qui  n'ait  'été 
le  cas  de     expofé  ci-devant;  fi  ce  n'eft  lorfque  le  placenta 

perte.  ^  .       ,      ^  , 

conlerve  encore  une  partie  de  fes  adhérences 
avec  la  matrice ,  que  le  cordon  ombilical  a  été 
arraché  ^  ou  qu'il  efl  trop  foible  pour  fupporter 
les  efforts  nécelTaires  en  pareils  cas. 

880.  Quand  le  cordon  eil entier  &:  afîezfort, 
on  tire  deffus  avec  les  précautions  ordinaires , 
tandis  qu'un  aide  follicite  l'aâiion  expultrice  de 
la  matrice  ,en  faifant  des  fridions  convenables 
fur  le  ventre.  Si  le  placenta  réfifte  à  ces  efforts 
combinés ,  on  ira  le  prendre  à  l'entrée  de  la 
matrice  en  y  avançant  la  main  avec  précaution. 
On  fe  conduira  de  même  quand  le  cordon  ne 
pourra  fervir  à  çaufe  de  fa  foibleffe  ou  autrement. 

881.  Lorfque  \q placenta  vl  eu  pas  complette- 
ment  détaché  5  on  cherche  l'endroit  où  il  s'eft 
déjà  féparé  de  la  matrice  :  on  infmue  les  doigts 
par  derrière,  &ron  achevé  de  détruire  le  reite 
de  fes  adhérences ,  en  agiffant  comme  fi  l'on 
vouloit  féparer  deux  feuilles  de  papier  unies  en- 
femble.  Pendant  tout  ce  temps  l'on  a  grand  foin 
d'afTujettir  la  matrice  en  appuyant ,  de  l'autre 
main ,  fur  le  ventre  de  la  femme.  Foye^  §.898, 


ce. 


DES    Ac  COUCHEMEN  S.       3Ï9 

Section     V. 

Des  obJlacUs  à  la  dcUvrancc  ^  provcnans  de  Vinzrth 
de  la  matrice  ,  &  du  rejferrcment  fpafmodique  ou 
naturel  de  fon  coL 

882.  Si  l'inertie  de  la  matrice ,  lorfque  le  fang  indications 
en  découle  abondamment ,  nous  invite  à  déli-  ^^^  prefcrit 
vrer  la  femme  fur  le  champ  ,  elle  doit  nous  en-  /  '     . 

A   ^  ^  la  matrice  re« 

gager ,  quand  il  n'y 'a  pas  d'hémorrbagie  ,  à  ne  lativement 
rien  faire  quipuiffe  donner  occaiion  au  décol-  àladéîivraa^ 
iement  àw placenta^  avant  que  la  matrice  ne  foit 
revenue  de  fon  engourdiiTement  &  ne  foit  en 
état  de  fe  refferrer  fur  elle-même  :  avec  cette 
précaution  on  prévient  l'hémorrliagie ,  on  em- 
pêche que  le  fond  de  la  matrice  ne  foit  entraîné 
avee  le  placenta ,  &  que  ce  vifcere  ne  fe  ren- 
verfe^-ou  ne  fe  retourne,  comme  un  gant. 

883.  La  contradion  fpafmodique  du  col  de    i^dkat 
la  matrice  n'apporte  le  plus  fouvent  à  la  déli-  que  prefcrit 
vrance  qu'un  obftacle  momentané.  ïl  eil  rare   ^^^\     °V 

^  ...  modique  de 

que  cet  état  donne  de  l'inquiétude ,  s'il  ne  de-  jg  matrice. 
vient  vmiverfel ,  ou  s'il  n'eil  accompagné  de 
quelqu'autre  accident.   C'eil  alors  l'efpece    de 
complication  qui  a  lieu  j  qui  doit  fixer  le  choix 
àts  moyens  qui  conviennent  le  mieux. 

884.  Le  refferrement  naturel  du  col  de  la  ma-  indication 
trice  ne  s'oppofe  jamais  plus  fortement  à  la  dé-  ^"^  Puèrent 


ion 


320  L'  A   R    T 

le  refferre-  livrance  qu'après  l'avortement  qui  fe  fait  dans 
les  quatre  premiers  mois  de  la  groïïeffe.  S'il  fe 


ment    natu- 


rel du  col  de  j-,        ^  ,  A 

la  matrice,  contracte  allez  pour  y  apporter  quelque  empê- 
chement à  la  fuite  d'un  Accouchement  à  terme  , 
cela  ne  dure  que  très-peu  de  temps  ;  car  bientôt 
alors  il  eil  obligé  de  céder  aux  efforts  de  la  na- 
ture &  de  fe  rouvrir  pour  donner  iffue  au  pla- 
centa, 

885.  Quand  il  n'y  a  d'autres  obflacles  à  la 
délivrance  que  celui  qui  dépend  du  refferrement 
naturel  du  col  de  la  matrice  5  il  faut  la  différer 
autant  que  l'exige  cet  état.  Le  délai  n'eft  jamais 
bien  long  après  l'Accouchement  à  terme  ;  mais 
il  l'eil  5  en  général  d'autant  plus  à  la  fuite  des 
avortemens  que  la  groffeffe  étoit  moins  avan- 
cée. On  verra  dans  l'une  des  fe6î:ions  fuivantes  ce 
qu'on  doit  faire  alors ,  foit  pour  empêcher  ce 
refferrement  du  col  utérin ,  foit  pour  favori- 
fer  d'ailleurs  la  délivrance  &  prévenir  les  fui- 
tes ,  quelquefois  fâcheufes ,  de  la  rétention  du 
placenta. 

Section    VI. 

Des  objiacles  à  la  délivrance  ,  provenans  des  adhé- 
rences contre  nature  du  placenta  ;  &  de  ce  qu'il 
faut  faire  en  pareil  cas, 

886.  L'union  du  placenta  à  la  matrice  peut 

être 


.       DES    ACCOUCHEMEN  S.        32I 

être  afTez  étroite  &  affez  forte  pour  réfifler, 
non-feulement  aux  efforts  de  ce  vifcere,  fécon- 
dés de  ceux  qu'on  peut  exercer  en  tirant  fur  le 
cordon ,  mais  encore  à  l'aftion  immédiate  de  la 
main  :  à  moins  qu'on  ne  veuille  expofer  la  fem- 
me à  des  accidens  mille  fois  plus  fâcheux  que 
ceux  auxquels  onvoudroit  lafouflraire  en  la  dé- 
livrant. 

887.  Cette  union,quelque  ferrée  qu'elle  puiffe   De  la  natu- 
être,  ne  fe  fait  iamais  qu'au  moyen  d'un  tlffu  cel-  ^^ 

^  .  .  rences    ex- 

lulaire  plus  ou  moins  denfe  :  on  ne  voit  dans  traordinaires 
aucun  cas,  de  ces  crêtes  utérines ,  dont  quelques  àufiMcma, 
Accoucheurs  ont  parlé ,  s'engrener  profondé-  ~ 
ment  dans  des  anfraftuofités  du  placenta  ;  ce 
qui  doit  au  moins    nous  raffurer  contre   la 
crainte  de  les  déchirer. 

888.  Il  ell  très-rare  que  ces  adhérences  ex- 
traordinaires du  placenta  foient  également  fer- 
rées par-tout.  Le  plus  fouvent  il  n'y  a  que  cer- 
tains lobes  qui  font  comme  identifiés  avec  la 
fubftance  de  la  matrice ,  &  le  reile  n'y  eft  uni 
que  foiblement;  mais  ces  lobes  fe  trouvent 
tantôt  au  milieu  &  tantôt  fur  le  bord  du  placen- 
ta: ce  qui  peut  offrir  des  phénomènes  différens, 

&  rendre  la  délivrance  plus  ou  moins  difficile,   indications 

889.  Si  cette  opération  efl  plus  aifée  quand  le  ^"^  prefcH- 
placenta  efl  en  partie  détaché  ,  que  lorfqu'il  efl  ^^^  adh^ren- 
encore  par-tout  adhérent ,  auiîi  la  circonftançe  ces  du  pUz 

Tome.  L  X  ""''*• 


322  L'  A   R    T 

eil-elle  plus  prefîante ,  à  caufe  de  la  perte  qui 
l'accompagne  prefque  toujours  ;  au  lieu  que  cet 
accident  n'exifte  pas  dans  le  dernier  cas. 

890.  Le  lieu  de  la  matrice  qu'occupe  le  pla-- 
ccnta  5  celui  du  placenta  oii  efl  implanté  le  cor- 
don 5  la  force  &  la  foibleffe  de  ce  dernier,  font 
autant  de  chofes  qui  ajoutent  aux  difficultés  pro- 
venantes de  l'adhéfion  plus  ou  moins  grande, 
&  qui  exigent,  dans  l'opération,  certaines  pré- 
cautions particulières. 
De  la  ma-  89 1 .  On  juge  alTez  bien  de  la  région  de  la  ma- 
nière de  re-  ^j.-^^  ^v^  ^ç^  attaché  le  placenta ,  en  obfervant 

en  pareil  cas,  ^^^^  ^"^^  point  du  botd  de  l'orifice  fe  contourne 
le  lieu  qu'oc-  le  cordon  ombilical ,  qu'on  a  foin  de  tendre 
cupe  le  p  a-  ^'^J^g  main  :  mais  ce  n'eil  qu'en  portant  la  main 

centa,  ^  ^  *■ 

dans  la  matrice  même ,  qu'on  peut  reconnoître 
la  plupart  des  autres  variétés. 
De  lama-      892.  Il  n'eftpasnéceflaire  d'introduire  la  main 
niere  d'ope-  ^^^^  |^  matrice  pour  en  détacher  le  placenta , 

rer  la   déh-  , 

vrance  en  toutes  les  fois  que  {^s  adhérences  font  plus 
pareil  cas,  fortes-  que  d'ordinaire  :  fouvent  il  fuffit  de 
tirer  fur  le  cordon ,  en  dirigeant  les  traitions 
de  manière  qu'elles  agiffent  perpendiculaire- 
ment au  centre  de  l'étendue  du  placenta ,  oii 
il  eft  inféré. 

893.  Pour  obtenir  cet  avantage,  il  faut 
faire  décrire  au  cordon  ombilical  le  coude 
dont  il  eft  parlé   au  §.  868  ;  mais  dans  un 


DES   ACCOUCHEMENS.       323 

fens  différent  ,  félon  le  lieu  de  la  matrice 
qu'occupe  le  placenta,  Lorfque  cette  maffe 
adhère  à  la  partie  antérieure  de  la  matrice , 
on  ne  change  rien  au  procédé  expofé  au  para- 
graphe doat  il  s'agit  :  quand  elle  efl  attachée  à 
la  partie  poflérieure ,  on  fait  faire  ce  coude  au 
cordon ,  de  derrière  en-devant,  en introduifant 
\qs  doigts  qui  forment  la  poulie  vers  le  bord 
poilérieur  de  l'orifice  de  la  matrice ,  tandis  qu'on 
tirera  de  l'autre  main  fur  l'extrémité  de  cette 
corde  vafculaire ,  le  plus  en  en-bas  poiîible. 
Ce  même  coude  fe  fera  au  contraire  de 
droite  à  gauche,  toutes  les  fois  que  le  pla- 
centa répondra  au  côté  droit  de  la  matrice, 
&  vice  verfâ, 

894.  La  précaution  de  former,  de  pludéurs 
doigts ,  cette  efpece  de  poulie  de  renvoi  au  cor- 
don ombilical ,  pour  changer  la  direâ:ion  des 
forces  appliquées  à  fon  extrémité,  n'eft  jamais 
plus  nécefîaire  que  dans  le  cas ,  oii  il  fe  trouve 
attaché  au  bas  du  placenta.  Les  raifons  qu'en  ap- 
porte le  célèbre  M.  Lcvret  font  fi  claires  qu'on 
ne  peut  rien  faire  de  mieux  que  de  le  con- 
fulter  (à). 


{a)  M.  Levret,  fuite  des  obfervations  fur  la  caufe 
&  les  accidens  de  plufieurs  Accouchemens  laborieux , 
page  139  ,  4=  édit. 

Xa 


3^4  L' A  R  T 

Sennmens  895.  Lorfque  \t placenta  réfiile  ,  malgré  cette 
de  quelques  précaution ,  OU  quc  le  cordon  eiî:  li  foible  qu'on 
Auteurs ,  ur  ^^  ^^^^^  ^^  £^^^^  ufage,pluiieurs  Accoucheurs  par- 
la délivrai!-  miles  modernes  rnême^penfent  qu'il  vaut  mieux 
ce.  abandonner  la  délivrance  au  temps  &  aux  foins 

de  la  nature ,  que  de  porter  la  main  dans  la  ma- 
trice pour  l'opérer.  Ce  confeil ,  que  nous  fom- 
mes  obligés  de  fuivre  quelquefois  ,  feroit  très- 
fage  5  fi  l'on  n'avoit  rien  à  craindre  de  la  réten- 
tion à\\placenta:v[i2iis  combien  de  femmes  n'ont- 
elles  pas  été  vi£limes  des  accidens  qui  paroif- 
fent  inféparables  de  la  putréfadion  de  ce  corps, 
(  Voyci  §.  906.)  ou  de  fa  préfence  feulement , 
dans  la  matrice  ?. 
Conduite       896.  Il  faut  doHC  introduire  la  main  pour  ef-» 
qu'il  faut  te-  fayer  au  moins  de  délivrer  la  femme  &  de  la 
nir  en  parei  pj-^fgj-ygj.  jg  ^es  accidens.  Ce  précepte  avoué , 
en  pareil  cas ,  de  la  plupart  des  praticiens  ,  de- 
vient de  la  plus  grande  importance  quand  la 
préfence  àw  placenta ,  déjà  détaché  dans  quel- 
que endroit ,  donne  lieu  à  une  perte  abondante. 
897.11  efl toujours  avantageux  de  conferver  le 
cordon  ombilical ,  foit  qu  onfe  propofe  de  déli- 
vrer la  femme  fur  le  champ  ^  foit  que ,  par  pru- 
dence ou  par  néceiîité  5  on  abandonne  \e placenta 
aux  foins  de  la  nature.   Dans  le  premier  cas ,  il 
fervira  au  moins  à  diriger  les.  doigts  fur  cette 
maile  ,    &:    dans   le    fécond  ,    à    l'ébranler  ^ 


cas. 


DES    ACCOUCHEMEN S,       325 

de  temps  à  autre  ,  &  même  à  l'extraire  lorfqiie 
les  efforts  de  la  nature  en  auront  détruit  les 
adhérences. 

898.  Toutes  les  fois  qu'on  porte  la  main  dans     Précau- 

k\  r        \        ^        ,  1    "^  tions    Utiles 

matrice  pour  en  détacher  le  placenta ,  on  doit  ., 

^  •'  '  en  pareil  cas, 

commencer  par  fixer  ce  vifcere  en  appuyant  de 
l'autre  main  fur  l'hypogaflre  de  la  femme  :  au-  / 

trement  on  réufîiroit  difficilement ,  ôc  ce  ne  fe- 
roit  pas  fans  quelque  rifque  de  bleffer  la  matrice. 

899.  On  rencontre  aifément  le /7/^ce/z/i^ quand  Signesaux- 
le  cordon  y  adhère  encore ,  parce  qu'il  fert  de  ^"^  ^  °"  ^^ 

•'^  ^    ?  r  T  connoit     le 

guide  ;  mais   on   efl  obligé  de  le  rechercher  pUcenta , 
quand  cette  corde  vafculaire  a  été  arrachée.  On  quandiecor- 

k^^      1  j  •     T  r  '  don  eft  arra- 

reconnoit  alors  qu  aux  indices  luivans  :    ,  , 

i^.  la  face  interne  au  placenta  eft  parfemée  de 
rayons  vafculaires  très-apparens  autaâ:;2°.  la 
femme  ne  diflingue  prefque  pas  la  préfence  des 
doigts  quand  on  touche  fur  ce  corps  ;  3  ^,  cette  -- 

région  de  la  matrice  eil-plus  molle  &  pré- 
fente une  épaiffeur  du  double  ^  &:  même  du  tri- 
ple des  autres  endroits. 

900.  Comme  il  efl:  très-rare  que  cette  maffe  ne  De  la  ma- 
foit  déjà  détachée  en  quelque  lieu  au  moment  oii  ^^^^^  ^^  ^^' 
l'on  introduit  la  main  dans  la  matrice,il  faut  tâcher  placenta 

de  reconnoitre  cet  endroit,  afin  d'en  continuer  quand  le  cor- 
le  décollement,  de  ce  point  vers  celui  qui  en  efl 

^  pu 

le  plus  éloigné.  Mais  quand  \q  placenta  eil:  encore 
par-tout  adhérent ,  on  commence  à  le  détacher 

X3 


don  eft  ronî» 


3 15  V  A  R  T 

par  Tendroit  qui  paroît  le  plus  commode  &  le 
plus  facile. 

901.  Lorfqu'il  fe  trouve  déjà  écarté  de  la 
matrice  par  un  point  de  fa  circonférence ,  on 
iniinue  le  bout  des  doigts  pardeffous  &  on 
avance  la  main  doucement  entre  ces  deux  par- 
ties ,  comme  il  a  été  dit  au  §.  880. 

902.  Quand  cette  maffe  eft  entièrement  unie 
à  la  matrice  par  toute  l'étendue  de  fon  bord  ôc 
que  le  milieu  en  eft  détaché,  on  tire  furie  cordon 
ombilical^  afin  de  pouvoir  embrafler,  du  bout  de 
tous  les  doigts,  cette  partie  détachée ,  qui  fe  pré- 
fente commiC  d'elle-même,  en  formant  une  faillie 
plus  ou  moins  grande  en  dedans.  Si  l'on  ne 
réulîit  pas  de  cette  manière ,  il  faut  faire  enforte 
de  décoller  une  partie  du  bord  du  placenta 
pour  iniinuer  la  main  pardeffous  ;  ou  bien  on 
perce  ce  corps  ,  avec  le  bout  du  doigt ,  à  côté 
de  la  bafe  du  cordon ,  pour  achever  de  le  fé- 
parer  de  la  matrice  ,  en  promenant  ce  même 
doigt  parderriere.  Ce  procédé  nous  a  parfaite- 
ment réuiïi  dans  un  cas  de  l'efpece  dont  il  s'a« 
git ,  après  avoir  tenté  inutilement  de  détacher 
le  placenta  d'une  autre  manière. 

Précaution      903.  Avant  de  s'efforcer  d'extraire  le  placent 
qu'il    faut   ^^    .|  £^^^^  1^.^^  obferver  de  le  détacher  entière- 

avoir  avant  ^     r  r     o 

d'extraire  le  ^ent  ;  Car  étant  d'une  nature  tres-tongueule  6C 
fiacenta,       facile  à  fc  déchircr ,  la  portion  adhérente  pour- 


DES    ACCOU  CHEMENS.       327 

rok  f  efter  dans  la  matrice  ,  &:  donner  lieti  aux 
mêmes  accidens  que  fila  totalité  y  étoit  retenue. 

904.  Il  y  a  certains  cas  cependant ,  où  bien    Cas  où  il 
loin  de  s'efforcer  d'extraire  tout  le  placenta  ^  la  ^^  prudent 

,  .  ,  *    '  rr  •  delaifferune 

prudence  exige  qu  on  en  laille  une  portion  aux  ^^^^^^^^   ou 
foins  de  la  nature.  Smcllic  en  offre  un  exemple  la  totalité  du 
dans  fon  excellent  ouvrage  (a)  ;  oii  Ton  voit  P^'^'=^^^^' 
qu'il  aima  mieux  fuivre  ce  parti  que.  de  courir 
les  rifques  de  déchirer  la  matrice  pour  détacher 
une  portion  de  placenta  ^  ç^\i  lui  parut  fquir- 
rheufe. 

905.  Si  les  adhérences  du  ^/^ce/zr^  étoient  lî 
étroites,qu'il  ne  formât  qu'un  feul  &  même  corps 
avec  la  matrice,il  faudroit  fe  conduire  comme  l'a 
fait  Smellïe  à  l'occafion  d'une  portion  de  cette 
maffe  qui  lui  parut  identifiée  avec  ce  vifcere;  c'efi:- 
à-dire  abandonner  pour  un  temps  la  délivrance  à 
la  nature  :  l'union  à\\ placenta  pourra  fe  relâcher 
ou  fe  détruire  ,  &  il  viendra  s'offrir  comme  de 
lui-même  à  la  main  de  l'Accoucheur. 

906.  Il  ne  faut  cependant  pas  fe  difiimuler     accidens 
comDien  les  luîtes  de  cette  circonltance  ,  heu-  produire  la 
reufement  très-rare,  peuvent  être  fâcheufes.  rétention  du 
La  putréfadion  du  placenta  ,  prefque  toujours  F^'*""''** 
inféparable  de  fa  rétention  dans  la  matrice , 

peut  devenir  la  fource  d'une  multitude  d'ac- 

(<ï)  SmelliCf  tom.  III,  pag.  135. 

X4 


3^8  L' A  R  T 

cidens  ,  parmi  lefquels  la  fétidité  des  lochies  9 
la  fuffocation  de  la  matrice ,  les  fyncopes  ,  la 
£evre  lente  ,  l'infomnie  ,  font  les  plus  légers. 
907.  De  tous  les  remèdes  auxquels  l'empi- 
rifme ,  plutôt  que  la  faine  médecine  ^  attribue 
les  vertus  de  procurer  l'expulfion  de  l'arriere- 
faix  5  il  n'en  eil  pas  de  plus  dangereux  que  la 
plupart  de  ceux  qui  font  connus  fous  le  nom 
^cmmenagogues.    Ils  enflamment  la  mafle  du 
fang ,  loin  de  calmer  le  mouvement  déréglé , 
dont  il  n'efl  alors  que  trop  fouvent  agité. 
Remèdes       908.  Les  anti-phlogiftiques  &  les  anti-fep- 
quon    doit  tiques  doivent  être   employés  de  préférence 
quand  le  p/1-^'^lo^  les  circonfîances.   On  retire  de  grands 
centa  n'a  pu  avantages  des  inj épiions  émollientes  ,  déter- 
eexrai.^^^^  &  anti  -  putrides  répétées  pluiieurs  fois 
le  jour.  Elles  relâchent  les  adhérences  au  pla- 
centa ,  entraînent  les  matières  putrides  qui  en 
découlent  ,  &  préviennent  les  accidens  qui 
pourroient  être  l'effet  de  la  réforption  de  ces 
dernières. 

909.  On  doit  alors  toucher  la  femme  de 
temps  en  temps  pour  examiner  fi  le  placenta 
n'efl:  pas  détaché  ^  afin  de  l'extraire  ,  foit  en 
tirant  fur  le  cordon ,  fi  on  l'a  confervé  ,  foit 
en  agilTant  autrement. 


DES   ACCOUCH  EMENS.      329 

SectionVII. 

De  la  rétention  cCune  portion  de  placenta  &  des 
^  caillots  de  fang  dans  la  matrice ,  ainji  que  des 
précautions  quil  faut  prendre  en  pareil  cas, 

910.  L'extra â:ion  d'une  portion  de  placent     De  la  ré- 
ta  ,  ou  d'un  caillot  qui  s'eft  formé  dans   la  tendon  d'u- 

,    .      ^  .  "      .       ,      1       T  /,.  ne  portion 

matrice  ,  doit  faire  partie  de  la  délivrance ,  ^^    Ucema 
î\  la  préfence  de  pareils  corps  étrangers  peut  ou  de  quei- 
produire  les  mêmes  accidens  que  la  rétention  ^^^   caillot 
de  la  totalité  du  placenta, 

911.  Ce  n'eft  pas  toujours  à\\ placenta  même 
que  fe  détachent  ces  portions  qui  reftent  dans 
la  matrice  &:  qui  nous  obligent  d'y  porter  la 
main  ;  ce  font  quelquefois  de  ces  efpeces  de 
cotiledons  qui  forment  comme  autant  d'îles 
fur  les  membranes  ;  ce  qui  les  rend  bien  plus 
difficiles  à  reconnoître. 

912.  On  s'alTure  qu'un  lambeau  du  placenta     ^    ^ 

^  ^  ■'  Desfignes 

même  efl  reilé  dans  la  matrice  ,  en  ramaffant  que  le  fia- 
&  en  rapprochant  tout  ce  qui  en  eft  forti  :  "'^^^    ^^^ 

A,     1,      ./i  T  .     pas  entier, 

mais  on  ne  reconnoit  1  exiitence  des  coti- 
ledons  particuliers  qu'en  introduifant  la  main 
dans  ce  vifcere.  La  déchirure  du  placenta  fait 
toujours  préfumer-  la  préfence  du  premier  , 
&  on  peut  le  rechercher  aufîi  -  tôt  ;  au 
lieu  que  les  traces  que  laiffent  les  autres  fur 
les  membranes  font  on  ne  peut  plus  équivo- 


330  L' A  R  r 

ques  :  ce  qui  fait  qu'on  ne  peut  en  foupçonner 

l'exiflence-  dans    les    premiers    momens    qui 

fuivent  la  délivrance  ,  ni  même  dans  la  fuite  : 

les  accidens  auxquels  ils  donnent  lieu  pouvant 

provenir  d'une  autre  caufe. 

Accîdens       c)  1 3 .  La  rétention  de  ces  portions  de  pla,-» 

^'ï  \  "^  d^î  c^nta  n'efl:  inquiétante  qu'autant  qu'elles  devien- 

rétention      Vi^vil.  la  caufe  de  quelques  accidens  dont  le  plus 

d'une  por-   à  craindre  efl  l'hémorrhagie  ;  mais  elle  fe  ma- 

^  ^ '^'' nifefte  plutôt  ou  plus  tard  :  je  l'ai  vun^arri- 

ver  que  le  dixième  jour  des  couches.    Elle 

exige  le  plus  fouvent  qu'on  porte  la  main  dans 

la  matrice  pour  en  extraire  le  corps  étranger. 

914.  Lorfqu'il  n'exifle  d'autres  accidens  que 

ceux  qui  foîit  la  fuite  de  la  fonte  putride  de 

.    la  portion  de  placenta  retenue  ,  il  faut  avoir 

recours  aux  injeftions  indiquées  au  §.  908  , 

&  les  varier  félon  les  circonilances. 

Conduite       ^^j^^  5i  q^  reconnoiïToit  l'exiftence  de  c^s 

que  doit  te-  .  ,  ,  1      1        1  /f 

^j^  j,^^^^^_  portions  a^  placenta  au  moment  de  la  deli- 
cheur  dans  vrancc ,  il  faudroit  faire  enforte  de  les  extraire 
ce  cas.  auffi-tôt ,  &  ne  pas  attendre  que  les  accidens 
y  contraignirent  ;  autrement  il  faut  attendre 
la  naiflance  de  ces  mêmes  accidens ,  afin  de 
ne  rien  entreprendre  d'inutile  ;  car  prefque 
toujours  la  nature  fe  délivre  feule  de  ces 
corps  étrangers. 

916.   L'Accoucheur  ne  doit  pas  craindre  5 


DES   Ac  CGUCHEMENS.       33Ï 

en  allant  chercher  les  portions  de  placenta 
retem?,es  dans  la  matrice  ,  de  déchirer  ces  pré- 
tendues productions  utérines  ,  que  quelques- 
uns  ont  comparées  à  des  crêtes  &  défi- 
gnées  fous  ce  nom  ;  parce  qu'on  ne  trouve 
rien  de  femblable  :  d'ailleurs  leur  fenfibilité  les 
feroit  aifément  diilinguer  des  premières. 

Section     VIII. 

De  la  délivrance  dans  U  cas  où  le  placenta  eji 
chatonnè, 

917.  On  appelle //^£:^/z/^  enkifté ,  ou  cha-   jywfiac&ma 
tonné,  celui  qui  efî  renfermé  dans  une  cellule,  ^^^^^^e» 
faifant  partie  de  la  cavité  de  la  matrice  ,  &  qui 

eft  quelquefois  auiïi  diftinde ,  que  celle-ci , 
dans  l'état  naturel ,  l'eil  de  la  cavité  du  col 
même  de  ce  vifcere. 

918.  Cette  efpece  de  chatonnement  n'eil 
pas  une  découverte  bien  nouvelle  ,  puifqu'on 
en  trouve  des  exemples  dans  l'ouvrage  de  F  cil  ; 
mais  cet  Auteur  n'en  a  pas  connu  la  véritable 
caufe.  Parmi  ceux  qui  ont  parlé  de  cette 
efpece  de  chaton ,  les  uns  l'ont  attribué  à  la 
ftrudure  même  de  la  matrice  ,  6i  les  autres 
à  fa  contraftion  fpafmodique  <k,  irréguliere.' 
Ceux-ci  ont  penfé  que  le  placenta  ne  (é  chaton- 
noit  que  lorfqu'il   étoit  attaché    aux  parties 


532  L  A  R  T 

latérales  de  la  matrice ,  &  ceux-là ,  quand  il 
occupoit  le  centre  du  fond  de  ce  vifcere  feu- 
lement. Ce  dernier  fentiment  nous  paroît  plus 
conforme  à  l'expérience  &  aux  notions  que 
nous  avons  de  la  fl:ru£lure  &  des  fondions 
de  k  matrice. 
Méchanif-  c)!^.  Les  fibres  de  cet  organe  font  en  effet 
medeiafor.^gllçj^ç^^  difpofées  que  fa  cavité,  en  fe  ref- 

mation   du  ^  ,  ,      _ 

chaton  qui  f^i'i'^nt ,  conlerve  toujours  la  forme  du  corps 
renferme  le  qu'elle  renferme.  Cette  cavité  a  une  forte  de 
fiacenta,  régularité  avant  l'écoulement  des  eaux  de 
l'amnios  ,  qu'elle  perd  en  général  ,  d'autant 
plus  que  l'enfant  y  féjourne  plus  long -temps 
après  l'évacuation  complète  de  ce  fluide.  La 
matrice  fe  reflerrant  alors  davantage  à  l'en- 
droit du  col  de  l'enfant  que  fur  la  tête  & 
le  tronc  ,  qui  offrent  plus  de  volume ,  prend 
laforme  d'une  groffe  courge  ou  calebaffe  à 
deux  ventres  ;  ainii  qu'on  l'obferve  alfez  bien 
quand  on  efl  obligé  de  retourner  l'enfant  long- 
temps après  l'iffue  des  eaux ,  fur-tout  lorfqu'il 
pré  fente  la  t^te. 

920.  Le  cercle  utérin  appliqué  fur  le  col 
de  l'enfant ,  félon  les  loix  générales  de  la 
contraQion  de  la  matrice  fur  elle-même  ^  fe 
rétrécit  beaucoup  plus  vite  après  l'Accouche- 
ment 5  que  ne  le  font  proportionnellement 
les  autres  cercles  qui  compofent  ce  vifcere  i 


DES    ACCOUCHEMENS.      333 

ce  qui  diftingue  d'autant  mieux  les  deux  po- 
ches dont  nous  venons  de  parler,  que  ce  pre- 
mier cercle  devient  plus  étroit. 

9x1.  Lorfque  la  cavité  de  la  matrice  eft 
ainfi  partagée  ,  le  placmta ,  félon  le  lieu  qu'il 
occupe  ,  (e  trouve  tantôt  dans  l'une  de  ces 
cellules  &:  tantôt  dans  l'autre  ,  ou  chacune 
d'elles  en  renferme  une  partie.  Delà  des  pla- 
cmta complettèment  chatonnés  ,  &  d'autres 
qui  ne  le  font  qu'à  demi. 

922.  Quoique  \q  placenta  foit  chatonné,  la  Dumécha- 

1  '!•  1        1       y  ^  1    '/r  nifme  de  la 

délivrance ,  le  plus  louvent ,  ne  laille  pas  que  , ,,. 

^         ,      ,  ri       délivrance 

de  s'opérer  à  l'ordinaire  ;  elle  eft  feulement  dans  le  cas 
un  peu  plus  difficile  ,  parce  que  la  nature  ,  où  le  pi 
outre  la  réMance  que  lui  oppofe  le  col  de 
la  matrice ,  a  de  plus  à  vaincre  celle  de  l'en- 
trée du  chaton. 
.    923.  Si  cependant  on  ne  pouvoit  opérer  la    Deiama- 

j /i-  1  i\r         T      •  '\    r        niere  de  dé- 

delivrance  par  le  procède  ordmaire  ,  il  lau-  ,. 

^      ,  livrer  en  pa- 

droit  5   après   un  délai  fuffifant  ,   avancer  la  reil  cas. 
main  à  l'entrée  du  chaton ,  la  dilater ,  en  dé- 
tacher le  placenta  &  l'extraire  ,  comme  il  efl 
dit  ci-devant  ;  foit  qu'on  puiife  faire  ufage  du 
cordon  ombilical  ,  ou  non. 

924.  Il  efl  utile  de  reporter  la  main  immé- 
diatement après  dans  la  matrice  ,  pour  la 
vuider  des  caillots  qui  pourroient  s'y  être 
formés ,  ëc  la  faire  contraâer  enfuite  de  ina- 


accH- 
«aeftenkifté. 


334  V  A  R  T 

niere  que  les  deux  poches  fe  réduifent  en  une 
feule  :  ce  qu'on  obtient  en  ^tenant  la  main  , 
ou  plulieurs  doigts  feulement  ,  dans  l'efpece 
de  gorge  qui  divifoit  ainfi  cette  cavité ,  jufqu'à 
ce  que  la  portion  qui  tù.  au-deffus  fe  foit  aiTez 
refîerrée. 

Section     IX. 

De  la  délivrance  dans  h  cas  où  le  placenta  efi 
attaché  fur  le  col  de  la  matrice, 

Dei'adhé-      c)!^.  L'on  ne  craint  plus  aujourd'hui  d'être 
up  a.  ^^^^  d'avancer  un  paradoxe  en  publiant  que 

ctnta  au  col  ^  r  ~i 

de  la  matri-  le  placenta  s'attache  quelquefois  fur  le  col  de 

c^'  la  matrice  &  en  recouvre  l'orifice.  Les  vrais 

Praticiens  conviennent  de  ce  fait ,  parce  qu'il 

n'en  eft  aucun  qui  ne  l'ait  obfervé. 

Accident       926.  Dans  tous  les  autres   cas  le  placenta 

mfeparabie   j^^  ^^  préfente  qu'après  l'enfant  ;  &  la  grof- 

de  la  fitua-  ^  _^  .^    ^        ,.^,  ^^ 

tion  du  via-  ^^^^  P^^i^  parcourir  les  ditrerens  termes  lans 

cmta  fur  le  être  troublée  par  l'hémorrhagie  ;  mais  dans 

col  de  la  ma- ^çj^^^  dont  il  s'agit  le  placenta  fe  préfente  le 
tnce.  .  °  .     ^       .  . 

premier  ;   &  la   perte  qui  farvient  toujours 

avant    l'Accouchement  ,    paroît    comme    de 

l'eiTence  même  de  la  grofleife  :  elle  s'annonce 

à  la  vérité  plutôt  ou  plus  tard  félon  les  cir- 

conflances.  Tantôt  elle  paroît  dès  le  fixieme 

mois  ,  quelquefois  dans  le  courant  du  neu- 


DES    ACCOUCHEMENS.       335 

vieme  feulement  ;  mais  le  plus  fouvent  du 
feptieme  au  huitième.  Elle  efl  toujours  légère 
&:  peut  s'arrêter  par  les  remèdes  ordinaires , 
lorfqu'elle  commence  de  bonne  heure  ;  elle 
devient  enfuite  d'autant  plus  abondante  que  la 
groiTefle  fe  rapproche  davantage  de  fon  ter- 
me ,  &  ne  l'eft  enfin  jamais  plus  que  dans  le 
cours  du  travail  de  l'Accouchement. 

927.  On  ne  peut  recônnoître  li  l'orifice  de   Signes  aux- 
la  matrice  eft  le  fiege  du  placenta   qu'en  y  ^^^^^  *^"  '^^" 

^,  ^  ^  ■'    connoit  que 

portant  le  doigt  ;  au  lieu  de  membranes  très-  le  pUc^nta 
lifTes  ,  comme   dans   l'état  ordinaire  ,  on  y  eftfuriecol 
trouve  alors  une  fubflance  molle  &  fongueu-   ^  ^  "^^^"' 

ce 

fe  :  tout  autre  iigne  eil  incertain ,  &  on  ne 
peut  plus  équivoque.  Mais  ces  recherches 
peuvent  être  nuifibles ,  en  ce  que  le  doigt  dé- 
range fouvent  un  caillot  falutaire ,  qui  s'op- 
pofoit  à  l'écoulement  du  fang  ,  ou  tout  au 
moins  qui  modéroit  l'hémorrhagie. 

928.  Le  choix  des  moyens  qui  conviennent  Conduite 
le  mieux  dans  le  cas  dont  il  s'agit ,  dépen-  *ï"'°^  ^°^^ 
dant  moins  du  lieu  où  efl  fitué  le  placenta  , 
que  de  l'inteniité  même  de  l'hémorrhagie  ,  on 
doit  peu  fe  mettre  en  peine  ,  dans  les  pre- 
miers temps  ,  de  recônnoître  le  fiege  qu'oc- 
cupe cette  maffe. 

929.  Quand  la  perte  eft  légère  ,  ou  mé- 
diocre ,  on  prefcrit  à  la  femme  le  repos  le 


cas. 


33^  L*  A  R  T 

plus  exad;  on  lui  fait  garder,. le  plus  long- 
temps poflible  5  une  Situation  horizontale  ;  on 
la  faigne  ,  fi  les  circonftances  l'exigent  ;  on 
ne  lui  donne  que  des  boiffons  tempérantes 
&  incraffantes  ,  &  des  alimens  de  même  na- 
ture. Si  la  perte  continue  malgré  ces  précau- 
tions 5  on  applique  fur  le  ventre  des  linges 
trempés  dans  l'eau  froide  &  le  vinaigre  ;  on 
introduit  dans  le  vagin  &;  le  col  de  la  ma- 
trice même  ,  une  efpece  de  bouchon  ou  de 
peffaire ,  fait  de  filaffe  bien  fine ,  ou  de  char- 
pie imbibée  de  la  même  liqueur.  Quand  l'hé- 
morrhagie  réfifte  à  tous  ces  moyens  &  qu'elle 
fait  craindre  pour  les  jours  de  la  femme  ,  il 
faut  exciter  les  douleurs  de  l'Accouchement , 
&  opérer  celui-ci. 

930.  Si  par  cette  dernière  reffource  on  con- 
ferve  la  vie  à  la  mère ,  on  ne  doit  pas  fe  diffi- 
muler  combien  elle  efl  dangereufe  pour  l'en- 
fant. 11  court  d'autant  plus  de  rifques  qu'il  efl 
plus  éloigné  du  terme  de  fa  maturité ,  &  que  le 
col  de  la  matrice  efl  naturellement  moins 
difpofé  à  lui  donner  iffue  :  mais  de  deux 
écueils  fâcheux  il  faut  préférer  celui  qui  l'eft 
moins. 

931.  Puifqu'il  faut  avoir  recours  alors  à 
l'Accouchement  ,  on  doit  l'opérer  le  plus  fû- 
rement  6c  le    plus  doucement  poffible.    La 

méthode 


DES     ACCOU  CHEMEN  S.       337 

méthode  de  Pii:{os  {a)  ne  peut  avoir  dans  le  cas 
dont  il  s'agit ,  les  avantages  réels  qu'on  lui  a 
généralement  reconnus  dans  tous  ceux  où  la 
fource  de  l'hémorrhagie  efl  plus  éloignée.  La 
perte  dans  ces  derniers  cas  s'arrête  ,  ou  di- 
minue après  l'évacuation  des  eaux,  en  raifon 
de  la  contradion  de  la  matrice  fur  elle-même , 
&  de  la  force  du  travail;  de  forte  que  le  plus 
fouvent  l'Accouchement  peut,  fans  aucun  dan- 
ger pour  la  mère ,  s'opérer  naturellement:  mais 
quand  le  placenta  eft  attaché  fur  le  col  de  la 
matrice ,  fi  l'hémorrhagie  fe  fufpend  pour  un 
infiant  après  l'écoulement  des  eaux,  elle  re- 
paroît  enfuite ,  &  devient  d'autant  plus  abon- 
dante que  l'orifice  fe  dilate  &:  que  la  force  du 
travail  augmente. 

932.  Dans  la  circonflance  dont  il  s'agit,  fi 
l'on  fe  déterminoit  à  procurer  l'écoulement  des 
eaux  de  l'amnios  avant  que  l'état  du  col  de  la 
matrice  ne  permît  d'opérer  l'Accouchement,  il 
fer  oit  peut-être  plus  avantageux  de  leur  don- 
ner ifTue  en  conduifant  un  trocart  à  tra- 
vers le  placenta;  que  de  trouer  celui-ci  avec  le 

{a)  Puios  conreillolt  dans  le  cas  d'hémorrhagie  abon- 
dante d'exciter  les  douleurs  de  l'enfantement  ^  en  dilatant 
le  col  de  la  matrice  &  en  ouvrant  les  membranes.  Voyez 
fon  excellent  Mémoire  fjir  les  pertes  de  fang,  à  la 
fin  de  fon  ouvrage  fur  l'^rt  des  Accouchemenst 
Tome,  h  Y 


338  E  A  R  T 

doigt.  Ce  nouveau  moyen  ne  feroit  cependant 
pas  abiolument  fans  inconvénient. 

933.  Quand  l'orifice  de  la  matrice  eft  dif- 
pofé  convenablement  à  l'Accouchement  ,  on 

.  en  détache  le  placenta  d'un  côté  ^  &  on  dé- 
chire les  membranes  au  bord  de  cette  maffe  pour 
aller  prendre  les  pieds  de  l'enfant  ,  &:  l'ex- 
traire. 

934.  Quelques  Praticiens  préfèrent  de  per- 
cer le  placenta  dans  le  milieu  &:  de  paffer  la 
main  à  travers  pour  retourner  l'enfant  ;  mais 
ce  procédé  eil  plus  difficile  &  moins  fur  que 
celui  que  nous  propofons.  Ces  Praticiens  ex- 
pofent  prefque  toujours  le  délivre  à  un  dé- 
collement total  j  en  agiiTant  ainfi ,  &:  ils  dé- 
chirent quelques-unes  des  racines  principales 
du  cordon  ombilical.  L'enfant  étant  obligé  de 
defcendre  à  travers  cette  maffe ,  ne  manque 
guère  de  l'entraîner  par  fes  épaules  ;  ce  qui  en 
augmente  le  volume  ôc  l'expo fe  à  quelques  in- 
convéniens  de  plus. 

La  femme      93  5-  La  femme  livrée  à  elle-même,  n'eil 

peut.accou-  p^s  abfolument  fans  reffource  ,  quand  le  pla. 

eu  e ,  ^^^,^  ç^  attaché    fur  le  col  de  la  matrice  ; 

quoique     le  ^ 

placenta  fe   quelquefois ,  dans  l'extrême  dilatation  de  l'ori- 
préfente  le  £ce  ,  cette  mafle  s'en  fépare  entièrement  d'un 
côté  ^  les  membranes  fe  déchirent  &  l'Accouche- 
ment fefait  naturellement;  fi  la  femme,  malgré 


DES    A  C  COU  C  H  E  M  E  NS.        339 

îe  fang  qu'elle  a  répandu,  confcrve  aflez  de  force. 

936.  Les  chofes  à  la  vérité  fe  pafTent  ra- 
rement, ainli  lorlque  le  centre  du  placenta  ré- 
pond au  milieu  de  l'orifice  ;  parce  que  celui- 
ci  ne  peut  aflez  s'élargir  pour  que  le  bord 
de  cette  maïTe  le  quitte  d'un  côté  ,  &;  que 
les  membranes  viennent  s'y  ouvrir.  Le  pla-- 
centa ,  fe  détachant  alors  circulairement  ,  efl 
pouffé  jufqu'à  la  vulve  ,  par  la  tête  de  l'en- 
fant ,  de  forte  qu'il  précède  en  quelque  ma- 
nière la  fortie  de  celle-ci. 

937.  Si  l'on  n'étoit  appelle  que  dans  ce 
moment^  après  avoir  détaché  cette  maffe  d'un 
côté  ,  &  ouvert  les  membranes  ,  il  vaudroit 
mieux  fe  fervir  du  forceps ,  que  de  retourner 
l'enfant  pour  l'am.ener  par  les  pieds. 

938.  Lorfque  le  placenta ^  après  la  fortie  de 
Fenfant  ,  conferve  encore  une  partie  de  ks 
adhérences  à  la  matrice  ,  on  doit  attendre 
que  l'action  de  ce  vifcere  les  ait  détruites , 
pour  l'entraîner;  à  moins  que  la  perfévérance, 
ou  le  renouvellement  de  l'hémorrhagie  >  n'o- 
blige de  délivrer  la  femme  plutôt.  Dans  tous 
ces  cas ,  il  eff  rare  d'entrainer  la  totalité  des 
membranes  à  la  fuite  du  placenta ,  fi  l'on  n'y 
apporte  la  plus  grande  attention  ;  parce  qu'elles 
s'en  -  détachent  circulairement ,  pour  le  peu 
que  réfiffent  leurs  adhérences. 

Y2 


L' A   R    T 

s   E  C   T   I   O   N      X. 

£)e  la  délivrance  à  la  fuite  de  Vavortement, 

$39.  S'il  y  a  des  cas  où  l'on  puiffe  être  forcé 
de  commettre  la  délivrance  aux  foins  de  la 
nature  &:  d'avouer  l'impuiflance  de  l'art  à  ce 
fujet  ,  ils  ne  font  jamais  plus  fréquehs  qu'à 
la  fuite  de  l'avortement.  Nous  n'avons  pour 
l'opérer  alors  prefque  aucune  des  reffources 
que  nous  laiffe  l'Accouchement  à  terme.  - 
Deladiffi-      ç^^q^  £çg  difficultés  de  la  délivrance  croif- 

culté   qu'on  ^  '^11  t        '  r 

^^^^«..^  ^  Isi^t  Gi^  gênerai  dans  ce  cas  en  railon  mverle 

rencontre  a  o 

délivrer       du  terme  de  la    grofTeffe  ,  puifqu'elles  font 

après  l'avor-  d'autant  plus  grandes   que  celle-ci  efl  moins 
tement.  /         o  9  i^        v     •  \ 

avancée  ,  oi  qu  elles  dimmuent  a  proportion 

que  l'avortement  ,    ou  l'Accouchement  ,  fe 
rapproche  du  terme  de  neuf  mois. 

941.  Avant  le  troisième  mois  ,  la  nature 
trouve  moins  d'obilacles  à  fe  débarraffer  de 
la  totalité  du  produit  de  la  conception  ^  en 
même  temps  qu'à  expulfer  le  délivre  féparé- 
ment  :  on  obferve  le  contraire  après  ce  terme. 
L'expérience  nous  apprend  de  plus  qu'il  efl 
rare  que  ces  Accouchemens  ne  fe  faifent  con- 
formément au  vœu  de  la  nature ,  quand  , 
fous  le  prétexte  de  l'aider ,  l'Accoucheur  a  le 
foin  de  ne  pas  la  troubler  ;  car  il  eil   aulH 


BES    ACCOU  C  H  EM  EN  S.       34I 

rare  de  voir  le  fœtus ,  avant  le  troifieme  mois  , 
précéder  la  fortie  de  fes  enveloppes  ,  que  de 
le  voir ,  fortir  renfermé  dans  celles-ci ,  après 
le  quatrième  mois. 

942.  En  fuivant  cette  indication  naturelle,  De  ce  qu'il 
on  ne  doit  jamais  ouvrir  la  poche  des  eaux  ^^^  ^  ^"^^ 
à  deffein  d'abréger  la  durée  du  travail ,  fou-  ^as  ,  pour 
vent  pénible ,  de  l'avortement ,  avant  le  terme  favorifer  la 

'    2'       r  1    •     •  •  délivrance, 

mdique  ;  comme  on  ne  doit  jamais  manquer 

de  le  faire ,  après  cette  époque ,  une  fois  que 

la  dilatation  de  l'orifice  de  la  matrice  efl  fuf- 

fifante  pom*  donner  iffue  ,  foit  au  fœtus  ,  foit 

au  délivre. 

943.  Dans  les  trois  premiers  mois  de  la 
groiTefle ,  fi  cette  poche  vient  à  s'ouvrir  ,  foit 
fpontanéement  ou  autrement  ^  avant  que  l'ori- 
fice de  la  matrice  ne  foit  affez  ouvert  pour  don- 
ner iffue  au  corps  ovoïde  en  entier  ,  elle  fe 
décharge  des  eaux  Se  du  fœtus  ,  encore  très- 
petit  ;  elle  s'affaiffe  enfuite  fur  elle-même ,  &: 
ne  peut  être  expulfée  que  par  un  travail  beau- 
coup plus  long. 

944.  Si  l'on  étoit  auprès  de  la  femme  dans 
ce  moment ,  il  faudroit  introduire  un  ou  deux 
doigts  dans  l'orifice  de  la  matrice  ^pour  l'emr 
pêcher  de  fe  contrafter  fur  lui-même ,  &  fa- 
vorifer  fon  ultérieure  dilatation  ,  jufqu'à  ce 
qu'elle  fuffife  pour  la  délivrance  ;  qui  s'opérera 

Y3 


34^  -^'^  ^  T 

alors  fans  autre  précaution  &  en  très-peu  de 
temps  :  fi  l'on  n'eil  appelle  qu'après  l'iffue  des 
N  eaux ,  il  faut  attendre  patiemment ,  à  moins 

que  la  perte  ne  nous  force  d'agir. 

945.  Mais  comment  délivrer  la  femme  dans 
ce  dernier  cas  ?  Le  cordon  ombilical ,  entraî- 
né par  le  fœtus  ,  a  été  arraché ,  ou  bien  il  eil 
il  grêle  qu'il  ne  peut  fervir  à  l'extraûion  du 
placenta  :  les  parties  externes  de  la  femme  & 
l'entrée  du  vagin  font  encore  fi  étroites  que 
la  m.ain  ne  pourroit  y  pénétrer  qu'avec  force  , 
&c  en  excitant  beaucoup  de  douleur  :  le  col 
de  la  matrice  ,  à  peine  dilaté ,  n'admettra  au 
plus'  qu'un  feul  doigt ,  qui ,  loin  de  fervir  à 
extraire  le  placenta ,  ne  fera  que  refouler  vers 
le  fond  de  ce  vifcere,  la  portion  de  cette  m.aiTe 
qui  pourroit  être  engagée. 
De  ce  qu'il  94^*  Quand  toutes  ces  chofes  font  dans  un 
faut  faire ,  état  auffi  peu  favorable  à  la  délivrance  ,  û  la 
quan  1  y  a  p^j.^^  j^'^^  p^^^  abondante  ,  l'Accoucheur  doit 

perte ,  après  ^  x  .    .  . 

la  fortie  du  f^  bomer  à  folliciter  vivement  l'aôion  de  la 
fœtus  avor-  matrice  &  à  faire  contrarier  ce  vifcere  avec 
aflez  d'énergie  pour  achever  de  détacher  & 
d'expulfer  le  placenta  :  fouvent ,  de  cette  ma- 
nière 5  il  obtiendra  de  la  nature  en  moins  d'un 
quarî-d'heure  ,  ou  d'une  demi-heure  ,  ce  qu'il 
n'auroit  pu  obtenir  autrement  qu'avec  beau- 
coup plus  de  peine  &  de  temps. 


te. 


DES   ACCOUCHEMENS.       343 

947.  Dès  qu'une  portion  du  placenta  fera 
engagée  dans  le  col  de  la  matrice  &  fera  un 
peu  de  faillie  du  côté  du  vagin  ,  on  pourra  , 
de  deux  doigts,  la  faifir  &  la  pincer  ,  afin 
d'entraîner  le  refte.  C'efl  auiîî  dans  ce  mo- 
ment où  la  pince  à  faux  germe  de  M.  Levret 
conviendroit  le  mieux  :  mais  elle  eft  inutile 
quand  le  ^^tit  placenta  efl  encore  chatonné  dans 
la  matrice  ,  à  moins  qu'on  ne  veuille  s'en  fervir 
pour  dilater  le  col  de  ce  vifcere  &  le  prépa- 
rer à  Fiffue  de  ce  corps  étranger. 

948.  Il  faut  agir  bien  différemment  lorfque 
rhémorrhagie  eil  ii  confidérable  que  le  falut 
de  la  femme  eft  ,  pour  ainfi  dire  ,  l'affaire 
d'un  inftant.  Si  l'on  ne  peut  extraire  le  pla^ 
centa  fur  le  champ  ,  il  faut ,  fans  trop  de  dé- 
lai 5  oppofer  au  fang  une  dî^ue  affez  forte 
pour  l'empêcher  de  couler  ;  donner  lieu  par- 
là  à  la  formation  d'un  caillot ,  qui ,  en  rem- 
plifTant  exaûement  la  cavité  de  la  matrice  , 
ferme  lui  -  même  la  bouche  des  vaiffeaux 
béans  qui  vomifTent  ce  fluide.  On  introduira 
donc  im  morceau  d'agaric,  ou  d'amadou,  dans 
le  col  de  la  matrice  ;  un  tampon  de  fîlafTe 
très-fine ,  ou  de  charpie  brute ,  trempée  dans 
l'eau  &  le  vinaigre,  dont  on  remplira  par- 
faitement le  vagin  :  on  aura  foin  de  foutenir 
&  d'appuyer  ce  tampon  convenablement  j.juf- 

Y4 


344  V  A  R  r 

qu'à  ce  que  la  matrice  ,  irritée  par  fa  pré- 
fence ,  celle  du  caillot  &:  de  l'arriere-faix  ,  fe 
contra6î:e  avec  affez  de  force  pour  fe  délivrer 
du  tout. 

949.  Ce  moyen  ,  dont  l'expérience  a  plus 
d'une  fois  conilaté  l'utilité  dans  le  cas  d'avor- 
tement ,  comme  dans  celui  de  perte  ancienne 
&  habituelle  ,  pourroit  avoir  des  fuites  fâ- 
cheufes  ,  fi  on  Temployoit  fans  autre  précau- 

,  tion  5  après  un  Accouchement  à  terme  ;  parce 
qu'il  fe  formeroit  alors  un  épanchement  inté- 
rieur capable  de  faire  périr  la  femme,  ainfi  qu'on 
le  remarque  dans  l'une  des  Obfervations  de 
la  Motte,  (a)  :  la  cavité  de  la  matrice  étant 
encore  trop  vafle  &:  fes  parois  offrant  trop 
peu  de  réfiftance  à  l'abord  du  fang. 

950.  Quand  le  placenta  du  fœtus  abortif 
vient  à  fe  putréfier  dans  la  matrice ,  s'il  pro- 
duit quelques  -  uns  des  accidens  énoncés  au 
§.  906  ,  on  doit  avoir  recours  aux  injeûions 
prefcrites  au  §.  908  :  mais  s'il  ne  farvient 
rien  de  femblable  ,  il  ne  faut  pas  fe  mettre  en 
peine  de  ce  corps  étranger.  Des  femmes  3  en 
grand  nombre ,  l'ayant  confervé  pendant  plu- 
fieurs  mois  fans  en  être  nullement  incommo- 
dées, l'ont  rendu ,  comme  defTéché,  après  ce 
terme. 

(^)  Obferv.   386,nouv,  édit. 


DES    ACCO  U  CH  EMEN  S.       34J 

Section    XI. 

De  la  délivrance,  à  la  fuite  de  V Accouchement  de 
plujieurs  enfans. 

951.  Les  rapports  qu'ont  prefque  toujours     De  la  dén- 
ies jumeaux  au  moyen  de  leurs  enveloppes  ,  ^^^^^^  °^"* 

11  rr  -1       'i      1     le  cas  de  )U- 

annoncent   de   quelle    conlequence   il  eli  de  m-aux. 
n'entreprendre  de  délivrer  la  femme  qu'après 
la  fortie  du  dernier  ;  quoique  la  pratique  con- 
traire femble  être  autorifée  par  quelques  Ob- 
fervations. 

951.  Quelquefois  en  effet ,  chaque  jumeau 
ayant  {qs  enveloppes  bien  diflindes  &  bien 
féparées  ,  le  placenta  du  premier  enfant  n'é- 
tant pour  ainli  dire  qu'adoffé  à  celui  du  fé- 
cond ,  pourroit  être  extrait  ^  fans  le  moindre 
inconvénient ,  auffi-tôt  après  la  fortie  de  cet 
enfant  :  mais  comment  reconnoitre  ce  cas  , 
d'ailleurs  fi  rare  ? 

953.  Il  arrive  bien  plus  fouvent  qu'il  rij  a 
Q^\\xïi placenta  pour  les  jumeaux,  ou  bien  que 
les  deux  maffes  font  tellement  liées  enfemble 
au  moyen  du  chorion  qui  enveloppe  les  deux 
enfans,  qu'on  ne  pourroit  extraire  une  portion 
fans  détacher  l'autre  en  même  temps  :  ce  qui 
pourroit  devenir  également  dangereux  pour  la 
mère  5c  le  fécond  enfant. 


34^  L' A  R  T 

Temps  où  954-  Puirqu'on  ne  doit  opérer  la  délivrance 
l'on  .doit  qu'après  la  fortie  du  dernier  enfant ,  excepté 
a  ors  opérer  ^^^^  ^^^  ^^^  ^v^  l^  nature  nous  met  fur  la  voie 

la   délivran- 
ce, d'agir  autrement  ,   en  poulTant  à  l'entrée  du 

vagin  le  placenta  du  premier ,  il  ne  fera  peut- 
être  pas  inutile  de  lier ,  en  attendant ,  le  cor- 
don qui  defcend  de  cette  maffe  ,  comme  quel- 
ques-uns l'ont  recommandé  :  mais  il  faudra  le 
dénouer  au  moment  de  la  délivrance ,  pour 
laifler  dégorger  l'arriere-faix  commun  ,  &  par 
ce  moyen  favorifer  fa  fortie. 

955.  On  tiendra  dans  ce  pioment  les  deux 
cordons  d'une  main  ,  &:  on  fe  conduira ,  du 
reiîe  ,  pour  délivrer  la  femme ,  comme  s'il  n'y 
avoit  eu  qu'un  feul  enfant. 

ARTICLE     II. 

De  la  manière  de  gouverner  les  femmes  en  couches^ 
Section     première. 

De  ce  qu'il  faut  faire  immédiatement  après  la  dé- 
livrance &  pendant  le  temps  qiie  la  femme  doit 
refier  fur  le  petit  lit. 

Des,  pré-  9  5  6'  Dés  que  la  femme  eft  délivrée  ,  que 
cautions    a  ^^^^^  opération 'fe  foit  faite  fpontanéement  ou 

obferver  1    •       9    /v  1 

après  la  dé-  "^^  ?  ^  Accoucheur  doit  S  aflurer  ,  par  le  tou- 
livrance.      cher  ,  fi  le  placenta  ii'auroit  pas  entraîné  & 


DES    A  C  e  OU  C  H  E  M  E  N  S,       347 

renverfé  le  fond  de  la  matrice  ,  ou  bien  fi  ce 
vifcere ,  en  entier ,  ne  feroit  pas  trop  defcen- 
du  ;  afin  de  le  relever  ^  ou  de  réduire  iur  le 
champ  la  partie  renverfée.  ^ 

957.  Quand  ,  à  cet  égard  ,  le  tout  eft  dans 
l'ordre  naturel ,  on  le  contente  de  faire  quel- 
ques fridions  avec  la  main  fur  le  bas-ventre , 
&  l'on  y  revient  de  temps  en  temps  ,  pour 
exciter  &  foutenir  le  reffort ,  ou  l'aûion  to- 
nique de  la  matrice  ,  favorifer  fon  dégorge- 
ment ,  &  prévenir  la  formation  des  caillots  ; 
qui  deviennent  fouvent  la  fource  de  plufieurs 
accidens. 

958.  Comme  la  femme  doit  refter  quelque 
temps  fur  le  petit  lit ,  où  elle  eil  accouchée , 
foit  pour  s'y  repofer  un  peu  ,  foit  parce  qu'il 
feroit  imprudent  &  même  dangereux  de  la  re- 
muer aufîi-tôt  5  par  rapport  à  l'hémorrhagie  , 
ou  tout  autre  accident  qu'elle  vient  d'éprou- 
ver ,  ou  bien  dont  elle  eft  menacée  ;  il  faut  la 
mettre  proprement,  en  fubflituant  des  linges 
fecs  à  ceux  qui  font  mouillés. 

959.  On  la  tient  dans  les  premiers  momens, 
&  autant  que  cela  fe  peut ,  couchée  horizon-^ 
talement  ;  on  lui  fait  rapprocher  &  alonger 
les  cuiiTes  &:  les  jambes  ;  on  la  couvre  plus 
ou  moins  pour  la  défendre  du  froid ,  &  on 
lui  prefcrit  le  filence  ,  6c  le  repos  le  plus'exad. 


348  L'A  R  T 

960.  Il  n'efl  pas  moins  néceffaire  de  mo- 
dérer les  mouvemens  de  l'ame  que,,  ceux 
du  corps  ;  tout  ce  qui  l'afFefte  vivement 
pouvant  alors  avoir  des  fuites  fâcheufes  ,  ainfi 
que  l'expérience  le  prouve.  Combien  de  fem- 
mes en  effet  n'ont-elles  pas  été  vidimes  d'un 
accès  de  joie  ,  de  colère  immodérée  ,  ou  de 
toute  autre  paiîion  femblable,  un  inftant  après 
l'Accouchement  ? 

961.  Si  la  femme  efl:  altérée  ,  on  lui  don- 
nera de  l'une  de  ces  boiffons  dont  il  efl:  parlé 
au  §.  749  ;  ou  bien  on  lui  accordera  un  petit 
bouillon  \  fi  elle  en  a  befoin.  Il  faut  profcrire 
entièrement  alors  Tufage  de  ces  liqueurs  fpi- 
riîueufes  ,  &  de  ces  breuvages  échauffans^ 
qu'on  leur  fait  prendre ,  foit  à  deffein  de  les 
réchauffer ,  foit  dans  les  vues  de  prévenir  les 
tranchées  utérines. 

Desreme-      9^2.  Chaque  bonne  femme,  pour  ainfi  dire 9 

des  que  bien  offre  fa  petite  formule  contre  ces  douleurs  5 

esgensprp-  qyçiquçfQis  pjyg  ^  charge  que  celles  de  l'en- 

polent  pour  ^        ^  ^  o      ti 

prévenir  les  fantcment  :  mais  aucun  de  ces  prétendus  re- 
tranchées, medes  ne  peut  les  prévenir.  Si  l'Accou- 
^'cheur,  fans  approuver  ces  remèdes,  eil  fou- 
vent  obligé  d'en  permettre  l'ufage  ,  pour  tran- 
quiîlifer  l'efprit  de  l'accouchée  ,  &:  ne  point 
encourir  la  difgrace  des  femmes  qui  les  pro- 
pofent ,  fa  complaifance  à  cet  égard  ne  doit 


DES     ACCOUCHEMENS.       349 

s'étendre  que  fur  ceux ,  qui,  par  leur  nature 
ou  par  leur  dofe  ,  font  incapables  de  toute 
adion. 

963.  Ces  douleurs  5   aufîî  peu   ordinaires     Caufe  des 
après  le  premier  Accouchement  que  communes  tranchées 

à  la  fuite  des  autres  ,  peuvent  dépendre  de  plu- 
fieurs  caufes  :  tantôt  elles  font  produites  par 
l'engorgement  des  parois  de  la  matrice  ,  &  tan- 
tôt par  la  préfence  d'un  caillot ,  ou  d'un  lam- 
beau de  placenta  ,  qui  ne  peut  être  expulfé 
que  par  des. efforts  femblables  à  ceux  de  l'Ac- 
couchement. 

964.  Une  faignée  du  bras  faite  avant  l'Ac-     Moyens 
couchement ,  ou  ime  faignée  du  pied  ,  prati-  P^'op^i^a*^- 

>         'i    r  1  V  I       r    ques&cura- 

quee  piulieurs  heures  après,  comme  cela  le^-f^^^g 
fait  chez  certaines  nations ,  pourroit  prévenir  chées. 
une  partie  de  ces  tranchées  ,  en  diminuant 
l'engorgement  des  vaiffeaux  utérins  :  mais  la 
fortie  des  corps  étrangers  peut  feule  appaifer 
les  douleurs  qui  n'ont  d'autres  caufes  que  leur 
préfence.  La  nature  dans  ce  cas  n'a  prefque 
jamais  befoin  d'aide ,  il  ne  faut  qu'infpirer  un 
peu  de  courage  à  la  femme. 

965.  Les  fomentations  émoUientes  ,  les  ca- 
taplafmes  ,  appliqués  fur  la  région  hypogaf- 
trique,  quelques  lavemens,  une  boiffon  abon- 
dante ,  d'une  infuiion  lé|ere  de  fleurs  de  til- 
leul ,  ou  autre  de  cettS^efpece ,  ne  peuvent 


tran- 


35©  E  A  R  T 

opérer  qu'un  bien  réel  dans  ces  mêmes  cas  , 
&  fur-tout  dans  celui  d'engorgement.  Quel- 
quefois aufîî  les  tranchées  font  fi  violentes  , 
&  les  femmes  en  foufFrent  fi  cruellement  , 
cju'on  eft  obligé  de  leur  donner  quelque  po- 
tion calmante  :  on  préfère  alors  un  peu  de 
liqueur  minérale  anodyne  d'Hoffman  ,  dans 
l'eau  de  fleurs  d'orange  &  de  tilleul. 

966.  Après  cette  courte  digreflion  fur  les 
tranchées  utérines  ,  ne  perdons  pas  de  vue 
que  la  femme  efl:  encore  fur  le  petit  lit ,  & 
qu'il  faut  bientôt  l'en  retirer  pour  la  mettre  dans 
im  autre,  où  elle  fera  plus  à  fon  aife;  il  faut  donc 
faire  préparer  ce  dernier ,  &  le  garnir  conve- 
nablement pour  que  les  lochies  n'en  pénètrent 
pas  les  matelas  ;  qu'on  ne  pourroit  changer  y 
ni  auiîi  commodément ,  ni  aufli  fouvent  que 
des  alaifes, 

66j,  Avant  d'y  tranfporter  la  femme ,  on 
lui  ôte  tout  ce  qui  l'environne  pour  la  chan- 
ger de  ce  qui  a  été  mouillé  par  la  fueur ,  par 
les  eaux  6c  le  fang  qui  fe  font  écoulés  de  la 
matrice  :  c'efl:  ce  que  les  gardes  appellent  gar- 
nir &  hahïlUr  C accouchée.  Quoique  rarement 
l'Accoucheur  foit  admis  à  cette  toilette  ,  & 
que  plus  rarement  encore  il  foit  obligé 
d'y  mettre  la  main  >  il  eil:  cependant  utile 
qu'il   fâche    en   quoi'^lle   confifte  5   ÔC    qu'il 


DES     A  CCOU  CH  EM  EN  S.      35I 

€n    connoifle    les    avantages    &    les    abus. 

Section     IL 

De  Vhahilhmmt  &  de  la  garniture  de  la  femme 
nouvellement  accouchée. 

968.  Rien  n'efl  indifférent  dans  le  temps  des 
couches  ;  les  chofes  les  plus  fimples  en  appa- 
rence deviennent  alors  quelquefois  très-nuili- 
bles  ;  &  les  femmes  fouvent  font  viâ:imes  d'un 
vain  avantage  qu'elles  recherchent  pour  l'ave- 
nir ,  ou  tout  au  moins  de  leur  ignorance  & 
de  celle  de  leurs  gardes.  Ces  femmes  nous 
fauront  peut-être  gré  de  nous  être  occupés  de 
leur  premier  ajuitement  de  couche  ;  alors  peu 
>\inporte  que  quelques  Accoucheurs  nous  re- 
prochent d'être  entrés  dans  ce  détail. 

969.  Chaque  peuple  a ,  pour  ainli  dire ,  fa 
manière  d'habiller  &  de  traiter  les  femmes  en 
couches  :  la  même  ne  peut  paffer  par-tout 
pour  la  meilleure.  Nous  ne  parlerons  que  de 
ce  qui  efl  en  ufage  parmi  nous  ,  &:  nous  fe- 
rons remarquer  ,  avant  tout ,  que  la  fortune 
y  a  mis  autant  de  variétés  qu'elle  a  établi  de 
conditions  diiférentes  parmi  les  femmes. 

970.  Nous  ne  faurions  condamner  la  pré- 
caution que  les  femmes  i  jaloufes  de  confer- 
ver  leur  chevelure  ,  ont  de  fe  faire  peigner 


3  5  i  L'  A  R  T 

quelques  Jours  avant  d'accoucher,  afin  d'en  oter 
la  poudre  &  la  pommade.  En  dépouillant  ainii 
la  peau  du  crâne  de  cetto^  efpece  de  croûte  , 
elles  en  retirent  fouvent  un  avantage  plus  réel 
que  celui  que  la  plupart  j  recherchent  ;  car 
en  favorifant  la  tranfpiration  de  cette  partie , 
elles  préviennent  des  maux  de  tèto.  quelque- 
fois difficiles  à  dompter. 
De  la  ma-  c^ji.  Les  unes  après  être  accouchées,  ima- 
niere  d'ha-  ^^^y^^^  j^e  Douvoir  trop  fe  garantir  du  froid  , 

biller  &  de  5  i        a        j         t    r  i 

garnir  la  ^^  couvrent  la  tête  de  plulieurs  bonnets  pi- 
femme  nou-  qués  &  de  plufieurs  coëffes  ,  tandis  que  les 
veileraent    ^^^j-gg  ^  p^f  un  principe  contraire ,  la  laiffent 

SCCOllCll£6 

prefque  nue.  L'excès  de  chaleur  pouvant  être 
auiîi  nuiiible  que  le  froid  ,  il  faut  fuivre  un 
jufle  milieu  dans  cette  coëifure  &  avoir  égarV^ 
en  cela ,  autant  à  l'habitude  des  femmes  qu'à 
la  faifon  où  elles  accouchent. 

972.  La  chemife  qu'on  paffe  à  l'accouchée 
eft  chez  la  plupart  très-courte  &  fendue  par- 
devant  dans  toute  fa  longueur  ;  du  reiîe  elle 
reffemble  affezbien  à  celle  de  l'homme ,  ayant  de 
longues  manches  à  poignet  &  un  collet.  On  a 
grande  raifon  de  la  préférer  aux  chemifes  or- 
dinaires,  puifque  par  préjugé  l'on  ne  permet, 
généralement  encore  ,  à  la  femme  d'en  chan- 
ger avant  le  feptieme  jour.  Cette  chemife  étant 
très-courte ,  ôc  ouverte  d'ailleurs  comme  une 

camifole  , 


DES    Ac  COUCHEMEN  S,       355 

camifole ,  eft  moins  expofée  à  fe  gâter  par  les 
lochies ,  &  laifle  plus  de  liberté ,  pour  gar- 
nir la  poitrine  &:  le  bas-ventre,  &:  en  changer 
les  linges  au  befoin. 

973.  Par  -  deffus  cette  chemife  les  femmes 
mettent  une  camifole  à  longues  manches ,  ÔC 
fouvent  deux  ,  fans  avoir  égard  à  la  faifon  ; 
de  forte  que  pour  fe  préferver  du  froid  , 
quelques  -  unes  s'accablent  de  chaleur  ,  5c 
du  poids  des  vêtemens  qui  ne  fauroient  être 
ti'op  légers  &  trop  libres  pendant  le  temps 
qu'elles  reftent  au  lit. 

974.  On  ne  voit  pas  trop  clairement  d'où 
vient  l'ufage  généralement  adopté  en  France 
&  dans  quelques  pays  voiiins  ,  de  bander  le 
ventre  &  la  poitrine  de  l'accouchée  ,  ni 
quel  en  a  été  d'abord  le  but.  Ce  qui  pa- 
roît  davantage ,  c'eft  que  toutes  les  femmes 
n'en  retirent  pas  le  fruit  qu'elles  en  attendent, 
&  que  quelques-unes ,  au  lieu  de  ces  vains  agré- 
mens  qu'elles  y  recherchent  ,  n'y  trouvent 
qu'une  fource  de  maux  dont  tôt  ou  tard  elles 
font  viôimes. 

975.  Les  unes,  en  fe  faifant  ainii  garnir  le     Desavan- 
fein  ,  n'ont  d'autre  but  que  de  le  défendre  du  ^^^^*  ^  ^^^ 

.  mconvé- 

contaâ:  de  l'air  ,  &  d'y  entretenir  un  peu  de  niens  de  ban- 
chaleur  :  les  autres  fe  propofent  d'en  confer-  der  la  poi- 
ver  la  forme  &  la  beauté ,  en  empêchant  le  ""^^^^^i'^^- 

^  couchée, 

Torm  L  Z 


3ï4  L'A  R  T 

lait  de  s'y  porter  &  de  le  diflendre.  Les  pre- 
mières ferrent  peu  le  bandage  ,  le^  dernières 
le  font  davantage,  &  appliquent  fouvent  en- 
core fur  leur  fein  des  topiques  aïlringens  ;  mais 
elles  paient  quelquefois  au  prix  de  leur  fanté  , 
ce  vain  agrément  ,  qu'elles  ne  préfèrent  fure- 
ment  que  par  ignorance. 
Desincon-.     976.  Il  en  eft  de  même  du  bandage  qu'on 
véiiiens  &  applique  autour   du   ventre.  Les  femmes ,  en 
de  ban-  ^'7  recherchant  Q\\e  cette  ^ineKe  de  taille  dont 
der  le  ventre  la  grolTeffe  les  avoit  privées,  s'expofenî  à  de 
de  l'accou-  f^cheufcs  incommodités  qui  ne  ceiTent  le  plus 
fouvent  qu'avec  elles.  Peu  &  Mauriccau  fe  font 
élevés  contre  l'abus  de  ce  bandage;  mais  ils 
n'ont  pas  cru  le  devoir  profcrire  entièrement. 
Sindlk  en  a  fait  connoîîre  l'utilité   chez  les 
femmes  menacées  ou  attaquées  de  défaillance 
t>c  de   fjnccpes  dans  les  premiers    momens 
qui  fuivent  la  délivrance  :  il  recommandoit 
même  de  faire  comprimer  le  ventre  de  l'ac- 
couchée pendant  qu'on  préparoit  ce  bandage. 
977.  L'expérience  qui.  m'en  avoit  confirmé 
les  avantages  en  pareilles  circonftances ,  avant 
que  je  connuffe  les  préceptes  de  Smcllic ,  m'a 
depuis  appris  qu'il  pouvoit  ètxQ  utile  dans  cer- 
tains- cas  de  perte  après  l'Accouchement ,  en 
modérant  un  peu  le  cours  du  fang  vers  la  ma-r 
trice ,  par  h  preflipa  médiate  qu'il  exerce  fur  \q^ 


DES    A  C  COU  CHE  ME  N  S.       3J5 

•vaiiîeaux  du  bas-ventre.  D'autres  fois  il  s-op-' 
pofe  à  la  dilatation  &:  au  bourfcufflement  du 
canal  inteflinal ,  il  prévient  les  hernies  confé- 
cutives  en  réliftant  à  Timpulfion  des  parties 
flottantes.  'En^w  ,  j'ai  remarqué  qu'à  pareil 
terme  des  couches ,  plufieurs  femmes  dont  le 
ventre  n'avoit  pas  été  légèrement  contenu 
dans  les  premiers  temps  ,  avoient  la  ma- 
trice plus  volumineufe  &  plus  gorgée  que  le§ 
autres. 

978.  Il  nous  femble,  d'après  ces  obfervations , 
qu'on  ne  devroit  pas  omettre  ce  bandage  ,  & 
qu'il  faudroit  même  l'appliquer  immédiatement 
après  la  délivrance.  La  néceffité  de  bander  la 
poitrine  n'efl  pas  auiîi  évidente ,  &:  nous  pen- 
fons  qu'on  feroit  bien  de  s'en  difpenfer.  Il  fuf- 
£t ,  pour  y  entretenir  la  chaleur  néceffaire  ,  de 
recouvrir  le  fein  d'une  ferviette  mollette ,  ou 
de  l'une  de  ces  pièces  ouatées  que  les  femmes 
deflinent  à  cet  ufage. 

979.  Le  bandage  de  ventre  fe  fait  de  la  ma-     obferva- 
niere  fuivante  ;  on  applique  fur  la  région  hy-  tlon  fur  ie 
pogailrique  une  ferviette ,  bien  douce  ,  pliée  ''^"^^^S^  ^^ 
fous  une  forme  quarrée  ,  ou  triangulaire ,  6c 

on  la  foutient  par  une  autre  pliée  en  long  ,  dont 
on  entoure  le  ventre.  On  doit  peu  ferrer  ce 
bandage  dans  les  premiers  momens  ;  mais  on 
pourra  le  faire  davantage  par  la  fuite  ^  e|i 

Z  2 


3  5^  L' ^  R  T 

augmentant   infenliblement  à  mefure  que  le 
volume  de  la  matrice  diminuera. 

980.  Un  fichu  placé  fur  le  col ,  une  alaife 
dont  on  entoure  les  lombes  &  les  cuiffes  de 
la  femme  ,  en  manière  de  jupon ,  &  une  fer- 
viette  molle  appliquée  contre  la  vulve ,  doi- 
vent completter  la  garniture  de  l'accouchée. 
On  la  tranfporte  enfuite  dans  fon  lit ,  &:  on 
lui  prefcrit  un  régime  convenable  à  fon  état. 

981.  Il  eft  difficile  de  fixer  au  Julie  la  ma- 
nière de  gouverner  les  femmes  en  couches, 
même  d'établir  des  préceptes  généraux  à  ce 
fujet  5  fans  préalablement  avoir  fait  connoître 
les  principaux  phénomènes  qui  fe  manifeilent 
après  l'Accouchement  ,  6c  leurs  différences 
relativement  aux  diverfes  circonftances  qui 
peuvent  fe  préfenter.  Nous  les  expoferons 
très-brièvement. 

Section    III. 

Des  principaux  phéno?nenes  quife  manifejîent  dans 
U  temps  des  couches. 

Des  fuites      982.   L'on  a  diftingué  avant  nous  les  fuites 
descoudies.  jg^  couches  en  naturelles  &;  en  accidentelles. 
Les  premières  offrent  des  différences  infinies 
&  purement  individuelles  ;  les  autres  font  tan- 
tôt l'effet  d'une  difpofition  prochaine  à  la  ma- 


DES    ACCOU  CHEMEN  S,       357 

ïadie  ,  dont  rAccouchement  n'a  fait  que  fa- 
voriser le  développement  du  germe  ,  &  tantôt 
elles  dépendent  de  la  mauvaife  habitude  du 
fujet  5  de  l'impéritie  de  l'Accoucheur  ,  de 
l'inexaûitude  de  la  femme  dans  le  régim.e ,  ou 
de  quelque  accident  imprévu.  Nous  ne  par- 
lerons que  des  fuites  de  couches  les  plus  or- 
dinaires. 

983.  Une  efpece  d'accablement  ou  de  laffi-     Suites  na- 

tude  femblable   à  celle  qu'on   éprouve  à  la  ^^^^^^^^  «îes 

couches 
fuite  d'un  exercice  violent  &  immodéré ,  fuc- 

cede  peu  de  temps  après  l'Accouchement,  à 
l'agitation  excitée  par  le  travail  :  mais  bien- 
tôt l'aélion  du  pouls  fe  réveille ,  la  chaleur  fe 
ranime  ,  la  peau  devient  humide  ,  une  moi- 
teur falutaire  fe  déclare  ,  les  membres  recou- 
vrent leur  première  liberté ,  l'ordre  des  fonc- 
tions fe  rétablit,  &:  le  plus  grand  calme  fuc- 
cédant  à  cet  effort  de  la  nature  ,  permet  à  la 
femme  de  fe  livrer  paifiblement  à  la  joie  d'être 
mère. 

984.  Pendant  les  premiers  jours  >  il  fe  fait  Deslochîes 
un  dégorgement  abondant  par  la  vulve.  C'efl  ^^"g"^"^^  ^ 

laiteufes. 

d'abord  du  fang  très-pur  ,  dont  la  couleur  & 
la  confifîance  commencent  à  s'affoiblir,  plutôt 
ou  plus  tard ,  &:  diminuent  infeniiblement  ;  de 
forte  qu'après  vingt-quatre  heures ,  pour  l'or- 
dinaire ,  il  ne  paffe  qu'une  efpece  de  férofiîé 

Z3 


358  V  A    R    T 

roiuTâtre  ,  qui  ne  tarde  pas  encore  à  changer 

de  nature.  Elle  devient  bientôt  plus  épaifîe ,  plus 

blanche  ,  &  comme  purulente  ,  ce  qui  lui  a 

^     fait  donner  le  nom   de  lochies  punformes.   On 

appelle  les-  deux  premières  efpeces  lochies  fan- 

glanes  ècférei{fes. 

Deîa.du-      985.  La  durée  &  la  quantité  de  ces  difîé- 

'.  '  rentes  efpeces  de  lochies  font  d'ailleurs  rela- 

tives  à  un  grand  nombre  de  circonilances  dont 

nous  ne  ferons  nullement  ici  mention.Leslochies 

fanguines  coulent  quelquefois  pendant  les  deux 

premiers  jours  ,  avec  ou  fans  douleur  :  ce  qui 

tient  à  l'état  de  la  matrice ,  oc  à  la  nature  du 

fang  ,   qui  tantôt  paiTe  fluide  ,  &  tantôt  en 

caillot.    Ce  font   ces  douleurs  qu'on  défigne 

,      fous  le  nom  de  tranchées  utérines.  Voye^  §.962 

&  fuivans. 

986.  Si  l'on  connoiilbit  moins  le  mécha- 
nifme  par  lequel  s'arrêtent  ces  premières  lo- 
chies 5  il  y  auroit  de  quoi  être  grandement 
furpris  de  ce  que  toutes  les  femmes  ne  périiTent 
pas  d'hémorrhagie  peu  de  temps  après  l'Ac- 
couchement. S'il  eft  rare  que  cette  évacuation 
fe  foutienne  au-delà  des  deux  premiers  jours , 
il  eft  très-ordinaire  de  voir  le  fang  reparoitre 
de  temps  à  autre  dans  le  cours  des  premières 
femaines  ,  &  même  du  mois  entier  :  ce  qui 
provient  de  la  foiblefTe  àes  vaifTeaux  utérins  5 


DES   ACCOUC  H  E  MEI^  S.       359  \ 

&  de  la  largeur  contre  nature  que  quelques-  ; 

uns  confervent  encore.  j 

987.  La  fource  de  toute  efpece  d'écoulé-  Delafuf-  1 
ment  fernble  le  plus  fouvent  fe  tarir  du  deu-  penfion  des        \ 

.  ^  .  .  .  lochies  pen- 

xieme  au  troiiiemejour,  mais  pour  Vingt-quatre  la  fie- 
heures  feulement  ou  environ.  La  matière  des  lo-  vre  de  lait.  \ 
chics  paroît  alors  refluer  dans  le  fang  ;  il  s'en  ; 
fait  un  tranfport  vers  les  mammelles  ;  &  il  * 
fe  détermine  une  crife  plus  ou  moins  forte  \ 
qu'on  nomme  communément  Jievre  de,  lait,  j 

988.  Cette  crife  s'annonce  par  quelques  élan-  De  la  fie-  j 
cemens  dans  le  fein  :  bientôt  après  il  y  furvient  ^"^^  ^^  î^^^-  \ 
du  oronflement  &  de  la  tenfion  :  fon  volume 

augmente  infenfiblement ,  même  de  forte  que  \ 

la  peau ,  dans  certaines  femmes  ,  femble  me-  ' 

nacée  de  crevaffe.  L'engorgement  s'étend  fort  ■ 

fouvent  au  loin  du  côté  des  aiflelles  ,  &  rend  \ 

quelquefois  la  refpiration  difficile  &  laborieufe.  ' 

Le  pouls  5  pendant  ce  temps ,  acquiert  de  la  \ 

force  &  de  la  fréquence  :  la  tête  s'appefantit,  J 

le  vifage  fe  colore  ,  une  efpece  de  laiîitude  ,     1 

univerfelle  fe  fait  fentir ,  &  la  femme  éprouve  ■ 

des  picottemens  par  tout  le  corps.  - 

989.  Une  fjeur ,  plus  ou  moins  abondante ,  \ 
6c  dont  l'odeur  aigre  dénote  affez  le  caraâ:ere  ^ 
laiteux ,  ramené  toujours  le  calme  à  fa  fuite.  i 
Elle  continue  fouvent  pendant  vingt  -  quatre 

heures ,  &  même  plus ,  en  ne  laiffant  que  de  ^ 

Z  4 


3(îo  L  A  R  T 

courts  intervalles.  On  ne  doit  rien  faire  qui 
puiiTe  la  troubler  ;  &  il  pourroit  être  égale- 
ment nuifible  de  la  provoquer  en  furchargeant 
la  femme  de  couvertures ,  ou  bien  en  lui  don- 
nant de  ces  boiffons  échauffantes  contre  Tufase 
defquelles  nous  nousfommes  déjà  expliqués.  Il 
faut  feulement  favorifer  cette  évacution  quand 
on  y  trouve  la  nature  difpofée. 

990.  La  fupprefîion  des  lochies  qui  a  lieu 
afîez  fouvent  pendant  cette  crife  ,  en  efl  une 
fuite  il  naturelle  ,  qu'on  ne  doit  jamais  s'en 
mettre  en  peine.  Cet  écoulement  fe  rétablit 
de  lui  -  même  ,  quand  les  fueurs  deviennent 
moins  abondantes^  &  l'humeur  des  lochies  ref- 
femble  alors  en  quelque  forte  à  une  matière 
laiteufe  ,  qui ,  par  la  fuite  ,  acquiert  plus  ou 
moins  de  coniiftance. 
Temps  où  991.  Ce  n'eil  qu'à  la  ^xi  du  quatrième  jour 
lesmammei-  des  couches  que  les  mammelles  fe  détendent , 

lescommen-  r  •.  9  11        r    j  '  .  i 

.  -  ^ ,  loit  parce  qu  elles  le  ae2foro;ent  par  le  mamme- 

cent  a  le  de  ,   .  o      d  r 

gorger.        ^^"^  ->  ^oî^  parce  que  l'écoulement  des  lochies  re- 
commence 5  ou  devient  plus   abondant ,  ou 
qu'une   partie  du  lait  a  été   entraînée  par  les 
fueurs. 
Delà  du-      cjc)2.  Les  dernières  lochies  fe  mêlant,  dans 
.es  ^r-  1^  {y^{iY^Q     à  l'humeur  des  flueurs  blanches  aux- 

nieres    lo-  ^ 

chies.  quelles  beaucoup   de  femmes  font  fujettes  , 

l'on  ne  peut  au  jufle  en  connoître  la  fin.  Elle^ 


entant. 


n  ES   Ac  C  OU  C  H  EM  ENS.       x6\  J 

•^  j 

coulent  tantôt  pendant  un  mois  ,  même  bien  ] 
plus  long-temps,  &  rarement  la  fource  s'en  ; 
tarit  plutôt.  La  fupprelilon  accidentelle  de  cet  \ 
écoulement  ,  de  même  que  celle  des  lochies  ] 
rouges  5  peut  devenir  la  caufe  d'un  très-grand  \ 
nombre  d'accidens  ,  aufli  variés  par  leur  na- 
ture 5  que  par  leur  intcnfité  ,  &:  leurs  effets.  j 

993.  Les  femmes  qui  nourriffent ,  s'affran-  Etat  de  la     j 
chiiTent  de  la  majeure  partie  de  ces  accidens ,  femme    qui     : 

o  A  1         r  •  1-1  J-       •  ^  alaite     foa        j 

oL  même  des  fuites  de  couches  ordmaires  a 
celles  qui  ne  nourriffent  pas.  Rarement  elles 
éprouvent  cette  révolution  laiteufe  dont  nous 
venons  de  parler;  parce  qu'elles  tranfmettent, 
de  temps  à  autre,  à  leur  nourriffon  ,  le  fluide 
redondant  qui  la  détermine.  Ces  femmes  ont 
des  fueurs  moins  abondantes  que  les  autres  ; 
leur  fein  ne  fe  gonfle  pas  autant  que  celui  de 
ces  dernières;  les  lochies  ne  coulent  pas  auiîi 
long-temps  ;  &  fi  cette  évacuation  fe  fufpend 
au  troiiieme  jour  ,  fouvent  après  ce  terme  , 
elle  ne  reparoît  qu'en  médiocre  quantité. 

994.  Ce  ferafous  ce  double  afpeâ:  que  nous 
confidérerons  la  femme  en  couches,  pour  dé- 
terminer la  manière  de  la  gouverner,  ou  le  ré« 
gime  qui  lui  convient  le  mieux. 


362  L'  A  R   T 

Section    IV. 

Du  régime  des  femmes  en  couches. 

Durégime      0)9 5.  Le  régime ,  comme  on  le  fait ,  ne  s'en- 
que  oivcnt  ^^^^         feulement  des  alimens ,  mais  aiiiîi  de 

oblerver  les  ^  ' 

femines  en  toiit  Ce  qiiî  a  rapport  aux  chofes  non-naturelles^ 
couches.  dont  l'iniluence  ,  fur  réconomie  animale  ,  ne 
fe  fait  jamais  mieux  |bntir  que  dans  le  temps 
des  couches. 
De  fair.  996.  Rien  n'eft  alors  d'une  plus  grande  im- 
portance que  le  choix  de  l'air  :  L'exemple  des 
épidémies ,  qui  exercent  ii  fouvent  leur  fureur 
dans  les  grands  hôpitaux ,  où  la  mifere  conduit 
tant  de  femmes  ,  prouve  à  quel  point  ce  fluide 
doit  être  pur ,  &  exempt  de  corruption.  Les 
miafmes  putrides  dont  il  efl  chargé  dans  ces 
endroits  ne  font  pas  les  feules  qui  puiffent  en 
altérer  la  falubrité  ;  les  corpufcules  émanés 
de  quelques  fleurs  ,  telle  que  la  rofe  ,  &  le 
jafmin  ,  ou  d'autres  fubftances  odoriférantes , 
ont  quelquefois  donné  lieu  à  de  fâcheux  acci- 
dens  ,  quoique  chez  des  fcm.mes  très -accou- 
tumées dans  un  autre  temps  à  ces  fortes  d'o- 
deurs. 

997.  Un  air  trop  chaud ,  ou  trop  froid,  n'cflpas 
moins  contraire  aux  femm.es  nouvelîemient  ac- 
couchées que  celui  qui  efl:  chargé  de  ces  par- 


DES    ACCOUCH  ÈM  EN  S.       363 

tîes  hétérogènes  dont  nous  venons  de  parler. 
Il  eft  effentiel  que  la  chambre  qu'elles  habi- 
tent fok  bien  fituée  &  bien  percée ,  afin  qu'on 
puiffe  renouveller  ce  fluide  de  temps  en  temps, 
l'cchaufFer  ou  le  rafraîchir  félon  le  befoin. 

998.  L'accouchée  ne  devroit  recevoir  dans 
les  premiers  jours  que  les  vifitcs  indifpenfa- 
blés.  Elle  doit  être  peu  couverte  dans  fon  lit, 
fi  ce  n'efl  en  hiver  ,  ay|nt  plus  d'égard  pour 
cela  au  temps  &  à  l'habitude  qu'à  l'état  de 
couches.  Les  rideaux  du  lit  ne  devroient  ja- 
mais être  ferm.és  ,  fi  ce  n'efl  dans  le  moment 
011  l'on  tiendra  les  croifées  &:  les  portes  de  la 
chambre  ouvertes  pour  en  renouveller  l'air. 

999.  Cette  cham.bre  doit  être  éloignée  du 
grand  bruit  :  on  ne  fauroit  d'ailleurs  y  gar- 
der trop  de  iilence  ,  pour  que  la  femme  puiiTe 
Y  repofer  tranquillement ,  qu'elle  ne  foit  point 
éveillée  en  furfauî ,  ni  incommodée ,  fur-tout 
dans  ce  pays  ,  par  l'ébranlement  &  le  bruit 
qu'excitent  les  voitures.  Déplus,  cette  cham- 
bre ne  doit  être  éclairée  le  jour  que  par  une 
lumière  fort  douce  ,  &  la  nuit  par  une  feule 
bougie  ,  qu'on  aura  le  foin  de  détourner  des 
yeux  de  la  malade. 

1000.  On  ne  doit  pas  obliger  les  femmes   D£iaf,jua« 
nouvellement  accouchées  à  garder  confia  m-  tion  que 
ment  la  même  pofition ,  ÔC  à  reiler  fur  le  dos  ?^'^^  P^"^" 


drela femme  pendant  les  premières   vingt-quatre  heures  , 
en  couche,    comme  on  ne  leur  recommande  encore  que 
trop  fouvent  ;  rien  ne  pouvant  mieux  les  dé- 
laiTer  de  la  fatigue  du  travail ,  que  la  liberté 
de  remuer  &  de  changer  d'attitude  :  on  ne  doit 
donc  pas  les  en  empêcher ,  fi  ce  n'ell:  cependant 
après  une  perte  >  ou  quand  l'on  a  quelque  raifon 
de  craindre  cet  accident  ;,  d'ailleurs  elles  pour- 
ront ie  tourner  tantôt  fur  un  côté ,  tantôt  fur 
l'autre  ,  &  même  fe  mettre  im  peu  à  leur 
féant. 
Des  paf-      1001.  Les  paflions  vives  n'étant  pas  moins 
^"^*  à  craindre  dans  le  temps  des  couches  ,  que 

tout  mouvement  immodéré  du  corps ,  on  ne 
doit  en  infpirer  à  la  femme  que  de  douces  & 
d'agréables  ,  en  faifant  enforte  de  détourner 
tout  ce  qui  pourroit  Taifeder  vivement. 
Des  éva-  1002.  Rien  n'eft  plus  conforme  au  vœu  de 
cuations.  |^  nature  que  de  favorifer  les  évacuations  par 
îefquelles  elle  tend  à  fe  dépouiller  de  l'humeur 
laiteufe  dont  elle  efl  furchargée.  Pour  exciter 
ou  entretenir  celle  du  ventre  ,  l'on  prefcrira 
tous  les  jours  un  lavement  emoUient  èc  même 
deux,  fi  la  malade  étoit  tourmentée  de  colique; 
excepté  dans  ce  temps  de  crife  &c  de  fueurs 
abondantes  dont  il  a  été  parlé  ci-deffus.  On 
les  continuera  après  cette  époque  ,  &  on  les 
rendra  même  de  temps  en  temps  laxatifs  ^  en 


ac- 


DES    Ac  COUC  HEM  ENS.       365 

mettant  trois  ou  quatre  onces  de  miel  com- 
mun 5  de  miel  mercurial ,  ou  quelque  chofe 
de  plus  aûif ,  fi  le  cas  le  requiert. 

1003.  On  entretient  le  cours  des  urines  ,  &   Delà  boif- 
la  moiteur  de  la  peau  ,  en  faifant  boire  à  la  f'onquicon- 

iî  1        1  •       j         vient    a    la 

.femme  une  tilanne  dorge  ,  ou  de  chiendent  f^j^^^j^ 
avec  un  peu  de  rëgliffe  ;  une  légère  infuiion  couchée. 
de  fleurs  de  tilleul ,  de  camomille  ou  de  ma- 
tricaire ,  de  fleurs  de  fureau ,  de  millepertuis , 
ou  d'autres  plantes  analogues  :  de  l'eau  com- 
mune ,  &  prefque  froide ,  avec  un  peu  de  ii- 
Top  de  capillaire ,  ou  de  guimauve ,  doit  être 
la  boifîbn  ordinaire  des  femmes  qui  ont  de  la 
répugnance  pour  les  premières. 

1004.  Ces  boiffons  favorifent  également 
l'écoulement  des  lochies  ^  &  fuffifent  prefque 
toujours  pour  les  rappeller  quand  elles  font 
fiipprimées  :  l'engorgement ,  l'éréthifme  ,  ou 
l'inflammation  de  la  matrice  ,  étant  le  plus 
fouvent  la  caufe  de  cette  fuppreiîion. 

1005.  Très-rarement  l'on  eil:  obligé  d'avoir 
recours  à  ces  infjfions  d'armoife  ,  de  rhue  , 
de  fafran  oriental ,  &c.  ainfi  qu'à  toutes  ces 
potions  échauffantes  ,  qu'on  donne  encore  fi 
fréquemment  aux  femmes  du  peuple  ,  aban- 
données aux  foins  d'une  garde  ,  ou  d'une  voi- 
fine  :  le  vin  chaud  avec  le  fucre  &  la  cannelle 
n'efl  pas  moins  dangereux.  Quand  la  fuppref- 


^66  r  A  R  T 

fion  des  lochies  vient  de  l'une  des  caiifes  in- 
diquées 5  les  émoUiens  &  les  délayans  con- 
viennent excluïivement. 

1006.  Ces  boiffons  &  ces  potions  échauf- 
fantes font  cependant  utiles  dans  certains  cas , 
où.  il  y  a   plus  de  foibleife   que    d'ailridion 
dans  les  vaiffeaux  de  la  matrice  :  mais  comme 
il  arrive  fouvent  qu'en  prefcrivant  les  pre- 
mières les  femm.es  fubilituent  à  une  légère  in- 
fuiion  ,  une  forte   décoftion  des  plantes  qui 
leur  ont  été  indiquées ,  ainfi  que  plufieurs  fois 
j'en  été  témoin ,  l'Accoucheur  doit  s'expliquer 
clairem.ent  à  ce  fujet ,  ^  déterminer  la  quan- 
tité de  ces  mêmxcs  plantes  qui  convient  pour 
^    une  pinte  de  boiiTon. 
Bes  ali-       1007.  La  quantité  &:  la  nature  des  aîimens 
rnsas.  q^^g  ^q\^  prendre  la  nouvelle  accouchée  doi- 

vent être  déterminées  par  les  circonilances. 
L'on  ne  fauroit  ,  félon  quelques-uns  ,  faire 
obferver  une  diète  trop  exacte  à  la  femme 
qui  n'allaite  pas  fon  enfant  ;  au  lieu  qu'il  y  a 
peu  de  chofe  à  changer  à  fa  manière  ordinaire 
de  vivre  ,  quand  elle  fe  livre  à  cet  important 
devoir.  Des  préceptes  auiïi  vagues  peuvent 
être  également  nuifibles  àe.ns  l'un  ^  l'autre 
cas. 

1008.  Souvent  on  eil  p])ligé  d'accorder  des 
alimens  à  la  première  femme  ,  &  de  tenir  la 


D  ES    A  C  C  ou  C  F  E  M  EN  s.       3  67 

féconde  à  la  diète  ;  pafCe  que  l'habitude 
chez  elles  n'efl  pas  la  même,&c.  Plulieurs  fois 
nous  avons  cru  devoir  prefcrire  des  alimens 
à  certaines  femmes  accoutumées  à  mang;er 
beaucoup ,  pour  calmer  des  accidens  qui  au- 
roient  exigé  chez  d.  autres  une  diète  févere. 

1009.  Quand  il  ne  furvient  rien  d'extraor- 
dinaire après  l'Accouchement  ,  on  peut  fans 
crainte  accorder  à  la  femme  ,  il  elle  a  faim , 
deux  petits  potages  par  jour,  &  même  trois, 
foit  au  riz  ,  ou  autrement  ;  ou  bien  on  lui 
donnera  du  bouillon  &:  une  croûte  de  pain , 
qu'elle  y  trempera  ,  ou  qu'elle  mangera  à  fon 
gré.  Si  l'on  fait  bien  de  retrancher  ces  potages 
pendant  la  durée  de  la  fièvre  de  lait ,  le  len- 
demain ,  ou  le  furlendemain  ,  on  permet  de 
plus  un  peu  de  légumes  bien  préparés  ,  du 
poiiTon  ,  du  poulet  rôti ,  uu  œuf  frais  ,  du 
bon  vin  coupé  avec  un  tiers  ou  partie  égale 
d'eau  ,  6c  plus  fi  la  femme  le  veut. 

10 10.  Le  jour  de  la  iievre  de  lait ,  on  tien-     Régime 
dra  la  malade  au  bouillon ,  &  on  la  fera  boire  ^^'^^  ^^î- 
abondamment  ;    afin  de   fournir  un   véhicule  .  °  ^^^T  ^ 

jour    de    la 

convenable  à  l'humeur  laiteufe  ,  6^  de  reilituer  fièvre  de 
au  fang  loifcmm  dont  il  fe  trouve  dépouillé  par  ^^^^* 
les  fueurs  qui  ont  lieu  dans  ce  temps. 

loii.  Quelques  femmes  font  à  peine  ac-     d^s  iq. 
couchées  qu'elles  fe  font  appliquer  fur  la  vulve  tions  qa'o» 


^6S  E  A  R  T 

efî  dansi'u-  des  linges  trempés  dans  rhuiîe  &;  le  vin  ,  pour 
fage  de  faire  ^^  calmer  la  douleur  &  l'irrîtation  :  par  la 

fur  les  par-  r  '  w        r  •  iv      «i         o 

tîes  de  la  ^"^^^  ^^^^  luppnment  1  huile  ,  &  ne  fe  fervent 
femme.  que  de  vin  dans  lequel  plusieurs  font  bouillir  des 
rofes,  &  même  des  fubflances  plus  aftringentes. 
Ces  dernières  lotions  ne  font  jamais  plus  utile- 
ment employées  que  par  les  femmes  fujettes  au 
relâchement  du  vagin ,  à  la  defcente  de  la  ma- 
trice ou  en  qui  les  fymphifes  du  balîin,  ramollies 
pendant  la  groffelTe ,  confervent  trop  de  mo- 
bilité après  l'Accouchement  :  mais  il  faut  bien 
prendre  garde  de  les  employer  dans  le  pre- 
mier temps  des  couches.  Les  lotions  émol- 
lientes  réfolutives  &  adouciffantes  convien- 
nent alors  excluiivement. 

ICI 2.  Ces  dernières  fe  font  alTez  communé- 
ment avec  le  lait  dans  lequel  on  a  fait  bouillir  une 
petite  poignée  de  cerfeuil.  On  peut  y  fubilituer 
une  eau  de  guimauve ,  d'aigremoine  ou  d'orge. 
ICI 3.  Dans  bien  des  cas  il  ne  feroit  pas 
moins  utile  de  tenir  fur  le  ventre  ,  pendant 
les  premiers  jours  .des  couches  ^  des  flanelles 
trempées  dans  l'eau  chaude ,  dans  du  lait ,  ou 
une  décoction  de  plantes  émollientes  ;  afin 
d'en  entretenir  la  foupleffe  &  de  favorifer  le 
dégorgement  de  la  matrice  ,  qu'un  peu  d'éré- 
thifnie  rend  fouvent  plus  difficiles  chez  cer- 
taines femmes. 

1014. 


DES  Accouchement.     3(^9 

I  o  1 4.  Le  fel  de  duohus  fe  donne  trop  fréquem- 
ment  aux  femmes  en  couches  ,  pour  le  paffer 
fous  filence.  Il  paroît  confacré  à  leur  traite- 
ment 5  &  chaque  Matrone  fe  croit  en  droit  de 
le  prefcrire  dès  que  la  fîevre  de  lait  ell  paf-* 
fée.  Ce  médicament  n'efl:  cependant  pas  in- 
différent :  beaucoup  de  femmes  ne  peuvent  le 
fupporter ,  même  à  très-petite  dofe.  S'il  efl:  des 
cas  oii  il  foit  réellement  indiqué ,  il  s'en  trouve 
un  bien  plus  grand  nombre  aii  Ton  peut  s'en 
paiî'er. 

ICI 5.  C'efl:  aufïi  l'ufage,  plutôt  que  la  rai-  Del'ufags 
fon  ,  &  le  bon  état  de  la  femme  ,  qui  fixent  le^"  ^^^  ^^ 
temps  ou  1  on  doit ,  pour  la  première  rois  , 
changer  la  chemife  &  les  autres  ajuftemens 
de  couches  :  excepté  les  alaifes  &C  les  fervieîtes 
qui  reçoivent  l'humeur  des  lochies ,  qu'on  doit 
renouveller  très  -  fouvent  ,  ce  n'efl  encore 
qu'au  feptieme  &  même  au  neuvième  jour 
qu'on  accorde  cette  faveur  à  la  femme.  Mais 
pourquoi  la  laiffer  croupir ,  en  quelque  forte, 
aufli  long-temps  dans  fes  excrémens  ,  tandis 
qu'aucun  état  ne  demande  plus  de  foin  61  de 
propreté  que  celui  des  couches  ï 

10 16.  Nous  penfons  que  ces  femmes  peu-     Du  temps 
vent  changer  de  linges  beaucoup  plutôt ,.  &  °^  l'accou- 
toutes  les  fois  que  les  leurs  feront  mouillés  chanilT'^de 
par  la  fueur  ou  autrement  ;  pourvu  que  ceux  linges. 
Tome  /,  A  a 


37^  L^  A  R  r 

qu'on  doityfubllitiierfoientbien  fecs  &  chauf- 
fés convenablement.  On  peut  auffi.  dès  les  pre- 
miers jours  les  tranfporter  avec  foin  dans  un 
petit  lit  5  pour  qu'on  remue  le  leur  ,  &  qu'on 
en  renouvelle  les  draps  s'il  en  eft  befoin:  mais 
elles  ne  devroient  marcher  que  le  plus  tard 
poiîible  ,  &  jamais  avant  les  huit  ou  dix  pre- 
miers jours  ;  même  quand  les  couches  font  des 
plus  naturelles  :  avec  cette  précaution  ,  elles 
s'expoferoient  moins  au  relâchement  du  vagin , 
à  la  defcente  de  la  matrice  ,  &  à  d'autres  in- 
commodités qui  font  les  fuites  de  celles-ci. 
Du  temps  10 17.  La  plupart  des  femmes  valétudinai- 
ou  il  con-  j.gg  attribuant  à  l'humeur  laiteufe  l'altération 

vient  de  pur- 
ger l'accou-  ^^  ^^^^^  fanté  5  fans  avoir  égard,  fouvent ,  aux 

ciiée.  longues  années  qui   fe    font  écoulées  depuis 

qu'elles  font  accouchées ,  imaginent  qu'on  ne 
fauroit  trop  purger  les  autres  dans  le  temps  de 
leurs  couches.  Quelques-unes  veulent  que  ce 
foît  au  neuvième  jour ,  &:  d'autres  plus  tard  , 
6£  feulement  après  le  retour  des  règles.  Nous 
ne  nous  élèverons  point  contre  l'ufage  des 
purgatifs  ;  mais  nous  obferverons  feulement 
qu'on  ne  doit  pas  en  abufer  dans  les  premiers 
temps  5  oC  que  le  moment  de  les  adminiflrer 
dépend  de  certaines  circonflances  dont  la  plu- 
part échappent  toujours  à  l'œil  de  la  garde  la 
plus  entendue  ,  &  ne  peuvent  être  faites  que 
par  les  perfonnes  de  Fart. 


DES    ACCOU  C HEMENS.         37I 

TROISIEME    PARTIE. 

Des  '  Accouchemens    du    fécond   ordre  _, 
vulgairement  appelles  contre-nature. 

CHAPITRE    PREMIER. 


chement 
contre  -  îia- 


1018.   v^  N  convient,  affez  généralement ,    Caraaeres 
d'appeller  contre-nature  l'Accouchement  dans  ^^  l'Accou- 
lequel  l'enfant  préfente  toute  autre  partie  que  le 
fommet  de  la  tête  à  l'orifice  de  la  matrice;  parce  ture. 

qu'on  s'eft  imaginé  qu'il  ne  pouvoit  alors  s'o-  ; 

pérer  fans  les  fecours  de  l'art.  Nous  avons  déjà  \ 

fait  obferver  que  parmi  ces  parties  il  en  étoit  \ 

plufieurs  ,  comme  les  pieds  ,  les  genoux  &:  les  \ 

fefles ,  dont  la  préfence  ne  rendoit  pas  tou-  ; 

jours  l'Accouchement   effentiellement  contre-  \ 

nature.               ,             .  ! 

I o  1 9.  Dans  le  nombre  de  ces  Accouchemens,    Carafteres  | 

que  la  nature  ne  peut  opérer  feule  ,  ou  qu'elle  ^i^ïnaifs  de  | 

•.  c  '       r                    ^  A          1              .            r Accouche-  ; 

ne  pourroit  taire  lans  un  extrême  danger  pour 

i                                                                           or           ment    con-  j 

la  mère ,  ou  pour  l'enfant ,  il  y  en  a  beaucoup  tre-natare  ,  ■ 

•  qui  ne  requièrent  que  la  main  d'une  perfonne  ^  ^"^abo-  ^ 

rieux.  ; 

Aa  2        ■ 


372-  V  A  R   T 

inflriîite  ,  &  d'autres  qu'on  ne  peut  terminer 
qu'à  Taide  de  quelques  infirumens.  Ce  dernier 
V  ordre   d'Accouchemens  fera  détaillé  dans  la 

quatrième  partie  de  cet  Ouvrage  (^)  ,  nous 
réfervant  ici  de  faire  connoître  les  premiers  , 
que    nous   appellerons    Accouckemens   contre- 
nature  proprement  dits ,.  ou  Accouchemens  du 
fécond  ordre. 
Rapport        I020.  Ces  Accouchemens  font  {i  rares  qu'il 
paroît  impoiïible  de  fixer  aucun  rapport  entre 
contre -na-  eux  ôc  Ics  Accouchemens  naturels  :  mais  ils 
tiire ,  avec  ^^^^j^^  ^j.^g  _  Variés  ,  fi  l'on  a  égard   au  gran4 

ceux  qui  fe  .  ,  a    .  t  ?      /~  «t*  •      \ 

Cc^nx  naturel-  ^^^^^^"^  des  rcgions  que  I  entant  peut  oitrir  a 
iement,        l'oriiîce  de  la  matrice  ,  &  aux   circonflances 
qui  peuvent  exiger  les  fecours  de  l'art. 

102 1.  Par  rap[X>rt  à  ces  mêmes  circonstan- 
ces accidentelles  ,  celui  de  tous  les  Accou- 
chemens qui  s'annonce  avec  les  apparences 
les  plus  favorables  ,  peut  devenir  contre-na- 
ture ;  de  forte  qu'il  n'y  a  point  de  régions 
de  la  fur  face  de  l'enfant  qui  ne  puiiTent  en 
conflituer  quelques  efpeces. 

1022.  Parmi  ces  diverfes  régions ,  les  unes 
fe  préfentent  plus  fréquemment  que  les  autres , 
&:  plufieurs  le  font  même  ii  rarement ,  qu'il 
femblera  peut-être  qu'on  auroit  dû  les  pafîer 

(  <?  )  Cette  partie  conilitiie  le  Tome  IT, 


DES    ACCOUCH  EMEf^  S,       375 

fous  filence  :  mais  comme  eiks  n'en  exi2:ent 
que  plus  de  foin  &  d'attention  ^  nous  avons 
cru  devoir  les  expofer. 

ARTICLE    PREMIER. 
Section    première. 

Dlvijion  des  Accouchemens  contre-nature  ^  ou  du 
fécond  ordre, 

1023.  Nous  diviferons  cet  ordre  d'Accou- 
chemens  prefque  en  autant  de  genres  que  les 
Anatomifles  ont  afiigné  de  régions  fur  le  corps 
de  l'enfant  ;  ÔC  comme  dans  la  plupart  on  efl 
obligé  de  retourner  l'enfant  ôc  de  l'amener 
par  les  pieds,  les  Accouchemens  oii  ces  parties  fe 
préfentent  naturellement  à  l'orifice  de  la  ma- 
trice ,  conftitueront  le  premier  genre  ;  la  pré- 
fence  des  genoux  &  des  ïq^qs  cara£î:érifera  le 
deuxième  Ôcle  troifieme  genres;  parce  que  ces 
Accouchemens  reffemblent  beaucoup  aux  pre- 
miers. Quant  aux  carafteres  des  autres ,  nous 
ne  les  défignerons  que  dans  la  fuite. 

1024.  Parmi  ces  différens  genres  d'Accou- 
chemens  ,  il  en  efl  plufieurs  qui  ont  tant  de 
rapport  entre  eux ,  relativement  aux  indications 
générales  &  particulières  qu'ils  nous  offrent , 
qu'après  avoir  fait  connoître  ce  qui  les  carac- 

Aa  3 


374  U  A  R  T 

térife  ,  ftous  renverrons  à  celui  qui  aura  été 
décrit  en  premier  pour  la  manière  de  les  ter- 
miner. Chaque  genre  d'Accouchemens  que 
nous  diftinguerons  comprendra  plufieurs  ef- 
peces  ;  &  celles-ci  feront  déduites  des  diverfes 
poiitions  que  la  partie  ^  qui  fe  préfentera,  fera 
fufceptible  de  prendre  relativement  à  l'entrée 
du  bafHn  de  la  femme. 

Section    II. 

Des  caufes  des  Accouchcmens  contre-nature  5  ou 
du  fécond  ordre, 

10x5.  L'Accouchement  peut  être  effentiel- 
lement  contre-nature  ou  le  devenir  acciden- 
tellement :  dans  le  premier  cas  ,  c'efl:  toujours 
la  mauvaife  iituation  de  l'enfant  qui  en  eft  la 
caufe  :  dans  le  (econd  ,  ce  font  différentes 
circonftances  qui  peuvent  compliquer  le  tra- 
vail. 
De  ce  qu'on       1026.  Pour  avoir  une  idée  jufle  de  ce  qu'on 

doitappeller    ,    .  ,  .^  n  -  ^      ^■* 

..  doit  entendre  par  mauvaile  pontion  de  len- 
fitiondèVen-  fant  ,  il  faut  fe  rappeller  ce  qui  a  été  dit  ail- 
fant,  leurs  de  fes  dimenfions  de  de  celles  du  baiîin 

de  la  femme,  &  fe  reffouvenir  que  cet  enfant 
ne  peut  fortir  du  fein  de  fa  mère  qu'en  of- 
frant à  l'orifice  de  la  matrice  l'une  des  ex- 
trémités  de  fon  grand    diamètre  5  ou  de  la 


DES    AcCOUCHEMElSt S.       375 

forme  ovoïde  fous  laquelle  il  eft  naturelle- 
ment replié.  Sa  fituation  eil  donc  efîentielle- 
ment  mauvaife  toutes  les  fois  qu'il  ne  préfente 
pas  le  fommet  de  la  tête ,  les  pieds ,  les  ge- 
noux ,  ou  les  feffes. 

1027.  Comme  la  fituation  de  l'enfant  n'eft     Obferva- 
pas  abfolument  fixe  avant  l'écoulement   des  ^^^^^  ^J^^  ^^ 
eaux  de  l'amnios ,  quand  ce  fluide  efl  abon-    ^^^^-q^  de 
dant,  qu'elle  peut  changer  d'un  inilant  à  l'autre,  l'enfant. 

&  que  des  parties  très-éloignées  peuvent  alors 
fe  préfenter  fuccefîivement  à  l'orifice  de  la  ma- 
trice ,  l'Accoucheur  ne  doit  établir  fon  dia- 
gnoflic  qu'après  l'évacuation  de  ces  mêmes 
eaux.  Nous  avons  vu  pltifieurs  fois  de  pareils 
changemens  dans  le  cours  d'un  travail  prefque 
ordinaire  ;  &  c'eft  fans  doute  d'après  de  fem- 
blables  obfervations  que  quelques  Praticiens, 
parmi  les  anciens  ,  avoient  prefcrit  de  faire 
prendre  à  la  femme  des  attitudes  différentes 
&  fouvent  bizarres  à  defTein  d'en  procurer  une 
plus  favorable  à  l'enfant. 

1028.  Quand  plufieurs  parties  de  l'enfant 
fe  préfentent  fuccefîivement  à  l'orifice  de  la 
matrice ,  dès  que  celui-ci  efl  affez  dilaté  ,  fi 
c'efl  la  tête  qui  s'y  rencontre ,  il  faut  ouvrir 
les  membranes  ,  pour  la  fixer  ,  en  donnant 
iiTue  aux  eaux  :  mais  fi  l'enfant  y  ofFroit  alors 
une  autre  partie  ,  il  faudroit  différer ,  pendant 

Aa  4 


ture. 


376  L'  A  R   T 

quelque  temps  ^  l'évacuation  de  ce  fluide  , 
pour  s'aiTurer  ii  cette  pofition  ne  changeroit 
pas  ;  en  proportionnant  néanmoins  ce  délai  à 
la  nature  des  circonilances  qui  peuvent  com- 
pliquer le  travai^l.  Avec  ces  précautions  <,  l'Ac- 
couchement  ,  qui  auroit  été  contre-nature  , 
pourra  quelquefois  s'opérer  de  lui-même. 
Csufesac-  1029.  Parmi  les  caufes  de  l'Accouchement 
cidenteiies    çontre-nature  en  général .  aucune  ne  l'eft  à 

de  TAccou-     -,        •    n        •  i 

chesnent  P^'*-^^  julie  titre  que  la  mauvaiie  conformation 
contre-na-  du  baffin.  Elle  femble  même  plutôt  appartenir 
aux  Accouchemens  du  troifieme  ordre  qu'à 
tout  autre;  puifqu'il  eft  rare  que  la  main  feule 
de  l'Accoucheur  fuffife  alors  pour  délivrer  la 
femme  :  à  moins  cependant  c[ue  ce  défaut  de 
conformation  ne  foit  bien  léger. 

1030.  Les  accidens  qui  exigent  les  fecours 
de  l'art ,  ou  qui  ne  permettent  pas  d'abandon- 
ner l'Accouchement  aux  foins  de  la  nature  ; 
par  rapport  au  danger  auquel  ils  expofent  la 
mère,  ou  l'enfant,  &  fouvent  les  deux,  font 
l'hémorrhagie ,  les  convullions  ,  &  les  foiblef- 
{es ,  ou  fyncopes  fréquentes  ;  l'épuifement  de 
la  femme  ,  la  lenteur ,  ou  la  ceffation  des  dou- 
leurs ;  riffue  du  cordon  ombilical ,  fon  peu 
de  longueur  ,  &  fon  entortillement  fur  le  col 
de  l'enfant ,  fi  l'on  adopte  l'opinion  commune 
à  ce  fiijet  ;  ajoutez  encore  à  ces  premières  caufes 


VES    Ac  COUC HEMEN S.       377 

la  préfence  d'un  fécond  enfant,  celle  d'une 
tumeur  herniaire  irréduQible ,  avec  difpofition 
cl  l'étranglement  ;  quelquefois  aufïi  l'obliquité 
de  la  matrice ,  &  le  reiferrement  de  fon  col 
fur  celui  de  l'enfant. 

Section     IIL 

Des  accidens  énoncés  ,  conjidérés  comme  caufes 
d* Accouchemens  contre-nature  ,  &  des  indica- 
tions qtiils  préfentent, 

103 1.  L'hémorrhagie  ,  quelle  qu'en  foit  la     Examen 
fource  ,  demande  toujours  la  plus  férieufe  at-  <iecescaures 
tention  de  la  part  de  l'Accoucheur  :  fi  elle  ^^^  ^^  y,\^ 
exige  quelquefois ,  pour  le  falut  de  la  mère  ou  morrhagie. 
de  l'enfant ,  qu'on  opère  l'Accouchement  fans 

avoir  égard  au  terme  de  la  grofieffe,  à  plus  forte 
raifon  devons-nous  l'entreprendre  ,  lorfque  la 
perte  devient  abondante  dans  le  cours  du  tra- 
vail 5  la  nature  y  ayant  déjà  préparé  les  par- 
ties favorablement. 

1032.  Le  fang  peut  couler  de  la  matrice,  du 
nez  5  ou  de  la  bouche  :  dans  le  premier  cas 
c'eit  toujours  le  détachement  du  placenta  qui 
€n  eil  la  caufe  ;  dans  les  deux  autres,  c'efl  fou- 
vent  la  preilion  qu'exerce  la  matrice  fur  les 
vaiffeaux  du  bas-ventre,  principalement  dans  le 
moment  de  ces  efforts  violeiîs  que  fait  la  femme 


378  r  A  R  T 

pour  fe  délivrer.  On  voit  la  néceffité  de  pro- 
céder à  rAccoiichement  dans  tous  ces  cas  , 
foit  pour  procurer  le  reiTerrement  de  la  matrice 
fur  elle-même  ,  foit  pour  épargner  à  la  femme 
ces  efforts  fi  dangereux  qui  produifent  le 
refoulement  du  fang  vers  les  parties  fupé- 
rieures.  -,  ' 

1033.  Si  rhémorrhagie  utérine  exige  tou- 
jours ^  quand  elle  menace  la  femme  ôc  l'enfant 
de  quelque  péril  éminent  y  que  nous  procé- 
dions à  l'Accouchement ,  elle  ne  nous  invite 
pas  dans  tous  ces  cas  à  extraire  l'enfant  fur  le 
champ  :  quelquefois  il  fuffit  d'ouvrir  la  poche 
des  eaux ,  &  d'exciter  des  douleurs  pour  faire 
cefTer  la  perte  ,  &  l'Accouchement  peut ,  fans 
aucun  danger ,  s'achever  naturellement  {a).  Il 
faut  cependant  en  excepter  le  cas  oii  X^placeiita 
eil  attaché  fur  le  col  de  la  matrice ,  parce  que 
rhémorrhagie  ne  tarde  pas  à  recommencer ,  lî 
elle  s'eft  arrêtée  après  l'écoulement  des  eaux. 
Foyei  §•  931- 
Des  con-  1034.  Les  convulfions  qui  furviennent  pen- 
vuifions.  jgj^^  jg  cours  du  travail  de  l'Accouchement  , 
nous  offrent  prefque  toujours  la  même  indi- 
cation ;  parce  qu'elles  dépendent  le  plus  fou- 
vent  de  l'engorgement  du  cerveau  ^  ou  qu'elles 

(rt)  Puios ,  Mémoire  fur  les  pertes  de  fang. 


DES    Ac  C  OU  CHEMEN  S.       379 

peuvent  y  donner  lieu ,  &  même  à  quelque 
chofe  de  plus  fâcheux  :  mais  ii  elles  exigent 
qu'on  termine  l'Accouchement ,  elles  n'y  pré- 
parent jamais  les  parties  de  la  femme  aufîi 
bien  que  le  fait  l'hémorrhagie  utérine.  Celle- 
ci  afFoiblit  &  relâche  ces  parties  ,  &:  la  con- 
vulfion  les  reiTerre  pour  l'ordinaire. 

103  5.  Quand  les  convulfions  s'annoncent  de 
bonne  heure  ,  il  eft  toujours  très-utile  d'avoir 
recours  à  la  faignée  du  bras ,  du  pied ,  même 
de  la  gorge ,  &  de  la  réitérer  plus  ou  moins 
félon  l 'intenfité  de  l'accident  ,  en  attendant 
qu'on  trouve  des  difpofitions  aflez  favorables 
pour  entreprendre   d'opérer  l'Accouchement. 

1036.  Il  feroit  bien  à  defirer  qu'il  fut  tou- 
jours pofîible  dans  ce  cas  d'extraire  la  tête  de 
l'enfant  avec  le  forceps  ,  à  caufe  du  danger 
qu'il  y  a  de  le  retourner  pour  l'amener  par  les 
pieds  ;  fur-tout  lorfque  la  convuliion  efl  per- 
manente ,  ou  qu'elle  ne  laifTe  que  de  courts 
intervalles. 

1037.  Les  fyncopes ,  pu  les  défaillances,     i>es  fyn- 
qui  fe  répètent  fréquemment  dans  le  cours  du  copes. 
travail  ,  quoiqu'on  ne  puiffe    en  déterminer 
précifément  la  caufe  ;   ainli  que  la  foibleiTe 
générale  ,  ou  l'épuifement ,  qui  ôte  à  la  femme 

le  pouvoir  d'exercer  des  efforts  fufHfans  pour 
fe  délivrer  5  doivent  nous  engager  de  même  à 


3§o  ^'^  R  r 

terminer  rAccouchement ,  afin  d'en  prévenir 

les  fuites  foiivent  fâcheufes. 

Deiaien-      1038.  Ce  même  parti  eft  mille  fois  préfé- 

teur&  «iei^rable  aux  foins  inutiles  qu'on  fe  donne  pour 

douleurs,     ranimer  les  douleurs  languiiTantes  ,  à  la  fuite 

d'un  travail  fi  long  &  û  pénible  ,  que  fouvent 

la  matrice  conferve  à  peine  la  faculté  de  fe 

contrader ,  ou  qu'elle  eft  dans  une  difpofition 

plus  oti  moins  grande  à  l'inflammation. 

De  la  for-      1039.  L'iffue  du  cordon  ombilical ,  entraîné 

rie  du    cor-  1       n  i  1      19 

don  ombiii-  P^^  ^    ^^  ^^  eaux  au  moment  cie  1  ouverture 
cal.  des   membranes  ,    a    toujours   été  coniidérée 

comme  un  accident  très-grave  pour  l'enfant , 
tant  à  caufe  du  contacl;  de  l'air  qui  refroidit  ce 
cordon  &:  y  diminue  le  mouvement  du  fang  , 
que  de  la  compreiîion  qui  vient  enfuite  y  in- 
tercepter le  cours  de  ce  fluide. 
Danger  1040.    Ctt    accident  efl   à  craindra  ,  fans 

quni  y  au-  doute  ;  mais  le  précepte  ,  trop  général ,  de  ter- 
rou    e    ui-  j^jj^gj.  l'Accouchement  auiTi-tôt  ,  en  retour-»- 

vre    aveu-  -' 

giément  la  nant  l'enfant ,  ne  l'efl  pas  moins  :  tel  enfant  qui 
routine  ac-  ^  p^j-j  pendant  qu'on  le  tiroit  par  les  pieds  ^ 
dans  ce  cas    '^^^^^^^  P^  naître  vivant  malgré  TiiTue  du  cor- 
don 5  fi  l'on  avoit  confié  l'Accouchement  aux 
foins  de  la  nature. 

1 041.  Il  ne  faut  donc  rien  entreprendre  alors 
qu'on  n'ait  bien  examiné  la  marche  de  la  na- 
ture 6c  les  effets  qu'éprouve  le  cordon  ombi- 


DES  Accovchemens.     3S1 

Ikal  :  fouvent  après  riffue  des  eaux  qui  l'ont 
entraîné,  l'expulfion  de  l'enfant  eft  plus  prompte 
que  ne  le  feroit  fon  extradion.  Si  l'on  fuivoit 
le  précepte  donné,  on  ajouteroit  donc,  dans 
tous  ces  cas,  au  danger  prefque  inféparable  de 
l'adiion  de  retourner  &  d'amener  l'enfant  par 
les  pieds  ,  celui  d'une  plus  longue  compreflion 
du  cordon, 

1042.  Toutes  les  fois  d'ailleurs  que  ce  cor- 
don précède  la  tête  de  l'enfant  &  fe  préfente 
en  premier ,  il  n'éprouve  pas  une  afîez  forte 
preilion  pour  que  la  circulation  y  foit  anéan- 
tie ,  &  on  peut  fouflraire  l'anfe  qui  pend  en- 
dehors  au  contaâ:  de  l'air  ;  non  pas  en  l'en- 
veloppant d'un  linge  ,  comme  je  l'ai  vu  faire, 
mais  en  la   repoulTant  à   l'entrée   du  vagin. 
Avec  cette  précaution,  &  celle  de  placer  le 
cordon  vers  l'un  des  côtés  du  détroit  fupérieur, 
nous  avons  compté  plus  de  cent  quinze  pulfa- 
tions  dans  les  artères  ombilicales  pendant  cha- 
que minute ,  environ  dix  heures  après  fon  iffue. 
1043.  Tant  que  ces  puîfations  feront  libres, 
fi  la  tête  de  l'enfant  s'engage  ,  l'Accoucheur 
doit  attendre  ,  à  moins  que  d'autres   raifons 
ne  l'obligent  d'agir  :  l'Accouchement  fe  fera 
heureufement ,  ou  bien  la  tête  fe  rapprochera 
affez  des  parties  extérieures  de  la  femme  pour 
être  facilement  prife  ^  extraite  ayeç  le  for- 


382  E  A   R    T 

ceps  :  ce  qui  vaut  mieux  dans  tous  ces  cas 
que  de  retourner  l'enfant. 

1044.  Le  rifque  que  court  celui-ci  lorfque 
le  cordon  eft  forti  ,  n'eft  jamais  plus  grand 
que  quand  le  baiîin  de  la  mère  eft  un  peu 
refferré  ,  parce  que  la  preiïion  que  ce  cor- 
don y  éprouve  elt  alors  plus  forte.  Cette  cir- 
conflance  qui  femble  nous  autorifer  à  fuivre  la 
route  prefcrite ,  ne  fait  qu'ajouter  aux  écueils 
qu'elle  préfente  naturellement  :  foit  qu'on  en- 
treprenne de  retourner  6c-  d'extraire  l'enfant 
par  les  pieds  ,  foit  qu'on  l'abandonne  aux  ef- 
forts de  la  nature  ,  fa  mort ,  dans  ce  cas  ,  eft 
prefque  toujours  certaine. 

1045.  La  fortie  du  cordon  ombilical  ne  pré- 
fente  aucune  indication  particulière  ,  quand  il 
ell  froid ,  fans  pulfation  ,  ou  putréfié  :  l'enfant 
étant  déjà  mort ,  il  faut  laifTer  à  la  nature  le 
foin  de  s'en  délivrer  ,  le  cordon  par  lui-même 
ne  pouvant  s'y  oppofer  ,  quoiqu'il  forme  une 
anfe  à  l'extérieur. 

1046.  Si  le  cordon  ne  met  pas  alors  d'ob- 
ftacles  à  l'Accouchement,  la  plupart  des  Ac- 
coucheurs font  dans  l'opinion  qu'il  y  en  ap- 
porte de  grands  j  quand  il  eil:  naturellement  très- 
court  ,  ou  bien  lorfque,  plus  long  ,  il  fe  trouve 
entortillé  furie  col  de  l'enfant:  ils  imaginent, 
dans  ce  cas  ,  qu'il  retient  la  tête  ,  &  l'empêche 


DES    ACC  OUCHEMENS.        383 

de  fortir ,  ou  que  s'il  lui  permet  de  defcendre 
un  peu  pendant  la  douleur ,  il  la  retire  aufîi- 
tôt  après  ,  de  forte  qu'on  la  voit  remonter. 

1047.  Qi-îand  robfervation  même  de  ces  Pra- 
ticiens ne  nous  découvriroit  pas  la  fource  de 
leur  erreur,  les  plus  fimples  notions  du  mécha- 
nifme  de  l'Accouchement  fufiiroient  pour  nous 
faire  connoître  que  l'effet  qu'ils  ont  attribué  à 
l'entortillement  du  cordon  fur  le  col  de  l'en- 
fant provient  d'une  caufe  bien  différente.  Si 
ce  que  nous  en  avons  dit  au  §.  607  ne  laiife 
pas  entrevoir  la  profcription  abfolue  de  tous 
\ts  moyens  qu'ils  ont  propofés  pour  terminer 
l'Accouchement  ,  quand  la  tête  continue  de 
rentrer  après  chaque  douleur ,  on  y  découvre 
au  moins  fur  quels  principes  on  doit  avoir  re- 
cours à  ces  moyens. 

1048.  C'eft  d'ailleurs  fans  aucune  raifon  fo- 
lide&le  plus  fcuvent  à  faux,  qu^on  foupçonne 
cette  difpolition ,  foit  naturelle  ou  accidentelle 
du  cordon  ombilical  :  on  ne  peut  reconnoître 
avant  la  forîie  de  l'enfant  fi  cette  corde  vaf- 
culaire  eft  très-courte  ou  très-longue  ;  &  ce 
n'eil  qu'après  Tiffue  de  la  iQto.  qu'on  peut  voir 
fi  elle  eil  entortillée  autour  du  col  :  ce  n'eft 
auffi  que  dans  ce  moment  que  cette  difpcfition 
exige  l'attention  de  l'Accoucheur  5  car  elle  ne 
peut  nuire  plutôt  ni  à  la  mère ,  ni  à  l'enfant. 


3^4  V  A  R  T 

Dasobi^a-      1049.    L'obfervation  a  prouvé  plus  d'un<s 
des  à  TAc  fQJs  q^ie  ]a  préfence  d'un  fécond  enfant  pou- 

coucîicfncnt        ,  •* 

ciépendans  ^^^^  apporter  à  la  fortie  du  premier ,  des  ob- 
deiapréfen- flacles  infurmontables  aux  agens  naturels  de 
cond  eafant"  ^'-^ccouchement  ;  foit  parce  que  l'un  &  l'autre 
tendent  à  s'engager  en  même  temps ,  foit  parce 
que  leur  pofition  refpeâ:ive  eil  telle  que  la 
matrice  ne  peut  agir  afîez  immédiatement  fur 
celui  qui  fe  préfente  bien  ,  pour  l'expulfer  ;  ce 
qui  arrive  ,  fur-tout  quand  l'un  d'eux  eft  placé 
en  travers  ,  &  l'autre  félon  l'axe  du  bafîin. 
FoycT^  §.  2081  &  fuivans. 

1050.  L'union  de  ces  enfans  au  moyen  de 
quelques-unes  de  leurs  parties ,  foit  dures ,  ou 
molles  ;  certains  vices  de  conformation  par 
addition  ,  comme  la  préfence  de  deux  têtes 
fur  un  même  tronc  ,  ou  de  deux  troncs  pour 
une  feule  tête  ;  l'hydropifie  du  bas-ventre  ou 
de  la  ttte ,  &;c.  font  encore  autant  de  caufes 
qui  rendent  l'Accouchement  contre-nature  , 
difficile  ou  laborieux.  Voye;^  §.  1838  &  fui- 
vans jufqu'au  §.1851. 
Précau-  loji.  Si  l'exiflence  d'une  hernie  irrédu£li- 
tions  qu  exi-  j^|ç    ^^-^  inguinale ,  ou  autre  ,  n'exiee  pas  tou- 

ge  la  hernie,  .        '  ^  '  '  5    1  y 

en  général,  jours  qu'on  opere  l'Accouchement,  lobferva- 

flans  le  temps  tion  apprend  qu'il  efî:  prudent  au  moins  de  le 

e     ccou-  £^.^^  quelquefois ,  pour  empêcher  que    cette 

ehemenr,  .  ^  ,  ^ 

hernie  ne  devienne  plus  confidérable  par  l'ifTue 

d'une 


DES   Ac  COUCHEMENS.      38} 

d'une  nouvelle  portion  d'inteftin  ,  &  ne  s'é- 
trangle à  la  fuite  des  efforts  que  fait  la  femme. 

1052.  Il  eil  en  général  fi  facile  de  corriger  Del'obli- 
la  iituation  vicieufe  de  la  matrice  5  appellée  ^^^^^  ^^  ^^ 
obliquité ,  &  d'en  prévenir  les  effets  ,  que  ce 

feroit  5  pour  ainli  dire ,  à  regret  que  nous  la 
compterions  parmi  les  caufes  des  Accouche- 
mens  contre-nature  ,  s'il  ne  falloit  à  ce  fujet 
réveiller  l'attention  des  jeunes  Praticiens  ,  & 
leur  faire  connoître  tout  ce  qui  peut  effentiel- 
lement  donner  lieu  à  ces  Accouchemens. 

1053.  Il  arrive  bien  rarement  que  le  ref-  Deiacon- 
ferrement  du  col  de  la  matrice  fur  celui  de  traâion  du 

col  Ô^  I3  îT13* 

l'enfant ,  s'oppofe  affez  fortement  à  la  defcente  t^ij-e  f^^j.  cè- 
des épaules ,  pour  rendre  l'Accouchement  im-  lui  de  l'en- 
poffible  fans  les  fecours  de  l'art.  L'expérience  ^^^^' 
nous  apprend  que  c'efl:  tantôt  le  cercle  de  l'o- 
rifice externe  de  la  matrice  qui  fe  contra £le 
ainfi ,  &  tantôt  celui  qui ,  dans  l'état  naturel , 
en  conflitue  l'orifice  interne.  Dans  le  premier 
cas,  la  tête  efl  entièrement  dans  le  vagin,  & 
dans  le  fécond  elle  efl  encore  enveloppée  du 
col  de  la  matrice.  Celui-ci  eft  le  plus  ordi- 
naire. 

1054.  Si  l'obftacle  qu'on  attribue  à  la  con- 
traftion  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  cercles  utérins 
étoit  aufli  réel  qu'on  pourroit  fe  l'imaginer  ^ 
d'après  la  lefturç  de  quelques  Auteurs ,  il  faut 

Tome  /,  B  b 


jg^  r  A  R  T 

avouer  qui!  feroit  diiScile  d'y  remédier,  ait 
moins  dans  le  premier  cas  ,  où  la  the  de  l'en- 
•  fant  5  occupant  la  cavité  du  baiîin  ,  ne  permet 
pas  d'y  iniinuer  la  main  pour  aller  dilater  l'o- 
rifice  de  la  matrice  trop  refferré  :  le  fécond 
cas  préfente  moins  de  difficulté ,  parce  que  la 
lête  ell  au^deiTus  du  baffin» 

Section     ÎV. 

Des  Jignes  de  V Accouchement  contre-nature   en 
général ,  ou  des  Accouchemens  du  fécond  ordre» 

1055.  L'Accouchement  contre-nature  s'an- 
nonce par  des  douleurs  dont  la  caufe  ^  la 
marche  &  les  effets  ne  différent  en  rien  de 
ce  qu'elles  nous  offrent  dans  l'Accouchement 
îe  plus  naturel.  Les  lignes  qui  le  caradiérifent 
fe  déduifent  des  accidens  qui  compliquent  le 
travail ,  ou  de  la  iituation  de  l'enfant. 
Signes  de  10 5 6.  On  diflingue  facilement  les  cas,,  ou 
l'Accouche-  \^  femme  éprouve  une  perte  ,  des  convul- 
'  iioîis  5  ou  tout  autre  accident ,  de  ceux  où  le 
travail  de  l'Accouchement  n'eil  compliqué  d'au- 
cune de  ces  caufes  :  mais  ce  n'efl  que  par  le 
toucher  qu'on  reconnoît  la  iituation  de  l'en- 
fant. Si  quelquefois  on  y  parvient  fans  peine  , 
même  avant  l'ouverture  de  la  poche  des  eau7c , 
quelquefois  auiîi  Ton  n'acquiert  cette  connoif- 


ment  contre 
îiaturCe 


DES   ACCOUCHEMËNS.^    387 

fance  qu'avec  beaucoup  de  difficulté.  Comme 
îl  eft  impofîîble  d'expofer  ici  les  fignes  carac* 
tërifliques  de  toutes  les  pofitions  que  l'enfant 
eft  fufceptible  de  prendre  à  l'orifice  de  la  ma^ 
trice  5  nous  ne  les  indiquerons  que  dans  la 
fuite  5  à  mefure  que  nous  parlerons  de  cha- 
cune de  ces  pofitions. 

1057.  Quand  on  a  reconnu  que  l'Accouche- 
ment doit  être  contre-nature,  à  caufe  de  la 
mauvaife  fituation  de  l'enfant ,  il  faut  en  inf- 
truire  les  parens  de  la  femme  ,  &  leur  en  faire 
connoître  tout  le  danger ,  s'il  en  exifle  ,  afin 
d'éviter  les  reproches  qu'ils  pourroient  nous 
faire  en  cas  d'événement  fâcheux  :  mais  on 
fera  plus  réfervé  envers  la  femme  ,  crainte 
de  l'eifrayer  fur  fon  état  ;  fi  ce  n'eft  cepen- 
dant lorfque  la  Religion  exige  qu'on  le  lui 
faffe  connoître. 

Section     V. 

Indications  que  prêf entent  les  Accoiichemens  du 
fécond  ordre  j  ou  contre-nature» 

1058.  Ces  Accouchemens  préfentent  des  in- 
dications générales  &  de  particulières  :  les 
premières  confiilent  à  retourner  l'enfant  pour 
l'amener  par  les  pieds  ;  à  changer  certaines 
pofitions  de  la  tête  pour  en  procurer  une  meil- 

Bb2 


388  L' A  R  T 

'  leure  ;  à  corriger  la  marche  défefliieufe  que 
fuit  quelquefois  cttto.  partie  ,  en  s'engageant 
■dans  le  balîin  ,  ou  iimplement  à  repoufTer  une 
extrémité  dont  la  préfence  Fempêche  de  s'en- 
gager. 

1059.  Les  indications  particulières  font  dif- 
férentes félon  la  fituation  de  l'enfant ,  la  partie 
qu'il  offre  à  l'entrée  du  baflin  3  &  les  circonf- 
tances  qui  nous  déterminent  à  opérer. 

ARTICLE    IL 

Préceptes    généraux    relatifs    aux    Accouchemens 
contre-nature.^  ou  du  fécond  ordre. 

Du  temps  1060.  Lorfqu'on  n'a  reconnu  qu'imparfai- 
oùil  eft  né-  tement  la  fituation  de  l'enfant  à  l'orifice  de  la 
ceffaire    de  j^^trice,  fx l'abfence  des  fign^s  qui  caraftérifent 

favoirfil'en-  '  ^         ^.  .      ; 

fant  eft  bien  1^  prefence  de  la  tête  ,  tait  loupçonner  que 
ouraaifitué.  cette  lituation  n'eii:  pas  favorable  ,  il  faut  at- 
tendre le  moment  de  l'ouverture  de  la  poche 
ties  eaux  ,  pour  difîiper  les  doutes  qu'on  a 
fur  ce  fujet. 
Dei'lnftant      1061.    Rien  ne  nous  invite,  avant  cette 
lepiusfavo- époque  ,  à  terminer  l'Accouchement,  que  la 
ra  e    pour  j^^^^y^ jfg  fituation  de  l'enfant  rend  contre-na- 

opérer, 

ture  ;  fi  ce  n'eft  cependant  lorfque  la  femme 
éprouve  quelqu'un  de  ces  accidens  graves  dont 
il  a  été  fait  mention  ci-dçiTus.  Tout  délai,  un 


DES   ACCOVCHEMENS.      58^ 

peu  long,  après  ce  moment,  efl  contraire  aux 
principes  de  la  faine  pratique  ;  &  les  fuites 
qui  peuvent  en  réfulter  nous  obligent  quel- 
quefois de  différer  encore  rAccouchement 
pour  fatis faire  aux  vues  particulières  &  pref- 
fantes  qu'elles  nous  prefcrivent. 

1062.  Si  l'on  doit  craindre  de  plonger  la 
matrice  dans  l'inertie  en  opérant  l'Accouche- 
ment dès  le  premier  infiant  ;  û  les  violences 
qu'il  faudroit  exercer  pour  en  ouvrir  le  col , 
&  retourner ,  avant  le  moment  prefcrit ,  im 
enfant  mal  fitué ,  font  également  à  redouter  ; 
l'engorgement  &  l'inflammation  de  la  matrice 
font  très-fou  vent  la  fuite  des  efforts  inutiles, 
auxquels  oljBRndonne  ce  vifçere  après  l'éva- 
cuation des  eaux. 

1063.  Le  moment  le  plus  favorable  pour 
opérer  efl  donc  celui  de  l'extrême  dilatation 
de  l'orifice  de  la  matrice  &  de  l'ouverture 
fpontanée  des  membranes,  quand  elle  fe  fait 
à  propos.  Il  faut  attendre  ce  moment,  lorfqu^on 
efl  appelle  avant  ;  mais  fi  l'on  arrive  beaucoup 
plus  tard ,  il  faut  opérer  fur  le  champ ,  à  moins 
que  l'état  inflammatoire  de  la  matrice  ne  s'y 
oppofe  ;  car  il  efl  néceffaire  avant  tout  de  dé- 
tendre ce  vifcere ,  &  de  diminuer  l'engorge- 
ment de  fes  vaifTeaux. 

1064.  Ce  cas,  oii  l'Accoucheur  efl  appelle 

Bb3 


59^  ^'  ^  ^  T 

quelque  temps  après  l'ouverture  fpontanée  de 
la  poche  des  eaux  ,  n'eu  pas  le  feul  où  il  ne 
puilTe  profiter  de  Tinflant  indiqué  pour  retour- 
ner l'enfant  :  fouvent  dans  ce  moment  l'Ac- 
couchement fe  préfente  encore  fous  les  plus 
belles  apparences ,  &:  les  accidens  qui  doivent 
nous  déterminer  à  opérer  ne  fe  manifeflent 
que  plus  tard.  Dans  ce  cas  5  à  la  vérité  ,  la 
tète,  de  l'enfant ^  fe  préfentant  prefque  toujours^ 
s'engage  plus  ou  moins  dans  le  fond  du  baffin^ 
^  peut  être  facilement  extraite  avec  le  forceps, 
«le  forte  que  l'Accouchement  diffère  peu  du 
naturel. 

1065.  On  efl  aufîi  forcé  de  laiffer  échapper 
le  moment  qui  auroit  été  le  pîiWfcvorable  ,  à 
certains  égards ,  pour  retourner  l'enfant ,  lorf- 
que  la  poche  des  eaux  fe  déchire  au  comriien- 
cement  du  travail ,  &  avant  que  le  col  de  la 
matrice  ne  fe  foit  affez  relâché  ,  &  allez  ou- 
vert 5  pour  le  paffage  de  la  main. 
De  rutiîlté  1066.  Une  faignée  faite  à  propos,  Aqs  injeC' 
delafaignée,  tions  émollientes  &  mucilagineufes  ,  les  bains 

&c.  dans      ^  1^^  fumigations  humides,  jointes  à  certaines 
l'Accouche-  °        ,    ,  .  i      t  r 

mentcontre-  dilatations    operees    méthodiquement  ,    lont 
nature.        quelquefois  très-utiles  ,  en  pareil  cas  ,  pour 

affoiblir  la  roideur  du  col  de  la  matrice  ,  ôc 

en  faciliter  Ja  dilatation. 

Ï067.  Àuffi-tôt  que  le  moment  d'opérer  fera 


DES    ACCOU  CHEMENS,       391 

indiqué  ,  foit  par  la  nature  des  circonfences  , 
foit  par  l'état  du  travail ,  l'Accoucheur  ,  s'y. 
étant  préparé ,  donnera  à  la  femme  une  fitua-. 
tion  favorable. 

Section    première. 

De  la  jituatïon  qui  conviznt  à  la  fimmc  dans 
r Accouchement  contre-natur-c, 

Ï068.  La  iituation  de  la  femme,  dans  ce 
cas  5  comme  dans  tous  les  autres ,  eft  afîez  in- 
différente avant  le  moment  de  l'Accouche- 
ment ,  à  moins  que  quelques  cir confiances 
n'obligent  de  lui  en  prefcrire  une  plutôt  qu'une 
autre  :  mais  il  n'en  eft  pas  de  même  au  mo- 
ment 011  l'on  doit  opérer. 

1069.  La  femme  doit  être  alors  couchée  Deïafitua- 
fur  le   dos  ,  &  le  plus  horizontalement  que  ^^^^  q^'^^ 
faire  fe  peut  ;  les  feifes  étant  lituées  au  bord  ^\  c^  ^  ^l 
du  lit  5  de  manière  que  le  coccix  6c  le  périnée 

ne  foient  point  appuyés  ,  les  cuiffes  &  les 
jambes  à  demi  ployées ,  &c  les  pieds  pofés  fur 
deux  chaifes  placées  convenablement  ^  ou  fou- 
tenus  par  des  aides. 

1070.  Une  couchette  ordinaire  efl  préfé- 
rable en  pareil  cas  au  lit  de  fangles  dont  on 
fe  fert  communément  dans  l'Accouchement 
naturel.  On  doit  même  préférer  à  toute  autre 

Bb4 


39^  L' A  R  T 

celle  qui  efl  d'une  moyenne  largeur ,  &  faire 
enforte  que  les  colonnes  n'en  foient  oas  mon- 
tées fur  des  roulettes ,  tant  pour  la  fureté  de 
la  femme  ,  que  pour  la  commodité  de  l'Ac- 
coucheur &  des  aides.  Cette  couchette  étant 
garnie  de  fa  pailîaffe  &  de  plufieurs  matelas, 
on  place  fous  l'extrémité  de  ceux-ci  ^  un  couffin 
folide  pour  que  les  feffes  de  la  femme  s'y  en- 
foncent moins ,  &  qu'elles  y  foient  plus  il:a- 
,        blés  :  on  recouvre  le  bout  de  ce  lit  de  quel- 
ques draps  plies  en  forme  d'alaifes  ,  &:  on 
place  les  oreillers  au  milieu. 
Des  aides       1071.  La  femme  y  étant  couchée  comme 
qui  font  ne- jj  g/]-  ^^^  ^^^  g^   1069  ,  OU  la  recouvre  d'un 

pour  fixer  ia  ^^^?  ^  même  d'une  couverture  fi  la  faifon 
femme.  l'exige  ,  pour  la  défendre  du  froid ,  &  ne  pas 
l'expofer  nue  aux  yeux  des  affiftans  ,  même 
de  l'Accoucheur  à  qui  le  ta£l:,  en  pareil  cas, 
efl  d'un  bien  plus  grand  fecours  que  la  vue. 
Deux  aides ,  d'une  main  appuyée  fur  les  ge- 
noux 5  ô^  de  l'autre  fur  les  pieds  ,  fixeront  les 
extrémités  inférieures  de  cette  femme ,  &:  en 
écarteront  les  cuiffes  convenablement  ;  un 
troiiieme  ,  li  cela  efl  néceilaire  ,  fe  placera 
derrière  les  épaules  ,  pour  la  retenir  de  ce 
côté  ,  &  l'empêcher  de  defcendre  ,  tandis 
qu'un  quatrième  fournira  les  chofesdont  on 
aura  befoin.  Nous  ferons  obferver,  à  la  louange 


DES   ACCOUCHEMENS.        395 

des  femmes  ,  qu'il  y  en  a  bien  peu  qui  n'aient 
aflbz  de  courage ,  pour  difpenfer  de  cette  mul- 
titude d'aides  ,  6c  alors  deux  fuffifent. 

loyz.  Nous  ne  voyons  pas  l'utilité  de  ces 
pofitions  bizarres  &  incommodes  que  quel- 
ques Accoucheurs  ont  confeillé  de  faire  pren- 
dre à  la  femme  dans  ce  moment  ;  comme , 
de  la  faire  placer  fur  les  coudes  &  fur  les  ge- 
noux ,  le  ventre  tourné  vers  le  lit ,  &c.  La 
fiuiation  que  nous  venons  de  preicrire  convient 
également  dans  tous  les  cas. 

Section    IL 

Préceptes  généraux  relatifs  à  la  manière  d'introduire 
la  main  dans  la  matrice, 

1073.  Quand  il  s'agit  de  porter  la  main  dans     Précau- 
la  matrice,  pour  opérer  l'Accouchement,  quel-  "<^^^^  P"^^^^" 
eues  Praticiens   font  encore   dans  l'ufage  de 

^  ^  c>  pour    intro- 

s'attacher  un  tablier,  de  fe  découvrir  les  bras  duireiamain 

jufqu'aux  aiflelles  ,  m.ême  de  fe  les  garnir  de  ^^^"^  ^^  ^^^ 

£     rr  i.         c.      ^  >        ^'  11       delafemme/ 

laulles  manches ,  cx;c»  C^es  précautions ,  la  plu- 
part inutiles  ,  infpirent  toujours  à  la  femme 
plus  de  crainte  que  de  confiance  ,  &:  un  ap- 
pareil moins  effrayant  l'a  fouvent  \çXvÇ,ç.  dans 
un  état  d'anxiété  &  d'accidens  difHciles  à 
calmer. 

1074.  S'il  eil  néceifaire  de  fe  découvrir  les 


394  L*  A  R  T 

bras  pour  retourner  l'enfant ,  il  convient  de 
ne  le  faire  qu'autant  que  la  main  pénètre  dans  la 
matrice  :  des  linges  placés  fur  l'une  des  chaifes 
qui  foutiennent  les  pieds  de  la  femme  fervi- 
ront  à  l'Accoucheur  pour  fe  garantir  du  fang 
&  des  eaux  qui  découlent  de  la  matrice ,  & 
pour  s'effuyer  la  main  toutes  les  fois  qu'il  la 
retirera  de  ce  vifcere ,  afin  de  ne  pas  l'expofer 
enfanglantée  aux  yeux  de  la  femme  6c  des 
affiilans. 

1075.  L'Opérateur  doit  toujours  travailler  dé 
fang-froid  ^  &  paroître  tranquille ,  même  dans 
les  cas  les  plus  fâcheux  ;  afin  de  ne  point 
augmenter  l'inquiétude  de  la  femme  ,  pour 
qui  le  moindre  embarras  ^  le  moindre  propos 
&  le  plus  petit  gefle  font  alors  comme  autant 
de  bouches  qui  femblent  lui  annoncer  fa  perte. 

1076.  Avant  d'introduire  la  main  dans  la 
matrice ,  on  obfervera  de  la  tremper  dans  un 
mucilage  quelconque  ,  de  l'enduire  de  beurre 
ou  de  tout  autre  corps  gras  ,  pour  que  l'in- 
troduftion  s'en  faiTe  pUis  aifément ,  &  excite 
moins  de  douleur.  Cette  précaution  peut  être 
d'ailleurs  quelquefois  très-utile  à  l'Accoucheur. 

Delà  ma-       1077.  Dans  tous  les  cas  ,  on  doit  agir  len- 

niere     d'in-  .  .  ^        i.     ■/"      1 

ti-oduire  la  ^^^^^^^  5  remuer  peu  la  mam  ,  oC  cnoilir  le 
main ,  &  du  moment  favorable  pour  le  faire.  Quand  les 
temps  cù  on  parties  extérieures  de  la  femme  font  étroites , 

doit  le  faire. 


DES   ACCOUCH  E  MENS.       395 

on  y  introduit  fuccefîivement  les  doigts  ,  de 
forte  que  les  premiers  ,  en  dilatant  un  peu  , 
préparent  la  voie  aux  autres.  Le  temps  de  la 
douleur  efl  celui  qu'il  faut  choifn*  pour  avan- 
cer la  main  dans  le  vagin  ,  parce  que  la  femme 
fe  livrant  alors  aux  efTorts  de  l'Accouchement, 
&  pouffant  en  en-bas ,  la  fait  pour  ainfl  dire 
entrer  d'elle-même. 

1078.  S'il  paroît  utile  de  préférer  le  mo- 
ment de  la  douleur  à  celui  du  calme  pour  faire 
pénétrer  la  m.ain  dans  le  vagin  ,  il  eft  bien 
important  de  n'agir  que  pendant  ce  dernier, 
pour  la  faire  entrer  dans  la  matrice ,  &  de  ne 
lui  faire  faire  aucun  mouvement  quand  la  dou- 
leur a  lieu  ;  parce  que  les  parois  de  ce  vifcere 
embraffant  alors  plus  fortement  l'enfant  ,  &: 
étant  bien  plus  tendues  ,  réMent  davantage  , 
&  font  bien  plus  expofées  à  fe  déchirer, 

1079.  On  ne  fauroit  agir  avec  trop  de  len- 
teur &  de  ménasjement  Dour  dilater  le  col  de 
la  matrice  ,  lorfqu'il  conferve  un  peu  d'épaif- 
feur ,  &  qu'il  n'eft  pas  d'ailleurs  très-fouple , 
crainte  de  le  déchirer  dans  l'endroit  de  fon 
union  avec  le  vagin ,  où  de  plus  grands  efforts 
exerceroient  prefque  entièrement  leur  a£tion. 

1080.  Quoique  la  main  ait  déjà  franchi  ce  ^gs  ot^^. 
premier  détroit  de  la  matrice ,  fouvent  on  eff  des  que  la 
obligé  de  la  retirer  plufieurs  fois  de  celle-ci  ^^^*^ 


ren- 


jnain 


396  E  A  R  T 

contre  dans  avant  de  poiivoir  atteindre  aux  pieds  de  Ten- 
cette  opéra-  f^^t  ;  parce  qu'elle  y  eft  tellement  ferrée  pen- 
dant la  contraâ:ion  ,  ou  la  douleur  ,  qu'elle 
s'engourdit ,  ou  qu'elle  éprouve  des  crampes 
fi  douloureufes ,  qu'elle  perd  toute  faculté  de 
bien  faire. 
Précau-         1081.  Pendant  tout  le  temps  qu'on  emploie 
r  ■     '         a  introduire  cette  main  ,  ôc  à  retourner  l'en- 

laire    pen-  ' 

dant  qu'on  fant ,  l'autre  doit  être  appliquée  extérieurement 
introduit  la  au-deffus  du  fond  de  la  matrice  pour  fixer  ce 
vifcere ,  ou  pour  changer  au  befoin  fa  direc- 
tion ,  &  faire  certaines  preilions  que  des  cir- 
conftances  ,  plus  difficiles  à  déterminer  ici  , 
qu'à  failir  auprès  de  la  femme ,  rendent  quel- 
quefois néceffaires. 
Du  choix      1082.  Les  deux  mains  ne  conviennent  pas 
e  la  main  ^oujours  également  pour  aller  prendre  les  pieds 
le  on  doit    ^^  l'enfant  &  le  retourner  :  s'il  efl  des  occa- 
opérer.        fions  OU  l'oD  puifie  s'en  fervir  indifféremment, 
il  en  efl  bien  plus  qui  exigent  l'une  d'elles, 
&  non  pas  l'autre.    Le  choix  qu'on  en  doit 
faire    tient    à    la    fituation    particulière     de 
l'enfant. 
De  la  di-       1083.  La  direûion  que  la  main  doit  fuivre, 
re  ion  que  |^  pofition  qu'elle  doit  tarder  en  avançant  dans 

la  main  doit        a  x  o  •> 

fuivre.  ^^  matrice  ,  &  l'étendue  qu'elle  doit  parcou- 
rir,  doivent  auiîi  être  variées  félon  la  fituation 
de  l'enfant;  6c  la  partie  qu'il  préfente  ^  de  forte 


VES    ACCOU  CHEMEN  S.        397 

qu'on  ne  peut  donner  ici,  à  ce  fujet ,  que  des 
règles  très-générales. 

1084,  On  doit  toujours  inllnuer  la  main  par  - 
l'endroit  le  plus  facile  &le  plus  fur  pour  parvenir 
aux  pieds  de  l'enfant.  Quelquefois  c'eil  en  fui- 
vant  l'un  des  côtés  de  la  matrice  ;  bien  plus 
fouvent ,  en  la  dirigeant  le  long  de  la  partie 
poilérieure  de  ce  vifcere  ;  &  prefque  jamais 
en  l'iniinuant  au  -  deffous  de  fa  partie  anté- 
rieure. 

1085'.  Lorfqu'il  eil  néceffaire  de  retourner    Du  fens 
l'enfant ,  il  faut  toujours  en  ramener  les  pieds  ^^^  lequel 
lur  la  iuriace  antérieure    ;    ann  de   recour-  ^^ner  les 
ber  le  tronc  ,  de  plus  en  plus  ,  dans  ce  même  pieds dei'en- 
fens  «  ôc  de  lui  faire  décrire  un  arc  beaucoup  '"^'^'  ^^^^^ 

.  ,    ,        1  .  ^  1    •    •       onleretourr 

moins  alonge  dansla  mat  rice.  On  ne  doit  ja-  ^e. 
mais  tirer  fur  les  extrémités  de  manière  à  ren- 
verfer  l'enfant  en  arrière  ,  ou  à  faire  fubir  à 
l'épine  quelques  inflexions  ,    ou  contorfions 
dangereufes. 

1086.  Quoiqu'on  puifîe  dans  bien  dés  cas.  De  l'utilité 
OLi  l'on  retourne  l'enfant ,  l'extraire  en  tirant  /^^  prendre 

les    deux 

fur  un  feul  pied  ,  il  vaut  toujours  mieux  pren-  ^^^ 
dre  les  deux  ^  parce  que  l'Accouchement  s'en 
fera  plus  facilement.  Cette  précaution  d'ail- 
leurs devient  quelquefois  ii  néceffaire  ,  que  fans 
elle  on  arracheroit  plutôt  le  premier  pied  que 
de  faire  ayancer  l'enfant.  Souvent  ,  à  la  vé- 


39^  Z'^  i?  T 

rite  5  comme  ces  parties  font  glifiantes  à  caiifë 
des  glaires  6c  du  fang  qui  les  enduifent ,  ainfî 
que  la  main  de  l'Accoucheur  ^  il  eft  on  ne 
peut  plus  difficile  de  les  entraîner  en  même 
temps.  Il  faut  alors  ,  après  avoir  amené  l'une 
de  ces  extrémités  à  l'entrée  du  vagin ,  la  fixer 
au  moyen  d'un  lacs  ,  &  aller  reprendre  l'autre. 
Du  temps  1087.  Il  ne  faut  jamais  s'efforcer  de  retour- 
ou  il    faut  j^çj,  l'enfant  pendant  la  douleur  -  parce  qu'il 

retourner  ^,  ^  ,  , 

l'enfant.  ""  ^il  alors  plus  étroitement  ferré  dans  la  ma- 
trice :  m.ais  ,  autant  qu'il  eft  pofiible  ,  il  faut 
attendre  ce  moment  pour  l'extraire  ,  dès  que 
les  pieds  font  fortis  ,  &  que  la  tête ,  dans  le 
cas  où  elle  fe  préfentoit ,  s'efl  éloignée  fuffi- 
.  famment  du  détroit  fupérieur  :  fi  la  femme  5 
d'après  cette  obfervation,  ne  doit  faire  aucun 
effort  pendant  que  l'Accoucheur  s'occupe  à 
retourner  l'enfant ,  elle  ne  fauroit  trop  pouffer 
en  en-bas  lorfqu'il  en  fait  l'extra ûion. 
Sentimens      1088.  Quelques  Accoucheurs  veulent  qu'on 

de  quelques  abandonne  indiflindement  Texpulfion  de  Ven- 

Pratlciens      r  m  t      i  \ 

fur  ce  qu'il  ^^^^  ^^^^  etîorts  de  la  nature  5  après  en  avoir 
faut  faire  amené  les  pieds  à  l'orifice  du  vagin  ;  mais  cet 
après  avoir  ç^fant  n'étant  pas  encore  alors  retourné  en- 

amené      les    .  ,  rr  •  •  •        m 

pieds  del'en-  tierement  5  ces  efforts  deviendroient  mutiles 
fant,  6c  dangereux.  Si  l'on  vouloit  fuivre  ce  pré- 

cepte 5  il  faudroit ,  ait  moins,  amener  les  feffes 
de  l'enfant  au  paffage:  autrement,  loin  d'ob- 


nES    ACCOUCHEMEN  s.       399 

vier  aux  inconvéniens  ,  qu'on  a  prétendu 
pouvoir  éviter ,  on  ne  feroit  fouvent  qu'ex- 
pofer  l'enfant  à  de  plus  fâcheux  :  les  cas 
oii  l'on  pourroit  fuivre  ce  précepte  avec 
le  moins  de  danger ,  font  précifément  ceux  oii 
l'on  peut  y  fans  aucun  rifque ,  achever  d'ex- 
traire l'enfant  en  tirant  fur  les  parties  forties. 

1089.  Cette  opération  ne  doit  jamais  fe  faire     De  la  ma- 


nière  dex- 


précipitamment ,  ni  en  tirant  par  fecouiTes  fur 
1  /•/•/-/•  1     19    r  •    ^^^'^^^  ren- 

ies extrémités  inférieures  de  1  enfant  ;  mais  fai... 

toujours  d'une  manière  lente  &  continue ,  fur- 
tout  quand  les  eaux  de  l'amnios  ne  font  que  de 
s'écouler  ;  afin  de  prévenir  les  effets  de  la  dé- 
plétion  trop  fubite  de  la  matrice ,  &  de  moins 
fatiguer  les  parties  fur  lefquelles  on  agit. 

1090.  Le  danger  auquel  font  expofés  la  mère   du  Ranger 
&  l'enfant ,  dans  les  Accouchemens  contre-na-  auquel  la 
ture ,  eil  toujours  relatif  à  l'efpece  &  à  Tin-  f^^^,  '^^^^' 

'    ^  .  ^  tant  font  ex* 

tenfité  de  l'accident  qui  rend  l'Accouchement  pofés  dans 
tel ,  ainli  qu'à  d'autres  circonflances  qui  doi-  l'Accouche- 
vent  être  déduites  du  temps  où  les  eaux  fe  font 
écoulées ,  de  celui  où  l'on  opère,  de  la  fituation 
plus  ou  moins  fâcheufe  de  l'enfant ,  &c. 

ÏO91.  Dans  tous  les  Accouchemens  contre-     De  la  né- 
nature  j  où  l'on  a  quelque  raifon  de  craindre  *^^^"^  ^  °^" 

.  ■;  '\    r  r       f^^ver    i'en- 

pour  la  vie  de  1  entant ,  il  faut  1  ondoyer  fur  f^^t  ,  dans 
la  première  partie  qui  fe  montre  au-dehors  :  l'Accouche- 
dans  les  Accouchemens  laborieux,  il  eft  même 


mentcontre- 
ature. 


ment     con- 
tré-nature. 


400  L' A  B.  T 

quelquefois  à  propos  de  conduire  l'eau  fur  la 
iQX.Q^  de  cet  enfant  au  moyen  d'une  feringue  , 
avant  d'entreprendre  de  le  délivrer.  Nous  nous 
difpenferions  de  tranfcrire  ici  la  formule  ufitée 
dans  tous  ces  cas  de  néceilité ,  ii  toutes  les 
perfonnes  pour  qui  nous  écrivons  étoient  par- 
faitement inflruites  des  rites  facrés  de  notre 
Religion. 

1092.  En  répandant  l'eau  en  forme  de  croix 
fur  la  partie  que  l'enfant  préfente  ,  on  doit 
prononcer  clairement  &:  diftindlement  ces  pa* 
rôles  :  Enfant  ,  je.  u  baptife  au  nom  du  Pcre 
&  du  Fils  &  du  Saïnt'Efprit.  Si  l'on  n'a  pas 
de  fignes  bien  certains  qu'il  foit  vivant ,  on 
y  ajoute  ces  mots  ^  fi  tu  es  vivant.  Si  c'efl  un 
enfant  monflrueux ,  ou  un  embryon  peu  déve- 
loppé ,  on  donne  également  le  Baptême  fous 
condition  ^  en  difant  alors  :  Si  tu  es  capable  de 
Baptême  ,  /e  te  baptife  ,  &c. 


i 


CHAPITRE 


JDES   ÂCCOUCHEMENS.      4OI 

*  .     ^     I  ■  ■■   ..^        I  I  ;      ,  . ,  ,       I     .  ,1         ,  j  ,  I     , 

CHAPITRE     IL 

ARTICLE    PREMIER. 

Accouchcmens  contre-nature  du  premier 
genre  j  ou.  dans  lef quels  V enfant  pré- 
fente  les  pieds. 


Î093.  jL/es   obfervations   multipliées   ïont 
connoître   que    rAccouchement   dans  lequel    Accouche- 
î'enfant    préfenîe    les    pieds    n'exigent   pas  ^-"^<^^«^^^^' 

/v-M  1  r  119  <    nature    on 

eflentieilement   les   lecours    de  1  art  :    quel-  renfant  pré- 
ques  Accoucheurs  l'ont  même  regardé  comme  ^^^"^^  i-« 
l'un  à^s  plus  naturels ,  &  nous  avons  cru  de-  ^^^  ^* 
voir  le  comprendre  dans  cette  claffe  ,  avant 
d'expofer  les  indications  ,  foit  générales  ,  ou 
particulières  qu'il  peut  offrir  :  mais  il  s^en  faut 
de  beaucoup  qu'il  foit  toujours  auffi  heureux 
que  celui  où  la  tête  fe  préfente  la  première. 

1094.  Si  l'on  réfléchit  fur  les  fuites  ordi- 
naires de  ces  deux  efpeces  générales  d'Accou- 
chemens ,  on  verra  qu'il  eft  à  defirer  que  la  der- 
nière, qui  eilla  plus  fréquente^  ait  toujours  lieu. 

Î095.  ^Accouchement  dans  lequel  les  pieds 
s'engagent  les  premiers ,  conlidéré  comme  na- 
turel ,  n'eft  pas  le  plus  avantageux  ;  &  il  eft  d'ail- 

Tomc  /,  Ce 


4^1  V  A  R   T 

leurs  fi  rare ,  qu'on  ne  peut  établir  fes  rap- 
ports avec  celui  où  la  tête  fe  préfente  :  mais 
en  tant  que  contre  nature  cet  Accouchement 
doit  pafîer  pour  le  plus  facile  &:  le  plus  favo- 
rable. Perfonne ,  ii  ce  n'eil  peut-être  dans  ces 
fiecles  d'ignorance  oii  l'art  d'accoucher  n'étoit 
cultivé  que  par  àes  femmes ,  n'a  recommandé 
de  repoulTer  les  pieds  ,  lorfqu'ils  fe  préfen- 
tent ,  pour  ramener  la  tête ,  ou  toute  autre 
partie  ,  à  l'entrée  de  la  matrice  ;  au  lieu  que 
tous  les  Accoucheurs  ont  confeillé  de  les  al- 
ler chercher  quand  l'enfant  étoit  mal  fitué ,  ou 
bien  lorfqu'il  ne  pouvoit  venir  naturellement , 
quoique  placé  convenablement. 
Du  danger  ioc)6.  Le  danger  qui  menace  l'enfant  lorf- 
auqiie    en-      j^^  vient   naturellement    en   préfentant   les 

tant  eft  ex-    J-^  ^  ■>^ 

pofé  dans     pieds  eil  en  raifon  de  la  compreflion  plus  ou 

cet  Accou-  moins  forte ,  &  plus  ou  moins  longue  ,  qu'il 

chement.        ,  "  r        ^  •       i     i     r 

éprouve  en  traverlant  les  parties  de  la  lemme: 

celui  auquel  il  eft  expofé  quand  on  en  fait 
l'extraQion  ,  en  tirant  fur  ces  mêmes  extré- 
mités ,  eft  auffi  proportionné  à  l'intenfité  de 
cette  première  caufe  &  de  plus  à  l'extenfion 
forcée ,  &  au  tiraillement  de  la  moelle  épi- 
niere  :  d'où  l'on  voit  que  les  circonftances 
dans  lefquelles  il  conviendroit  le  plus  d'aban- 
donner i'expuliion  de  Tenfant  aux  efforts  de 
la  nature  ,  font  celles  où  il  y  a  le  moins  d'in- 


mications 


îy  ES  Accouche  MENS.     403 

convéniens  à  craindre  de  fon  extraction  par 
îes  pieds ,  &  vice  verfd. 

Section     première. 

Des  indications  générales  que  nous  préfentent  les 
Accoucheinens  où.  Venfant  vient  en  offrant  les 
pieds^ 

1097.  Quand  le  travail  de  l'Accouchement   ^^^ 
n'efl  compliqué  d'aucun  accident  fâcheux,  on  quepréfente 
doit  tenir  à  l'égard  de  la  femme  ,  iufqu'après  ^"^   Accou- 
1  ouverture  de  la  poche  des  eaux ,  la  même 
conduite  que  il  l'enfant  préfentoit  la  tête  :  à  cette 
époque  on  commencera  à  dégager  les  pieds  ,  û 

on  le  peut  faire  ,  au  moyen  de  deux  doigts  in- 
troduits dans  le  vagin  ,  ou  bien  on  les  diri- 
gera feulement  de  manière  qu'ils  ne  puiflent 
s'arrêter  contre  quelques  points  du  balîin  , 
jufqu'à  ce  qu'ils  foient  parvenus  au-dehors. 

1098.  S'il  eft  plus  falutaire  alors  de  coopé- 
rer à  l'Accouchement  en  tirant  fur  ces  extré- 
mités ,  dans  le  cas  même  oii  la  mère  pourroit 
fe  délivrer  feule  ,  à  plus  forte  raifon  quand 
elle  eft  dans  l'impuiffance  de  le  faire ,  ou  que 
fa  délivrance  ne   peut  être   différée   fans  un 

.  danger  éminent  ,  foit  pour  elle  ,  foit  pour 
l'enfant,  Très-fouvent  même  dans  ce  dernier 
cas  on  eil  obligé  d'introduire  la  main  dans  le  va- 

Ce  2. 


404  L  A  R  T 

gin  pour  aller  prendre  les  pieds  à  l'oriiîce  de 
la  matrice. 
Descaufes       icc?^.    A  ces  cauies  génér-ales  ,   énoncées 

qui  exigeiit  j  •      ,       ^  .     .^      ,         ^  •       1    r 

\qs  fe  -urs  ^^P^^^^  ^^  '^*  ï^3ï  5  juiqiiau  ^^.  1054  mciuli- 
de  lart ,  vement  5  qui  peuvent  rendre  TAccouchement 
quand  l'en-  contre-n?^ture  5  on  peut  ajouter  ici  la  manière 

f.uit  préfente    ,  ,  •     t      /-  r  r  -.9 

les  p-eds.      "^^^^  ^^^  pieds  le  preieritent  6:  s  engagent. 
Des  diver-       noo.    Nous  avons  fixé  ailleurs  les  difFé- 
fes  pofitions  rentes  positions  que  les  pieds  peuvent  prendre 
queie^pieûs  ^  p^gard  du  baiiin  à  quatre  principales.  Voye? 

peuvent  .  t.  r  r  -^    \. 

prendre.  §•  ^^4  jufqu'au  §.688  incluHvement.  Quel- 
quefois la  troiiieme,  &,  prefque  toujours,  la 
quatrième  de  ces  politions  ,  olFriroient  de 
grandes  difficultés  aux  elForts  naturels  de  l'Ac- 
couchement, fi  on  ne  les  changeoit  à  propos  en 
ramenant  l'enfant  à  l'une-  des  deux  premières  , 
quand  ce  changement  ne  s'opère  pas  com.me 
de  lui-même. 
Précau-         iioi.  Affez  fouvent  un  feul  pied  fe  pré- 

tions  relati-  fente  &  s'engage  dans  l'orifice  de  la  matrice  , 

VÊS    T   T'A  f— 

couchement  P^"^^*^^  93-^^  l'autre  extrémité  inférieure  efl 
cù  l'tîifant  retenue  au-delTus  du  bailin,  de  manière  qu'elle  >> 
ne^  préfente  s'oppofe  à  la  fortie  de  l'enfant.  S'il  n^Çt  pas 
toujours  néceffaire  d'aller  chercher  cette  fé- 
conde extrémité  ,  il  ferait  toujours  très-utile 
de  le  faire  :  on  ne  peut  s'en  difpenfer ,  même 
dans  les  cas  les  plus  favorables,  qu'en  la  for- 
çant de  fe  déployer  ,  ôi  de  s'alonger  fur  la 


DES   ACCOUCHEMENS.      405  j 

poitrine  de  l'enfant ,  à  mefiire  que  le  tronc  \ 

defcend.  \ 

1102.  Pour  obtenir  cet  avantage,  fouvent  ; 
il  faut  ,  en  tirant ,  tourner  la  pointe  du  pied  ! 
forti  de  dehors  en  dedans ,  &  faire  décrire  à 

la  cuiïTe  une  rotation  femblable.  \ 

1 1 03 .  S'il  falloit  employer  beaucoup  de  force  De  la  né- 
pour  faire  defcendre  l'enfant,  en  tirant  fur  un  ceffité d'aller        j 

r     \     '     ^  1/1  /         .•  .     ,.        ,  .-i  chercher   le  ; 

leul  pied,  maigre  les  précautions  inmquees ,  il  ^^^^^^  -^^ 

vaudroit  mieux  aller  prendre  le  fécond  pied,  j 
en  infinuant  la  main  le  long  de  la  cuiffe  qui 

efl  déjà  fortie  ,  que  d'infiïler  fur  ces   tenta-  | 

tives  :  car  on  pourroit  luxer  l'extrémité  dont  i 

il  s'agit,   ou  bien  féparer   du   corps   du  fe-  | 

mur  ,  t'épiphyfe  qui  en  conilitue  la  tête  ;  ce  ■   \ 

qui  fsroit  on  ne  peut  plus  dangereux  pour  l'en-  \ 

fant,  en  fuppofant  qu'on  l'amenât  vivant  après  \ 

de  pareils  efforts.  j 

1104.  Nous  ne  vivons  plus  dans  ces  temps  \ 
où  l'on  croyoit  qu'il  falloit  faire  rentrer  le  pre- 
mier pied  pour  les  ramener  tous  deux  enfem-  < 
ble  ;  bien  loin  d'agir  ainfi ,  on  doit  retenir  ce  ^  ■  \ 
pied  au-dehors  ,  foit  au  moyen  d'une  main  ,  : 
ou  d'un  lacs,  pendant  qu'on  ira  chercher  le  \ 
fécond.  ; 

1105.  Souvent  on  éprouve  les  mêmes  dif-  : 
ficultés  à  faire  defcendre  l'enfant  dont  les  deux  1 
pieds  fe  préfentent  parallèlement  à  l'orifice  de  ^ 

Ce  3  i 


4o6  L'  A  R  T 

la  matrice  ;  mais  ces  difficultés  viennent  alors . 

de  ce  que  les  feffes  de  Tenfant ,  fur  lefquelles 

font  naturellement  appuyées  ces  extrémités  , 

fe  font  engagées  en  même  temps  qu'elles  ;  de 

forte  que  le  baiîin,  quoique  d'une  largeur  or-^ 

dinaire  5  fe  trouve  trop  étroit  relativement  à 

toutes  ces  parties  ,  ainfi  réunies.  On  prévient 

ces  obilacles  en  dégageant  les  pieds  ,  avant 

'  que  les  feS^es  ne  foient  ferrées  entre  les  os  du 

baiîin  ;  &  on  les  furmonte  lorfqu'ils  ont  lieu , 

en  repouffant  ces  mêmes  parties  au-deffus  du 

détroit  fupérieur  ,  avant  de  s'efforcer  d'entraî-? 

ner  les  pieds. 

De  la  ne-      j  j^^^  5»j|  ç^  fouvent  néceffaite  d'aller  cher- 

s'aiTurer       ^^^^  ^^  fecond  pied  de  l'enfant ,  lorfqu'il  n'en 

dans  quel-  préfente  qu'un ,  il  n'eff  pas  moins  à  propos , 

ques  cas ,  û  qi^^^nd  On  en  rencontre  trois  ,  ou  quatre  ,  de 

î°s    deux 

pieds  qui  fe  ^^i^i^'^g^i^r  les  deux  qui  appartiennent  au  même 
préfentent  enfant ,  pour  ne  pas  s'expofer  à  engager  les 
font  au  me-  j^nieaux  en  même  temps.    On  devroit  avoir 

ine  enfant,     t  a  •  1  ^    r  \    1? 

la  même  attention  dans  pluiieurs  cas  ou  Ion 

ne  trouve  que  deux  pieds  à  l'orifice  de  la  ma- 
trice, parce  qu'il  efl  poiHble  que  chaque  ju- 
meau en  préfente  un. 
De  la  ma-       1107.  Quand  on  eu  obligé  d'introduire  la 
mère  de  fai-  ^^^r^    ^  l'entrée    de    la    matrice  ,    pour    y 

fiï  iss  pieds.  ^  . 

prendre   les  pieds  ,  oq  les    accroche  comme 
l'on  peut  5  en  paffant  l'index  enîr'eux  dc  en, 


DES     ACCOUCHEMENS.      407  ' 

les  ferrant  étroitement  des  autres  doigts.  Lorf-  ' 

qu'ils  font  au-dehors  ,  on  les  enveloppe  d'ua  j 

linge  fec  &  doux  ,  pour  les  tenir  plus  aifé-  \ 

ment  &  plus  fûrement ,  étant ,  comme  on  le  ; 

fait ,  très-gliffant  :  après  cela  on  entraîne  les  j 

feifes  au  paflage  ^  en  tirant  obliquement  en 
en-bas.  > 

1108.  On  faifit  alors  ces  mêmes  extrémités  - 

1 
au-deffus  des  genoux  ,  afin  de  moms  fatiguer  j 

l'articulation  des  pieds  &  des  jambes;  &  pour  j 

ménager  celle  des  cuifles  ,   on  applique  les  ^ 

mains  fur  les  hanches  de  l'enfant  auiîi-tôt  que  ^ 

les  feffes  font  forties.  j 

1109.  Il  ne  faut  jamais  porter  les  mains  fur    De  l'en-         ; 
le  bas-ventre  &  la  poitrine  de  l'enfant,  à  defîein  *^^°^^  ^^  '^ 

de  tirer  de  plus  près  lur  les  parties  retenues  ;  on  ^^^^^  ^^  \ 
gêneroit  &;  on  intercepteront  même  le  mouve-  renfantpour  \ 
ment  du  cœur  en  fe  conduifant  ainfi  ;  on  compri-  ^^^^^  ^eltus,       | 

meroit  &  on  meurtriroit  également  le  foie ,  très-  i 

volumineux  &  très-tendre  à  cette  époque  de  la  \ 

vie  ;  ce  qui  feroit  des  plus  dangereux.  Ce  font  | 

les  hanches  que  les  mains  doivent  empoigner^  1 

juiqu'à  ce  que  les  épaules  ibient  au-dehors.  : 

11 10.  Quand  on  a  dégagé  les  deux  pieds  j 
de  l'enfant ,  il  defcend  aifément  jufqu'à  ce  que 
les  aifîelles  rencontrent  le  détroit  fupérieur  , 
à  caufe  de  la  régularité  de  cette  efpece  de  coin 
alongé  que  le  tronc  forme  jufqu'à  cet  endroit  j 

C  c  4 


4oS  E  A  R  T 

îîiais  aîors  fa  marche  fe  ralentit  &  devient 
plus  difficile ,  par  rapport  à  la  {aillie  que  font 
les  épaules  &  aux  obilacles  que  trouvent  les 
bras  à  fe  relever  vers  les  côtés  de  la  tête  : 
ce  qui  oblige  TAccouclieur  à  exercer  de  plus 
grands  eiForts  pour  le  faire  avancer. 

lïîi.    On  ne   fauroit  en  général  extraire 
l'enfant  trop  lentement  5  afin  que  la  dilatation 
At^  parties  de  la  femme  s'opère  plus  graduelle- 
ment &  avec  moins  de  douleur,  il  faut  en  outre 
,  obferver  que  les  forces  qu'on  exerce  agiffent 
'    félon  l'axe  du  baiîin  de  la  femme.  Une  trac- 
tion continue ,  dirigée  alternativem.ent  de  bas 
en  haut  ôt  de  haut  en  bas  ,  mais  de  forte 
qu'elle  coupe  obliquement  le  détroit  inférieur 
du  bailin  ,  eft  préférable  à  tous  c^s  mouve- 
mens  plus  compofés  ,  &  fur-tout  à  ceux  de 
rotation  que  quelque  Praticiens  font  exécuter 
à  l'enfant. 
Des  pré-      1 1 12..  Dans  les  Accouchemens  par  les  pieds 
cautions qu-  que  nous  fommes  forcés  d'opérer  ,  le  cordon 
exige  le  cor- ^j^j^^j^^^l  ne  defcend  pas   toujours  dans  les 

don  cmbih-  ,  ^  ' 

cal ,  qusnd  mêmes  proportions  que  le  tronc  de  l'enfant 
on  amené     fuj-  lequel  on  agit  imm^édiatement.  Il  ne  peut 

l'enfant   oar  a  ^     '^     >  i    •      • 

j  .^^  ^  être  entrame  que  par  ceiui-ci  ;  mais  aupara- 
vant il  fe  tend  fortement,  &  l'ombilic  tiraillé  , 
eil  menacé  de  fe  déchirer ,  pour  peu  que  ce 
cordon  foit  retenu  au-defius  du  bafiin.  Pour 


DES   ACCOUCHEMENS.       409 

prévenir  ce  déchirement ,  dont  les  fuites 
pourroient  être  fâcheufes  ,  on  ne  doit  pas 
oublier,  auffi-tôt  que  les  feffes  paroiiTent  au 
pafTage  ,  d'infmuer  dçux  doigts  le  long  du 
ventre  de  l'enfant  ,  pour  fai^ir  le  cordon  6c 
en  faire  descendre  une  anfe  plus  ou  moins 
longue  5  félon  les  circonflances.  On  répétera 
la  même  chofe  de  temps  en  temps ,  à  mefure 
que  le  tronc  fe  dégagera.  Dans  ce  même  genre 
d'Accouchement  le  cordon  fe  trouve  aufli  quel- 
quefois paiTé  entre  les  cuiffes  de  l'enfant  ;  ce 
qui  peut  expofer  l'ombilic  au  même  déchire- 
ment. Il  faut  donc  encore  le  relâcher ,  en  ti- 
rant fur  la  portion  qui  monte  le  long  du  dos 
de  l'enfant,  &  en  former  une  anfe  aifez  conli- 
dérable  pour  le  faire  glilTer  par-deiTus  l'une 
des  feifes ,  y  paiTer  une  des  extrémités  infé- 
rieures ,  &  le  placer  fur  un  des  côtés  de  l'en- 
fant. 

1 1 13.  Si  le  cordon  étoit  alors  fi  tendu  qu'on 
ne  puiffe  en  faire  defcendre  la  moindre  partie  , 
foit  parce  qu'il  peut  former  en  même  temps 
des  circulaires  fur  le  col  de  l'enfant  ,  ou  au- 
trement ,  il  vaudroit  mieux  le  couper  &  en 
froiiTer  fimplement  les  deux  bouts  ,  de  l'ex- 
trémité des  doigts  ,  fans  les  lier  ,  que  de  tirer 
fur  l'enfant  dans  l'état  de  teniion  011  efl  ce  cordon. 

Il  14,  Auffi-tôt  que  les  aiffelles  paroiffent  à    De  la  né- 


4ÎO  E  A   R    T 

ceffîtédedé'  la  vulve  ,  on  doit  dégager  les  bras  de  l'enfant  r 
gager  les     j^^  avantages   qu'on   en  retire   ne  font  plus 

brss  ds  l'en*  c/  x  jf^ 

faut,  quand  conteflés  aujourd'hui  ;  fi  ce  n'eft  par  des  per- 
cnietirepar  fonnes  plus  attachées  aux  premières  impref- 
^^  pis  S.  fiQj^s  qu'elles  ont  reçues ,  qu'inftniites  des  vrais 
principes  de  l'art.  Il  efl  dangereux  ,  difent- 
elles  5  d'abaiffer  ces  extrémités  ,  foit  parce 
que  5  étant  appliquées  le  long  du  col  de  l'en- 
fant ,  elles  préviennent  l'étranglement  que 
pourroiî  produire  le  refferrement  de  l'orifice 
de  la  matrice  fur  cette  partie  ,  foit  parce  qu'é- 
tant ainfi  placées  elles  rendent  plus  régulier 
l'efpece  de  coin  que  forme  l'enfant,  &  favo- 
rife  la  fortie  de  la  tête.  Nous  ne  perdrons  pas  le 
temps  à  réfuter  cette  opinion  ;  l'expérience  ô^ 
la  raifon  lui  font  contraires. 

II 15.  Les  cas  où  l'on  pourroit  fe  difpenfer 
de  dégager  les  bras  de  l'enfant ,  font  toujours 
ceux  où  il  efl  le  plus  facile  de  les  abaiifer  ; 
le  baiîin  de  la  mère  étant  alors  très-fpacieux 
relativement  au  volume  de  la  tête.  Mais  quand 
ce  même  rapport  de  dimeniions  n'exifle  pas  , 
il  eft  on  ne  peut  plus  falutaire  de  fuivre  le 
parti  que  nous  propofons ,  parce  que  les  bras 
ne  font  qu'ajouter  à  la  groffeur  refpe£l:ive  de 
la  tête  &:  rendre  fa  fortie  plus  laborieufe. 
De  la  ma-  III 6.  En  dégageant  les  bras  de  l'enfant  il 
«iere  dé  dé-  £^y^  toujours  Ics  ramener  fur  le  devant  de  k 


r>ES    ACCOUCHEMENS.      4I  I 

poitrine,  en  faifant  décrire  au  coude  le  même  gager  les 


trajet  qu'il  paroît  avoir  parcouru  en  fe  rele- 
vant du  côté  de  la  tête  :  de  plus ,  on  doit  com- 
mencer par  le  bras  qui  eft  en-defîbus  ,  parce 
qu'il  ell  m.oins  ferré ,  pour  l'ordinaire  ,  que 
celui  qui  fe  trouve  derrière  le  pubis. 

11 17.  Pour  dégager  le  premier,  on  relevé 
obliquement  vers  l'une  des  aines  de  la  femme, 
le  tronc  de  l'enfant ,  entouré  d'une  ferviette , 
&  on  le  foutient  d'une  main  ,  pendant  que  de 
l'autre  on  agit  de  la  manière  fuivante.  On 
abaiffe  d'abord  l'épaule  ,  autant  qu'on  le  peut , 
félon  la  longueur  du  tronc  ,  en  la  faifiiTant  au 
moyen  du  pouce  ,  de  l'index  &  du  doigt  du 
milieu  :  on  infmue  enfuite  ces  derniers  doigts 
dans  le  vagin ,  en  montant  le  long  du  bras  , 
&  de  la  partie  poflérieure  du  col  de  l'enfant , 
jufqu'au  pli  du  coude  :  fur  lequel  on  appuie 
pour  le  faire  defcendre  vers  la  poitrine  &  le 
dégager. 

1 11 8.  On  enveloppe  aufîi-tôt  cette  extré- 
mité du  même  linge  qui  entoure  l'enfant  ;  on 
porte  ce  dernier  en  en-bas ,  vers  l'endroit  dia- 
métralement oppofé  à  celui  où  on  l'avoit  d'a- 
bord relevé  ,  &  on  le  foutient  de  la  main  qui 
a  dégagé  le  premier  bras ,  pendant  que  de  l'au- 
tre on  abaifle  le  fécond  ^  en  fuivaat  les  mêmes 
Règles, 


bras  de  l'en- 


41  i  L  A  K  T 

1 1 19.  Quoiqu'il  foit généralement  alfé  de  dé- 
gager les  bras  de  l'enfant ,  on  ne  laiiTe  cepen- 
dant pas  que  d'y  trouver  quelquefois  des  difficul- 
tés :  tantôt  elles  viennent  de  l'oubli  de  quel- 
ques-uns des  principes  que  nous  venons  d'éta- 
blir ;  &  tantôt  de  ce  que  la  th.^  5  étant  trop 
haute  ou  trop  baiTe ,  comprime  fortement  les 
bras  contre  le  rebord  interne  du  détroit  fupé- 
rieur  >  ou  du  détroit  inférieur.  Ces  dilficuités 
peuvent  dépendre  aufll  de  ce  que  l'un  des  bras 
defcend  diredement  derrière  la  iymphife  du 
puhis  5  ou  de  ce  qu'il  fe  croife  avec  la  partie 
pofl:érieure  du  col  de  l'enfant. 

1 1 20.  Les  obilacles  qui  n'ont  d'autres  caufes 
que  romillion  de  quelques  -  unes  des  précau- 
tions que  nous  avons  recommandées  ,  feront 
faciles  à  furmonter  ^  en  fe  rappellant  à  propos 
ces  mêmes  précautions  ;  mais  il  n'en  eil  pas 
ainfi  dans  les  autres  cas.   Lorfque  la  tête  de 
l'enfant  eil  encore  fi  haute  que  les  épaules  pa- 
roilTent  à  peine  à  l'entrée  du  vagin  ,  il  faut 
faire  enforre  de  la  faire  defcendre  ,  ou  bien 
dégager  les  bras  qui  la  retiennent  :  on  par- 
vient  toujours  à  ce  dernier  but  avec  de  la  pa- 
tience 6^  en  agiffant  lentement.  Quand  la  tête  5 
trop  defcendue ,  comprime  les  bras  contre  le 
rebord  du  détroit  inférieur,  il  faut  au  contraire 
la  repouiTer  un  peu  6i  la  faire  rentrer  dans 


DES  Accouche  M  EN  S.    415 

l'excavation  du  baÏÏin,  pour  que  ces  extrémités 
foient  moins  ferrées. 

1 121.  Si  l'un  des  bras  fe  trou  voit  fortement; 
engagé  entre  la  fymphife  du  pubis  6c  la  tête 
de  Fenfant ,  de  forte  qu'on  ne  puifle  le  déga- 
ger 5  il  faiidroit  un  peu  repouffer  celle-ci ,  afin 
de  rendre  ce  bras  plus  libre  ^  &  de  pouvoir  le 
faire  palTer  vers  le  côté  du  baiïin,  oii  répond 
la  face.  Quand  l'un  des  bras  croife  le  derrière 
du  col  de  l'enfant  {^oyei  §.  1 162  ) ,  il  faut  agir 
de  même  Çc  ne  l'abaiffer  qu'en  dernier  lieu. 

11 22.  Après  avoir  dégagé  les  bras,  il  faut     De  lama- 
s'occuper  de  l'extraftion  de  la  tête.  Soit  qu'elle  ^^^^^  ^f^" 

r,'  1  t      t     i-r  99/'  trairelatête, 

lejourne  un  peu  dans  ie  baiim,  ou  quon  s  ef-  j^  ^^^^^ 
force  de  l'extraire  aufîi-tôt  en  tirant  fur  le  étant  forti. 
tronc  &  les  épaules  ,  c'eft-là  le  moment  le 
plus  critique  &  le  plus  dangereux  pour  l'en- 
fant :  'd'un  côté  ,  il  eft  expofé  aux  fuites  fâ- 
cheufes  de  la  compreilion  du  cordon ,  &:  de 
l'autre ,  aux  trilles  effets  de  l'exteniion  &  du 
tiraillement  de  la  moelle  épiniere. 

î  123.  Si  quelques  praticiens  dans  les  vues     opinion 
de  le  çonferver,  ont  confeillé  d'abandonner  dv:  quelques 
i'expuliîon  de  la  tète  aux  efforts  de  la  nature  ,  P'^^^^f^^^^  ^ 
d autres    ont  penle    quon   ne  pouvoit  trop 
promptement  l'extraire,  quand  elle  étoit  par- 
venue à  ce  point  :  l'opinion   des  uns  &C  des 
autres  peut  ètXQ  également  dangereufe. 


414  L  A  R  t 

1 1 24.  Dans  l'ordre  naturel ,  c'efl-à-dire  , 
quand  le  baflin  de  la  femme  ëc  la  tête  de  ren- 
fant  font  dans  leurs  jufres  proportions  refpe cli- 
ves, TAccoucheur  ne  doit  agir  que  de  con- 
cert avec  les  efrorts  de  la  nature;  mais  il  ob- 
fervera  avant  toutes  choies  de  donner  à  la 
tQte  une  fituation  favorable ,  fi  elle  ne  s'efc  pas 
tournée  ainii  d'elle-même  :  il  placera  la  face 
de  côté  5  il  la  tête  eft  encore  au-deffus  du 
détroit  fupérieur  ;  &  en-defious  ^  lorfqu'elle 
occupe  l'excavation  du  baiîin. 

Ï125.  On  introduit  enfuite  un  doigt  dans 
la  bouche  de  l'enfant ,  mais  bien  moins  pour 
accrocher  la  mâchoire  inférieure  &  tirer  def- 
fus,  que  pour  faire  décrire  au  menton,  un 
plan  continu  avec  la  poitrine  ,  &:  empêcher 
qu'il  ne  s'accroche  en  quelque  endroit  du  baïïin. 
On  foutient  le  tronc  de  la  même  main  &  de 
l'avant-bras  ,  pendant  que  de  l'autre, placée  fur 
le  dos  de  l'enfant ,  on  embraffe  le  derrière  du 
col,  au  moyen  de  V index  &c  du  doigt  du  mi- 
lieu recoiu-bés  au-deffus  des  épaules. 

II 26.  Quand  la  tête  eil  encore  au  détroit 
fupérieur  ,  on  doit  tirer  prefque  diredement 
en  en-bas  ,  pour  la  faire  defcendre  ;  mais  avec 
ménagement,  &  feulement  pendant  les  efforts 
de  la  femme  ,  qu'on  follicite  vivement  alors  ^ 
en  lui  affurant  l'efpoir  d'une  prompte   déli- 


DES    A ccouchemen S.     415 

Vrance.  Lorfque  la  tête  efl  defcendue  dans  le 
petit 'bafîîn,  &  que  la  face  regarde  le  facriim^ 
fi  l'on  fait  encore  quelques  efforts  pour  l'ex- 
traire ,  ce  ne  doit  être  qu'en  relevant  le  corps 
de  l'enfant  vers  le  pubis  de  la  mère  :  car  en 
tirant  dans  tout  autre  fens  ,  &  fur-tout  en  en- 
bas  5  on  s'oppoferoit  direftement  à  l'intention 
de  la  nature.  La  fortie  de  la  tête  eft  alors 
prefque  entièrement  l'ouvrage  de  celle-ci ,  & 
les  eiforts  extérieurs  ,  quoique  bien  dirigés  , 
deviennent  dans  ce  moment  d'un  foible  fecours. 

I  ï  17.  L'Accoucheur  n'a  pour  ainfi  dire  autre 
chofe  à  faire  pendant  ce  temps ,  que  de  foute- 
nir  le  tronc  de  l'enfant  d'une  main  ;  &  de  l'au- 
tre le  périnée  de  la  femme  ,  pour  en  prévenir 
la  déchirure ,  ainii  qu'on  le  fait  dans  l'Accou- 
chement naturel. 

1 128.  Les  chofes  ne  fe  terminent  cependant 
pas  toujours  auiîi  heureufement  dans  ces  der- 
niers temps  de  l'Accouchement^où  l'enfant  vient 
par  les  pieds ,  parce  que  le  rapport  des  dimen- 
fions  de  la  tête  &  du  bafîîn  n'efl  pas  tou- 
jours auiîi  favorable.  Quand  il  y  a  défaut  de 
proportion  entre  ces  parties  ,  plus  ce  défaut 
eil  coniidérable  5  moins  la  vie  de  l'enfant  eft 
en  fureté;  &  plus  l'Accoucheur  doit  agir  avec 
ménagement,  parce  que  fes  efforts  malheu- 
reufement  alors  néceSairçs ,  ajoutent  au  dan- 


4i6  V  A  R  r 

ger   réel    &    prefque    inévitable   que    court 
l'enfant. 

1 129.  La  mort  de  ce  dernier,-  en  pareil  cas , 

éft  toujours   moins  l'efiet  de  la   compreiîion 

de  la  tête ,  que  de  celle  du  cordon  6c  de  la 

poitrine  :  elle  dépend  fur-tout  du  tiraillement 

qu'éprouve  la  moelle  épiniere  6c  alongée  dans 

les  extenlions  forcées    de   la  colonne  verté=- 

brale ,  ainli  que  de  la  compreHion ,  &  même 

du  déchirement  de  cette  fubûance  médullaire. 

IJviÇ:  trifle  expérience  n'a  dû  que  trop  fouvent 

faire  connoître  ctlX.^  vérité.    L'examen  anato- 

mique  d'un  affez  grand  nombre  d'enfanSj  au 

fecours  defquels  j'avois  été  appelle  :  mais  trop 

tard  5  en  la  dévoilant  entièrement  à  mes  yeux , 

m'a  conduit  pluiieurs  fois  depuis  ,  à  l'emploi 

falutaire  d'un  moyen  déjà  connu  ,  mais  trop 

négligé  dans  la  circoniîance  préfente  :  quoique 

feul  capable  d'affranchir  l'enfant  d'une  partie 

du  péril  dont  il  efl  menacé.  Voy^^  §.  113,2. 

De  la  ma-      1 1 3  0.  La  plupart  dcs  Accoucheurs  ou  Sages- 

nieredontla  femmes,  fe  conduifent  bien  différemment  dans 

Accoucheurs  ^^^^^  fâcheufe  conjon£iure;les  uus  accrochent 

agiffent   en  la  mâchoire  inférieure  au  mioyen  de  deux  doigts 

pareil  cas.     introduits  dans  la  bouche  de  l'enfant,  &  les 

autres  difent  qu'ils  placent  ces  mêmes  doigts 

fur  les  côtés  du  nez  ,  ou  les  avancent  au-deffus 

'    du  front  ;  foib  les  reffources  quand  le  baffm  eil 

affç;ç 


DES   A  C  COU  C  H  EMEN  S.      417 

affez  grand  relativement  au  volume  de  la  tête , 
mais  purement  fpéculaîives ,  fur'-tout  la  der- 
nière ,  lorfqu'un  défaut  de  proportion  entre  ces 
mêmes  parties^ ,  s'oppofe  à  l'Accouchement. 

1 13  I. Si  tous  ces  Accoucheurs  s'efforcent  de 
faire  defcendre  la  tête  conformément  à  l'inten- 
tion de  la  nature  ,  il  en  eft  d'autres  qui  n'ayant 
d'efpoir  que  dans  leurs  bras^  tirent  furie  trond 
de  l'enfant  fans  pitié  ot  fans  ménagement  pour 
faire  fortir  cette  tête,  fans  avoir  égard  à  la  di- 
re £lion  qu'*elle  doit  fuivre  ,  &:   que  la  nature 
tend  en  vain  à  lui  imprimer.  La  direôion  où  ils 
peuvent  employer  le  plus  de  force  leur  paroif- 
fant  la  meilleure  ,  les  uns  tirent  fur  le  tronc  en 
le  portant  directement  en  en-bas;  en  le  rele- 
vant ;  ou  parallèlement  à  l'horizon  :  les  autres, 
en  l'inclinant  alternativement  d'un  côté  &  d'au- 
tre ;  en  lui  faifant  décrire  un  mouvement  en 
forme  de  fronde ,  ou  de  rotation  félon  fon  axe. 
Ceux-ci  agiffent  d'un  trait  continu  &  gradué  , 
&  ceux-là,  en  tirant  par  fecouffes. 

113  2.  Toutes  ces  manœuvres  font  également    De  la  n:é- 
funefles  à  l'enfant  ;  parce  que  les  efforts  exté- tîio^e   qui 

9'/T"./'i,A,  5        \  '       r        convient  le 

rieurs  n  aeiilent  lur  la  tête  qu  après  avon*  lor-    . 

^^  .      .  nueux  dans 

tement  diilendu  &  tiraillé  le  col.  Une  méthode 
par  laquelle  on  agiroit  immédiatement ,  &  pour 
ainlî  dire  exclusivement  fur  la  tête ,  feroit  bien 
moins  dangereufe  ôc  plus  recommandable, 
Tom&  L  D  d    . 


ce  cas. 


4iS  LA  R  t 

Smellie  paroît  avoir  ienti  le  premier  cette  îm« 
portante  vérité ,  6c  l'a  mife  en  pratique  plu- 
Heurs  fois  avec  fuccès;  puifqu'on  lit  dans  fon 
recueil  d'obfervations  ,  qu'il  a  obtenu  du  for- 
ceps,  dans  la  circonilance  malheureufe  qui  nous 
occupe,  des  avantages  qu'on rechercheroit  vai- 
nement ailleurs.Un  de  ces  Accoucheurs  qui  pa- 
roiffent  avoir  imité  Smeilie ,  recommande  d'in- 
troduire une  feule  branche  du  forceps  fur  la 
face  de  l'enfant;  mais  que  peut-on  en  atten- 
dre (a)  } 

Section     IL 

Accouchement  contre-nature  de  la  première  efpece  y 
où  V enfant  préfente  les  pieds. 

Première  ^  ^  3  3  •  Nous  ne  répéterons  point  ici  ce  qui  a 
cfpeced'Ac-  été  dit  au  §.  6'è<^  fur  les  lignes  caraûériftiques 
couchement  j^  ^^^^^  cfpece  d'accouchement.  Nous  ferons 

ou  les  pieds  *• 

fe  préfen-  remarquer  feulement  qu'aucune  autre  ne  prê- 


tent. 


(  <2  )  Nous  n'indiquons  ici  que  fommairement  l'u- 
tilité du  forceps  pour  l'extraflion  de  la  tête  de  l'en- 
fant après  la  fortie  du  tronc ,  nous  réfervant  d'en 
détailler  tous  les  avantages  dans  la  quatrième  partie 
de  cet  ouvrage ,  où  nous  expoferons  aufîî  les  indica- 
tions particulières  ,  que  préfente  l'hydropifie  de  la 
tête  ou  du  bas- ventre;  ces  conformations  monftrueufes 
qui  peuvent  rendre  très-difficile  l'Accouchement  où 
l'enfant  vient  en  préfentant  les  pieds,  &€. 


DE  s   AccpUC  HEMEN  s.       419 

fente  lîioins  d'indications  particulières  ;  parce 
que  la  lituation  de  l'enfant  eft  telle  que  la  plus 
grande  largeur  des  fefTes ,  des  épaules  &  de  la 
tête  5  vient  fucceiîivement  fe  prcfenter  diago- 
nalement  à  l'entrée  du  baffin ,  ii  l'Accoucheur 
a  le  foin  de  maintenir  ces  parties  dans  leur 
direâ:ion  naturelle. 

1134.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement,  indications 
on  effaiera  ,  auffi-tôt  que  la  poche  des  eaux  fera  particulières 
ouverte  ,  de  dégager  les  pieds  ,  en  introduifant  i^J*  p^e!,Jej.g 
plufieurs  doigts  dans  le  vagin  ;  &  fi  on  ne  le  efpece  d'Ac- 
peut,  on  fe  contentera  de  les  diriger  conve- ^^^'^^^"^^^^^ 
nablement ,  en  attendant  qu'ils  foient  affez  def  ^.^^^  _^  ^^^ 
cendus ,  pour   être  accrochés  de  ces  mêmes  pieds, 
doigts  &  amenés  au  dehors.  Mais  on  ira  les 
prendre  à  l'entrée  de  la  matrice ,  en  y  intro- 
duifant toute  la  main,  lorfque  la  femme  éprou-  ' 
vera  des  accidens. 

1 1 3  5 .  Quand  les  fefles  feront  forties ,  on  in- 
linu^era  le  long  du  ventre  de  l'enfant ,  l'index 
&  le  doigt  du  milieu  de  la  main  gauche,  pour 
examiner  l'état  de  l'ombilic ,  &  le  relâcher , 
s'il  eu  menacé  de  rupture ,  en  le  faifant  def- 
cendre  comme  il  eft  dit  au  §.  iiiz  &  fui- 
vant.  On  enveloppera  enfuite  d'un  linge  fec 
toutes  les  parties  forties  ;  on  embraffera  de  la 
main  droite  la  hanche  droite  de  l'enfant,  êc 
de  l'autre  la  hanche  gauche,  pour  tirer  obli- 

D  dz 


410  V  A    R    T 

quement  en  en-bas  ,  jùfqu'à  ce  qu^on  éprouve 
quelques  difficultés  ;  alors  on  dirigera  les  ef- 
forts autrement ,  &:  les  mains  n'agiront  plus 
qu'alternativement,  de  la  manière  fuivante. 

1136.  De  la  main  droite ^  on  tirera  fur  la 
hanche  ,  qu'elle  embraffe  ^  en  relevant  les  par- 
ties déjà  forties  vers  l'aine  droite  delà  femme; 
&  auffi-tôt  après  on  en  fera  autant  de  la  main 
gauche,  en  reportant  ces  mêmes  parties  obli- 
quement en  en-bas  ,  &  fuivant  une  ligne  qui 
tendroit  à  pafTer  fous  la  cuiffe  gauche  de  la 
mère.  On  répétera  alternativement  la  même 
chofe;  mais  en  agiffant  très-lentement ,  &  en 
donnant  aux  mouvemens  qu'on  fera  décrire  aux 
pieds  de  l'enfant  _;,  une  affez  grande  étendue 
pour  dégager  à  chaque  fois  vme  portion  du 
tronc   {a), 

(^)  La  pratique  fait  mieux  fentir  les  avantages  de 
cette  manière  d'agir  ,  qu'on  ne  peut  les  faire  connoître 
ici,  où  nous  ferons  remarquer  feulement  quelle  eft 
moins  fatigante  pour  l'enfant ,  que  fi  l'on  tiroit  di- 
reiSement  félon  la  longueur  du  tronc  ;  parce  qu'il  faut 
moins  d'efforts  pour  le  faire  avancer.  L'Accoucheur, 
d'ailleurs ,  peut  fe  difpenfer  de  ces  futiles  &  embar' 
raflantes  précautions  ,  que  quelques-uns  ont  recom- 
mandées, pour  fe  maintenir  dans  une  fituation  ferme 
&  fiable  ;  telles  que  d'écarter  les  pieds  à  angle  de 
quarante-cinq  degrés  ,  ou  environ ,  de  fe  faire  foute- 
îiir  par-derriere  au  moyen  d'un  aide,  &c. 


DES    AcCOUCHEMENS.      4IÏ 

ï  1 37.  Quand  il  fera  temps  de  dégager  les  bras 
de  l'enfant,  on  relèvera  le  tronc  obliquement 
vers  l'iane  droite  de  la  femme ,  ou  on  le  fou- 
tiendra  de  la  main  gauche,  pendant  que  de 
l'autre  on  abaiffera  le  bras  droit ,  qui  eu  en- 
deflbus  5  conformément  aux  principes  établis 
ailleurs  :  l'ayant  enfuite  enveloppé  du  même 
linge  que  le  tronc  ,  on  portera  le  tout  en 
en-bas  ,  6c  vers  la  cuiffe  gauche  de  la  femme  ; 
&  on  le  foutiendra  de  la  main  droite ,  tandis 
que  de  la  gauche  an  dégagera  le  fécond  bras 
de  deffous  le  pubis. 

1 1 3  8.  Après  avoir  fatisfait  à  tout  cô  qui  con- 
cerne l'abaiflement  des  bras ,  on  introduira  le 
long  du  col  de  l'enfant ,  Tiiidex  &:  le  doigt  du 
milieu  de  la  main  gauche ,  pour  examiner  ta 
lituation  de  la  face  refpeâ:ivement  au 'détroit 
fupérieur,  &  la  mettre  de  côté,  ii  elle  s'en 
eu  écartée ,  ou  pour  l'aider  à  fe  tourner  en- 
deffous ,  quand  la  tête  eu  defcendue  dans  l'ex- 
cavation du  baiîin. 

1 139.  On  portera  enfuite  l'un  de  ces  mêmes 
doigts  à  l'entrée  de  la  bouche  de  l'enfant ,  6c 
on  continuera  d'extraire  la  tête  félon  les  pré- 
ceptes établis  ci-devant. 

Dd3 


422.  L'  A   R    T 

Section    I  I  I. 

Accouchemens  contre^ncuure  de  la  féconde  efpccSy. 
où  V enfant  préfente  les  pieds» 

Seconde        1 140.  Cette  feconde  efpece  d'accouchement 
efpecedAc-  contre-îiature  eil,  après  celle  que  nous  venons 

couchement  ,      ,  ,      ^  ^ 

où  \qs  pieds  ^c  décrire ,  la  moins  défavorable  de  toutes  cel- 
fe  préfen-  les  qui  exigent  qu'on  amené  l'enfant  par  les 
pieds.  La  fituation  de  ce  dernier  à  l'égard  du 
baffin ,  paroîtra  la  même  dans  l'une  &  l'autre 
efpece ,  fi  l'on  ne  confidere  que  le  rapport 
des  dimenfions  de  cqs  parties.  La  feule  diffé- 
rence qu'on  y  remarque,  vient  de  ce  que  le 
dos  de  Tenfant  dans  la  première  efpece  9  ré- 
pond au  côté  gauche  de  la  mère,  &:  dans  la 
deuxième,  au  côté  droit. 

1141.  De  cette  légère    diiférence   naiflent 
cependant  les  indications  curatives  particuliè- 
res que  nous  offre  cette  dernière  efpece  d'ac- 
couchement. 
Indications      1142.    On    fe   Conduira    comme    dans    le 
paiticu  leres  ^^     précédent  ,  iufqu'à    ce    que    les   feffes 

cueprefente  ^  .    , 

la  feconde  de  l'enfant  paroifîent  à  la  vulve;  mais  à  cette 
efpece  d'Ac-  époque  ,  on  introduira  deux  doigts  de  la  main 
où  Venfant  ^^^^^^  ^^^'^  l'ombilic ,  afin  de  relâcher  le  cor- 
vfent  par  les  don  s'il  eil  trop  tiraillé  :  enfuite  on  embraf- 
pieds.         jçj^.3  ^Q  çç^^ç  j^^^-j^  1^  hanche  droite  à  peine 


DES   Ac  COUCHEMEN  Sm      425 

dégagée  de  deflbus  le  pubis  ^  àc  de  la  main  gau- 
che celle  qui  eu  en  arrière  ,  fans  trop  ferrer 
le  ventre  de  l'enfant  :  on  tirera  alternative- 
ment fur  Tune  6c  l'autre ,  en  portant  oblique- 
ment les  extrémités  inférieures  de  l'enfant  de 
haut  en  bas  ,  &  de  bas  en  haut ,  &  en  fiii- 
vant  une  ligne  qui  paiTeroit  de  l'aine  gauche 
de  la  femme  au-deflbus  de  la  cuifle  droite. 
On  répétera  ces  mêmes  mouvemens  jufqu'au 
moment  d'abaiiler  les  bras ,  &  on  obfervera 
foigneufement  de  ne  jamais  tordre  le  tronc 
de  l'enfant  félon  fon  axe. 

1143.  L'Accoucheur  alors  foutiendra  de  fa 
main  droite  le  corps  de  l'enfant  vers  l'aine 
gauche  de  la  femme ,  pendant  que  de  la  main 
gauche  il  abaiflera  le  bras  qui  eu.  en-deffous  : 
enfuite ,  portant  le  tronc  en  en-bas  &c  vers  la 
cuiiTe  droite,  il  dégagera  le  fécond  bras  de  def- 
fous  le  pubis  ,  en  l'entraînant  ,  comme  il 
convient  ,  de  la  première  main. 

1 144.  On  examinera  immédiatement  après 
fi  la  face  de  l'enfant  regarde  le  côté  gauche 
du  baffin  ;  on  la  tournera  ainfi  lorfque  cette 
pofition  n'aura  pas  lieu  ,  &  on  la  dirigera  en- 
fuite  vers  le  milieu  du  facrum ,  dès  que  la  tête 
aura  franchi  le  détroit  fupérieur ,  pour  ache- 
ver l'Accouchement  comme  il  a  été  dit  ci- 
devant, 

Dd4 


*    414  L'  A  R  T 

Section    IV. 

Accouchemens  contre-nature  de  la  troijiemc  efpece^ 
oà  V enfant  préfente  les  pieds, 

Troifîeme       1145.   ^^  poiitioîi  des  pieds  qui  conflitue 
efpece dv.c- ^^^.^g  eipece  d'Accouchement  ell:  affez  rare, 

couchement  q      .<      ,         f,      .      .       ^       .  ,   .^        / 

où  les  pieds  ^  ^^  S'en  faudroit   de   beaucoup  qu'elle  fût 
fe  préfen-   auffi  favorable  que  les  deux  premières  ,  fi  l'en- 
tent. £^j,^  ^^  g9^j^  détournoit  pour  ainfi  dire  comme 
de  lui-même,  à  mefure  qu'il  fe  dégage,  & 
s'il  ne  revenoit  infeniiblenient  à  Tune  de  cel- 
les-ci. 
Indications-      1Ï46.  On  ne  fauroit  faire  prendre  trop  de 
particulières  j^onne  heure  cette  direûion  au  tronc  de  l'en- 
la  troifieme  ^^"^  ?  iorlqu  11  preiente  les  pieds,  aans  la  polition 
efpece  d'Ac-  oii  les  talons  répondent  au  pubis  6c  les  orteils 
couchement  ^^  J}icrum  ;  afin  de  détourner  la  face  à  propos 

cù    l'enfant    .       ^  iw-ii-       r  >^ 

vient  par  les  ^^  ûeiius  la  laiilie  facro-vertebrale ,  &  d  em- 
pieds,  pêcher  que  la  tête  ne  vienne  préfenter  la  plus 

grande  longueur  parallèlement  au  plus  petit 
diamètre  du  détroit  fupérieur. 

1 147.  On  ne  doit  cependant  pas  toujours 
juger  de  la  véritable  fituation  de  la  tète  ref- 
pedivement  à  ce  détroit,  par  la  poiition  qu'on 
a  donnée  au  tronc,  ni  même  de  celle  du  tronc 
d'après  la  fituation  des  pieds  ;  car  très-fouvent 
on  fe  tromperoit  au  défavantage  de  l'enfant: 


DES    Ac  CGUC  H  EM  ENS.      415 

la  face  pouvant  fe  trouver  de  côté  pendant 
que  îa  poitrine  eft  en-deffous ,  &  que  les  pieds 
font  encore  dans  une  autre  diredion  ;  &  vic& 
verjd, 

1 148.  Aufli-tôt  que  les  pieds  de  l'enfant  fe- 
ront au-dehors  ,  on  en  dirigera  la  pointe  vers 
le  côté  droit ,  ou  vers  le  côté  gauche  du  baf- 
fui  5  &:  un  peu  en-deffous ,  pour  les  ramener 
à  la  première  ou  à  îa  féconde  position  :  on 
tournera  la  poitrine  vers  le  même  endroit  ^  à 
mefure  que  le  tronc  fe  dégagera  ;  &  quand 
les  épaules  feront  aflez  defcendues  ,  on  s'afTu- 
rera  de  la  poiition  de  la  tête  ,  en  examinant , 
au  moyen  d'un  doigt  introduit  le  long  du  col, 
il  la  face  a  fubi  le  même  déplacement,  &  ii 
elle  s'efl  tournée  vers  le  côté  où  l'on  a  dirigé 
la  poitrine. 

1149.  Si  le  détroit  fupérieur  étoit  un  peu 
refferré  de  devant  en  arrière  ,  il  feroit  utile 
de  conferver  au  tronc  de  l'enfant  fa  pofition 
primitive  ,  c'efl-à-dire  ,  de  faire  defcendre  le 
dos  directement  derrière  le  pubis  :  il  faudroit 
même  le  ramener  à  cette  poiition  fi  l'une  des 
deux  premières  avoit  lieu  ,  parce  qu'il  defcen- 
dra  plus  facilement.  Mais  alors  ,  dès  l'inftant 
que  les  épaules  auront  franchi  le  détroit  dont 
il  s'agit,  il  ne  faudra  pas  oublier  de  tourner 
la  face  de  coté  ;  en  avançant  plulieurs  doigts  fur 


4i6  L*  A  R  t 

l'une  des  joues  de  l'enfant ,  &  non  en  roulant 
le  tronc  fur  fon  axe. 
De  la  mail-      1150.  Un  Accoucheur  inftniit  n'enclaveça 
vaife    pofi-  jajj^jjjg  la  tête  félon  fa  plus  grande  longueur 

tion  que  la  r  •      o      1       />  •  ^i 

tête  rrerd  ^^^tre  k  pubis  oC  le  Jacrum  y  en  tirant  î  enfant 
quelquefois  par  les  pieds  ;  s'il  a  toujours  préfenî  à  l'efprit 
ans  ce  cas.  |^  rapport  des  dimensions  de  cette  partie  avec 
celles  du  baflin  :  mais  il  ne  peut  fe  promettre 
de  ne  jamais  être  appelle  dans  le  cas  où  la  tête 
fera  fixée  de  cette  manière  ,  pour  opérer  ce 
que  d'autres  auront  vainement  tenté  de  faire. 
Si  cet  accident  efl  quelquefois  l'efe  des  efforts 
naturels  de  l'Accouchement  ,  bien  plus  fou- 
vent  il  ne  dépend  que  des  manœuvres  mal 
dirigées  de  l'Accoucheur,  trop  affervi  au  pré- 
cepte illufoire  de  ceux  qui  ont  recommandé 
de  faire  toujours  venir  la  face  èn-deffous. 

II 51.  Il  efl  rare  ,  en  pareil  cas  ,  que  l'en- 
fant vive  encore  quand  on  efl  appelle  en 
fécond  pour  achever  d'en  délivrer  la  mère  ; 
foit  que  l'Accoucheur,  qui  n'a  fu  prévenir  ce 
fâcheux  événement ,  ait  tiré  fortement  fur  le 
tronc ,  &;  fe  foit  en  quelque  forte  épuifé  avant 
d'avouer  fon  impuiflance  ,  comme  cela  n'efl 
que  trop  ordinaire  ;  ou  qu'il  n'ait  fait  encore 
aucun  effort  femblable. 
De  la  ma-  1152..  Quand  la  tête  efl  ainfî  retenue  au 
niere  depia-  détroit  fupériçur ,  il  faut  l'en  dégager  ,  en  la 


VES    ACCOV  CHEMEJSf  S.      427 

repouffant  un  p  eu,  &  tourner  enfuite  la  face  de  cer  la  tête, 
côté.  On  ne  doit  jamais  efpérer  ce  déplacement  ^^^^  ^yqx* 
des    feuls  efforts  qu'on  pourroit  exercer  fur  traire, 
le  tronc,  qui  eft  au-dehors  ,  foit  en  le  rou- 
lant   indifféremment   félon    fon   axe,,  en  le 
refoulant  un  peu  ,  ou  autrement  ;  car  tous 
ces  mouvemens  font  d'autant  plus  libres ,  ÔC 
réuiïïffent  d'autant  moins  ,  que  le  «^1  de  l'en- 
fant a  été  plus  tiraillé.  Les  efforts  qu'on  emploie 
■fur  le  tronc ,  n'agiffent  d'ailleurs  fur  la  tète^ 
qu'autant  que  l'on  donne  aux  mouvemens  dont 
il  s'agit,  beaucoup  plus  d^étendue  que  leurs 
bornes  naturelles  ne  le  permettent,  pour   le 
bien   de  l'enfant;  ce  qui  devient  alors  très- 
dangereux  s'il  efl  encore  vivant. 

II 53.  Pour  déplacer  la  tête  comme  il 
convient  ,  on  doit  commencer  par  abaiffer 
les  bras  dé  l'enfant  avec  tout  le  ménagement 
pofîible  ;  on  introduit  enfuite  une  main  dans 
le  vagin  ,  ou  pluiieurs  doigts  feulement ,  pour 
repouffer  un  tant  foit  peu  l'occiput  au-deffus 
du  pubis  ;  détourner  le  front  de  devant  l'angle 
facro-vertébral  ,  &  le  placer  vis-à-vis  l'une 
des  fymphyfes  facro-iliaques  :  mais  de  préfé- 
rence vers  la  droite.  Après  cela  on  con- 
tinue d'extraire  la  tête  ,  comme  dans  le  cas 
le  plus  ordinaire. 


42.S  r  A   R    T 

SECTIOîi       V. 

De  la  quatrume  efpecc  cT Accouchement  contre-na-^ 
ture  ,   oîù  U enfant  préfente,  les  pieds. 

Quatrième      1 1 54.  La  fitiiation  de  Venhnt  dans  cette  qiia- 

efpeced'Ac-      .  ^  ,  /,       ,,  < 

couchement  ^^^^^^  elpece  d  Accoucûement  eft  telle  que  la 
où  les  pieds  face-  Vient  toujours  en-defïïis.  Si  le  plus  fou- 
fe  prefen-  ^^^^  çt|ç  ç^  détourne  un  peu  de  la  fvmphyfe 
àii pubis  a  mefureque  la  tête  fe  rapproche  dii 
détroit  fupérieur  ,  elle  ne  manque  jamais  de 
fe  placer  au-deiTous   de  cette  fjmphyfe  auiTi- 
tôt  qu'elle  a  franchi  ce  même  détroit  :  ce  qui 
rend    l'Accouchement  plus   difficile  ,  &  plus 
laborieux  que  dans  les  trois  premières  efpeces. 
Opinion        ii55.La  plupart  des  Accoucheurs  ,  moins 
des  Accou.  effrayés  des  difficultés  que  la  face  de  Fenfant 

cheurs   fur     ,  J- 

cette  efpece  éprouve  à  fe  dégager  de  deffous  les  os  pubis  5 
d'Accouché-  que  du  phantôme  qu'ils  fe  font  prefque 
toujours  fait  en  vain  ,  à  l'occafion  de  la  re-^ 
tention  du  menton  fur  le  rebord  fupérieur  de 
ces  mêmes  os  ,  oii  l'enfant  refte  5  difent-iîs  3 
comme  accroché  ,  ont  recommandé  de  tourner 
la  face  exactement  en-deffous  ,  en  roulant  le 
tronc  fur  fon  axe  ,  dès  que  les  hanches 
font  dégagées.  Si  on  exéculoit  ponduellement 
ce  précepte  ,  quoique  diâ:é  dans  des  vues 
très-falutaires  ,  il  pourroit  avoir  les  mêmes 


ment. 


JDES    A  CCOU  CHE  ME  N  S.       429 

fuites -que  celles  qu'on  fe  propoferoit  d'éviter  ; 
car  en  condliilant  la  face  de  l'enfant  en-deffous  , 
avant  que  la  tête  ait  franchi  le  détroit  fupé- 
rieur ,  le  menton  pourroit  également  s'accro- 
cher en  arrière,  ou  bien  l'on  expoferoit  la 
tête  à  s'engager  en  préfentant  fa  plus  grande 
longueur  félon  le  plus  petit  diamètre  de  ce 
détroit. 

II 56.  Deux  hommes  des  plus  célèbres  , 
l'un  parmi  nous,  &  l'autre  chez  les  Anglois  , 
ont  prefcrit  de  mettre  la  face  de  l'enfant  fim- 
plement  de   côté  ,  ou  de  la  tourner  tout  au 
plus  vers  l'une  des  fymphyfes  facro -iliaques. 
S'ils  ont  mieux   connu  les    rapports  des  di- 
meniions    de   la  tête  avec   celles  du  baiîin  ,, 
que  ceux    qui    les  avoient  précédés  ,  ils  pa- 
roiffent  s'être  plus  occupés  à  dévoiler  les  dé- 
fauts de  la  méthode  de  ceux-ci  qu'à  la  per- 
feâ:ionner.  Ces  derniers ,  en  tournant  la  poi- 
trine de  l'enfant  en-deffous  ,  laiffoient  prefque 
toujours ,  mais  contre  leur  intention  ,  la  face 
de  côté  ;  pendant  que  la  plupart  aujourd'hui 
laifîent  cette  partie  fur    le  pubis  en  tournant 
feulement  la  poitrine  de  coté, 

II 57.  Pour  tracer  plus  clairement  la  ma-   ï^^^icanons 

,  1    •      /  1    •  -i  particulières 

mère  dont  on  doit  le  conduire  en  pareil  cas ,  pj.^^gj^^g 
nous  diftinguerons  trois  temps  dans  l'efpece  cette  efpece 
^'Accouchement  dont  il  s'agit.  Dans  le  pre- 


d'Accouchc- 
ment» 


43^  JO  A  R  Ty 

mier  ,  les  pieds  de  Fenfant  font  encore  con- 
tenus dans  la  matrice  :  dans  le  fécond  ^  l'en- 
fant eft  fort!  Jufqu'aux  lombes  ,  &  les  eaux 
font  écoulées  depuis  long-temps  :  dans  le 
troifieme ,  les  épaules  font  au-dehors  ou  pa- 
roiffent  à  la  vulve  ,  ôc  la  tête  eïl  déjà  adaptée 
au  détroit  fupérieur. 

11 58.  Dans  le  premier  temps  ,  dès  que 
l'Accoucheur  pourra  failir  ,  d'une  main  ,  les 
pieds  de  l'enfant ,  il  en  tournera  la  pointe  en 
deffous  5  en  tirant  prefque  direftement  en 
en-bas.  Il  aura  foin  dans  la  fuite  ,  de  placer  la 
poitrine  ,  à  mefure  qu'elle  fe  dégagera  ,  au 
moins  vis-à-vis  Tune  des  fymphyfes  facro- 
iliaques  ,  mais  de  préférence  au-devant  de  la 
droite  ;  &  d'en  faire  autant  à  l'égard  de  la 
face  quand  les  épaules  feront  forties.  Ce  chan- 
gement s'opère  facilement  alors  ;  mais  il  n'en 
eft  pas  de  même  dans  le  deuxième  temps  ; 
parce  que  les  épaules  &  la  t^X.^  étant  plus 
étroitement  emxbraffées  par  la  matrice  ,  fuivent 
plus  difficilement  &  plus  imparfaitement ,  le 
mouvement  qu'on  imprime  aux  parties  qui 
font  au-dehors. 

11 59.  Dans  la  converiion  qu'on  doit  faire 
fubir  à  l'enfant  dans  ce  fécond  temps  ,  on 
aura  égard  ,1^.  au  rapport  de  la  poitrine 
avec    les  fymphyfes  fa cro -iliaques  ,  afin  de 


DES   ACCOUC  H  EM  EN  S.       43I 

la  tourner  vers  celle  dont  elle  fera  la  plus 
voifme  :  z°.  on  obfervera  d'embrafîer  la 
partie  inférieure  du  tronc  de  l'enfant  le  plus 
près  poflible  de  l'entrée  de  la  matrice  :  3*^% 
de  n'agir  ,  pour  opérer  ce  déplacement  , 
que  dans  l'intervalle  des  douleurs.  Quant  à 
la  manière  de  le  faire ,  voici  celle  qui  nous 
paroit  la  plus  convenable. 

1 1 60.  On  faifira  l'enfant  par  les  hanches  , 
ou  même  un  peu  plus  haut ,  en  introduifant 
à  l'entrée  du  vagin  ,  les  quatre  doigts  de 
chaque  main  ;  les  uns  du  côté  des  lombes  , 
&  les  autres  au-deffous  du  pubis.  On  agira 
d'abord  comme  pour  refouler  en  dedans  la 
partie  inférieure  du  tronc ,  &  aufîi-tôt  après 
on  la  fera  defcendre ,  de  ce  qu'elle  aura  paru 
remonter  ;  on  répétera  ces  mouvemens  plu- 
lieurs  fois  de  fuite ,  &: ,  en  les  continuant  , 
on  inclinera  la  poitrine  vers  la  fymphyfe 
facro-iiiaque ,  où  l'on  fe  propofe  de  tourner 
la  face  :  on  la  fera  même  pafîer  un  peu  au- 
delà  de  cette  fymphyfe  ,  félon  le  confeil  de 
Smellie  ,  pour  la  ramener  enfuite  vis-à-vis  : 
ayant  égard  en  cela  à  la  mobilité  na- 
turelle du  col  de  l'enfant  ,  &  à  la  torlion 
dont  il  eft  fufceptible  ,  fans  perdre  de  vue 
l'obfervation  que  nous  avons  fait  faire  ,  au 
§.1152. 


432.  L'A  R  T 

1161.  Malgré  toutes  ces  précautions  5  on 
ne  doit  pas  fe  flatter  de  faire  prendre  conf- 
tamment  à  la  tête  cette  pofition  favorable  , 
qu'on  s'efforce  de  lui  procurer  ;  car    la  face 
refle  quelquefois  au-deilus  du  pubis.  Ce  der- 
nier cas  eft  des  plus  dangereux  pour  l'enfant , 
fi  l'on  n'y  fait  attention  ^  avant  de    tirer   fur 
le  tronc  ,  par  rapport  à  l'état  de  torfion  forcée 
cil  eu  alors  le  col.  Après  avoir  tourné  la  poi- 
trine en-deifous  ,  comme  nous  venons  de  le 
dire  ,  il  faudra  donc,  auiïi-tôt  qu'on  pourra 
toucher  la  tête  y    s'aiTurer  avant  tout   de  fa 
véritable  pofition. 
Précau-         1 1 62.  Il  arrive  prefque  toiijours ,  quand  on 
tion  à  ob-  tourne  ainii  le    tronc    de  l'enfant   félon   fon 
.  axe  5   qu'un    des  bras    fe  place   obliquement 

tr/ement    a  ^^    T-  ^  T- 

l'abaiffement  derrière  le  col  ,  &  au-deflbus  de  l'occiput , 

des  bras.      ppj.  lequel  il  fe  trouve  enfuite  plus  ou  moins 

ferré  contre  l'un  des  os  pubis  ;  ce  qui  rend 

,    fon  abaiffement  plus  difficile  ;,  &  la  defcente 

de  la  tête  fouvent  plus  laborieufe. 

1163.  Quand  l'Accoucheur  n'a  pas  fu  dé- 
tourner à  propos  la  face  de  l'enfant  de  defliis 
le  pubis  y  s'il  s'en  apperçoit  au  moment  où 
la  tête  ne  fait  que  s'appliquer  au  détroit  fupé- 
rieur  ,  il  peut  encore  efpérer  de  la  déplacer 
en  fe  conduifant  comme  nous  venons  de  le 
recommander  :  mais  il  ne  doit  rien  fe  pro- 
mettre 


DES  Accouche  M  EN  S.     433 

promettre  de  cette  manière  d'agir  ,  lorfqu'une 
perfonne  ignorante  a  tiré  inconfidérément  fur 
le  tronc  ,  à  deffein  d'extraire  la  tête  ,  ainfi 
retenue  ;  ou  lorfque  la  nature  s'efl  long-temps 
efforcée  de  l'expulfer. 

11 64.  Il  efl  extraordinairement  rare  5  qu'en  De  lama- 
pareil  cas  ce  foit  le  menton  qui  fe  trouve  re-  "'^"^^^ontia 
tenu  5  &  comme  accroche  au  rebord  des  os  s'arrêter  au 
puhïs  ;  prefque  toujours  c'eft  le  milieu  de  la  détroit fupé- 

f\  V  1*1  rieur ,   dans 

ace  ,  a-peu-pres  vers  la  racme  du  nez  :   ce         ' 

^         ^  ^  cette  efpece 

qui  fait  que  la  tête ,  alors  plus  ou  moins  en-  d'Accouché^ 
gagée  .  eft  bien  plus  difficile  à  déplacer.  La  ment, 
même  remarque  doit  être  faite  à  Toccafion 
de  la  troifieme  poiition  ,  lorfque  la  face  def- 
cend  direftement  au-devant  de  la  faillie  du 
facrum  ;  car  ce  n'efl:  pas  le  menton  qui  s'ar- 
rête commiunément  fur  cette  partie. 

11 6 5 .  L'enfant  ,  le  plus  fouvent ,  eit  vic- 
time de  cette  mauvaife  poiition  de  la  tête  : 
s'il  n'efl  pas  toujours  privé  de  la  vie  ,  on 
doit  en  efpérer  bien  peu  ,  lorfque  la  Sage- 
Femme  5  ou  l'Accoucheur  avoue  fon  incapa- 
cité &  en  fait  appeller  un  fécond. 

1166.  Pour  déplacer  la  tête  ainfi  retenue  De  la  ma-, 
à  l'entrée  du  baiîin  ,  on  doit  agir  immédia-  "iere  de  dé- 
tement   deffus  ;  afin  d'éviter  l'écueil  .  où  la  ^  ^^^^  ^/^^^ 

'  ,  en  pareil  cas. 

mobilité  du  tronc ,  en  pareilles  circonflances  , 
a  précipité  plufieurs  accoucheurs  ,  qui  croyoient 
Tome  /.  E  e 


434  L'  A  R  T 

avoir  hiis  la  face  de  Tentant  de  côté  ,  ou  en 
4efibus  ;  parce  qu'ils  y  avoient  aifément 
tourné  la  poitrine  (a).  Ce  mouvement  de  ro- 
tation de  la  part  du  tronc  ,  eft  toujours  d'au- 
tant plus  libre  &  plus  facile  ,  que  le  col  de 
l'enfant  a  été  plus  tiraillé  ,  comme  nous 
l'avons  remarqué  ci-devant  :  on  ne  fait  que 
tordre  ce  dernier  fur  lui-même  en  agiffant  de 
cette  manière  ,  &  faciliter  la  féparation  du 
tronc  d'avec  la  tête. 

Î167.  Après  avoir  dégagé  les  bras  de  l'en- 
fant 5  avec  précaution  ,  fur-tout  s'il  efl  encore 
vivant,  on  en  foutiendra  le  tronc  au  moyen 
de  la  main  gauche  ,  ôc  on  introduira  la  droite 
le  long  de  la  partie  poftérieure  du  col,  pour 
refouler  l'occiput  au-deffus  de  l'angle  facro- 
vertébral ,  &  le  tourner  vers  l'une  des  fym- 
phyfes  facro-iliaques  ,  même  vers  l'une  des 
cavités  cotyloides  ,  ii  on  le  peut  :  pendant 
qu'on  détourne  ainfi  l'occiput  de  la  faillie  du 
facrum  ,  il  faut  obferver  de  faire  rouler  le 
tronc  ,  qui  eil  au-dehors  ,  dans  le  même  fens, 
Lorfque  la  tête  fera  complettement  defcendue 
dans  le  balîin  ,  on  placera  la  face  en  defTous  ; 
pour  l'extraire  comme  il  convient. 
-^-  —       — — ^_ 

{a)  V.  Delamothe^  entre  autres,  Obferv.  275,  6cc. 
nouv.  édit. 


DES    ACCOUCHEMENS.      435 

ARTICLE      I  I  L 

Accouchemens  contre-nature  du  fécond  genre ,  ou 
dans  hj quels  ï^ enfant  préfente  les  genoux, 

1 168.  La  réunion  de  toutes  les  chofes  ,  fans    Accouche- 
lefquelles  l'Accouchement  ne  peut  s'opérer  na-  mens    où 
turellement  ,  fe  rencontre  ii  rarement  dans  ^'^"^^^"^  P^^' 

fente  les  ££"■ 

la  femme  dont  l'enfant  préfente  les  genoux ,  qo^x. 
qu'il  eft  permis  de  ranger  ce  genre  d'Accou- 
chement dans  la  claffe  de  ceux  qui  font 
contre-nature  ,  indépendamment  des  caufes 
qui  peuvent  rendre  tel ,  celui  qui  s'annonce 
fous  les  apparences  les  plus  favorables. 

Section    première. 

Des  caufes  qui  rendent  difficile  ou  contre-nature  , 
P Accouchement  où  lUnfant  préfente  les  genoux, 

11 69,  Les  obflacles  qui  s'oppofent  le  plus     Caufes 
fouvent  au  vœu  de  la  nature ,  dans  ce  genre  particulières 
d'Accouchement  ,  viennent  de  ce  qu'un  ieul  ^'"1  ^f""!!"^ 

VI,,  .  difficile  lAc- 

genou  fe  prelente  a  1  entrée  de  la  matrice  ,  couchement 
pendant  que  l'autre  extrémité  ,  repliée  fur  ©ù  l'enfant 
elle-même   ,    efl   retenue  fur   la   marge    du  ^^^  ^^^^  ^^ 

^  genoux, 

baiîin  ,  ide  manière  que  l'enfant  ne  peut  def- 

cendre  malgré  l'iRtenûté  des  efforts  qui  ten- 
dent à  l'expulfer. 

Ee  2 


4}6  L'  A  R  T 

1  ijo.  Ce  ne  feroit  pas  non  plus  fans  de  gran- 
des difficultés  ,  que  l'Accouchement  pourroit 
s'opérer  naturellement,  quand  les  deux  genoux 
fe  pré  (enter  oient  en  même  temps  ;  parce  qu'ils 
s'appuient ,  en  defcendant ,  fur  la  partie  re- 
courbée àii  facrum  ,  où  ils  s'arrêtent  ;  pendant 
que  les  pieds  ,  pouffes  par  les  feffes  ,  qui 
font  alors  forcées  de  s'engager  ,  tendent  à 
fortir  les  premiers  :  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu 
qu'autant  que  le  baffin  de  la  femme  eft  très- 
grand..  Dans  l'état  contraire  ,  l'Accouchement 
devient  impoffible  fans  les  fecours  de  l'art. 
Caufes  1 171.  A  ces  premières  caufes  qui  établiffent 

générales  fréquemment  la  néceffité  des  fecours  de  l'art , 
1^^  fecours  ^^^^  l'Accouchement  où  l'enfant  préfente  les 
de  l'art,  genoux  ,  il  faut  ajouter  toutes  celles  dont  il 
quand  l'en-  ^^  parlé  ci-devant  ;  telles  font  les  convul- 
lesTenoux!  ^^^^^  ->  ^^  perte  ,  ÔCc.  Voy^i  §.  Ï03  I  ,  &  fui- 
vant. 

SectionII. 

Différences  effentidles  des  Accouchcmens  où  l'en' 
fant  préfente  les  genoux  ^  de  leurs  caracleres  ^ 
&  des  indications  quils  nous  offrent, 

Caraaeres      iiyi.  Les  différences  effentielles    des   Ac- 
dcs  Accou-  couchemens  ,  dans  lefquels  l'enfant  préfente 

chemens  ou  -^ 

l'enfant  pré- l^s  genoux  ;,  ainfi  que  leurs  caractères  5  ayant 


VES    AcCOUCHEMENSé      437 

été  déjà  expofés  au  §.  719  Se  fuivans  ,  il  fente  les  gê- 
nons refte  ici  à  faire  connoître  les  indications  ^^"^• 
que  nous  offre  ce  genre  d'Accouchement. 
Parmi  ces  indications  ,  il  y  en  a  de  géné- 
rales &  de  particulières.  Celles-ci  fe  déduifent 
de  la  fituation  refpedive  des  genoux  ,  foit 
à  l'égard  d'eux-mêmes ,  foit  à  l'égard  du  bafîin 
de  la  mère ,  &  des  accidens  qui  compliquent 
le  travail.  Les  indications  générales  font  les 
mêmes  que  dans  les  Accouchemens  contre- 
nature  du  premier  genre  ,  ou  dans  lefquels 
l'enfant  préfente  les  pieds. 

II73.   ^^  ^  ^^^  C^lA  étoit  à    propos   de  dé-    indications 

gager  ces  derniers  toutes  les  fois  que  les  ge-  gs^^^-'^-^s 

crus   nous 

noux  fe  préfentoient  :  mais  loin  de  donner  ^^^^^^^   ^.^ 
un  pareil  précepte  ,   nous  poferons   comme  Accouche- 
ime  règle   invariable  ,  de    n'aller  prendre  les 
pieds  qu'autant  que  le  travail  fera  compliqué 
d'accidens  ;  que  les  genoux  feront  encore  à 
l'entrée    du  baiîin  ,  ou  fufceptibles  d'y    être 
aifément  repouifés.  Dans  les  autres  cas ,  il  faut 
laiffer  defcendre  les  genoux ,  &  fe  contenter 
de  favorifer  leur  progreiiion ,  en  les  écartant 
des  diiFérens  endroits  du  balîin  ,  oii  ils  pour- 
voient s'arrêter  ;  pour  les  accrocher  de  l'index 
de  chaque  m.ain  ,  un  peu  recourbé  fur  le  pli 
du  jarret  ,  lorfqu'ils  feront  aiTez  avancés  ^  6c 
achever  ainii  de  les  dégager. 

Ee  3 


mens. 


4}S  L' A  R  T 

1174.  Ces  fecom-s  ,  qui  ne  font  ,  dans  le 
cas  dont  nous  venons  de  parler ,  que  d'une 
utilité  5  pour  ainli  dire  relative  ,  deviennent 
abfolument  néceffaires ,  lorfque  la  femme  efl 
épuifée  5  ou  que  des  accidens  graves  exigent 
qu'on  termine  rAccouchement  fans  délai.  Si 
,  les  genoux  font  encore  fort  éloignés,  dans  le 
moment  011  l'on  efl:  obligé  d'opérer  ,  il  faut 
les  repoulTer  au-delTus  de  la  marge  du  baflin , 
en  introduifant  la  main  ^  &  aller  prendre  les 
pieds.  On  fe  conduit  de  la  même  manière 
quand  les  genoux  pouffes  par  les  efforts  du 
travail  ,  font  venus  s'arrêter  fur  la  partie  re- 
courbée du  facrum  ^  &C  que  les  pieds  font 
defcendus  au  même  point  ,  mais  d'un  autre 
côté  5  de  forte  que  la  longueur  des  jambes 
fe  préfente  de  front  :  on  repouffe  alors  les  pre- 
miers éc  on  amené  les  pieds.  Mais  on  agit 
différemment  lorfque  les  genoux  font  très- 
avancés  5  Se  les  pieds  encore  fort  haut  ;  on 
s'efforce  de  les  entraîner  au  moyen  des  doigts 
recourbés  fur  le  pli  des  jarrets  ,  comme  on 
le  remarque  au  §  précédent  :  au  défaut  des 
doigts  on  a  recours  aux  lacs. 
De  l'utilité  1175.  On  préfère  à  tout  autre  un  ruban 
des  lacs  dans  j^  ^^  j^        j»^^j^  pouce  &  long  d'une  aune  : 

les    Accoii-  o  «■  '-^ 

chemens  où  ^^  ^^  P^ie  en  deux  ;   on  en  adapte  l'anfe  en 

l'enfant  pré-  mailiere  de  chaperon  fur  le  bout  de  l'index  ^ 


DES    A  C  C  0  U  CH  EMEN  S.      439 

&  on  l'afTajettit  ainfi  en  tirant  plus  ou  moins  fente  les  ge- 
de  l'autre  main ,  fur  les  deux  chefs.  On  introduit  ^^^'^  '  ^  ^^ 

\    '    j.  1       I  r       1         A    /  la     manière 

ce  doigt  couvert  du  lacs  lur  le  cote  externe  .^,  ,  _„,. 

*-*  de  les  apph- 

/  du  genou  :  on  l'infmue  entre  la  jambe  &  quer. 
la  cuiffe  de  l'enfant ,  en  le  recourbant  fur  le 
pli  du  jarret ,  de  forte  que  fon  extrémité  s'a- 
vance jufqu'au  côté  interne  ,  en  parcourant 
toute  la  longueur  de  ce  même  pli  :  on  porte 
l'anfe  du  lacs  affez  loin  ,  pour  qu'on  puiffe 
le  fixer  du  bout  du  pouce  ,  dirigé  à  l'oppofé 
du  doigt  ,  de  manière  qu'ils  embraffent  le 
genou  exaâiement  entre  eux.  Pendant  qu'on 
retient  l'anfe  du  lacs  fixée  par  le  moyen  du 
pouce  5  contre  la  face  interne  du  genou ,  on 
dégage  l'index  du  pli  du  jarret  ,  où  il  s'eft 
déchargé  du  ruban ,  pour  venir  le  reprendre 
de  l'autre  côté  ,  avec,  le  pouce  ,  &  l'entraîner 
au-dehors.  Il  n'eil  jamais  nécefTaire  d'appli- 
quer deux  lacs  ,  un  fur  chaque  genou ,  parce 
qu'un  feul  fuffit.  . 

1176.  Le  lacs  étant  placé  de  la  ^orte  fur 
le  pli  du  jarret ,  l'on  en  faifit  les  deux  chefs 
d'une  main  ,  en  leur  faifant  faire  quelques 
tours  fur  plufieurs  doigts  ,  s'ils  font  affez  longs  : 
on  tire  alors  à  foi ,  en  fuivant  l'axe  du  baf- 
fm  5  pendant  que  de  l'index  de  l'autre  main, 
appliqué  fur  la  partie  externe  du  fécond  genou  , 
&  légèrement  recourbé  au-deffus  ,  on  le  tient 

E  e  4 


440  L^A  R  T 

fortement  rapproché  du  premier  ,  afin  qu'il  foît 
obligé  de  defcendre  en  même  temps  ,  &  de 
fuîVre  la  même  diredion. 

II 77.  Au  défaut  du  lacs  ,  on  pourroit  uti- 
lement 5  6^  avec  beaucoup  moins  de  peine  > 
fe  fervir  d\m  crochet  mouffe  ;  comme  j'ai 
employé  plulieurs  fois ,  fur  le  pli  des  aines , 
celui  qui  termine  les  branches  du  forceps 
courbes  de  la  dernière  carreâ:ion  de  M.  Le- 
vret ,  dans  quelques  cas  oii  les  feffes  de  l'en- 
fant ,  depuis  long-temps  étroitement  ferrées 
dans  le  balîin ,  ne  pouvoient  s'en  dégager.  Voyc^^ 
5-  1587.  Il  efl  d'ailleurs  exceffivement  rare 
qu'on  foit  obligé  de  recourir  à  de  pareils 
moyens  ,  lorfque  les  genoux  fe  font  engagés 
les  premiers. 
Du  choix  II 78.  Soit  qu'on  ait  recours  aux  lacs  ,  ou 
e  la  mam  j_^^^^  ^^  crochet  dont  il  s'agit  ,  foit  qu'on  fe 

qui  convient  sd      ■>  i 

le  mieux     propofe  de  repouffer  les  genoux  ,  pour  dé- 
pour  opérer  gager  les  pieds  ,  ou  feulement  de  diriger  les 

dans  tous  ces  •  i  •  5*i  ^  c     • 

premiers  ,  de  manière  quils  parcourent  laci- 
lement  le  canal  du  baiîin  ,  il  efl  affez  indif- 
férent de  fe  fervir  de  la  main  droite  ,  ou  de 
la  main  gauche.  Mais  il  n'en  efl  pas  de  même 
lorfqu'un  feul  genou  s'efl  engagé  ,  &  que  la 
féconde  extrémité  ,  retenue  au-deffus  du  baf- 
fin  5  s'oppofe  à  l'Accouchement.  Dans  ce  cas  , 
oii  il  faut  au  moins  aller  chercher  le  pied  de 


VES   ACCOUCHEMENS.       44I 

l'extrémité  retenue  ,  fi  l'on  ne  peut  dégager 
les  deux ,  en  repoiiffant  d'abord  le  genou  qui 
eil  defcendu  ,  la  facilité  de  l'opération  dépend 
du  choix  de  la  main  qu'on  infinue  dans  la 
matrice  ;  &  ce  choix  doit  être  didié  par  la 
lituation  refpedive  des  deux  extrémités  infé- 
rieures de  l'enfant ,  de  même  que  par  la  iitua- 
tion  particulière  de  celle  qui  eil  arrêtée  fur 
l'entrée  du  balîin  ;  de  forte  que  ,  tantôt  il 
faut  introduire  la  main  droite  ^  &  tantôt  la 
main  gauche. 

ARTICLE     IV. 

Des  Accouchemens  contre.  -  nature  du  troïjiemt 
genre  ,  ou  dans  lefquels  Venfant  préfente  les 
fejfes. 

1179.  En  fe  rappellani:  ici  ce  que  nous  Des  Ac- 
avons  dit  ailleurs  des  caufes  communes  des  couchemens 
Accouchemens  contre-nature  &  des  difficultés     t^T^i'o. 

preiente  les 

que  les  femmes  éprouvent  en  général  à  fe  feiTes. 
délivrer  ,  d'elles-mêmes  ,  d'un  enfant  préfen- 
tant  les  îeKçis  ,  on  conviendra  que  ce  genre 
d'Accouchement  peut  être  mis  encore  ,  à  jufte 
titre  5  au  nombre  de  ceux  qui  font  contre-na- 
ture. C'eft  ainfi  que  nous  allons  le  coniidérer, 
après  en  avoir  parlé  dans  un  autre  endroit 
comme  d'un  Accouchement  naturel. 


44^  V  ^  R  T 

Section    première. 

Des  cai/fes  qui  peuvent  rendre  difficiles  ou  contre^ 
nature   les  Accouchemens    dans    Lefquels    ren^ 
fant  préfente  Us  fejjes  :  des  différences  effen- 
tielles  de    ces  Accouchemens   &    de    leurs  ca- 
ractères, 

Caufes  1 1 80.  Nous  ne  chercherons  pas  à  déterminer 

de  la  difficuî-  pourquoi  l'enfant  préfente  quelquefois  le  fiege  , 
couchement  ^^^^^^^   ^^   nous    égarer   avec     ceux  qui    fe 
où   l'enfant  font  efforcés    d'en   donner  la    raifon  :  nous 
prefente  les  nous  bornerons  feulement  à  l'expolition   des 
caufes  qui   rendent  l'Accouchement    fouvent 
impofîible  ,  en  pareil  cas  ^  ou  du  moins  très- 
difficile  ,  ôc  même  dangereux  fans  les  fecours 
de  l'art.  Parmi  ces  caufes  il  y  en  a  de  com- 
munes &  de  particulières  ;  celles-ci  dépendent 
du  volume  extraordinaire  des  feffesde  l'enfant, 
relativement  au  baffin  de  la  mère  3  de  leur 
iituation ,  &c.  Quant  aux  caufes  communes , 
elles  ont  fait  le  fujet  d'une  de  nos   fedions 
précédentes. 
Différen-       1181.  Les  différences  efîentielles  que  pré- 
ces   de  ces  fente  ce    genre  d'Accouchement  viennent  de 
couchemens  ^^  nianiere  dont  les  feifes  fe  préfentent  à  l'é-- 
gard  de  l'entrée  du  baffin.  Tantôt  leur  fituation 
eil  telle  que  le  dos  de  l'enfant  répond  direde- 


DES    ACCOUCHEMENS.       445 

ment  au  pubis ,  ou  aux  lombes  de  la  mère ,  & 
tantôt  à  l'un  de  côtés  ,  ou  à  l'un  de  ces 
efpaces  intermédiaires  ,  que  laifient  ces  pre- 
miers points.  Nous  avons  cru  devoir  fixer 
ici  ces  pofitions  variées ,  au  nombre  de 
quatre. 

1182.  Il    n'efl:   pas  toujours  plus  facile  de     Erreur oà 
reconnoitre  la  pofition  qui  a  lieu  .  que  de  iu-  ^^"^  tombes 

r  ^         -  rr  •       pluiieurs Ac- 

ger  5  11  ce  font  les  telles  ou  d'autres  parties  coucheurs  , 
qui  fe  préfentent.  On  y  trouve  fouvent  beau-  à  roccafion 
coup  de  difficultés  ,  fur- tout ,  avant  l'ouver-    ^  ^f^ 

^  77  couchemens, 

ture  de  la  poche  des  eaux ,  &  quand  les  feffes 
font  depuis  long-temps  engagées  &  ferrées 
entre  les  os  du  bafïin  :  dans  le  premier  cas 
elles  fe  trouvent  pour  ainii  dire  au-defîiis  de 
la  portée  du  doigt  ,  &  dans  le  fécond  elles 
font  tuméfiées  confidérablement.  Des  Accou- 
cheurs les  ont  quelquefois  pris  ,  mais  prin- 
cipalement dans  ce  dernier  cas  ,  pour  la  tête 
de  l'enfant ,  dont  ils  croyoïent  les  té2;umens 
engorgés  &:  gonflés  :  l'un  d'eux  en  pareille 
occasion ,  penfant  que  la  tête  étoit  enclavée , 
termina  même  l'Accouchement  avec  le  for- 
ceps. Son  erreur  ,  en  découvrant  dans  cet 
inflrument  un  nouveau  moyen  d'extraire  l'enfant 
préfentant  le  iiege ,  parut  favorable  aux  pro- 
grès de  l'art  ;  mais  feulement  aux  yeux  de 
l'ignorance ,  ou  de  la  prévention  ;  car  il  s'en 


444  L'  A  R  T 

faut  de  beaucoup  que  ce  moyen  foit  alof's  re- 

commandabie.  Foje^  §.1585  ôc  les  deuxfui- 

vans. 

Section    IL 

Des  indications  que  prêfentent  les  Accouchemens  ^ 
ou  V  enfant  préfente  les  fefes, 

Oplmon        1183.  L'idée  différente  qu'on  a  eue  du  rap- 
desAuteurs,    ^^^  j^^  dimenfions    des  feiTes   de  l'enfant  , 

fur   la    ma-  ^ 

nleredeter-  S-Vec  Celles  du  baffin  de  la  mère  5  ou  plutôt 
miner    ces  le  défaut  de  ces  connoiiTances  ,  a  fait  naître 
ccouc  e-    pi^f^gufg  opinions  fur  la  manière  d'opérer  les 
accouchemens  dont  il  s'agit.  Les  uns  fe  font 
imaginés  qu'il   falloit  toujours  repouffer    les 
{Q^es  y   &C  dégager  les    pieds  ;    pendant  que 
les    autres    au   contraire    ,     ont   penfé    qu'il 
falloit     commettre     l'expulfion     de     l'enfant 
aux     efforts    de    la    fem.me  :   mais   la    con- 
duite des  uns  &  des  autres  ne  doit  pas  fervir 
de   règles.    Les    indications  que  préfente    ce 
genre  d'Accouchement  étant  différentes  ,  félon 
les  circonffances  qui  compliquent  le  travail , 
le  temps  de  celui-ci ,  la  fituation  des  feffes , 
&c. 
Indications       1 1 84.   Quand  il  n'exiffe   aucun  de  ces  ac- 
que  préfen-  ^j j^^^^  ^^^^  -j  ^^       .|^  ci-devant ,  fi  les  feïïes 

tent  les  Ac-    1      -,,      ^  ^  ai» 

coucheraens  ^^  ^  enfant  font  petites   ,   Se  même  d  un  vo- 
où  l'enfant  lume  moyen  relativement  aux   diamètres  du 


DES  Accouche  M  EN  S,    445 

bafliii  de  la  femme  ,  pourvu  d'ailleurs  qu'elles  préfente  iss 
foient  bien  placées  ,  il  faut  abandomier  TAc-  *^  ^^* 
couchement  aux  efforts  de  la  nature ,  jufqu'à 
ce  qu'elles  occupent  le  fond  de  cette  cavité  : 
mais  dans  ce  moment  on  favorifera  leur  for- 
tie  5  en  tirant  à  foi  ,  pendant  la  durée  de 
chaque  douleur  ,  au  moyen  de  l'index  de 
l'une  &  de  l'autre  main  ,  conduit  au-deffus 
des  hanches ,  &  recourbé  en  manière  de  cro- 
chet vers  le  pli  des  aines.  Après  avoir  ainii 
dégagé  le  tronc  &:  les  pieds  ,  on  achevé 
l'Accouchement ,  comme  ii  ces  derniers  s'é- 
toient  pré  fentes  naturellement. 

1185.  Quand  l'obliquité  de  la  matrice  eil 
conlîdérable ,  ou  lorfque  ce  vifcere  contient 
beaucoup  d'eau ,  le  corps  de  l'enfant  fe  trouve 
quelquefois  tellement  incliné  relativement  à 
l'axe  du  balîin  de  la  mère  ,  qu'il  ne  préfente 
qu'une  des  fefles  :  ce  qui  fait  que  l'Accouchement 
ne  peut  s'opérer  feul ,  à  moins  que  la  féconde 
feffe  5  retenue  fur  vm  des  points  de  la  marge 
du  bailin  ne  fe  rapproche  affez  du  détroit 
fupérieur  pour  qu'elles  puiffent  s'y  engager 
l'une  &  l'autre  ,  ou  que  la  longueur  du  corps 
de  l'enfant  ne  devienne  à-peu-près  parallèle 
à  l'axe  de  ce  détroit.  Ce  changement  s'obtient 
fouvent  en  faifant  coucher  la  femme  fur  le 
côté  oppofé  à  celui  de  la  déviation  de  la  ma- 


44^  L'  A  R  T 

trice  ,  pendant  les  premiers  temps  du  travail , 
&  fur-tout  au  moment  de  l'écoulement  à^s 
eaux.  Quand  cette  précaution  ne  fufîit  pas  , 
on  introduit  une  main  à  l'entrée  de  la  ma- 
trice 5  pour  ramener  au  centre  du  détroit  fu- 
périeur  ,  la  feffe  de  l'enfant  qui  efl  appuyée 
fur  le  rebord  du  baffin  :  ou  bien  ,  ce  qui  vaut 
infiniment  mieux ,  on  dégage  les  pieds. 
Du  cas  où  II 86.  Ce  font  ces  derniers  qu'il  faut  aller 
1    convi  n  ç]^gj.^]^gj.  lorfque   la  femme   eil  menacée  de 

de    dégager  ^    ^ 

les    pieds ,  quelque  accident ,  ou  qu'elle  en  éprouve  ;  lorf- 
quand     les  q^e  le  volume   des  feffes   furpalTe  tellement 
^çj        ^^^'  la  largeur  du  baffin  qu'elles  ne  peuvent  s'y  en- 
gager  5   ou  qu'elles    ne    le  feroient  qu'avec 
beaucoup  de  difficulté  :  parce  qu'il  eil  à  crain- 
dre 5  dans  tous  ces  cas  ,  que  la  femme  ne  s'é- 
puife  &  ne  fuccembe  ,  avant  que  ces  parties 
de  l'enfant  ne  foient  affez  avancées  pour  être 
accrochées,  &  entraînées  au  moyen  des  doigts, 
de  la  manière  décrite  dans  l'un  des   paragra- 
phes précédens. 
Du  cas  où      II  By.  L'on  ne  doit  cependant  pas  entrepren- 
l'on  ne  doit  ^^ç.  de  dégager  les  pieds  ,  toutes  les  fois  qu'un 
^J^^^*^"^^*^  accident  quelconque  exige  qu'on  termine  fans 
les  pieds,    délai  ,  l'Accouchement  oii  l'enfant  préfente 
quand    les   \q^  feffes  :  Cette   méthode  ne  peut  être  mife 

feffesfepré-  .  rs  »      ^      -..  '  il 

fentent        ^^    pratique    furement  ,     qu  autant    qu  elles 
font  encore  à  l'entrée  du  baifin ,  ou  qu'elles 


VES    ACCOUC  H  E  MEN  S,       447 

y  font  fi  peu  engagées ,  qu'il  eft  facile  de 
les  repouffer.  Lorfqu'elles  occupent  le  fond 
de  cette  cavité  ,  qu'elles  y  font  fortement 
ferrées  ,  &  fur-tout ,  quand  elles  ont  fran- 
chi l'orifice  de  la  matrice ,  il  ne  faut  plus 
penfer  à  dégager  les  pieds  ;  parce  qu'on  ex- 
poferoit  alors  la  mère  &  l'enfant  à  un  péril 
trop  éminent. 

1188.  Dans  ces  derniers  cas  ,  il  faut  s'ef-  De  l'utilité 
forcer  d'entraîner  les  feffes  avec  le  doigt  in-  des  lacs  ou 
dex  de  chaque  main  ,  recourbé    en  manière    "'^^°*^'^^^* 

^  .  .  mouffes  , 

de  crochet ,  fur  le  pli  des  aines  :  fi  on  ne  le  dans  le  cas 
pouvoit  par  ce  moyen  ,  on  auroit  recours  aux  où  l'enfant 
lacs  ou  aux  crochets  mouffes ,  tels  que  ceux^^^^^^^ 
qui  terminent  les  branches  du  forceps.  A  ne  con- 
fidérerque  la  matière  de,ces  divers  inflrumens, 
&  leur    manière    d'agir  ,   le    lacs    paroîtra  , 
fans  doute  ,  mériter  la  préférence  :  mais  fon 
application  efl:  fi  difficile  que  ce  n'efl  qu'avec       v 
une  forte  de  répugnance  que  nous  le  comptons 
ici  au  nombre  des  reffources  de  l'art. 

1189.  Pour  fe  fervir  du  lacs  utilement ,  il  De  lama- 
faut  qu'il  foit  appliqué  fur  le  pli  de  l'aine  ,  "\~^^  ^'^P- 
de  manière  qu'il  embraffe  le  haut  de  la  cuiffe  :  [  ^^^^^  ^^^ 
mais  comment  le  placer  ?  il  efl  plus  facile  de 

le  concevoir  que  de  l'exécuter.  Ayant  plié  le 
ruban  dans  fon  milieu  ,  on  en  adapte  l'anfe  fur 
le  bout  du  doigt  index  d'une  main  ,  comme 


448  L'  A  R   T 

pour  l'appliquer  fur  le  pli  du  jar/et.  On  in- 
fmue  ce  doigt  au-deffus  de  l'une  des  hanches 
de  l'enfant  ;  on  le  recourbe  du  côté  de  l'aine 
entre  la  cuilTe  oi  le  ventre  ,  &:  on  l'avance 
auiîi  loin  qu'il  eil  poiîible  ,  vers  les  parties 
fexuelles.  On  introduit  alors  un  crochet  con- 
venable entre  les  cuiffes  de  l'enfant  ,  en  le 
dirigeant  de  l'extrémité  du  pouce  de  la  même 
main  chargée  du  lacs  ;  on  tourne  la  pointe 
de  ce  crochet  vers  le  bout  du  doigt  qui  eil 
muni  du  ruban  ,  &  l'on  fait  enforte  d'accro- 
cher l'anfe  de  ce  dernier  &  de  l'entraîner  au- 
dehors  :  mais  on  n'y  parvient  fouvent  qu'a- 
près beaucoup  de  tentatives  ,  fatigantes  pour 
les  parties  de  la  mère  Se  celles  de  l'enfant. 
Quand  on  réuilit  à  appliquer  le  lacs  ,  de  cette 
manière  ,  on  en  fait  ufage  comme  nous  l'a- 
vons prefcrit  à  l'occafion  des  genoux. 
Du  danger  iic)0.  On  a  déjà  VU  comment  l'ufage  du 
(l'extraire  forceps  s'étoit  introduit  dans  la  pratique  àes 
l'enfant  avec  Accouchemens  oii  l'enfant  préfente  le  fiege  : 
le  forceps,  fl  l'application  de  cet  inflrument  ell  plus  fim- 
ple  que  celle  du  lacs  ,  il  s'en  faut  de  beau- 
coup que  fa  manière  d'agir  foit  aiifîi  {\\ïq 
pour  l'enfant  :  ce  moyen  eil  m.ême  fi  dan- 
gereux 5  qu'on  ne  devroit  s'en  fervir  ,  tout 
au  plus  5  s'il  n'en  exifloit  pas  d'autres  ^  que 
quand  l'enfant  dt  mort.  Foyei  %,  1 586  &  fuiv. 

1191. 


DES    ACCOU  CHEMEN S.        44% 

Ï191.  Les    crochets  mouiTes    méritent    la   De  l'utilité 
préférence  dans  tous  les  cas  :  nous  n'avons  «^^s  crochets 
pas  la  gloire  de  les  avoir  propofés  le  premier  ,    ^^^  extrai- 
pluiieurs  l'ayant  fait  avant  nous.  La  facilité  re  les  feffes 
de  les  appliquer  &:  la  fimplicité  de  leurs  effets ,  ^^  ^^^^^^f* 
comparées  à  la  difficulté  de  placer  le  lacs  &  au 
danger  que  traîne  à  fa  fuite  l'ufage   du  for- 
ceps ,  devroient  à  jamais  faire  profcrire   ces 
derniers. 

1192.  Les  crochets  dont  il  s'agit  doivent 
être  longs  d'un  pouce  &:  un  quart  ,  ou  en- 
viron 5  plus  arrondis  qu'applatrs ,  &  terminés 
par  une  efpece  d'olive  :  leur  tige  ,  longue 
d'un  pied  ,  doit  être  un  peu  recourbée  pour 
s'accommoder  à  la  convexité  de  la  hanche 
de  l'enfant  ,  &  conformée  d'ailleurs  de  ma- 
nière qu'elle  puiiTe  s'unir  à  un  fécond  inflru- 
ment  femblable  ,  &  former  au  befoin  une 
efpece  de  forceps.  Au  défaut  de  ces  crochets  , 
je  me  fuis  plufieurs  fois  fer vi  avec  fuccès  de 
celui  qui  termine  les  branches  du  forceps 
courbe. 

1 193.  Un  feul  peut  fuffire  pour  extraire  les 
{qKqs  de  l'enfant  quand  elles  font  engagées  dia- 
gonalement  ,  pourvu  qu'on  le  place  fur  le 
pli  de  l'aine ,  qui  répond  dxifacrum  de  la  mère  : 
mais  lorfqu'elles  fe  préfentent  dans  la  troi- 
fieme  ou  quatrième  pôfition ,  &  qu'elles  font 

Tome  /,  Ff 


4  5  o                 L  A  R  T  \ 

fortement  ferrées  dans  le  baflln ,  comme  les  \ 

obilacles  qui  s'oppofent  à  leur  fortie  ,  font  i 

beaucoup  plus  grands  ,  il  fera  peut-être  nécef-  j 
faire  d'appliquer  deux  de  ces  crochets  ,  pour 

s'en  fervir  comme  d'une  efpece  de  forceps.  \ 

SêgtionIII.  \ 

Des  caractères  de  la  première  efpece  cT Accouche-  ^ 

ment  ,  où  V enfant  préfente  les  feffes  ;  &  de  la  \ 

manière  d'aller  chercher  les  pieds  en  pareil  cas,  \ 

Delapre-       II 94.  Dans   cette  efpece  d'Accouchement,  \ 

mereefpece  j^^  ^^^^^  ^^  préfentent  diaeonalement  à  l'en-  \ 

d'Accouché-       ^                   rr           -i      r  ^ 

ment  où  l'en-  tree  du  baffin  ;  de  forte  que  la  hanche  gauche  i 

faut  préfen-  (Je  l'enfant  répond  à  la  cavité  cotyloïde  droite  ] 

es.  ^^  1^  mère,  &  la  hanche  droite  à  la  fym-  ; 

phyfe  facro-iliaque  gauche.  C*eil  de  toutes  les  : 

poiitions  des  feffes  la  plus  favorable  à    leur  -\ 

iffue  5  foit  qu'elle  s'opère  naturellement   ou  i 

non.  \ 

De  la  ma-      II95»  Quand  les  circonffances  qui  compîi-  ] 

niere  d'ope-  q^gj^^.  \q  travail  de  l'Accouchement ,  exigerit  ^ 

qu'on  amené  l'enfant  par  les  pieds  ,  l'Accou-  i 

cheur  ira  les  prendre  de  fa  main  gauche ,  qu'il  | 

introduira  dans  la  matrice  ,  en  la  paflant  au-  \ 

devant  de  la   fymphyfe  facro-iliaque    droite.  | 

Il  repoufîera  d'abord  les  f^iîes  ,  fi  elles  ont  \ 

commencé  à  s'engager ,  6c  les  placera  fiir  la  ; 


rer. 


nES    ACCOUCH  EM  E  NS.       45I 

foffe  iliaque  gauche  :  enfuite  en  infinuant  la 
main  le  long  de  la  partie  poftérieure  des  cuifles 
&  des  jambes  de  l'enfant ,  fi  elles  font  alon- 
gées  vers  la  poitrine  ,  il  ira  chercher  les  pieds, 
qu'il  accrochera  iimplement  du  bout  des  doigts 
im  peu  recourbés  ,  pour  les  entraîner  à  l'entrée 
du  vagin  :  il  les  embraffera  différemment 
alors  y  pour  les  dégager  entièrement  ,  &  il 
continuera  d'opérer  l'Accouchement ,  comme 
fi  ces  mêmes  parties  s'étoient  préfentées  na- 
turellement )  dans  la  première  pofition.  Foye^ 
§.  1133  ^  fuivans. 

SectionIV. 

JDes  caraciercs  de  la  féconde  efpece  d"" Accouche- 
ment ,  où  r enfant  préfente  les  feffes  ^  &  de  la 
manière  de  l'opérer, 

1196.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement,  ^^  j^  ç^^ 
comme  dans  la  première  ,  les  feffes  préfen-  conde  efpe- 
tent  leur  plus  grande  largeur  diagonalement  à  *^^  «^'-^ccou- 

-,  /      1      1     /T'  -1  .  11  chement  où 

1  entrée  du  bamn  ;  mais  de  manière  que  la  han-  l'enfant  prê- 
che   droite   de   l'enfant   répond   à  la    cavité  fente  les  feli 
cotyloïde  gauche  ,  &  la  hanche  gauche  à  la     ' 
fymphyfe  facro-iliaque  droite.  ^ 

1197.  Lorfque  l'Accouchement  ne  peut  fe  Deiama- 
faire  naturellement  ,  &  qu'on  juge  l'extraction  ^^"^  d'opi- 
de  l'enfant  par  les  pieds  préférable  à  toute  autre 


rer. 


4  î  2.  JO  A   R    T 

méthode  ,  on  doit  introduire  la  main  droite 
dans  la  matrice  ,  en  paffant  au-devant  de  la 
fymphyfe  facro-iliaque  gauche  ,  6c  en  fuivant 
le  derrière  des  cuiffes  de  l'enfant ,  pour  aller 
prendre  les  pieds  ,  &  terminer  l'Accouchement  ; 
comme  celui  de  la  féconde  efpece  ,  où  ces 
extrémités  fe  préfentent  naturellement.  Voye:^ 
§.  1 140.  &  fuivans* 

I       'f 

S   E   C    T   I   O   N       V. 

Des  caraUcrcs  de  la  troijieme  efpece  d^ Accouche-' 
ment  où  Uenfant  préfente  les  feffes  ;  &  de 
la  manière  £opérer  dans  ce  cas. 

Delatroi-  Ï19S.  La  polition  des  ï^^QS  qui  conftitue 
fieme efpece  cette  efpece  d'Accouchement  eft  telle  ,  que 
d'Accouché-  1^  ^^^  ^^  l'enfant  répond  à  la  ligne  blanche, 

ment  ou  les  ^  '-' 

feffes  fe  pré-  ^  ^^^  puhïs  de  la  merc  ;  la  face  &:  la  poitrine 
fentent.  regardant  la  partie  poftérieure  de  la  matrice. 
Opinion  ^^99*  ^^tte  pofition  qui  efl  beaucoup  plus 
de  quelques- rare  que  les  précédentes  ,  feroit  auili  bien 
unsfurcette  ^^^^^    favorable   à  l'Accouchement  ,   fi  les 

pofition    de    ,  i  a  i        u       r 

l'enfant.,  cpaules  &  la  tête  de  1  enfant  dans  les 
progrès  du  travail  ^  ne  venoient  prefque 
toujours  fe  préfenter  diagonalement  à  l'en- 
trée du  baiîin.  Ce  n'efl:  cependant  pas  l'i- 
dée qu'en  ont  eue  les  Accoucheurs  :  prefque 
tous  5  confidérant   cette  pofition   comme  la 


DES    ACCOUCHEME  N  S.      453 

meilleure  de  toutes  celles  que  les  feffes  puil- 
fent  prendre  ,  fe  font  efforcés  ,  non-feulement 
dy  maintenir  le  tronc  &:  la  tête  à  mefure 
que  l'enfant  defcendoit ,  mais  encore  d'y  rap- 
peller  toutes  les  autres  poiitions.  S'ils  avoient 
obfervé  la  marche  de  la  nature  avec  plus  de 
foin  ,  ils  auroient  vu  qu'elle  étoit  bien  diffé- 
rente 5  &  que  le  plus  fouvent ,  malgré  leurs 
efforts  ,  la  face  de  l'enfant  fe  plaçoit  de  côté. 
Loin  de  les  imiter  ,  il  faut  donc  favorifer  ce 
demi-tour  latéral  des  épaules  &  de  la  tête> 
en  dirigeant  les  feffes  obliquement  comme 
dans  la  première  ,  ou  dans  la  deuxième  po- 
fition. 

1 200.  Lorfqu'il  efl  néceffaire  d'aller  cher-     De  la  ma 
cher  les  pieds  de  l'enfant  ,  on  doit  introduire  "^^""^  d'ope- 

.  .  .  rer  cette  ef- 

la  mam  vers  la   partie  poiteneure  de  la  ma-      ^    ^yj^^. 

trice  5    en  fuivant  le   derrière  des  cuiffes  &  couchementi 

des  jambes  de  l'enfant  :  on  écarte  d'abord  les 

feffes  du  détroit  fupérieur  ,  en  les  portant  en 

avant ,  &  au-deffus  des  os  pubis  ,  êc  Ton  va 

faifiir  les  extrémités  dont  il  s'agit.  On  pour- 

rôit    dans    le   premier    moment  faire  décrire 

aux  feffes  ,  le  demi-tour  dont  il  efl  queflion 

au  paragraphe  précédent  ,   s'il    ne  paroifToit 

plus  à   propos  d'attendre  pour  cela  que  les 

pieds  foient  entièrement  dégagés. 


Ff| 


Section    VI. 

Des  caractères  de  la  quatrième  ejpece  d^ Accouche- 
ment où  r enfant  préfente  les  feffcs  ;  6*  de  là 
manière  de  l'opérer. 

Quatrième      1201.  Dans  Cette  quatrième  efpece  d'Accou- 
efpece  d'Ac-  clément ,  les  feffes  font  placées   de  manière 

couchement  i       u      r 

les  feffes  ^^^  ^^    ^^^    ^^  ^  enfant  regarde  la   colonne 


ou 


fe  préfen-   lombaire  de  la  mère  ,  pendant  que  la  face  &: 

*^"^-  la  poitrine  font  fituées  fous  la  partie  antérieure 

de  la  matrice. 

Opinion        I202.  C'eft  la  moins  fréquente  &  la  moins 

^u'on    doit  favorable    des  quatre  pofitions  indiquées.   La 

avoir    fur  i         i  r  i 

cette  pofi-  ^^^^^î"^  trouve  le  plus  louvent  alors  ,  tant 
tion  de  l'en-  d'obilacles  à  fe  délivrer  feule  ,  qu'il  vaut  tou- 
fant,&deîa  JQj^^j.^  niieux  déplacer  les  feffes  ,  &  dégager 
p^^gj.^  les  pieds  ,    quand  on    s'eft  rendu  de  bonne 

heure  auprès  de  la  femme  ,  que  d'abandonner 
celle-ci  à  des  efforts  qui  pourroient  devenir  inu- 
tiles 5  &  augmenter  les  difficultés  inféparables 
de  cette  efpece  d'Accouchement  :  on  ne  doit 
s'éloigner  de  cette  règle  ,  qu'autant  qu'on  eff 
appelle  trop  tard  pour  la  fuivre.  Dans  ce  cas 
d'exception ,  où  les  feffes  fe  trouvent  comme  en- 
clavées dans  le  fond  du  baiîin  ,  on  doit  faire 
enforte  de  les  entraîner  au  moyen  des  doigts 
introduits  dans  le  pli  des  aines ,  ou  avec  les 


DES    ACCOUCHEMENS.      455 

crochets  moufles  ,  li  les  circonftances  les  re- 
quièrent. Mais  en  dégageant  ces  parties ,  on 
doit  obferver  de  leur  faire  décrire  le  demi- 
tour  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  ,  afin  de 
commencer  à  détourner  la  face  de  defîiis  le 
pubis, 

1103.  11  eftafl^'ez  indifférent  d'introduire  la 
main  droite  ou  la  main  gauche  dans  la  ma- 
trice ,  pour  aller  prendre  les  pieds  de  l'enfant 
dans  l'efpece  d'Accouchement  dont  il  s'agit.  On 
introduit  l'une  ou  l'autre  dans  un  état  de  fupi- 
nation ,  fi  les  fefl^es  font  déjà  engagées  dans  le 
détroit  fupérieur ,  afin  de  les  repouflTer  plus  fa- 
cilement :  enfuite  on  dirige  les  doigts  réu- 
nis ,  fur  l'une  des  hanches  de  l'enfant ,  &  le 
pouce  fur  l'autre  ,  pour  empoigner  afiTez  for- 
tement la  partie  inférieure  du  tronc  ,  &  lui 
faire  décrire  un  quart  de  rotation  ,  &  même 
plus  fi  on  le  peut  ,  de  manière  à  tourner  le 
dos  vers  l'une  des  fofles  iliaques  de  la  mère  ; 
favoir ,  vers  la  droite  quand  on  fe  fert  de 
la  main  droite  ,  &  vice  verfd.  Après  cela  ,  on 
va  chercher  les  pieds  ,  en  avançant  la  main 
le  long  de  la  partie  poflérieure  des  cuiflTes  de 
l'enfant ,  &  on  les  entraîne  comme  dans  toutes 
les  pofitions  précédentes. 


Ff4 


A  R  T  I  C  L  E     V.  \ 

Des   Accouchemcns   contre -nuture   du  quatrième  ^ 

genre  ,   ou   dans  Lefquels  V enfant  préfente   k  \ 

fommet  de  la  tète  ^  à  rorifice  de  la  matrice,  | 

Accouche-       1204.  Les  Accouchemens  où  l'enfant  pré-  \ 

mens      ans  ç^^^ç,  ^q  fommet  de  la  tête  à   Torifice  de  la  ; 

ielquels  le  1 

fommet   de  niatrice  5  feroient  toujours  les  plus  avantageux  \ 

la  tête  fe  £  les  loix  de  la  nature  étoient  immuables  dans  \ 

prçfente»            ^       r      n-            i        r                                      i  1 

cette  lonaion  ,  les  femmes  exemptes  de  tout  \ 

accident ,  &  li  le  rapport  qu'on  obferve  com-  ] 

munément  entre  les  diamètres  de   la   tête  &  ; 

ceux  du  baflin  ,  ie  trouvoit  conftamment  le  \ 

même  ;  car  les  obftacles  qui  s'oppofent  à  ces  \ 

Accouchemens ,  ou  qui  les  rendent  difficiles  &  ^ 

dangereux  ,   ne    viennent   que   de    ces   trois  \ 
f^urces  5  réunies  ou  feparées. 

i 

Section    première.  ^ 

Des  caufes  qui  rendent  contre-nature  ou  difficiles  \ 

les  Accouchemens  dans  lefquels  C  enfant  prifentc  ] 

le  fommet  de  la  tête,  \ 

1  ! 

D-s caufes      i^o?»  Ces  caufes  ^  dont  la  plupart  ont  été  | 

qui  exigent  expofécs  dans  une  fe6tion  particulière  ,  font  | 

les   fecours  ç^  grand  nombre.    Celles  qui  proviennent  de  \ 

de  l'art  dans  *                     ,,           ,            ,                  .            ito-/  ^ 

les  Accou-  ^^  ^^^"^  dépendent  de  certames  derecîuoiites  \ 


DES   ACCOV  CHEMENS.      457 

du  baffin  ;  du  manque  de  forces  néceflaires  diemens  où 
pour  l'expulfion  de  l'enfant  ;  &  de  quelques  lefommetde 

.  .  .     latêtefepre- 

accidens  qui  lurviennent  avant  ou  dans  le  ^-^nte. 
cours  du  travail.  Celles  qui  dépendent  de 
l'enfant  viennent  du  volume  extraordinaire  de 
fa  tête  relativement  au  baiîin  de  la  mère  ;  de 
la  manière  dont  elle  fe  préfente  à  l'entrée  de 
cette  cavité  ;  de  la  prélence  d'une  main ,  ou 
d'un  pied  ,  qui ,  l'ayant  précédé  ,  l'empêche 
de  s'y  engager  ;  de  la  direction  que  lui  im^ 
priment,  dans  fa  defcente,  les  forces  expultri- 
ces  de  la  matrice ,  ou  de  l'ilTue  prématurée 
du  cordon  ombilical ,  &:c. 

1206.  Quelques-unes  de  ces  caufes  font 
comme  innées  avec  la  mère  ou  l'enfant ,  & 
exiftent  avant  l'époque  du  travail  deTAccouche- 
ment  :  les  autres  font  purement  accidentelles , 
&  fe  manifeftent  plutôt  ou  plus  tard  ,  foit 
avant ,  ou  pendant  ce  même  travail.  La  plu- 
part de  ces  caufes  préfentent  des  indications 
différentes ,  à  quelques  égards  ,  non-feulement 
félon  leur  efpece  &  leur  intenfité  ,  mais  en- 
core félon  le  temps  où  elles  fe  manifeflent. 


4^8  r  A  R  T 

Section    IL 

Des  indications  que  préfentent  les  Accouchcmens 
ou  C enfant  préfente  le  fommet  de  la  tête  quand 
le  travail  efl  compliqué  de  quelques  -  unes  des 
caufes  énoncées. 

Indications       1207.  Si  l'on  n'a  fouvcnt  que  peu  de  chofe 
que   nous    ^  ^^^^^  pour  diiîîper  le  danger  qui  provient  de 

préfentent  ^  /  c  '        ^       A 

les  caufes  quelques-unes  de  ces  cames ,  pour  écarter  les 
énoncées,  obllacles  qu'elles  apportent  à  l'Accouchement, 
&  mettre  la  femme  dans  le  cas  de  fe  délivrer 
feule  ;  fouvent  auffi  l'on  eft  obligé  de  déplacer 
la  tête  5  de  retourner  l'enfant  &  de  l'extraire  ' 
par  les  pieds  ;  d'opérer  l'Accouchement  avec 
le  forceps  ,  ou  par  le  moyen  de  tout  autre 
inflrument. 

1208.  Quand  la  tête  préfente  fa  plus  grande 
longueur  au  petit  diamètre  de  l'entrée  d'un 
bafiin  ,  un  peu  refferré  de  devant  en  arrière , 
l'on  n'a  d'autre  indication  à  remplir  que  celle 
de  la  déplacer  ^  &  de  lui  faire  prendre  une 
meilleure  pofition.  Si  la  préfence  d'ime  main 
ou  d'un  pied  s'oppofe  à  la  defcente  de  la  tête^ 
on  fait  enforte  de  les  repouffer  au-defîlis  de 
celle-ci  ,  &  de  les  faire  rentrer  dans  la  ma- 
trice ,  à  moins  que  d'autres  circonftances 
n'exigent  qu'on  agiffe  différemment.  Enfin  on 


DE^S   ACCOUCHEMENS.      459 

corrige  la  marche  défedueufe  de  la  tête  lorf- 
qu'elle  ne  fuit  pas  celle  qui  a  été  tracée ,  en 
parlant  du  méchanifme  de  chaque  efpece  d'Ac-- 
couchement  naturel  du  premier  genre. 

1 209.  Toutes  les   fois   qu'il  furvient  une   Des  cas  où 
perte  abondante  ,  ou  qu'il  fe  manifefte  tout  "■[  ^«^^^^'^"^ 

.  alors  de  re- 

autre  accident  grave  dans  un  temps  du  tra-  tourner  l'en- 
vail  5  où  la  tête  de  l'enfant  conferve  encore  fant,  &  de 
toute  fa  mobilité  au-deifus  de  l'entrée  du  baf-  ""^  ^^  ^^ 

forceps  con- 

fm  ,  ou  qu'elle  efl:  à  peine  engagée  dans  ce  vient  exclu- 
détroit  5  &  que  les  eaux  de  l'amnios  font  ré-  fivement. 
cemment  écoulées  ,  il  faut  retourner  l'enfant 
&  l'extraire  par  les  pieds.  Mais  il  vaut  mieux 
fe  fervir  du  forceps  ,  quand  ces  accidens  fur- 
viennent  pkis  tard  ,  &  que  la  tête  eft  déjà 
defcendue  de  la  moitié  de  fa  longueur  ;  fur- 
tout  il  les  eaux  font  entièrement  évacuées  de- 
puis quelque  temps.  Cet  infiniment  doit  être 
employé  exclufivement  lorfque  la  tête  occupe 
le  fond  du  baffin ,  quand  elle  a  franchi  le  col 
de  la  matrice ,  &  qu'elle  eft  entièrement  dans 
le  vagin  ;  car  aucun  autre  moyen  ne  peut  être 
alors  falu taire  à  l'enfant. 

12 10.  Ce  n'eft  qu'au  défaut  du  forceps  ,  &; 
autant  qu'il  efl:  impoiîibîe  de  fe  le  procurer  fur 
le  champ  ,  qu'il  eft  permis  de  repoufler  la 
tête  de  l'enfant  ,  à  defîein  de  le  faire  venir 
par  les  pieds  ,  quand  elle  eit  entièrement  à^i' 


460  V  A   R    T 

cendiie  dans  le  baflin  ;  encore  faut-il  )  pour  y 
être  autorifé  ,  que  cette  tête  ait  traverfé  le 
détroit  fupérieur  avec  aifance  ,  en  pouffant 
au'devant  d'elle  le  cercle  qui  conilitue  alors 
le  col  de  la  matrice  :  comme  on  le  remarque 
le  plus  fouvent  chez  les  femmes  menacées  de 
defcente  de  matrice  ,  dont  le  baiîin  eft  très- 
large  du  côté  de  fon  entrée ,  &:  en  qui  le  cercle 
utérin  dont  il  s'agit  conferve  quelque  roideur. 
(a).  Cette  méthode  ,  contraire  en  apparence 
à  l'opinion  de  quelques  Auteurs ,,  qui  fouîien- 
nent  qu'il  eft  impoiîible  de  retourner  l'enfant 
quand  la  tête  eft  auiîi  baffe  ,  eft  bien  préfé- 
rable aux  crochets  dont  la  plupart  fe  fervent 
encore  aujourd'hui  en  pareil  cas  ,  au  défaut 
du  forceps ,  pour  terminer  l'Accouchement , 
lorfqu'ils  ont  le  moindre  foupçon  de  la  mort 
de  l'enfant. 


{a)  Nous  avons  fait  remarquer  au  §.  599  ,  que  la 
tète  de  Tenfant  pouyoit  occuper  le  fond  du  baffin  , 
fans  avoir  franchi  l'orifice  de  la  matrice  ,  &  qu'il  étoit 
important  de  bien  diftinguer  ce  cas  de  cslui  où  elle 
eft  entièrement  dans  le  vagin.  Dans  ce  dernier ,  on  ne 
peut  plus  la  repouffer  ,  ni  retourner  l'enfant  ;  &  dans 
l'autre  on  peut  le  faire,  fi  les  circonftances  exigent 
qu'on  termine  l'Accouchement  fans  délai:  mais  nous 
préférons  l'ulage  du  forceps ,  parce  qu'il  eft  plus  firtiple , 
que  les  effets  en  font  plus  prompts  6c  plus  certains. 


DES    ACCOUCHÈMEN  S,        461 

III I.  Les  accidens  énoncés  ne  font  pas  les 
feuls  qui  puiflent  nous  jetter  dans  la  trifte  né- 
ceiîité  de  retourner  Tenfant ,  ou  de  l'extraire 
avec  le  forceps  quand  il  préfente  le  fommet 
de  la  tête.  La  foiblefle  de  la  femme,  TiiTue  du 
cordon  ombilical ,  &  la  mauvaife  conforma- 
tion du  baffin  ,  nous  prefcrivent  fouvent  les 
mêmes  indications.  Prelque  tous  ceux  qui  ont 
confeillé  Sc  pratiqué  l'Accouchement  par  les 
pieds  5  à  l'occaiion  de  cette  dernière  caufe  , 
Font  fait  fans  avoir  égard  à  l'étendue  du  dé- 
faut de  rapport  qui  exiftoit  entre  les  dimen- 
sions de  la  tête  de  l'enfant  &  celles  du  bafîin 
^e  la  mère  ;  de  forte  que  pour  un  enfant  qu'ils 
ont  confervé  à  la  vie  par  cette  méthode,  un 
très-grand  nombre  en  ont  été  les  vidimes. 
Cette"  méthode  ne  convient  tout  au  plus  que 
dans  le  cas  011  le  défaut  de  proportion  qui 
s'oppofe  à  l'Accouchement  eil  de  très-peu  de 
chofe  :  lorfqu'il  eft  plus  confidérable ,  il  exige 
l'ufage  du  forceps ,  l'opération  céfarienne  ,  ou 
toute  autre  ,  félon  l'état  de  Tenfant  :  comme 
on  le  verra  dans  la  fuite  de  cet  Ouvrage. 

12X2.  Ce  n'eft  pas  dans  les  vues  d'ajouter 
aux  forces  expultrices  de  la  femme ,  en  tirant 
fur  les  pieds  de  l'enfant ,  ou  fur  les  autres 
parties  qui  précèdent  la  tête ,  ainfi  que  le  font 
beaucoup  d'Accoucheurs  ,  qu'on  doit  entre- 


462  V  A    R    T 

prendre  de  retourner  cet  enfant  quand  la  mau* 
vaife  conformation  du  baffin  ,  quoique  très- 
légère  5  ne  permet  pas  à  la  tête  de  s'engager. 
La  flrufture  particulière  de  celle-ci  nous  in- 
dique fur  quel  principe  nous  devons  opérer 
ainfi.  Cette  flrudl:ure  eft  telle  ,  que  la  tête  s'af- 
faiffe  plus  aifément  félon  fon  épaiffeur  ,  &: 
s'engage  plus  facilement ,  quand  l'enfant  vient 
par  les  pieds  ,  que  lorfqu'elle  fe  préfente  la 
première  :  quoique  bien  des  gens  penfent  le 
contraire ,  &  font  dans  l'opinion  qu'elle  offre 
alors  fa  plus  grande  largeur. 

Section    III. 

Di  ta  mauvaïfi  Jituation  que  la  têu  prend  quelque^ 
fois  en  s  engageant  dans  le  hajjîn  ,  laquelle  po^ 
Jît'ion  rend  contre-nature  V Accouchement  où  VeU" 
fant  prifente  le  vertex. 

Autre  C3ufe  1 2 1 3 .  Quoique  la  tête  de  l'enfant  fe  préfente 
d'Accouché-  convenablement  à  l'entrée  du  baflin,  l'Accou- 
ment   x  ci-  ç]^ç^^q^^^q  ^^^^  ^^-j-g  facile  qu'autant  qu'elle  fuit 

le ,  quand  le  ^  .         ,    r    -i  r     • 

fommetdela  dans  fa  defcente  la  marche  qui  a  ete  décrite 

tête  fe  pré-  gn  expofant  le  méchanifme  des  différentes  ef- 

^"^^*  peces  d'Accouchemens   naturels    du  premier 

genre.    Lorfqu'elle   s'engage    autrement  ,  (qs 

plus  grands  diamètres  avancent  de  front  ,  & 

viennent  fe  préfenter  dans  toute  leur  longueur 


DES    ACCOUCHEMENS*       463 

à  ceux  du  détroit  inférieur  ;  tantôt  dans  une 
diredion  &  tantôt  dans  une  autre  :  ce  qui 
rend  l'Accouchement  impofllble  fans  les  fe- 
cours  de  l'art. 

Il  14.  Quand  la  tête  fuit  fa  marche  natu- 
relle ,  elle  conferve  fa  flexion  antérieure  ,  &  le 
menton  refle  appliqué  fur  le  haut  de  la  poitrine, 
jufqu'à  ce  que  la  bafe  de  l'occiput  foit  ap- 
puyée contre  le  fommet  de  l'arcade  du  pubis  ; 
ou  fur  le  bord  antérieur  du  périnée ,  fi  la  face 
vient  en-defllis.  On  remarque  le  contraire 
dans  le  cas  dont  il  s'agit  ;  le  menton  quitte  le 
haut  de  la  poitrine ,  Ôc  la  tête  fe  renverfe  fur 
le  dos  dès  qu'elle  commence  à  s'engager  ;  de 
forte  que  c'efl  la  fontanelle  antérieure,  ou  bien 
la  partie  fupérieure  du  front,  qui  vient  à  la 
longue  fe  placer  au  centre  du  baiîin ,  ou  du 
détroit  inférieur. 

1 2 1 5 .  M.  Levra  nous  offre  ,  dans  l'une  de  Opinion  de 
fes  obfervations ,  le  tableau  le  plus  exad  de  ^'    ^^^^^f* 
cette    mauvaife   pofition   accidentelle    de   la  j^auvaife 
tête.  Mais,  félon  cet  Auteur,  c'eil:  de  la  fituation  pofition"  ac- 
oblique  &  latérale  du  corps  de  l'enfant ,  qu'il  cidenteUe. 
regarde  comme  la  caufe  la  moins  connue  des 
Accouchemens  laborieux  ,   d'où  proviennent 
tous  les  obftacles  qui  s'oppofent  à  la  fortie  de 
cet  enfant.  Ce  font  les  épaules,  dit-il,  arrêtées 
au  détroit  fupérieur  qui  empêchent  la  tête  de 


464  r  A  R  T 

defcendre^  foit  que  la  nature  s'efforce  de  l'ex-» 
pulfer,  foit  qu'on  entreprenne  de  l'extraire  avec 
le  forceps  ou  autrement.  (^).  Si  de  la  M.otu  & 
Smellie  ne  fe  font  pas  expliqués  aufli  clairement  à 
l'occalion  de  cette  fâcheufe  polition,ils  ont  mieux 
faifi  la  véritable  indication  qu'elle  nous  offre. 
Des  caufes  1 2 1 6.  Cette  pofition  eft  l'effet  de  la  direftion 
qui    orcen  ^^^  forces  Utérines  ,  &  de  la  manière  dont 

la    tête    de  / 

ranfant  à    elles  agiffent  fur  la  tête.  On  ne  l'obferve  pref- 
defcendrede  q^g  jamais  que  l'obliquité  de  la  matrice  ,  qui 

la    manière  ^-  r     ir  •  j-i*         ^        f-^f 

^Q^^ll^^^gu  en  elt  la  caule  déterminante ,  n  ait  heu  du  cote 
où  répond  l'occiput  :  la  dire£i:ion  des  forces 
expultrices  dans  les  autres  cas  étant  affez  conf- 
tamment  telle  ,  qu'elles  agiffent  de  manière  à 
faire  defcendre  l'extrémité  occipitale  de  la  tête. 
Dans  celui  dont  il  s'agit ,  la  direâ:ion  de  ces 
mêmes  forces  traverfe  obliquement  la  tête  de  fa 
bafe  au  vcrux^  6c  de  l'occiput  au  front ,  de  forte 
qu'elles  agiffent  au-devant  du  centre  de  fon 
mouvement ,  &  la  contraignent  de  fe  renverfer 
fur  le  dos  ,  à  mefure  qu'elle  fait  un  pas  en 
Erreur  de  avant.  M.  Levret  attribue  cet  effet  primitive- 

M.  Levret ,  j^ent  à  la  fituation  latérale  du  placenta  ,  &  fe- 
condement  à  celle  du  tronc  de  l'enfant  dans 


{a)  Voyez  la  féconde  Obferv.  de  M.  Levret,  fur 
les  caufes  &  les  accidens  de  plufieurs  Accouchemens 
laborieux  ,  4^  édit.  page  4, 

la 


DES    ACCOUCHEMEN S.        46^ 

la  matrice  :  en  adoptant  fon  opinion  ,  ce  fe- 
roit  adopter  une  foule  d'erreurs  dont  ce  Pra- 
ticien célèbre  n'a  pu  fe  garantir  ,  &  partageif 
en  quelque  forte  la  critique  judicieufe  à  plu- 
fîeurs  égards  ,  mais  trop  févere  ,  qu'il  en  a 
efTuyée  {a), 

SectionIV. 

Des  moyens  de  prévenir  &  de  corriger  la  mauvaife 
Jituation  de  la  tête  dont  il  s'agit. 

Il  17.    M.  Levret  ,  prefque  le  feul  qui  ait     Opinion 
parlé  de  cette  mauvaife  pofition  de  la  tête  ,  ^^  ^'^*  ^^' 
a  recommandé  ,  dans  les  vues  de  la  prévenir,  n^oyens  de 
d'ouvrir  la  poche  des  eaux  de  bonne  heure  ,  prévenir  ou 
&  d'aller  chercher  les  pieds  de  l'enfant  toutes  les  ^^  corriger 

/  ^    ,  cette     poil- 

fois  que  la  face  fe  préfente  de  côté.  Ce  précepte,  ^iq^  de   la 

donné  avec  toute  la  confiance  que  peut  feule  tê:e. 
infpirer  une  longue  expérience  ,  a  fans  doute 
échappé  à  la  fagacité  de  fon  Auteur.  Il  feroit 
dangereux  de  le  fuivre  trop  aveuglément  ;  car 
des  milliers  d'enfans  qui  n'auroient  trouvé  que 
de  fqibles  obflacles  à  leur  naifîance ,  feroient 
vi£i:imes  d'un  pareil  procédé  :  puifque  l'Ac- 
couchement par  les  pieds  eu  fouvent  dange- 

(a)  Voyez  la  Pratique  des   Accouchemens ,    pre- 
mière Partie ,  par  M.  Alphonfs  le  Roy. 
Tome  L  G  g 


466  L  A  R  T 

reux ,  &C  que  la  face  fe  préfente  prefqiie  tou- 
jours de  côté  dans  celui  qui  fe  fait  naturel- 
lement. M.  Levret  n'a  pas  mieux  réuiîi  dans  le 
choix  de  la  méthode  qu'il  a  propofée  pour  cor- 
riger cette  mauvaife  fituation  &c  ramener  la 
tête  à  fa  pofition  naturelle.  Dans  l'opinion 
où  il  étoit  que  ce  font  les  épaules  ,  retenues 
&  comme  enclavées  au  détroit  fupérieur ,  qui 
s'oppofent  alors  à  l'Accouchement  ,  il  s'eiî: 
contenté  de  recommander  de  les  déplacer  :  la 
face  ,  dit-il ,  fe  tournera  enfuite  d'elle-même 
en-deffus  ou  en-deffous ,  &  les  obftacles  cefTe- 
ront.  Perfonne  ne  difconviendra  que  le  rap- 
port des  épaules  au  détroit  fupérieur  ne  foit 
alors  tel  qu'elles  ne  puifTent  apporter  quelque 
empêchement  à  la  fortie  de  l'enfant,  même  à 
celle  de  la  tête  ;  mais  très-certainement  l'obf- 
tacle  principal  ne  provient  pas  de  cette  caufe^ 
Il  ne  dépend  que  de  la  mauvaife  pofition  de 
la  tête  même  ,  de  ce  qu'elle  eft  renverfée  fur 
le  dos  ,  &  qu'elle  préfente  fon  plus  grand 
diamètre  de  front  ;  puifqu'il  ne  s'agit  que  de 
la  ramener  à  fa  pofition  &:  à  fa  marche  na- 
turelle pour  mettre  la  femme  dans  le  cas 
de  fe  délivrer  feule.  Nous,  avons  plufieurs 
fois  démontré  cette  vérité  au  grand  nombre 
d'élevés  qui  fuivent  nos  cours  ;  &  ce  n'eil 
pas  fans  étonnement  qu'ils  ont  vu  fe  terminer, 


DES    ACCOU  CHEMENS,       46J 

quelques  minutes  après  ce  fimple  déplacement 
de  la  tête ,  des  Accouchemens  qui  réfiftoient 
depuis  long-temps  aux  efForts  les  plus  violens 
&  les  mieux  foutenus  de  la  nature.  Si  nous 
avions  befoin  d'autres  preuves  pour  appuyer 
notre  opinion  ,  nous  ne  les  rechercherions  que 
dans  les  Ouvrages  de  Smdlk^  de  dt  la  Mont 
&  du  célèbre  Lzvnt  même ,  quoique  contraire 
à  fon  afîertion. 

12 18.  Il  eft  toujours  facile  d'empêcher  la  Deîama- 
tête  de  prendre  cette  poiition  vicieufe  ,  en  «^'Cre  de  fe 
s'en^aseant  dans  le  balîin,  &C  de  lui  faire  dé-       \  '" 

o  XD  ?  pareil    cas  , 

crire  fa  marche  ordinaire  :  il  ne  faut,  pour  cela ,  foit   pour 
que  changer  à  propos  la  direâ:ion  des  forces  Pî"evenir  ou 

,  '  or  '  1  1  po^'^    corri- 

utermes  ,  oC  loutemr  pendant  quelque  temps  i^  ^^^^ 
la  partie  antérieure  de  la  tête  ,  pour  faire  valfe  pofi- 
baiffer  fon  extrémité  occipitale.  On  commen-  ^^°":  ^°^^  ^^ 

.       .  s'agit, 

cera  donc  dans  les  grandes  obliquités  de  ma- 
trice ,  par  redreifer  l'axe  de  ce  vifcere  &  le 
ramener  à-peu-près  dans  la  direftion  de  celui 
du  bafîin  ;  en  faifant  coucher  la  femme  à  cet 
effet  fur  le  côté  oppofé  à  l'obliquité  :  ou  bien 
on  opérera  le  même  déplacement  de  la  matrice 
par  une  prelîion  exercée  convenablement  fur 
le  ventre.  Enfuite  ,  au  moyen  de  plufieurs 
doigts  introduits  dans  le  vagin ,  on  foutiendra 
le  front  de  l'enfant  ,  afin  que  les  efforts  na- 
turels agiffent  fur  l'occiput  &  le  faffent  def- 


4(58  r  A  R  T 

cendre.  Il  faut  éviter  foigneufement  alors  d'ap- 
puyer fur  la  fontanelle  antérieure  ,  &  fur  fes 
environs  où  les  os  font  très-fouples  ,  crainte 
que  l'enfant  ne  foit  viâ:ime  de  la  dépreiTion 
de  ces  pièces  ofîeufes ,  &  de  la  comprelHon 
du  cerveau. 

Il  19.  On  doit  agir  de  même  pour  redrefler 
la  tête  de  l'enfant  &:  la  ramener  à  fa  marche 
naturelle  ,  quand  on  n'a  pas  fu  prévenir  la 
mauvaife  fîtuation  dont  il  s'agit.  La  femme 
étant  couchée  fur  le  côté  oppofé  à  la  dévia- 
tion du  fond  de  la  matrice ,  on  repouffera  le 
front  autant  qu'il  fera  pofîible  ,  pendant  la 
douleur,  àc  avec  les  précautions  recomman- 
dées. Si  l'on  ne  réuiîiffoit  pas  complettement 
de  cette  manière  ,  il  faudroit  introduire  l'in- 
dex &  le  doigt  du  milieu  de  l'autre  main 
au-deffus  de  la  protubérance  occipitale  ,  pour 
achever  de  faire  descendre  cette  région  ,  en 
tirant  à  foi  ;  comme  fi  l'on  fe  fervoit  d'une 
efpece  de  crochet. 

1220.  11  eff  {\  rare  qu'on  ne  puiffe  ,  par  ce 
double  procédé  ,  opérer  le  changement  né- 
ceffaire ,  ou  convertir  la  mauvaife  pofition  de 
la  tête  en  une  meilleure  ,  qu'il  fembleroit  inu- 
tile de  prefcrire  d'autres  moyens.  Mais  ce- 
pendant ,  comme  la  tête  peut  être  tellement 
ferrée  entre  les  os  du  baffin  que  les  doigts  ne 


nES    ACCOUCHEMENS.      4^9 

piilffent  pénétrer  au-delTus  de  l'occiput ,  nous 
en  reparlerons  dans  la  fuite  ;  lorfque  nous  trai- 
terons des  Accouchemens ,  où  le  levier ,  vul- 
gairement appelle  de  Roonhuifen  ,  peut  être 
de  quelque  avantage. 

T22I.  Prefque  toujours  la  tête  s'échappe  du 
bafîin ,  &  l'Accouchement  fe  termine  à  la  pre- 
mière ,  ou  à  la  féconde  douleur  qui  furvient 
après  qu'on  a  corrigé  fa  mauvaife  fituation  ; 
à  moins  que  d'autres  caufes  ne  s'y  oppofent. 
Si  les  circonflances  l'exigent ,  on  fe  fert  alors 
du  forceps ,  ou  l'on  fe  conduit  différemment. 

Section    V. 

De  la  manière  de  retourner  V enfant  en  général  ^ 
pour  ramener  par  les  pieds  ,  &  fur-tout  quand 
il  préfente  le  fommet  de  la  tête, 

1222.  Lorfqu'on  efl  obligé  de  retourner  l'en-    Préceptes 
fant ,  dont  le  fommet  de  la  tête  fe  préfente  ,  généraux 

^  .  ^  relatifs  a  la 

la  poche  des  eaux  efl  entière  ou  non ,  &  ce  manière  de 
fluide   écoulé  récemment  ,   ou  depuis  long-  retourner 
temps.  Dans  le  premier  cas ,  l'enfant  efl  libre   ^^^.^.,     , 

^  A  ^  '  quand  il  prc- 

•  en  quelque  forte  au  milieu  de  la  matrice  ,  ôc  fente  le  ver- 
dans  le  fécond ,  il  s'y  trouve  tellement  ferré  ^^x. 
que  la  main  ne  peut  y  pénétrer  qu'avec  une 
extrême  difficulté.  C'eft  dans  ce  dernier  état 
que  nous  le  fuppoferons. 

<^g3 


4JO  L"  A  R  T 

1213,  La  femme  étant  placée  comme  il 
convient ,  on  doit  introduire  l'une  ou  l'autre 
jnain  dans  la  matrice  ,  félon  la  pofition  de  la 
tête  qui  a  lieu.  On  dégage  celle-ci  du  détroit 
fapérieur ,  fi  elle  y  efl  engagée  ,  en  la  repouf- 
fant de  bas  en  haut  &:  de  derrière  en  devant  : 
aufli-tôt  après  on  dirige  la  main  fur  le  front 
&  on  porte  la  tête  fur  l'une  des  foffes  ilia- 
ques ,  oii  on  la  maintient  dans  la  fuite  au 
moyen  du  poignet  &  de  l'avant-bras,  pour 
empêcher  qu'elle  n'obéiffe  aux  efforts  des 
douleurs  ,  6c  qu'elle  ne  redefcende  ,  pendant 
qu'on  va  prendre  les  pieds. 

1224.   Pour    parvenir     plus    facilement    à 
ces    derniers  ,    &    les    amener    de    même  , 
ayant   éloigné    la   tête  'fuffifamment   du    dé- 
troit fupérieur  ,  il  faut  infmuer   la  main  en 
fuivant  le  côté  du  tronc  qui  eift  le  plus  près  de 
la  partie  poflérieure  de  la  matrice.  On  palTe 
d'abord  les  doigts  réunis  fur  l'oreille  ^  de-là 
fur  le  côté  du  col,  mais  en  les  dirigeant  un  peu 
vers  le  derrière  de  l'épaule  ,  pour  éviter  la 
faillie  qu'elle  préfente  :  on  les  conduit  enfuite 
infenfiblement  fur  le  flanc  &  la  hanche ,  d'oii  . 
l'on  va  prendre  les  pieds  ,  en  pafîant  fur  la 
cuiffe  &  la  jambe.  On  accroche  ces  extrémités 
du  bout  des  doigts  légèrement  recourbés  ,  & 
on  les  entraîne  à  l'entrée  du  vagin.  Lorfqu'on 


DES     A  CCOUCH  EMEN  S.       47 1 

ne  peut  faifir  d'abord  qu'un  feul  pied  ,  il  faut 
prendre  celui  qui  répond  au  côté  de  l'enfant, 
que  la  main  a  parcouru ,  à  moins  qu'il  ne  foit 
engagé  dans  le  pli  du  jarret  de  l'autre  extré- 
mité, comme  on  le  rencontre  quelquefois;  car 
il  faudroit  alors  commencer  par  dégager  ce- 
lui de  cette  extrémité.  Aufli-tôt  que  le  pre- 
mier pied  efl:  forti  de  la  matrice ,  il  faut  réin- 
troduire la  main  dans  ce  vifcere  pour  prendre 
le  fécond  ,  foit  en  fuivant  le  même  chemin 
qu'auparavant ,  ou  le  derrière  de  l'extrémité 
déjà  déployée  ;  félon  la  facilité ,  ou  les  diffi- 
cultés qu'on  éprouvera. 

1225.  En  obfervant  exaftement  le  plan  que 
nous  venons  de  tracer  ,  on  évitera  de  prendre 
l'épaule  de  l'enfant  pour  la  hanche  ;  le  coude  pour 
le  genou,  &:  la  main  pour  lepied;cequin'eftpas 
toujours  fort  aifé  à  diftinguer,  quand  la  main  qui 
opère  efl  fortement  ferrée  dans  la  matrice  : 
toutes  ces  extrémités  fe  préfenteront  fuccefîi- 
vement  aux  doigts  ,  &;  non  pêle-mêle  ,  comme 
on  les  rencontre  le  plus  fouvent  ,  lorfque  , 
d'après  le  confeil  de  la  plupart  des  Accou- 
cheurs ,  on  infmue  la  main  le  long  de  la 
poitrine  de  l'enfant.  En  fuivant  celle-ci  ,  les 
pieds  fe  trouvent  d'ailleurs  prefque  toujours 
appliqués  au  dos  de  la  main ,  &  on  ne  peut  les 
reconnoître ,  ni  les  accrocher  ;  de  forte  que 

G  g4 


47^  L' A  R  T 

quelquefois  on  les  cherche  bien  loin  tandis 
qu'ils  font  bien  près  :  ajoutez  à  cela  qu'on 
écarte  les  bras  de  l'enfant  de  l'axe  du  tronc , 
&  qu'on  rend  la  rotation  de  celui-ci  plus  dif- 
ficile. Par  le  premier  procédé ,  on  rapproche 
au  contraire  toutes  ces  parties  d'un  centre 
commun  ;  on  pelotone  pour  ainfi  dire  l'en- 
fant fur  lui-même  ,  &  on  le  retourne  plus 
aifément. 
Dangers        1216.  Quelques  Praticiens  à  qui   la   force 

qu'il  V  a  de  /-       i_i       ^       .     T  ,  .       .  ^ 

iemùie  temr  iieu  ae  prmcipes  ,  le  contentent 

ne  tiret  que  r  r       ' 

fur  un  feui  le  plus  fouvent  d'amener  un  feul  pied  5  foit 
pied,  quand  q^g  \q  fommet  de  la  tête  fe  préfentè ,  foit  que 

on  retourne  .,       ^        ^  1  ,-       ,  •  •  r 

l'enfant.  ^  entant  le  trouve  mai  iitue  :  mais  ,  en  tirant  lur 
une  feule  extrémité ,  s'ils  opèrent  quelquefois 
l'Accouchement ,  quelquefois  auffi ,  après  avoir 
luxé  5  fraâiuré  ,  &  même  arraché  c^tto.  ex- 
trémité 5  ils  fe  voient  dans  la  honteufe  né- 
cefiité  d'aller  chercher  la  féconde.  Ce  n'eil 
tout  au  plus  que  dans  le  cas  ,  oii  les  eaux  ne 
font  que  de  s'écouler ,  &  iorfque  le  baffin  de 
la  femme  Qi^  d'une  largeur  naturelle  ,  qu'on 
doit  fe  difpenfer  d'aller  chercher  le  fécond 
pied ,  &  entreprendre  de  tirer  l'enfant  par  un 
feul. 

De  Putilité  r^  ^  ^1  j       l'j? 

,    ,  1227.  Ouand  on  rencontre  beaucoup  de  Qir- 

du  lacs  ,  ^'  ^ 

quand  on  re-  ficulté  à  dégager  ks  pieds  ,  fi  l'on  peut  ame- 
tourne  l'en-  j^çj;  \q  premier  au-dehors  ;,  ou  à  la  vulve  feu- 

fsnt. 


DES   AtCOU  CHEMENS.       473 

lement  ,  il  faut  y  attacher  un  lacs  pour  le 
retenir  ,  pendant  qu'on  ira  chercher  le  fécond. 
I2z8.  Quoiqu'on  ait  amené  les  deux  pieds 
de  l'enfant  à  l'orifice  de  la  matrice  ,  ce  n'eft 
pas  toujours  fans  beaucoup  de  peine  ,  qu'on 
parvient  à  les  dégager  entièrement  ;  foit  parce 
qu'il  efl  diïHcile  de  les  embrafîer  affez  étroite- 
ment delà  même  main;  foit  parce  que  la  tête  eft 
encore  retenue  dans  le  voilinage  du  détroit 
fupérieur  ,  &  ne  peut  d'elle-même  s'en  éloi- 
gner afl'ez  ,  pour  que  les  fefîes  s'y  engagent. 
S'il  eft  toujours  néceffaire  alors  de  repouffer 
la  tête  pour  parvenir  au  but  qu'on  fe  propofe , 
quelquefois  on  eft  obligé  d'agir  immédiatement 
fur  z^ttç,  partie  ,  au  moyen  d'une  main  ,  en 
même  temps  qu'on  tire  de'  l'autre  fur  les  pieds. 
Mais  comm.e  il  eil  impofiible  d'introduire  l'une 
êc  l'autre  main  à  'la  fois  dans  le  vagin  ,  &  de  les 
appliquer  imim.édiatement  à  la  tête  &  aux  pieds , 
on  place  un  lacs  fur  ces  derniers  ,  ou  fur  l'un 
d'eux ,  pour  les  entraîner ,  en  tirant  de  loin  ; 
pendant  que  de  l'autre  main ,  introduite  ,  on 
éloigne  la  tête  du  détroit  fupérieur.  En  agif- 
fant  ainfi ,  des  forces  ménagées  fuffiront  pour 
vaincre  un  obftacle  ,  que  celles  de  plufieurs 
perfonnes  enfemble  5  appliquées  aux  pieds  feu- 
lement 5  auroient  fouvent  eu  peine  à  fur- 
monter. 


474                  L' A  R  T  \ 

1229.  Il  n'eïî:  jamais  néceffalre  d'appliquer  i 

un  lacs  fur  chaque  pied   ,    ni  d'entourer  l'un 

&  l'autre  du  même  ruban  :  il  fuffit  de  le  por-  '\ 

ter  fur  un  feul ,  &  l'on  préfère  de  le  placer  \ 

fur  celui  qui  efl  au-deffous  àxx  pubis,  .\ 

De  la  ma-       123  G.  Pour  appliquer  ce  lacs  ^  on  le  plie  j 

mère  o'ap-  ^^^^  ç^^  milieu ,  &  OU  paffe  les  deux  chefs  \ 

piïquer    le                                      .  ; 

iacs  fur  le  ^^^^  l'anfe  qui  en  réfulte  ,  afin  d'en  former  un  ^ 

pied.           anneau  ,  en  manière  de  nœud  coulant.  Il  ell  fa«  ; 

cile  d'y   engager  le  pied  jufqu'au  bas  de   la  ; 

jambe  ,  quand  cette  extrémité  fe    préfente  à  ! 

la  vulve  :  mais  l'on  n'y  parvient  que  difficile-  \ 

ment  ,   lorique  ce  pied  eil  encore  fort  haut  \ 

dans   le    baffin.    Quelques   Praticiens    paffent  ; 

alors-  le  poignet  dans  l'anneau  qu'ils  ont  for-  \ 

mé  avec  le  lacs  ,  &  après  avoir  faifi  le  pied  ^  , 

de  la  même  main  introduite  dans  le  vagin  ^  ' 

ils  portent   cet  anneau  fur  le  bas  de  la  jambe  ; 
en  le  pouffant  de  plufieurs  doigts   de  l'autre 

main  ,  &  ils  le  ferrent  plus  ou  moins ,  en  ti-  ij 

rant  enfuite  fur  les  deux  chefs    du  ruban  qui  i 

pendent  au-dehors.  D'autres  fe  font  fervi  d'une  1 

efpece  de  petit  forceps  ,   poiu*   appliquer  ce  \ 

ruban  au  pied  ,  ou  d'un  inilrument  defliné  à  \ 

porter  des  ligatures  dans  les   lieux  profonds»  \ 

Un  porte-lacs  fur  le  pied  ,  ne  feroit  pas  d'une  \ 

invention  difficile,  1 


r>ES    ACCOUCHEMENS.        475 

Section     VÎ. 

Des  Jignes  caraciinjliqucs  de  la  première  efpece 
cT Accouchement  contre  -  nature  ,  où  l'enfant 
préfente  le  fommet  de  la  tête  ,  &  de  la  manière 
de  retourner  Venfant  ,  dans  ce  même  cas, 

123  I.  Nous  ne  ferons  que  retracer  ici  les  Delapre- 
caraderes  de  la  pofition  de  la  tête  ,  qui  conf-  miere efpece 
titue  cette  efpece  d'Accouchement ,  les  ayant  ,  J'  ' 

*^  'y  mentoulen- 

expofés  affez  au  long  dans  un  autre  lieu.  Cette  fant  préfen- 
pofition  eft  telle  que  la  future  fagittale  tra-  teiefommet 
verfe  obliquement  le  bafîin  de  la  cavité  coty- 
loïde  gauche,  à  la  jonftion  facro-iliaque  droi- 
te ;  le  front  étant  au-devant  de  celle-ci ,  & 
l'occiput  derrière  celle-là. 

1232.  S'il  paroit  indifférent  d'introduire  Du  choîx 
la  main  droite  ,  ou  la  main  gauche  ,  dans  la  ^^  '^  *^^^" 

,,       -,  aveclaquel- 

matrice  ,  pour  retourner  1  entant  au  moment  j^  ^^ 


con- 


rer. 


de  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux,  quand  la  tête  vient  d'opé- 
fe  préfente  dans  la  première  pofition  ;  il  eft  ii 
important  de  fe  fervir  de  la  main  gauche  ,  lorf- 
que  ce  fluide  eft  évacué  depuis  long-temps  , 
qu'on  doit  attribuer  à  ce  défaut  d'attention  , 
prefque  toutes  les  difficultés  qu'on  rencontre 
h  faiiir  les  pieds.  Si  la  main  gauche  efl  alors 
fi  néceffaire  ,  on  ne  peut  difconvenir  qu'elle 
ne  foit  préférable  à  la  droite  ,  dans  le  pre- 


476  r  A  R  T 

mier  cas  :  dans  l'un  &  l'autre  ,  elle  a  tou- 
jours bien  moins  de  chemin  à  parcourir  , 
que  celle-ci,  pour  parvenir  aux  pieds  :  on 
peut  à  fon  moyen  ,  les  entraîner  dans  la 
direâ:ion  la  plus  naturelle ,  &  retourner  l'en- 
fant de  la  manière  la  plus  favorable  :  ce  qu'il 
efl  prefque  impoffible  d'exécuter  de  la  main 
droite ,  comme  on  le  remarque  clairement  par 
la  démonflration. 

1233.  On  fe  fervira  donc  toujours  de  la 
main  gauche  ,  dans  l'efpece  d'Accouchement 
dont  il  s'agit ,  pour  retourner  l'enfant.  On  l'in- 
troduira dans  un  état  prefque  moyen  ,  entre  la 
pronation  &  la  fupination  :  on  dégagera  la 
tête  du  détroit  fupérieur  ,  en  la  dirigeant  fur 
le  devant  de  la  foffe  iliaque  gauche  ,  où  on 
la  fixera  du  poignet  &  de  l'avant-bras  ,  pen- 
dant qu'on  ira  prendre  les  pieds  ,  en  parcou- 
rant le  côté  gauche  de  l'enfant  ,  pour  les  dé- 
gager de  la  manière  indiquée  ci-deffus. 

1234.  Après  avoir  entraîné  les  pieds  juf- 
qu'au  milieu  du  vagin ,  on  éloignera  de  nou- 
veau la  tête  de  l'enfant  du  détroit  fupérieur  , 
afin  de  favorifer  la  converfion  du  tronc  ,  & 
de  les  faire  defcendre  plus  facilement.  Si 
l'on  ne  pouvoit  les  entraîner  ,  en  même  temps, 
au-delà  du  lieu  indiqué,  par  rapport  à  la 
difficulté  qu'il  y  a  de  les  tenir  de  la  même 


DES    ACCOU  C  H EMEN  S.      477 

main ,  il  faudroit  en  abandonner  un  pour 
l'aller  reprendre  aulîi-tôt  que  le  premier  fera 
dégagé. 

1235.  Dès  le  moment  où  les  pieds  paroiflent 
au-dehors ,  il  faut  tirer  prefque  uniquement , 
mais  pendant  un  inftant  feulement  ",  fur  celui 
qui  efl  au-defîbus  du  pubis.  On  favorife  par 
ce  moyen ,  la  defcente  des  feffes ,  on  s'épargne 
fouvent  quelques  difficultés  ,  &  on  dirige  conf- 
tamment  la  poitrine  de  l'enfant  ^  vers  la  jonc- 
tion facro-iliaque  gauche  :  de  forte  que  le 
tronc  fe  place  ,  en  defcendant  ,  comme  dans 
la  féconde  efpece  d'Accouchement ,  où  l'en- 
fant préfente  les  pieds.  Du  refte  ,  on  opère 
de  même  que  dans  cette  dernière  efpece. 

SectionVII. 

Des  caracieres    de  la  féconde  efpece  d^ Accouche-^ 
ment  contre-nature  ,    ou  Venfant  préfente   le 
fommet  de  la  tête  ;  &  de  la  manière  de  le  ter- 
miner, 

1236.  La  pofition  de  la  tête  qui  conftitue     Seconde 
cette    efpece   d'Accouchement   ,    paroîtra   la  espèce  d'Ac- 

A  1  '     /  j      ^        /•  i>  r  \         couchement 

même  que  la  précédente  ,  11 1  on  ne  conlidere    ,  ,     . 

^  ^  '  ou  le    lom- 

que  le  rapport  des  dimeniions  de  cette  partie  ,  met  de  la 
avec  celles  de  l'entrée  du  baiîin  ;  puifque  dans  ^^-^  ^^  F^^" 
Tune  &  l'autre ,  la  futiure  fagittale  traverfe 


478  E  A  R   T 

ce  détroit  obliquement.  La  différence  qu'il  y 
a  vient  de  ce  que  l'occiput  ,  dans  la  pofition 
qui  fait  le  fujet  de  cette  fedion  ,  répond  à 
la  cavité  cotyloïde  droite  ,  &:  le  front  à  la 
jonâ:ion  facro-iliaque  gauche. 
De  la  ma-  1237.  Quand  on  fe  propofe  ,  dans  ce  cas, 
niere  dont  il  ^'allerprendre  l'enfant  par  lespieds ,  il  fautintro- 
opérer.  duire  la  main  droite  dans  la  matrice  :  les  avanta- 
ges l'emportent  tellement  fur  ceux  de  la  main 
gauche  ,  qu'il  feroit  impoffible  alors  de  déga- 
ger les  pieds  ,  au  moyen  de  cette  dernière  , 
&  de  retourner  l'enfant  ,  fi  les  eaux  étoient 
écoulées  depuis  long-temps.  On  commencera 
également  par  repoufler  la  tête  au-deffus  de  l'en*  ' 
trée  du  bafîin ,  {\  elle  y  efi  engagée  :  on  la  dirigera 
fur  la  fofle  iliaque  droite  ,  où  l'on  aura  foin  de 
la  maintenir  ,  pendant  qu'on  ira  chercher  les 
pieds  5  comme  dans  le  premier  cas  ;  mais  en 
fuivant  le  côté  droit  de  l'enfant. 

1238.  Aufli-tôt  que  ces  extrémités  feront 
au-dehors  ,  on  tirera  avec  un  peu  plus  de 
force  fur  le  pied  gauche ,  qui  fe  trouve  alors 
fous  le  pubis  ;  tant  pour  faciliter  la  defcente 
des  fefles  ,  que  pour  obliger  la  poitrine  à  fe 
tourner  vers  la  jonûion  facro-iliaque  droite  , 
&  à  fe  placer  comme  dans  la  première  efpece 
d'Accouchement ,  oii  les  pieds  fe  préfentent 
naturellement.  Voyez  ce  que  nous  avons  dit 


DES    Ac  COU  C  H  E  ME  N  S.       479 

à  l'occafion  de  celle-ci  ,  depuis  le   §.   1133  > 
jufqii'au  §.1139. 

Section     VI  IL 

Des  caractères  de  la  troïjieme  efpece  d'Accouché-' 
ment  contre-nature  ,  oîc  t enfant  préfente  U 
fommet  de  la  tête  ^  &  de  la  manière  de  Co- 
perer» 

1139.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement,     Troifieme 
îa  future   fao;ittale  traverfe  l'entrée  du  baflin  ^^P^^^'^''^'^* 

^  •  1      r  couchement 

diredement  de   devant  en  arrière  ,   de  forte  qù  le  fom- 
que  l'occiput  répond  au  pubis  ^  &  la  face  au  met   de  la 

y  tête  fe  pré- 

acrum.  .  ^ 

lente. 

1240.  Cette  poiition,  par  elle-même  ,  peut, 
'i.  indépendamment  de  toute  autre  caufe ,  rendre 
l'Accouchement  difficile  ,  ou  contre-nature  , 
quand  le  baflin  de  la  femme  ne  jouit  pas  de 
toute  fa  largeur  naturelle  ;  parce  que  le  plus 
grand  diamètre  de  la  tête  fe  préfente  paral- 
lèlement au  plus  petit  diamètre  du  détroit 
fupérieur  ,  &  dans  le  fens  oii  ce  détroit  eil 
le  plus  fouvent  refferré  :  mais  lorfque  le  bafîin 
eil:  bien  conformé  ,  cette  poiition  peut  être  tout 
auffi  favorable  à  l'Accouchement  que  les  pré- 
cédentes. L'indication  qu'elle  préfente  dans  le 
premier  cas  ,  fe  déduit  facilement  de  ce  qui 
vient  d'être    dit  du  rapport  des    dimeniions 


ce  cas. 


480  H  A    R    T 

de  la  tête  avec  celle  du  détroit  fiipérieur.  îl 
faut  détourner  l'occiput  de  deffus  le  pubis  y  èc 
le  diriger  vers  Tune  des  cavités  cotyloïdes  : 
quelques  doigts  introduits  dans  le  vagin  ,  fuf- 
£fent  ordinairement  pour  opérer  ce  change- 
ment 5  pourvu   qu'on   y   procède  de  bonne 
heure. 
Deiariiain       1241.  Lorfqu'il  fe  rencontre  quelques-unes 
dont  on  doit  j^g  caufes  qui  exigent  qu'on  retourne    l'en- 
fant 5  &:  qu'on  le  faffe  venir  par  les  pieds , 
l'une  ou    l'autre   main  peut  être  introduite  , 
avec   le  même   avantage  dans   le  fein   de  la 
femme  ,  û  l'Accoucheur  eft  habitué  à  s'en  fer- 
vir  également.  On  Tiniinue  en  fuivant  îe^^- 
crum  5  jufqu'à  ce  qu'elle   embraffe  exadement 
le   front  &:    une  partie   du  reiîe  de  la  face. 
On  fait  alors   décrire  à  la  tête  ,  un  quart  de 
rotation  fur  fon  axe  ,  afin  de  mettre  la  face 
de  côté  5  &  l'on  obferve  dans  la  fuite  d'en 
faire  faire   autant  au   tronc  ;   parce    que    ce 
premier  mouvement  fe  borne   à  la  tête  ,  & 
n'eil  qu'une  fuite  de  la  torfion  du  col.  Quand 
on  fe  fert  de   la   main  droite ,  on   tourne    la 
face  vers  le  côté  gauche  de  la   femme  ,  en 
portant  la  tête  fur  la  fofle  iliaque  droite  ,  & 
vice  verfa  ;   pour  terminer   l'Accouchement  , 
comme  celui  de  la  première ,  ou    de    la  fé- 
conde efpece  de  ce  même  genre. 

Section 


DES    ACCOUCHEMENS.        481 

Section     IX. 

Des  caraaercs  de  la  quatrième  &  de  la  cinquième 
efpeces  d^ Accouchemens  contre-nature  ,  où  Veh" 
fant  prêfente  le  fommet  de  la  tête  ;  &  de  la 
manière  d'opérer  dans  Vun  &  Vautre  cas, 

1242.  Dans  l'une  &  l'autre  de  ces  deux  ef-    Delaqua- 
peces  d'Accouchemens ,  la  tête  de  l'enfant  fe  pré-    .    ' . 

A  '  A  Cinquième 

it\\X.Q:  diagonalement  à  l'entrée  du  baffin  :  mais  efpeces  d'Ac- 
de  forte  que  dans  la  quatrième  l'occiput  répond  couchemens 
à  la  fymphyfe  facro-iliaque  droite ,  &  le  front  ^^^  ^^  j^ 
à   la   cavité  cotyloïde   gauche  :  au  lieu  que  tête  fe  pré- 
dans la  cinquième  ,    ce   dernier  eft  fitué  der-  ^^"^^* 
riere  la  cavité  cotyloïde  droite ,  &  l'occiput 
vis-à-vis  la  fymphyfe  facro-iliaque  gauche. 

1243.  Nous  avons  fait  remarquer  ailleurs  ,     Delama- 
que  l'Accouchement  étoit  en  général  plus  dif-  "^^^^  ^  ^P^~ 

T-  ^  ^  ^  ,  .     ter  Gans  ces 

ficile  ,  quand  la  tête  de  l'enfant  fe  prefentoit  deux  cas, 
ainfi  que  dans  les  premières  pofitions  ; 
la  face  fe  tournant  alors  prefque  toujours 
au-deffous  du  puhis.  Mais  il  eit  très-rare  , 
lorfque  le  baffin  de  la  mère  eft  bien  confor- 
mé 5  que  cette  feule  caufe  nous  oblige  à  re- 
tourner l'enfant  ;  parce  que  les  obftacles  qui 
en  réfultent ,  ne  fe  manifeilent  que  quand  la  tête 
fe  préfente  ,  pour  ainfi  dire^  au  paffage  ;  ôc 
Tome  L  H  h 


482  E  A  R  T 

que  fouventil  n'eil  plus  temps  de  la  repouffer 
pour  aller  prendre  les  pieds. 

1244.  Si  la  tête  ne  pouvoitfe  dégager  dans 
cette  pofition  oii  le  front  répond  à  l'arcade 
du  pubis ,  il  faudroit  donc  fe  fervir  du  for- 
ceps :  mais  on  ira  prendre  les  pieds  ,  fi  des 
caufes  étrangères  à  cette  pofition  ,  nous  in- 
vitent à  opérer  l'Accouchement  plutôt  ,  & 
fe  manifeftent  quand  la  tête  efl  encore  libre 
au-deffus  du  bafîin.  La  manière  de  retourner 
l'enfant  dont  le  fommet  de  la  tête  fe  préfente 
dans  la  quatrième  pofition  ,  efl:  exaftement 
la  même  que  pour  la  deuxième  ^  &  l'on  doit 
fe  conduire  dans  la  cinquième ,  comme  dans 
la  première.  Voyez  la  VP  &  la  VIF  ferions  , 
où  l'on  traite  de  ces  deux  efpeces  d'Accou- 
chemens.  ^  Nous  obferverons  feulement  ,  que 
c'efi:  fur-tout  dans  celles  que  nous  expofons 
que  l'Accoucheur  doit  tirer  prefque  unique-* 
ment  fur  le  pied  qui  efl  au-defîbus  du  piéis.. 
de  la  mère  ,  dès  que  l'un  &  l'autre  paroifTent 
au-dehors  ;  fçavoir  fur  le  pied  gauche  dans 
la  quatrième  efpece  ,  &  fur  le  pied  droit  dans 
la  cinquième  ;  afin  d'engager  les  ïq^qs  de 
l'enfant  plus  aifément  &  de  tourner  en  même 
temps  la  poitrine  vis-à-vis  l'une  des  fymphy- 
fes  facro-iliaques. 


nES    ACCOUCHEMEN  S.      483 

Section    X. 

Des  caractères  de  la  Jix'ieme  efpece  d^ Accouche- 
ment contre-nature  ,  dans  lequel  V enfant  prl- 
fente  le  fommet  de  la  tête  à  V orifice  de  la  ma-' 
trice  ;  &  de  la  manière  d'opérer  alors, 

X245.  ^^  poiition  de  la  tête  qui  cara^^érife     sixième 
cette  fixieme    efpece  d'Accouchement  ,    eft  ^^P^^^  ^^^' 
telle  que  le  front  répond  au  pubis  &  Focci-  ^^  renfant 

put  3ufacrum,  préfente    le 

1246.  Cette  efpece  d'Accouchement  confi- ^o"^^'^  ^^ 
dérée  comme  naturelle  réunit  en  elle  les  dif- 
ficultés effentielles  de  la  troifieme ,  quatrième  &c 
cinquième  efpeces  :  d'un  côté  la  tête  préfente  fon 

plus  grand  diamètre  au  plus  petit  du  détroit 
fupérieur  ^  &  de  l'autre  la  face  vient  conf- 
tamment  fe  placer  fous  le  pubis, 

1247.  Pour  épargner  à  la  femme  un  tra-  Deiacon- 
vall  alors  toujours  très-long  ,  même  quand  duke  qu'on 
le  baflln  a  toute  fa  largeur  naturelle  ,  on  doit  ^^^^   ^^^^^ 

dans     cette 

au  moment  de  1  ouverture  de  la  poche  des  efpece  d'Ac- 
eaux ,  ou  au  plus  tard  quelques  minutes  après  ,  couchement. 
détourner  l'occiput  de  deffus  la  faillie  du 
facrum ,  &  le  ramener  infenliblement  du  côté 
de  l'arcade  du  pubis  ,  à  mefure  que  la  tête 
s'enfonce  dans  le  bafiîn  ;  mais  il  ne  faut  ja- 
mais tenter  ce  déplacement  quand  elle  oc- 

H  h  X 


4§4  L'^  ^  T' 

cupe  entièrement  cette  cavité.  Ce  ne  feroît 
alors  qu'avec  des  forces  fiipérieures  que  la 
face  pourroit  être  conduite  de  deffous  le  pu-- 
bis  au-devant  du  facrum  ;  6c  ce  déplacement 
ne  pouvant  fe  faire  qu'au  dépens  d'une  tor- 
iion  extraordinaire  du  col ,  deviendroit  très- 
dangereux  pour  l'enfant  ,  s'il  ne  le  faifoit 
mourir  à  l'inilant. 

1248.  Quand  le  bafîin  de  la  mère  «eft  un 
peu  refferré  ,  ou  lorfqu'il  exifte  des  accidens, 
û  la   tête   peut    encore    être    repouflée ,  on 
doit   retourner    l'enfant    &    l'amener  par  les 
pieds  :    autrement  on  fe  fervira   du  forceps. 
Dans   le  premier   cas  ,   on  introduit ,  à  fon 
choix,  l'une   ou  l'autre   main  dans   la  matri- 
ce ;     on    applique    d'abord   les    doigts ,    fur 
l'un   des  côtés  de  la   tête  ,  &    le  pouce  fur 
l'autre  ;   afin  de    l'empoigner  avec    affez   de 
force  5  pour  lui  faire  exécuter  un  mouvement 
de  pivot,  au  moyen  duquel  on  tourne  la  face ,, 
vers  l'un  des  côtés    du  baffin  ;  fçavoir  vers 
le  côté   gauche  ,   fi  l'on  fe  fert  de  la  main 
droite  ,   &  vice  vcrfâ.  Après  avoir  déplacé  la 
tête  ainli ,  &;  l'avoir  réduite  à  l'une  des  po- 
litions    qui   conflituent  les    deux    premières 
efpeces  d'Accouchemens   du  genre  que  nous 
détaillons  ,  on   continue  d'avancer  la  m.ain , 
pour  prendre  les  pieds  ,  comme  il  a  été  pref- 


I>£S    A  C  COU  C^E  MENS.      485 

crit  à  l'occaiion  de  ces  dernières.  On  obferve 
de  plus  5  en  chemin  faifant  ,  de  tourner  la 
poitrine  de  l'enfant  dans  le  même  fens  que 
la  face  ,  &:  de  faire  faire  au  tronc  ,  félon  fon 
axe  ,  un  mouvement  de  rotation  femblable  à 
celui  qu'on  a  fait  décrire  à  la  tête  dans  le 
premier  inilant.  Du  refle  on  achevé  l'Ac- 
couchement comme  dans  les  efpeces  précé- 
dentes. 

ARTICLE    V  I. 

Des  Accouchemens  contre  -  nature  du  cinquième, 
genre  ,  ou  dans  kfquels  Venfant  préfente  la 
face,  , 

1249.    Les    auteurs   fourniflent    beaucoup  DesAccou» 
d'exemples  d'Accouchemens  ,  oii  l'enfant  pré-  chemens  ou 

r  •      1      r  V   15      -r  11  •  •     l'enfant  pré- 

lentoit  la  race  a  1  orifice  de  la  m.atrice  ;  mais  fenteiaiace. 
la  plupart  de  ces  auteurs  font  fi  diffus  qu'on 
a  peine  à  les  comprendre  :  de  forte  que  bien 
loin  de  nous  éclairer  fur  la  conduite  qu'il 
faut  tenir  en  pareil  cas  ,  leurs  préceptes  con- 
tradiftoires  ne  fervent  fouvent  qu'à  nous  dé- 
tourner du  chemin  qu'il  fau droit  fuivre.  Tout 
ce  qu'on  remarque  à  travers  cette  obfcurité  , 
c'eil  que  parmi  les  femmes  dont  l'enfant  fe 
préfentoit  ainfi  ,  les  unes  fe  font  délivrées 
feules  &  que  l'Accouchement  des  autres  a  été 
des  plus  laborieux. 

Hh3 


J^S6  LArt 

Section     première. 

Des  caufes  ,  desjignes  ,  &  différences  des  Accoii- 
chemens  y  dans  lefquels  l'enfant  préfente  la  face» 

Des  caufes      1250.  Prefque  toiis  ceux  qui  ont  fait  men- 
qmdétermi-^jçjj^  de  Cette  mauvaife  pofition  de  l'enfant. 

nent  la  face  \    19    1  i«       •    /     i      1  «ou 

de  l'enfant  à  ^  attribuent  a  1  obliquite  de  la  matrice  ;  &  1  on 
fepréfenter.  ne  peut  difconvenir  que  cette  obliquité  n'en 
foit  au  moins  une  caufe  éloignée  ou  prédiA 
pofante.  La  face  ,  malgré  la  déviation  dont 
il  s'agit  y  ne  fe  préfente  prefque  jamais  dans 
le  commencement  du  travail  :  ce  n'eil  d'abord 
que  le  haut  du  front ,  &  elle  ne  s'avance , 
-  qu'autant  que  les  efforts  de  l'Accouchement 
fe  répètent. 

115 1.  Ceux  qui  ont  bien  compris  ce  que 
nous  avons  dit  du   méchanifme   de  la  mau- 
'  vaife  fituation  que  la  tête  prend  quelquefois 
en  fe  plongeant  dans  le  fond  du  baiîin ,  lorf- 
qu'elle  préfente  le  vertex  ^  ne  feront  point  em- 
barraffés  pour  expliquer  comment  la  face  peut 
s'y   engager  ;    &:  ils    concevront    clairement 
d'ailleurs  d'où  proviennent  les  difficultés  qui 
s'oppofent  alors  à  l'Accouchement  ,    ou  qui 
le  rendent  au  moins  toujours  des  plus  longs 
&  des  plus  laborieux.  Voye^^  §.  12 13   ÔC  fui- 
yans;  jufqu'au  §.  jiio. 


D  ES    A  C  cou  C  H  EMEN  s.      487 

1252.    On  reconnoît  aifement  la  face   en    Carafteres  j 

touchant  la  femme  dans  les  premiers  momens  ^^  ^^  ^^^^'  | 

qui  fuivent  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux  ;  ^ 

parce  que  les  fignes  qui  la    cara£l:érifent   ne  ; 

font  pas  encore  mafquéspar  la  tuméfaftion  ; 

qui  Y  furvient  un  peu  plus  tard  :  ces  fignes  1 

diftinâ:ifs  font  le  nez  ,  la  bouche ,  le  menton ,  >  : 
le  rebord  des  orbites  6l  la  future  qui  règne 

le  long  du  front.  { 

1253.  Nous  diflinguerons  quatre  efpeces  ^^^  p^^^,  j 
d'Accouchemens  dans  lefquels  l'enfant  préfente  tions  que  la  | 
la  face ,  relativement  aux  quatre  pofitions  prin-  ^^^    P^^^  ; 

'  ,    .       ^  J        A    1"     prendre  re-  . 

cipales  que  cette  région  peut  prendre  aie-  jativement         \ 
gard  du  bafîin.  aubaflin.  -        i 

1254.  Dans  la  première ,  la  longueur  de  la 

face  fe  préfente  félon  le  plus  petit  diamètre       ^  : 

du  détroit  fupérieur,  le  front  eft  fitué  au-delïus  \ 
du  pubis ^  &c  le  menton  répond  à  l'angle  facro- 

vertébral.  ; 

1255.  Dans  la  féconde  pofition  ,  la  Ion-  ] 
gueur  de  la  face  fe  préfente  auiîi  parallèlement  \ 
au  petit  diamètre  de  l'entrée  du  bafîin  ;  mais  J 
le  menton  fe  trouve  derrière  le  pubis ,  &  le  j 
front  au-devant  du  facrum,                                               .  ] 

1256.  Dans  latroifieme,  la  face  eu.  fituée 
tranfverfalement  à  l'égard  du  baflin  ,  de  ma-  .       ^ 
hiere  que  le  front  répond  au  côté  gauche  de 

celui-ci  5  &  le  menton  au  côté  droit.  ^ 

Hh4  J 


48g  r  A  R  T 

1257.  Le  contraire  a  lieu  dans  la  quatrième 
efpece,  le  front  étant  placé  vers  le  côté  droit, 
6c  le  menton  vers  le  gauche. 

1258.  Ces  quatre  politions  ne  fe  rencontrent 
pas  aulîi  fréquemment  les  unes  que  les  autres  : 
les  deux  dernières  font  les  plus  ordinaires  , 
quoiqu'elles  foient  elles-mêmes  très-rares ,  fi 
on  les  confidere  relativement  aux  autres  po- 
rtions de  l'enfant  5  foit  bonnes  ,  ou  mau- 
vaifes. 

1259.  Ces  Accouchemens  doivent  paffer 
pour  contre-nature  5  indépendamment  des  ac- 
cidens  qui  peuvent  rendre  tels  ceux  où  l'en-^ 
fant  fe  préfente  de  la  manière  la  plus  avanta- 
geufe.  Pour  qu'ils  fe  faffent  feuls ,  félon  le  lan- 
gage vulgaire  ^  il  faut  que  la  tête  foit  très- 
petite  &  le  balîin  de  la  mère  en  même  temps 
très-large  ;  autrement  ils  deviennent  fort  longs 
&  fort  difficiles  :  les  enfans  naiffent  avec  la 
face  tuméfiée  &  livide  5  &  prefque  toujours 
privés  de  la  vie ,  ou  tout  au  moins  prêts  à  la 
perdre  ,  à  caufe  de  l'engorgement  du  cerveau. 

Section     IL 

Des  indications    générales    que   nous   offrcjit  Us 
Accouchemens  où  V enfant  préfente  la  face, 

1160,  Les  obilacles  qui  s'oppofent  le  plus 


re- 


nES    ACCOVCHEMENS.       489 

roiivent  à  l'Accouchement  où  la  face  fe  pré- 
fente  ,  les  difficultés  que  la  femme  éprouve  à 
fe  délivrer  feule  ,  même  dans  les  circonflances 
les  plus  favorables  ,  ainfi  que  le  danger  qui 
menace  alors  l'enfant ,  femblent  nous  inviter , 
dans  tous  les  cas  ,  à  venir  au  fecours  de  l'une 
&  de  l'autre. 

1 26 1 .  L'indication  la  plus  générale  que  nous   Des  cas  où 
offre  ce  genre  d'Accouchement  confifte  à  re-  ^^  convien- 
drefler  la  tête  de  l'enfant  ;  c'eft-à-dire  à  faire  j^çneriatête 
remonter  la  face  &C  defcendre  l'occiput  pour  à  fa  fituation 
rappeller  le  fommet  à  fa  iituation  ordinaire,  naturelle, & 
Quand  on  ne  peut  féconder  auiîi  heureufement  -^  £3^. 
les  efforts  de  la  nature,  foit  parce  qu'on  efl  tourner l'ea 
appelle  trop  tard ,  ou  que  des  circonflances       " 
accidentelles   préfentent  une    indication  plus 
urgente  ,  comme  celle  d'opérer  l'Accouche- 
ment fur  le  champ  ,  on  eu  obligé  de  retourner 
l'enfant ,  pour  l'amener  par  les  pieds  ;  ou  d'ex- 
traire la  tête  avec  des  inilrumens. 

1262.  C'efl  5  félon  quelques-uns  ,  perdre  im 
temps  précieux  que  de  s'occuper  à  convertir 
la  mauvaife  pofition  de  la  tète  en  une  meil- 
leure ,  parce  qu'on  y  réuflit  rarement  :  mais 
on  y  réufîiroit  plus  rarement  encore  ,  qu'on 

■îne  devroit  pas  négliger  au  moins  de  le  tenter , 
eu  égard  aux  avantages  que  l'enfant  pourroit 
en  retirer  ,  &  au  danger  qui  accompagne  fou- 


49^  L' A  R  T 

vent  les  autres  méthodes  d'opérer  l'Accou-* 
chement. 
De  la  ma-      1263.  Lorfqu'on  fe  propofe  de  ramener  la 
mère  d'ope-  ^^^^  ^  ç^  pofition  naturelle ,  c'efl  moins  fur  la 

fer  en  fféne™ 

rai  ,  pour  ^^^^  qu'on  doit  agir ,  en  la  repoulTant  5  comme 
ramener  la  la  plupart  dcs  Accoucheurs  l'ont  confeillé  5  que 
tece  a  a  1-  ç^^^  l'occiput  ,  qu'il  faut  tâcher  d'accrocher  de 

tuation    na-*  . 

lurelle,  quelques  doigts  pour  l'entraîner  en-bas.  Quand 
la  tête  efl:  libre  fur  l'entrée  du  baiTm ,  ce  pro- 
cédé peut  s'exécuter  fans  beaucoup  de  peine  ; 
mais  il  efl:  toujours  très-difficile  ,  6c  fouvent 
impraticable  ,  lorfqu'elle  occupe  le  fond  de 
cette  cavité ,  6c  qu'elle  y  efl  étroitement  ferrée; 
parce  que  les  doigts  ne  peuvent  plus  pénétrer 
afTez  loin  pour  embraffer  le  derrière  de  la  tête. 
Un  levier  plus  courbe  &;  plus  large  que  celui 
qui  efl  connu  parmi  nous  ,  offre  quelquefois 
les  mêmes  avantages.  Foyq  §.  1726  ôc  fui- 
vans,  jufqu'au  §.  1744  inclufivement. 

1264.  Si  l'on  trouve  afTez  de  reffources 
dans  les  forces  de  la  na^ture  pour  opérer  l'Ac- 
couchement ,  il  faudra  donc  efTayer  de  rame- 
ner la  tête  à  fa  bonne  pofition  :  dans  l'état 
contraire  ,  on  retournera  l'enfant ,  &:  on  l'a- 
mènera par  les  pieds  ,  à  moins  que  d'autres 
circonflances  ne  s'y  oppofent  &  n'exigent  l'u- 
fage  du  levier  ou  du  forceps. 


DES   ACCOU  CHEMEN  S.      49I 

S  E   C   T  I   O   N      I  I  I. 

Méthode  <£opirer  V Accouchement  de  la  première 
efpece  où  L'enfant  préfente  la  face, 

1265.  Cette  efpece  d'Accouchement  eft  une    De  la  ma- 
des  plus  rares  qui  puiffent  fe  rencontrer  ;  &  il  ^^^^^  d'ope- 
s'en  faut  aufli  de  beaucoup  que  la  poiition  de  première 
la  tête  qui  la  conftitue  foit  des  meilleures  :  pofition  de 
elle  eil  même  telle  que  le  plus  fouvent  on  ne  ^^^^^^>v^^^ 

,  \    19  1  11  •  ramener    la 

peut  la  ramener  a  1  une  de  celles  -  ci ,  parce  ^ête  de  l'en- 
que  la  main  ne  peut  être  conduite  directement  fant  à  fa  fî- 
fur  l'occiput  pour  l'entraîner  en  en-bas  5  comme  ^^^"°^  ^^' 
dans  les  pofitions  fuivantes.  Pour  parvenir  à 
ramener  la  tête  à  fa  iituation  naturelle ,  dans 
le  cas  dont  il  s'agit ,  il  faudroit  repoùffer  la 
face  en  agiffant  fur  les  côtés  du  nez  ,  ce  qui 
ne  feroit  pas  fans  inconvëniens  pour  l'enfant  ; 
ou  bien  ,  il  faudroit  d'abord  la  déplacer 
&  la  diriger  tranfverfalement  à  l'égard  du  baf- 
fin  5  afin  de  conduire  enfuite  la  main  fur  la 
région  occipitale  comme  dans  la  troifieme  ou 
la  quatrième  pofition  :  mais  £  ces  procédés 
ne  font  pas  faciles  à  exécuter  même  à  l'inllant  de 
l'écoulement  des  eaux  ,  à  plus  forte  raifon  , 
lorfque  la  tête  de  l'enfant  a  déjà  franchi  le 
détroit  fupérieur  ,  &  qu'elle  occupe  le  fond 
du  baffin. 


De  la  ma-      12  66.  Quatid  il  eft  néceffaire  de  fetoiifnef    \ 
niere  de  rc-  l'enfant  DOur  l'amener  par  les  pieds  ,  on  peut     : 

tourner  l'en- .      ,..-'  r      r        -         ^       ^  .         /  . 

fant  dans  ce  indifteremment  le  lervir  de  la  mam  droite 
même  cas.  OU  de  la  main  gauche.  On  l'introduit  en  fui-  \ 
vant  le  facrum  ,  &  dans  un  état  de  fupination ,  \ 
jufqu'à  ce  que  l'extrémité  des  doigts  foit  par-  \ 
venue  fous  le  menton  de  l'enfant  ;  on  écarte  \ 
alors  ceux-ci  pour  embraffer  exadement  le  bas  ] 
de  la  face  ^  &  la  repoufîer  ;  on  .porte  eniuite  j 
la  tête  fur  l'une  des  foffes  iliaques ,  favoir  \ 
fur  la  droite  fi  on  fe  fert  de  la  main  droite  ,  ' 
&  vice  verfâ  ,  mais  en  obfervant  de  tourner  la 
face  en  même  temps  vers  l'autre  côté  :  ainfi  ' 
que  nous  l'avons  recommandé  à  l'occaiion  de  \ 
la  troiiieme  &:  fixieme  efpeces  d'Accouchemens  ; 
oii  le  fommet  de  la  tête  fe  préfente.  Après  cela  1 
on  va  prendre  les  pieds  comme  dans  ce  der*  -  \ 
nier  cas.  | 

S    E    C    T     I    O    N      I  V.  1 

Méthode    (£ opérer  V Accouchement  de   la  féconde     j 
tfpece  5  ou  r enfant  préfente  la  face. 

Seconde        1267.  Si  l'on  peut  encore  efpérer  de  fléchir 
cfpece  d'Ac-  la  tête  de  l'enfant  fur  fa  poitrine  ,  &  de  ra-     | 

couchement  ,       ^  ,  v     u      .    '       j  ' 

V ,  ^     r  mener  le  lommet  ou  le  vertex  a  1  entrée  du     ; 

ou  la  race  le  1 

préfente,  &  balîin,  quand  la  face  fe  préfente  dans  la  po-     j 
de  la  manie-  fjtion  qui  conftitue  cette  efpece  d'Accouché-    J 


DES    Ac  COUCHEMEN  S.       495 

ment ,  on  ne  doit  guère  fe  promettre  de  la  ré-  re  de  Topé- 
duire  entièrement  à  fa  pofition  naturelle  :  fi  "^^^^ 
ce  n'eft  peut-être  dans  le  moment  où  la  poche 
àes  eaux  vient  à  s'ouvrir  ;    encore  ne  feroit- 
ce  pas  fans  de  bien  grandes  difficultés  qu'on 
y  parviendroit.  Ce  déplacement  n'eft  plus  pof- 
fible  5  &  il  feroit  même  dangereux  de  le  ten- 
ter 5  lorfque  ce  fluide  efl  écoulé  depuis  quelque 
temps.  Si  l'on  veut  effayer  de  l'opérer  dans 
le  premier  moment ,  il  faut  avancer  une  main 
le  long  du  facrum  &  de  la  partie  poflérieure 
de  la  matrice  ,  jufqu'à  ce  que  les  doigts  puif- 
fent  embralTer  l'occiput  affez  étroitement  pour 
l'entraîner  ,  &  forcer  par  ce  moyen  la  face  à 
remonter.   On  tourne  enfuite  cette  même  ré- 
gion occipitale  vers  l'une  des  cavités  coty- 
loïdes  5  afin  de  la  diriger  infenfiblement  dans 
les  derniers  temps  fous  l'arcade  du  pubis. 

1 268.  Lorfqu'on  rencontre  trop  de  difficulté 
dans  cette  entreprife ,  ou  bien  que  les  circonf- 
tances  exigent  qu'on  retourne  l'enfant  &  qu'on 
l'amené  par  les  pieds ,  on  peut  encore  ,  à  fon 
gré  5  introduire  l'une  ou  Fautre  main  dans  la 
matrice.  On  dégage  d'abord  la  tête  du  détroit 
fupérieur ,  en  la  faifant  remonter  convenable- 
ment :  on  la  faifit  enfuite  de  manière  à  pou- 
voir en  détourner  le  lommet  de  defTus  la  fail- 
lie àwjacrum^  6c  le  diriger  vers  l'une  des  foiles 


494  V  A  R  T 

iliaques ,  favoir  ,  vers  la  droite  quand  on  fe 
fert  de  la  main  droite  ,  6*  vïu  verfd.  Après 
avoir  donné  cette  poiition  tranfverfale  à  la 
tête,  on  inlinue  la  main  en  fuivant  im  des  côtés 
de  l'enfant ,  pour  aller  prendre  les  pieds  ôc 
terminer  l'Accouchement  félon  les  règles  pref- 
crites  à  Toccafion  de  la  fixieme  efpece,  où  le 
vcrux  fe  préfente. 

Sectio^^     V. 

Méthode  particulière  d'opérer  P Accouchement  de  la 
troijieme  efpece  ,  où  V enfant  préfente  la  face, 

Troifieme      12  69.  Quand  l'on  n'a  d'autres  indications  à 

efpece d'Ac-  remplir  dans  cette  efpece  d'Accouchement  que 

.  ,  r.     r  celle  de  ramener  la  tête  à  fa  Situation  natu- 

ou  la  face  le 

prefente  ,&  relie  ,  on  doit  introduire  la  main  droite  vers 
de  la  manie-  \q  ^ôté  gauche  du  baiîin  5  jufqu'à  ce  qu'on 
puilTe  recourber  le  bout  des  doigts  au-deffus 
de  l'occiput  pour  l'entraîner,  en  tirant  à  foi. 
Si  la  tête  étoit  defcendue  dans  le  fond  du  baf- 
lin  5  fans  cependant  y  être  trop  ferrée  ,  de 
manière  qu'on  ne  puiffe  avancer  les  doigts 
affez  loin  fur  l'occiput ,  il  faudroit  effayer 
de  relever  la  face  ,  au  moyen  de  quelques 
doigts  de  la  main  gauche  placés  fur  la  mâ- 
choire fupérieure  ,  &:  à  côté  du  nez.  Si  l'on 
pouvoit  ainii  repouffer  le  bas  de  la  face ,  on 


rer. 


DES   Ac  COUC  H  EMJENS.      495 

firayeroit  un  chemin  plus  libre  à  l'autre  main  du 
côté  de  l'occiput  :  mais  comme  l'on  ne  fauroit 
agir  avec  trop  de  précaution  fur  l'endroit  indi- 
qué ,  fi  l'on  éprouvoit  quelques  difficultés  à 
faire  remonter  la  face  de  cette  maniéré  ,  il 
vaudroit  mieux,  crainte  de  la  meurtrir  &;  de 
la  contondre  ,  appliquer  le  levier  fur  le  der- 
rière de  la  tête.    Voye^  §.  1738  &  fuivans. 

1 270.  Quand  on  efl  obligé  de  retourner 
l'enfant ,  foit  qu'on  ait  ramené  la  tète  à  fa  po- 
£tion  naturelle  ou  non  ,  l'on  doit  fe  conduire 
comme  dans  la  première  efpece  d'Accouche- 
ment où  le  vertex  fe  préfente.  On  introduira 
donc  la  main  gauche  dans  la  matrice ,  en  la 
dirigeant  le  long  du  côté  gauche  de  l'enfant , 
pour  aller  prendre  les  pieds.  Voye^  §.  123 1 , 
jufqu'au  §.  1235  inclufivement. 

Section    VI. 

Méthode  d'opérer  l'Accouchement  de  la  quatrième 
efpece ,  oîi  V enfant  préfente  la  face, 

1271.  Cette  efpece  d'Accouchement  diffère  Quatrième 
peu  de  la  précédente  5  quant  à  la  manière  de  efpece  d'Ac- 
l'opérer  ;  fi  ce  n'eft  qu'on  doit  exécuter  de  la  ^^"^^f^^f 

\  ^        ,       ,  ou  la  face  fe 

main  gauche  tout  ce  qui  vient  d'être  prefcrit  préfeme ,  & 
pour  la  droite,  &  vice  verfâ.  Veut-on,  par  de  la  manie- 
exemple  ,  changer  la  pofition  de  la  tête  en  une  ^^  ^   ^^^' 


49^  L'  A  R  T 

meilleure  ,  il  faut  introduire  la  main  gauche 
vers  le  côté  droit  du  bafîin  ,  pour  accrocher 
l'occiput  5  qui  eil  au-defîlis  ,  &  l'entraîner: 
mais  on  fe  fert  de  la  main  droite  lorfqu'il  eil 
néceffaire  de  retourner  l'enfant  &:  de  l'amener 
par  les  pieds.  On  obferve  d'ailleurs  les  pré- 
cautions ci  -  devant  énoncées  ;  &:  quand  les 
pieds  font  fortls ,  on  termine  l'Accouchement 
comme  file  fommet  de  la  tête  fe  ïixt  préfenté 
-dans  la  féconde  pofition.  /^oje:^  §.  1236  Ô2 
fuivant  {a), 

A  R  T  I  C  L  E     V  I  L 

Des  Accouchemens  contu-natuu  dujixkmc  genre  l 
ou  bien  dans  Uf quels  V enfant  préfente  le  devant 
du  col  y  vulgairement  appelle  la  gorge. 

DesAccou-      1272.    On  peut  inférer  du  filence  que  la 
chemens  où  plupart  des  Auteurs  ont  gardé  fur  les  Accou- 

Tenfant  pré- 
fente le  de-    ■■ -— — 

vant  du  coi.  ^^^  Quelques  Auteurs  font  mention  d'Accouche- 
mens  oii  l'enfant  préfente  le  front;  &  l'un  d'entre 
eux  ajoute  même ,  qu'ils  font  plus  fâcheux  que  ceux 
où  il  préfente  la  face  :  mais  cette  allégation  efl:  abfo- 
lument  faufle.  Comme  ces  Accouchemens  fe  trouvent 
compris  dans  les  deux  derniers  genres  que  nous  ve- 
nons de  décrire ,  8c  qu'ils  offrent  les  mêmes  indica- 
tions ,  nous  avons  cru  devoir  nous  difpenfer  de  les 
expofer  en  particulier, 

chemens 


r>ES    ACCO  UCHEMEN s.       497 

cliemens  oii  l'enfant  préfente  la  partie  anté- 
rieure du  col ,  qu'ils  font  extrêmement  rares  :  de 
la  Motte  eil:  prefque  le  feul  qui  en  ait  fait  men- 
tion ;  encore  n'en  cite-t-il  que  deux  exemples. 

Section    première. 

Des  caufes  ,  desjignes  &  des  différences  des  Accou- 
chemens ,  oîi  V enfant  préfente  le  devant  du  col  , 
ainji  que  des  indications  qu'ils  nous  offrent, 

1273.  Ces  Accouchemens  ont  tant  de  rap-  Des  caufes 
port  avec  ceux  du  genre  précédent  qu'on  peut  q"i  peuvent 
les  regarder  comme  l'efFet  des  mêmes  caufes.  ^°^^'^''  ^^^^ 
On  conçoit  racilement  pourquoi  le  devant  du  vaife  fitua- 
col  5  plutôt  qu'une  autre  région  de  la  furface  ^i^^  ^^  l'en-. 
de  l'enfant  ,  vient  fe  placer  fur  l'entrée  du 

baiïin ,  lorfqu'on  fait  attention  qu'au  moment 
de  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux  le  grand 
diamètre  du  corps  de  l'enfant  peut  être  incliné 
à  l'égard  de  l'axe  du  baiîin ,  de  manière  que 
le  front  fe  trouve  appuyé  fur  le  rebord  du  dé- 
troit fupérieur  du  côté  oppofé  à  celui  de  l'o- 
bliquité ;  car  dans  ce  cas  l'effet  des  contrariions 
de  la  matrice  fe  borne  prefque  uniquement  à 
renverfer  la  tête  en  arrière  ,  ôc'à  faire  avancer 
la  région  dont  il  s'agit. 

1274.  Cette  inclinaifon  du  grand  diamètre 
du  corps  de  l'enfant  à  l'égard  de  l'axe  du  baf- 

Tome  h  \\ 


49^  L'  A  R  T 

fin  de  la  mère ,  peut  être  une  fuite  de  robli» 
quité  de  la  matrice ,  ou  feulement  de  la  grande 
quantité  d'eau  qu'elle  contient.  Si  ces  caufes 
qui  fe  rencontrent  fouvent  enfemble  ne  for- 
cent pas  conftamment  la  partie  antérieure  du 
col  à  fe  préfenter  ,  c'efî:  que  la  fituation  de 
l'enfant^  à  l'inftant  de  l'écoulement  des  eaux, 
n'eft  pas  toujours  la  même  relativement  au 
détroit  fupérjeur. 

1275.  ^^^  ^^^^  clairement  pourquoi  l'enfant, 
dont  le  devant  du  col  fe  préfente  le  premier , 
ne  peut  naître  fans  les  fecours  de  l'art.  L'obf- 
tacle  vient  alors  du  défaut  de  proportion  qui 
exiile  entre  le  vuide  du  balîin  &  le  volume 
des  parties  qui  s'efforcent  de  s'y  engager  en 
même  temps ,  c'eft-à-dire  de  la  tête  &  de  la 
poitrine. 
Des  carac-  1276.  Ce  n'eft  qu'au  moment  de  l'ouverture 
teres  qui     j^  |^  poche  des  eaux  5  &  mêm.e  quelque  temps 

font  recon-  ^  ,  a         1       1  i 

noîtreiede- ^P^^^  ,  qu  OU  peut  reconnoitre  le  devant  du 
vant  du  col.  col  ;  parce  que  les  fignes  caraftérifliques  de 
cette  région  ,  qu'on  ne  touche  que  très-fuper- 
ficiellement  avant  c^t  inftant ,  font  peu  fen- 
fibles,  &  que  ceux  qui  pourroient  difliper  toute 
incertitude,  font  encore  fouvent  éloignés  du 
cercle  que  le  bout  du  doigt  peut  alors  parcourir. 
Ces  derniers  lignes  font  le  menton ,  &  le  haut 
de   la    poitrine  ,     que    dénotent    clairement 


DES    ACCOUCHEMENS.      499 

l'cchancriire    du   Jîernum    &C    les    clavicules. 

1277.  Le  devant  du  col  ne  fe  préfente  pas     Des  pofi- 
toujours  de  la  même  manière  à  l'entrée    du  fions  que  le 


neur. 


baiîin  :  on  remarque  ,  dans  l'une    des  deux   ^7^"'^ 

^       /  col    peut 

obfervations  communiquées  par  de  la  Motte  ,  prendre  à 
que  le  menton  fe  trouvoit  accroché  au  pubis ,  l'égard  du 
Se  qu'il  répondoît  3.\\facrum  dans  l'autre.  Quoi-  ^  ^^^  ^^'^ 
que  perfonne  n'ait  parlé  bien  clairement  des 
poiitions  tranfverfales ,  ou  un  peu  diagonales 
de  cette  région  ,  elles  paroiflent  cependant , 
d'après  la  forme  du  bafîîn  &:  des  parties  de 
l'enfant ,  devoir  être  plus  fréquentes  que  les 
autres.  Nous  réduirons  toutes  ces  poiitions  à 
quatre  principales. 

1278.  Dans  la  première  ,  la  longueur  du 
col  fe  trouve  placée  félon  le  petit  diamètre 
du  détroit  fupérieur ,  de  manière  que  le  bas 
de  la  face  eft  appuyé  fur  le  pubis ,  &  le  haut 
de  la  poitrine  fur  la  faillie  du  facrum. 

1279.  Dans  la  féconde  ,  c'efl:  la  poitrine 
qui  fe  trouve  au-deffus  du  pubis  ,  &  la  face 
vers  le  facrum  ;  mais  un  peu  de  côté  à  caufe 
de  la  faillie  de  ce  dernier. 

1280.  Dans  la  troiiieme  pofition  ,  le  col  eil 
placé  tranfverfalement ,  de  forte  que  la  tête 
efl  appuyée  fur  le  devant  de  la  foffe  iliaque 
gauche ,  &  la  poitrine  fur  la  droite. 

1281.  Dans  la  quatrième  pofition  ,  l'enfant 

Ii2 


5 00  L^  A  R  T 

^  eil  aiifîl  placé  en  travers ,  mais  de  façon  que 

la  poitrine  eft  iituée  fur  la  fofle  iliaque  gau-; 
che  5  àc  la  tête  fur  la  droite. 

1282.  Ces  quatre  positions  qui  conflituent 
autant  d'efpeces  d'Accouchemens ,  font  égale- 
ment fâcheufes  pour  l'enfant.  Il  ne  peut  naître 
dans  cette  attitude  ,  oii  la  tête  eft  renverfée 
fur  le  dos  ;  &  le  danger  qui.  le  menace  eil 
proportionné  à  la  force  &  à  la  durée  de  la 
pfelîion  qu'il  éprouve  de  la  part  de  la  matrice, 
après  l'écoulement  des  eaux. 
Des  indi-      1283.  Les  indications  générales  que  nous 
cations  que  offrent  CCS  fortes  d'Accouchemens  ,  relative- 
nous  o  rent  ^^^^^  ^  j^  manière  de  les  terminer  ,  fe  rédui- 

ces  diverles  .  ^ 

pofitions.  fent  aux  deux  fuivantes  :  il  faut  ramener  la 
tèto.  de  l'enfant  à  fa  fituation  naturelle  ,  ou 
aller  prendre  les  pieds  ;  mais  il  eft  toujours 
Çi  difficile  de  fatisfaire  à  la  première  de  ces 
indications ,  même  dans  les  circonilances  les 
plus  favorables ,  que  nous  ne  confeillons  pas 
de  le  tenter. 

Section    IL 

Méthode  d'opèrcf  V Accouchement  de  la  première, 
efpece  ou  V enfant  prefcnte  le  devant  du  col. 

„     /         1284.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement, 
efpece d'Ac- cil  il  efl  toujours  néceffaire  d'aller  chercher 


DES    Ac  COUCHEMENS.       JOI 

les  pieds  de  l'enfant  &:  de  le  retourner  ,   on  couchemenc 

X    r  1      •         •  1    •        15  15      X       où  le  devant 

peut,  a  Ion  choix,  introduire  lune  ou  1  autre  ^^^^^ç^^^^^ 
main  dans  le  fein  de  la  femme.  On  l'infinue  fente ,  &  de 
d'abord  en-deffous  ,  jufques  fur  la  poitrine  de  ^^    manière 

15      r  r  •  /-    15  11  '     ^^  l'opérer. 

1  entant  ;  eniuite  ,  li  i  on  opère  de  la  mam 
droite ,  on  dirige  les  doigts  en  les  recourbant 
un  peu  fur  le  coté  &  la  hanche  droite ,  pour 
embraffer  le  tronc  de  manière  à  le  faire  rout- 
ier fur  fon  axe ,  &  à  lui  tourner  le  ventre  du 
côté  gauche  de  la  femme  ,  autant  qu'il  efl 
poffible.  Après  cela  ,  on  va  chercher  le  pied 
droit ,  &  on  l'entraîne  jufqii'à  la  vulve  ,  où 
on  le  retient  au  moyen  d'un  lacs, fi  on  le  juge 
à  propos  ,  tandis  qu'on  reporte  la  main  vers 
le  fond  de  la  matrice  pour  en  dégager  le  fé- 
cond. Dès  qu'ils  font  fortis  l'un  6c  l'autre ,  on 
tire  un  peu  plus  fort  fur  le  premier ,  pendant 
quelques  inilans  ,  &:  enfuite  fur  les  deux  éga- 
lement ;  obfervant  alors  d'appuyer  légèrement 
d'une  main  fur  l'endroit  du  ventre  de  la  femme, 
où  répond  la  tête  de  l'enfant ,  comme  pour  la 
repouffer  en  en-haut.  Quand  on  a  introduit 
la  main  gauche  dans  la  matrice  ,  au  lieu  de 
la  droite ,  on  dirige  les  doigts  vers  la  hanche 
gauche  de  l'enfant  ,  en  paffant  obliquement 
fous  fa  poitrine ,  qu'on  s'efforce  de  tourner 
vers  le  côté  droit  de  la  mère  ;  enfuite  on  dé- 
gage les  pieds  fuccelîivement ,  comme  dans  le 

Ii3 


^01  L'A   R    T 

cas  précédent  ;  mais  en  commençant  par  celui 
du  côté  gauche ,  pour  terminer  l'Accouchement 
avec  les  précautions  indiquées.        ■. 

Section    II  L  ' 

De  la  manier c  (T opérer  r Accouchement  de  la  fe^ 
conde  efpece ,  oà  t  enfant  préfente  le  devant  du 
coL 

Seconde  1285.  Il  paroît  impofîible  que  la  face  de 
efpece  d'Ac-  penfant  puîlTe  refter  fur  la  faillie  de  la  colonne 
où  le  devant  lon^^aire,  dans  la  poiition  du  col  dont  il  s'agit, 
du  col  fe  pré-  &  que  le  menton  fe  préfente  diredement  au- 
fente.  devant  de  l'angle  fupérieur  du.  facrum  :  le  plus 

fouvent  5  il  cela  n'arrive  pas  toujours  ainfi,  la 
face  fe  place  fur  le  côté  de  cette  faillie. 
jy^,  1286.  Dans  ce  cas  ,  le  rapport  de  l'enfant 

niere  d'opé-  avec  le  baffm  &  Ton  attitude  dans  la  matrice, 
rer  dans  ce  font  tcls  qu'on  entrevoit  à  peine  comment  on 
pourra  porter  la  main  jufqu'aux  pieds ,  &c  fur- 
tout  quand  les  eaux  font  écoulées  depuis  long- 
temps. Pour  opérer  plus  fûrement  alors ,  l'Ac- 
coucheur fera  choix  de  fa  main  droite  ,  toutes 
les  fois  que  la  face  fera  placée  fur  le  côté  droit 
de  la  colonne  vertébrale ,  &  vice  verfâ.  L'ayant 
introduite  jufqu'au-deiTus  de  l'oreille  droite  de 
l'enfant,  on  portera  la  tête  vers  le  devant  de 
la  fo ITe  iliaque  ^  fur  laquelle  elle  efl:  déjà  ap- 


cas 


nES  Accou en EMEN s.     503 

piiyée ,  pendant  que  de  l'autre  main  ,  appliquée 
fur  le  ventre  ,  on  inclinera  le  fond  de  la  ma- 
trice du  côté  gauche  ;  afin  de  donner  à  l'en- 
fant une  position  prefque  tranfverfale  à  l'égard 
du  bafîin ,  &  de  favorifer  le  refte  de  la  ma- 
nœuvre. Après  avoir  opéré  ce  déplacement 
autant  qu'il  eft  poffible  de  le  faire ,  on  diri- 
gera la  main  qui  efl  en-dedans  ,  fur  le  pied 
droit ,  &  on  le  fera  defcendre  le  plus  qu'on 
pourra  avant  d'aller  chercher  le  fécond.  On 
continuera  d'opérer  d'ailleurs  comme  dans  la 
polition  précédente. 

1287.  Lorfqu'on  eft  obligé  de  fe  fervir  de 
la  main  gauche  ,  il  faut  l'introduire  vers  le 
côté  droit  du  baffin ,  afin  de  porter  la  tête  de 
l'enfant  fur  le  devant  de  la  fofle  iliaque  gau- 
che :  on  inclinera  pendant  ce  temps  le  fond 
de  la  matrice  du  côté  droit ,  pour  s'épargner 
quelques-unes  des  difficultés  qu'on  rencontre- 
roit  fans  cette  précaution  ,  en  allant  à  la  re- 
cherche des  pieds. 


Il  4 


5^4  V  A  R  T 

Section     IV. 

JDc  la  manière d^ opérer r Accouchement  de  la  troijîemz 
^  quatrième  efpeces ,  oà  le  devant  du  col  fi 
préfente» 

Troifieme      1288.  On  doit  toujours  opérer  de  la  main 
efpeced'Ac-  gauche,  dans  la  troifîeme  efpece  d'Accouche- 

coiichement  ^    1,      ^  ,^  ,       ,  ,        ■     . 

le  devant  ^^^^^  •>  OU  i  entant  preiente  le  devant  du  col. 


ou 


ducoifepré-  On  l'inlinue  au-deffous  du  corps  de  l'enfant, 
fente,  &  de  ^^^^^  ^^  ^^^-^  ^^  ^^^^  gauche ,  iufqu'à  la  han- 

la     manière  ,  ^  ,       ^       ^ 

de  l'opérer.  ^^^  >  pour  parvenir  plus  facilement  aux  pieds , 
qu'on  entraînera  félon  l'ordre  dans  lequel  ils  fe 
préfenteront.  Du  refte,  on  fe  conduira  comme 
ci-devant  5  pour  achever  de  retourner  l'enfant. 
Si  l'on  éprouvoit  quelques  difficultés  à  faire  def- 
cendre  les  pieds  après  les  avoir  dégagés  de  la 
matrice  ,11  faudroit  repoulîer  un  peu ,  &  même 
à  différentes  reprifeSjliles  circonflances  Fexi- 
geoientjle  haut  de  la  poitrine  de  l'enfant;  afin 
^  de  favorifer  la  defcente  des  feffes  ,  qui  fans  ' 
cette  précaution,  trouveroient  peut-être  fou- 
Yent  de  grands  obilacles  à  s'engager, 

1289.  Quelques  praticiens  ont  confeillé  pour 
parvenir  plus  facilement  aux  pieds  de  l'enfant, 
dans  la  poiition  du  col  dont  il  s'agit ,  de  re- 
pouffer  d'abord  la  tête  au-deffus  de  la  folTe 
iliaque  gauche  ^  ôc  de  faire  defcendre  le  devant 


DES    ACCOVCHEMENS.        JOJ 

des  ciiiiTes  à  l'entrée  du  bafîin ,  en  y  faifant 
palTer  fuccelîivement  la  poitrine  &  le  bas-ven- 
tre :  mais  ce  procédé  ne  pouvant  s'exécuter 
tout  au  plus  qu'au  moment  de  l'évacuation 
des  eaux ,  6c  non  fans  beaucoup  de  difficul- 
té 5  ce  ne  feroit  donc  que  dans  ce  moment 
qu'il  feroit  permis  de  le  tenter ,  ii  celui  que 
nous  venons  de  décrire  au  §.  précédent  , 
n'étoit  alors  bien  plus  facile  ,  &  préférable 
conféquemment  dans  tous  les  cas. 

1290.  Il  faut  fe  conduire  dans  la  quatrième  Delama- 
poiition  du  col  ^  de  même  que  dans  la  troi- ^^^'^^  ^'°P^' 
fieme  ;  avec  cette  légère  différence  cependant ,  (^ie^^e  ef_ 
qu'ayant  introduit  la  main  droite  en-deffous ,  pece  d'Ac- 
on  dirigera  les  doigts  obliquement  vers  la  foife  couchea-nent 
iliaque  gauche  de  la  femme  ,  6c  en  fuiyant  le  préfentê  le 
côté  droit  de  l'enfant ,  pour  parvenir  aux  pieds  devant  du 
&  les  dégager,  en  obfervant  les  précautions  ^^^' 
indiquées  au  §.    1288. 

ARTICLE    VIII. 

Des  Accouchemcns  contre-nature  dufeptieme  genre  ,     "^ 
cil  dans  kfquels  V enfant  préfente  la  poitrine. 

1291.  On  ne  fera  pas  furpris   de   ce  qu'il     Des  Ac- 
fe  rencontre  à  peine  dans  les  Auteurs  quelques  couchemens 

...  n.'   •-'     j?A  1  N    où    l'enfant 

exemples  bien  carattenies  d  Accouchement  ou  «réfente   la 
l'enfant  ait  préfenîé  le  devant  de  la  poitrine  ;  poitrine. 


5^^  L' A  R  T 

fi  l'on  fait  attention  à  l'attitude  qu'il  doit  né-  i 

ceiTairement  prendre  pour  le  placer  ainii.  Sans  | 

s'éloigner  de  la  forme  ovoïde  fous  laquelle  il  j 

efl:  naturellement  replié  dans  le  fein  de  fa  mere^  \ 

il  peut  offrir  le  dos ,  les  lombes ,  l'épaule  ou  | 

la  tête ,  les    genoux   ou   les  pieds ,  avec  les  \ 

mains  &  le  cordon  (a)  ;  mais  le  devant  de  la  ; 

poitrine  ne  peut  fe  placer  à  l'entrée  du  baf-  i 

lin ,  que  la  tête  ne  foit  renverfée  fur  le  dos.  i 

Quelques    praticiens    l'ont    même   repréfenté 

ayant  alors   les  cuiffes  alongées  ^   les  jambes  \ 

fléchies  ,  ^  les  pieds  appuyés  fur  les  lombes.  | 

V.  §.   1305. 

Section    première.  ' 

Des  caufes    des  Jignes   &  différences  des  JccoU"  \ 

chemens ,  ou  V enfant  prefente  la  poitrine,  ' 

! 

I 

Des  caufes       1292.  Cette  mauvaife  poiition  ne  peut  être  i 

qui  détermi-  l'effet  que  du  concours  de  plufieurs  caufes  ;  car  ,  \ 

nent  la  poi-            ^     \                       1               1    •                 •     n                     '^  ■ 

^^  une  leule  ne  peut  la  produire  :  mais  1  on  ne  voit  \ 


tnne     a 
préfenter. 


{à)  Les  Auteurs  font  pleins  d'obfervations  où  l'en- 
fant préfentoit  en  même  temps  à  l'orifice  de  la  matrice  ^ 
les  mains  ,  les  genoux  ou  les  pieds,  &  le  cordon.  Nous 
ne  ferons  cependant  pas  de  ces  Accoudiemens  un  genre 
particulier,  parce  qu'il  n'offrent  d'autres  règles  de  pra- 
tique que  ceUes  qui  conviennent  aux  Accouchemens 
dont  nous  parlons ,  ou  que  nous  avons  déjà  expofés. 


£>ES    ACCOUCH  EMEN  S.       5O7 

pas  trop  évidemment  quel  eil  renchaînement 
des  circonftances  capables  d'y  donner  lieu.  Il 
paroît  que  l'étendue  extraordinaire  de  la  ca- 
vité de  la  matrice  ,  relativement  au  volume 
du  fœtus  dans  les  derniers  temps  de  la  grof- 
fefle  5  efl  une  condition  abfolument  néceffaire 
pour  que  les  chofes  arrivent  ainii. 

1 293.  Il  efî:  bien  plus  facile  d'expliquer  pour-  Des  caufes 
quoi  l'Accouchement  ne  peut   s'opérer  natu-  ^^^^  rendent 

ces    Accou" 

rellement ,  quand  l'enfant  préfente  la  poitrine,  chemens 
Toute  la    difficulté  vient  alors  de  ce  que  la  contre -na^ 
plus  grande  longueur  du  corps  de  celui  -  ci  ^^''^* 
fe  trouve    en  quelque  forte   parallèle  à  l'un 
des    diamètres  du  baffin ,   &  tend  pour  ainii 
dire  à  s'y  engager  de  front ,  au  lieu  d'y  offrir 
une  de  (qs  extrémités. 

1294.11  eil  facile  de  reconnoître  la  poitrine    Cara^eres 
après  l'évacuation  des  eaux  :  elle  préfente  une      ^,^.  P^"^^ 
furface  aulîi  étendue  que  l'entrée  du  baffin ,  ^^  i^  ^q\. 
&  peut  affez   s'y   engager  pour    devenir  ac-  trine. 
ceffible  au  doigt  de  l'Accoucheur;  qui  diflin- 
gue  fans    peine  les  côtes  ,  les  clavicules,  la 
région  du  Jîernum ,  &;  le  haut  de  l'abdomen. 

1295.  Quoique  les  Accouchemens  de  ce 
genre  ne  fe  rencontrent  que  très -rarement, 
nous  en  diflinguerons  cependant  quatre  efpe- 
ces  relativement  aux  quatre  pofitions  princi- 


jos             r  A  R  T          '  -  \ 

pales    dans   lefquelles    la    poitrine   peut  fé  j 

préfenter.  \ 

1296.  Dans  la  première,  le  devant  du  col 
de  l'enfant  eft  appuyé  fur  le  rebord  du  pubis ,  | 
&  le  bas-ventre  au-deiïus  du  facrum  ,  la  Ion-  \ 
gueur  de  la  poitrine  étant  placée  dans  la  di-  ^ 
reâ:ion  du  petit  diamètre  de  l'entrée  du  baiîin,  ] 

1297.  On  obferve  le  contraire  dans  la  deu-  \ 
xieme  efpece,  le  bas-ventre  de  l'enfant  étant  j 
au-deffus  du  pubis  de  la  mère,  &:  le  devant  : 
du  col  fur  la  bafe  du  facrum,  \ 

1298.  La  iîtuation  du  col  de  l'enfant  fur  la  \ 
marge  ^u  baiîin  du  côté  gauche,  &  celle  du 
ventre  fur  la  fbfle  iliaque  droite  ,  caraQéri-  \ 
fent  la  troisième  efpece  de  ce  genre  d'Accou-  | 
cbement  ;  tandis  que  la  pofition  inverfe  de  ces 
mêmes  parties ,  relativement  au  baffin ,  conf^  ; 

titue  la  quatrième.  I 

j 

SectionIL  \ 

-  j 

Des  différentes  méthodes  d'opérer  les    Accouche'-'  . 

mens  ^  où  V enfant  préfente  la  poitrine,  \ 


Des  indi-  1299.  L'obftacle  qui  s'oppofe  à  la  fortie  de 
cations  que  l'enfant,  dans  tous  ces  cas  ,  provenant  de  la 
les  A  ^^"^ '  ^"^^^^  indiquée  au  §.  1293  , l'indication  la  plus 
chemens  où  générale  que  nous  offrent  les  Accouchemens 


DES    ACCOUCUEMENS.       5O9 

dont  il  s'agît ,  eft  facile  à  faiiir  :  elle  coniifte  l'enfant  pré- 
à  ramener  la  tête  ou  les  pieds  à  l'entrée  du  ^^^^^  ^^  P^^" 
baffin.  Si  quelques-uns  ont  confeillé  d'y  rame- 
ner la  première ,  &  d'abandonner  enfuite  l'Ac- 
couchement aux  efforts  de  la  nature ,  les  autres , 
pour  le  terminer  fur  le  champ ,  ont  expreifé- 
ment  recommandé  d'aller  prendre  les  pieds. 

1300.  Quand  on  fuppoferoit  ces  deux  mé- 
thodes également  faciles,  elles  ne  pourroient 
être  admifes  indifféremment  dans  toutes  les 
circonftances.  Ce  n'eil  tout  au  plus  qu'au  mo- 
ment de  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux  & 
quand  la  femme  eft  exempte  de  tout  accident , 
qu'on  pourroit  tenter  avec  quelque  efpoir  de 
fuccès  ,  de  ramener  la  tête  à  fa  fituation  natu- 
relle ;  mais  nous  ne  confeillons  pas  de  le  faire  , 
car  pour  une  feule  fois  qu'on  réuffiroit  , 
combien  de  tentatives  inutiles  &:  auili  fati- 
gantes pour  la  mère  que  pour  l'enfant ,  ne 
feroit-on  pas  ?  l'extradion  de  l'enfant  par  les 
pieds  5  eil  préférable  dans  tous  les  cas. 

1301.  Parmi  les  partifans  de  cette  dernière 
méthode,  les  uns  veulent  pour  ramener  les 
pieds  de  l'enfant  à  l'orifice  de  la  matrice ,  qu'on 
refoule  la  poitrine  ,  &;  fuccefîivement  le  bas- 
ventre  ,  les  cuifTes  &  les  genoux ,  vers  le  fond 
de  ce  vifcere  :  d'autres  recommandent  de  les 
aller  prendre  fur  les  lombes  de  l'enfant  ^  où  ils 


510  L' A  n  T 

les  fuppofent  appuyés  ,  en  paffant  la  main  fous 
l'un  de  (qs  côtés ,  pour  les  entraîner ,  en  fai- 
fant  rouler  le  tronc  fur  fon  axe.  Le  premier 
de  ces  procédés  n'eft  praticable  tout  au  plus 
qu'au  moment  de  l'ouverture  de  la  poche  des 
eaux;  &  le  fécond ,  fi  on  le  tentoit  plus  tard  , 
feroit  ii  dangereux  pour  l'enfant,  qu'on  ne  fçau- 
roit  s'excufer  de  l'avoir  préféré  à  tout  autre, 

1302.  La  pratique  la  plus  fûre  efl  d'aller 
chercher  les  pieds ,  en  infinuant  une  main  vers 
le  bas  du  tronc  de  l'enfant  ^^  tn  {q  condui- 
fant  en  tout  pour  chaque  poiition  indiquée, 
comme  pour  celle  du  col ,  qui  a  été  délignée 
fous  le  même  nom  numérique.  Voyez  l'article 
précédent. 

1303.  L'on  ne  doit  dans  aucun  de  ces  cas  , 
effayer  d'extraire  l'enfant  en  tirant  fur  un  feul 
pied  ;  parce  qu'on  l'expoferoit  à  des  accidens 
graves  ,  dont  le  moindre  fouvent  ,  feroit  la 
luxation  de  la  cuifTe. 


^.^ 


DES    ACCOUCHEMENS.        5II 

A    R    T    ï    C    L    E       I    X. 

Section    première. 

Des  Accouchcmens  contre^nature  du  kidtUme  geri" 
rc  5  ou  dans  Icfquds  l'enfant  préfente  le  bas- 
ventre  ,  à  r  orifice  de  la  matrice  ,  de  leurs  caufes  , 
de  leurs  Jignes^  &  de  leurs  différences, 

1304.  Les  Accouchemens  dans  lefqueîs  l'en-  Des  Ac- 
fant  préfente  le  bas-ventre  ,  ne  paroîtront  pas  couchemens 
moins  extraordinaires  que  ceux  où  il  offre  la  ^^.^  ^^^^^ 

^  prefente    le 

poitrine  en  premier  lieu  ,  fi  Ton  fe  fait  une  basventre. 
jufte  idée  de  l'attitude  qu'il  doit  avoir  alors 
dans  la  matrice.  Les  caufes  tant  éloignées  que 
prochaines  de  ces  deux  genres  d'Accouche- 
mens,  paroiiTent  les  mêmes  à  quelques  cir- 
confiances  près;  &  les  obilacles  qui  s'oppo- 
fent  à  la  fortie  de  l'enfant  du  fein  de  fa  mère  , 
dans  l'un  &:  l'autre  cas  ^  proviennent  auiîi  de 
la  même  fource. 

1305.  L'enfant  dont  le  bas-ventre  ie  pré-  Delams- 
fente ,  n'efi:  pas  toujours  replié  de  la  même  ^^^^^^  donc 
manière  dans  la  matrice.  S'il  a  ouelquefois  le   f"  ^^    f.\ 

^  .  il  alors   replie 

tronc  courbe  en  arrière  ,  la  tête  renverfée  fur  dans  le  feia 
le  dos  ,  les  cuiffes  alongées,  les  jambes  f[é~  «^e  fa  mère. 
chies  5  &  les  pieds  appuyés  fur   les  lombes , 
comme  la  plupart  des  auteurs  l'ont  dépeint , 
de  forte  qu'il  décrit  une  efpece  d'ellipfe ,  dont 


512  V  A   H    T 

le  plus  grand  diamètre  s'étend  du  fommet  de 
la  tête  aux  genoux  ;  quelquefois  aulli ,  comme 
je  l'ai  obfervéjil  a  les  extrémités  inférieures 
ployées  à  l'ordinaire,  les  genoux  étant  feule- 
ment dans  une    plus    grande  abduûion ,    ôc 
comme  placés  fur  les  côtés  du  ventre. 
Des  fignes      1 306.  Les  lignes  qui  cara£l:énfent  les  Accôu- 
qm  caraae-  ^^j^^ei^e^s  dont  il  s'ao;it ,  fe  découvrent  aifément 
gion  abdo' au  toucher.  La  région  abdominale  placée  fur 
minaie  de   l'orifice  de  la  matrice,  y  forme  une  tumeur 
en  ant.       j^Q^^g  ^  pg^  faillante ,  mais  aiTez  large ,  termi- 
née d'un  côté    par  le  rebord  de  la  poitrine , 
&  de  l'autre  par  celui  du  baffin:  on  remarque 
fur-tout  dans  l'étendue  de  ce  dernier ,  l'épine 
antérieure  de  chaque  os  des  îles.  Ajoutez  au 
milieu  de  cette  tumeur  l'infertion  du  cordon 
ombilical  ,    qui   fuiîiroit   pour   diffiper  toute 
incertitude. 
Des  pofi-      1307.  Dans  la  première  efpece  de  ce  genre 
tions    que   ^^'^ccouchement  5  l'enfant  eft  fitué  de  manière 

cette  recfion. 

peutprendre  ^^^  ^^  poitrine   fe   trouve  au-deffus  du  pubis 
fur  le  détroit  de  la  mère,  &  les  extrémités  inférieures  au- 

iupérieur.      deifuS  ^'^/ /^^r///7Z. 

1308.  On  remarque  le  contraire  dans  la 
deuxième  efpece  ,  quant  à  la  fituation  refpec- 
tive  de  toutes  ces  parties ,  la  poitrine  étant 
au-deiTus  du  facrum ,  6c  les  cuilTes  au-deiTus 
du  pubis. 

1309. 


DES    ACCOUC  H  E  MEN  S,       513 

1309»  Dans  la  troifieme  efpece  ,  le  bas- 
ventre  fe  préfente  tranfverfalement  à  l'entrée 
du  baflin ,  de  forte  que  la  poitrine  fe  trouve 
appuyée  fur  la  fofTe  iliaque  gauche, les  cuiiTes 
&  les  genoux  étant  fur  la  droite. 

13  10.  Dans  la  quatrième  elpece  ,  le  ventre 
efl  auffi  placé  tranfverfalement  fur  l'entrée  du 
bafîin ,  mais  de  forte  que  la  poitrine  répond 
à  la  foff^  iliaque  droite ,  &:  les  extrémités  in- 
férieures à  celle  du  côté  oppofé. 

13  II.  Il  efl  extrêmement  rare  dans  tous  ces 
cas  ,  qu'une  anfe  du  cordon  ombilical  ne  fe 
préfente  &  ne  s'engage  au  moment  de  l'ou- 
verture de  la  poche  des  eaux  :  ce  qui  peut 
ajouter  iinguliérement  au  danger  qui  vient  alors 
de  la  mauvaife  attitude  de  l'enfant ,  fi  l'on  ne 
termine  l'Accouchement  fur  le  champ. 

Section    IL 

Des  indications  que  nous   offrent  les  Accouche^-i 
mens  où  V enfant  préfente  le  bas-ventre, 

1 3 1 2.  Les  indications  générales  que  nous  pré- 
{Qxxx.^'^t  ces  Accouchemens  ,  relativement  à  la 
manière  dont  on  doit  faire  venir  l'enfant,  font 
abfolument  les  mêmes  que  dans  les  différentes 
efpeces  du  genre  précédent.  Si  quelques  Pra- 
ticiens ont  prefcrit  dç  ramener  l'enfant  à  û^ 
Tome  /,  Kk 


5  î  4  U  A  R  T 

fituation  naturelle  ,  pour  abandonner  enfuiîe 
TAccouchement  aux  efforts  de  la  femme  ;  les 
autres  avec  plus  de  raifon,  ont  recommandé 
d'aller  prendre  l'enfant  par  les  pieds.  La  pre- 
mière de  ces  méthodes  feroit  fans  doute  plus 
conforme  aux  vues  de  la  nature ,  fi  elle  pré- 
fentoit  moins  de  difficultés  ;  mais  elle  en  offre 
de  {\  grandes  ,  même  à  Finftant  de  l'écoulé^ 
ment  des  eaux  ,  qu'on  doit  craindre  d'être 
obligé  ,  après  beaucoup  de  tentatives  infruc- 
tueufes  ^  de  revenir  à  la  féconde. 

Section    III. 

Méthodes  particulières  d'opérer  les  Accouchemens  de 
la  première  &  de  la  féconde  efpeces  y  où  L^ enfant 
préfente  le  bas-ventre. 

De  la  ma-      ^3^3*  E)ai^s  la  première  de  ces  efpeces  d'Ac- 

ïiiered'opé-  couchemens  5  on  introduira  la  main  dans  la 

rer  la  P'^e*  jnatrice,jufqu'au-deffus  de  hiidûXXie  à\\  facrum^ 

pece    d'Ac-  OU  fe  trouvent  les  pieds  ou  bien  les  genoux, 

couchement  félon  que  l'enfant  eil  replié  fous  l'une  ou  l'au- 

ou   1  enfant  ^j.^  forme  indiquée  au  §.    1305   ;  ayant  pris 

bas-ventre,  l^s  unes  OU  les  autres  de  ces  Parties ,  comme 

il  convient ,  mais  les  pieds  de  préférence ,  on 

les  entraînera  au  dehors ,  pour  terminer  l'Ac- 

-couchement  de  la  même  manière  que  fi  elles 

fe  fuffent  préfentées  naturellement. 


i 

DES    ACCOUCHEMENS.       Ç  I  Ç  \ 

5314.   Il    n'eft    pas    aiifTi    facile    d'opérer     De  la  ma-  \ 

rAccouchement  de  la  féconde  efpece  où  Fen-  "'^^^  ^'°P^"  ] 

fant  préfente  le  bas-ventre,  fur-tout  quand  les  ^^   erpece  ! 

cuîfTes  font  alongées  ,  ôc  que  les  jambes    &:  d'Accouché-  ' 

les  pieds  fe  trouvent  renverfés  fur  les  lombes  ;  J"^"^  ^"    ®  ; 

^                                                                     ,            ,               bas -ventre  \ 

parce  qu'on  ne  peut  porter  les  doigts  direde-  fg  préfente.  ' 
ment  fur  les   genoux  ,  à  moins  que  par  une 

prefÏÏon  extérieure  faite  convenablement,  on  ' 

ne  les  détourne  de  deffus  la  fymphyfe  du  pubis;  : 

pu  bien  qu'on  ne   repouffe  en  arrière  &  en  ■ 

haut  la  poitrine  de  l'enfant,  pour  les  faire  def-  j 

cendre  à  l'entrée  du  bafîin.  On  agira  donc  de  : 
l'une  ou  l'autre  manière  ,  préférant  la  dernière, 

û  Ton  opère  au  moment  de  l'évacuation  des  ; 

eaux.  Lorfque  ce  fluide  au  contraire  fera  écoulé  i 

depuis  long-temps,  on  introduira  la  main  fur  ! 

un  des  côtés  du  ballin ,  en  recourbant  les  doigts  ; 

vers  les  genoux ,  qu'on  inclinera  de  ce  même  ! 

côté  ,   en  preffant  extérieurement  de  l'autre  : 

main ,  jufqu'à  ce  que  l'on  puiiTe  les  accrocher  ! 
6c  les  entraîner.                                                                    ■      } 

13 15,  Quelques  Accoucheurs  imagineront 

peut-être  dans  ce  cas,  de  pafTer  la  main  fur  1 

Tune  des   hanches  de  l'enfant ,  pour  aller  de  j 

fuites'emparer  des  pieds  appuyés  furies  lombes  i 
&  les  entraîner;  mais  en  s'épargnant  un  peu 

de  difficulté  en  agiffant  ainfi  ,  ils  expoferont  ] 

Kk  z  ' 


l'enfant  à  im  danger  éminent,   dont  il  eft  â  \ 

couvert  dans  les  autres  procédés.                    •  \ 

Section    IV.  i 

i 

De  la  manicre  d^opircr  ks  Accouchemens  de,  la  \ 

troijieme  &  quatrième  efpeces  ou   V enfant  pré^  \ 

fente  le  bas -ventre,  -\ 

■   ^j'    A  ■  13  t6. L'on  n'éprouveiamais  autant d'obftacles  • 

niere  d  ope-  "    -^        ,                 r           .  )                                ^  ^ 

rer  la  troifie-  à  terminer  les  Accouchemens  de  la  troilieme  &l  j 

meefpecede  q^3^^.jgJ^ç  efpeces  du  genre  dont  il  s'agit ,  que  j 

ceux  de  la  première  &  deuxième  efpeces,  quelle  \ 

aînii  que  la  que  foit  la  fituatiou  des  extrémités  inférieu-  ] 

quatrième,   j-es  de  l'enfant  refpe Vivement  au  tronc.  Dans  i 

la  troifieme  efpece  ,    on  introduira  la  main  \ 

-gauche  au-deflbus  de  la  partie  latérale  droite  j 

de  la   matrice  ,   pour   faifir   les  genoux  ,  fi  i 

les   cuiiTes  de  l'enfant  font  alongées  ,  &  les  | 

pieds  5  fi  elles  font  fléchies.  On  fe  conduira  | 

de  même  dans  la  quatrième  efpece ,   mais  en  | 

infinuant  la  main  droite  au-defilis  de  la  foffe  1 

iliaque  gauche  de  la  femme,  vers  laquelle  font 

alors  ces  extrémités. 

13  17.  Dans  le  cas  où  la  main  introduite  à 
l'entrée  de  la  matrice,  pour  s'afiurer  de  la  po- 

fition  de  l'enfant  ,ne  feroit  pas  celle  que  nous  j 

venons  d'indiquer,  relativement  à  chaque  po-  ■ 


DES    ACCOUCHEMEN S.        J  I7 

fitîon  tranfverfale  du  bas-ventre ,  il  faudroit , 
li  les  eaux  étoient  récemment  écoulées ,  au  lieu 
de  diriger  d'abord  les  doigts  vers  les  genoux 
ou  les  pieds  ,  commencer  par  refouler  la  poi- 
trine de  l'enfant  au-deffus  de  la  folTe  iliaque 
qui  la  foutient ,  afin  de  rapprocher  ces  extré- 
mités de  l'entrée  du  bafîin  ,  &  de  les  empoi- 
gner plus  facilement.  Autrement  il  faut  retirer 
cette  main,  &  fe  fervir  de  l'autre  comme  il 
a  été  dit  ci-deffus. 

A  R  T  I  C  L  E     X. 

Section    première.^ 

Des  Accouchemens  contre-nature  du  neuvième, 
genre ,  ou  dans  lef quels  V  enfant  pr If  ente  le  devant 
des  cuiffes  &  du  bafjîn  ;  de  leurs  caufes ,  de 
leurs  Jignes  ^  &  de  leurs  diff'érences, 

13 18.  La  poffibilité  des  Accouchemens  où    Des   Ac- 
l'enfant  préfente  le  devant  des   cuiffes  &  la  couchemens 

1  •        r  11  ^    •     A  1     -r    o^    l'enfant 

région  des  parties  lexuelles  ,  aoit  être  admiie  pj-éfeme  le 
comme  une  conféquence    de  ceux  du  genre  devant  du 

'    '  -i      ^      r\  j.        r  j9  baffin  &  des 

preceaent.    Un  en  rencontre  11  peu  dexem-     .^ 

/       /       o     M  1  cuiffes, 

pies  5  à  la  vérité ,  &  ils  ont  tant  de  rapport 

avec  ces  derniers,  que  nous  les  aurions  vo- 
lontiers paffés  fous  filence^  ii  les  fignes  qui 
\qs  caraciérifent  n'étoient  diiférens  de  ceux  qui 


5  î  8  L'  A  R  T 

font  reconnoître  que  c'ell  le  ventre  ou  la  poî-» 
trine  qui  le  préfente. 
Descaufes      1319-  Les  caufes  qui  peuvent  donner  lieu 
qm  donnent  ^  ^^  neuvième  genre  d'Accouchement ,  font  les 
fiîuation  de  ^nêmes   qui  déterminent  le  bas-ventre  ou  la 
l'enfant.       poitrine  à  fe  préfenter.  La  région  des  parties 
fexuelles  &  le  devant  des  cuifles  ne  peuvent 
en  eîTet  fe  placer  à  l'orifice  de  la  matrice,  que 
l'enfant  ne  foit  renverfé  fur  fa  partie  poilé- 
rieure  ,  qu'il  n'ait  les    pieds  appuyés  fur  les 
lombes,  &  que  le  grand  axe  de  la  forme  ovoï- 
de qu'il  décrit  dans  le  fein  de  fa  mère  ne  s'é- 
tende du  fommet  de  la  tête  aux  genoux,  com- 
me on  le  voit  au  §.  1305. 
Caraaeres      i  ^  20.  On  ne  peut  reconnoître  aufli  facile- 

es   parties  ^^^^^  ^^  toucher ,  Cette  région  de  la  furface  de 
aiîignees,  ^ 

l'enfant,  que  celle  de  l'abdomen;  parce  qu'elle 

ne  peut  s'adapter  auiïi  exaâiement  que  celle-ci , 
à  l'entrée  du  baffin  de  la  femme ,  &  qu'elle 
refle  le  plus  fouvent  au-deffus  de  la  portée  du 
doigt.  On  la  diflingue  à  la  foupleife  de  la  tu- 
meur abdominale  qui  fe  trouve  aux  environs  ; 
aux  parties  fexuelles ,  fur-tout  fi  c'efi:  un  gar- 
çon ,  parce  qu'elles  font  plus  failîantes  ;  &  aux 
deux  colonnes  parallèles  que  forment  les  cuif- 
fes  toujours  alongées  en  pareils  cas. 
Des  pofi-  1321.  Dans  la  première  des  quatre  pofitions 
tlons    que  principales  que  ces  parties  peuvent  prendre  à 


DES   ACCOUCHEMENS,         ^X<) 

regard  du  bafîin  ,  les   genoux  font  appuyés  peuvent 
au-defTus  ou  à  côté  de  la  faillie  du  facriim  ,  &  Prendre  ces 
le  bas-ventre  au-deffus  du  pubis:  la  poitrine  & 
la  face  étant  fous  la  partie  antérieure  de  la 
matrice. 

1322.  Dans  la  féconde  pofition  ,  ces  der- 
nières régions  de  l'enfant  regardent  la  partie 
poflérieure  de  la  matrice  &:  les  genoux  font 
fitués  fur  le  rebord  du  bafîin  en-devant. 

1323.  Dans  la  troiiieme,  l'enfant  efl  placé 
îranfverfaiement  de  manière  que  les  genoux 
font  appuyés  fur  le  bas  de  la  ïo^e  iliaque 
droite ,  pendant  que  la  poitrine  fe  trouve  fur 
la  gauche.  C'eft  le  contraire  dans  la  quatrième 
pofition ,  la  poitrine  &  le  ventre  de  l'enfant 
étant  fur  la  foffe  iliaque  droite  ,  &:  les  genoux 
fur  la  gauche. 

SegtionII. 

De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens  dans 
lefquels  l'enfant  préfente  la  région  des  parties 
fexuelles  ^  &  le  devant  des  cuiffes. 


indi- 


1324.  L'indication  que  nous  offrent  ces  dif^  jy^^ 
férentes  efpeces  d' Accouchemens ,  efl  facile  à  cations  que 
faifrr  :  elle  conMe  à  prendre  les  pieds  ou  les  "^^^  offrent 
genoux  de  1  entant ,  pour  1  extraire  du  lein  de  tespofitions. 
fa  mère  ;  en  fe  conduifant  à  cet  égard  ,  pour 

Kk4 


chaque  pofition  défignée  ci-deffus  ,  comme 
pour  celle  du  bas-ventre  ,  indiquée  par  le 
même  nom  numérique.  Voye:^^  l'article  IX ,  Sec- 
tions III  &:  IV. 

w. .  ...  .  ■ —  I      I. , ,  ■— ^ . 

CHAPITRE    ML 

Des  Accouchemens  oît  Venfaiit  -préfente 
à  l^ orifice  de  la  matrice  ^  les  différentes 
régions  de  fa  fur  face  pofiérieure. 

Des  cauf  s  1 3  2, 5 .  V^  E  S  Accouchemens  fe  rencontrent  un 
qui  peuvent  p^^^  pj^g  fouvent  que  ceux  où  l'enfant  pré- 
donner heu  f    '  1      r    r     c 

aux  Accou-  ^^^^^  ^^^^  des  régions  de  la  luriace  antérieure. 

chemens  où  On  a  VU  ci-devant  quelle  attitude  iïnguliere  & 

en  ant  pre^  gênante  il   devoit  prendre  pour  préfenter  la 

lente    quel-  *-'  .     . 

qu'une  des^^-^?  1^  col,  la  poitrine  ou  le  bas-ventre,  à 
régions  de  l'orifice  de  la  matrice,  &  quel  devoit  être  l'en- 
f^^'^^^^^^' chainement  des  caufes  néceffaires  pour  pro- 
duire  cet  effet.  Il  n'en  efl  pas  de  même  des 
Accouchemens  dont  nous  allons  faire  l'expofé: 
des  caufes  très-fimples ,  telles  que  l'obliquité 
de  la  matrice,  &  une  plus  grande  quantité 
"  d'eau  qu'à  l'ordinaire ,  peuvent  y  donner  lieu  ; 
parce  que  l'enfant ,  fans  perdre  cette  forme 
ovoïde  fous  laquelle  il  efl  naturellement  replié  3, 


neure. 


r>ES   ACCOUCHEMENS.       52I 

peut  offrir  à  l'orifice  de  la  matrice,  la  région  occi- 
pitale, le  derrière  du  col,  le  dos  &  les  lombes. 

1326.  Le  même  danger  n'accompagne  pas     Pronoftic 
non  plus  ces   deux    ordres   d'Accouchemens.  général    de 
Ceux  que    nous  allons  expoier  font  moins  fâ-  ^"  Accou- 
cheux ,  toutes  chofes  ég?.les  d'ailleurs  ,  pour  la 
mère  &  l'enfant  ;  &  ils  offrent  bien  moins  de 
difficultés  que  les  premiers. 

ARTICLEPREMIER. 

Des  Accouchemzns  contre-nature  du  dixième  genre  ^ 
ou  dans  hf quels  r enfant  préfente  la  région  occi- 
pitale Ci  V orifice  de  la  matrice^ 

Section    première. 

De  leurs  eau  fis ,  de  leurs  caractères ,  de  leurs  diffé- 
rences^  &  des  indications  générales  quils  nous 
offrent, 

l'^ij.  La  préfence  de   la  région  occipitale  Accouche- 
à  l'orifice  delà  matrice,  ou  fur  l'entrée  du  "^^"^°"^'^"* 

1     rr  n  •  i?    /v         i     i        i  /    •      •  i     fantpréfente 

baîlin,  eit  toujours  1  effet  de  la  déviation  de  la  réaion oc- 
l'axe  longitudinal  du  tronc  de  l'enfant ,  rela-  dpîtaie, 
tivement  à  celui  du  bafiin  :  ce  qui  peut  dé- 
pendre de  l'obliquité  même  de  la  matrice  ou 
de  la  grande  quantité  d'eau  qu'elle  renferme. 

1318.  Une  tumeur  ronde  &:  folide,  fur  la-    caraderes 


522  V  A  R  r 

de  cette  ré^  quelle  Oïl  diftmgiie  la  fontanelle  pofléneure  ^ 
gion.  la  liiture  lambdoide  &  les  efpaces   membra- 

neux qui  font  au  bas  de  chacune  de  fes  bran« 
ches  5  caraftérife  la  région  occipitale. 
^Des  diver-      132.9.  Cette  région  peut  fe  préfenter  dans 
fes  manières  quatre  iltuations  différentes.  Dans  la  première , 

dont     cette  ^       r  1      1        a  a  '  1     r  «i 

*<i^  ^n  o.M^  le  lommet  de  la  tête  elt  appuyé  contre  la  lail- 

regi-on  peut  1  1     y  z 

fe  préfenter.  lie  àwfacrum^  &  le  derrière  du  col  fur  le  rebord 
des  os  pubis  ;  de  forte  que  le  dos  répond  à 
la  partie  antérieure  de  la  matrice. 

1330. Dans  la  féconde  position,  le  fommef 
de  la  tête  efl  au-defliis  des  os  pubis ,  le  der- 
rière du  col  fur  la  bafe  àufacrum^  6c  le  dos 
de  l'enfant  contre  la  partie  poilérieure  de  la 
matrice. 

1 3  3  I .  Dans  la  troiiieme  poiition  de  la  région 
occipitale ,  le  derrière  du  col  efl  appuyé  fur 
le  bord  inférieur  de  la  foffe  iliaque  droite ,  le 
fommet  de  la  tête  répond  au  côté  gauche  ,16 
dos  de  l'enfant  à  la  partie  latérale  droite  de 
la  matrice,  &C  la  poitrine  à  la  partie  latérale 
gauche  de  ce  vifcere. 

1332.  On  remarque  le  contraire  dans  la 
quatrième  poiition ,  quant  au  rapport  de  tou- 
tes ces  parties  avec  le  baiîin  ;  le  fommet  de  la 
tête  répondant  au  côté  droit  de  cette  cavité , 
&  le  derrière  du  col ,  ainfi  que  le  dos  de  l'en- 
fant au  côté  gauche.  Cqs  deux  dernières  poil- 


VES   ACCOUCREMENS.      523 

tions   font    plus   fréquentes    que   les    autres. 

1333.  Ces  Accouchemens  différent  peu  de     Des  indî- 
ceux  où  l'enfant  préfente  le  fommet  de  la  tête  cations  que 

\    19      •  r         11  •  o     M        »      •  préfentent 

a  1  orifice  de  la  matrice  ;  &  ils  n  exigent  pas  ^^^  diverfes 
toujours  les  fecours  de  l'art.  Souvent  la  tête  poiitions. 
fe  réduit  comme  d'elle-même  à  fa  fituation 
naturelle  ,  à  mefure  que  le  travail  augmente  ; 
parce  que  la  diredion  de  l'axe  de  la  matrice 
ou  de  celui  de  l'enfant  vient  à  changer ,  foit 
par  rapport  à  la  fituation  que  garde  la  fem- 
me ,  ou  à  la  contra£i:ion  même  de  la  ma- 
trice après  l'écoulement  des  eaux.  Quand  ce 
changement  ne  s'opère  pas  ainii ,  on  doit  pref- 
crire  à  la  femme  de  fe  coucher  fur  le  côté 
oppofé  à  celui  de  la  déviation  de  la  matrice  , 
ou  5  ce  qui  eil  alors  abfolument  la  même  chofe , 
fur  le  côté  011  répond  le  fommet  de  la  tête. 
Si  cette  précaution  ne  fufîit  pas  encore  ,  on 
introduit  une  main  dans  la  matrice,  pour  rame- 
ner le  fommet  de  la  tête  au  milieu  du  baiîin. 

1334.  On  doit  agir  différemment  quand  le 
travail  de  l'Accouchement  efl  compliqué  de 
quelques-uns  de  ces  accidens  dont  il  a  été  fait 
mention' cî-devant,  &  que  nous  avons  regardés 
comme  autant  de  caufes  qui  rendent  l'Accou- 
chement contre-nature  ,  par  rapport  au  dan- 
ger qui  les  accompagne  ;  car  il  faut  retour- 
ner l'enfant  &:  l'amener  par  les  pieds ,  à  moins  , 


€14  U  A  R  T 

^  qu'on  ne  juge  plus  expédient  d'extraire  la  tête 
au  moyen  du  forceps,  ^oyq  §.  i'745  ôc  fui- 
vans  ^  jufqu'au  §.  1750  inclufivement. 

Section     IL 

De  la  manière  (^opérer  V Accouchement  de  la  pre- 
miere  efpece  ,  où  V enfant  préfente  la  région  occi- 
pitale, 

Deiapre-      1335.  Dans  Cette  première  efpece  d'Accou- 

miere  efpe-  ^hement ,  qui  eft  très-rare  ,  on  doit  faire  cou- 
ce  d'Accou-  ^ 
cl-ej^^ent  où  ^^^^  ^^  femme  horizontalement  fur  le  dos  , 

la  région  oc- pour  diminuer  Tobliquité  antérieure  de  la  ma- 
cipitaie  fe  ^j.-^^  ^  ^  obliger ,  par  ce  moyen  ,  le  fommet 

de  la  tête  ,  qui  eft  appuyée  contre  la  faillie 
du  facrum  ,  à  venir  fe  placer  au  centre  du  baf- 
lin.  Autrement  on  introduit  une  main  à  l'en- 
trée de  la  matrice,  en  fuivant  le  facrum^  pour 
accrocher  en  quelque  forte  cette  même  partie 
de  la  tête  6c  l'entraîner  convenablement  :  mais 
alors  on  a  le  foin  de  tourner  en  même  temps 
la  région  occipitale  vers  l'une  ou  l'autre  ca- 
vité cotyloïde  de  la  femme. 
De  la  ma-  1336.  Quand  les  circonflances  accidentelles 
exigent  quon  retourne  1  entant  oc  ou  on  la- 

teurnerlen-        on.  i 

fant  en  pa-  mené  par  les  pieds ,  on  porte  la  main  un  peu 

reil  cas.        pl^g  loin  ,  mais  dans  la  même  dire£î:ion  :  on 

déplace  la  tête  en  lui  faifant  décrire  un  mou- 


n  ES   ACCOÙCHEMENS.       525 

vement  de  pivot  affez  étendu  pour  que  l'oc- 
ciput regarde  Tune  ou  l'autre  fofTe  iliaque  ; 
favoir  celle  du  côté  droit  quand  on  opère  de 
la  main  droite  ,  &  vice  verfd.  A  mefure  que 
la  main  pénètre  plus  avant ,  on  tourne  le  tronc 
de  l'enfant  dans  le  même  fens  ;  &;  l'on  opère  du 
refle  en  obiervant  tout  ce  qui  a  été  prefcrit 
pour  la  troifieme  pofition  du  fommet  de  la  tête. 
Voye^^  §•  12,41. 

SectionIII. 

De  la  manière  £  opérer  V  Accouchement  de  la  fe^ 
coude  efpece ,  ou  V enfant  préfente  la  région  occi- 
pitale, 

1337.  L'on  ne  doit  rien  efpérer  des  efforts     Seconde 
de  la  nature  dans   cette   efpece  d'Accouché- efpece  d'Ac- 
ment  ,  pour  peu  que  le  baflin  de  la  femme  *^°"'^"^"'^^ 

^  *•  ^  ou  la  région 

foit  refferré  ;  parce  que  la  tête  de  l'enfant  ne  occipitale  fe 
peut  defcendre  que  la  face  ne,vienne  en~deffus  P^^^^"^^* 
comme  dans  la  fixieme  pofition  du  fommet. 
Il  eil  toujours  extrêmement  difficile  alors  , 
même  en  s'y  prenant  de  très-bonne  heure ,  & 
dans  le  moment  le  plus  favorable,  de  chan- 
ger la  fituation  de  la  tête  &  de  la  diriger  de 
manière  que  l'occiput  vienne  fe  préfenter , 
dans  les  derniers  temps  ,  fous  l'arcade  du  /?;/- 
Vis  :  c'efl  poiurquoi  nous  penfons  qu'il  vaut 


^i6  L" A  R  T 

mieux  retourner  l'enfant  &;  l'amener  par  le^ 
pieds ,  que  d'expofer  la  femme  à  des  efforts  non 
feulement  toujours  douloureux  ôc  fatigans  , 
mais  qui  feroient  encore  le  plus  fouvent  in- 
fruclueux. 

1338.  On  infmue  ,  à  cet  effet  ,  une  main 
dans  la  matrice ,  en  la  paffant  fur  un  des  cô- 
tés de  la  tête ,  qu'on  écarte  de  l'entrée  du  baf- 
fin  5  en  tournant  l'occiput  vers  la  foffe  iliaque 
droite  de  la  femme ,  fi  l'on  fe  fert  de  la  main 
droite  ,  &  vice  verfâ  ;  6c  l'on  opère  d'ailleurs  de 
la  même  manière  que  pour  la  iixieme  poiition 
du  fommet  de  la  tête,  f^qyei  §.  1248. 

SectionIV.  "> 

De  la  manière  d'opérer  V Accouchement  de  la  troi^ 
Jieme  efpece  ou  V enfant  prifente  la  région  occi" 
pitale, 

Trolfieme       I339.  Le  fommet  de  la  tête  foiblement  re- 
efpece  d'Ac-  ^^j^^^  £^j.  |ç  ^^^-^  gauche  du  bafîin  ,  peut  venir 

.couchement  i      i    •        a  i  r  19  « 

où  l'enfant  comme  de  lui-même ,  dans  cette  elpece  d  Ac- 
préfente  la  couchement  5  fe  placer  au  centre  du  détroit 
fupérieur,  fi  la  femme  refte  couchée  pendant 
quelque  temps  fur  le  côté  gauche.  Lorfqiie 
cette  précaution  ,  auflî  fimple  qu'exempte  de 
douleurs  ,  ne  fuffit  pas  pour  opérer  ce  chan- 
gement avantageux,  l'Accoucheur  doit  intro- 
duire fa  main  droile  dans  le  fçin  de  la  femme, 


région  occi 
pitale. 


DES     ACCOUCH  EMEN  S.       527 

jiifques  fur  le  fommet  de  la  tête  de  l*enfant, 
pour  la  ramener  à  fa  fituation  naturelle,  & 
abandonner  enfuite  rAccouchement  aux  foins 
de  la  nature. 

1340.  Lorfque  des  circonftances  paçticu-  Delama- 
lieres  exigent  qu'on  termine  l'Accouchement  niere  de  re- 
fans délai  ,  il  faut  retourner  l'enfant  &  l'a-  ^^^^  ^^^^J 
mener  par  les  pieds.  On  introduit  alors  la  quecenepo- 
lîiain  droite  dans  la  diredion  indiquée  au  pa-  ^"^^^  ^  ^^^"' 
ragraphe  précédent  :  on  écarte  la  tête  de  l'en- 
trée du  baffin  ,  en  la  pouffant  vers  la  foffe 
iliaque  droite ,  &:  l'en  va  chercher  les  pieds , 

en  parcourant  le  côté  droit  de  l'enfant  ;  ainli 
que  nous  l'avons  recommandé  en  traitant  de 
la  féconde  pofition  du  vertex.  Foyci  §.  1237 
&  fuivant. 

Section    V. 

JDc  la  manière  cT opérer  rAccouchement  de  la  qua- 
trième efpece  ,  où  Venfant  préfente  la  région 
occipitale, 

1341.  Lorfqu'on  ne  fe  propofe,  dans  cette    Quatrième 
efpece  d'Accouchement  ,  que  de  ramener  la  ^^P^ce  d'Ac- 

A       V    r    /'  •  11  11  couchement 

tête  a  la  lituation  naturelle  ,  pour  abandonner  où  la  région 
enfuite  Texpulfion  de  l'enfant  aux  foins  de  la  occipitale  fe 
nature  ,  il  faut  d'abord  faire  coucher  la  femme  P"^^^^^^^* 
fur  le  côté  droit,  afin  de  diminuer  l'obliquité 


528                          r  A   R    T  1 

de    la  matrice  5  &  forcer,  par   ce  moyen  ^  1 

le  fommet  de  la  tête  à  fe  rapprocher  de  l'en-  | 

trée  du  baffin.  Si  cette  précaution  ne  fuffit  pas ,  \ 

on  avancera  la  main  gauche  dans  la  matrice  ,  j 

Jufqu'au  bas  de  la  foffe  iliaque  droite  ,  pour  : 

empoigner  la  tête  6c  la  réduire  à  la  pofition  ' 

aiîignée.  \ 

1342.  On  fe  fert  également  de  cette  main,  ! 

lorfqu'il  s'agit  de  retourner  l'enfant.  On  Tin-  | 

finue  dans  la  même  diredion  ,  afin  d'écarter  la  \ 
tête  de  l'entrée  du  baffin  &:  de  la  pouffer  fur 

la  foile  iliaque  gauche,  commeàToccaiion  de  >; 

la  première  poiiîion  du  verux  :  on  continue  J 

enfuite  d'opérer  comme  il  a  été  dit  à  l'article  ' 

oii  l'on  traite  de  celle-ci.    Foyei  §,  1232  &  : 

fuivans.  ; 

A  R  T  I  C  L  E    I  L  \ 

\ 

JDes  Accouchcjîiens  contre-nature  du  on:^ieme  genre ^  \ 

ou  dans  lefquels  V enfant  préfente  le  derrière  du 

col  ^  vulgairement  appelle  la  nuque.  \ 

Section    première.  \ 

\ 

De  leurs  caiifes^  de  leurs  fignes^  de  leurs  différences  l 

&  des  indications  générales  qiHils  nous  offrent,  j 

Accouche-      1343-    Cette  pofition  contre  -  nature  peut 

mens  où  le  g^-j-^    l'effet   du    concours    des    deux   caufes  j 

aifignées^ 


DES    A  C  cou  C  H  E  M  E  NS.        529 

afîignées  au   §.   1325 ,    ou   de  l'une  d'elles  derrière  du 
feulement.  ^^^  ^^  '^'^' 

1344.  On  reconnoit  aiiement  la  partie  pol-    cara£lere$ 
térieure  du  col  de  l'enfant  au  toucher ,  quand  de  cette  ré- 
les  eaux  font  écoulées  :  fes  caractères  font  les  2^°"' 
tubercules  épineux  des  vertèbres  cervicales  , 
toujours  d'autant  plus  fenfibles  au  taft  ,  que  la 

tête  de  l'enfant  efl  fléchie  davantage  fur  la  poi- 
trine ,  &  que  la  matrice  embrafle  le  tout  plus 
étroitement  :  les  angles  de  la  mâchoire  infé- 
rieure ,  le  bord  fupérieur  des  omoplates  ca- 
radérifent  également  cette  région. 

1345.  Le  derrière  du  col  peut  fe  préfenter     p^^  p^ij. 
à  l'entrée  du  baiîin  de  différentes  manières  :  tions    que 
ce  qui  conftitue  autant  d'efpeces  d'Accouché-  P^"'  P'^^"" 

■"■  dre  cette  re- 

inens.  ^  gion, 

1346.  Dans  la  première,  la  iituation  de  Fen- 
fant  efl:  telle  que  l'occiput  fe  trouve  appuyé 
fur  le  rebord  des  os  pubis ,  &  le  dos  au-deffus 
de  la  bafe  dii  facrum, 

1347.  Dans  la  deuxième,  Tocciput  eft  fur 
un  des  côtés  de  la  faillie  du  facrum ,  le  dos  fur 
le  pubis  y  &  au-deflbus  de  la  partie  antérieure 
de  la  matrice. 

1348.  Dans  la  troilieme,  la  longueur  du  col 
eft  placée  tranfverfalement  à  l'égard  du  baiîin, 
de  forte  que  l'occiput  fe  trouve  appuyé  fur  Iç. 

Tome  L  L  1 


53^  -^^^  ^  ^ 

bas  de  la  foffe  iliaque  gauche ,  &  le  dos  fur  îa 
foffe  iliaque  droite. 

1349.  Dans  la  quatrième,  le  col  fe  préfente 
également  en  travers  ;  mais  de  manière  que 
l'occiput  eft  fur  le  bas  de  la  foffe  iliaque  droite , 
&  le  dos  fur  la  gauche.  Ces  deux  dernières  po- 
sitions fe  rencontrent  plus  fouvent  que  les  pre- 
mières. 
Indications      ijjo.   L'Accouchement  ne  peut  s'opérer, 
que    nous   ^j^j^g  aucun  de  ces  cas  ,  fans  le  fecours  de  l'art; 
ces  différen-  ^  ^^  ^'^^  peut-être  dans  quelques  circonllances 
tesporitions.  extrêmement  rares  ,  où  le  fommet  de  la  tête 
peut  venir  comme  de  lui-même  fe  placer  au 
centre  du  baffin,  moyennant  la  pofition  qu'on  fait 
prendre  à  la  femme  :  ainli  qu'on  l'a  remarqué 
ci-devant  à  l'occalion  des  Accouchemens  où  la 
région  occipitale  fe  préfente. 

1 3  5 1 .  La  première  indication  que  nous  pref- 
crivent  ces  diverfes  poiitions  de  l'enfant ,  con- 
£fl:e  à  ramener  la  tête  à  fa  iituation  ordinaire 
lorfqu'on  trouve  affez  de  reflburces  dans  les 
forces  de  la  femme  pour  opérer  l'Accouche- 
ment. Il  faut  cependant  en  excepter  le  premier 
cas ,  ainfi  qu'on  le  verra  dans  la  fedion  fui- 
vante.  Mais  cette  indication ,  qui  paroît  la  plus 
naturelle  ,  offre  quelquefois  tant  de  difficultés 
dans  l'exécution ,  qu'il  vaut  mieux  s'en  écarter  , 
&  aller  chercher  les  pieds  ,  que  d'infiflçr  à 


DES    ACCOUCH  EM  EN  S.       55I 

vouloir  ramener  la  tête  :  foiivent  d'ailleurs  , 
cette  méthode  eft  contre-indiquée  par  des  cir- 
conflances  accidentelles  ,  qui  exigent  qu'on 
termine  l'Accouchement  fans  délai. 

SectionIL 

De  la  manière,  d'opérer  t Accouchement  de  la  pre- 
mière efpece ,  où  V enfant  préfente  le  derrière  du 
col  y  ou  la  nuque, 

1352.  Quand  on  fait  attention  aux  difficul-  Première 
tés  qu'on  doit  éprouver  à  ramener  le  fommet  erpeced'Ao 
de  la  tête  au  centre  du  baflin  ,  fur-tout  lorfque  ^^  renfant 
les  eaux  de  l'amnios  font  écoulées  depuis  quel-  préfente  i* 
que  temps  ,  &  à  détourner  la  face  de  defliis  ^^p^^  P°^" 

...  ,  .    teneure   d^ 

le  pubis  dans  le  cas  dont  il  s'agit ,  on  voit  qu'il  ^q\^ 
eft  plus  prudent  de  retourner  l'enfant  &:  de  l'a- 
mener par  les  pieds  ^  que  de  fatiguer  la  mère 
par  des  tentatives  inutiles ,  qui  ne  feroient  que 
rendre  ce  dernier  parti  plus  difficile  à  exé- 
cuter. 

1353.  Dans  cette  efpece  d'Accouchement,  De  lama- 
on  peut ,  à  fon  gré,  fe  fervir  de  la  main  droite  "^^''^^^ fer- 

j     ,  i.       c  19  j     1  •  miner  cette 

OU  de  la  gauche,  bi  l  on  opère  de  la  première,  efpece d'Ac- 
on  l'iniinuera  dans  un  état  moyen  entre  la  couchementg 
pronation  &  la  fupination  vers  le  côté  gauche 
de  la  matrice,  jufqu'à  ce  qu'elle  foit  parvenue 
tir  l'épaule  droite  de  l'enfant.  Dans  ce  mo*- 

Ll  2 


55^  ^'^  ^  T 

ment ,  on  s'efforcera  de  faire  rouler  un  tant 
foit  peu  le  tronc  de  celui-ci  fur  fon  axe  ,  & 
d'en  tourner  le  dos  vers  le  côté  droit  de  la 
femme  :  enfuite ,  on  ira  chercher  les  pieds  , 
avec  les  précautions  ordinaires ,  &C  on  les  en- 
traînera fucceiîivement  à  l'entrée  du   vagin , 
en  commençant  par  le  pied  droit.   Lorfqu  ils 
feront  l'un  &  l'autre  dans  cet  endroit ,  on  ti- 
rera uniquement  fur  le  pied  gauche  ,   mais 
pendant  quelque  temps  feulement  ;  afin  d'a- 
chever de  tourner  la  poitrine  de  l'enfant  vers 
le  côté  gauche  de  la  femme  ,  &  de  favorifer 
d'ailleurs  fa  flexion  en  -  devant   :   ce  qui  fe 
conçoit  très-clairement  d'après  la  démonflra- 
tion.   On  tire  enfuite  également  fur  les  deux 
pieds ,  &  à  mefure  que  l'enfant  defcend ,  on 
continue  de  diriger  la  poitrine  &  la  face  vers 
la  jondion  facro-iliaque  droite  ;   pour  extraire 
la  tête ,  comme  on  le  remarque  à  l'occafiorî 
de  la  première  position  des  pieds. 

1354.  Si  l'on  opéroit  de  la  main  gauche  , 
il  faudroit  le  faire  félon  les  mêmes  principes. 
Mais  on  doit  l'infinuer  vers  le  côté  droit  de 
la  matrice  ;  tourner  le  dos  de  l'enfant ,  en  che- 
min faifant  ,  du  côté  gauche  de  ce  vifcere  ; 
prendre  d'abord  le  pied  gauche ,  &  enfuite  le 
droit  ;  tirer  prefque  uniquement  fur  celui-ci , 
après  avoir  amené  l'un  ôc  l'autre  dans  le  va* 


DES   ACCOUCHEMENS.       535 

gîn  ;  6t  diriger  en  dernier  lieu  la  poitrine  & 
la  face  vers  la  jonâ:ion  facro-iliaque  gauche, 
pour  faire  venir  la  tête  comme  dans  la  deu- 
xième pofition  des  pieds. 

Section    II  I. 

De  la  manière  d'opérer  V Accouchement  de  la  fc' 
conde  efpece ,  011  Venfan  t  prèfente  la  nuque, 

1355.  On  pourroit  effayer ,  dans  ce  cas,     Seconde 
de  ramener  la  tête  à  fa  fituation  naturelle  ,  ii  efpece  dAc- 
le  travail  de  l'Accouchement  n'étoit  compli-  ^^  renfant 
que  d'aucun  accident  :  mais  ce  n'eft  pas  fans  préfente  le 
peine  qu'on  doit  fe  promettre  d'y  parvenir,  <^^"^^^^  ^^ 
même  à  l'inftant   de  l'écoulement  des   eaux. 
L'expérience  nous  porte  à  croire  qu'il  feroit 
encore  plus  à  propos  d'aller  chercher  les  pieds. 

Si  cependant  on  vouloit  tenter  à  ramener  la 
tête  ,  il  faudroit  fe  conduire  de  la  manière  fui- 
vante. 

1356.  La  femme  étant  couchée  fur  le  dos  &  De  k  ma^ 
au  bord  de  fon  lit,  on  introduit  la  main  droite  "^^^^  d'ope- 
dans  la  matrice  ,  en  fuivant  la  partie  pofté-  ^  ^,^^_^ 
rieure  de  ce  vifcere,  jufqu'à  ce  que  les  doigts  couchement,; 
embraffent  affez  exaftement  le  deffus  de  la  tête 

pour  l'entraîner  à  l'entrée  du  baffin.  On  ob- 
fef  ve  en  même  temps  de  tourner  l'occiput  vers 
la  cavité  cotyloïde  gauche ,  6c  d'exercer  une 

Ll  3 


534  L' A  R  T 

prefîion  convenable  de  l'autre  main  fur  le  ven- 
tre de  la  femme ,  pour  diminuer  un  peu  l'o- 
bliquité antérieure  de  la  matrice. 

1357.  Quand  il  eu  néceffaire  de  retourner 
l'enfant  &;  de  l'extraire  par  les  pieds ,  on  in- 
troduit la  main  droite  fous  l'occiput,  d'où  l'on 
dirige  les  doigts  obliquement  fur  le  côté  droit 
de  la  tête ,  pour  l'écarter  de  la  colonne  lom- 
baire de  la  mère  ,  &  la  porter  au-deffus  des 
os  pubis;  mais  de  manière  que  l'oreille  réponde 
enfuite  à  la  main  qui  opère  :  on  continue  d'a- 
vancer celle-ci,  en  fuivantle  même  côté  de  l'en- 
fant ,  pendant  que  de  la  main  gauche ,  qui  eft 
au-dehors  ,  on  incline  un  peu  le  fond  de  la 
matrice  vers  le  côté  droit.  Lorfqu'on  rencontre 
les  pieds,  on  les  dégage  &  l'on  tire  deflus  dans 
l'ordre  indiqué  à  l'occalion  de  la  première  po- 
jQtion.  Si  l'on  éprouve  quelque  difficulté  à  les 
amener  entièrement  au-dehors ,  on  éloigne  la 
tête  du  détroit  fupérieur  ,  &  en  la  pouffant 
vers  la  foffe  iliaque  droite. 

1358.  Lorfqu'on  opère  de  la  main  gauche, 
on  l'introduit  de  même  fous  l'occiput  ;  mais 
on  dirige  les  doigts  fur  le  côté  gauche  de  la 
tête  ,  pour  la  foulever  au  -  deffus  du  pubis  , 
comme  dans  le  cas  précédent ,  &  aller  prendre 
les  pieds ,  en  fuivant  ce  même  côté  de  l'en- 
fent,  &:c. 


VES    ACCOUCHEMENS.       535 

Section    IV. 

De  la  manière  d'opérer  l^ Accouchement  de  la  trm^ 
Jieme  efpece ,  où  V enfant  préfente  le  derrière  du 
col, 

1359.  Lorfqu'on  reconnoît,  avant  l'ouver-  Troifieme 
tiire  de  la  poche  des  eaux  ,  la  pofition  qui  efpece  d'Ac- 
conflitue  cette  efpece  d'Accouchement ,  il  eft  ^^^'^  ^"^^" 

J-  'ou    lenfant 

à  propos  de  faire  coucher  la  femme  fur  le  préfeme  le 
côté  gauche ,  jufqu'au  moment  où  ce  fluide  derrière  du 

col 

vient  à  s'écouler  ;  parce  qu'au  moyen  de  cette 
précaution,  la  tête  de  l'enfant  peut  revenir  à 
fa  iituation  naturelle.  Autrement  ,  on  intro- 
duira la  main  droite  dans  le  fein  de  la  femme 
en  montant  vers  la  foffe  iliaque  gauche  ,  juf- 
qu'à  ce  que  les  doigts  foient  parvenus  fur  le 
fommet  de  la  tête ,  qu'on  s'efforcera  d'entraî- 
ner à  l'entrée  du  baiîîn  ;  pendant  que  de  l'autre 
main  on  exercera  une  preflion  affez  forte  fur 
le  ventre  de  la  femme  pour  incliner  le  fond 
de  la  matrice  vers  le  côté  gauche. 

1360.  Quand  on  éprouve  trop  de  difficulté  Delama- 
â  ramener  la  tête  à  fa  fituation  naturelle ,  ou  "^^'^^    ^^f 

,  rer  cette  et- 

que  des  circonitances  étrangères  à  la  mauvaife  pece   d'Ac- 
pofition  dont  il  s'agit  exigent  qu'on  termine  couchement* 
l'Accouchement,  fans  rien  attendre  des  forces 
de  la  mère ,  il  faut  aller  chercher  les  pieds  , 

LI4 


536  L  A  R  r 

Se  retourner  l'enfant.    On  introduit  alors  la 
main  droite  vers  le  r^r^^;^; ,  comme  ci-devant; 
mais  en  même  temps  un  peu  en-deffous  ,  &C 
vers  la  tempe  droite,  pour  écarter  la  tête  de 
la  partie  poftérieure  du  bafîin  ;  la  porter  au- 
defîus  des  os  pubis ,  &  la  pouffer  vers  le  de- 
vant de  la  foffe  iliaque  droite  ,  autant  qu'on 
le  peut.  Après  cela ,  on  va  prendre  les  pieds, 
en  fuivant  le  côté  droit  de  l'enfant  :  on  entraîne 
d'abord  celui  de  ce  côté  ,  &  enfuite  le  gauche. 
Quand  ils  font  à  l'entrée  du  vagin  ,  on  tire 
prefque  uniquement  fur  le  dernier ,  &  l'on  a 
la  précaution  de  repouffer  la  tête  de  nouveau , 
fi  l'on  éprouve  quelque  difficulté  à  les  faire 
defcendre.  Du  reile  5  on  achevé  l'Accouche- 
ment   comme    nous    l'avons  recommandé  à 
l'occaiion  des  différentes  efpeces  où   Iç  fom-» 
met  de  la  tête  fe  préfente. 

Section     V. 

De  la  manière  cTopérer  r  Accouchement  de  la  qua* 
trieme  efpece ,  où  la  nuque  fe  préfente. 

Quatrième       1361.  Cette  efpece  d'Accouchement  offre  les 
e  pece  d  Ac  j^^j^g^  indications  que  la  précédente  :  mais  foit 

couchement  ^  ^  i        a        \    r 

où  le  der-  qu'on  fe  propofe  de  ramener  la  tête  a  fa  po- 
tière du  col  fitioii  naturelle  ,  ou  de  retourner  l'enfant  pour 
fe  prefenie.  ^'ç^traire  par  les  pieds  ,  il  faut  opérer  de  la 


VES    AtCOVCHEMENS.       537  | 

main  gauche.  Pour  fatisfaire  à  la  première  de 
ces  deux  indications  ,  on  introduit  cette  main 

au-deffus  de  la  foffe  iliaque  droite  ,  &:  on  en-  \ 

traîne  le  fommet  de  la  tête  à  l'entrée  du  baf-  | 

fin  ;  pendant  que  de  la  main  droite  on  exerce  i 

une  prefîion  convenable  fur  le  ventre  de  la  | 

femme  pour  changer  la  direction  de  la  matrice  ' 

ôc  en  incliner  légèrement  le  fond  vers  le  côté  : 

droit.  l 

1362.    Lorfqu'on  veut  retourner  l'enfant.  Delà  ma-       \ 
on  infmue  la  première  main  dans  la  même  di-  "iere  d'opé-       i 

n'  •  1  rr     ^  A         ^  rer  cette  ef-  ■ 

rettion  ;  mais  en  la  pallant  en  même  temps  un  ^,^^^        ■ 
peu  au-deiTous  de  la  tête  pour  la  foulever  du  couchemçnt,       ; 

côté  des  os  pubis ,  &  la  porter  fur  le  devant  5 

de  la  fofle  iliaque   gauche  :   enfuite   l'on  va  j 

chercher  les  pieds ,  en  fuivant  le  côté  gauche  \ 

de  l'enfant  ,  êc  on  les  dégage  avec  les  pré-  ' 

cautions  indiquées  dans  la  fedion  précédente.  : 

On  obferve  ,  à  mefure  qu'on  s'efforce  de  les  .    ^ 

faire  defcendre  ,  fur-tout  ii  l'on  y  rencontre  ] 
quelque  difficulté ,  de  repoufler  la  tête  de  plus 

en  plus  vers  le  haut  de  la  foffe  iliaque  gauche.  \ 


-^J^ 

^ 


538  LA  R  T 

A  R  T  I  C  L  E    I  I  L 

Des  Accouchemens  contre-nature  du  dou:^ieme  genre , 
ou  dans  Lefquels  U enfant  prêf ente  le  dos  à  Vorifiu 
de  la  matrice. 

Section     première. 

De  leurs  caufes  ,  de  leurs  Jignes ,  de  leurs  diffl' 
rences  &  des  indications  qiiils  nous  offrent» 

Accouche-  13^3-  ^^^  Accoiichemens  fe  rencontrent  un 
mens  dans  peu  plus  fouvent  que  ceux  où  l'enfant  préfente 
lefquels  1  en-  ^^  nuque  ,  quoiqu'ils  paroiiTent  dépendre  des 

tantpreiente       a  /  .       ^  ' 

le  dos.         mêmes  caufes  :  ce  qui  dépend  fans  doute  de 

la  forme  du  dos ,  qui  eft  plus  arrondi  que  le 

derrière  du  col  ,  &  plus  propre  conféquem- 

ment  à  s'adapter  à  l'entrée  du  baflin. 

Caraaeres       1 3  ^4'  ^^  reconnoît  facilement ,  au  toucher, 

auxquels  on  cette  région  de  l'enfant  quand  les  eaux  font  écou- 


reconnoît 


lées.  Elles  préfentent  une  tumeur  affez  large  & 

cette  région.  .  ,    . 

inégale ,  fur  laquelle  on  diflingue  les  tubercules 

épineux  des  vertèbres,  quoique  très-petits  au 

terme   de    la  naiffance  ;  les   côtes  ,   le    bord 

poftérieur  ,  &  l'angle  inférieur  des  omoplates. 

Des  pofi-      1365.  Le  dos  peut  fe  placer  de  quatre  ma- 

tiens  que  le  ^^'^^^3  différentes  à  l'entrée  du  baffin.  Dans  la 

fant  peut    première  poiition,  le  derrière  du  col  efl  ap- 


DES   ACCOUCHEMEN  S.      539 

puyé  fur  le  rebord  des  os  pubis  ,  &  la  région  prendre  à 
des  lombes  au-defllis  du  facrum,  l'égard  du 

1366.  Dans  la  deuxième,  ce  font  les  lombes 
de  l'enfant  qui  font  au-deifus  des  os  pubis  ^  pen- 
dant que  la  nuque  eft  fur  le  rebord  poftérieur 
du  bafîin, 

1 3  67.  Dans  la  troifieme ,  le  dos  eft  placé 
tranfverfalement  ,  de  manière  que  la  tête  fe 
trouve  fur  le  bas  de  la  foife  iliaque  gauche  , 
&  les  lombes  fur  la  droite, 

1 3  68.  La  quatrième  pofition  offre  le  contraire 
de  la  précédente  ;  la  tête  de  l'enfant  étant  fur  le 
bas  de  la  fofle  iliaque  droite ,  &:  les  lombes 
fur  la  foffe  iliaque  gauche.  Ces  deux  por- 
tions tranfverfales  font  plus  ordinaires  que  les 
autres. 

1369.  Les  Accouchemens  où  l'enfant  pré-  Desinica- 
fente  le  dos  nous  offrent  les  mêmes  indications  *^°"^  ^^® 

'    'J      .    T  .   J       nouspréfen- 

que  ceux  du  genre  précèdent.  Le  rapport  des  tg^t  ces  di- 
dimenfions  du  corps  de  cet  enfant  avec  celles  verfes  poli- 
du  bafîin  de  la  mère  eff  toujours  tel  qu'il  ne  ^^°"^' 
peut  alors  fortir  qu'on  n'ait  ramené  la  tête  ou 
les  pieds  au  paffage  ;  mais  les  Accoucheurs 
font  encore  partagés  fur  le  parti  qui  convient 
le  mieux  :  les  uns  propofent  d'y  ramener  la 
tête,  &  les  autres  veulent,  avec  bien  plus  de 
raifon,  qu'on  retourne  l'enfant.  Quand  on  fait 
attention  à  l'éloignement  de  la  tête  du  détroit 


540  U  A  R  T 

fupérieur ,  à  la  forme  irrégullere  de  l'enfant 
replié  fur  lui-même ,  &:  à  la  manière  dont  il  eft 
embrafle  par  les  parois  de  la  matrice  après  l'é- 
coulement des  eaux,  l'on  entrevoit  tant  de  dif- 
ficultés à  faire  revenir  la  tête  à  fa  fituation  na- 
turelle 5  qu'on  ne  peut  s'empêcker  de  regarder 
la  méthode  propofée  par  les  derniers  ,  comme 
la  feule  &  unique  qui  foit  praticable  en  pareil 
cas  :  il  faut  donc  retourner  l'enfant  &:  l'extraire 
par  les  pieds  toutes  les  fois  qu'il  préfente  le 
dos. 

Section     IL 

D&  la  manière  £oplnr  V Accouchement  de  ta  prC" 
miere  efpece ,  ou  r enfant  prêfente  te  dos. 

Première       1370.  Quand  on  admettroit  la  pofîibilité  de 
efpece  d'Ac-  ramener  la  tête  de  l'enfant  à  fa  fituation  natu- 

où   l'enfant  ^^^^  •>  ^^^^  ^^^  ^^^  OU  il  préfente  le  dos  ,  il  fau- 

préfente  le  droit  en  excepter  celui  dont  il  s'agit;  car  toutes 

dos.  tentatives   à  cet    effet   feroient    certainement 

alors  inutiles ,  &  même  nuifibles  :  aucun  autre 

parti  que  celui  d'extraire  l'enfant  par  les  pieds 

ne  convient  dans  ce  cas. 

De  la  ma-      1 3  7 1  •   La  manière  la  plus  fimple  d'y  pro- 

nlere  diopé-  céder  au  moment  de   l'écoulement  des  eaux 

cet    c-  j^  l'amnios  eft  d'infmuer  la  main  dans  un  état 

couchement.  ^        ^  ^  .  zi  /  • 

de  fupination  ,  en  fuivant  la  partie  poiteneure 
de  la  matrice ,  les  lombes  ôc  les  fefTes  de  l'en- 


\ 


DES    A  ce  OU  C  H  E  M  E  N  S.       54I 

fant  ,  jufqu'à  ce  qu'on  pui-fTe  bien  faliir  les 
pieds ,  appliqués  fur  ces  dernières ,  &  les  en- 
traîner dans  le  vagin.  Pendant  ce  dernier  inf- 
tant ,  on  appuiera  légèrement  de  l'autre  main 
fur  le  milieu  du  ventre  de  la  femme  ,  dans 
l'endroit  oii  répond  la  tête ,  afin  de  pouffer 
celle-ci  en  arrière  &  en  haut ,  &  de  favorifer 
la  defcente  des  pieds. 

1372.  Ce  procédé  ,  toujours  facile  à  exé- 
cuter 5  quand  on  opère  à  l'inftant  de  l'évacua- 
tion des  eaux ,  par  rapport  à  la  mobilité  dont 
l'enfant  jouit  encore,  préfente  tant  de  diffi- 
cultés lorfque  ce  fluide  eil  écoulé  depuis  long- 
temps 5  &  que  cet  enfant  eft. étroitement  ferré 
dans  la  matrice ,  qu'il  vaut  mieux  en  pareille 
circonflance  fe  conduire  de  la  manière  fui- 
vante. 

1373.  On  introduit  alors  la  main  droite 
vers  le  côté  gauche  de  la  matrice ,  en  la  tenant 
dans  un  état  moyen  entre  la  pronation  &  la 
fupination ,  jufqu'à  ce  qu'elle  foit  parvenue  fur 
la  hanche  de  l'enfant.  Dans  ce  moment  on 
écarte  les  feffes  de  celui  -  ci ,  de  la  colonne 
lombaire  de  la  mère ,  en  les  pouffant  vers  le 
côté  droit  ;  pendant  que  de  l'autre  main  ap- 
pliquée extérieurement  fur  le  ventre,  on  indina 
le  lieu  où  fe  trouve  la  tête  vers  le  côté  gaiiche  ; 
pour  dpnner  à  l'enfant  une  iituatlcn  diagonale 


542  V  A   R    T 

relativement  à  l'entrée  du  baffin.  On  dégage 
enfuite  les  pieds,  comme  dans  l'Accouchement 
de  la  première  efpece  où  la  nuque  fe  préfente; 
&  l'on  tire  de  même  avec  plus  de  force  fur  le 
pied  gauche  ,  dès  qu'ils  font  parvenus  l'un  ôc 
l'autre  à  l'entrée  du  vagin  ;  afin  de  favorifer 
la  flexion  antérieure  de  l'enfant ,  &  faire  dé- 
crire aux  lombes  un  léger  mouvement  de  tor- 
fion  néceflaire  à  la  defcente  des  feffes.  On 
pourroit  aufîi  fe  fervir  de  la  main  gauche  dans 
le  premier  temps  ;  mais  il  fàudroit  l'introduire 
fur  l'autre  côté  de  l'enfant,  &  fous  la  partie  la- 
térale droite  de  la  matrice ,  &c. 

Section     II  L 

De  la  manière  d'opérer  ^ Accouchement  de  la  fi-^, 
conde  efpece  ,  ou  t enfant  préfente  le  dos^ 

Seconde       Ï374-  Pçur  terminer  cette  efpece  d'Accou- 
cfpece  d'Ac-  chement ,  on  doit  agir  en  tout  de  la  même 

couchement  .  i       r  i         r  \     i 

où  l'enfant  ^^^^^^^  ^^  pour  la  leconde  elpece ,  ou  le 
préfente  le  derrière  du  col  fe  préfente  ;  excepté  qu'il  ne 
dos ,  &  de  {2,\xt  pas  efîayer  de  ramener  la  tête  à  fa  bonne 
de  l'opérer  po^^tion.  Voye^^  la  feftion  troifieme  de  l'article 
précédent,  §.  1357  &  fuivant. 


DES    Ac  COUC  HEMENS.       543 

SectionIV. 

De  la  majiien  d^opérer  l^ Accouchement  de  la  troi" 
Jieme  efpece ,  où  V enfant  préfente  le  dos, 

1375.  Lorfqu'on  peut  opérer  cette  efpece     Troifieme 
d'Accouchement  au  moment  de  l'ouverture  de  efpece  d'Ac- 

,  .        ,  ^    ^       .  ^    ^  .     .        couchement 

la  poche  des  eaux,  on  le  iervira ,  a  ion  choix ,  ^^  renfant 
de  la  main  droite  ou  de  la  main  gauche  ;  mais  préfente  le 
difFéremment.  Ouand  on  préfère  la  dernière  ,  ^°^  '  ^  ^® 

rr     M*  ^^  manière 

il  faut  l'infinuer  au-deffus  de  la  fofle  iliaque  de  l'opérer, 
droite  de  la  femme ,  pour  accrocher  les  pieds 
de  l'enfant  qui  y  répondent ,  &  les  entraîner  ; 
pendant  qu'on  exercera  de  l'autre  main  une 
prefîion  affez  forte  fur  le  côté  gauche  du  ventre 
de  la  femme  011  fe  trouve  la  tête ,  afin  de  pouf- 
fer celle-ci  en  en-haut  &  vers  le  côté  oppofé ,  à 
mefure  qu'on  s'efforcera  de  faire  defcendre  les 
premiers. 

1376.  Lorfqu'on  opère  de  la  main  droite  , 
on  l'infinue  au-defTous  de  l'enfant  ;  on  porte 
le  dos  de  celui-ci  au-deiTus  des  os  pubis  ;  on 
dirige  enfuite  les  doigts  vers  la  hanche  droite,  &: 
on  dégage  les  pieds  fucceflivement^  jufqu'à  l'en- 
trée du  vagin.  On  tire  alors  prefque  uniquement 
fur  le  pied  gauche ,  afin  de  favorifer  la  con- 
verfion  du  tronc  &  les  mouvemens  néceffaires 
à  la  defcente  des  feffes  :  après  ce  moment  on 
agit  également  fur  les  deux  pieds ,  ôc  l'on  fe 


544  r  A  R  T 

conduit  du  refîe  comme  dans  tous  les  cas  oii 
l'on  a  été  obligé  de  retourner  Tenfant. 

1377.  Ce  dernier  procédé  efl:  le  feul  qui 
convienne ,  ou  tout  au  moins  celui  qui  préfente 
le  moins  de  difficultés  lorfque  les  eaux  font 
écoulées  depuis  long-temps. 

Section    V. 

De.  la  manière  d'opérer  l'Accouchement  de  la  qua* 
trïeme  efpece ,  ou  V enfant  prêfente  le  dos, 

1378.  Cette  efpece  d'Accouchement  paroî- 
Quatrieme  tra  la  même  que  la  précédente  ,  fi  l'on  ne  conii- 

cfpece  d'Ac-  jçj.g  ^^g  j^  rapport  des  dimeniions  de  l'en- 

où  l'enfant  ^^^^  ^^^^  Celles  du  baffin  de  la  mère  :  elle 
préfente  le  offre  aufli  les  mômes  indications ,  ôc  on  peut 
^^^'  l'opérer  de  la  main  droite ,  ou  de  la  main  gau- 

che ,  félon  les  circonftances. 

1379.  Lorfqu'on  y  procède  au  moment  de 
£>e  la  jna.  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux,  on  infinue 

niere  d'opé-  la  main  droite  vers  le  côté  gauche  de  la  ma- 
rer  dans  ce  ^^.^^  ^  jufqu'au-deffus  de  la  foffe  iliaque  oii 
font  les  pieds  de  l'enfant  ;  pour  les  accrocher 
du  bout  des  doigts  &  les  entraîner  ;  pendant 
qu'on  exercera  de  l'autre  main  une  preflîon 
convenable  fur  le  côté  droit  du  ventre ,  comme 
fi  l'on  vouloit  incliner  la  matrice  vers  le  côté 
oppofé, 

ï3B0f 


DES    ACCÙUCHEMENS.        54^ 

1380.  Dans  ce  même  cas  ,  on  peut  aller 
chercher  les  pieds  avec  la  main  gauche ,  mais 
en  l'introduifant  au-deffous  du  corps  de  l'en- 
fant, qu'on  écarte  de  la  colonne  lombaire  de 
la  femme ,  &  en  dirigeant  les  doigts  vers  la 
hanche  gauche.  On  dégage  d'abord  le  pied 
gauche ,  &  enfuite  le  pied  droit ,  fur  lequel 
on  tire  prefque  uniquement ,  dans  le  premier 
moment ,  pour  favorifer  la  flexion  du  tronc  i 
néceffaire  à  la  defcente  des  fefles  :  après  cela  , 
on  fe  conduit  comme  dans  les  autres  cas. 

1381.  C'eft  ce  dernier  procédé  qu'il  faut 
mettre  en  pratique ,  quand  l'enfant  eit  étroi- 
tement ferré  dans  la  matrice ,  &  que  les  eaux 
font  évacuées  depuis  plufieurs  heures  :  ce  qui 
n'eit  que  trop  ordinaire  lorfque  nous  fommes 
appelles  en  fécond  pour  terminer  de  pareils 
Accouchemens. 

1382.  Dans  toutes  ces  mauvaifes  positions 
de  l'enfant ,  comme  dans  celles  où  il  prefente 
le  derrière  du  col ,  ou  les  lombes ,  &c.  plu- 
fieurs Accoucheurs  confeillent  de  refouler  la 
partie  inférieure  du  tronc  vers  le  fond  de  la 
matrice  ,  pour  ramener  la  tête  à  fa  fltuation 
naturelle  ;  ou  bien  de  repouffer  celle-ci  en  en- 
haut  pour  rapprocher  les  pieds  de  l'orifice  de 
la  matrice  ,  en  faifant  paffer  fucceflivement  fur 
i:e  dernier  toutes  les  régions  du  corps  de  l'en- 

Tom^  L  M  m 


VA  R  T 

fant ,  comprifes  entre  celle  qui  s'y  préfente  i  ! 
&  celle  qu'on  veut  y  ramener.  Cette  méthode  ! 
ne  peut  être  que  le  fruit  d'une  mauvaife  fpé- ; 
culation  ;  &  en  admettant  qu'elle  foit  pratica-  j 
t)le ,  ce  ne  feroit  tout  au  plus  que  dans  le  mo-  ! 
ment  de  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux  ;  i 
encore  fera-t-elle  toujours  bien  plus  difficile  à  : 
exécuter  ,  &  bien  plus  fatigante  pour  la  fem-  | 
me  ,  que  celles  que  nous  avons  prefcrites. 

A  R  T  I  C  L  E    I  V. 

^es  Accouckemens  contre  -  nature  du  treizième  ï 
genre  ,  ou  bien  dans  Ufquels  Venfam  prifcntc  \ 
la  région  lombaire,  \ 

Section    première.        ; 

■I 

-0e  leurs  caufes  ,  de  leurs  Jignes  ,  de  leurs  diffé'^  | 
rences  &  de  leurs  indications  relativement  à  la  \ 

manière  d^ opérer.  ■  \ 

I 

Accouche-      1383»  La  région  lombaire  ie  préfente  auflî  \ 

ment  où  l'en-  fouvent  à  l'orifîce  de  la  matrice  que  la  région  1 

faut  prefen*  ^^  j^^     ^  ^^^  àeniL  genres  d'Accouché  mens  i 

te  les  lom-  .  ^  ^  «i     n 

bes.  nous  paroiffent  l'effet  des  mêmes  caufes  :  il  eft 

difficile  d'ailleurs  de  leur  en  affigner  de  parti- 
culières. 

Carafteres      j  ^  g^^  Quand  les  eaux  font  écoulées ,  &  que  ; 
lomba'ire!^"  Içs  lombes  de  l'enfant  font  un  peu  ferrées,  fu^ 


DES    A  C  COU  CH  E  ME  N  S.       547 

l'entrée  du  baiîîn ,  on  les  reconnoît  fans  beau- 
coup de  peine.  On  diftingue  au  milieu  de  l'ef- 
pece  de  tumeur  qu'elles  forment  une  rangée  de 
tubercules  affez  faillans;  les  fauffes  cotes  d'une 
part ,  &  les  angles  poflérieurs  des  os  des  îles 
de  l'autre. 

1385.  Dans  la  première  efpece  d'Accouché-    Pofitions 
'ment,  oii  cette  région  fe  préfente,  le  dos  de  que  peuvent 

l'enfant  eft  au-deffus  du  pubis  de  la  mère ,  &  lombes   a^ 
Iqs  feffes  font  en  arrière  au-deffus  àwfacrum,      renfant  re- 

1386.  Dans  la  deuxième  efpece,  les  feffes  ^s^ivement 
&  les  pieds  de  l'enfant  font  fitués  au-deffus  du 

p^hïs  ,  contre  la  partie  antérieure  de  la  ma- 
trice ;  le  dos  &:  la  tête  fur  la  partie  pofférieure 
de  ce  vifcere. 

1387.  Dans  la  troisième  ,  le  dos  eft  fur  la 
foffe  iliaque  gauche ,  les  î^^ts  &c  les  pieds  font 

*  fur  la  droite. 

1388.  Dans  la  quatrième  ,  c'eff  fur  cette 
dernière  foffe  iliaque  que  font  appuyés  le  dos 
&  la  tête  ;  les  f^&s  6c  les  pieds  étant  fur  la 
gauche. 

1389.  Toutes  les  fois  que  1res  lombes  fe  pré-  indications 
4entent  à  l'orifice  de  la  matrice ,  l'Accouche-  ^"^    ^^^^ 

ment  ne  peut  s'opérer  fans  les  fecours  de  l'art;  ^^^ différen- 
û ,  au  moment  de  l'ouverture  de  la  poche  des  tespofitionç 
-eaux ,  cette  région  ne  s'éloigne  comme  d'elle- 
pême,  &  fx  Içs  feffes  ne  viennent  fe  placer  à 

Mm  a 


548  L'  A  R  T 

l'entrée  du  bafîîn.  Lorfque  ce  changement ,  que 
nous  n'avons  encore  obfervé  que  deux  fois  , 
ne  s'opère  pas  fpontanéement  ,  il  faut  aller 
prendre  l'enfant  par  les  pieds.  Nous  nous  per- 
fuadons  que  perfonne  n'ofera  propofer  une 
méthode  contraire ,  d'après  les  difficultés  que 
nous  avons  fait  entrevoir  à  ramener  la  tête  à 
fa  fituation  naturelle ,  dans  le  cas  oii  le  dos 
6c  même  la  nuque  fe  préfente  :  mais  quelques 
Accoucheurs  préféreront  peut-être  ,  comme 
nous  Tavons  entendu  recommander ,  d'amener 
feulement  les  feffes  au  détroit  fupérieur  pour 
commettre  enfuite  l'expuliion  de  l'enfant  aux 
efforts  de  la  mère  :  cette  méthode  paroîtra 
même  fondée  ,  li  l'on  ne  fait  attention  qu'au 
grand  nombre  de  femmes  qui  fe  font  délivrées, 
pour  ainfi  dire ,  feules ,  dans  le  cas  où  l'enfant 
préfentoit  le  liège.  Ces  mêmes  Accoucheurs  ne 
tarderont  pas  à  fe  départir  de  leur  opinion  , 
pour  peu  qu'ils  réfléchiffent ,  i°.  à  combien  de 
douleurs  ils  expoferoient  la  femme  en  fe  bor- 
nant à  ramener  les  feffes  de  l'enfant  à  l'entrée 
du  bafîin  ;  2^,  qu'il  efl:  plus  difficile ,  dans  le 
cas  dont  il  s'agit  ,  d'amener  ces  parties  & 
de  leur  donner  une  fituation  favorable  ,  que 
de  failir  les  pieds  &:  de  les  faire  defcendre  ; 
30.  que  l'Accouchement  confidéré  comme  na- 
turel 5  efl  toujours  bien  plus  facile  ôc  moins 


nES   Ac  cou  CH  EMENS.       549 

douloureux  quand  ces  derniers  fe  préfentent, 
que  lorfque  ce  font  les  feffes ,  &c.  &c.  &c.  (^). 

Section     IL 

De  la  manière  cTopérer  les  Accouchemens  où  V en- 
fant prêfente  le^  lombes, 

1390.  La  manière  d'opérer  chacune  de  ces 
différentes  efpeces  d'Accouchemens  eft  à  peu 
de  chofe  près  la  même  que  celle  qui  a  été 
prefcrite  pour  chaque  pofition  du  dos. 

1391.  Dans  la  première  efpece  ,  on  infinue  De  la  ma- 
la  main  dans  un  état  de  fupination  jufqu'au  "iere  d'ope- 
deflus  du  facrum  de  la  mère  ,  pour  faifir  les  T*^  '  t  ^^^J^e^ 
pieds  &  les  entraîner ,  pendant  que  de  l'autre  fe  préfen- 
main  on  appuiera  plus  ou  moins  fur  le  ventre  ^^^^  ^^"^  ^^ 
de  la  femme,  dans  les  vues  de  diminuer  l'obli-  »  .^„ 
quité  antérieure  de  la  matrice.  J^oyes;^^,  1370 

&  fui  vans. 

1392.  Lorfque   les   lombes    fe   préfentent     De  lama- 
dans  la  féconde  pofition ,  fi  l'on  peut  opérer  "iere  d'ope- 
au    moment    de    l'ouverture     de    la    poche  ^  ^  ^^^ 
des    eaux ,    on   repouflera  le    dos  de  l'en-  fition     des 

.  lombes, 

(iî)  On  ne  doit  pas  inférer  de  ce  paragraphe ,  que 
nous  fommes  dans  l'opinion  qu'il  faille  aller  chercher 
les  pieds  de  l'enfant  toutes  les  fois  qu'il  prétente  les 
fefles.  On  a  dû  remarquer  ci-devant  quel  eft  notre 
fçntiment  à  ce  fujet. 

Mm  3 


jjo  L  A  R  r 

fant  en  arrière  ,  en  inlinuant  la  main  à-peit- 
près  comme  dans  le  premier  cas  ;  afin  de  rap- 
procher les  pieds,  qui  font  au-deiTus  àw pubis  ^ 
de  l'entrée  du  baffin ,  &:  de  les  faiiir  plus  fa- 
cilement. Autrement,  fi  les  eaux  font  écoulées 
depuis  quelque  temps ,  il  faut  aller  chercher 
ces  mêmes  extrémités ,  en  fe  conduifant  de  la 
manière  que  nous  avons  recommandée  dans 
la  féconde  pofition  du  dos.  Foyc^  §.  1374. 
De  la  ma-      1 3  94.  Dans  la  troifieme  efpece ,  on  ira  cher- 


niere  d'ope-  ^^^j,  j^^  pieds  en  introduifant  la  main  gauche 

rer   dans  la 
troii 


ifieme  &  au-defiiis  de  la  fofie  iliaque  droite  de  la  mère  ; 
la  cinquième  &  dans  la  quatrième  efpece ,  en  infinuant  la 
pofitionsdes  ^adin  droite  vers  le  côté  gauche  du  baffin.  Du 

lombes.  .  ,  ^  1  -r  o 

relie  ,  on  opérera  comme  dans  Ja  troilieme  oc 
la  quatrième  pofitions  du  dos.  f^oyei  la  qua-» 
trieme  &  la  cinquième  feûions  de  Fartklç 
précédent. 


CHAPITRE    IV. 

Des  Accouchemens    oîi  l^ enfant  préfente 
les  régions  de  fes  fur  faces  latérales,    . 

Aécoiichc^  ^395'    louTle  monde  fait  que  la  furface 
mensoùren-  du  corps  préfente   deux  côtés  parfaitement 


ly  ES   Ac  cou  CH  EMEK  si      5  J  f 

femblables  ,  le  droit  &  le  gauche  ;  &  qu'on  fant  préfen^ 
y  diftineue  plufieurs    régions.  Nous  fixerons  ^^  ^^^    l^ 

''  or  D  ^  régions    de 

celles-ci  au  nombre  de  cinq  relativement  à  fes    parties 
notre  objet;  i^.  le  côté  de  la  tête  ;  2°.  celui  latérales, 
du  col;  30.  l'épaule;  40.  le  côté  proprement 
dit,  ou  la  partie  latérale  de  la  poitrine  ;   5°. 
la  hanche. 

1396.  Ces  cinq  régions  peuvent  fe  préfen- 
ter  également  à  l'orifice  de  la  matrice  au  mo- 
ment de  l'Accouchement  :  ce  qui  ofFre  des 
indications  différentes  relativement  à  la  ma- 
nière, d'opérer.  Celle  -  ci  doit  être  variée , 
non  feulement  pour  chacune  de  ces  ré- 
gions ,  &  leurs  diverfes  pofitions ,  mais  en- 
core félon  qu'elles  appartiennent  au  côté  droit 
ou  au  côté  gauche  du  corps.  Pour  en  faire 
fentir  toute  la  différence  y  après  avoir  expofé 
ce  qui  a  rapport  à  l'une  des  pofitions  de  telle 
ou  telle  région  du  côté  droit,  nous  ferons 
connoître  de  fuite  ce  qui  regarde  la  même 
pofition  du  côté  gauche.  Nous  ne  craindrons 
pas  de  nous  répéter  au  befoin  ,  pour  déve- 
lopper le  méçhanifme  de  ces  Açcouchemeng 
avec  plus  de  clarté, 

1397.  Ces  mauvaifes  fituations  de  Tenfant    Caufê  <f» 
dépendent  de  l'enchaînement  de  plufieurs  eau-  ^^^  mauvai» 
caufes ,  qu'il  feroit  bien  difiicile  de  déterminer  :  ^^^^ 
rpbliquité  de  la  matrice  &  la  grande  quantité 

Mm  4 


55^  L"  A  R  T 

d'eau  qui  entoure  qvielquefois  l'enfant  les  fa- 
vorifent  toutes  ,  &  paroifTent  même  fuffire 
pour  donner  lieu  à  plufieurs  d'entre  elles  in- 
dépendamment de  toute  autre  caufe. 
Diagnoftic  1398.  Le  diagnoftic  de  ces  Accouchemens 
&  pronoftic  j^'^ii  pgg  pjyg  difficile  à  failir  que  celui  des 

H  p    CES   A  ^ — 

couchemens.  P^^^*^^^^^  '  ^  -^  pronoflic,  toutes  cliofes  étant 
égales  d'ailleurs ,  doit  en  être  le  même. 

ARTICLE    PREMIER. 

Des  Accouchemens  contre  "  nature  du  quator:^leme 
&  du  qmn:^leme  genres  ,  dans  lefquels  V enfant 
préfente  le  côté  droit  ^  au  le  coté  gauche  de  la 
tête. 

Section    première. 

De  leurs  caufes  ^  de  leurs  fignes  ,  de  leurs  différent 
ces  ^  &  des  indications  quils  nous  offrent. 

Des   Ac-       1399»    ^^^   deux  genres   d'Accouchemens 
couchemens  peuvent  être  l'effet  des  caufes  générales  afE- 
préfente  un  g^^^s  Hu  §.  1397,  OU  de  l'une  d'elles  feule- 
dcs  côtés  de  ment  :  le  grand  diamètre  du  corps  de  l'enfant 
la  tête.        ^^  pouvant   être    parallèle   à  l'axe  du  bafîin 
quand  la   matrice   efl  inclinée  dans  un   fens 
quelconque  ,  ou  lorfqu'elle  contient  une  gran- 
de quantité  d'eau. 
Caractères       1400.  On  reconnoît  facilement  au  toucher 


DES   ACCOUCHEMENS.        553 

les  parties  latérales  de  la  tête ,  fur-tout  après  des  régions 
l'écoulement  des  eaux.  On  rencontre  alors  une  /  ^, 

la  tête. 

tumeur  folide  &  affez  ronde  à  l'entrée  du  baflln. 
L'on  ne  peut  toucher  ni  la  fontanelle  antérieure 
ni  la  poftérieure  ;  &  fi  l'on  trouve  quelque  chofe 
de  femblable ,  cç  font  ces  efpaces  membraneux 
qui  fe  remarquent  au  bas  de  la  future  lamb* 
doïde  &  de  la  coronale  :  mais  avant  tout ,  l'o- 
reille nous  fait  voir  que  c'efl  un  des  côtés  de 
la  tête  que  parcourt  le  doigt.  Il  ne  nous  refle 
donc  plus  qu'à  rechercher  fi  c'ell  le  côté  droit 
ou  le  côté  gauche;  ce  qu'il  eftbien  effentiel  de 
diftinguer ,  pour  déterminer  la  meilleure  ma- 
nière d'opérer. 

1401.  Pour  faire  cette  diflinûion  ,  il  faut 
foigneufement  obferver  le  rapport  de  tous  les 
caradleres  énoncés  à  l'égard  du  baiîin  ^  comme 
on  le  voit  dans  le  §.  fuivant. 

1401.  Dans  la  première  poiition  des  côtés     Des  pon- 
de la  tête  5  qui  n'eft  pas  à  beaucoup  près,  la  ^^^"^    ^"^ 
plus  ordinaire  à^s  quatre  dont  nous  allons  prendre  ces 
parler  ,  le  fommet  efl  au-deffus  du  rebord  des  régions ,  à 
os  pubis  ,  contre  la  partie  antérieure  de  la  ma-  ^^^^'^  ,   " 

"*  ^  .     baffin  de  la 

trice  5  6v  la  bafe  du  crâne  vers  lefacrum  ;  mais  femme. 
de  manière  que  la  face  regarde  la  foffe  iliaque 
gauche  lorfque  c'efl:  le  côté  droit  de  la  tête 
qui  fe  préfente ,  &  la  foife  iliaque  droite  quand 
c'efl  le  côté  gauche  :  ce  qu'on  reconnoît  par 


554  r  A  R  T 

la  iituation  du  bord  poilérieur  de  l'oreille  y 
&  de  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure  ,  ou  de 
tout  autre  caradlere ,  à  l'égard  du  baiîln. 

1403.  Dans  la  féconde  poiition,  qui  efl  la 
plus  fréquente  ,  le  fommet  de  la  tête  eft  fitué 
tranfverfalement  fur  l'union  du  facrum  avec  la 
colonne  vertébrale  ,  &  la  bafe  de  la  mâchoire 
inférieure  ,  ou  l'oreille  contre  le  puhis  :  la 
face  regarde  la  fofle  iliaque  droite  quand  c'efl 
le  côté  droit  de  la  tête  qui  fe  préfente  ,  6c 
la  fofle  iliaque  gauche  lorfque  c'eft  le  côté 
gauche. 

1404.  Dans  la  troifieme  pofition ,  le  fommet 
de  la  tête  répond  au  bas  de  la  foffe  iliaque 
gauche  ,  &  la  bafe  de  la  mâchoire  inférieure 
à  la  droite  :  la  face  eu  couchée  tranfverfale* 
ment  fur  la  fymphyfe  facro-vertébrale  ,  lorf* 
que  c'efl  le  côté  droit  de  la  tête',  &  fous  la 
partie  antérieure  de  la  matrice  quand  c'eil  le 
côté  gauche. 

1405.  Dans  la  quatrième  pofition  ,  le  fom*- 
met  de  la  tète  répond  à  la  foiTe  iliaque  droite, 
&  la  bafe  du  crâne  à  la  fofîe  iliaque  gauche  :  la 
face  eu.  fituée  fous  la  partie  antérieure  de  la 
matrice ,  au-defîiis  des  os  pziMs  ,  quand  c'efl 
le  côté  droit  de  la  tête  ,  &  fur  la  fymphyfe 
facro-vertébràle  lorfque  c'efl:  le  côté  gauche. 

Indications      1^06.  Ces  Accouchemens  offrent  des  indi- 


DES   ACCOUCH  EMENS.      Î5Ç 

cations  générales  &  de  particulières.  Les  pre-  que  nous 
mieres  confiflent  à  ramener  la  tête  à  fa  fitua-  P'^e^*^'^"'^^ 
tion  naturelle  ,  pour  abandonner  enfuite  l'ex-  ^^^^-^^j^ 
pulfion  de  l'enfant  aux  forces  de  la  mère ,  ou 
bien  à  le  retourner  pour  l'extraire  par  les  pieds, 
félon  les  circonflances  qui  accompagnent  le 
travail. 

SectionII. 

De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens  de  la 
première  efpece  ^  ou  P enfant  préfente  un  des  côtés 
de  la  tête, 

Î407.  Cette  efpece  d'Accouchement  qui  eft  premiei* 
excefïivement  rare ,  feroit  un  de  ces  cas  où  il  efpece  d'Ac- 
conviendroit  de  faire  placer  la  femme  fur  fes  ^^"^^^'"'f^^ 

.  ^  ^  ou    lenfanô 

coudes  &  fur  ies  genoux ,  la  face  tournée  en  préfente  ua 
en-bas  ,  fi  l'on  pouvoit  efpérer  quelques  avan-  <^es  côtés  de 
tages  de  cette  pofition  ;  parce  qu'elle  paroît.^'^  ^* . 
la  plus  propre  pour  obliger  la  tête  à  reprendre  de  ropérer. 
fa  fituation  naturelle  :  mais  cette  attitude  eft 
fi  incommode  pour  la  femme ,  qu'elle  ne  pour^ 
roit  la  garder  qu'un  infiant,  &  que  nous  né 
devons  jamais  la  prefcrire.  Il  vaut  mieux  faire 
coucher  la  femme  fur  le  dos ,  &  introduire  une 
main  à  l'entrée  de  la  matrice  ,  pour  écarter 
la  bafe   du  crâne  de  l'enfant  de  la  faillie  du 
facrum  ;  pendant  que  de  l'autre  main  on  exer- 


5  5^  ^'^  ^  ^ 

cera  une  pfeiîîon  plus  ou  moins  forte  fur  la 
région  hypogaflrique  où  répond  le  fommet  de 
la  tête  5  dans  les  vues  de  l'obliger  par  ce  moyen 
à  defcendre  vers  le  milieu  du  détroit  fupé- 
rieur.  Si  l'on  ne  pouvoit  parvenir  à  ce  premier 
but  ^  qui  eO:  de  ramener  la  tête  à  fa  iituation 
.  naturelle ,  il  faudroit  retourner  l'enfant  &  l'a- 
mener par  les  pieds ,  ainii  qu'on  doit  le  faire 
toutes  les  fois  que  le  travail  eft  compliqué  de 
quelques  -  unes  de  ces  circonftances  acciden- 
telles dont  on  a  déjà  parlé  plufieurs  fois. 
De  la  ma-      1 408.  Pour  retourner  l'enfant,  quand  c'eû  le 

nîere  de  re-  ^ôté  droit  de  la  tête  qui  fe  préfente,  on  doit  in- 
tourner l'en-        I  ►     1        •     1     •      1       1 
fant  dans  la  troduire  la  main  droite  dans  la  matrice ,  en  mon- 

premierepo-  tant  vers  la  foffe  iliaque  gauche  ,  où  répond 
fition  du  co-  j^  £^^g .  ^£j^  d^écarter  la  tête  de  ce  côté ,  &  de  la 
la  tête.        pouffer  fur  la  foffe  iliaque  droite  :  enfuite  on 
va  prendre  les  pieds ,  &  l'on  termine  l'Accou- 
chement ,  comme  dans  la  féconde  efpece  ,  où 
le  vcrux  fe  préfente.  Voyc:^  §.  1237  ^  ^^  ^^i" 
vant. 
De  la  ma-      1409.  Lorfque  c'eff  le  côté  gauche  de  la  tête 
niere  de  re-  ^^j  ç^  préfente  à  l'orifîce  de  la  matrice  ,  dans 

tournerl'en-  ^        ^  .        .     ,.        ,       ^,         ,    .  ,  ,    . 

fant  dans  la  ^^  pomion  indiquée ,  1  on  doit  opérer  de  la  mam 
première  gauche ,  qu'on  introduira  vers  la  foffe  iliaque 
pofition  du  ji-Qi^ç  ^  qI^  répond  la  face;  pour  diriger  la  tête 

de  la  tête.     ^^^  ^^  ^^^^  iliaque  gauche  ,  &  aller  prendre 
les   pieds,' comme    dans   la  première   pofi- 


'      DES    AcCOJfCHEMENS.        557 
tion   du  verto:.  Foye^^   §.    1232   &  fiiivans* 

Section    II L 

JDc  la  manière  cTopirer  les  Accouchemens  de  la 
deuxième  efpece  ^  où  V enfant  pnfente  un  des 
côtés  de  la  tête. 

1410.  Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que     Seconde 
la  pofition  de  la  tête  qui  conftitue  cette  efpece  efpece  d'Ac- 
d' Accouchement ,  eft  la  plus  ordinaire  des  qua-  '^^"f  ^^^^'^ 

^  .       ,  J^         ou  les  deuîf 

tre  qui  viennent  d'être  indiquées  :  elle  ne  peut  côtés  de  la 
avoir  lieu  que  la  matrice  ne  foit  très-inclinée  ^^^^  ^^  P^^* 
en-devant.  L'expérience  nous  a  démontré  plu-  ^^*^^^^* 
lieurs  fois  qu'il  fuffifoit ,  dans  la  plupart  de 
ces  cas  ,  de  diminuer  cette  obliquité  en  faifant 
coucher  la  femme  fur  le  dos  ,  &  le  plus  hori- 
zontalement pofTibîe  5  pour  rappeller  la  tête  à  fa 
iituation  naturelle.  Si  cette  précaution  étoit  in- 
frudueufe  ,  il  faudroit  opérer  le  déplacement 
dont  il  s'agit ,  en  introduifant  une  main  dans 
la'  matrice  ,  jufqu'au  deffus  de  la  bafe  duj^- 
crum  ;  pour  accrocher ,  en  quelque  forte ,  le 
fommet  de  la  tête ,  qui  j  répond ,  &  l'entrai- 
ner  au  centre  de  l'entrée  du  baiîîn. 

141 1,  Quand  des  circonftances  particulières  De  la  ma- 
ne  nous  permettent  pas  de  confier  l'Accou-  "^^''^  ^^  *"^- 
ehement  aux  foins  de  la  nature  ,  &  Qu'il  faut  ?  "^  T  \^' 

'  T  tant  dans  îa 

Kopérer  fur  le  champ ,  on  retourne  l'enfant ,  féconde  po-- 


JjS  V  A   R    T 

fidon  du  cô-  &  on  l'amené  par  les  pieds.  Si  c'eil:  alors  le 

té  droit  de  la  côté  droit  de  la  tête  qui  fe  préfente,  on  fe 

fert  de  la  main  gauche  ,  qu'on  introduit  au« 

deffus  du  ycrux  ,  pour  redreffer  la  tête  comme 

il  vient  d'être  dit  ;  pendant  qu'on  exercera ,  de 

l'autre  main  ,  une  prefîion  plus  ou  moins  forte 

fur  le  ventre  de  la  femme,  dans  les  vues  de 

diminuer  l'obliquité  antérieure  de  la  matrice  : 

enfuite  on  ira  chercher  les  pieds  ,  de  la  même 

manière  que  fi  le  fommet  de  la  tête  fe  fût 

préfenté  dans  la  première  pofition. 

0e la  ma-      1412..  Si  le  côté  gauche  de  la  tête,  au  lieu 

fiierede  re-  du  côté  droit,  fe  trouve  à  l'orifice  de  la  ma-* 

tourneri'en-  ^^^^^    ^^  opere  de  la  main  droite.  On  com- 

fant  dans  la  ^  ^ 

féconde  po-  mence  de  même  par  ramener    le   vtrux    au 

fition  du  cô-  détroit  fupérieur  ;  ôc  l'on  pouffe  la  tête  enfuite 

te  gauche  de  £^j.  |^  £^^g   iliaque  droite,  pour   continuer 

d'aller  prendre  les  pieds  de  l'enfant ,  comme 

dans  la  féconde  pofition  du  vcrtcx, 

SectionIV. 

Pe  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens  de  la 
troijieme  efpece  ,  ou  V enfant  préfente  Vun  des 
côtés  de  la  tête, 

Troifieme      1 4 1 3 .  L'on  ne  peut  fe  rappeller  la  pofition  de 
fcfpeced'Ac-j^^A^ç  quî  conftitue  cette  efpece  d'Accouché- 

couchement  ^  n     \        t ce   '\ 

©ù  reofant  ment,  fans  être  prévenu  qu'il  eitplus  djmçuç 


DES   ACCOUCHEMENS.      559 

de  la  ramener  à  fa  fituation  naturelle  ,  que  préfente  ua 

de?  côt(' 
la  tête. 


dans  le  cas  précédent.  Pour  y  parvenir ,  lorf-  ^^^  *^°^"  * 


que  c'eft  le  côté  droit  de  la  tête  qui  fe  pré- 
fente ,  de  la  main  droite  introduite  à  l'entrée 
de  la  matrice  ,  on  éloignera  la  face  de  l'en- 
fant de  la  bafe  du  facrum  ;  pendant  qu'on  fera 
de  l'autre  main  une  prefïion  afTez  forte  fur  la 
région  hypogaflrique  de  la  femme ,  pour  obli- 
ger Tocciput ,  qui  y  répond ,  à  defcendre  vers 
le  milieu  du  bafîin  :  enfuite  on  recomman- 
dera à  la  femme  de  fe  coucher  un  peu  fur  le 
côté  gauche  ,  pour  y  incliner  légèrement  le 
fond  de  la  matrice. 

1414.  On  doit  fe  conduire  de  même  à  cer- 
tains égards  dans  la  troifieme  pofition  du  côté 
gauche  de  la  tête  ,  fi  on  veut  la  ramener  à  fa 
fituation  naturelle  :  ce  qui  s'opère  toujours 
bien  plus  facilement  que  dans  le  cas  précédent,- 
parce  que  l'occiput  eft  appuyé  fur  la  bafe  du 
facrum ,  &  qu'on  peut  porter  la  main  directe- 
ment deffus  5  pour  l'entraîner  convenablement 
à  l'entrée  du  balîin. 

14 1 5 .  Quand  les  circonftances  exigent  qu'on  De  la  ma* 
retoiu-ne  l'enfant  pour  l'amener  par  les  pieds ,  ^^^^^  ^^^^* 
on  fe  fert  de  la  main  droite ,  fi  c'eft  le  côté  ^^^^  ^^^^  i^ 
droit  de  la  tête  qui  fe  préfente ,  dans  la  pofi-  troifieme 
tion  dont  il  s'agit  On  introduit  cette  main  P^^\'''^"  ^.^ 
febn  k  dirçftiott  i\i  facrum  &  au-deflbus  de  la  ^^i^  j^j. 


5^o  L A  R  T 

face  de  l'enfant.  On  fouleve  la  tête  en  la  por- 
tant en  -  devant  ,  &  en  même  temps  vers  la 
foiTe  iliaque  droite  ;  puis  l'on  va  prendre  les 
pieds  comme  dans  la  féconde  pofition  du  rer- 
ux  5  en  fe  conduifant  alors ,  ainli  que  dans  la 
fuite ,  de  la  manière  indiquée  à  l'occafion  de 
cette  dernière  efpece  d'Accouchement. 
De  lama-  14 1 6.  Si  l'on  veut  Opérer  de  la  même  main 
niere  de  re-  ^^^^  j^  troifieme  pofition  du  côté  gauche  de 

tournerl'en-  r      15         •     •    />        /      y        ?, 

fant  dans  la  la  tcte  ,  apres  1  avoir  mlmuee  lous  1  occiput , 
troifieme  appujé  '  contre  la  bafe  du  facrum  ,  il  faut  fe 
pofition  du  cQj^poj.ter  d'abord  comme  fi  l'on  n'avoit  d'au- 

cote  gauche  /  .  1         /v         x     r     y 

de  la  tête,  tre  intention  que  de  ramener  la  tête  a  la  li- 
tuation  naturelle  ;  pour  la  diriger  eniiiite  fur. 
le  devant  de  la  foiTe  iliaque  droite ,  &  aller 
prendre  les  pieds  de  la  même  manière  que 
dans  le  cas  précédent.  Après  avoir  dégagé 
ceux-ci  jufqu'à  l'entrée  du  vagin ,  on  doit  ob- 
ferver  de  tirer  un  peu  plus  fur  le  pied  gauche  , 
pendant  quelques  inilans  ,  afin  de  favorifer  les. 
mouvemens  du  tronc ,  néceffaires  à  la  defcente 
des  feffes.    Du  refle  on  fe  conduit  à  l'ordi- 


naire. 


1417.  On  pourroit  opérer  aufli  de  la  main 
gauche  dans  cette  troifieme  pofition  du  côté 
gauche  de  la  tête  :  mais  alors  il  faudroit  l'in- 
finuer  vers  la  fofTe  iliaque  droite  de  la  mère 
&  pouffer  la  tête  vers  l'autre  ,  pour  aller  faifir 

les 


DES    ACCOUCHEMENS.       J(îl 

les  pieds ,  en  parcourant  le  côté  gauche  de 
l'enfant.  Si  Ton  préféroit  cette  méthode  à  celle 
.qui  fait  le  fujet  du  §.  précédent ,  il  faudroit 
aufîi  tirer  prefque  uniquement  fur  le  pied  droit, 
après  avoir  amené  l'un  6c  l'autre  dans  le  vagin; 
pour  remplir  les  mêmes  vues  que  ci-defTus,  où 
nous  avons  confeillé  d'agir ,  dans  ce  même  . 
moment,  avec  plus  de  force  fur  le  pied  gauche. 

Section     V, 

De  la  manière  cT opérer  les  Accouchemens  de  la 
quatrième  efpece  ,  où  t enfant  préfente  un  des 
côtés  de  la  tête. 

141 8.    Lorfque  le  côté  droit  de  la  tête  fe     Manière 
préfente  dans  la  pofition  qui  conflitue  cette  d'opérer 
efpece  d'Accouchement ,  on  peut ,  fans  beau-   ^"^  ^  '^'^T 

*■  1  r         7  trieme  poli- 

coup  de  peine  ,  la  ramener  à  fa  fituation  na-  don  du  côté 
turelle ,  en  introduifant  une  main  fous  l'occi-  ^l^^^  ^^  ^^ 
put,  qui  efl  appuyé  contre  la  bafe  duy^cr///7z, 
&  en  l'entraînant  au  détroit  fupérieur;  pendant 
qu'on  incline  un  peu  le  fond  de  la  matrice  vers 
le  côté  droit.  Quand  il  eilnéceffaire  de  retourner 
l'enfant  &:  de  l'amener  par  les  pieds ,  on  peut 
fe  fervir  de  la  main  droite  ,  ou  de  l^  main 
gauche.  Si  l'on  introduit  la  première ,  il  faut 
la  diriger  vers  la  foffe  iliaque  gauche  de  la 
Tome  L  N  n 


tête. 


5^2  V  A  R  t 

mère ,  pour  aller  pi'endre  les  pieds  en  fuivant 
ie  côté  droit  de  Tenfant  ;  &  lorfqu'ils  feront 
dégages  jufqii'à  Centrée  du  vagin ,  Ton  obfer- 
vera  de  tirer  prefque  uniquement  fur  le  pied 
gauche ,  pour  faciliter  la  converiion  du  tronc 
&  la  defcente  des  ï^^^s  ,  dans  une  direftion 
convenable.  Du  refte  on  opère  l'Accouchement 
à  l'ordinaire. 

141 9.  Lorfqu'on  veut  fe  fervir  de  la  main 
gauche ,  il  faut  l'infmuer  fous  l'occiput  ,  qui 
efl  appuyé  contre  la  bafe  àwfacrum^  pour  l'en- 
traîner au  détroit  fupérieur  ,  comme  fi  l'on  ne 
vouloit  que  ramener  la  tête  à  fa  fituation  na- 
turelle. On  écarte  enfuite  cette  dernière  de 
l'entrée  du  bafîin  ,  en  la  pouffant  fur  le  devant 
de  la  foffe  iliaque  gauche ,  &  l'on  va  chercher 
les  pieds  en  fuivant  le  côté  gauche  de  l'en- 
fant. Quand  ils  font  dégagés  de  la  matrice, 
on  tire  d'abord  prefque  uniquement  fur  le 
pied  droit  ,  pour  courber  le  tronc  plus 
facilement  fur  fa  partie  antérieure  ,  &  fa- 
vorifer  la  defcente  des  feffes.  Après  ce  temps , 
on  agit  également  fur  les  deux  pieds  ,  &  l'on 
fe  conduit  comme  dans  le  cas  précédent. 
De  la  ma-  1420.  Pour  ramener  la  tête  à  fa  fituation 
niere  d'opé-  naturelle ,  lorfque  fa  partie  latérale  gauche  fe 
rer    ans   a  pj-^fg^^^g  ^^^^  \^  quatrième  poiition ,  on  intro- 

quatneme     *     ,  ^  ^        * 

pofuion  du  duit  l'uae  OU  l'suîf  e  raain  à  Tçatrée  de  la  ma» 


DES    AcCÔVCItEMENS.       565 

tfice  ,  &  en  arrière  ,  pour  foulever  la  face  côté  gauche 
qui  répond  à  la  bafe  àwfacrum;  pendant  qu'on  delatête* 
exercera  de  l'autre  main ,  appliquée  fur  la  ré- 
gion hypogaftrique  de  la  femme ,  une  preflion  ' 
affez  forte  pour  obliger  l'occiput ,  qui  eïl  au- 
defîbus  5  à  fe  rapprocher  du  détroit  fupérieur. 
Si  l'on  parvient  au  but  qu'on  fe  propofe ,  on 
fera  pencher  la  femme  fur  le  côté  droit  pour 
rappeller  Taxe  de  la  matrice ,  inclinée  vers  le 
côté  gauche  ^  parallèlement  à  celui  du  bafîin  j 
&  l'on  abandonnera  l'Accouchement  auié-  ef* 
forts  de  la  nature* 

142 1.  Lorfqu'on  ne  peut  ramener  là  tête  à 
fa  fituation  naturelle ,  ou  que  des  circonftances 
accidentelles  exigent  qu'on  opère  l'Accouche- 
ment,  il  faut  retourner  l'enfant  &  l'extraire 
par  les  pieds.  On  introduit  alors  la  main  gau- 
che dans  la  matrice  ^  &  dans  un  état  de  fu- 
pination  ,  en  fuivant  la  partie  poftérieure  de 
ce  vifcere.  On  écarte  la  face ,  en  chemin  fai- 
fant  5  de  la  bafe  du  fà^rum  y  fur  laquelle  elle 
eil  tranfverfalement  appuyée  ,  &  l'on  porte 
la  tête  en  même  temps  fur  le  devant  de  la 
foile  iliaque  gauche  :  puis  l'on  va  fàilir  les 
pieds  en  faivant  le  côté  gauche  de  l'enfant , 
pour  achever  l'Accouchement  félon  les  règles 
prefcrites  ù  l'égard  des  autres  pofitions* 

Nn  1 


5<Î4  L*  A  R  T 

ARTICLE      IL 

D&s  Accouchcmens  contre-nature  du  fei:^ieme  &  du 
dix'feptierm  genres  ,  ou  bien  dans  Lef quels  r en- 
fant préfente  un  des  côtés  du  coL 

Section    première. 

Des  caufes ,  des  fignes ,  &  des  différences  de  ces 
Accouchemens, 

Accouche-'     i»|22.  Les  Accouchemens  dans  lefquels  l'en- 
mensoùi'eii-  fg^t  préfente  un  des  côtes  du  col  font  bien 

fant  préfente  •        r   '  i        i  ' 

;     .  ,   moins  rreauens  que  ceux  des  deux  genres  pre- 

un  des  cotes  '  i  t  or 

du  col.  ,cédens  ,  quoiqu'ils  proviennent  des  mêmes 
xaufes  générales  :  ce  qu'il  faut  encore  attri- 
buer à  la  forme  particulière  des  régions  de 
la  furface  de  l'enfant  qui  les  conftituent. 
.  1423»  Il  eft  impoiîible  de  reconnoître  les 
parties  latérales  du  col ,  quand  elles  fe  pré- 
sentent 5  &  de  juger  de  leur  fituation  particu- 
lière relativement  au  baflin  de  la  mère ,  avant 
l'ouverture  de  la  poche  des  eaux  ;  &  ce  n'efl 
alors  qu'en  introduifant  la  main  dans  le  vagin 
qu'on  peut  y  parvenir  :  mais  l'on  ne  doit  faire 
ces  recherches  qu'au  moment  d'opérer  l'Ac- 
couchement, ç'eft-à-dire  qu'autant  que  les  par- 
ties de  la  femme  y  font  bien  préparées  ,  ôc  que 
le  travail  qû  dans  toute  fa  force. 


DES    A  ce  0  U  C  H  E  M  EN  S.       5(35 

1424.  Cette  région  n'offre  en  elle-même    Carafteres 
^icune  marque  fenfible  au  toucher  qui  puifle  ^^^  parties 

^  ^  5   A  latérales  du 

la  faire  diflinguer  des  autres.  Ce  n  eft  que  ^.^i^ 
par  le  haut  de  l'épaule  ,  la  clavicule  ,  l'angle 
de  la  mâchoire  inférieure ,  le  bas  de  l'oreille , 
&c.  qu'on  peut  la  reconnoître  :  elle  ne  fe  pré- 
fente jamais  à  l'orifice  de  la  matrice  que  la 
plupart  de  ces  caraûeres  ne  foient  très-près 
du  cercle  de  ce  dernier. 

1425.  Dans  la  première  pofition  de  l'un  ou     Des  pofi- 


tions    dans 


l'autre  côté  du  col ,  l'oreille  &:  l'ande  de  la    ,     „ 

A   1      .         •       /   .  /        '        1  lefquelles 

mâchoire  inférieure  font  appuyés  iur  le  re-  ce; 


;s    resions 


bord  des  os  pubis ,  &:  Tépaule  fur  la  bafe  du  peuvent  fe 
facrum  :  la  face  regarde  le  côté  gauche  de  la  ^'^^  ^"^^^* 
mère  quand  c'eft  le  côté  droit  du  col  qui  fe 
préfente  ,  &  vice  vcrfâ. 

1426.  Dans  la  féconde  portion ,  l'angle  de 
la  mâchoire  inférieure  &:  l'oreille  font  fitués 
contre  la  bafe  au  facrum^  Se  l'épaule  fe  trouve 
fur  le  pubis  :  la  face  répond  à  la  foffe  iliaque 
droite  lorfque  c'eil  le  côté  droit  du  col  qui 
fe  préfente,  &  à  la  foffe  iliaque  gauche  quand 
c'eft  le  côté  gauche. 

1427.  L'enfant  efl  placé  tranfverfalement 
fir  le  baiîin  dans  les  deux  autres  pôfitions. 
Dans  la  troifiéme ,  le  côté  de  la  tête  fe  trouve  ■ 
appuyé  fur  la  fofie  iliaque  gauche  &c  l'épaule 
Iur  l'autre  :  la  face  répand  à  la  fymphyfe  facro- 

N  n  3 


^66  U  A  R  T 

vertébrale  5  îorfque  c'efl  le  côté  droit  du  col 
qui  fe  préfente ,  &  à  la  partie  antérieure  de  U 
ïnatrice ,  au-deffus  des  os  piibis  quand  c'efl  le 
côté  gauche. 

1428,  Dans  la  quatrième  pofition  ^  le  côté 
de  la  tête  eft  appuyé  fur  la  fofle  iliaque  droite, 
&  l'épaule  fur  la  gauche  :  la  face  fe  trouve  placée 
tranfverfalement  au^deffus  des  os  pubis  fi  c'eft 
le  côté  droit  du  col  qui  fe  préfente  ,  au  lieu 
qu'elle  répond  à  la  fymphyfe  facro- vertébrale 
quand  ç'eft  le  côté  gauche, 

SectionII. 

I)es  indications  que  nous  offrent  ces  deux  genres 
d^ Accouchemens  &■  de  la  manier^  de  les  opérer^ 

Des  indu  1429.  On  ne  doit  rien  efpérer  des  forces  de 
cations  que  j^  i^çj-e  lorfqu'une  des  parties  latérales  du  col 
tent  ces  dif-  ^^  ^  enfant  le  prelente  a  1  orifice  de  la  matrice , 
féremes  ef-  fi  ce  n'eft  après  qu'on  a  i^amené  la  tête ,  ou 

peces  qAc- |g^  pieds  -  à  leur  fituation  naturelle  :  mais  il 
eouchemens.         *      . 

efi  toujours  fi  difficile  alors  de  fatisfaire  à  là 

première  de  ces  indications ,  que  nous  confeil* 

Ions  de  ne  jamais  le  tenter ,  &  d'aller  prendre 

les  pieds  dans  tous  les  cas. 

De  la  ma-      1430.  La  manière  d'opérer  efi:  abfoliiment 

mère  dope-^^  même  Gue  dans  les  différentes  efpeces  d'Ac- 

rer  ces   Ac-  ^  ^       ^ 

eouchemens,  eouchemens    des  deux  genres  précedens.  îî 


lyES    Ac  COVCHEMENS.       ^6j 

faut  fe  conduire  à  cet  effet  dans  chaque  pofi- 
tion  de  la  partie  latérale  droite  du  col  comme 
dans  celle  du  côté  droit  de  la  tête  défignée 
fous  le  même  nom  numérique  ;  &  prendre 
pour  règle  dans  les  différentes  fituations  du 
côté  gauche  ,  ce  que  nous  avons  dit  à  Toc- 
cafion  de  celles  de  la  partie  latérale  gauche  de 
la  tête, 

ARTICLE    III. 

Des  Accouchcmens  contre-nature  du  dlx-hulticme 
&du  dix-neui^ïeme  genres  ^  ou  bien  dans  lef quels 
t enfant  préfente  l'une  ou  Vautre  épaule. 

Section    première. 

Des  caufes ,  des  flânes ,  &  différences  de  ces 
deux  genres  d' Accouchemens  y  aïnfi  que  des  in'* 
dications  qi^ils  nous  offrent, 

143 1.  Quoique  ces  Accouchemens  paroif-    l>es   Ac- 
fent  dépendre  des  mêmes  ^caufes  que  les  pré-  *^°"^  ^"^«^s 
cedens ,  ils  iont  néanmoins  bien  plus  irequens  :  préfente 
ce  qui  vient  fans  doute  de  ce  que  l'épaule  étant  l'une  des 
faillante  &  arrondie  ,  s'accommode  beaucoup  ^^^"  ^^' 
mieux  que  la  partie  latérale  du  col  à  la  forme 

de  l'entrée  du  bafîîn. 

1432.  Il  eil:  affez  facile  de  reconnoître  l'é-    Cara^eres 
paule  au  toucher ,  par  rapport  aux  clavicules  j  q^epréfente 

'   Nn  4 


5é8  r  A  R  T 

répaule,  au  aux  angles  de  Tomoplate  ,  aux  bras  &  aux 

toucher.       côîes.   Quelquefois  la  fortie    de  la  main   de 

l'enfant  dénote  ,  avant  tout  ,  la  préfence  de 

l'épaule  à  l'orifice  de  la  matrice ,  &  nous  fait 

"  également  connoitre  de  quelle  manière  elle  efl 

fituée  5  &:  fi  c'efl  l'épaule  droite  ou  l'épaule 

gauche  {à). 

Des  pofi-      1433.  Les  épaules  peuvent  fepréfenter  dans 

tions  que     différentes  pofitions  à  l'orifice  de  la  matrice. 

p  e  u  V  p  n  t         "^ 

prendre  les  ^'^^^  ^^  première  5  la  partie  latérale  du  col  efî: 
épaules  de  appuyée  fur  le  rebord  des  os  pubis ,  &  le  côté 
1  enfant ,  a  j^  j^  poitrine  au-deffus  du  facrum  :  le  devant 
détroit  fu-  ^^  celle-ci  regarde  la  folfe  iliaque  gauche  quand 
périeur.  c'eii  l'épaule  droite  qui  fe  préfente ,  &  la  foffe 
iliaque  droite  lorfque  c'efl  l'épaule  gauche. 

1434.  Dans  la  féconde  pofition ,  la  partie 
latérale  du  col  eft  fur  le  bord  fiipérieur  du 
facrum^  &:  le  côté  proprement  dit  au-deflus 
du  pubis  :  la  poitrine  répond  à  la  foffe  iliaque 
droite  fi  c'efl  Tépaule  droite  qui  fe  préfente, 
&  vice  verfd, 

1435.  I^^-i^s  la  troifieme,  le  col  &  la  tête 
font  appuyés  fur  la  fofie  iliaque  gauche ,  tan- 
dis que  le  côté  &  la  hanche  font  fur  la  droite  ; 
le  dos  efl  placé  tranfverfalement  fous  la  partie 

(^z)  La  fortie  de  la  main  de  l'enfant,  dans  tous  ces 
cas  ,  n'eft  qu'un  accident  dciit  nous  parlerons  dans  la 
fuite  de  cet  article. 


DES    ACCOUCHEMENS.       569 

antérieure  de  la  matrice ,  lorfqiie  c'efl  l*épaule 
droite  ;  &  fur  la  partie  poftérieure  de  ce  vifcere 
quand  c'eft  l'épaule  gauche. 

1436.  L'enfant  efl  de  même  placé  tranfver- 
falement  dans  la  quatrième  pofition  des  épau- 
les ;  mais  la  tête  fe  trouve  fur  la  foffe  iliaque 
droite  ,  &  le  bas  du  tronc  fur  la  gauche  :  la 
poitrine  eft  fituée  fous  la  partie  antérieure 
de  la  matrice  ,  dans  la  quatrième  pofition  de 
l'épaule  droite  ,  &  au-defliis  du  facrum  dans 
celle  de  l'épaule  gauche. 

1437.  L'indication  que  nous  offrent  ces  for-  indications 
tes  d'Accouchemens  ,  eil  facile  à  faifir  ;  elle  que    nous 
confifle  à  extraire  l'enfant  par  les  pieds  :  on  ^^^^    ^^^ 

I        '/••11!  difter  entes 

feroit  peu  fonde  à  confeilier  de  ramener  alors  pofmonsdes 
la  tête  à  fa  fituation  naturelle.  '      épaules. 

SectionIL 

D^  la  7nanicre  d'opérer  Us  Accouchemcns  de  la 
première  efpece  ^  ou  V enfant  préfente  l'épaule, 

1438.  Il  n'efl  pas  indifférent  d'introduire  Delama- 
î'une  ou  l'autre  main  dans  le  fein  de  la  femme  niere  d'opé- 
pour  aller  prendre  les  pieds  de  l'enfant ,  quand  ^^^  ^^  ^^^' 
il  préfente  une  des  épaules  dans  la  pofition  qui  d'Accouche- 
conilitue  cette  efpece  d'Accouchement.  La  main  mentoùi'ea- 
droite  convient  excluiivement  quand  c'eft  l'é-  ;"^P^^^ente 

1  '  épaule 

paule  droite,  &  viceverfd.  Dans  le  premier  cas  on  droite. 


^JO  U  A  R   T 

riniîniie  en  fuivant  la  partie  poflérieure  &  la-i 
térale  gauche  de  la  matrice  :  on  dégage  Tépaule 
de  l'entrée  du  bafîin  en  la  pouffant  autant  qu'on 
le  peut  fur  la  foffe  iliaque  droite ,  pour  par- 
venir plus  facilement  aux  pieds  &  les  entraî- 
ner fucceflîvement  dans  le  vagin.  Si  l'on  éprouve 
quelque  difficulté  à  les  dégager  entièrement ,  il 
faut  avoir  la  précaution  d'éloigner  l'épaule  de 
plus  en  plus  du  détroit  fupérieur ,  comme  nous 
l'avons  prefçrit  plufieurs  fois  à  l'égard  de  la 
tête.  \ 

De  la  ma-  1439.  Lorfque  c'efl:  l'épaule  gauche  qui  fe 
siere    ope-  pj-^fgj^^g    ]>q^  ^q\^  introduire  la  main  eauche , 

rer   la  pre-  ^  .  .  ,  .  ♦  , 

îniere  efpe-  en  fuivant  la  partie  poflérieure  *  &  latérale 
ce  d'Accou-  Jj-oite  de  la  matrice  ,  pour  retourner  l'enfant, 
l'épaule  eau-  ^^  éçarte  d'abord  l'épaule  de  l'entrée  du  baf- 
che  fe  pré-  fin ,  en  la  pouffant  vers  la  foffe  iliaque  gauche  , 
fente,  ^  ]»q^  opere  du  refte  en  prenant  les  mêmes 

précautions  que  dans  le  cas  précédent. 

Section    II  L 

^  De  la  manlcre  £oplrcr  Us  Accouchcmens  de  la  fe^ 

condc  efpcce  ,  ou  V enfant  préfente  V épaule. 

De  la  ma-  1440.  Dans  la  féconde  efpece  d'Accouche- 
iniere  dopé-  x^^^^^  qù  l'épaule  droite  fe  préfente  ,  il  faut 
chementT"  î^^^^Q ^^' 11*^  ^^  main  gauche ,  en  fuivant  la  partie 
k  féconde  latérale  droite  de  la  matrice .  fi  l'on  veut  par- 


DES    ACC  OU  CKEMEN  S.       57I 

venir  aux  pieds  &  retourner  l'enfant  conve-  efpece  où 
nablement.  On  écarte  la  tête  &  l'épaule ,  en  ^'^p^""^^^ 

droite    fe 

chemin  faifant ,  de  l'entrée  du  bafîin  ,  &  on  préfente, 
les  dirige  vers  la  folTe  iliaque  gauche ,  pendant 
que  de  l'autre  main  appliquée  extérieurement 
fur  le  ventre  de  la  femme  ,  on  incline  légère- 
ment le  fond  de  la  matrice  du  côté  droit. 
Quand  on  efl  parvenu  aux  pieds ,  on  les  en- 
traîne fucceiîivement  ,  &  fi  l'on  éprouve 
quelques  difficultés  à  les  dégager  entièrement, 
on  éloigne  de  nouveau  l'épaule  du  détroit  fu- 
périeur.  Du  reile  ,  Ton  fe  conduit  à  Tordis 
naire. 

1441,  On  opère  félon  les  mêmes  principes  Deiama- 
dans  la  féconde  pofition  de  l'épaule  gauche  ;  "''^'"^  ^^^^^ 
mais  c'eft  de  la  main  droite  qu'il  faut  aller  conde  efpe- 
chercher  les  pieds.  On  l'introduit  vers  le  côté  ce  d'Accou- 
gauche  de  la  matrice  :  on  écarte,  en  pafTant,  î;,""^!°^  °^ 

c»  ,       .  ,  .  1  épaule  gau- 

l'épaule  &  la  tête  du  détroit  fupérieur  ,  &  che  fe  pré» 
on  les  dirige  fur  la  fofle  iliaque  droite  ;  pen-  ^^nte. 
dant  qu'on  incline  le  fond  de  la  matrice  de 
l'autre  côté ,  en  exerçant  une  prefîîon  conve- 
nable de  la  féconde  main  appliquée  fur  le 
ventre  de  la  femme  :  on  dégage  les  pieds  avec 
les  précautions  ordinaires  ,  &  l'on  continue 
d'opérer  enfuite  comme  dans  les  cas  précé- 
d§n§f 


572-  V  A  R  T 

Section     IV. 

Z?e  la   manière   d'opérer  les  Accouchemtns  de  la 
troïjîeme  efpece  où  V enfant  préfente  V épaule. 

De  la  ma-      1442.  Quand  c'eft  l'épaule  droite  qui  fe  pré- 
mere    ope-  {ç^^^  ^^^^  Q^txt  troifieme  pofition ,  il  faut  in- 

rerlAcc^u-  ^  ^  ^ 

chement  de  troduire  la  main  droite  dans   la   matrice ,  en 

la    troifie-  paiTant  au-deffous  de  la  poitrine  de  l'enfant.  On 

",   «.'^'\   écarte  celle-ci  de  la  colonne  lombaire  de  la 

ou    lepaule 

droitefepré-  femme,  en  la  portant  au-deffus  des  ospuhïs^\\\i- 
fente,  q^'^  ^ç  q^^g  l'épaule  foit  entièrement  dégagée 

du  détroit  fupérieur  ;  &  l'on  va  chercher 
les  pieds  en  dirigeant  les  doigts  vers  le  côté 
droit.  Lorfque  ces  extrémités  font  defcendues 
jufqu'à  l'entrée  du  vagin ,  l'on  doit  tirer  pref- 
que  uniquem.ent  fur  le  pied  gauche  pendant 
un  inftant  ,  en  le  tenant  de  plulieurs  doigts 
feulement  ,  tandis  que  des  autres  on  repouf- 
fera l'épaule  de  plus  en  plus  au-deffus  des  os 
pubis  ;  bfîn  de  favorifer  le  mouvement  de 
flexion  &  de  rotation  que  le  tronc  doit  exé= 
cuter  5  pour  que  les  feffes  s'engagent  plus  libre- 
ment. Après  cet  inftant,  on  agira  également 
fur  les  deux  pieds ,  &  l'on  continuera  d'extraire 
l'enfant  comme  fi  ces  mêmes  extrémités  s'é» 
toient  préfentées  naturellement. 


DES    AcCOUCHEMEN S.       57^ 

1443.  Lorfque  c'eft  l'cpaule  gauche  qui  fe  Delama- 
préfente,  fi  l'on  veut  parvenir  plus  facilement  «lered'opé- 
aux  pieds  de  l'enfant,  &:  les  dégager  de  la  ^^^^^^^^^^^^ 
manière  la  plus  favorable  ,  il  faut  introduire  la  troifieme 
la  main  gauche  à-peu-près  dans  un  état  moyen  ^^P^^^  ^^ 

1  '         o     ^     r      '         •  r  •  1     l'épaule  gau- 

entre  la  pronation  oc  la  lupmation,  en  iuivant  le  ^he  fe  pré- 
côté gauche  de  l'enfant ,  ainii  que  la  partie  laté-  fente. 
raie  droite  &  antérieure  de  la  matrice ,  jufqu'à 
ce  que  les  doigts  rencontrent  les  extrémités 
dont  il  s'agit.  On  dégage  alors  ces  dernières 
fuccefîivement,  &:  en  commençant  parcelle  du 
côté  que  la  main  a  parcourue  ;  m.ais  en  obfer- 
vant  de  les  faire  paffer  l'une  &:  l'autre  fur  la 
poitrine  de  l'enfaat.  On  tire  enfuite  prefque  uni- 
quement fur  le  pied  droit ,  pendant  qu'on  re- 
pouffe ,  du  bout  de  quelques  doigts ,  l'épaule 
qui  fe  préfentoit  au-deffus  du  facrum  :  après 
cela  on  agit  également  fur  les  deux  pieds  ,&: 
avec  les  précautions  ordinaires. 

S   E   C    T   I    O   N      V. 

De  la  manière  de  terminer  les  Accouchemens  de 
la  quatrième  efpece  ,  oit  V  enfant  pt  If  ente 
Vi'paule, 

1444.  La  manière  d'opérer  l'Accouchement  De  lama- 
ne  doit  pas  être  la  même  dans  la  quatrième  ^^^"^  ^'*^P^- 
polition  de  l'une  &  de  Tautre  épaule  ,  ainli  que  y^,   ^  ^"^J 


ff4  V  A  R  t 

pece  d'Ac-  nous  Tavorts  déjà  fait  ôbferver  dans  la  Seâlôîî 
couchement  précédente.  Quand  c'efl:  l'épaule  droite  qui  fé 

droite?^"/-  P^^^^^^^  ?  ^^  ^^^^^  introduire  la  main  droite  dans 
fente»  la  matrice  ^  en  fuivant  la  partie  latérale  gau* 
che  &  antérieure  de  ce  vifcere  ,  &  en  la  re- 
courbant un  peu  au  ^  deffiis  du  pubis  ;  pour 
aller  prendre  les  pieds  ,  &  les  dégager  fuc* 
ceiîivement  ,  en  commençant  pat  celui  du 
côté  droit,  &  en  les  faifant  pâffer  fur  la  poi- 
trine de  l'enfant*  On  tire  prefque  uniquement 
fur  le  pied  gauche  ^  aufii-tôt  que  l'un  &  l'au- 
tre font  parvenus  dans  le  vagin  ,  pendant 
qu'on  repoufTe  l'épaule  en  arrière  &  en  haut , 
au  moyen  de  quelques  doigts  ;  ainfi  qu'on  le 
Remarque  au  §.  1443 ,  fur-tout  il  l'on  éprouve 
quelque  difficulté  à  faire  defcendre  les  pieds» 
Enfuite  on  agit  également  fur  ces  extrémi- 
tés,  jufqu'à  ce  que  les  feiTes  foient  dégagées  j 
&  l'on  continué  d'opérer  comme  dans  les 
autres  cas. 
De  ta  ma-  1445.  Quand  c'eft  l'épaule  gauche  qui  fe 
mère  d'ope-  pj-éfente  dans  la  quatriem.e  pofition ,  il  faut 

rer  TAccou-  .     -  ,  .  111  • 

ciiement  de  i^hi^uer  la  mam  gauche  dans  la  matrice  5  en 
la  quatrième  la  portant  dans  un  état  de  fupination  au-def- 
efpece  ou  ^-^^^  ^^  j^  poitrine  de  l'enfant.  On  s'occupe 

1  épaule  gau-  -^  ^  ^  ^  ^ 

che  fc  pré-  d'abord  à  dégager  l'épaule   du   détroit  fupe- 

ientc.         rieur ,  en  la  foulevant  au-defîiis  du  rebord  des 

os  pubis  ;  enfuite  on  dirige  les  doigts  ver$  la 


\ 


DES    ACCOV  CHEUENS.         575 

hanche  gauche  de  l'enfant,  delà  fur  la  cuifle  & 
le  pied  qu'on  entraîne  à  l'entrée  du  vagin* 
On  reporte  alors  la  main  dans  la  matrice ,  pour 
en  dégager  le  fécond  pied;  &  c'eft  fur  celui-ci 
qu'il  faut  tirer  prefque  uniquement ,  après  l'a- 
voir amené  au  même  point  que  le  premier, 
afin  de  remplir  plus  facilement  les  vues  qu'on 
fe  propofe.  Ou  reprend  après  cela  l'autre  pied, 
&  on  les  fait  defcendre  également  ,  jufqu'à 
ce  qu'on  puiffe  faifir  les  cuiffes ,  pour  conti- 
nuer d'extraire  l'enfant,  en  fuivant  les  pré- 
ceptes donnés. 

Section    VL 

Dès  Accouchemens  où   la   main  de    t enfant  fc 
préfinu  la  première, 

1446.  Nous  avons  cru  devoir  rapporter  à     Des  Ac» 
cet  article  plutôt  qu'à  tout  autre  les  Accou-  ^ouchemens 

.  1?       '  >    /Y"      *^^  ^  main 

chemens  où  l'une  des  mains  de  1  enfant's  offre  ^j^  l'enfant 
la  première  à  nos  recherches ,  quoiqu'elle  puiffe  fe  préfçnte, 
fe  préfenter  dans  d'autres  circonffances  que 
celles  oii  l'épaule  eft  placée  flir  l'entrée  du 
baiîin  ;  mais  il  eff  rare  à  la  vérité ,  que  la  main 
feule  s'engage  alors  &  s'échappe  du  fein  de  la 
femme  :  ce  qui  arrive  au  contraire  affez  fou- 
vent  dans  les  deux  genres  d'Aeçouchemens 
que  n©us  venons  d'expofer. 


57^  L' A  R  T 

1447.  Parmi  les  préceptes  que  la  plupart  des 
Auteurs  nous  ont  tranfinis  à  l'occafion  des 
Accouchemens,  où  la  main  de  l'enfant  fe  pré- 
fente la  première ,  il  en  efl  plufieurs  qui  font 
contraires  aux  vrais  principes  de  l'art .  Ôc  même 
aux  fentimens  d'humanité  dont  tous  les  hom-, 
mes  doivent  être  pénétrés.  Rien  ne  peut  ex- 
cufer  l'efpece  de  cruauté  qu'on  a  fi  fouvent 
exercée  envers  ces  malheureux  enfans. 

1448.  Pour  répandre  plus  de  clarté  fur  ce 
qui  concerne  ces  Accouchem.ens ,  nous  diftin- 
guerons  les  différentes  circonilances  où  la  main 
de  l'enfant  peut  fe  préfenter,  parce  qu'on  ne 
doit  {)as  agir  dans  toutes  de  la  même  manière. 

De  ce  qu'il      1449.  La  main  de  l'enfant  peut  fe  préfen- 
faut  faire ,   ^^^  >^  l'orifice  de  la  matrice  avant  l'ouverture  de 

quand    la 

mainfe  pré-  ^^  poche  des  eaux,  OC  le  plus  fouvent  alors  elle 
fente  avec  la  y  accompagne  la  tête.  Si  quelquefois  dans  la 
^^^^*  fuite  elle  s'engage  avec  celle-ci ,  prefque  tou- 

jours elle  s'éloigne  d'elle-même  dans  les  pro- 
grès du  travail ,  6c  la  tête  avance  feule.  Dans 
le  premier  cas  ,  il  eil:  bien  rare  que  la  pré- 
fence  de  la  main  de  l'enfant  s'oppofe  à  l'Ac- 
couchement, fi  le  baiîin  de  la  femme  jouit 
d'une  bonne  conformation;  parce  que  celui-ci 
a  plus  de  largeur  alors  qu'il  n'en  faut  pour  le 
pafTage  de  ,1a  tête. 

1450.  Quoiqu'il  enfpit^il  vaut  cependant 

mieux 


DES   ACCOUCHEMEN S.       577 

mieux  repouffer  la  main  quand  on  la  décou- 
vre de  bonne  heure ,  que  de  la  laifler  defcen- 
dre.  L'expérience  nous  a  fouvent  démontré , 
même  en  préfence  de  nos  élevés ,  qu'il  fuffifoit, 
pour  faire  difparoître  la  main  de  l'enfant ,  de 
la  foutenir  de  l'extrémité  d'un  doigt ,  pendant 
que  la  tête  s'engageoit  dans  le  détroit  fupérieur. 
Mais  on  ne  doit  plus  chercher  à  la  repouf- 
fer lorfque  la  tête  occupe  le  fond  du  bafïin  : 
il  faut  fe  contenter  alors  de  détourner  le  bras 
des  côtés  de  ce  dernier,  &  de  le  conduire 
vers  l'une  des  échancrures  ifchiatiques. 

145 1.  11  arrive  bien  rarement  que  les  deux 
mains  de  l'enfant  fe  préfentent  avec  la  tête  , 
&  plus  rarement  encore  qu'on  foit  obligé  de 
repouffer  celle-ci  &:  de  retourner  l'enfant  à 
l'occafion  de  cette  légère  complication ,  tant 
il  eft  facile  d'y  remédier.  L'on  ne  doit 
fuivre  ce  parti  fouvent  dangereux ,  quoique 
difté  de  nos  jours  par  un  Accoucheur  d'un 
certain  ordre  (d) ,  qu'autant  que  la  préfence 
du  bras  de  l'enfant  a  détourné  la  tête  de  l'axe 
du  balîin ,  ôc  lui  a  fait  prendre  une  mauvaife 
pofition  ;  encore  faut-il ,  pour  y  être  auto* 
rifé,  qu'on  ne  puiffe  rétablir  cette  tête  dans 

{a)  M.  Dekuris ,  édit.  nouvelle  ,  §.  749  &  fuivant, 
Tomc.L  O© 


57^  I^  A  R  t 

fa  pofition  naturelle,  après   avoir  fait  rentrer 
ia  main  dans  la  matrice. 
Opînion        1452.    La    préfence    de    la   main  ou    du 
d'un  Accou-  j^j-^^  f^^j.  l'oriiice  de  la  matrice ,  quelle  qu'en 

cheuf    des     ^  .      ,        ,.      ^.  ^     .  .     ,. 

plus  moder-  ^^^^  ^^  direction ,  ne  prelcrit  aucune  indi- 
nés  fur  ce  cation  particidiere  avant  l'ouverture  de  la 
^'^^*  poche  des  eaux;  &  l'on  ne  doit  avoir  égard 

après  ce  moment,  qu'à  la  partie  que  l'en- 
fant préfente ,  &  à  fa  poiition  ,  pour  la 
manière  d'opérer.  Un  Auteur  des  plus  mo- 
dernes 5  craignant  que  la  main  ou  le  coude 
de  l'enfant  ne  s'engageât  dans  le  vagin ,  ii  les 
membranes  venoient  à  s'ouvrir  fpontanée- 
ment ,  a  publié  qu'il  falloit ,  avant  ce  moment , 
introduire  une  main  dans  la  matrice  ,  dit  côté 
cppofé  à  celui  où  fe  trouve  la  tête ,  aller  percer  les 
membranes  vers  le  fond ,  faijîr  un  pied,  ou  les 
pieds,  &  les  amener  dans  le  vagin  (^).  Nous 
n'entrevoyons  pas  trop  clairement  quels  pour- 
roient  être  les  avantages  de  ce  procédé ,  déjà 
recommandé  par  Peu  6c  Smellie^  dans  d'autres 
cas  5  mais  par  ce  dernier,  avec  des  reflridlions 
bien  effentielles  :  fes  inconvéniens  fe  décou- 
vrent plus  facilement,  &  quels  que  foient  les 
premiers,  ils  ne  compenferont  jamais  ceux-ci. 

(^)  M.  JDeleurie,  édit.  nouvelie  ,  §.740. 


DES    Ac  COUCHEMENS,       579 

1453.  Il  efl  bon,  fans  doute,  d'empêcher 
que  la  main  ou  le  bras  de  l'enfant  ne  s'engage 
dans  le  vagin  ,  lorfque  c^  parties  fe  préfen- 
tent  avant  l'ouverture  de  la  poche  des  eaux, 
&  fur-tout  11  l'enfant  eft  mal  fitué  ;  mais  il  fufîit, 
pour  obtenir  cet  avantage ,  d'ouvrir  les  mem- 
branes iur  l'orifice  même  de  la  matrice,  ou 
d'opérer  au  moment  de  leur  rupture  fponta- 
née  il  elle  fe  fait  à  temps  :  il  n'eft  jamais  né- 
cefTaire  d'introduire  la  main  entre  ces  mem- 
branes &  la  matrice ,  pour  les  aller  déchirer 
vers  le  fond  de  celle-ci ,  ou  dans  l'endroit  le 
plus  éloigné  de  l'orifice. 

.1454.  Nous  ne  (omm.ç.s  pas   toujours  ap-   Des  cas  où 
pelles  afiez  de  bonne  heure  pour  opérer  dans  ^^  ^'"'^'^  ^® 

i,/,rL-  Q      r  '^  1  °       1     l'enfanc    eft 

ce  moment  d  élection ,  oc  louvenî  la  main  de  dehors 
l'enfant  eil  au  dehors ,  où  bien  le  bra?  fe  trouve 
tléchi  dans  le  vagin,  de  forte  que  c'eil  le 
coude  qui.fe  préiente  ;  fou  vent  aullî  cette  extré- 
raité  eit  tuméfiée  ^  livide,  quand  nous  nous 
rendons  auprès  de  la  femme  pour  liïi  donner  des 
fecours.  C'eiî  dans  de  pareilles  circonflances 
que  les  perfonnes  chargées  du  foin  de  termi- 
ner l'Accouchement  ,  fe  font  conduites  diffé- 
remment félon  les  principes  qu'elles  avoient, 
&  l'idée  qu'elles  s'étoient  faite  de  cette  efpece 
d'Accouchemeiit. 

Î45  5.  Les  unes  fe  font  imaginé  qu'elles  pour-     Divarfes 

Oo  2 


^8o  L  A  R  r 

méthodes  roieiît  extraire  l'enfant  du  fein  de  fa  mère  en 
d'opérer ,     tirant  fur  le  bras  ;  d'autres  fe  font  efforcées  de 

propofées&  y     c  '  ^  i  i 

mifesenufa-  ^  ^^^^'^  rentrer  dans  la  matrice  pour  retourner 
ge  dansie  cas  l'enfant  &  l'amener  par  les  pieds  ;  &  plufieurs  ont 
ou  la  maii^  arraché  cette  extrémité,  &  quelquefois  les  deux, 

de   l'enfant  ^       ^  i       i  t      • 

eil  en -de-  ^^  ^^  tordant  lur  elle-même  ,  pour  la  deiarticu- 
hors.  1er  plus   aifément.    Quelques  Praticiens ,  par 

un  principe  apparent  d'humanité,  ont  amputé 
ki  bras  le  plus  haut  poffible  ,  foit  avec  des 
tenailles  inciiives  ou  autrement,  croyant  l'am- 
putation moins  cruelle  que  l'arrachement  ;  ou 
bien  ils  fe  font  contentés  de- faire  de  profondes 
inciiions  fur  cette  partie  dans  les  vues  d'en 
procurer  le  dégorgement  quand  elle  étoit  tu- 
méfiée ,  &  qu'elle  paroifToit  gangrenée.  Un 
Accoucheur  du  iiecle  dernier  ,  confeilloit 
de  pafTer  un  lacs  autour  du  corps ,  au  moyen 
d'un  crochet  mouife  fénétré  ,  pour  faire,  def- 
cendre  les  feffes  pejrdant  qu'on  repouiferoit 
le  haut  de  la  poitrine;  &  de  nos  jours  enfin, 
on  a  propofé  d'aller  chercher  la  féconde  main 
de  l'enfant,  lorfqu'on  ne  pouvoit  entrer  dans 
la  matrice,  pour  en,  dégager  les  pieds.  Voy&i_ 
§.  1469. 

1456.  Ces  divers  procédés  ,  qui  ne  paroif- 
fent  qu'une  conféquence  les  uns  des  autres , 
n'ont  pu  être  que  le  fruit  de  l'ignorance  de 
la  plupart  des  Matrones  qui  ont  été  prefque 


DES    A  C  COUC  H  E  MEN  S.       581 

feules  en  pofTelîion  de  l'exercice  de  l'art  d'ac- 
coucher 5  jufque  vers  le  milieu  du  fiecle  der- 
nier ;  ainli  que  de  l'erreur  des  hommes  qu'el- 
les ont  appelles  à  leur  fecours. 

1457.  Quand  on  connoît  le  rapport  des  On  ne  doit 
dimenfions  de  l'enfant  dont  le  bras  eft  forti  P^^  "^^^  ^""^ 
de  la  matrice,  avec  celles  d'un  baffin  de  l^^^ l'enfantpour 
geur  naturelle  ,  on  voit  clairement  ce  qu'on  l'extraire  du 
peut  attendre  des  efforts  qu'on  exerceroit  (wt  ^^"^  ^^  ^^ 

mère 

cette  extrémité  à  deffein  d'extraire  l'enfant. 
Si  quelquefois  l'on  a  terminé  l'Accouchement 
de  cette  manière  ,  c'efl  que  l'enfant  étoit  très- 
petit  ,  &  le  bafîin  de  la  mère  afTez  grand  pour 
le  laifTer  pafTer  en  double  :  ces  faits  ne  font 
que  àes  exceptions  bien  rares ,  &  ne  peuvent 
fervir  de  règles. 

1458.  L'intention  de  faire  rentrer  le  bras  La  réduc» 
forti  feroit  bien  plus  louable ,  fi  on  le  pou-  ^^°"  ^"  ^^^^ 

'  rr  -i  1  •      i>        forti  efl:  fou- 

voit   aiiement  dans  tous    les  cas  ;  mais  1  on  ^^^^  impof- 
ne  peut  y  parvenir  qu'autant  que  les  eaux  font  fibie ,  &  ja- 
récemment  écoulées  :  prefque   toujours  on  le  "\^^^  «écef- 
tenteroit  vainement  un  quart  d'heure  après  l'é- 
vacuation de  ce  fluide,  &:  les  tentatives  qu'on  fe- 
rait à  ce  defTein  feroient  alors  d'autant  plus  dan- 
gereufes  qu'on  y  emploieroitplus  de  forces.  Au- 
cun dçs  moyens  propofés  pour  faire  rentrer  le 
bras  de  l'enfant^n'efl  plus  fécond  en  inconvéniens 

O03 


5S2  V  A   R    T 

que  cette  efpece  de  béquille  inventée  par  un 
Accouchetir  Anglois  {a), 

1459.  La  réduction  dubrasforti  n*eftpasheu- 
reufement  eflentielle  aux  vues  que  doit  avoir 
l'Accoucheur  dans  le  cas  dont  il  s'agit.  Ce  n'eft 
pas  la  préfence  de  cette  extrémité  engagée 
dans  le  paiTage,  qui  s'oppofe  à  l'introdudion 
de  la  main  dans  la  matrice ,  pour  en  déga- 
ger les  pieds  de  l'enfant  &:  le  retourner  :  c'efl 
la  contradion  de  la  matrice  même  fur  le  corps 
de  cet  enfant ,  la  roideur  de  fon  col  &:  le  peu 
de  dilatation  de  fon  orifice ,  qui  y  apportent 
obftacle.  Il  fera  facile  de  fe  convaincre  de 
cette  vérité  ,  fi  l'on  fait  attention  à  la  largeur 
naturelle  du  baflin  de  la  femme  ;  à  l'extrême 
dilatation  dont  l'orifice  de  la  matrice  eft  fuf- 
ceptible  ;  de  même  qu'à  celle  qu'il  éprouve  dans 
tous  les  Accouchemens  ;  &  fur-tout  en  com- 
parant fes  dimenfions  dans  ce  dernier  degré  de 
dilatation  au  volume  de  la  main  de  l'Accou- 
cbeur  appliquée  au  bras  de  l'enfant. 
Lapréfen-  1460.  La  grolTeur  de  ce  bras,  même  tumé- 
cedubrasde  ^^  ^^^  dernier  point  ,_ne  peut  jamais  remplir 

l'enfant  dans  .  ,  \  rc  o  >     >    >■ 

rorifice   de  entièrement  le  paflage  ;    oc   cette   extrémité 
la   matrice  jointe  à  la  main  de  l'Opérateur^  ne  peut  fur- 

n'eft  pas  ce — -~~ ~~    7" 

qui  s'oppofe      W  Burton.  Son  Ouvrage  a  été  traduit  en  François, 

à  l'entrée  de  par  un  Médecin  de  la  Faculté  de  Paris. 


BES    ACC%UCHEMENS,        585 

pafTer  en  volume  la  groffeur  de  la  poitrine  ou  la  main  de 
la  tête  de  l'enfant.  Or  fi  l'orifice  de  la  matrice  eft  l'Accou- 
fufceptible  d'une  affez  grande  dilatation  ,  &  le  ^  ^"^' 
bafîin  naturellement  aflez  large ,  pour  donner 
iffue  à  ces  parties  ;  fi  en  d'autres  temps ,  on 
a  vu  ces   mêmes  parties   franchir  ce  double 

fc"  paffage,  quoi  qu'y  étant  précédées  ou  accom- 
pagnées d'un  bras  ou  d'une  extrémité  inférieure, 

I  comme  dans  les  Accouchemens,  par  exem- 
ple ,  où  l'enfant  vient  en  préfentant  les  feffes  ; 
comment  a-t-on  pu  croire  que  le  bras  de  l'en- 
fant ,  fain  ou  turnéfié ,  pouvoit  s'oppofer  à  l'en- 
trée de  la  main  de  l'Accoucheur  dans  la  matrice  t 
Comment  a-t-on  pu  perfuader  à  des  perfonnes 
fenfées  que  ce  bras  fermoit  entièrement  le  paf- 
fage ,  qu'on  a  eu  raifon  de  l'amputer  ou  de  l'ar* 
racher,  &  que  cette  opération  étoit  néceâaire  ? 

1461.  Lorfqu^on  procède  à  l'Accouchement      Source 
au  moment  de  l'évacuation  des  eaux,  fi  le  col  desobfiacies 
de   la  matrice  efi  fouple,  &  fon  orifice  bien  ^'^^  y^'^^°"" 

^  ^    tre  lAccou- 

dilaté  y   quoique   le    bras,  de  l'enfant  y  foit  cheur,quand 
engagé  ^  on  y  introduit   aufiî   facilement  la  ^^  ^''^^  ^^ 

o,  ^  j,        r     ^  .         l'enfant    e{l: 

mam,  oC  on  retourne  cet  entant  avec  autant 

engage» 

d'aifance  que  dans  tout  autre  cas.  Dans  quel- 
ques circonfiances  oii  la  préfence  du  bras  de 
l'enfant  fembloit  oppofer  les  plus  grands  obs- 
tacles à  rintroduâ:ion  de  la  main  dans  la  ma- 
trice 3  6^  où  Ton  avoit  déjà  fait  beaucoup  d'efi- 

O04 


5  §4  n  A  1^  T 

forts  inutiles ,  pour  y  pénétrer ,  une  perte  ino-» 
pinée  fît  cefTer  ces  obilacles  ,  &  procura  l'a- 
vantage d'opérer  fans  peine  un  Accouchement 
dont  on  commençoit  à  regarder  les  difficultés 
comme  au-deffus  des  reffources  falutaires  de 
l'art.  Cette  hémorrhagie  a-t-elle  fait  quelque 
chofe  de  plus ,  que  de  relâcher  le  col  de  la 
matrice ,  d'en  affoiblir  la  réfiflanœ,  &  de  difîi- 
per  le  refîerrement  naturel  ou  fpafmodique  de 
tout  le  corps  de  ce  vifcere  ? 
Erreur  de  1462.  C'eil  donc  cette  foupleffe  qu'il  faut 
ceux  qui  ont  (i'^V)Qj-^  procurer  aux  fibres  de  la  matrice,  fi 

cru     qu'il  .        ,  ^  -i'  r      r  • 

étoit  nécef-  ^^^^  "^  jouiiient  de  cette  dilpofition  favora- 
faire  d'arra-  blc  ^  même  nécefTaire  à  l'Accouchement ,  tou- 
c  er  ou  de  ^^^  j^^  ^^-^  qu'on  efl  obligé  de  retourner  l'en- 

couper    le  ^         ^  1  r 

hras  de  l'en-  f^nt ,  foit  que  le  bras  fe  prélente  ou  non.  En 
fdnt.  rempliffant  ces  premières  vues,  l'Accoucheur 

fe  préparera  un  accès  facile  vers  les  pieds  de 
l'enfant  ,  &  ne  fe  croira  plus  dans  la  îrifle 
néceliité  d'arracher  ou  de  couper  le  bras  de 
cet  infortuné.  Il  reconnoîtra  de  même  qu'il 
n'eil  pas  nécefTaire  de  faire  rentrer  cette  extré- 
mité ,  pour  terminer  l'Accouchement. 

146 3.  Ces  manœuvres  enfantées  par  l'igno- 
rance ,  &  accréditées  par  des  perfonnes  fans 
principes,  étoient  tout  au  plus  excufables  dans 
le  fiecle  qui  a  vu  naître  leurs  Auteurs ,  èc  les 
Pi-aticiens  qui  les  exerceroient  aujoiu-d'hui  ^ 


DES   ACCOU  CHEMENS.       585  j 

feroient  mille  fois  plus  cruels   que  c^s   pre-  i 

miers.  Elles  ne  font  permifes  dans  aucun  cas  ;  | 
parce  qu'elles  ne  peuvent  jamais  conduire  au 
but  principal  qu'on  fe  propofe  :  fi  elles  paroif- 

fent  avoir  eu  quelque  fuccès ,  celui-ci  n'a  été  j 

qu'apparent ,  &:  ne  fauroit  en  impofer  aux  per-  \ 

fonnes  inftruites.  La  facilité  qu'on  a  eue  quel-  ! 
quefois  d'aller  faifir  les  pieds  de  l'enfant ,  après 

l'arrachement  du  bras ,  quoiqu'on   ne  l'ait  pu  j 

faire  avant ,  ne  doit  pas  être  attribuée  à  l'ab-  1 

fence  de   cette  extrémité  :  l'on   n'a  été  rede-  j 

vable  de  ce  prétendu  avantage  qu'aux  violen-  \ 

ces  qu'on  a  exercées  fur  le  col  de  la  matrice ,  \ 

&c  aux  déchirures  peut-être  qu'on  y  a  faites  \ 

en  s'elForçant  d'arracher  le  bras.  On  auroit  pu  i 

en  procurer  la  dilatation  par  des  moyens  plus  ; 

doux,  6c  conferver  cette  extrémité  à  l'enfant.  : 
1464.  La  putréfaftion  même  de  cette  extrémi-     L'on   ne        ^ 
té  5  qui  ne  fembleroit  laiffer  d'autre  efpoir  de  fa-  ^°'^   jamais        > 

1  15       /•  1  19  •  1       retrancher  j 

1  Ut  pour  1  eniant  que  dans  1  amputation ,  ne  de- ,  j^^.^^  ^^^^^         \ 

vroit  pas  nous  auîorifer  à  la  pratiquer  avant  , 

l'Accouchement;  parce  qu'on  la  fera  bien  plus  ^ 

fûrement  après ,  que  dans  le  temps  où  l'enfant  j 
eu  encore  renfermé  dans  le  fein  de  fa  mère. 

Quelques  Praticiens  paroilTent    aufîi   n'avoir  1 

retranché  ce  membre  ,  que   parce    qu'ils  ont  î 

jugé  d'après  fa  putrétadion  que  l'enfant  étoit  i 

mort  ;  mais  cette  putréfaction  qui  n'eft  fouvent  ] 


58^  L'A  R  T 

que  Jocale,  caraâ:énfe  ii   peu    cet  état,  que 

plufieurs  fois  lorfqu'on  ne  croyoit  mutiler  & 

n'extraire  qu'un  cadavre ,  on  a  mutilé  ôc  extrait 

un  enfant  vivant  :  ce  qui  annonce  avec  quelle 

prudence  on  devroit  fe  conduire  en  pareils  cas. 

Ceflàrétat      i^S<^,  Quel  que  foit  l'état  du  brasforti,il 

&defoncoi    ^      donc  y  taire  moms  d  attention  qu a  letat 

qu'il  faut  fai-  du  col  &  du  corps  de  la  matrice.  Si  ce  vif- 

re  attention  ^^j-^  ^^  point  été  fatigué  par  les  vains  efforts 

de  renfant  ^'^  travail,  OU  par  des   mams   imprudentes; 

eiiforti.       il  fon  col   efl  fouple  &  bien  dilaté  ,  il  faut 

y  introduire  la   main  ,  félon  les  règles  pref- 

crites  à   l'occafion  des    différentes    pofltions 

de  l'une  &  l'autre  épaule  ,  pour  en  dégager 

les  pieds  &  retourner   l'enfant;  comme  fi  le 

bras  n'étoit  pas  forti,  en  donnant  cependant 

à  ce  dernier  les  attentions  néceffaires.  Voyc^^ 

§.  1471  &fuivant» 

Des  moyens      1466.  Quand  la  matrice  efl:  dans  un  état  de 

qu'on  doit  fpafme,  ou  qu'elle  s'efl  déjà  fortement  contrac» 

empioyeren  ^^^  ç^^^  j^  ^         j^  l'enfant ,  il  faut  la  détendre 

pareil  cas, 

&  la  relâcher  par  des  moyens  convenables; 
tels  que  la  faignée  du  bras ,  les  bains  ,  &c. 
On  ne  doit  entreprendre  de  retourner  l'enfant 
qu'après  avoir  fatisfait  à  cette  première  indi- 
cation ,  parce  qu'elle  efl  la  plus  urgente.  Nous 
ferons  cbferver  ici  qu'il  ne  faut  pas  trop  multi- 
plier les  faignées  ,  &  qu'il  feroit  dangereux 


DES    A  C  COU  C  H  E  ME  N  S.        587 

fou  vent  de  prendre  pour  règle  à  ce  fujet  ce 
qu'un  jeune  Médecin  ,  nouvellement  initié 
dans  l'art  des  Accouchemens ,  a  confeillé.  La 
pratique  ne  lui  avoir  point  encore  appris  ce 
qu'il  Y  avoit  à  craindre  ou  à  efpérer  de  ces 
faignées  multipliées ,  qu'il  regarde  comme  l'an- 
cre du  falut  de  la  femme  (^).  L'autorité  de 
M.  Solayrès  ,  que  cite  ce  Médecin  à  l'appui 
de  fon  opinion ,  ne  doit  pas  en  impofer  :  cet 
Accoucheur  l'auroit  démenti  lui-même,  s'il 
eût  vécu  :  jamais  il  n'a  confeillé  de  multiplier  les 
faignées  au  point  qu'on  pourroit  le  croire  d'après 
la  leûure  de  la  diifertation  dont  il  s'agit.  Solay- 
rès li'a  rencontré  d'ailleurs  de  ces  cas ,  où  le 
bras  de  l'enfant  étoit  forti ,  que  les  plus  favo- 
rables à  l'Accouchement  :  ce  que  je  puis  cer- 
tifier y  ayant  été  long-temps  fon  élevé  6c  fon 
ami. 

1467.  L'état  de  contraction  fpafmodique  ou    Le  àiî^t 
autre  de  la   matrice  n'eil  pas  la  feule   caufe  ^^  dilatation 

•  yy  A   1  j  ^        i  .     du  col  delà 

qui  punie  nous  empêcher  de  porter  la  mam        .        n. 

^       ^  ^  matrice    eît 

dans  ce  vifcere,  pour  retourner  l'enfant  dont  ce  quis'op- 
le  bras  eil  forti.  Souvent,  au  moment  où  cette  P°^^  le  plus 
extrémité    paroît  au   dehors  ,  l'orifice  de  la  chement 

■  quand  le  bras 

(a)  M.  Alphonfe  le  Roy^  Journal  de  Médecine  ,  du  ^^    l'enfant 

mois  de  Mars  ^774.  C'efl  la  première  année  que  ce  eft forti. 

Médecin  a  commencé  à  fe  livrer  à  la  pratique  &  à 

l'enfeigncment  de  IVt  d'Accoucher. 


588  r  A  R  T 

matrice  n'efl  que  peu  dilaté ,  &  fon  bord  cou- 
ferve  encore  beaucoup  de  roideur  &  d'épaif- 
feur;  foit  parce  que  la  poche  des  eaux  s'eft 
ouverte  prématurément,  ou  que  le  travail  n'a 
De  ce  qu'il  pas  encore  duré  affez  de   temps  pour  procu- 
faut  faire ,   ^tt  la  dilatation  requife.    Toutes    tentatives 
ficedeiam*^  P^^^^   Opérer  l'Accouchement  fur  le  champ  , 
îrice  n'eft     feroient    dangereufes  non-feulement   dans  le 
pas   encore  cas  OU  la  matrice  fatiguée  par  la  longueur  du 
travail ,  ou  dans  un  état  de  fpafmé ,  s'oppofe 
fortement  à  l'entrée  de   la  main  de  l'Accou- 
cheur 5  mais  encore  dans  celui  où  les  mem_- 
branes  fe  font  déchirées  avant  que  l'orifice  de 
ce  vifcere  ne  foit  parvenu  au  degré  de  dila- 
tation nécelTaire  ;  ou  tout  au  moins  ,  que  fes 
fibres  n'aient  acquis   affez  de  foupleffe  pouf 
permettre  une  facile  dilatation  ultérieure.  Les 
tentatives   dont  il  s'agit    ne  feroient  fouvent 
qu'augmenter ,  dans  ce  dernier  cas ,  la  contrac- 
tion naturelle  du  col  de  la  matrice ,  accélérer 
la  tuméfaârion  du  bras  de  l'enfant,  deiTécher 
en  quelque  forte  les  parties  de  la  femme  ^  & 
les  enflammer  :  ce  qui  rendroit  la  circonflance^ 
déjà  fâcheufe  en  elle-même,  bien  plus  fâcheufe 
encore.  Il  faut  donc  attendre  alors ,  pour  opé- 
rer l'Accouchement ,  que  les  fibres  qui  confli- 
tuent  le  bord   de  l'orifice  de   la   matrice  fe 
foient  affoiblies ,  6c  jouifTent  de  cette  foiipleiTe 


DES     A  C  COUC  H  EMEN  s.       589 

néceflaire  à  une  dilatation  convenable  ;  ou 
bien  que  celle-ci  fe  foit  opérée  comme  d'elle- 
même-î  On  évitera  auffi  pendant  ce  temps  de 
toucher  la  femme  trop  fréquemment ,  dans  les 
vues  de  favorifer  cette  dilatation,  crainte  de 
produire  un  effet  contraire. 

1468.  Si  la  réfiftance  du  col  de  la  matrice 
ne  cédoit  pas  aux  elforts  naturels  de  l'Accou- 
chement 5  la  faignée  du  bras  ,  &  les  bains  , 
pourroient  être  d'un  grand  fecours.  L'on  peut 
y  employer  le  temps  néceffaire  ;  parce  que 
la  préfence  du  bras  n'offre  jamais  par  elle- 
même  d'indications  bien. urg entes.  :  il  ne  faut 
s'efforcer  en  un  mot  d'introduire  la  main  dans 
la  matrice  ,  pour  prendre  les  pieds  de  l'en- 
fant ,.  qu'après  avoir  fufHfamnient  affoibli  la 
réliflance  du  bord  de  l'orifice,  oc  détendu  le 
corps  de  ce  vifcere. 

1469.  Ce  confeil  paroîtra  fans  doute  pré-     pratique 
férable  à  celui  qu'un  Accoucheur  vient  de  pu-  d'un  Accou- 
blier  pour  la  féconde  fois.  11  faut ,  félon  ce  ^"^^^  ^'^ 

•        1     P^^^  moder- 

praticien ,  aller  chercher  la  féconde  mam  de  ^^^^ 
l!enfant  j  lorfqu'on  né  peut  pénétrer  dans  la 
ipatrice  pour  en  dégager  les  pieds  :  «  j'ai  cou- 
»  tume ,  dit-il ,  dé  tenter  les  moyens  d'en- 
>>  trer  dans  la  matrice  i  fi  je  ne  le  peux  pas , 
»■  je  tâche  de  dégager  l'autre  bras  6c  de  l'a- 
»...mener  dans  l@;:){r^gin  .:  cette  façQn  d'agir  m'a^ 


59^  Z'  ^  i?  r 

»  conftamment  réufîi;  la  réflexion  m'a  guidé 
»  dans   le   premier  travail    que    j'ai   terminé 
5>  ainii,  &c.  »  On  trouve  dans  ce  pafîage  une 
contradiûion  de^  plus  manifeiles  :  comment 
pénétrer  dans  la  matrice  pour  aller  prendre' 
le  fécond  bras  de  l'enfant ,  lôrfqu'on  ne  peut 
y  entrer  pour  faifir  les  pieds  ?  Ce  confeil  n'eil 
sûrement  pas  le  fruit  de  la  réflexion  ,  mais 
de  l'erreur  :  il  efl  facile  d'en   découvrir   la 
fource.  La  iituation  de  l'enfant ,  lorfqu'un  bras 
efl:  forti  de  la  matrice  ,  efl:  le  plus   fouvent 
telle ,  que  l'autre  extrémité  fupérieure  efî:  plus 
éloignée  de  l'orifice  de  ce  vifcere ,  que  ne  le 
font  les  pieds  ;  &  il  efl:  toujours  impoiîible, 
en  tirant  fur   cette   féconde  extrémité   flipé- 
rieure  ,  dé  faire   changer  avantageufement  la 
pofîtion  de  l'enfant  dans  le  cas  pour  lequel 
on  recommande  un  pareil  procédé.  Les  bornes 
de  cet  ouvrage  ne  nous   permettent  pas  de 
développer  ici  cette  vérité. 
Corollaires       1470.  On    peut  réfumef  dé  tout    ce  que 
de  tout  ce  j^q^^j  venons  de  dire  à  l'occaiion  des  Accou- 
avons  expo- c^^ï^^^s  oii  la  main  de  l'enfant  efl:  fortie.  Se 
fé ,  fur  les  le  bras  engagé  dans  l'orifice  de  la  matrice  , 
Accouche-    jo^    ^^v^  £^^^^  ^^^-^    ^^  d'ép^ards  ,  dans  tous 

mens  ou  le  ^  ^  ^  ,^  ^  . 

bras  de  l'en-  ces  cas  ,  à  l'état  de  la  matrice  ,  qu'à  celui  de 
fant  eft  en-  l'extrémité  de  l'enfant,  qui  ne  préfente  parelle- 
^^^^*         même  aucuae  indication  eflentielle  ^  fi  ce  n'efl 


nES    ACCOUCHEMENS.       591 

après  l'accouchement  ,  lorfqu'elle  eft  tumé- 
fiée ,  livide  ou  gangrenée  :  2^.  qu'on  ne  doit 
jamais  effayer  de  faire  rentrer  cette  extrémité 
dans  la  matrice  ,  quand  il  7  a  quelque  temps 
que  les  eaux  font  écoulées  :   3^^  que  fa  ré- 
dudîon  5  quoique  polîible  au  moment  de  l'ou- 
verture de  la  poche ,  qui  contient  ce  fluide  , 
&  conféquemment  à  l'inflant  où  cette  même 
extrémité  s'échappe   de  la  matrice  ,  n'efl  pa$ 
eflentiellement  néceffaire  :  40.  qu'il   eil  con- 
traire à  tout  principe  d'humanité  d'arracher, 
ou  d'amputer  ce  membre:  5^.  qu'il  feroit  ab- 
furde  de   vouloir   extraire  l'enfant   en   tirant 
fur    le    bras  ^    ainii    que    de    vouloir    aller 
chercher  fa   féconde    main  ,  quand    on    ne 
peut  pénétrer  dans  la  matrice  pour  en  déga- 
ger les  pieds ,  à  caufe  de  la  forte  eontraélion 
de  ce  vifcere ,  &  du  peu  de  dilatation  de  fon 
orifice  :  60.  qu'il  ne  feroit  pas  même  raifon- 
nable  ,  dans  le  cas  dont  il  s'agit  5  de  dégager 
cette  main  &:  de  tirer  defliis  \  à  deflein   de 
changer  la  poiition  du  tronc  de  l'enfant ,  quand 
bien  même  elle  fe  trôuveroit  affez  près    de 
l'orifice  de   la  matrice   pour  qu'on  pût  l'en- 
traîner ,  en  y  infinuant  quelques  doigts  feu- 
lement :  70.  enfin  ,  qu'on  doit  toujours  aller 
faifir  les  pieds  ,  &  retourner  l'enfant  ,  mais 
qu'il  feroit  dangereux  d'y  procéder  ayant  que 


59^  L'A  R  r 

\ts  parties  de  la  femme  n'y  aient  été  favora- 
blement préparées  par  la  nature  ou  par  l'art. 
Desatten-      I47I-  ^  arrive  fouvent,  en  pareil  cas,  que 
tions  qu'exi-  la  main  de  l'enfant  difparoît  &  femble  ren- 
ge la pre  en- ^^^^  dans  la  matrice,  à  mefure  qu'on  fait  def- 

ce   du    bras  ,  , 

qui  eft  en-  Cendre  les  pieds.  Cet  effet ,  dont  on  découvre 
gagé.  facilement  la  caufe ,  n'eil  pas  toujours  des  plus 

heureux  pour  l'enfant.  Si  quelquefois  cette 
extrémité  fupérieure  fe  place  alors  dans  le 
bafîin  de  la  femme ,  de  manière  que  par  la 
fuite  elle  fe  trouve  appliquée  fur  le  côté  de 
la  tête  ,  comme  on  le  remarque  affez  conf- 
tamment  dans  les  Accouchemens  où  l'enfant 
vient  par  les  pieds  ;  quelquefois  aufîi ,  le  coude 
s'arc-boute  contre  un  point  à^s  parois  de  cette 
cavité  5  &;  apporte  des  obftacles  à  la  defcente 
du  tronc  ;  ou  bien  le  bras  ,  proprement  dit , 
étant  forcé  de  fe  relever  vers  la  tête  ,  ne  peut 
le  faire  fans  fe  fraâ:urer. 
.  1471.  Pour  éviter  ces  inconvéniens ,  il  faut 
obferver  de  faire  defcendre  cette  extrémité 
dans  les  mêmes  proportions  que  le  tronc. 
On  ira  donc  reprendre  la  main  de  l'enfant , 
il  elle  difparoît  entièrement ,  aufîi-tôt  que  les 
cuiffes  feront  dégagées  ,  &:  Ton  maintiendra 
le  bras  alongé  contre  le  tronc.  îl  feroit  en- 
core bien  plus  sûr  &;  plus  expédient  d'appli- 
quer un  laçâ  fur  le  poignet  de  l'enfant ,  avant 

d'aller 


DES    Ac  COUCHEMEN  S.       595 

d'aller  prendre  les  pieds ,  comme  nous  l'avons 
déjà  recommandé  dans  un  petit  ouvrage  pu- 
blié en  faveur  des  Sages-Femmes  Ça),  On  re-     utilité 
tirera  de  ce  lacs  un  double  avantage  ;  celui  qu'on   peut 
de  fixej*  le  bras  de  l'enfant  félon  fa  longueur  '^^^'^'^'^  ^'"-^ 

.  ^    ,  lacsaopliqué 

contre  un  des  côtes  du  baffin  ,  afin  d'empêcher  ^^  poignet 
qu'il  ne  fe  replie  dans  ce  canal  pendant  qu'on  du  bras  i\\xi 
introduira  la  main  dans  la  matrice,  pour  aller  ^^     "• 
prendre  les  pieds  ;  ÔC  celui  de  prévenir  les  in- 
convéniens  énoncés  au  §.  précédent.  Si  l'on 
emploie  ce  lacs ,  il  faudra  bien  obferver  de 
ne  pas  tirer  defliis  pendant  qu'on  s'efforcera 
de  dégager  les  pieds  &  de  les  amener  au  de^ 
hors  ;  afin  de  ne  pas  fixer  l'épaule  à  l'entrée 
du  balîin ,  dans  un  temps  oii  elle  doit  nécef- 
fairement  s'en  éloigner  un  peu  :  ce  n'eft  qu'au 
moment  oii  les  fefles  de  l'enfant  font  enoja- 
gées  au  paffage,  qu'il  faut  tirer  fur  ce  lacs  pour 
faire  reparoître  la  main. 

(a)  Principes  fur  l'art  d'Accoucher  ^  en  faveur  des 
Sage-Femmes  de  provinces,  &c.  1775. 


'^.^* 

J^"^. 


Tome  /•  P  p 


594  V  A  R  T  I 

/  A  R  T  ï  C  L  E    IV.  I 

Des  Accouchcmens  contre-nature  du  vingtième  &  \ 
du  vingt-unième  genres ,  ou  bien  dans  lefquels  \ 
Venfant  préfente  un  des   côtés  de  la  poitrine,  ' 

Section    PREMIERE. 

Des  caufes  ,  des  fignes  &  des  différences  de  'ces 
deux  genres  d'^Accouchemens  ,  ainji  que  des  in^ 
dications  quils  nous  offrent. 

Accouche-      1473'  ^^  ^^  ^^^  difficile  d'affigner  les  caufes 
mens  où  l'en.  paj.|-iculieres  de  ces  Accouchemens ,  que  celles 

fant  préfente   ^  i    t  ^  r  r     r     -y 

un  descôtés,    ^^  precedens  :  quant  aux  caules  générales, 
proprement  cUes  paroiffent  les  mêmes. 
^^c*r  et  ^474*  ^^  reconnoît  aifément ,  au  toucher  , 

de  ces  ré-  la  partie  latérale  de  la  poitrine  de  l'enfant , 
gions.         par  rapport  aux  côtes  ,  à  l'aiffelle  ou  au  bras 
&  à  la  hanche.  L'on  diftingue  avec  la  même 
facilité  5  il  c'eft  le  côté  droit  ou  le  côté  gauche 
qui  fe  préfente ,  en  faifant  attention  à  la  iitua- 
tion  particulière  de  toutes  ces  parties ,  rela- 
tivement à  l'entrée  du  baiîîn  de  la  femme. 
Des  pofi-      1475.  I^ai^s  la  première  pofition  de  l'un  & 
que    p^^^^j.ç  ç^^^    l'aiffelle  de  l'enfant  eft  fur  le  pu- 

peuvent  '  ■' 

prendre  ces  his  de  la  mère  5  &  la  hanche  fur  le  haut  du 
régions  fury^^^-^^^  .  j^^jg  |g  devant  de  la  poitrine  regarde 

baffin.         ^^  ^^^^  iliaque  gauche  ,  lorfque  c'ed  le  côté 


DES    ACCOU  CHEMEN  S.       595 

droit  qui  fe  préfente  ,  &  la  foffe  iliaque  droite 
quand  c*eil  le  côté  gauche. 

1476.  Dans  la  féconde  pofition  ,  Taiffelle 
eft  appuyée  fur  la  bafe  du  facrum ,  &  la  hanche 
fur  le  pubis  ;  la  poitrine  répond  à  la  foiTe 
iliaque  droite  ,  lorfque  c'efl  le  côté  droit ,  & 
vice  verfd, 

1477.  Dans  la  troifieme  pofition,  le  tronc 
de  l'enfant  eil  fitué  en  travers  ,  de  manière 
que  l'aiffelle  fe  trouve  appuyée  fur  le  bas  de 
la  foffe  iliaque  gauche ,  &  la  hanche  fur  l'autre  : 
fi  c'eil  le  côté  droit  de  l'enfant  qui  fe  pré- 
fente 5  le  devant  de  la  poitrine  répond  à  la 
partie  poflérieure  de  la  matrice  ,  tandis  qu'elle 
efl  placée  tranfverfalement  fous  la  partie  an- 
térieure de  ce  vifcere  ,  lorfque  c'efl  le  côté 
gauche  qui  en  recouvre  l'orifice. 

1478.  Dans  la  quatrième  pofition  de  l'un 
&  l'autre  côté ,  le  tronc  de  l'enfant  fe  préfente 
aufîi  tranfverfalement  à  l'égard  du  balîin;.mais 
de  forte  que  l'aiffelle  efl  fur  le  bas  de  la  fofTe 
iliaque  droite  ,  la  hanche  fur  la  gauche  ,  le 
dos  fur  la  partie  poflérieure  de  la  i.iatrice, 
lorfque  c'efl  le  côté  droit  ;  &  fous  la  partie 
antérieure  de  ce  vifcere  au-deffus  des  oi  pu-* 
bis  5  quand  c'efl  le  côté  gauche. 

1479.  L'indication  générale  que  nous  offrent    ^^j  j^^j, 
ces  diverfes  pofitions  de  l'enfant^  confifte  à  cations  qu$ 

P  p  z 


nous  pfcfen- dégager  îes  pieds  pour  l'extraire  du  fein  de  fa  . 

tent  ces  dif-  mère.  Cetie  indication  ne  peut  être  alors  contre-  i 

eren  es  po-  j^^j^j^^^g  p^j.  ^g^j^  qu'on  s'efForceroit  vainement  1 

fitions,                                7  I 

de  remplir ,  en  voulant  amener  la  tête  à  fa  ii-  ! 

tuation  naturelle.  Quant  à  la  manière  d'opé-  | 

rer ,  elle  doit  être  un  peu  différente  dans  cha*  ^ 

cune  de  ces  poiitions.  l 

SectionII.  I 

■V 

De  la  manière  d'opérer  les  Accouclumens  de  la  \ 

première  efpece  ou  V enfant  préfente  un  de  fes  \ 

côtés  proprement  dit.  i 


De  la  ma-  1480.  Quoiqu'il  foit  en  général  aifez  facile 
niera  d'opé-  ^'amener  les  felfes  de  l'enfant  à  l'entrée  du 
première  bafîin  ,  &  dans  une  iituation  àes  plus  favo- 
pofition  des  rables  à  leur  fortie ,  quand  il  fe  préfente  dans 
côtés.  1^  pofition  qui  constitue  l'efpece  d'Accouche- 

ment dont  il  s'agit ,  il  faut  néanmoins  tenir 
une  conduite  différente ,  &  aller  prendre  les 
pieds  ;  parce  que  ce  parti  eft  plus  sûr ,  & 
qu'on  épargne  toujours  beaucoup  de  douleurs 
à  la  femme. 

148 1.  Lorfque  les  eaux  font  récemment 
écoulées,  on  doit  introduire  la  main  fous  la 
hanche  de  l'enfant  ,  &  en  fuivant  la  partie 
poflérieure  de  la  matrice  ,  jufqu'à  ce  qu'on 
puiffe  faifir  les  deux  pieds  appliqués  fur  les 


DES    A  C  COU  C  H  E  M  E  NS.        597 

feffes ,  &  les  entraîner  ;  pendant  qu'on  appuiera 
de  l'autre  main  fur  le  ventre  de  la  femme  , 
pour  diminuer  l'obliquité  antérieure  de  la  ma- 
trice ,  &:  concourir  par  ce  moyen  à  ramener 
le  grand  diamètre  du  corps  de  l'enfant  dans 
la  dire61:ion  de  l'axe  du  bafîin.  Ce  procédé, 
toujours  facile  à  exécuter  dans  le  moment  dont 
il  s'agit  5  peut  préfenter  d'affez  grandes  diffi- 
cultés 5  quand  les  eaux  font  écoulées  depuis 
long-temps  ,  pour  qu'on  foit  obligé  d'avoir 
recours  au  fuivant. 

1482.  Dans  ce  dernier  cas,  fi  c'eft  le  côté    De  lama- 
droit  qui  fe  préfente  5  l'on  doit  introduire  ^^rVdans^ta 
main  droite  vers  la  partie  poflérieure  &  la- première 
térale  gauche   de  la  matrice  ,  en  fuivant  la  portion-  dur 
cuiffe  de  l'enfant  qui  en  eft  voifme  ,  pour  par-  ^  ^^  ^^^^^ 
venir  aux  pieds  &  les  dégager  fuccefîivement ,  gauche, 
comme  dans  la  première  pofition  de  l'épaule 
droite  :  on  opère  d'ailleurs  de  même  qu'à  Toc- 
cafion  de  celle-ci.    Lorfque  l'enfant  préfente 
le  côté   gauche  ,   il   faut  introduire  la  main 
gauche  dans  la  matrice  ,  pour  aller  prendre 
les  pieds ,  en  fuivant  la  partie  latérale  droite 
de  ce  vifcere  ;  comme  dans  la  première  poii- 
tien  de  l'épaule  gauche. 


*^^ 


PP3 


LA    R    T 


59» 

S   E    C    T   I    O    N      I   I  I.  S 

ï 
1 

De  la  maiiicn  d^ opérer  les  Accouchernens  de  lafe^    .[ 

conde  efpece  ^  où  F  enfant  prif ente  un  defes  côtés,       \ 

\ 

Delà  ma-  14B3.  Dans  Cette  efpece  d'Accouchement,  \ 
niere  d'opé-  lorfque  c'eft  le  côté  droit  qui  fe  préfente ,  on  i 
-.       ,         introduit  la  main  eauche  dans  la  matrice  ,  en    l 

féconde  po-  c>  's 

fition   du     montant  vers  la  foffe  iliaque  droite  ,  jufqu'à    ', 

côté  droit,   çg  q^jg  iç3  doigts  foient  parvenus  fur  les  pieds ,    i 

qu'on  dégage  alors  comm^   dans  les  cas  ci-    \ 

devant  énoncés.  Si  l'on  ép;!^ouve  quelques  dif-    | 

ficultés  par  la  fuite  à  faire  defcendre  ces  ex-    i 

trémités  ,  on  tire  davantage,  &  même  prefqué    1 

uniquement  fur  le  pied  gauche  ;  pendant  qu'on    i 

éloigne  l'épaule  de  la  bafe  du  facrum  ^  en  la 

repouffant  ,  ou  en  la  foulevant  du  bout  de    | 

plulieurs  doig|:s.  1 

De  la  ma-      14S4.   Quand  c'efl:  le  côté  gauche  qui  fe    J 

niera  d'opé-  préfente  à  Toriiice  de  la  matrice  dans  la  po-    1 

rer    ans    a  ^^^^^^  dont  il  s'agit ,  il  faut  introduire  la  main 

féconde  po-  ^  d     ^  .  ^ 

fidon'du  cô-  droite  pour  aller  prendre  les  pieds  :  mais  on    ; 

té  gauche,  l'iniinue  en  montant  vers  la  foffe  iliaque  gau-  \ 
che.  On  obferve  d'ailleurs  les  précautions  in-  j 
diquées  à  l'occalion  de  la  féconde  poiition  de  j 
l'épaule  gauche.  '  ',; 


->! 


DES   Ac  COUC  H  EM  ENS.       599 

Section    IV. 

De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens  de  la 
troijieme  efpecc  ,  où  l'enfant  préfente  un  de  fcs 
cotes, 

1485.  Lorfqu'on  eft  affez  heureux  pour  Delà  ma- 
opérer  au  moment  de  l'ouverture  de  la  poche  "^^"^^  ^'«P-* 
^ts  eaux ,  on  trouve  peu  de  difticuiLes  a  ter-  troifiemepo- 
miner  les  Accouchemens  de  cette  efpece;  parce  fitiondei'un 
que  l'enfant  eil:  encore  peu  ferré  dans  la  ma-  »^  l'autre 

côte 

trice  5  &  qu'on  peut  aifément  en  aller  prendre 
les  deux  pieds,  en  introduifant  la  main  gauche 
jufqu'au-defTus  de  la  fofle  iliaque  droite ,  où 
ils  font  fitués.  Mais  il  n'en  eil  pas  toujours 
de  même  quand  nous  ne  fommes  appelles  qu'a- 
près ce  moment  favorable,  &  qu'il  y  a  long- 
temps que  les  eaux  font  écoulées.  Les  obfta- 
clés  que  nous  rencontrons  alors  font  en  raifon 
de  la  contraction  immédiate  de  la  matrice  fur 
le  corps  de  l'enfant  ;  &  le  procédé  que  nous 
venons  de  décrire  fouvent  n'efl:  pas  le  plus 
iimple  ni  le  plus  fur  qu'on  puiffe  exécuter. 

i486.  Nous  penfons  qu'il  vaudroit  mieux,     De  la  ma- 
en  pareil  cas  ,  fe  conduire  de  la  manière  fui-  "^^''^  ^'^pé- 
yante.   Si  c'eft  le  côté  droit  qui  fe  préfente ,  ^roifieme 
l'on  introduira  la  main  droite  dans  la  matrice,  pofition  du 
au-de£bus  de  la  poitrine  de  l'enfant,  &  en  la  '^^^^  ^^°^^* 

Pp4 


6oo  L^  A  R  T 

V  dirigeant  vers  fa  hanche  Se  fa  cuifTe  droites  y 

pour  dégager  d'abord  le  pied  de  ce  côté ,  & 
l'amener  dans  le  vagin.  On  reporte  auffi-tôt  la 
main  vers  le  fécond  pied  ,  &c  après  l'avoir  dé- 
gagé au  même  point  que  le  précédent ,  l'on  agit 
prefque  uniquement  deiTus,  pendant  le  premier 
inftant  ;  tandis  que ,  de  l'extrémité  de  quelques 
doigts  de  la  main  ,  on  fouleve  l'épaule  de  plus 
en  plus  vers  le  devant  du  bafîin  ,  pour  favo- 
rifer  la  rotation  du  tronc  &  la  defcente  des 
feffes.  Après  cela  ,  on  tire  également  fur  les 
deux  pieds ,  dz  l'on  continue  d'opérer  comme 
dans  les  autres  cas. 
De  la  ma-  1487.  Il  faut  introduire  la  main  gauche  ,  Se 
mère    ope-  ^^^^  ^^^^  autre  direûion,  û  l'on  veut  parvenir 

rer   dans  la  ^  ^  ^ 

troifieme  aux  pieds  de  l'enfant ,  quand  c'eft  le  côté  gau- 
pofition  du  che  de  la  poitrine  qui  fe  préfente  dans  la  troi- 
coiegaucie.  ^^^^^  poiition.  Il  faut  alors  inlinuer  cette  main 
fous  la  partie  antérieure  &  latérale  droite  de 
la  matrice  ,  en  fuivant  la  hanche  Se  la  cuiffe 
gauches  de  l'enfant ,  jufqu'à  ce  qu'on  puifTe 
atteindre  au  même  pied  Se  l'entraîner  ;  en  le 
faifant  paffer  fur  la  poitrine  de  cet  enfant  Se 
derrière  le  pubis  de  la  m^ere.  On  dégage  enfuite 
le  pied  droit  de  la  même  manière;  Se  c'eft  fur 
ce  dernier  que  l'on  agit  principalement  dans 
les  premiers  temps  ,  pendant  qu'on  repouffe  , 
du  bout  de  quelques  doigts,  l'épaule  qui  eil 


DES    ACCOUCH  EM  EN  S.       6o£ 

su-defîiis  du  facrum.  On  peut  confulter  pour 

le  reile  de  l'opération,  ce  que  nous  avons  dit- 

à  l'occaiion  de  la  troifieme  pofition  de  l'épaule 

gauche. 

Section    V. 

De  la  manicre  d^opérer  les  Accoiichemens  de  la 
quatrième  efpece  ,  oii  V enfant  prêfente  un  de  fes 
côtés, 

1488.  Les  diverfes  manières  d'opérer  ces 
fortes  d'Accouchemens  font  afTez  femblables 
à  celles  que  nous  venons  de  décrire  ;  fi  ce 
n'efl  qu'il  faut  exécuter  ici  de  la  main  droite 
tout  ce  que  nous  avons  confeillé  de  faire  avec 
la  main  gauche  dans  les  autres  cas  ,  &  vice 
verfd, 

1489.  Lorfque  les  eaux  ne  feront  que  de     Delama- 

s'écouler  ,  on  ira  donc  chercher  les  pieds  de  ^^^^^  d'ope- 

l'enfant ,  en  introduifant  la  main  droite  dans  ^^^^^ç.  efpg. 

la  matrice  ,   &:  en  la  dirigeant  vers  la  foile  ce  d'Accou- 

iliaque  gauche  •  où  ils  fe  trouvent  :  &:  pen-  chement  ou 
,  ,  \  ,     .    ,    '  ^         l'un  des  co- 

dant qu  on  entramera  ces  extrémités ,  on  exer-  ^^s  fe  pré- 

cera,  de  la  main  gauche,  une  preiîîon  conve-  fente, 
nable  fur  le  côté  droit  du  ventre ,  dans  les 
vues  de  ramener  plus  facilement  le  grand  dia- 
mètre du  corps  de  l'enfant  parallèlement  à 
l'axe  du  bafîin  ,  &:  de  favorifer  la  defcente  des 
feffes. 


6oi  V  A  R   T 

Delà  ma-      1490.  Quand  les  eaux  font  écoulées  depuis  ' 
niere  d'opé-  long-temps ,  &  que  l'enfant  efl  fortement  ferré 

rer   dans   la  j  ,  ,  ..    ^ 

quatrième     ^^"^  ^^  matrice ,  il  faut  de  même  y  introduire 
pofition  du  la  main  droite  ,  fi  c'efl:  le  côté  droit  de  la  poi- 
cote  droit,   ^j-j^^g  ^^j  ^^  préfente ,  mais  en  fuivant  une  autre 
direction.   On  doit  l'infinuer  d'abord  fous  la 
partie   latérale    gauche   &;   antérieure   de  ce 
vifcere,  en  la  recourbant  de  manière  à  pouvoir 
faifir  le  pied  droit  qui  eft  au-deffus  des  os  pubis  ^ 
&  à  l'entraîner  dans  le  vagin  ,  en  le  faifant 
pafler  fur  la  poitrine  ;  comme  on  le  remarque 
à  l'occafion  de  la  quatrième  pofition  de  l'é- 
paule droite.  Du  refle  on  fe  conduit  de  même 
que  dans  ce  dernier  cas  ,  foit  pour  dégager- 
le  fécond  pied,  foit  pour  terminer  l'Accouche- 
ment. 
De  la  ma-      1491.  Lorfque  c'eft  le  côté  gauche  qui  fe 
niera  d'opé-  préfente  5  on  introduit  au  contraire  la  main 

rer  dans   la  ,        ,  .  ,  1      r     •        .  ,    rr 

quatrième     g^^^^^^^  ^3î^s  un  ctat  de  lupmation ,  au-dellous 
pofition  du  de  l'enfant ,  &  en  la  dirigeant  fur  la  hanche 
cotegauche.  §^  \^  cuiffe  gauches  ,  pour  parvenir  aux  pieds 
&  les  dégager;  comme  dans  la  quatrième  po- 
fition de  l'épaule  gauche. 


^J^ 
^1». 


DES   ACCOUCH  EMEN  S.      605 

A  R  T  I  C  L  E     V. 

Des  Accouchemens  contre-nature  du  vingt-deuxième 
&  du  vingt'troijieme  genres ,  ou  bien  dans  lef-  > 
quels  l'enfant  préfente  Vune  ou  Vautre  hanche  à 
V orifice  de  la  matrice. 

Section    première. 

Des  caufes  ,  des  fignes  ,  &  des  différences  de  ces 
deux  genres  d^Accouchemens ,  ainji  que  des  in-- 
dications  qu^ils  nous  offrent, 

1492.  Les  hanches  de  l'enfant  fe  préfentent    ^^^  ^'^^ 

,        ^  ^    „      .^        j      .  ^  .       couchemens 

un  peu  puis  fouvent  a  1  orince  de  la  matrice  ^^  ^enfant 
que  les  parties  latérales  de  la  poitrine  &  du  préfente  l'u- 
col ,  mais  plus  rarement  que  les  épaules.  L'o-  "^  ^^^  ^^°" 

clies 

bliquité  de  la  matrice  &  la  furabondance  des 
eaux  de  l'amnios  font  des  caufes  fuffifantes 
pour  donner  lieu  à  ces  fortes  de  pofitions  ; 
foit  que  ces  deux  caufes  fe  rencontrent  en 
même  temps  ,  ou  qu'il  n'en  exiile  qu'une  feule. 

1493,  Nous  ne  reconnoiffons  la  hanche  de    Caraderes 
l'enfant  fouvent  qu'avec  peine  avant  l'ouver^   ^^ 

ture  de  la  poche  des  eaux  ;  parce  qu'on  ne 
peut  alors  parcourir  une  affez  grande  étendue 
de  cette  région  pour  rencontrer  des  carafteres 
qui  foient  propres  à  diiîiper  toute  incertitude  ; 
tels  que  la  crête  de  l'os  des  îles  ^  les  dernières 


6o4  L  A  R  T 

des  fauffes  côtes  ,  l'anus  ,  &c.  ;  car  refpece 
de  tumeur  que  forme  la  hanche  fur  l'orifice 
de  la  matrice  reffemble  beaucoup  à  celle  que 
la  partie  latérale  &  fupérieure  de  la  tête  pré- 
fente au  taâ:  ,  quand  le  cuir  chevelu  eft  un 
peu  tuméfié  ^  &;c. 
Des  pofi-      1494.  Chaque  hanche  peut  fe  préfenter  de 
i  î   elles     ^^i^^re  manières  différentes  à  l'orifice  de  la  ma- 
ies hanches  trice. 

de  l'enfant  1495.  I^^^s  la  première  pofition  ,  les  feifes 
préfenter  ^^  Tenfant  font  appuyées  contre  la  marge  du 
baiîin  poftérieurement ,  &  la  crête  de  l'os  des 
îles  efl  contre  le  pubis  ;  mais  de  forte  que  la 
poitrine  répond  au  côté  gauche  de  la  matrice 
quand  c'eft  la  hanche  droite  qui  fe  préfente , 
&  vice  verfâ.  Cette  pofition  fe  rencontre  plus 
fréquemment  que  les  autres. 

Î496.  Dans  la  féconde ,  qui  efl  la  plus  rare, 
les  feffes  de  l'enfant  font  contre  le  pubis  6c  fous 
la  partie  antérieure  de  la  matrice ,  &  la  crête  de 
l'os  des  îles  répond  aufacrujn;  de  manière  que 
la  poitrine  de  l'enfant  regarde  le  côté  droit  de 
,  la  femme  ,  quand  c'efl  la  hanche  droite  qui 
fe  préfente ,  &  vice  verfâ, 

1497.  Dans  la  troifieme  pofition,  les  feffes 
de  l'enfant  font  placées  fur  le  bas  de  la  foffe 
iliaque  droite,  ôc  la  crête  de  l'os  àes  îles 
eft  tournée  vers  la  gauche  ,    qui  foutient 


DES   ACCOUCHEMEN  S.      605 

le  corps  ;  mais  de  forte  que  la  poitrine  ré- 
pond à  la  partie  poflérieure  de  la  matrice  , 
quand  c'efl  la  hanche  droite  qui  fe  préfente  ; 
&  à  la  partie  antérieure  de  ce  vifcere ,  lorfque 
c'efi:  la  hanche  gauche. 

1498.  Dans  la  quatrième  poîltion  des  han- 
ches ,  les  feffes  font  fituées  fur  la  marge  du 
bafîin  du  côté  gauche ,  &:  le  corps  de  l'enfant 
eft  appuyé  fur  la  foife  iliaque  droite  :  la  poi- 
trine fe  trouve  fous  la  partie  antérieure  de  la 
matrice  ,  lorfque  c'eft  la  hanche  droite ,  &  fur 
la  partie  poflérieure  de  ce  vifcere ,  quand  c'efl 
la  hanche  gauche. 

1499.  L'Accouchement  dans  lequel  l'enfant  ^es  indica- 
préfente  la  hanche  ,  n'eft  pas  toujours  impof-  tions  que 
iible  fans  les  fecours  de  l'art  :  il  peut  quelque-  "^"^P^^^^' 

^  ^         ^         tent  ces  dir» 

fois  s'opérer  naturellement ,  ou  moyennant  les  férentes  po- 
foins  qu'exigent  les  Accouchemens  dans  lef-  Citions, 
quels  les  fefîes  fe  préfentent.  L'expérience  nous 
a  été  pluiieurs  fois  garante  de  cette  affertion. 

1500.  Comme  la  préfence  de  la  hanche  à 
l'orifice  de  la  matrice  eft  toujours  l'effet  de 
rinclinaifon  du  grand  diamètre  du  corps  de 
l'enfant  relativement  à  l'axe  du  bafîin ,  &  que 
cette  obliquité  peut  être  la  fuite  de  celle  de 
la  matrice,  ou  de  la  grande  quantité  d'eau  que 
contient  ce  vifcere  ,  ce  diamètre  peut  rede- 
venir parallèle  à  l'axe  du  baiïin ,  à  mefure  que 


6o6  E  A  R  T 

la  matrice  fe  contrade  ,  &:  que  les  eaux  s'é- 
coulent ;  de  manière  que  la  hanche  s'éloigne 
du  détroit  fupérieur,  &  que  les  feffes  viennent 
s'y  préfenter  ;  ce  qui  permet  à  lenfant,  pouffé 
par  les  feuls  efforts  de  la. mère,  de  s'engager 
&  de  defcendre.  ^ 

1 501.  Si  ce  changement  de  direftion,  qui  efl 
abfolument  néceffaire  à  la  fortie  de  l'enfant , 
s'opère  quelquefois  comme  de  lui-même ,  ou 
au  moyen  de  la  iituation  que  garde  la  femme 
pendant  le  travail ,  quelquefois  aufîi  on  ne  peut 
l'obtenir  qu'en  introduifant  la  main  dans  la 
matrice.  Dans  ces  derniers  cas  l'on  doit  tou- 
jours dégager  les  pieds  de  l'enfant ,  &  ne  ja- 
mais fe  borner  à  ramener  les  feffes  à  l'entrée  du 
bafîin  ;  parce  que  ce  parti  eff  plus  facile  &:  plus 
fur ,  &:  qu'on  épargne  d'ailleurs  beaucoup  de 
douleurs  à  la  femme. 

SectionII. 

De  la  manière   d'opérer  les  Accouchemens  de  la 
première  efpece  ,  où  V enfant  préfente  la  hanche. 

Delà  ma-      1502.  Lorfqu'on  a  reconnu  la  position  de 
mère  gène- 1^  hanche  qui  conftitue  cette  efpece  d'Accou- 

rale  d'opérer    -  „  ,      .  ,        , 

les  Accou-  chement ,  avant  1  ouverture  de  la  poche  des 
chemens  de  eaux ,  il  faut  recommander  à  la  femme  de  fe 
la  première  ^^^^-j,  couchée  fur  le  dos  ;  dans  les  vues  de 


DES    ACCOU  C  H  EM  EN  S.      6oj 

diminuer  l'obliquité  antérieure  de  la  matrice ,  efpeceoùles 
&  de  rappeller ,  par  ce  moyen ,  les  feffes  de  hanches  fe 

,,      P        X  \,  /       1      ,     /v'       1  11  préfentent. 

1  enfant  a  rentrée  du  bamn  dans  une  de  leurs 

meilleures  pofitions  :  ce  qui  leur  permet  alors 
de  s'y  engager  ,  &  nous  difpenfe  d'introduire 
la  main  dans  la  matrice ,  pour  opérer  ce  chan- 
gement. 

1 503.  Si  l'enfant  étoit  fort  gros  relativement 
à  la  largeur  du  bafîin ,  û  le  travail  duroit  de- 
puis long-temps,  ou  s'il  exiftoit  àQS  accidens, 
il  ne  faudroit  cependant  pas  fe  borner  à  la  fi- 
tuation  de  la  femme;  car  il  eft  à  propos,  dans 
tous  ces  cas  d'aller  faifir  les  pieds ,  pour  opé- 
rer l'Accouchement  ,  ainfi  que  nous  l'avons 
confeillé  dans  le  cas  où  les  felTes  même  fe  pré- 
fentent dans  la  pofition  la  plus  avantageufe. 
On  introduit  donc  la  main  ,  à  cet  effet ,  dans 
la  diredion  du  facrum  ,  jufqu'au  -  delTus  des 
feffes  de  l'enfant  ,  pour  accrocher  les  deux- 
pieds  qui  y  répondent ,  &  les  entraîner  ;  pen- 
dant que  de  l'autre  main  on  exercera  une  cer-  • 
taine  preffion  fur  le  ventre  de  la  femme  ,  dans 
les  vues  de  diminuer  l'obliquité  antérieure  de  la 
matrice,  qui  a  toujours  lieu  en  pareille  circonf- 
tance. 

1504.  Quoique  le  choix  de  la  main  qu'on    Du  choix 
introduit  alors  dans  la  matrice  paroilTé  affez  ^ .  ^  "!^" 

^  qui  convient 

arbitraire,  il  peut  être  utile  cependant  de  préfé*  \q  mieux 


6oB  L  A  R  r 

dans  cette  rer  la  main  droite ,  quand  c'eft  la  hanche  droite 
efpeced'Ac-  qui  fg  préfente  ,  &  vice  verfd  ;  parce  qu'il  fe- 
roit  plus  facile  d'aller  prendre  les  pieds  de 
l'enfant ,  fi ,  pair  cas  fortuit ,  ils  étoient  alon- 
gés  vers  le  bas  de  la  poitrine ,  comme  on  l'a 
piufieurs  fois  obfervé  ,  au  lieu  d'être  appli- 
qués fur  les  ki^Qs, 

SectionIïI. 

De  la  manière  d'opérer  les  Accouchemens  de  la 
féconde  efpece  ,  où  t enfant  préfinte  la  hanche. 

De  la  ma-      1505.  On  ne  doit  rien  attendre  des  efforts 
rxiere  d'ope-  ^^  j^  nature  dans  la  pofition  de  l'enfant  qui 

rer  \ç.s  Ac-  y  »  • 

couchemens  conititue  Cette  efpece  d  Accouchement  :  il  faut 
de  la  féconde  introduire  la  main  dans  la  matrice  ,  quand  les 
f  ^^u^   ^"  parties  de  la  femme  y  feront  bien  difpofées  . 

les  hanches  ^  -'  ^  ^  , 

fe  préfen-  &  aller  prendre  les  pieds.  Si  l'on  éprouvoit 
tent.  trop  de  difficultés  à  dégager  ceux-ci  de  defîlis 

\q  pubis  5  ce  qui  arrive  fur-tout  quand  les  eaux 
font  écoulées  depuis  long-temps  ,  il  faudroit 
accrocher  les  genoux  &  les  entraîner  ;  pour 
opérer  l'Accouchement  ^  comme  dans  le  cas 
où  ces  parties  fe  préfentent  naturellement. 
Du  choix      I J06.  Lorfque  c'eft  la  hanche  droite  qui  fe 

de    la   main        r^  1  r  1  /•  •  -i    /- 

prelente  dans  cette  leconde  polition ,  il  laut 

qui  convient  ^  r  ? 

le  mieux  en  introduire  la  main  gauche  vers  la  partie  la- 
pareilcas.     téralè  droite  &  un  peu  antérieure  de  la  ma- 
trice 5  fi  l'on  veut  accrocher  les  genoux ,  du 

bout 


DES   ACCOU  CHEMEN  S.       6o^ 

bout  des  doigts  ,  ou  dégager  les  pieds.  On 
fe  fervira  au  contraire  de  la  main  droite  dans 
la  kconàQ  position  de  la  hanche  gauche ,  & 
or\  obfervera  de  l'infinuer  vers  le  côté  gauche 
de  la  matrice. 

Section     IV. 

De  la  manière  d'opérer  les  Âccouchemens  de  la 
troijîeme  &  quatrième  efpeces  ,  ou  V enfant  pré- 
fente  la  hanche, 

1507.  Dans  les  Accouchemens  de  la  troi-    Deiama- 
iieme.  efpece  où   l'enfant  préfente  l'une   des  "'^*"f  ^""l^' 

^  ^  rer  les  Ac- 

hanches  ,  foit  la  droite  ,  ou  la  gauche  ,  les  couchemens 
feffes  peuvent  venir  fe  placer  à  l'entrée  du  de  la  troifie- 
bafîin  &  s'y  engao^er  ,  fans  autre  précaution  ^^ ,  ^  P^*^® 

J         o  ^        ^  1  ou  les  haii* 

que  celle  de  faire  coucher  la  femme  fur  le  ches  fe  pré- 
côté droit  pour  y  incliner  le  fond  de  la  ma-  fentent. 
trice  déviée  alors  vers  le  côté  gauche  :   on 
peut  obtenir  le  même  avantage  dans  les  Ac- 
couchemens de  la  quatrième   efpece  ,  en  fai- 
fant  coucher  la  femme  fur  le  côté  gauche. 

1508.  Si  cette  précaution  ne  fuffifoit  pas 
pour  produire  cet  effet ,  ou  fi  d'autres  raifons 
ne  permettoient  pas  de  fe  borner  à  rappeller 
les  feffes ,  par  ce  moyen ,  à  l'entrée  du  baf- 
iin ,  il  faudtoit ,  dans  la  troifieme  pofition  de 
l'une  &  l'autre  hanches^  introduire  la  main 

Tome  /.  ^  Q  q 


6io    UArt  des  Accouchemens. 

gauche  dans  la  matrice  ,  &  jufqii'au  -  deffus 
de  la  fofle  iliaque  droite  ,  pour  en  dégager 
les  pieds  de  Tenfant.  On  pourroit  aufîl , 
dans  les  mêmes  vues  ,  fe  fervir  alors  de  la 
main  droite ,  quand  c'eft  la  hanche  droite  qui 
fe  préfente  ;  mais  on  réulîîroit  un  peu  plus 
difficilement  qu'avec  la  première ,  &  il  fau- 
df  oit  dégager  les  pieds  ,  comme  on  l'a  remar- 
qué à  l'oçcafion  de  la  troilieme  pofition  du 
côté  droit  proprement  dit. 
De  la  ma-  1 509.  La  main  droite  eft  préférable  à  Tautre 
nieïe  d'opé-  j^ns  la  quatrième  pofition  Aqs  hanches  :  on 
rinfinue  alors  vers  la  foffe  iliaque  gauche  de 

quatrième  tl        o 

pofition  des  la  mère  ^  pour  dégager  les  pieds  qui  s'y  trou- 
haaches»      y^j^^-  ^  ^  terminer  l'Accouchement  à  l'ordi- 


naire, 1 

Fin    du    Tome    p  p^e  m  i  e  k.  • 


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V 

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COUNTWAY  LIBRARY   OF  MEDICINE 
RG 
93 

B32 

RARE  BOOKS  DEPARTMENT 


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